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Le “food pass” en Grèce

Le “food pass” en Grèce, mesure contre la vie chère ou tactique électorale ?

Face à l’inflation, le gouvernement grec va mettre en place une mesure visant à rembourser une partie des dépenses des foyers. Un choix électoraliste sans réelle conséquence sur la vie chère, dénonce “News 24/7”.

C’est la dernière mesure de soutien à la population grecque décidée par le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis.

Alors que l’inflation tourne autour des 10 % en cette fin d’année 2022, un “food pass” doit soulager les foyers à partir de février et pour une durée de six mois. Les ménages grecs pourront ainsi se faire rembourser 10 % de leurs courses.

Selon les premières estimations, la mesure devrait coûter 640 millions d’euros et concerner 8,4 millions de citoyens grecs.

Les médias grecs ont sorti leurs calculettes, à l’instar de News 24/7. Le pure player de gauche assure que “la compensation de l’inflation ne correspond à rien d’autre qu’à un pourboire de 22 euros par mois et par personne”.

News 24/7 consacre un édito à ces nouveaux bons, après ceux pour l’essence, pour l’électricité… “Une vie au rabais”, titre-t-il ironiquement, critiquant la distribution de “bons” plutôt qu’un changement de politique.

“Le passe alimentaire n’est pas le seul ‘bon’ que le gouvernement a utilisé pour gérer sa communication sur la question de la vie chère.”

Une goutte d’eau

Le média d’opposition critique une “tactique électorale”, alors que les prochaines élections en Grèce auront lieu en 2023.

“Une goutte d’eau dans un océan de vie chère”, raille le site, rappelant par ailleurs que Kyriakos Mitsotakis s’opposait aux aides sociales avant de devenir Premier ministre du pays.

“Nous ne voulons pas de personnes dépendantes d’indemnités. Nous voulons des personnes qui vont reprendre leur vie entre leurs mains”, assurait M. Mitsotakis en novembre 2017, relève le média d’opposition.

“Les indemnités que K. Mitsotakis et les ministres de la Nouvelle Démocratie ont condamnées par le passé sont devenues une tactique préélectorale de base du gouvernement”, résume News 24/7.

“Le néolibéralisme met de côté ses concepts lorsqu’il s’agit de servir l’opportunisme préélectoral”, conclut le média de gauche

Source https://www.courrierinternational.com/article/inflation-le-food-pass-en-grece-mesure-contre-la-vie-chere-ou-tactique-electorale

Un port grec sous contrôle américain

Un port grec crucial va désormais passer sous contrôle américain
La privatisation du port d’Alexandroupolis – un point d’entrée clé en Europe pour les importations d’armes et d’énergie – sera conclue cette semaine dans le cadre du programme d’ajustement économique mis en place par Bruxelles.

Il était autrefois difficile de situer la tranquille ville portuaire d’Alexandroupolis sur une carte. Récemment, cependant, elle a gagné en importance stratégique, Washington renforçant ses liens militaires avec la Grèce. Cette évolution s’est faite au détriment de la Turquie, alliée de longue date des États-Unis, car les dirigeants occidentaux se méfient de plus en plus du président autoritaire Erdogan.

Alexandroupolis est un point d’entrée crucial pour l’acheminement de matériel militaire vers l’Ukraine, ainsi qu’un lieu stratégique pour la diversification des sources d’énergie européennes. Elle est située à l’extrême nord-est du pays, à 18 miles à l’ouest de la frontière turque et à 30 miles au sud de la Bulgarie.

Au cours des trois dernières années, les États-Unis et la Grèce ont signé des accords visant à renforcer leur coopération en matière de défense et à garantir un « accès illimité » à une série de bases militaires helléniques. Parmi celles-ci figure une installation des forces armées grecques à Alexandroupolis. Depuis le début de cette collaboration, le port a connu un trafic inhabituellement élevé de navires militaires, à tel point que, lorsque 1 500 Marines de l’USS Arlington ont accosté en mai, les 57 000 habitants de la ville ont été confrontés à des pénuries de certains produits, comme les œufs et le tabac.

« Le port peut accueillir des navires d’une longueur maximale de 650 pieds. Sa proximité avec le réseau routier récemment amélioré et sa connexion avec les chemins de fer en font l’un des ports les plus importants de Grèce », explique le lieutenant général de réserve Ilias Leontaris. « Les États-Unis ont demandé à la Grèce d’inclure Alexandroupolis dans la liste des zones où les Américains seront présents, car ce port leur permet de déplacer facilement des forces et des matériaux vers l’Europe de l’Est. »

Les Américains ont apporté certaines améliorations au port visant à faciliter le chargement et le déchargement des matériaux. Rien qu’en 2021, les forces armées américaines y ont fait transiter 3 100 « pièces », selon des sources officielles citées par le New York Times. Ces sources n’ont pas précisé le type de matériel militaire, mais ont assuré au Times que tout était destiné aux bases américaines en Europe. Cette année, jusqu’en juillet, plus de 2 400 pièces d’équipement ont transité par le port. Des véhicules à mobilité protégée Bushmaster – envoyés par l’Australie en Ukraine – ont également atterri dans le port d’Alexandroupolis, selon le journal grec Kathimerini.

Le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a remercié son homologue grec pour son soutien lors d’une réunion au Pentagone en juillet : « Je tiens à souligner que l’accès prioritaire que votre gouvernement a accordé à nos forces dans le port d’Alexandroupolis nous a permis de continuer à fournir une assistance militaire à l’Ukraine, à contrer les acteurs malveillants et à opérer dans les Balkans, en Méditerranée orientale et dans la région de la mer Noire. »

Le déploiement américain à Alexandroupolis n’est pas passé inaperçu à Moscou. Dès janvier, le Kremlin a accusé Washington d’envoyer des armes à Kiev via le port grec. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a exhorté Athènes à reconsidérer son alliance avec les États-Unis en faisant appel aux « liens historiques » entre les Grecs et les Russes. Le gouvernement turc a également critiqué cette présence militaire, s’inquiétant qu’une ville si proche de sa frontière soit devenue une véritable forteresse.

Au début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Ankara a ordonné la fermeture des détroits menant à la mer Noire aux navires militaires russes et ukrainiens. Le gouvernement turc a également refusé à ses partenaires de l’OTAN la possibilité d’envoyer des armes en Ukraine via ce passage.

« Alexandroupolis est une porte d’entrée vers les Balkans et le corridor vers l’Ukraine. La Turquie étant devenue un allié moins fiable, il est nécessaire d’avoir une route alternative qui puisse être activée », explique Harry Theoharis, ancien ministre grec et député du parti de droite Nouvelle démocratie. Le port d’Alexandroupolis est donc devenu un objet géopolitique convoité, maintenant que sa gestion est offerte au plus offrant.

En échange des plans de sauvetage financiers successifs que l’UE a accordés à la Grèce au cours de la dernière décennie, Bruxelles a contraint Athènes à privatiser de nombreux actifs publics, dont la gestion de ses ports. Le plus grand, celui du Pirée, a été racheté par Cosco, une entreprise d’État chinoise. Le port de Thessalonique a quant à lui été vendu à un consortium dirigé par l’homme d’affaires Ivan Savvidis, oligarque et homme politique russo-grec, qui a été député à la Douma d’État pour le parti Russie Unie du président Vladimir Poutine.

Dimitris Rapidis – ancien conseiller de Dimitrios Papadimoulis, vice-président du Parlement européen, du parti de gauche SYRIZA – a critiqué le plan de privatisation. « C’est une erreur de privatiser les grands ports, car il n’y a aucune garantie pour l’avenir des travailleurs ou la sécurité de la zone. L’UE a clairement placé les intérêts financiers au-dessus des préoccupations de sécurité. »

À la date limite du jeudi 22 septembre, la Grèce avait reçu deux offres fermes pour une participation majoritaire dans le port d’Alexandroupolis. L’une est présentée par Quintana, une société américaine ayant des intérêts dans le secteur de l’énergie ; l’autre est présentée par International Port Investments Alexandroupolis, une coentreprise dirigée par la société de construction grecque GEK Terna, avec la participation de BlackSummit, un fonds d’investissement américain. Deux autres soumissionnaires ayant des liens avec la Russie – l’un appartenant à Savvidis, l’autre à la famille Coupelouzos, qui a un partenariat avec la société énergétique russe Gazprom – ont finalement été exclus.

« Nous n’allons pas cacher que nous avons le soutien du gouvernement américain », déclare John Charalambakis, directeur général de BlackSummit Financial Group. EL PAÍS dispose de deux sources affirmant que des représentants politiques américains et européens se sont rendus en Grèce pour faire pression sur l’accord.

« La Grèce est en train de devenir la porte d’entrée énergétique de l’UE. Et nous avons l’intention d’utiliser le port d’Alexandroupolis et celui de Kavala [également récemment privatisé] pour faire avancer les intérêts de l’Occident dans les axes de la sécurité militaire, de la sécurité énergétique, de la sécurité alimentaire – Alexandroupolis peut exporter les céréales de l’Ukraine – et de la sécurité commerciale », affirme Charalambakis.

La récente décision concernant le port d’Alexandroupolis influencera les relations qu’entretient Athènes avec Washington et Moscou – les gouvernements grecs successifs ont essayé de maintenir une politique d’équilibre entre les deux puissances. Cette politique sera certainement mise à l’épreuve.

