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Océan Viking bloqué

Communiqué de SOS MEDITERRANEE

L’Ocean Viking paie le manque de coordination des autorités maritimes libyennes par une détention administrative de 20 jours et une amende

Marseille, le 16 novembre 2023 – Hier, 15 novembre, les autorités italiennes ont ordonné une immobilisation de 20 jours du navire de sauvetage humanitaire Ocean Viking et lui ont imposé une amende de 3 300 euros. Cette détention s’effectue sous l’égide du décret-loi du 2 janvier 2023, numéro 1, mieux connu sous le nom de « décret Piantedosi », bien que l’équipe ait rempli son obligation légale incontestable de sauver des personnes en détresse en mer alors que la communication avec les autorités maritimes libyennes était pratiquement impossible.

À la suite du sauvetage de 33 personnes dans la Région de recherche et de sauvetage libyenne, dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 novembre, l’Ocean Viking a été instruit par le Centre de Coordination des Secours Maritimes italien (ITMRCC) de se diriger vers Ortona pour y débarquer les rescapés. Peu avant 3 heures du matin, la même nuit, alors qu’il faisait route vers Ortona, l’Ocean Viking a reçu une alerte concernant un bateau en détresse avec 34 naufragés à bord, à seulement 16 milles nautiques de sa position. Le MRCC italien a redirigé l’Ocean Viking vers le Centre Conjoint de Coordination des Opérations de Sauvetage (JRCC) libyen pour recevoir des instructions. Dans les deux heures qui ont suivi, l’Ocean Viking a tenté de communiquer avec les autorités libyennes responsables afin d’obtenir une coordination alors que 34 personnes étaient exposées à un danger imminent et grave voire à une perte de vie humaine en mer. Nous savons aujourd’hui qu’au moins l’une d’entre elles serait certainement décédée si les secours n’étaient pas intervenus.

Cette nuit-là, comme la plupart du temps, la communication avec le JRCC libyen a été pratiquement impossible. Les courriels de l’Ocean Viking sont restés sans réponse. Les appels téléphoniques aussi, ou encore il n’y avait pas de locuteur anglophone disponible. Finalement, un officier a répondu, mais il ne parlait qu’un anglais rudimentaire et s’est contenté de demander l’emplacement exact du cas de détresse. « Aucun signe ne laissait présager d’opérations de sauvetage en cours. Aucune autre autorité maritime n’a apporté d’informations ou d’assistance, malgré les tentatives de coordination de l’Ocean Viking. Ainsi, l’équipage n’était pas dégagé de son obligation d’assistance. Pendant ce temps, l’Ocean Viking se voyait constamment rappeler la menace d’une détention par le MRCC italien si une instruction claire de sauvetage n’était pas donnée. Notre seule consigne explicite était de rejoindre Ortona immédiatement, alors que des individus en détresse se trouvaient en mer, non loin de notre navire, au beau milieu de la nuit « , explique Luisa Albera, coordinatrice des opérations de recherche et de sauvetage à bord de l’Ocean Viking.

Le droit international ne laisse aucune place au doute : abandonner ces 34 naufragés à leur sort au milieu de la mer aurait été illégal et moralement répréhensible. Les chances que ce bateau et les personnes qu’il transportait aient pu atteindre le rivage sans assistance étaient extrêmement faibles. L’un des hommes secourus de cette embarcation s’est évanoui en raison d’une importante inhalation de carburant et a dû subir une oxygénothérapie continue ainsi qu’une réanimation par fluides. S’il n’avait pas été secouru, il aurait pu souffrir d’une grave détresse respiratoire ou mourir. De nombreux survivants, dont des mineurs, ont subi d’importantes brûlures dues au carburant et ont dû recevoir des soins médicaux d’urgence. Aujourd’hui, l’Ocean Viking est détenu pour ne pas les avoir laissés derrière lui en mer, en danger imminent de mort.

« Nous avons constamment communiqué de façon transparente et proactive avec toutes les autorités compétentes tout au long de nos missions de recherche et de sauvetage, tout en cherchant activement leur coordination. Cependant, le décret Piantedosi crée une contradiction insurmontable avec les principes du droit maritime : le devoir de sauvetage demeure, même en l’absence d’une coordination adéquate par les autorités compétentes. Laisser des naufragés à la dérive en mer est non seulement illégal mais aussi inhumain. Faire face à des détentions et à des amendes, faute d’avoir reçu des instructions claires de la part des autorités chargées de la coordination, représente un dilemme inacceptable pour tout sauveteur. Il est impensable qu’une organisation humanitaire soit sanctionnée pour avoir accompli son devoir de sauvetage, et plus encore, pour les défaillances des autorités à coordonner efficacement les opérations de sauvetage en Méditerranée centrale », déclare
Sophie Beau, co-fondatrice de SOS MEDITERRANEE et directrice générale de SOS MEDITERRANEE France.

Suite au décret-loi n° 1 du 2 janvier 2023, les navires des ONG ont subi douze immobilisations cette année, privant ainsi la Méditerranée centrale de ressources essentielles pour le sauvetage lors de l’année la plus tragique depuis 2017. Rien que ce week-end, de nombreuses personnes ont perdu la vie ou ont disparu en tentant de traverser la Méditerranée en quête de sécurité. Plutôt que d’apporter une réponse appropriée aux impératifs humanitaires à sa frontière méridionale, l’Europe réagit en neutralisant ceux qui tentent de sauver des vies.


Source SOS MEDITERRANEE

Projet de loi asile et immigration : le sénat adopte un texte aux mesures indignes absurdes et dangereuses

14 novembre 2023

Le Sénat a adopté aujourd’hui le projet de loi asile/immigration, à l’issue d’une semaine de débats particulièrement éprouvante et dramatique.

Il y a 10 jours, le lundi 6 novembre, personnes exilées et associations organisaient une conférence de presse à l’occasion de laquelle les premiers concerné·e·s prenaient la parole pour dénoncer les conséquences du texte sur les conditions de vie des personnes migrantes ; avant de se retrouver devant le Sénat pour d’autres déclarations en ce sens, soutenues et relayées par plusieurs parlementaires. Après ces temps collectifs émouvants et dynamisants, se sont malheureusement succédées des journées bien noires.

Jour après jour, l’examen du projet de loi au Sénat a égrené son lot de mesures indignes, absurdes et dangereuses, portées par les parlementaires mais aussi par le gouvernement lui-même, venant durcir un texte déjà très inquiétant dès son origine.

La liste pourtant non exhaustive donne le vertige :

  • Suppression de l’Aide Médicale d’Etat.
  • Restriction du droit de vivre en famille via le regroupement familial, la réunification familiale ou les titres de séjour pour motifs familiaux.
  • Suppression des articles, pourtant très drastiques à la base, portant sur la régularisation dans les métiers en tension ou l’accès au travail des demandeurs d’asile.
  • Restriction des conditions d’accès à la nationalité française
  • Renforcement de la double peine
  • Rétablissement du délit de séjour irrégulier
  • Mise à mal des protections contre les expulsions jusqu’à la suppression des protections contre les obligations de quitter le territoire français (OQTF), au détriment de tout discernement et de toute considération humaine ;
  • Durcissement de la rétention administrative, notamment pour les demandeurs d’asile  ou encore facilitation des expulsions sans que la légalité de l’interpellation et le respect des droits ne soient examinés par le juge des libertés et de la détention.

Mais au-delà de l’examen parlementaire, c’est également le débat médiatique l’entourant qui s’est montré dramatique, distillant, y compris sur des médias de service public, son lot d’émissions et de propos anti-migration stigmatisants, caricaturaux, voire carrément haineux.

Que nous dit cette séquence conclue aujourd’hui par l’adoption de ce texte à une large majorité de la chambre haute ?

Que majoritairement, la raison a déserté l’hémicycle sénatorial, désormais largement intoxiqué par l’air rance du temps, l’obsession d’un prétendu danger migratoire, primant sur toute autre considération.

Que le gouvernement, tout à sa recherche d’un compromis impossible sur un texte dangereux, accompagne ce mouvement au détriment de toute vision d’avenir pour notre société, de toute préoccupation d’intérêt général ; et au détriment bien sûr des personnes migrantes, une nouvelle fois réduites à des chiffres et statistiques déshumanisés, à des objets de marchandage électoral.

Que le processus parlementaire en cours est dramatique, également en ce qu’il conforte un climat social, politique et médiatique saturé de préjugés, de rejet de l’Autre, minant chaque jour un peu plus notre cohésion sociale et notre démocratie.

Qu’il nous faut malgré cela continuer, notamment dans la perspective du débat à l’Assemblée nationale, à se mobiliser contre ce texte, à marteler que d’autres politiques migratoires sont possibles, que l’accueil et la solidarité peuvent et doivent encore avoir droit de cité au pays des droits humains.

Mais il est clair qu’au vu de l’ampleur de la tâche à l’issue de cette semaine, et du climat ambiant, il va être vraiment nécessaire que toute la société – responsables politiques, médias, syndicats, corps intermédiaires, société civile, citoyennes et citoyens… prenne conscience de l’urgence de se positionner dans ce débat et de se mobiliser.

La Cimade poursuivra ainsi dans les prochaines semaines son travail d’expertise sur le texte et les discussions l’entourant, de déconstruction des contre-vérités et amalgames saturant aujourd’hui le débat public, et d’appel à la mobilisation de toutes et tous, pour faire advenir d’autres possibles.

Ressources disponibles : projet de loi asile et immigration :  outils de décryptage, de mobilisation et de communication de La Cimade

Auteur: Service communication

Source La cimade

Communiqué des VioMe

Après 10 ans de fonctionnement réussi de l’usine de produits de nettoyage naturels et écologiques gérée par les travailleurs de VIO.ME., à la mi-septembre 2023, l’État grec, en coopération avec des fonds étrangers, a décidé de s’attaquer à l’usine occupée et gérée par les travailleurs. Avec d’importantes forces de police, ils ont soudainement commencé à construire une clôture autour de l’usine afin que l' »investissement » puisse se poursuivre.

Sur ordre du nouveau propriétaire, des forces de police excessives ont confiné les travailleurs et les personnes solidaires dans le bâtiment 60 occupé, les obligeant à déménager leurs biens et leurs machines de production. La clôture rend la production et l’accès à l’usine difficiles.

Tout cela a conduit VIO.ME. à mener une bataille inégale dans des conditions difficiles pour un modèle de fonctionnement différent où les travailleurs prennent la production en main et font fonctionner l’usine sans patrons.

Compte tenu de ce qui précède, nous vous invitons le vendredi 10 novembre à 19h30 au squat Rote Insel (près de S+U Yorkstraße, contactez-nous pour l’adresse), pour montrer notre soutien et notre solidarité à VIO.ME.
Un travailleur de VIO.ME., Makis Anagnostou, participera à l’événement de solidarité et informera sur la juste lutte des travailleurs de VIO.ME. De la musique live et un DJ set suivront et les recettes de la boîte de soutien financier seront reversées au syndicat des travailleurs de VIO.ME.

OCCUPER, RÉSISTER, PRODUIRE.
VIO.ME. restera entre les mains des travailleurs.

Rassemblement Européen Neonazi

LE « RASSEMBLEMENT EUROPEEN NEONAZI » appelé par les nazis d’Aube Dorée à Nei Iraklio, banlieue d’Athènes a été annulé par le mouvement antifasciste.

Le 1er novembre 2023, l’organisation néonazie grecque « Aube dorée » a tenté d’organiser un « rassemblement néonazi paneuropéen » à Neo Iraklio, banlieue au nord d’Athènes. L’objectif était d’organiser une cérémonie devant le site où deux membres de l’Aube dorée ont été assassinés le 1er novembre 2013, il y a dix ans.

L’événement « paneuropéen », annoncé et planifié par A.D., a échoué lamentablement pour une seule raison : la mobilisation massive du mouvement antifasciste. Des organisations anarchistes, antifascistes, des partis politiques de gauche et des syndicats étaient présents.