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Grèce : Fort pourcentage de risque de pauvreté, d’exclusion sociale

Le pourcentage de la population grecque menacée de pauvreté ou d’exclusion sociale était de 28,3 % (2 971 200 personnes) en 2021, soit une augmentation de 0,9 % par rapport à 2020, selon les données de l’Autorité statistique hellénique (ELSTAT).
Les conclusions se fondent sur les données de l’enquête 2021 sur le revenu et les conditions de vie des ménages et sur la définition révisée de l’exclusion sociale et du risque de pauvreté dans le cadre du programme Europe 2030 contre la pauvreté. L’objectif est de réduire de 15 millions le nombre de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale, dont 5 millions d’enfants, d’ici 2030.
Sur la base de la définition de l’indicateur ci-dessus jusqu’en 2020, la population à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale est de 29,5% (3 092 300 personnes), soit une augmentation de 0,6 point de pourcentage par rapport à 2020.
Les données ELSTAT ont montré que 6,9% des ménages ont déclaré que leur revenu avait augmenté au cours des 12 derniers mois, contre 26,3% qui ont déclaré qu’il avait baissé. Un autre 66,7 % des ménages ont déclaré qu’il était resté le même.

Gaz russe et double compte

La Grèce paiera Gazprom sans violation des sanctions ; plan B pour l’approvisionnement en gaz

28 avril 2022

« La Grèce paiera Gazprom d’une manière qui ne violera pas les sanctions et assurera l’efficacité énergétique du pays », a déclaré jeudi le ministre de l’Énergie Costas Skrekas, à l’issue d’une réunion d’urgence sur l’approvisionnement en gaz présidée par le Premier ministre. le gouvernement grec a élaboré un plan B pour le cas où la Russie couperait l’approvisionnement en gaz du pays, même s’il existe un mécanisme dit de « double compte » où les paiements en euros sont convertis en roubles.

Le ministre Skrekas a déclaré que la Grèce paiera à Gazprom le 20 mai pour la fourniture qu’elle a reçue pour le mois précédent et a ajouté que la consommation de gaz atteint 50 % et la dépasse parfois.

Le gaz russe représente plus de 30 % des besoins énergétiques annuels de la Grèce. Le contrat de la Grèce avec Gazprom expire en 2026.

« Toutes les mesures ont été prises pour l’efficacité énergétique du pays », a assuré M. Skrekas.

Il a souligné que dans un mois, « nous aurons une nouvelle unité flottante de stockage de GNL à Revythousa, tandis qu’avec la nouvelle installation de gaz liquéfié à Alexandroupolis en 2023, nous pouvons dire que nous serons complètement indépendants du gaz russe. »

« Si la Russie coupe notre approvisionnement en gaz, disons les 20 et 21 mai, le pays a pris des mesures pour que nous n’éteignions pas l’interrupteur. Il n’y a aucun moyen de l’éteindre. Il n’y a aucun moyen d’être surpris dans cette direction », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Giannis Oikonomou, à l’issue de la réunion d’urgence au bureau du Premier ministre, mercredi.

Payer en euros, recevoir des roubles

« La Grèce a toujours payé en euros et continuera à le faire », a déclaré un responsable gouvernemental au site d’information newsit.gr.

S’exprimant sous couvert d’anonymat, le fonctionnaire a indiqué qu’il existe un mécanisme de double compte déjà utilisé par certains pays européens pour éviter une interruption « violente » de leur approvisionnement en gaz en provenance de Russie.

Comment fonctionne le double compte ? Un pays paie sa dette en euros sur un compte de Gazprombank, la banque convertit la devise et transfère le montant en roubles sur un second compte de Gazprom.

Le gouvernement insiste sur le fait qu’il s’agit d’un problème technique et que sa défaillance ne perturbera pas l’approvisionnement du pays en gaz russe.

Les importateurs de gaz en attente

La question du paiement du gaz russe importé par la Grèce par l’intermédiaire des sociétés DEPA, Mytilineos Group, Prometheus Gas et Public Power Corporation a été discutée et examinée lors de la réunion de mercredi.

Cette dernière importe du gaz directement de Gazprom après la cession d’une partie du contrat de Prometheus Gas pour les années 2022 et 2023. Les quatre entreprises devront payer la consommation d’avril dans la dernière partie du mois de mai.

Le point essentiel de la discussion lors de la réunion de mercredi est qu’elles attendent une décision claire et contraignante de la Commission pour agir en conséquence, a rapporté le quotidien kathimerini.

« Nous sommes sous contrôle et nous avons le temps de prendre des décisions », ont déclaré des sources de DEPA. DEPA importe deux tiers des quantités de gaz russe qui entrent sur le marché grec.

Les contrats des sociétés grecques expirent en 2026 pour DEPA, Prometheus et PPC et en 2030 pour Mytilineos, alors qu’ils comportent également des clauses d’achat ferme.

Plan B si la Russie coupe l’approvisionnement en gaz

Le gouvernement grec aurait élaboré un plan B dans l’éventualité où la Russie cesserait d’approvisionner l’Europe ainsi que la Grèce.

Le plan alternatif pour l’efficacité énergétique du pays prévoit :

-L’accélération des procédures pour une nouvelle unité flottante de stockage de gaz naturel liquéfié (GNL) à Revythousa. Le nouveau réservoir est attendu au plus tard en juillet, de sorte que la capacité du terminal passera de 225 000 m3 aujourd’hui à plus de 380 000 m3.

-Les unités de lignite sont prêtes à être remises en service et à remplacer les unités de gaz pour la production d’électricité.

-Les cinq unités de production d’électricité qui fonctionnent au gaz naturel sont prêtes à fonctionner, si nécessaire, avec du diesel.

-Public Power Corporation (PPC) a préparé un plan annuel pour augmenter l’exploitation du lignite de 50% au cours des deux prochaines années et sa disponibilité dans les usines.

-Augmentation du flux de gaz naturel en provenance d’Azerbaïdjan par le pipeline TAP.

-DEPA Commerce surveille de près la disponibilité des cargaisons de GNL sur les marchés internationaux afin de se procurer des cargaisons supplémentaires si cela est jugé nécessaire.

– Le stockage de gaz en Italie pour le maintien de la réserve stratégique et le stockage sous-marin à Kavala sont encouragés.

– Les investissements dans les SER s’accélèrent, « car l’augmentation de la production d’énergie verte protégera le pays des crises d’importation », comme le soulignent des sources gouvernementales.

Le plan B prévoit également l’achèvement d’infrastructures essentielles qui renforceront la sécurité énergétique du pays, telles que les interconnexions gazières Grèce-Bulgarie IGB et Grèce-Macédoine du Nord, les nouveaux terminaux GNL de Corinthe et d’Alexandroupolis, ainsi que les interconnexions électriques avec les pays voisins, comme l’Égypte.

Source : www.keeptalkinggreece.com/2022/04/28/greece-gas-gazprom-russia-supply-payment/

Grèce: une importante manifestation contre l’inflation à Athènes

Manifestants contre l'inflation à Athènes, en Grèce, le 26 février 2022.
Manifestants contre l’inflation à Athènes, en Grèce, le 26 février 2022. AFP – LOUISA GOULIAMAKI

En Grèce, au moins 10 000 personnes se sont réunies devant le Parlement d’Athènes ce week-end à l’appel des syndicats, pour dénoncer l’inflation galopante, en particulier dans le secteur de l’énergie. Dans un pays toujours marqué par de bas salaires hérités de la crise économique, une inflation trop importante pourrait en effet menacer de nombreux Grecs de pauvreté.

Avec notre correspondant à Athènes, Joël Bronner

Le risque de pauvreté est d’autant plus accru que la guerre en Ukraine menace d’encourager cette tendance à l’inflation.

Tout augmente en Grèce. En janvier, les prix avaient progressé en moyenne de 6% en un an. Et c’est dans le secteur de l’énergie que l’envolée est la plus spectaculaire : quelque 50% de plus pour l’électricité et 150% pour le gaz naturel. Dans un pays au salaire minimum à 650 euros, cette inflation menace notamment les plus précaires.

►À lire aussi : En Grèce, l’inflation monte en flèche

« Si vous observez la situation, vous constatez que, de la nourriture jusqu’à l’énergie, tous les prix augmentent. Et avec ce qui se passe en Ukraine, tous ces coûts vont continuer à grimper. Voilà notre problème. Il faudrait donc soit augmenter les salaires, soit baisser la TVA », constate Dimitrios Drimanis, coursier pour une chaine de livraison à domicile.

Licenciements massifs

Les manifestants ont de surcroît dénoncé certaines réformes du Code du travail jugées trop libérales. Venu de Kavala, dans le nord du pays, Sterios Tsagas est secrétaire général du syndicat d’une entreprise pétrolière, poumon économique régional, dont les employés sont en grève.

« L’augmentation du coût de la vie, nous la prenons de plein fouet à Kavala. La direction de la compagnie Energean a décidé de stopper la production et de licencier plus de la moitié des employés. Dans le contexte de l’augmentation des prix des produits de consommation comme de l’énergie, tout ceci risque de plonger notre communauté locale dans la misère », estime-t-il.

Selon des chiffres de 2020, un Grec sur quatre serait menacé par la pauvreté.

Source RFI

La Grèce : Le quatrième mémorandum est inévitable à moins que…

Par Maria Negreponti-Delivanis*

L’économie grecque était dans une impasse avant même la pandémie, ce que confirme son tableau statistique. La pandémie, comme elle était inévitable, a aggravé sa situation chronique et désespérée, car elle.. :

* a ajouté plusieurs points négatifs supplémentaires, à l’énorme déclin du PIB causé par les Mémorandums.