BREVE NOTICE DU CONTEXTE POLITIQUE Le 7 octobre 2020, le mouvement antifasciste réussit à faire condamner l’Aube Dorée en tant que « organisation criminelle » à travers un procès juridique historique, qui a abouti à l’emprisonnement de plusieurs de ses membres. Cependant, nous nous réservons de considérer cet événement comme une « victoire » absolue, notamment parce que les événements de ce 1er novembre nous emmènent à une et seule conclusion : le néo-fascisme et le néo-nazisme s’écrasent dans la rue grâce à la contre-attaque antifasciste, organisée et solidaire. Le mouvement antifasciste doit donc lutter contre les fascistes et les nazis agissant sous le couvert de la police, mais pas que : La police grecque, ayant par le passé voté pour l’Aube dorée à 50 %, non seulement autorise les actions de l’extrême droite, mais les soutient dans les bureaux de vote comme dans la rue, de vrais nazis en uniforme.La banlieue de « Neo Iraklio », a été pendant plusieurs années le deuxième plus grand siège de l’Aube dorée à Athènes (420 avenue Neo Iraklio/ Λεωφόρος Ηρακλείου 420 – comme par hasard situé à côté du Commissariat de la police) qui servait comme base pour toute le secteur nord d’Athènes. Leur siège va fermer le 25/06/2014, grâce à l’opposition du mouvement antifasciste. Or, les nazis de l’A.D. vont continuer leur activité de manière plus discrète, tandis que d’autres groupes (principalement les nazis de l’organisation « Propatria ») se forment en absorbant des anciens membres de l’AD. La perte de l’axe parlementaire de l’A.D., ainsi que d’une partie de sa branche armée, sera la conséquence de la mobilisation massive du mouvement antifasciste. La dissolution a été un coup fort pour l’organisation de l’A.D. qui a été obligée de trouver de nouvelles façons de s’organiser. Les élections de 2023 nous ont montré que la lutte contre le fascisme est loin d’être fini : le parti de « droite extrême » et néolibérale « Nouvelle Démocratie » triomphe contre le parti opportuniste de SYRIZA, tandis que plein d’autres partis de l’extrême droite entrent au parlement. L’un d’entre eux, « Spartiates », fonctionne sous les ordres du nazi emprisonné Elias Kasidiaris, ancien membre condamné de l’A.D. Les attaques fascistes se sont multipliées au cours de la période écoulée. En août 2023, deux cents néonazis du Dynamo Zagreb profitent d’un match de football entre le Dynamo Zagreb et l’équipe grecque AEK, qui a lieu dans la banlieue de « Nea Philadelphia », à Athènes (elle avoisine à la banlieue de Néo Iraklio dans sa partie nord-ouest) pour attaquer les supporteurs d’AEK, connus pour leur antifascisme combatif. Ce soir là, ils ont assassiné l’antifasciste Michalis Katsouris, fan de l’équipe de football « AEK », et ont blessé aussi un autre garçon de 13 ans.

L’ANNULATION DE LA « FIESTA » À l’approche du 1er novembre et en raison de la mobilisation du mouvement antifasciste, la police interdit les rassemblements, afin de rendre plus difficile la réalisation des réunions antifascistes. Le 20 octobre au soir, des antifascistes détruisent le monument mis en place pour les néo-nazis assassinés à Néo Iraklio. Le 28 octobre au soir, après un concert antifasciste réunissant plus de 2000 personnes, la police grecque intervient de manière très provocatrice et procède à plusieurs interpellations. Le même soir, à Néo Iraklio, la police attaque violemment des membres du mouvement antifasciste, et en laisse plusieurs blessé.e.s. Une antifasciste de 16 ans a été tabassée par la police et reste toujours hospitalisée dans un état critique, en même temps que les médias systémiques tentent de nuire à la personnalité et l’engagement de l’antifasciste. La tension se propage à d’autres régions du pays et des affrontements avec la police éclatent un peu partout. Le soir même, une marche est organisée en hommage à l’antifasciste de 16 ans gravement blessée. Elle se termine sur la place Syntagma et, de là, se rend à Exarchia, où des nouvels affrontements ont lieu. Le 1er novembre , la situation s’aggrave encore. Les néonazis, après avoir « tenu » un « rassemblement » d’une soixantaine de personnes devant leur »monument », échec énorme par rapport à la vision d’organisation d’un ‘rassemblement paneuropéen », déferlent dans le centre-ville d’Athènes,avec la bénédiction policière . A la station de métro Monastiraki, quarante nazis de « Propatria » agressent des personnes revenant de rassemblements antifascistes, ainsi que de personnes racisées et sexisées, avec la « tolérance » de la police qui se trouvait à l’extérieur de la station. Les nazis de Propatria , munis d’extincteurs et de bidons d’essence, ont attaqué violemment les personnes dans les wagons. Ils vident des bidons d’huile sur elles en criant notamment des insultes sexistes et les menaçant de leur brûler vives, en présence de la police. C’est clairement une intimidation meurtrière par des pogroms fascistes contre des personnes racisées, sexisées et des immigrées. Les force de l’ordre « DELTA » et « DIAS » arrivent sur les quais, non pas pour protéger les victimes et arrêter les agresseurs nazis, mais pour procéder à des interpellations d’antifascistes. Ailleurs à Athènes, des affrontements ont eu lieu entre les antifascistes et la police, à Thiseio, Victoria, et d’autres quartiers de la ville. Le mouvement antifasciste grec a bien montré ces derniers jours que les nazis ne sont pas tolérés dans l’espace public et a répondu de manière combative aux provocations et aux attaques de la police et des nazis. Aujourd’hui la tension règne toujours, de nouvelles provocations sont attendues. Solidarité et soutien avec le mouvement antifasciste en Grèce ! Solidarité avec nos camarades blessées ! Solidarité avec nos compagnon.nes de Grèce et avec nos compagnon.nes antifascistes dans le monde entier!

Source Initiative des étudiant-e-s, travailleurs et travailleuses grecques à Paris

Propagande et réalité

Mise au point concernant les événements de ces derniers jours à Athènes.

LES MENSONGES DU GOUVERNEMENT GREC, LA COM BIDON DES NAZIS ET LA RÉALITÉ SUR CE QUI S’EST PASSÉ

Tout et n’importe quoi a été dit sur ce qui s’est passé à Athènes depuis quelques jours : mobilisations paneuropéenne des fascistes et des antifascistes, manifestations dans plusieurs quartiers de la ville, affrontements violents, interventions de la police, arrestations préventives…

LES MENSONGES DU GOUVERNEMENT GREC

Le pouvoir se drape une fois de plus dans l’habit du chevalier blanc : dans les médias, le gouvernement prétend avoir été neutre, face à deux extrêmes qui « se rejoignent dans des mêmes pratiques violentes » et avoir essayé au maximum de protéger la population athénienne de ces « hordes barbares ». En réalité, comme le montrent les vidéos que nous avons publiées, la police grecque s’est clairement positionnée dans le camp des fascistes et ce n’est pas une surprise. Les néonazis ont été protégés et escortés à plusieurs reprises, au point de faire un petit bout de manif sous protection policière malgré l’interdiction annoncée une semaine auparavant.

Durant le moment le plus choquant, en l’occurrence la tentative de brûler vives des personnes dans le métro (1), dans la station Monastiraki, la police a longtemps laissé faire, puis elle est intervenue en laissant partir la quasi-totalité des agresseurs (sur l’une des vidéos, on voit même un policier aider un néonazi à récupérer son casque avant de partir sans être inquiété). Un seul néonazi a finalement été arrêté, malgré les circonstances extrêmement graves, les blessures nombreuses et la volonté de tuer.

À l’inverse, dans d’autres quartiers d’Athènes, les antifascistes ont été réprimés violemment par la police. L’exemple le plus terrible est celui d’une jeune antifasciste de 16 ans frappée à la tête par les cow-boys de l’unité de police OPKE, comme le confirment plusieurs témoins, à la fin d’un concert antifasciste organisé le 28 octobre qui a rassemblé 2500 personnes. Elle est actuellement hospitalisée dans un état critique (2). Presque toutes les autres victimes des violences policières sont des antifascistes, mais aussi des passants qui ont eu la malchance d’être là au mauvais moment et qui ont été chargés et frappés également.

Autre enfumage : le gouvernement se prévaut d’avoir stoppé l’arrivée d’un groupe de 21 fascistes italiens à l’aéroport, deux jours avant l’événement. Mais il ne pouvait pas en être autrement : ce commando de Casa Pound avait publiquement annoncé son voyage en Grèce et ses intentions violentes. Tout le monde était au courant. L’alerte avait été donnée. Et qui plus est, les membres de ce pseudo commando étaient tatoués de symboles fascistes à gogo jusque sur le visage et n’avait pas que des slips dans leurs bagages. Les laisser venir aurait conduit à refaire ce qui s’était passé en août, quand la police grecque avait laissé venir jusqu’à Athènes plus de 200 supporters néonazis croates du Dynamo Zagreb avec les conséquences qu’on connait : l’assassinat à coups de couteau de notre camarade Michalis Katsouris, militant antifasciste et supporter de l’AEK Athènes, et les blessures graves de plusieurs autres personnes, dont une jeune fille de 13 ans.

Tous les autres invités fascistes sont entrés en Grèce sans problème et on rejoint leurs petits copains néonazis pour le rassemblement. Sauf qu’ils étaient beaucoup moins nombreux que prévu. Pourquoi ? Premièrement du fait de l’interdiction du rassemblement (et du contre-rassemblement) annoncée une semaine avant. Deuxièmement du fait de la forte mobilisation antifasciste, très visible partout dans la rue, sur les murs, dans les médias indépendants et sur internet. Beaucoup de fascistes grecs et visiteurs ont jeté l’éponge bien avant la journée du premier novembre. La preuve : les fascistes n’étaient finalement qu’une petite centaine au rassemblement à la mémoire des deux néonazis tués il y a dix ans (voir photo du rassemblement fasciste en pièce jointe, avec la croix celtique sur le drapeau grec, à comparer avec les photos des rassemblements antifascistes beaucoup plus nombreux).

LA COM BIDON DES NAZIS

Du côté des néonazis, c’est le grand n’importe quoi en matière de communication, comme d’habitude. Alors qu’ils ont complètement échoué dans leur projet grandiose de mobiliser « des milliers de nationalistes de toute l’Europe » et de reformer des « bataillons d’assaut » pour préparer « le ménage nécessaire dans une Europe dégénérée » (sic), ils essaient d’isoler deux choses en particulier durant ces derniers jours pour ne pas parler du reste.

Ces deux choses retenues sont le guet-apens sur quelques antifascistes et migrants dans le métro (dont les fascistes se sont dépêchés de tirer des memes sur internet, ici en pièces jointes) et la prise d’un petit drapeau anarchiste (un drapeau du collectif de soutien aux migrants du squat Prosfygika, également en pièce jointe).

Concernant le guet-apens dans le métro, ils traitent leurs victimes de « poules mouillées » (y compris sur les vidéos) en oubliant de préciser qu’elles étaient beaucoup moins nombreuses et accompagnées de personnes vulnérables. Nos camarades et compagnons se sont bien sûr défendus, mais l’effet de surprise associé à la menace de l’incendie avec plusieurs bidons d’essence et d’huile (non pas un bidon mais trois) ont perturbé leur défense, dans le chaos et les cris assourdissants. Il y a eu très vite des blessés, dès les premières secondes, et la panique chez les autres passagers.

Concernant la prise du drapeau du collectif de soutien aux migrants du squat Prosfygika (un groupe d’immeubles vétustes squattés au nord d’Exarcheia, juste de l’autre côté de l’avenue Alexandras), il n’y a pas de quoi pavoiser. Ce n’est pas une banderole ni un autre objet collectif, c’est juste le petit drapeau d’un bâton que quelqu’un a perdu dans un affrontement. C’est dire si les néonazis n’ont pas grand chose à montrer !

LA RÉALITÉ SUR CE QUI S’EST PASSÉ

Ce qui est à retenir de cette semaine mouvementée à Athènes, c’est d’abord que la mobilisation antifasciste a été importante (cf. photos), épaulée par quelques visiteurs d’autres villes d’Europe (sans oublier des solidaires de squats souvent en provenance d’Europe occidentale, notamment de France, Espagne, Belgique, Suisse et Allemagne). Plusieurs groupes anarchistes dont Rouvikonas ont envoyé leur section antifasciste. Les assemblées de squats de réfugié-es/migrant-es également, à commencer par le Notara 26 et Prosfygika. Les autres groupes révolutionnaires n’ont pas manqué à l’appel, de même que plusieurs syndicats et organisations politiques, sans oublier les étudiants, les enseignants et les parents d’élèves. Bref, la mobilisation a été forte. Il y avait environ 2500 personnes au concert antifa le 28 octobre et entre 500 et 2000 personnes à chaque manif et rassemblements dans plusieurs quartiers d’Athènes, malgré l’interdiction. Les murs de la ville ont clairement été antifas durant cette semaine, comme souvent en Grèce. Idem sur internet. Il n’y a pas eu photo.

De leur côté, les néonazis grecs et leurs rares visiteurs fascistes ne sont sortis de leur cachette que pour aller attaquer discrètement des migrants dans les rues sombres (au moins trois fois) à 10 contre 1. Ils ne se sont quasiment jamais montré nulle part, ou alors sous protection policière. Et surtout, ils n’ont même pas réuni 100 personnes à leur rassemblement prévu de longue date, à la mémoire des deux néonazis tués il y a dix ans. Un bide complet !