* Elle a fait exploser la dette publique et privée.

* renforcé les prévisions pessimistes des entrepreneurs et des consommateurs et

* exacerbé une inégalité de revenus sans précédent.

Dans cette réalité consolidée de l’économie grecque, il n’y a malheureusement pas de place pour la croissance. La conclusion s’impose d’elle-même, si l’on tient compte du fait que le PIB de la Grèce en 2022 est inférieur au PIB correspondant avant les Mémorandums, d’au moins 32%, que la croissance du PIB d’ici 2060 sera d’environ 1%, et que les spécifications des Mémorandums qui nous sont imposés manquent de tout souffle de développement.

Les gouvernants actuels, malgré leurs fréquentes annonces enthousiastes sur l’évolution supposée positive de l’économie, semblent néanmoins conscients du marécage dans lequel nous nous enfonçons. C’est pourquoi, même si l’on exclut les références scandaleuses au Fonds de relance, qui, je le rappelle, ne servent que les intérêts du Nord de l’Europe, et non nos propres besoins urgents, ces dernières années, notre pays a été dépourvu de toute forme de préoccupation sérieuse pour la croissance économique. Au contraire, l’anxiété constante des responsables est monopolisée par la question de savoir comment, d’où et à quel prix l’argent sera obtenu pour faire face à nos charges mémorielles qui montent en flèche.

L’invasion de la pandémie a conduit au renversement complet des règles strictes de la politique monétaire et, en même temps, a encouragé certains espoirs, concernant la possibilité pour la Grèce d’exiger enfin ce qui lui est dû. En particulier, la panique liée à la nécessité immédiate de faire face au coronavirus a justifié l’allocation de milliers de milliards de dollars, par le biais de méthodes connues sous le nom de « helicopter money », a ravivé la prise de conscience des dangers de l’incontrôlable dette publique et privée qui a atteint 425% du PIB en Occident et 356% dans les pays en développement, a encouragé les discussions sur la nécessité d’en supprimer un pourcentage significatif et a ouvert la voie à de nouvelles théories qui minimisent l’importance primordiale de l’équilibre budgétaire.

Cet assouplissement monétaire, qui a prévalu pendant la pandémie, a dû être perçu par la Grèce comme une chance inespérée d’assurer sa survie. Au milieu de cette rupture, dont les conditions favorables ne seront probablement pas maintenues après la fin de la pandémie, la Grèce devrait donc s’empresser de renoncer à son statut d' »élève le plus docile de l’UE », comme le projetait un récent numéro de The Economist, puis rassembler un par un tous ses droits illimités, qui constituent des arguments très forts pour défendre son sauvetage, les poursuivre jusqu’au bout du monde, rechercher des alliances sincères et, surtout, engager le peuple grec autour de la terre dans une lutte pour la survie.

La Grèce est en effet dans une situation misérable, surtout au cours des 11 dernières années. Les menaces et les coups contre sa souveraineté nationale, qu’elle reçoit quotidiennement, sont traités avec indifférence par ses partenaires, à la seule exception de la France. Les mémorandums, avec leurs exigences souvent criminelles, l’ont appauvrie.

Il est certain, cependant, que la Grèce n’aurait jamais atteint cette dernière étape de son existence, si elle n’avait pas accepté avec une incroyable soumission, des péchés d’un autre monde et des humiliations inacceptables, abandonnant ses droits souverains d’une manière mortellement dangereuse, consentant à son asservissement pour des dettes qui étaient parfaitement viables au début de la crise, bradant ses biens publics et inactivant toute sorte d’argument défensif.

L’espoir de la fin de la pandémie coexiste malheureusement avec le risque d’un retour du statut monétaire qui était en vigueur avant le virus, grevé par la résurgence de l’inflation, après 40 ans d’absence. On parle déjà d’une hausse des taux d’intérêt qui, en plus de freiner une reprise très incertaine, alourdira la dette grecque. La prédiction du 4ème Mémorandum est, aujourd’hui, plus valable que jamais, même si elle sera certainement présentée sous un nom convaincant.

Dès le début de la crise, nous disposions de nombreux arguments importants pour éviter la tragédie de ces 11 dernières années, mais nous les avons tous rejetés. Nous sommes peut-être aujourd’hui face à notre dernière chance de salut.

Les arguments

Il n’existe aucun pays européen moderne qui ait été la cible d’autant d’attaques sauvages, de comportements impitoyables, d’accusations injustes, de sentiments punitifs de la part de ses partenaires, de violation de ses droits souverains, d’imposition d’un plan dangereusement erroné, de saisie de sa richesse publique.  Il convient de préciser à ce stade que les constatations ci-dessus n’impliquent nullement qu’il n’y ait pas eu de dette, ni même que cette dette ne doive pas être remboursée. Un Mémorandum était clairement nécessaire ; mais, Mémorandum, au contenu totalement différent de celui qui a été imposé à notre pays. Principalement un Mémorandum avec des spécifications qui assureraient le service de la dette par la croissance et non par la décroissance, comme la France l’avait insisté dès le début, tandis que l’Allemagne faisait la sourde oreille. Alors, avant que le 4ème Mémorandum (ou quel que soit le nom qu’on lui donne) n’envahisse nos vies, revoyons certains de nos arguments de sauvetage, en espérant qu’ils ne continueront pas à hiberner.

Commençons par le chapitre 22 des mémoires de Barack Obama, qui est une preuve indiscutable des positions grecques, car son contenu confirme de la manière la plus officielle ce qui a été largement diffusé depuis le début du drame du mémorandum. C’est-à-dire que l’UE et l’euro n’ont pas été « mis en danger » par la dette grecque, après tout absolument viable (environ 120% du PIB de l’époque), et l’UE et le FMI n’ont pas non plus décidé d’intervenir pour « sauver la Grèce », comme cela a été généralement soutenu au début de la crise. Au contraire, il devient clair que la panique de l’UE à l’époque, qui a conduit à demander l’aide du FMI pour l’atténuer, était liée au risque encouru par les banques franco-allemandes, qui avaient accumulé beaucoup d’obligations grecques. Il a été jugé que le salut des banques ne serait possible qu’en enjambant le cadavre du peuple grec. Donc, maintenant que les banques ont été sauvées, il est impératif d’atténuer, au moins, la condamnation à mort de la Grèce. En même temps, ce serait le bon moment pour clarifier le résultat final de la déclaration souvent répétée de l’UE selon laquelle son désir était de « sauver la Grèce ». Comme les chiffres le montrent strictement, cette intention de l’UE de nous sauver, a abouti après 11 ans, à ce qui suit :

* un quasi-doublement de la dette grecque, en pourcentage du PIB,

* une réduction de notre PIB d’au moins 25 % (afin de ne pas faire peser sur l’UE les effets négatifs supplémentaires de la pandémie),

* une prévision du FMI selon laquelle, d’ici 2060, notre taux de croissance moyen sera d’environ l’unité,

* actuellement, seul le revenu par habitant de la Bulgarie est inférieur au nôtre, alors qu’au début de la crise, nous étions au sommet des Balkans,

* ne nous étendons pas en invoquant un tas de preuves inébranlables, qui témoignent de la destruction à long terme de notre développement potentiel, sur plusieurs générations.

Poursuivons avec le gonflement inexplicable du déficit, au début de la crise, qui ne peut pas entrer dans la catégorie des « théories du complot », car c’est un cas qui préoccupe la justice grecque depuis de nombreuses années. Concernant cette étrange affaire, aucune conclusion arbitraire ne peut évidemment être tirée avant son jugement définitif. Cependant, les responsables devraient accélérer, par tous les moyens légaux, la décision finale du tribunal. Car, s’il est réellement prouvé que le gonflement du déficit a été induit, puisque c’est quelque chose qui s’est apparemment produit « du jour au lendemain », la Grèce sera sauvée, et sera en droit d’exiger une énorme compensation, pour les souffrances qu’elle a endurées jusqu’à présent (une compensation qui ne pourra toutefois pas éliminer les horreurs qui ont eu lieu pendant ces 11 années). Quoi qu’il en soit, on peut espérer qu’une telle décision est susceptible de faire la lumière sur les raisons pour lesquelles les dirigeants actuels de l’UE, à la veille du prononcé de chacune des nombreuses décisions de justice relatives à cette affaire, ont été excessivement sensibles au sort de l’ancien président d’ELSTAT.

La Grèce aurait encore la possibilité de remonter le temps, jusqu’en 2013, afin de corriger ce qui a été passé sous silence à l’époque. Je vous rappelle que l’économiste en chef du FMI de l’époque, Olivier Blanchard, a admis en 2013, que le programme du Mémorandum « était une erreur ». Et cette erreur, comme l’a souligné Olivier Blanchard, a entraîné un degré de contraction de l’économie grecque beaucoup plus important que prévu à l’origine, avec toutes ses conséquences négatives. Étant donné que cette erreur, bien que discutée dans les médias internationaux, a été traitée comme une « discussion interdite » en Grèce, il serait impératif aujourd’hui de la relancer.

Un autre groupe d’arguments en faveur de l’annulation de la dette, bien que perdu dans un passé lointain, concerne le traitement vraiment incroyable, par les gouvernements grecs respectifs, du prêt d’occupation, des atrocités nazies, qui ont rasé l’économie grecque de l’époque, ainsi que de l’enlèvement. valeur des antiquités. Il y a 81 ans de cela, l’Allemagne refuse de payer ses dettes à la Grèce, et notre pays s’en souvient environ une fois tous les 10 ans, mais même alors, il ne « prend pas de gants » pour soulever cette question épineuse. Un autre groupe d’arguments en faveur de l’annulation de la dette, bien que perdu dans un passé lointain, concerne le traitement vraiment incroyable, par les gouvernements grecs respectifs, du prêt d’occupation, des atrocités nazies, qui ont anéanti l’économie grecque, ainsi que de l’enlèvement d’antiquités de grande valeur. Cela fait 81 ans, mais l’Allemagne refuse de payer ses dettes à la Grèce, et notre pays s’en souvient environ une fois tous les 10 ans, mais même alors, il est assez réticent à aborder cette question épineuse. Au cours de ces huit décennies, pendant lesquelles l’Allemagne refuse de payer ses dettes, la Grèce a été confrontée à de grandes difficultés, qui auraient été moins dévastatrices si la dette avait été remboursée. Notre pays aurait eu un taux de croissance plus rapide que celui qu’il a enregistré, et n’aurait probablement pas été conduit à l’emprise des Mémorandums. En calculant le taux d’intérêt sur toutes ces années, la dette allemande est estimée à environ 1 000 milliards. Or, l’Allemagne continue de refuser d’honorer ses obligations. Mais si un pays comme la Grèce, qui est mis à rude épreuve, cherche des solutions, des solutions peuvent être trouvées. Le Comité, qui vient d’être mis en place et qui a succédé à plusieurs autres, avec la participation de l’IHA, de la Fondation Delivanis et du Congrès gréco-canadien, a discuté de la suspension du remboursement des dettes grecques envers l’Allemagne, comme mesure de pression possible, jusqu’à ce qu’elle rembourse ses dettes beaucoup plus importantes. La confiscation éventuelle des biens allemands en Grèce a également été discutée, ainsi qu’un effort coordonné pour faire largement connaître ce problème en Europe et dans le monde. Si, dans le cas d’une économie aussi riche que l’Allemagne, qui est à la tête de l’UE, le refus de rembourser ses dettes, qui trouvent leur origine dans l’occupation nazie, est si simple, il est raisonnable de se demander pourquoi il n’en va pas de même pour sa victime, la Grèce.

Afin d’éviter, si possible, le 4ème Mémorandum.

(*) Docteur d’Etat ès Sciences Economiques (Sorbonne), ancien Doyen de l’Université de Macédoine, Thessalonique

Source  : www.defenddemocracy.press/greece-%cf%84he-fourth-memorandum-is-inevitable-unless/

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

La valeur nette d’Elon Musk est supérieure au PIB de la Grèce

Par Thomas Kissel 24 octobre 2021

La valeur nette personnelle d’Elon Musk est actuellement plus importante que le produit intérieur brut (PIB) de la Grèce. L’homme d’affaires et ingénieur qui est actuellement le PDG de Tesla et SpaceX vaut actuellement 219,9 milliards de dollars, alors que le PIB de la Grèce est de 189,4 milliards de dollars.

Qu’un seul individu vaille plus que n’importe quel pays développé est stupéfiant, mais qu’il vaille plus que la Grèce contemporaine n’est pas un mince exploit.

La Grèce est classée par le Fonds monétaire international comme une économie avancée à revenu élevé, dont l’économie est répartie entre les services (80 %), les secteurs industriels (16 %) et l’agriculture (4 %). Elle est actuellement la seizième plus grande économie de l’Union européenne, qui compte 27 membres au total.

Pour mettre encore plus en perspective le poids économique monumental de Musk, l’économie grecque connaît également une croissance extraordinairement rapide, le FMI ayant également annoncé la semaine dernière que l’économie du pays devrait connaître un taux de croissance de 6,5 % d’ici à la fin de 2021.

Le FMI a détaillé la croissance du pays pour 2021 dans son rapport sur les perspectives économiques mondiales, où il a également prévu que l’économie grecque connaîtrait une croissance de 4,6 % en 2022.

Le FMI prévoit que le taux d’inflation atteindra 1,3 % d’ici la fin de l’année, puis descendra à 0,4 % en 2022. Il prévoit que le taux de chômage tombera à 15,8 % en 2021, puis à 14,6 % l’année prochaine, soit une baisse de 16,4 % en 2020.

Mais le pays entier de la Grèce semble être dépassé par les profits que Musk a réalisés grâce à ses entreprises de voitures électriques et d’exploration spatiale, et certains analystes prédisent même que ces dernières pourraient faire de lui le premier trillionnaire de l’histoire.
Elon Musk entre dans une nouvelle ère avec la clôture de l’action Tesla à un niveau record vendredi

Elon Musk semble atteindre l’apogée de sa réussite professionnelle avec les entreprises Tesla et SpaceX, et sa fortune personnelle a atteint de nouveaux sommets en conséquence. L’action Tesla a clôturé à un niveau record de 909,68 dollars vendredi, deux jours seulement après que la société a publié son chiffre d’affaires et ses bénéfices pour le troisième trimestre, qui ont également atteint un niveau record. La capitalisation boursière de Tesla est d’environ 860 milliards de dollars.

Le mois dernier, le quinquagénaire a également pris la première place de la liste des personnes les plus riches du monde. Musk est la troisième personne de l’histoire à avoir amassé une fortune de 200 milliards de dollars, selon Forbes.

Si M. Musk s’est hissé au premier rang mondial de la fortune privée en grande partie grâce à sa société de véhicules électriques Tesla, un analyste de Morgan Stanley estime que l’avenir de sa société aérospatiale SpaceX lui fera franchir le seuil des mille milliards de dollars.

SpaceX « défie toute idée préconçue de ce qui était possible et du délai possible, en termes de fusées, de véhicules de lancement et d’infrastructure de soutien », a écrit Adam Jonas de Morgan Stanley mardi.

Jonas a confiance en SpaceX précisément parce qu’il considère que la société détient une multitude de sociétés en une seule, contenant l’exploration spatiale, l’infrastructure et l’observation de la Terre, ainsi que ses communications par satellite Starlink, que Jonas considère comme le plus grand acteur vers son évaluation de 200 milliards de dollars de la société.

Source ttps://greekreporter.com/2021/10/24/elon-musk-greece-gdp/

Les dernières nouvelles de Grèce par Yannis Youlountas

Dernières nouvelles de Grèce : importantes et nombreuses ce mois-ci !