Par contre, ils ont rappelé à quel point ils sont des nazis : vouloir brûler vives des personnes dans un wagon, chasser des migrants dans la nuit… Ils ont également rappelé qu’ils sont des zombies et des froussards : rien du tout en pleine lumière, que des actions de nuit, en catimini, toujours en supériorité numérique, absolument toujours (quand ils m’avaient attaqué au Pirée, je me souviens que leur premiers mots étaient : « c’est bon, il est seul » avant que le métro arrive par chance et que les voyageurs ne viennent me sauver et m’emmènent à l’hôpital, et c’est le cas pour la plupart de celles et ceux qui ont été attaqués).

Au final, « plus de femmes blessées que d’hommes, à la fois par les nazis et par les flics, n’est-ce pas aussi un symbole ? » me souffle Maud à mes côtés. Oui, le sang de plusieurs femmes et adolescentes a coulé, de Monastiraki à Viktoria. Et cela montre aussi à quoi mène leur violence viriliste et patriarcale.

CONCLUSION

Le gouvernement et sa police ne sont pas des remparts contre les fascistes, ni en Grèce ni en France. D’abord parce que les gouvernements grecs et français sont composés de transfuges de l’extrême-droite (des anciens du LAOS dans le gouvernement Mitsotakis ou encore Darmanin, ancien de l’Action française, dans le gouvernement Borne). Ensuite, parce que la plupart des MAT (CRS) qui ont frappés les antifascistes sont connus pour voter à l’extrême-droite, sans même s’en cacher (tatouages, logos sur leurs tenues, menaces fréquentes…), tout comme beaucoup de leurs homologues dans l’hexagone et ailleurs dans le monde. Enfin, parce que le capitalisme et la société autoritaire produisent le fascisme comme l’orage produit la foudre. Et pas uniquement le fascisme formel, organisé en parti ou en groupe de militants bas du front. Le fascisme en général, présent dans tous les replis de la société autoritaire : dans le couple, l’éducation, le travail, etc.

Tant qu’il y aura des rapports de domination et d’exploitation dans la société, il y aura du fascisme, c’est-à-dire des opinions et des actes exacerbés en la matière, mais qui ne sont qu’un effet loupe de ce que produit naturellement cette société absurde.

Tant que la compétition primera sur la coopération et que les mots liberté et égalité seront vides de sens, il y aura du fascisme sous toutes les formes.

Combattre le fascisme nécessite donc également de lutter plus globalement contre le système politique et économique qui le génère. Un système archaïque, basé sur la hiérarchie, la division et la mise en concurrence des humains.

Voilà pourquoi nous sommes partisan d’un antifascisme radical (3) qui ne combat pas seulement les effets, mais aussi les causes.

Yannis Youlountas

(1) Vidéos du guet-apens dans le métro qui montrent notamment la bienveillance des policiers à l’égard des néonazis : http://blogyy.net/2023/11/02/athenes-des-nazis-ont-tente-de-bruler-vives-des-personnes-dans-le-metro/

(2) Vidéos des fortes tensions à Athènes, suite aux violences policières qui ont frappé les antifascistes, dont une jeune fille de 16 ans : http://blogyy.net/2023/11/01/fortes-tensions-a-athenes-suite-a-des-violences-policieres/

(3) Je conseille à ce sujet un nouveau livre écrit collectivement par La Horde et édité par Libertalia : « Dix questions sur l’antifascisme ». Un excellent bouquin à lire absolument et à faire connaitre. Le sommaire en dix questions est ici :

https://lahorde.samizdat.net/Dix-questions-sur-l-antifascisme-La-Horde
Source http://blogyy.net/2023/11/03/propagande-et-realite/

10 ans de honte

« Lorsque nous secourons des personnes dans des embarcations surchargées en pleine mer, nous voyons la terreur dans leurs yeux après ce qu’ils viennent de vivre. On me dit souvent que c’est bien ce que je fais. Personnellement, j’ai honte. Honte pour celles et ceux que nous n’avons pas pu sauver. » Jérôme, membre de l’équipe de sauvetage

https://www.youtube.com/embed/c78Ji2c-el4?feature=oembed&enablejsapi=1&origin=https%3A%2F%2Fsosmediterranee.fr

Dans cette vidéo, retrouvez les témoins de la tragédie du naufrage du 3 octobre 2013 à Lampedusa ainsi que les grandes étapes qui ont conduit à cette situation d’abandon des victimes de naufrages en Méditerranée.  « Il est temps d’être humain » nous y rappelle-t-on

Jérôme, coordinateur adjoint des opérations de recherche et de sauvetage à bord de l’Ocean Viking, exprimait sa « honte » lors d’une conférence de presse tenue sur le navire en escale à Marseille ce 22 septembre. SOS MEDITERRANEE et la Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) y témoignaient de la situation critique dans laquelle se trouvent les personnes qui tentent de traverser la Méditerranée, en quête d’un lieu sûr, et de dix années de dégradation du contexte en Méditerranée centrale.

Ainsi, pour la seule année 2023, 2384 morts ont déjà été recensées par l’OIM en Méditerranée[1], marquant une hausse significative de la mortalité. Pour François Thomas, président de SOS MEDITERRANEE, le camp de la honte est surtout du côté des États européens qui manquent à tous leurs devoirs en matière de coordination des sauvetages, en plus d’entraver le travail des navires humanitaires. « La coordination et la solidarité des pays européens permettraient de sauver des milliers de vies en mer. Depuis le début de l’année, les chiffres n’ont jamais été aussi dramatiques. Si nous ne faisons rien, notre humanité va couler aux portes de l’Europe. »

Lire le communiqué de presse émis à l’issue de la conférence  .

10 ans de dégradation en mer

L’année 2013 fut un point de départ dans la prise de conscience des opinions publiques européennes, par la catastrophe du naufrage de Lampedusa, avec ses 368 victimes, se déroula devant les côtes de l’île italienne, et donc devant les caméras qui purent directement documenter ce drame.

Pourtant, comme le rappelle la vidéo ci-dessus, ces dernières années « les navires des ONG ont dû faire face à des ports bloqués, à des coups de feu [des garde-côtes libyens], à une criminalisation accrue, à de nouveaux naufrages, à l’attribution de ports éloignés pour le débarquement des personnes rescapées ou encore à de longues périodes [d’attente] en mer sans autorisation de débarquer. »

Voici quelques dates-clés qui témoignent de la dégradation du contexte en Méditerranée centrale. Dix ans de honte.