par Yannis Youlountas

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Bonjour,
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Voici les dernières nouvelles de Grèce : importantes et nombreuses ce mois-ci !
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Au sommaire :
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– Mort de Mikis Théodorakis à 96 ans
– Remaniement ministériel, un fasciste de plus au gouvernement
– Camouflet pour Mitsotakis : un nouveau ministre refuse son poste
– La crise sociale s’aggrave malgré la hausse du tourisme : pourquoi ?
– Le chômage grimpe, la pauvreté s’étend en Grèce
– Forte hausse du prix des produits de première nécessité
– Les factures d’électricité augmentent de 50% !
– Mitsotakis prépare la privatisation de la sécurité sociale !
– Plusieurs ports grecs privatisés à vendre au plus offrant
– Le nouveau business des plages et bords de mer en Grèce
– Bilan des incendies : tout pour les flics, rien pour les pompiers
– La Grèce en pleine catastrophe climatique et écologique
– La population va passer sous les 10 millions d’habitants !
– Plusieurs sabotages d’usines durant l’été
– Affrontements entre fascistes et antifascistes à Athènes
– La police grecque torture des antifacistes venus de France
– Multiplication des agressions contre les solidaires internationaux
– Des membres d’ONG accusés de faciliter l’immigration illégale
– Le mur de la honte de 40km à la frontière turque est terminé
– Des amendes de 5000 euros pour les migrants à leur arrivée au prétexte de l’absence de test PCR
– Nouvelle loi pour accélérer les expulsions et entraver la solidarité
– Privation systématique de liberté et inaccessibilité des voies de recours pour les migrants
– Témoignage poignant : il s’est suicidé juste pour ça !
– Soutenir les actions solidaires avec les réfugiés afghans en Grèce
– Nous recherchons actuellement…
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Vu le nombre de sujets, on va faire court, sous forme de brèves.
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Mort de Mikis Théodorakis à 96 ans. Ses obsèques ont lieu aujourd’hui à Chania, sur l’île chérie de son père : la Crète. Depuis plusieurs jours, sa musique résonne un peu partout en Grèce  : lieux publics, rues et ruelles, bords de mer, initiatives populaires de toutes sortes et bien sûr à l’ouverture des événements sportifs. Une page de l’histoire grecque se tourne avec Théodorakis. Tout a été dit à son sujet, et pourtant il y a tant à dire ! Cependant, quelques personnes ont voulu créer une polémique, au plus mauvais moment à notre avis, à propos de certains des choix de Mikis— polémique à laquelle nous n’avons pas voulu prendre part. Que celui ou celle qui n’a jamais commis d’erreur dans sa vie jette la première pierre. Nous en avons tous fait. Distinguons les tyrans, les salauds et leurs complices et, à l’inverse, les gens qui ont réalisé des choses formidables durant l’essentiel de leur vie mais qui parfois se sont trompés, souvent dans leur jeunesse ou, à l’inverse, dans leurs vieux jours. C’est regrettable, mais cela ne mérite pas de salir la mémoire d’un homme qui vient tout juste de succomber après avoir été plusieurs fois torturé et enterré vivant durant son existence.
Remaniement ministériel, un fasciste de plus au gouvernement. L’extrême-droite est loin d’avoir disparu en Grèce ! Pire encore : elle gonfle au fil des mois les rangs des hommes au pouvoir, autour de Kyriakos Mitsotakis. Nous avons déjà parlé du pedigree des ministres Voridis (ministre de l’intérieur) et Giorgiadis (ministre du développement). Cette semaine, c’est leur ami Thanos Plevris qui vient de les rejoindre à la tête de l’État, en tant que ministre de la santé. Tous les trois ont commencé leur carrière politique au sein du parti nationaliste LAOS avant de rejoindre celui de Mitsotakis. Après avoir pris ses fonctions, sous la pression du Conseil central des communautés juives de Grèce (KIS), Plevris s’est finalement excusé pour avoir dit :« on peut comprendre que certains aient envie de rouvrir Auschwitz pour y exterminer à nouveau des Juifs ». Par contre, il ne s’est toujours pas excusé pour avoir préconisé « le recours à la force meurtière pour empêcher les migrants d’arriver en Grèce », ni pour sa suggestion de « refuser aux migrants l’accès à la nourriture, à l’eau et aux soins de santé, afin de rendre leurs conditions de vie en Grèce plus mauvaises que dans leur pays d’origine ». Le virage à l’extrême-droite du gouvernement Mitsotakis est confirmé. Sa politique envers les réfugiés et les solidaires ne cesse de le confirmer (voir plus bas).
Camouflet pour Mitsotakis : un nouveau ministre refuse son poste. Le premier ministre grec croyait pourtant faire un gros coup en nommant Évangelos Apostolakis, ancien ministre de Tsipras jusqu’en juillet 2019, à la tête du ministère de la protection civile du nouveau gouvernement. Mais sous les huées de la gauche grecque, Apostolakis a finalement renoncé. On ne compte plus les situations ridicules pour Mitsotakis et sa ribambelle de caricatures en Grèce. À noter qu’une seule femme a obtenu et accepté de rejoindre le radeau de la méduse gouvernemental lors de ce remaniement et qu’elle se nomme… Gaga (sic).
La crise sociale s’aggrave malgré la hausse du tourisme : pourquoi ? Certes, le tourisme s’est redressé cette année en Grèce, notamment du fait de la baisse d’autres destinations pour cause de covid19 : Tunisie, Maroc… Mais cela ne profite pas à la population grecque : le tourisme en Grèce est en train de muter du mode « routard » au mode « all inclusive » ou presque. D’autres phénomènes ont été observés. Par exemple, par crainte du covid19 ou parfois à cause de contraintes régionales, beaucoup de touristes en locations ont fait leurs courses dans des supermarchés pour ensuite aller s’enfermer le plus clair de leur temps. Et surtout : les salaires dans l’hôtellerie et la restauration ont continué à dégringoler. Il est loin le temps où une partie de la population pouvait se refaire pendant la saison touristique avant d’affronter l’hiver !
Le chômage grimpe, la pauvreté s’étend en Grèce. La cohue lors des actions solidaires le prouve actuellement : la pauvreté fait des ravages et cela ne cesse d’empirer. Des familles entières de Grecs précaires se retrouvent à la rue ou hébergées chez des proches, dans l’impossibilité de joindre les deux bouts. Le chômage a explosé, même si les chiffres officiels ne montrent pour l’instant qu’une partie de cette hausse, ne prenant pas en compte les nombreuses catégories non indemnisées. Cette semaine, Eurostat vient d’annoncer que la Grèce bat tous les records de chômage des jeunes en Europe pour le mois de juillet 2021. Des syndicalistes travaillant dans les services sociaux ont lancé une alerte : la situation commence à rappeler le début de la décennie écoulée et les moyens publics pour y faire face sont complètement insuffisants. Plus que jamais, ce sont les collectifs solidaires autogérés qui font le plus gros du boulot dans plusieurs zones de Grèce. « L’entraide plutôt que la queue pour rien », « Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes », « L’État n’est plus rien, soyons tout ».
Forte hausse du prix des produits de première nécessité. Dans ce contexte de paupérisation galopante, l’augmentation annoncée des aliments de base risque d’être une catastrophe pour beaucoup. On parle, par exemple, d’un bond du prix du pain, alors que les Grecs sont parmi les principaux consommateurs en Europe, ou encore des pâtes, du café, etc.

Les factures d’électricité augmentent de 50% ! Au niveau de l’énergie aussi, de nombreuses hausses sont apparues dès le mois d’août et inquiètent fortement les plus pauvres. La Grèce peine à se fournir en électricité et le coût global de son approvisionnement a augmenté de 70% depuis début 2021. Elle est désormais le marché le plus cher de l’électricité en Europe, avec un prix de 157 euros le mégawattheure. Non seulement, c’est un problème immédiat pour les familles les plus démunies, mais cela participera aussi à l’amplification de la hausse des prix qui a déjà commencé depuis ces derniers mois.

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Mitsotakis lance la privatisation de la sécurité sociale ! Un malheur ne venant jamais seul, c’est le moment qu’à choisi l’État grec pour privatiser l’un des principaux moyens de veiller sur les plus démunis ! Ahurrissant ! La situation au niveau santé publique était déjà très médiocre, elle va devenir carrément catastrophique exceptée pour quelques spéculateurs qui vont s’en mettre plein les poches. Et qui va piloter cette privatisation ? Le sinistre Thanos Plevris, transfuge de l’extrême-droite ! Les manifs ont commencé. La prochaine aura lieu ce samedi 11 septembre à Thessalonique, pour essayer de perturber la visite de Mitsotakis à la Foire internationale annuelle. Les manifs continuent également contre les réformes scolaires et universitaires.
Plusieurs ports grecs privatisés à vendre au plus offrant. Les ports d’Igoumenitsa, Patras et Héraklion sont sur le point d’être bradés aux richissimes armateurs grecs qui financent les campagnes électorales de Mitsotakis et qui possèdent la plupart des médias dans le pays. Pas vraiment une surprise !
Le nouveau business des plages et bords de mer en Grèce. La privatisation des plages est maintenant relancée. La protection du littoral repasse au second plan. Les investisseurs en immobiliers vont pouvoir bétonner à gogo dans des zones jusqu’ici protégées. Au large de la côte ouest du pays, Total et Exxon-Mobil prospectent déjà, suite à un accord avec l’État grec, et espèrent commencer leurs forages dans quelques mois, y compris à quelques dizaines de kilomètres des plus belles plages de Crète. Des plages qui sont désormais payantes à beaucoup d’endroits : au prétexte des nombreuses chaises longues et des parasols installés un peu partout, il faut maintenant payer de 7 à 15 euros la journée, là où c’était gratuit, que vous soyez touriste ou riverain. Plusieurs échauffourées ont déjà eu lieu sur certaines plages de la première des îles grecques : « cela fait des décennies que nous venons nous baigner ici et nous ne paieront pas ! » Sur certaines plages, la stratégie est de faire payer 3 euros la première année pour faire accepter le principe, et ensuite augmenter dès la suivante. Les espace de gratuité se réduisent dans la société, au bord de la mer comme ailleurs.
Bilan des incendies : tout pour les flics, rien pour les pompiers. Les feux de l’été ont montré encore un fois la faiblesse des moyens de lutte contre les incendies. Pourtant, dès l’arrivée de la droite au pouvoir, en 2019, des sommes colossales ont été investies pour la police, mais toujours rien pour les pompiers. Rien d’étonnant à cela : en réalité, le pouvoir ne protège pas sa population, mais la surveille et la réprime. Son obsession est de la mater, de la contrôler pour conserver sa place dominante et tout ce qui en découle. Il n’y a rien à attendre du pouvoir. Au sein de la population sinistrée, beaucoup l’ont compris. La population en danger s’est débrouillée le plus souvent toute seule avec les moyens du bord. L’entraide et l’autogestion ont été, une fois de plus, les deux mots clés et ont montré de quoi le collectif est capable quand il est abandonné à lui-même. Cette nouvelle expérience violente et dramatique continue néanmoins d’ouvrir les yeux sur l’hypocrisie du pouvoir et sur notre faculté à nous organiser nous-mêmes, sans ceux qui prétendent nous gouverner et, en particulier, résoudre les problèmes dont ils sont le plus souvent la cause.
Afidnes, août 2021 (Photo de Mario Lolos)
La Grèce en pleine catastrophe climatique et écologique. Les incendies nous ont aussi rappelé l’impact du changement climatique sur l’environnement et la multiplication des risques qui en découlent. La sécheresse devient très intense l’été, les pluies d’hiver sont parfois diluviennes, on ne compte plus les innondations tout comme les incendies, mais aussi les petites tornades qui sont plus nombreuses qu’avant selon les insulaires, notamment dans le sud de la Crète. La mutation de l’agriculture a, elle aussi, participé à cette catastrophe : ici, la terre est épuisée, là, elle est abandonnée à des amas de broussailles. On recherche frénétiquement les grandes surfaces planes pour en faire le maximum de profit et on ne s’occupe plus du reste. On pulvérise des tonnes de produits phytosanitaires au point de décupler certains cancers chez les ouvriers agricoles dont l’espérance de vie a encore chuté ces dernières années. On bétonne les collines et les bords de mer, puis on s’étonne des innondations mortifères, des coulées de boue et de gravas. Tout cela relève d’un choix criminel : au bout du compte, en organisant ainsi la société et l’économie, on tue la Terre et toutes celles et ceux qui y vivent. Pas besoin d’être devin pour voir ce qui nous attend si nous continuons dans cette voie.

Une population qui va passer sous les 10 millions d’habitants. Il y a dix ans, la Grèce dépassait largement les 11 millions d’habitants. Depuis, elle a perdu un demi-million d’habitants et, selon plusieurs projections (dont celles d’Eurostat), la dégringolade devrait continuer dans les prochaines années au point de passer sous la barre des 10 millions d’habitants avant 2030. Un exemple frappant en ce moment : en cette rentrée scolaire 2021, près de 40 écoles ferment en Épire (nord-ouest de la Grèce) faute d’élèves.
Plusieurs sabotages d’usines durant l’été. Des actions anticapitalistes nocturnes se sont multipliées dans plusieurs villes grecques ces dernières semaines. Notamment à Volos, à mi-chemin entre Athènes et Thessalonique, contre la plus grande cimeterie d’Europe : l’usine AGET qui appartient au groupe Lafarge. Cette action a été dédié à la mémoire de Vassilis Maggos, mort sous la torture au commissariat de Volos l’année passée. D’autres actions de ce type se déroulées à Athènes contre diverses entreprises, notamment dans le quartier de Vyronas ou encore contre la société de recouvrement de créances Paladino SA dans le quartier de Nea Ionia.
Affrontements entre fascistes et antifascistes à Athènes. Un groupe d’extrême-droite voulait s’opposer aux actions de soutien menées en faveur des réfugiés à Metaxourgeio (700 mètres à l’ouest d’Exarcheia). 200 antifascistes se sont immédiatement rassemblés pour riposter et les ont repoussé. La police de Mitsotakis est aussitôt arrivée sur les lieux pour protéger les fascistes en utilisant des gaz lacrymogènes et a fait trois arrestations.
La police grecque torture des antifacistes venus de France. Des membres du Groupe Antifasciste Lyon et Environs étaient présents à Exarcheia durant l’été. Ils ont brutalement été emmenés au commissariat, à la bordure Est d’Exarcheia, puis ont longuement été passés à tabac dans l’obscurité totale. Merci de diffuser autour de vous leur témoignage pour dénoncer ces pratiques :
Vous pouvez également participer à la solidarité financière qui s’est mise en place pour leurs frais de Justice en Grèce :
Multiplication des agressions contre les solidaires internationaux. Ces dernières années, les violences contre les solidaires internationaux sont nombreuses, tant du fait des groupes fascistes que des policiers les plus virulents. Notre convoi solidaire de l’automne 2017, par exemple, avait été particulièrement périlleux : barrage policier, filatures très visibles, pressions diverses, propagande médiatique, accusations délirantes, menaces fascistes explicites, attaque incendiaire néo-nazie sur un de nos lieux, six membres du convoi blessés par des policiers durant une manif, un autre arrêté, frappé, poursuivi en Justice puis libéré… Les détails ici :
Il y a deux ans, des policiers m’avaient bizarrement insulté durant une altercation… la veille de mon tabassage en pleine rue du Pirée par des néo-nazis ! Et ce n’est pas les flics qui m’avaient ensuite secouru, mais les passagers d’un tramway arrivé juste à temps, alors que les coups étaient en train de pleuvoir.
Depuis deux ans, c’est de pire en pire : les contrôles policiers sont incessants, les menaces fréquentes et les arrestations souvent violentes. Durant l’été 2019, la moitié des solidaires français et belges venus à Athènes pour soutenir le squat Notara 26 (menacé d’évacuation) ont subi toutes sortes de pressions et de violences. Seb (de Belgique) et Léon (de France) témoignent ici fin août 2019 :
Cette année, plusieurs d’entre nous ont, à nouveau, été inquiétés, voire brutalisés (un ami toulousain est rentré en France avec plusieurs grandes cicatrices). Jusqu’aux actes de tortures sur nos camarades lyonnais en juillet dernier, décrits un peu plus haut. Le pouvoir et ses valets ne souhaitent pas nous voir continuer à aider. Mais ils peuvent d’ores-et-déjà faire une croix dessus : nous ne sommes pas prêts de baisser les bras ! Nous continuons sur place, en ce moment même, et de nouveaux renforts viendront bientôt de l’hexagone et du plat pays 😉
Des membres d’ONG accusés de faciliter l’immigration illégale. Les membres de collectifs solidaires autogérés ne sont pas les seuls à subir ces pressions en Grèce. Certaines ONG sont également dans le collimateur. Il y a une semaine, deux amis français ont été menacé de poursuites pour « soutien à l’immigration illégale » et ont finalement renoncé à rester près des zones de sauvetage. Un mois auparavant, 10 solidaires internationaux de 3 ONG différentes étaient également accusés de cela et même « d’espionnage des actions des garde-côtes grecs » !
Le gouvernement Mitsotakis veut dissuader par tous les moyens les solidaires d’agir. Mais il n’a fait que tisser des liens entre nous : nous communiquons beaucoup plus, par-delà nos différences, et nous nous entraidons souvent.
Le mur de la honte à la frontière turque est terminé. L’État grec vient de bâtir un immense mur anti-migrants de 40km à la frontière turque, en prolongement du précédent qui faisait 12km de long. Mitsotakis espère ainsi limiter la venue des réfugiés afghans que son gouvernement refuse totalement d’accueillir. Cependant, les arrivées de réfugiés se poursuivent tout de même depuis des semaines, notamment par mer. Mais il y en a nettement moins qu’autrefois à Lesbos et à Chios (trois fois moins environ).
Des amendes de 5000 euros pour les migrants à leur arrivée. On nage en plein délire ! Au prétexte de lutter contre le Covid19, des amendes de 5 000 euros ont été infligées à des demandeurs d’asile arrivés en août par bateau sur l’île de Chios ! Le motif ? La non présentation d’un test PCR, habituellement imposé aux étrangers venant sur le territoire hellénique ! Cette confusion volontaire entre touristes et réfugiés a provoqué un tollé dans le pays. Face à la polémique, les autorités grecques ont annulé les amendes infligées à 25 réfugiés la semaine dernière et annoncé la suspension de la mesure.
Nouvelle loi pour accélérer les expulsions et entraver la solidarité. La législation actuellement proposée prévoit de réduire les délais de grâce et d’accorder à la police des pouvoirs supplémentaires, notamment de placer en détention les migrants au prétexte qu’ils sont « susceptibles de fuir » ou d’être une « menace pour l’ordre public ». Des mesures sont également prévues pour réglementer plus strictement les activités des organisations non gouvernementales et des groupes de bénévoles dans les zones qui relèvent de la compétence des garde-côtes et des autorités portuaires grecques (les sanctions seront encore plus lourdes en cas de violation du nouveau cadre opérationnel).
Privation systématique de liberté et inaccessibilité des voies de recours. Saisie sur de nombreux dossiers, la Cour européenne des droits de l’homme a récemment dénoncé « le mépris persistant des autorités grecques pour la santé et la vie des migrants », en particulier dans le camp de Mavrovouni à Lesbos où sont encore bloqués 3500 adultes et enfants. Les témoignages et statistiques montrent que ces personnes vulnérables exilées sont systématiquent privées de liberté et que les voies de recours sont en réalité inaccessibles, tout cela en violation de la Convention européenne des droits de l’homme.
Témoignage poignant : il s’est suicidé juste pour ça ! Sahil avait 24 ans. Il s’est suicidé à Athènes, peu après le rejet de sa demande d’asile durant le mois de juillet. Notre ami Nicolas Richen le connaissait bien. Avec d’autres proches et soutiens, ils ont écrit une très belle lettre collective. Merci de la faire connaître à celles et ceux qui n’ont peut-être pas compris ce qu’est la vie d’un demandeur d’asile.
Soutenir les actions solidaires avec les réfugiés afghans en Grèce. Depuis quelques semaines, nous sommes à nouveau très pris par l’aide aux réfugiés (principalement afghans) et la création de lieux sous plusieurs formes. Nous vivons des moments extraordinaires aux côtés de gens également extraordinaires. Ces exilés qui sont devenus nos amis, au fil des jours, ont un courage communicatif, des désirs, des rêves, des sourires, plein d’affection et de générosité, des secrets, des blessures. Le plus souvent, ils ont tout perdu. Leur logement, bien sûr, mais parfois aussi leurs proches : parents, enfants, conjoint… Merci à toutes celles et ceux qui nous ont transmis des choses pour eux, pour elles : des aliments, des vêtements, des couches, des jouets, des produits d’hygiène et même de l’électroménager. Merci particulièrement à celles et ceux qui sont venus aider sur place, en provenance de Grenoble, Saillans, Marseille, Lyon, Bruxelles, Genève, Nantes et Bordeaux… Cet élan est magnifique. Vraiment un grand « taschakor » (merci en afghan) à tou-tes ! Si vous voulez participez, c’est ici :
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ou par virement à ANEPOS :
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « Action Solidarité Grèce Philoxenia »
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« PHILOXENIA » signifie hospitalité en grec, et littéralement « amis des étrangers » (philos : ami, xenos : étranger). C’est le nom que nous donnons actuellement à nos actions aux côtés des réfugiés dont la majorité actuellement sont afghans.
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Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :
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Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce Philoxenia – 6 allée Hernando – 13500 Martigues
Ordre : ANEPOS / Objet : « Action Solidarité Grèce Philoxenia »
Nous recherchons actuellement… outre de la nourriture et des couches : des vélos, des jeux d’échecs (beaucoup d’afghans adorent les échecs et il nous arrive de jouer ensemble), du lait infantile 2ème âge, des mixers, des lits parapluie, des poussettes, des protections périodiques, des marmites et des louches, des chevillères, des légumes secs, du thé noir. Merci de regrouper ce que vous pouvez dans votre zone pour que nos fourgons puissent ensuite passer les prendre durant les prochaines semaines, sans faire trop d’étapes.
Un accueil jonché de livres. Nous avons également créé plusieurs bibliothèques sociales qui participent aux actions solidaires aux côtés des réfugiés. Nous sommes encore à la recherche de livres : en persan, dari, ourdou, anglais et français. Un grand merci à l’équipe de l’épicerie solidaire Sub’stantielle à Paris (une coopérative militante formidable), à Franck, Patrice et Ralph dans le Tarn, ou encore à Anne et Dominique de Marseille pour les nombreux livres en anglais, persan, français et dans d’autres langues déjà reçus. Nous avons également reçu des dons de livres de la librairie « Bibliothèque » à Exarcheia, du K*Vox, du Notara26 (échanges) ou encore du réseau Pédagogie Freinet à Athènes et en Crète.
De la place dans un véhicule ? Si vous avez prévu de venir en Grèce en van ou en fourgon dans les prochaines semaines et que vous disposez d’un peu de place pour acheminer du matériel solidaire (situé à plusieurs endroits dans le sud de la France), contactez-nous :
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Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80 / Tél. France 06 24 06 67 98
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Merci de votre soutien, quelle que soit la forme, ne serait-ce qu’en relayant l’info.
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Solidairement,
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Maud et Yannis Youlountas
po/ collectif artistique et solidaire ANEPOS
avec les membres et soutiens des actions en cours
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Liste des lieux et collectifs aidés matériellement et/ou financièrement durant les deux dernières années, malgré un contexte particulièrement difficile :
– soutien à l’initiative contre les forages pétroliers en Crète (que tentent de déployer Exxon-Mobil et la firme française Total).
– Collectif Livas dans le département de Réthymnon en Crète (soutien aux actions solidaires, notamment à la cuisine populaire fondé par ce club de sport sans hiérarchie).
– Centre social autogéré Alimoura à Ioannina (nous avons financé la réparation du local qui avait été saccagé par une attaque fasciste) ;
– Usine autogérée Bio.Me à Thessalonique (soutien et achat de savons et produits fabriqués par les ouvriers, alors que l’électricité venait de leur être coupée) ;
– Mikropolis à Thessalonique (soutien au plus grand espace social libre de Grèce qui est actuellement en train de déménager) ;
– Initiative antifasciste d’aide aux réfugiés près d’Évros (au moment où ces derniers étaient pris au piège entre les deux états grecs et turcs, et où des identitaires européens étaient venus pour tenter de pratiquer la chasse à l’homme, ainsi qu’à Lesbos) ;
– Réseau Solidaire de Crète (et soutien à la création de nouveaux lieux dans l’île, dont nous vous reparlerons)
– Initiative de Kastelli en Crète contre le nouvel aéroport (nous avons participé au financement de la procédure de Justice contre l’aéroport qui est en train de basculer à l’échelle européenne, alors que 120.000 des 200.000 oliviers ont déjà été coupés et que l’opinion est de plus en plus opposée au projet, nous avons également participé à plusieurs réunions et actions sur place, et soutenu les paysans en lutte contre ce projet)
– Centre Social autogéré Favela au Pirée (soutien financier et achat de tee-shirts pour épauler ce lieu situé dans une zone où les fascistes rôdent souvent et où l’un d’entre nous, a été agressé violemment en juin 2019 par un groupe de néo-nazis qui lui avait tendu un guet-apens avant que les passagers d’une rame de tramway ne parviennent à le sauver) ;
– K*Vox à Athènes (base d’un des groupes les plus actifs en Grèce) ;
– Aide aux frais de Justice de plusieurs compagnons de luttes , notamment pour leur éviter d’aller en prison suite à des actions pourtant exemplaires ;
– squat Notara 26 à Athènes (le plus ancien lieu d’accueil des réfugiés dans le quartier d’Exarcheia) ;
– Plusieurs cuisines sociales (soutien financier et livraison de produits alimentaires) ;
– Structure autogérée de santé d’Exarcheia (soutien financier et livraison de matériel médical) ;
– Réseau École Buissonnière-Pédagogie Freinet (soutien financier et livraison de fournitures en aide aux enfants précaires) ;
– actions solidaires à Lesbos (nombreuses initiatives, surtout, après l’incendie du sinistre camp de Moria et l’errance de nombreuses familles en difficultés).