3 octobre 2013 – Naufrage au large de l’île de Lampedusa, en Italie, devant les caméras, qui en transmettent les images dans le monde entier. Il s’agit d’une des pires catastrophes maritimes jamais signalée avec 368 morts. L’opinion publique est choquée.

18 octobre 2013 au 31 octobre 2014 – L’opération de sauvetage Mare Nostrum par la marine italienne est mise en place pour « prêter assistance à quiconque est trouvé en péril en mer ». Plus de 150 000 vies sont sauvées durant l’année, mais est stoppée au bout d’un an, faute de soutien des autres États européens. L’opération de sauvetage est remplacée par Triton, dont le but premier n’est plus de sauver des vies mais de contrôler les frontières.

9 mai 2015 – Création de SOS MEDITERRANEE sous l’impulsion de citoyen.ne.s indigné.e.s par la multiplication des morts en Méditerranée. Six mois plus tard, grâce à une campagne de financement participatif, l’association affrètel’Aquarius,son premier navire humanitaire.

7 mars 2016 – Premier sauvetage de l’Aquarius au large de Tripoli. 74 femmes, hommes et enfants sont secouru.e.s.  Nos équipes découvrent l’horreur de la catastrophe humanitaire qui se déroule en Méditerranée. Cette année-là, la mortalité en Méditerranée atteint le seuil record des 5136 personnes recensées (OIM), dont l’immense majorité en Méditerranée centrale.

3 février 2017 – Signature de la Déclaration de Malte par les États européens dans le cadre d’une politique d’externalisation des frontières. 200 millions d’euros sont affectés à la Libye, notamment pour le financement, la formation et l’équipement des garde-côtes libyens, qui multiplient les interceptions de personnes en détresse et les ramènent en Libye où elles sont enfermées et subissent de nombreux sévices.

10 juin 2018 – Fermeture des ports italiens aux navires humanitaires et début de la criminalisation active des ONG. Le 9 juin, à l’issue de neuf heures d’opérations, dont deux sauvetages critiques en pleine nuit et quatre transbordements à partir de navires italiens, 630 personnes sont placées en sécurité à bord de l’Aquarius. Cependant, le nouveau ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, annonce que les ports italiens sont fermés aux naufragés de Méditerranée. L’Aquarius débarquera les personnes rescapées à Valence en Espagne, huit jours plus tard. Peu de temps après, les pressions de l’Italie mènent Gibraltar, puis le Panama, à retirer son pavillon à l’Aquarius. Enfin, suite à une demande de saisie de l’Aquarius par l’Italie, SOS MEDITERRANEE est contrainte de mettre fin à son contrat d’affrètement en décembre 2018.

14 septembre 2019 – Réouverture des ports italiens aux navires humanitaires après 14 mois. L’Ocean Viking, nouveau navire de SOS MEDITERRANEE, est de nouveau autorisé à débarquer dans un port sûr en Italie.

22 juillet 2020 – Détention de l’Ocean Viking par les autorités italiennes durant cinq mois, après une inspection de 11 heures dans le port de Porto Empedocle en Sicile, au motif de prétendues « irrégularités techniques et opérationnelles ». Depuis, notre navire et ceux des ONG qui naviguent en Méditerranée centrale ont fait l’objet de multiples détentions et de harcèlement administratif et judiciaire régulier. Par ailleurs, les périodes d’attente en pleine mer pour obtenir un port sûr de débarquement n’ont cessé de s’allonger.

22 avril 2021L’Ocean Viking est témoin des conséquences d’un naufrage qui fait 130 morts, alors qu’il recherche depuis de longues heures une embarcation signalée en détresse, sans obtenir aucune coordination ni aide des autorités maritimes compétentes.

11 novembre 2022 – Le plus long blocage en mer de l’histoire de SOS MEDITERRANEE prend fin le 11 novembre. Entre le 22 et le 26 octobre 2022, 234 personnes avaient été secourues par l’Ocean Viking lors de six opérations de sauvetage et attendaient un port sûr. Après un blocage inédit face aux côtes italiennes et européennes qui aura duré 21 jours, les rescapé.e.s débarquent enfin à Toulon, en France, le 11 novembre 2022.

2 janvier 2023 – Le Décret-loi « Piantedosi », signé par le président italien et ciblant spécifiquement les navires humanitaires, ajoute encore aux contraintes imposées aux ONG, en obligeant les navires humanitaires à débarquer les rescapé.e.s dans un port sûr immédiatement après le premier sauvetage effectué, interdisant de facto l’optimisation de la capacité de sauvetage des navires qui ne peuvent plus réaliser de nouveaux sauvetages. Huit navires d’ONG ont ainsi été immobilisés en 2023 sur application du décret-loi « Piantedosi ». En parallèle, les autorités italiennes instaurent une nouvelle politique d’attribution de ports sûrs très distants de la zone de sauvetage, éloignant ainsi les navires humanitaires des lieux de naufrage et de détresse.

Depuis, la mortalité ne cesse d’augmenter.

Source https://sosmediterranee

COMMUNICATION DES TRAVAILLEURS DE BIOME

13 octobre 2023

Ce matin, le nouveau propriétaire est arrivé par surprise, en présence d’un procureur, avec des forces de police excessives (OPKE MAT, sécurité), ils nous ont enfermés dans le bâtiment occupé de la propriété 60, nous ont forcés à déplacer nos affaires et ont clôturé la zone.

Ils nous ont menacés de venir avec des forces supplémentaires pour nous expulser de la zone où ils nous avaient enfermés. Ils ont bloqué toutes les routes environnantes menant à l’usine, interdisant l’accès aux travailleurs, aux personnes solidaires, aux résidents locaux et à tous ceux qui passaient par là.

Nous répondons qu’avec ou sans barrières, nous continuons à faire fonctionner l’usine en autogestion et nous vous invitons donc tous à venir au festival demain à partir de 16h00.

Nous rappelons que les travailleurs et la solidarité de SEBIOME ont organisé et accueilli des centaines d’événements avec des dizaines de milliers de personnes et ont gardé le site sans jamais causer de tension, donc toute attaque sur notre festival viendra de l’autre côté.  

Le festival CoOpenAir 2.5, le festival du co-working et des entreprises coopératives de la ville, se déroulera normalement sur le terrain occupé de la 60ème rue. L’accès se fera par la rue Letuchs (feu de signalisation de l’école supérieure de guerre et de l’école d’éducation spécialisée – arrêt VIAMYL).