 

                                                                                  « Y-a-t-il quelqu’un qui sait jouer au basket ? »
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Source http://blogyy.net/2021/09/09/dernieres-nouvelles-de-grece/

Institutionnaliser le revenu de base

Costas Dimoulas : l’institutionnalisation du revenu de base est impérative

Cet article est aussi disponible en: Grec

Costas Dimoulas : l’institutionnalisation du revenu de base est impérative
Kostas Dimoulas, professeur associé au département de politique sociale de l’université Panteion.

À l’occasion du dialogue en ligne qui a eu lieu le mardi 11 mai sur le thème « Notre vie après la pandémie et le rôle du revenu de base », Costas Dimoulas, professeur associé au département de politique sociale de l’université Panteion, a donné six raisons pour lesquelles il estime qu’il est impératif d’institutionnaliser le revenu de base en Grèce.

  1.  La Grèce est un pays relativement riche, avec un revenu annuel moyen par habitant de 16 383 en 2020. Ce montant, s’il était réparti équitablement, signifierait que deux personnes vivant dans une maison auraient un revenu familial de 32 000 euros. Non seulement ce n’est pas le cas, mais après les transferts sociaux, 1 881 000 personnes restent pauvres.
  2.  Le revenu net disponible par habitant – après impôts – est également élevé, environ 1200 euros par personne et par mois. Le seuil de pauvreté est de 410 euros par mois, mais le revenu minimum garanti, qui est présenté comme un moyen de protection, garantit un revenu mensuel maximum de 200 euros par mois à seulement 273 000 bénéficiaires directs. Cela signifie qu’une grande partie des personnes vivant dans une situation de privation grave n’ont pas les moyens de vivre dans la dignité.
  3.  L’emploi, tel que le marché du travail est actuellement structuré, assure une vie décente à un très faible pourcentage de la population en âge de travailler et le salaire de base, en particulier pour les jeunes, est humiliant. Aujourd’hui, le salaire de base net est de 558,22 euros par mois, ce qui ne suffit pas à couvrir les besoins fondamentaux de nombreux travailleurs, ce qui nous montre que le mécanisme de l’emploi ne garantit pas de facto une vie décente à ceux qui travaillent.
  4.  Les politiques de l’emploi – qu’elles soient qualifiées de passives ou d’actives – telles qu’elles ont été mises en œuvre, du moins ces dernières années, n’ont pas atteint leurs objectifs et n’ont pas réduit le problème du chômage ni celui de la privation sociale. Selon les données d’ELSTAT, en 2020, la Grèce comptera 892 000 personnes vivant dans des foyers de travail à faible intensité contre leur gré. Il y a environ 235 000 personnes travaillant à temps partiel et sous-employées et les chômeurs inscrits, sur la base des données de l’OAED, dépassent 1 100 000 personnes, alors que les allocations de chômage régulières ne sont accordées qu’à 150 000 personnes, soit 13,5 % des chômeurs inscrits. Par conséquent, la couverture offerte à la grande majorité des chômeurs n’est pas suffisante pour assurer leur subsistance.
  5.  Il existe une très grande partie de la population qui contribue, par son travail non déclaré, à la production de la richesse dont dispose notre société mais qui, dans la manière dont elle est distribuée, ne reçoit pas son dû et n’est pas assurée et est officiellement considérée comme la population sans emploi.
  6.  Les restructurations économiques qui se sont accélérées pendant la période pandémique et qui s’accéléreront encore plus avec la révolution numérique intensifient la bipolarité entre les chômeurs et les sous-employés et ceux qui font des journées épuisantes de dix et douze heures pour s’assurer un salaire décent, alors que d’autre part, les syndicats sont incapables de protéger le revenu des travailleurs, comme nous le savons trop bien par expérience.

Comment allons-nous financer le revenu de base ?

Quant à la question du financement du revenu de base, M. Demoulas a suggéré de le faire en restructurant le système fiscal. Il propose d’importantes taxes foncières sur les personnes physiques et morales (dont beaucoup sont des sociétés offshore), des taxes environnementales ou des taxes sur les transactions commerciales et financières, et accessoirement des obligations.

L’émission d’obligations peut garantir un plus grand consensus sur le financement public du revenu de base sans exiger une restructuration immédiate de la politique fiscale et budgétaire. Toutefois, si elle n’est pas combinée à l’introduction de ces taxes, elle déplacera la charge du financement sur la nouvelle génération qui devra rembourser ces obligations avec son travail.

Selon M. Dimoulas, la combinaison de l’institutionnalisation du revenu de base avec une nouvelle politique fiscale et budgétaire est une condition fondamentale pour renforcer la justice sociale et promouvoir l’égalité, car elle ne pèse pas sur les revenus pauvres et moyens inférieurs, mais déplace la charge de son financement vers le capital immatériel et la richesse concentrée – chez quelques propriétaires.

Source https://www.pressenza.com/fr/2021/06/costas-dimoulas-linstitutionnalisation-du-revenu-de-base-est-imperative/

Avec la pandémie, la Grèce caracole en dettes

Par Fabien Perrier

La Grèce a multiplié les confinements, longs, afin d’éviter un débordement des hôpitaux et sauver l’industrie touristique. Mais l’économie, caractérisée par la prédominance de très petites entreprises, est à bout de souffle. Au risque de sombrer dans une nouvelle crise des dettes…

En Grèce, les données économiques publiées ce 22 avril par l’Office grec des statistiques, Elstat, sont inquiétantes sur l’état du pays. Confiné depuis le mois de novembre 2020 en raison de la pandémie, après avoir déjà été mis sous cloche entre mars et mai 2020, Athènes voit son économie s’effondrer. Ainsi, le produit intérieur brut a chuté de 17,6 millards entre 2019 et 2020 (-9,6%). Les recettes de l’Etat ont diminué quand les dépenses ont augmenté. La dette publique atteint désormais 341 milliards d’euros, soit 205,6% du PIB. Pour mémoire, quand la Grèce commençait à être attaquée par les marchés en 2010, le poids de la dette publique était d’environ 120% du PIB…

À la suite de ces attaques, la Grèce avait été soumise à une austérité violente, engendrant privatisation du secteur public, hausse de la taxation, baisse des salaires. Bref, il en a résulté une paupérisation de la population encore palpable dans le pays. Après la pandémie, la Grèce risque-t-elle, alors, de renouer dans cette spirale infernale ?

Le tourisme, ressource essentielle, fait défaut

À Athènes, la question est lancinante dans la presse. Il n’y a pas un jour sans qu’un article ne soit publié pour débattre des solutions possibles. Idem dans la population : « Que va-t-il se passer dans quelques mois ? Je crains le pire ! » confie ainsi Maria, marchande de fruits et légumes dans un quartier de classe moyenne de la capitale. Dans son échoppe, pourtant, les affaires tournent : « Avec le confinement, les gens cuisinent sans cesse » plaisante-t-elle. Avant d’ajouter : « Pour l’instant, l’activité est même un peu meilleure qu’en 2020. » Mais depuis le premier confinement il y a plus d’un an, l’agence immobilière où officie sa fille, 24 ans, est à l’arrêt.

« Heureusement qu’elle vit chez nous. Comment ferait-elle sinon ? » Quant au fils de Maria, 26 ans, habituellement serveur dans une taverne, il est également sans emploi depuis novembre, et chez ses parents. « J’espère que les touristes vont revenir cette année », souffle Maria. Ajoutant : « Aujourd’hui, en Grèce, ce sont d’abord les étrangers qui achètent les beaux biens immobiliers ; et sans eux, les tavernes tournent au ralenti ! » La livraison à domicile n’a pas permis de combler les pertes engendrées par la fermeture des salles de restaurants et des terrasses. Quant au tourisme, il fait effectivement défaut. Avant la pandémie, il était, pourtant, une ressource essentielle pour le pays.

Un pari à moitié payant

Ainsi, en 2019, 34 millions de voyageurs avaient visité le pays. Le tourisme avait généré directement 21,5 milliards d’euros de revenus (11,7% du PIB), mais en incluant les revenus indirects, cette part grimpait même à 30,9% du PIB. C’est bien au-delà de la moyenne européenne (9,1%). Sauf qu’en 2020, la Grèce n’a accueilli que 8 millions de touristes. C’est, d’ailleurs, pour tenter de sauver ce secteur que le gouvernement avait mis en place sa stratégie de confinement précoce et strict début 2020. En évitant un débordement des hôpitaux, en présentant des chiffres rassurants sur la situation sanitaire dans le pays, il voulait faire du pays une « destination sûre ». Bref, l’ambition était de faire le plein touristique pendant l’été.

Le pari n’a été qu’à moitié payant. En 2019, la Grèce avait accueilli 34 millions de touristes ; ils n’ont été que 8 millions à séjourner dans le pays en 2020. Les musées et sites archéologiques, fréquentés par plus de 841 000 personnes en 2019 n’ont enregistré que 49 200 entrées en 2020. Même constat chez les hôteliers : leur chiffre d’affaires a chuté de 70% en 2020 par rapport à 2019, et pour l’instant, tous déplorent l’état des carnets de réservation : désespérément vides. Evgenios Vassilikos, secrétaire général de l’Association des hôteliers d’Athènes, explique : « Dans notre scénario optimiste, nous espérons que l’activité hôtelière soit, cette année, la même qu’en 2020. »

Chute brutale d’activité

Certes, tous les pays de l’Union européenne ont connu des chutes brutales d’activité pendant l’année 2020. Dans ces conditions, selon Louka Katseli, ex-Ministre de la réforme de l’Etat et Professeure d’économie, « il est temps que la Grèce en finisse avec la concentration de son économie autour des secteurs du tourisme, des loisirs, de la culture et de la restauration. » A ses yeux, ce n’est toutefois qu’une des raisons de la faible résilience de l’économie grecque. Elle note également « l’héritage de la crise financière et son poids sur l’économie », ou encore « la prédominance des petites entreprises. »

En effet, d’après les statistiques de la Commission européenne (SBA), les micros entreprises (moins de 10 personnes) représentent 97,4% des 821 640 entreprises que compte le pays, et 62% de l’emploi ; il n’y a, en Grèce, que 331 grandes entreprises, c’est-à-dire qui comptent plus de 250 salariés ! « Le secteur privé n’a pu résister aux confinements, entrainant un sur-endettement des entreprises et des ménages », alerte Louka Katselli. D’après Michalis Nikiforos, de la Chambre économique de Grèce, « 81% des PME risquent la faillite ; 40% n’auront plus de liquidités à la fin du mois – chiffre qui grimpe même à 50% pour les bars et les restaurants. »

La dette privée a grimpé en flèche

Du coup, chez les petits entrepreneurs, l’inquiétude est de mise. Le Président de la confédération hellénique des artisans et commerçants (GSEVEE), Giorgos Kavvathas, explique ainsi : « sept ménages grecs sur 10 ont le commerce comme source principale de revenus, des revenus qui se sont effondrés en 2020. Le gouvernement ne s’est pas attaqué à ce problème. Bien sûr, il a indemnisé les salariés mais il n’a pas aidé de façon adéquate les classes moyennes de la société grecque. ». Pourtant, 38 milliards d’euros ont été déboursés par le gouvernement en mesure de soutien (prêts aux entreprises, reports de loyers, allocation-chômage d’environ 400 euros pour les salariés non employés pendant les confinements). Mais, note Giorgos Kavvathas, « ce chiffre est biaisé : il comprend des éléments très différents, notamment des prêts, mais pas d’aide directe aux petites et moyennes entreprises. »

« Prêts », le mot est lancé. Et dans un pays qui a connu une « crise de la dette », il rappelle de mauvais souvenirs. En effet, après la crise mondiale de 2008, la Grèce s’est retrouvée dans l’oeil des marchés, et sa dette publique a été attaquée. Il s’en est suivie une plongée de 10 ans dans l’austérité. À partir de 2018, le pays avait renoué avec un soupçon de croissance ; il est de nouveau frappé par la récession. Selon la Banque de Grèce, elle a été de -8,2% de PIB (contre 6,6% en moyenne européenne) en 2020, et supérieure à -10% au premier trimestre 2021. La dette publique a explosé pour atteindre 205,6% du PIB. La dette privée a, elle-aussi, grimpé en flèche. Elle atteint désormais 200% du PIB, contre 174% en 2019. En cumulé, c’est 400% d’endettement ! Aussi, Louka Katseli craint « qu’il ne soit déjà trop tard pour résoudre ce problème. Le risque est grand qu’au sortir de la pandémie, si le taux d’intérêt de la BCE augmente, les marchés s’interrogent sur la capacité de la Grèce à rembourser une dette aussi élevée. »

Plan de relance

Certes, la Grèce recevra 32 milliards d’euros (18,2 milliards d’euros sous forme de subvention, 13,7 milliards d’euros sous forme de prêts à faible taux d’intérêt) dans le cadre du plan de relance de la Commission européenne. Le Premier ministre, Kyriakos Mitsotakis (Nouvelle Démocratie, droite) affirme que « le plan de relance national peut ajouter 7 points de croissance supplémentaire au cours des six prochaines années et créer 200 000 emplois. » Au programme : accroissement des énergies renouvelables, accélération de la transition numérique, développement du numérique, ou encore financement d’infrastructures.

Mais nombreux sont ceux qui doutent qu’il suffise à renforcer l’économie grecque. Au contraire : aucune des technologies évoquées n’est fabriquée en Grèce. Elles seront donc importées, contribuant à mettre la Grèce sous la dépendance de grands pays. De nombreux économistes en appellent à restructurer la base productive grecque et à prendre des mesures pour moderniser le tissu des PME. Bref, à rendre l’économie apte à affronter une nouvelle crise… dont tous les ingrédients sont déjà présents dans un cocktail explosif.

Source https://www.marianne.net/monde/europe/avec-la-pandemie-la-grece-caracole-en-dettes

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