Syndicat des travailleurs de BIOME
Initiative de solidarité IOME

VioMe blocage de l’usine par les forces de l’ordre

« Nous restons dans l’usine », répondent les ouvriers de VIOME au blocage par d’importantes forces de police.
13 octobre 2023 – par infolibre   

Les travailleurs sont déterminés à rester sur le site et à défendre l’usine VIOME récupérée et autogérée, affirment les travailleurs, répondant à l’attaque en cours depuis l’aube. Déclaration du travailleur Makis Anagnostou à infolibre.

Les travailleurs soulignent le risque d’évacuation de l’usine. Sous le slogan « Ne touchez pas à BIOME », les travailleurs et l’Open Solidarity Initiative appellent à un rassemblement au croisement de l’avenue de l’école Georgiki et de Laertos.

Depuis le début de la matinée, d’importantes forces de police et la police anti-émeute ont bouclé l’usine. À l’intérieur du site de l’usine, des hommes de la sécurité et du MAT sont présents et empêchent les travailleurs de défendre l’usine contre les équipes envoyées par le fonds qui a acquis le terrain vendu aux enchères de Filkerm pour mettre en place des clôtures. La zone autour de l’usine est bouclée par la police anti-émeute. Plus tôt, un procureur public s’est rendu à l’usine, mais a ensuite quitté les lieux. Selon certaines informations, une plainte a été déposée par le fonds pour « obstruction à l’installation de la clôture ».

Auparavant, la police avait empêché les travailleurs d’accéder aux locaux de l’usine, y compris à la partie de la propriété qui n’a pas été vendue aux enchères, où se trouvent les machines et le matériel de production du projet.

Tout cela se produit, comme se plaignent les travailleurs de VIOME, alors que les représentants du fonds n’ont pas répondu à leurs demandes.

Source https://infolibre.gr/2023/10/13/quot-paramenoyme-sto-ergostasio-quot-apantoyn-oi-ergazomenoi-tis-viome-ston-apokleismo-toy-apo-ischyres-astynomikes-dynameis/

J-5 avant les livraisons de Crète pour les lieux autogérés à Athènes

par Yannis Youlountas ·· Mis à jour 12/10/2023

Cher-es ami-es et compagnon-nes d’utopie,

Nous sommes actuellement en train de préparer la dernière vague de livraisons de l’année — et la plus importante — cette fois vers Athènes en provenance de Crète (mais aussi des livraisons sur l’île elle-même). C’est cette livraison qui va permettre à nos principaux lieux autogérés de passer l’hiver (squat de réfugié-es/migrant-es Notara 26, cuisine solidaire gratuite du K*Vox, autres structures autogérées et cuisines solidaires gratuites dans l’Attique et en Crète…).

Deux grands fourgons se préparent actuellement à quitter Héraklion, avec principalement de l’huile d’olive, des légumes et des fruits produits par des camarades paysans en lutte. Il y a aussi d’autres denrées nécessaires et des produits d’hygiène.

Un troisième fourgon de livraison se chargera des lieux autogérés du mouvement social en Crète.

Parmi les difficultés, le prix de l’huile d’olive a presque doublé en Grèce en trois ans, du fait des incendies et du dérèglement climatique, alors que c’est l’une des denrées les plus importantes.

Il y a exactement une semaine, jeudi 5 octobre, nous avons lancé un appel pour financer cette dernière action de l’année :

http://blogyy.net/2023/10/05/terreur-torture-et-fascisme-a-heraklion (à la fin de l’article, tout en bas)

Mais les réponses ont été peu nombreuses, et dans le contexte actuel, on peut aisément le comprendre. Le mouvement social autogestionnaire et solidaire en Grèce est loin d’être une priorité, et c’est bien normal vu ce qui se passe ailleurs.

Bref, aujourd’hui, il manque environ 5000 euros pour atteindre l’objectif.

Si certain-es d’entre vous peuvent participer, merci de nous répondre rapidement, le départ pour Athènes étant dans cinq jours.

Le cas échéant, merci de nous préciser si vous préférez virer directement la somme de votre choix sur le compte d’un des paysans fournisseurs crétois (oléiculteurs, maraîchers, arboriculteurs…) ou alors sur le compte d’Anepos pour que nous nous chargions des paiements (ou sur le Paypal d’Anepos si vous préférez). Les sommes à pourvoir pour les fournisseurs s’élèvent, pour la plupart à 400 ou 500 euros, dans la mesure du possible.

Si personne ne peut participer, ne vous inquiétez pas : nous avons tout de même prévu un chargement minimum, avec un peu de tout ce qui est nécessaire et un fourgon en moins, après concertation avec les lieux destinataires. C’est juste qu’avec cette somme complémentaire, nous arriverions ensemble à atteindre l’objectif.

Pour en savoir plus à ce sujet, voici les comptes-rendus de ces livraisons de Crète vers Athènes, les années passées (cliquez sur les photos pour les voir en grand format) :

—> MAI 2022

http://blogyy.net/2022/05/23/soutenir-les-paysans-en-lutte-tout-en-nourrissant-les-precaires/

http://blogyy.net/2022/05/25/la-cuisine-solidaire-de-chania-et-le-reseau-sodaa-dans-lattique/

—> NOVEMBRE 2021

http://blogyy.net/2021/11/30/nouvelles-livraisons-a-athenes/

http://blogyy.net/2021/11/30/oui-le-notara-26-a-ete-livre-aussi/

—> JUIN 2021

http://blogyy.net/2021/06/29/les-livraisons-a-exarcheia-ont-commence/

En résumé, nous menons ce type d’action une fois à deux fois par an depuis 5 ans sous cette forme, dans la mesure du possible, en complément de nos convois solidaires annuels au départ de la France, de la Suisse et de la Belgique (plus importants ou plus modestes selon les années).

Si vous souhaitez virer la somme sur le compte de l’un de nos paysans fournisseurs, dites-nous quel montant vous pouvez assurer, nous vous transmettons immédiatement leur RIB/IBAN (camarades oléiculteurs, maraîchers, arboriculteurs…).

Si vous préférez virer cette somme sur le compte bancaire ou sur le Paypal d’Anepos ou par chèque, voici le rappel des coordonnées :

– virement à ANEPOS

IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730

BIC : PSSTFRPPTOU (La Banque Postale)

Objet : « Livraisons Athènes »

– ou par Paypal en suivant sur ce lien :

https://www.paypal.com/donate/?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY&fbclid=IwAR2GlpO4fe9mZIvL4Uvcj3Tn4-JIEqXpFl4fgtBN_y7qYZ-C_FjK8pVWoDI

– ou par chèque à l’ordre d’ANEPOS :

Adresse postale : ANEPOS – Livraisons octobre – 6 allée Hernando – 13500 Martigues

Important : si vous choisissez d’envoyer un chèque à l’ordre d’ANEPOS, merci de nous prévenir du montant par mail (solidarite@anepos.net) ou sms (06 24 06 67 98) pour qu’on puisse comptabiliser votre participation dans la préparation actuelle des livraisons.

Un grand merci de votre participation passée à nos actions, que vous puissiez ou pas cette fois.

Fidèle amitié, salutations solidaires et libertaires !

Maud, Maria, Yannis, Fifi, Julien, Patrick et Kostas po/ les membres de l’action

Pour toute info supplémentaire : solidarite@anepos.net ou tél. 06 24 06 67 98 (numéro français) ou 0030 694 593 90 80 (numéro grec).

PS : un compte-rendu des actions suivra, dans quelques jours, accompagné de photos.

Source http://blogyy.net/2023/10/12/j-5-avant-les-livraisons-de-crete-pour-les-lieux-autogeres-a-athenes/

Déclaration de Yannis Stefanis

Témoignage : « Le jeune homme avait été battu par EL.AS. et il portait des menottes dans le dos

Un témoignage sur ce qui s’est passé lors de l’opération d’évacuation forcée de l’occupation d’Evangelismos à Héraklion, en Crète, le 30 septembre, a été donné nommément par l’un des arrêtés, Yannis Stefanis.

D’après ce qu’il décrit, outre les scènes de violence généralisées de la part de la police, il devient évident que la question de la blessure de l’un des arrêtés , après une chute du toit de l’immeuble, est transformée en quasi-meurtre. . 

Voici la déclaration complète de Giannis Stefanis :

Bonjour à tous. Je fais partie des onze personnes qui ont été arrêtées lors de l’opération de police dans l’occupation d’Evangelismos aux premières heures du samedi 30/09. La chute de A., un jeune étudiant de troisième cycle au PK, s’est produite sous mes yeux. A ce moment-là, un policier armé de l’EKAM me pressait le dos avec son genou, m’empêchant de respirer, alors que je portais déjà des menottes. Le jeune homme tombé avait déjà été battu par les forces de police spéciales qui le traînaient par les cheveux jusqu’à ce qu’il soit menotté. Les gens des balcons voisins avaient commencé à protester et à ce moment-là A. se retrouva au bord du toit de l’immeuble puis en quelques secondes dans le vide. Au même moment, l’équipe de l’EKAM, même si j’étais menotté et sur le ventre, me donnait des coups de pied à la tête, en me criant à l’oreille ¨shut up because you will be in the morgue¨ (tais-toi ou tu finiras à la morgue). Cet événement terrifiant, la chute d’un homme d’une hauteur de douze mètres alors qu’il portait des menottes n’a pas entraîné la mort , par pur hasard.

En ce moment, A. est hospitalisé à PAGNI, car ses jambes sont cassées et il présente des fractures fissurées à la colonne vertébrale. Miraculeusement, il est vivant et non paralysé. Mais sa torture a continué car il a eu le malheur de tomber sur un  médecin de garde du  Venizelos qui a tenté d’étouffer l’affaire et l’a renvoyé à la Direction de la Police. Là, pendant environ dix heures, il est resté immobilisé dans un fauteuil roulant, la directrice adjointe du service affirmant qu’elle était couverte par la décharge du Venizelos.  Après de très vives protestations, treize heures plus tard, il a été récupéré par l’EKAV et admis à PAGNI où, grâce à des examens supplémentaires, l’étendue complète de ses blessures a été révélée.

Je voudrais également souligner quelque chose d’effrayant. Le recteur de l’Université de Crète, M. Kontakis, , sans aucune éthique,  a rendu visite hier au polytraumatisé A.  pour l’informer qu’il sera son médecin traitant et qu’il ne fait aucune discrimination à l’égard des patients.

On dit que Mengele avait aussi un grand sourire. Il n’est pas possible que la personne responsable  soit au-dessus de sa tête en tant que médecin traitant  depuis une position de pouvoir, car l’affaire sera très probablement portée devant les tribunaux. Il est impératif que les associations médicales et étudiantes ainsi que les instances universitaires prennent position. Par souci de vérité, il y avait aussi un post sur cretalive à propos de l’événement qui a été rapidement supprimé lorsqu’ils ont réalisé les bêtises qu’ils avaient faites. Je dois ajouter que pour le premier incident de décharge à Venizelos, il y a déjà eu une intervention d’OENGE et ils cherchent à savoir ce qui s’est passé, peut-être que les organismes compétents devraient également s’occuper du comportement de M. Kontakis.

Je tiens à vous informer que moi-même et les dix autres avons été libérés sur ordre oral du procureur. Avec moi, un autre doctorant a été arrêté, mais il n’est pas en mesure de diriger le dossier pour le moment. Je pense qu’il y a une raison. L’acte d’accusation complet nous sera annoncé une fois que nous aurons présenté nos excuses à l’enquêteur dans la semaine. En terminant ce texte, je voudrais ajouter qu’hier, lors de l’opération de police au,club sportif de Tiganiti, j’ai été approché alors que je marchais dans la rue par la sécurité d’Héraklion qui m’a dit « on te connaît ».

À ma grande surprise à la Sécurité, j’ai rencontré deux autres doctorants qui y avaient également été amenés. Si cela ne nous concerne pas, je ne sais pas quoi dire d’autre.

L’université, c’est nous et non l’OPPI ou les différents  initiés du gouvernements siégeant au Sénat.  La responsabilité de ce qui s’est passé et de ce qui se passera incombe entièrement au Recteur M. Kontakis et au Sénat qui a approuvé à l’unanimité l’opération  lors de la réunion du 20/07/23. Le SEEEH, en coopération avec les associations étudiantes et d’autres organismes, doit prendre une position claire sur ces événements, car le fascisme vient d’abord pour les autres et ensuite pour nous.

Giannis Stefanis

membre du SEEEH

SENIETI S.E.E.I. Docteur EMMY à ELMEPA

membre du laboratoire d’Informatique Biomédicale de l’ITE

Source https://info-war.gr/martyria-o-nearos-eiche-dechtei-xylodar/

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