Rassemblement Européen Neonazi

LE « RASSEMBLEMENT EUROPEEN NEONAZI » appelé par les nazis d’Aube Dorée à Nei Iraklio, banlieue d’Athènes a été annulé par le mouvement antifasciste.

Le 1er novembre 2023, l’organisation néonazie grecque « Aube dorée » a tenté d’organiser un « rassemblement néonazi paneuropéen » à Neo Iraklio, banlieue au nord d’Athènes. L’objectif était d’organiser une cérémonie devant le site où deux membres de l’Aube dorée ont été assassinés le 1er novembre 2013, il y a dix ans.

L’événement « paneuropéen », annoncé et planifié par A.D., a échoué lamentablement pour une seule raison : la mobilisation massive du mouvement antifasciste. Des organisations anarchistes, antifascistes, des partis politiques de gauche et des syndicats étaient présents.

BREVE NOTICE DU CONTEXTE POLITIQUE Le 7 octobre 2020, le mouvement antifasciste réussit à faire condamner l’Aube Dorée en tant que « organisation criminelle » à travers un procès juridique historique, qui a abouti à l’emprisonnement de plusieurs de ses membres. Cependant, nous nous réservons de considérer cet événement comme une « victoire » absolue, notamment parce que les événements de ce 1er novembre nous emmènent à une et seule conclusion : le néo-fascisme et le néo-nazisme s’écrasent dans la rue grâce à la contre-attaque antifasciste, organisée et solidaire. Le mouvement antifasciste doit donc lutter contre les fascistes et les nazis agissant sous le couvert de la police, mais pas que : La police grecque, ayant par le passé voté pour l’Aube dorée à 50 %, non seulement autorise les actions de l’extrême droite, mais les soutient dans les bureaux de vote comme dans la rue, de vrais nazis en uniforme.La banlieue de « Neo Iraklio », a été pendant plusieurs années le deuxième plus grand siège de l’Aube dorée à Athènes (420 avenue Neo Iraklio/ Λεωφόρος Ηρακλείου 420 – comme par hasard situé à côté du Commissariat de la police) qui servait comme base pour toute le secteur nord d’Athènes. Leur siège va fermer le 25/06/2014, grâce à l’opposition du mouvement antifasciste. Or, les nazis de l’A.D. vont continuer leur activité de manière plus discrète, tandis que d’autres groupes (principalement les nazis de l’organisation « Propatria ») se forment en absorbant des anciens membres de l’AD. La perte de l’axe parlementaire de l’A.D., ainsi que d’une partie de sa branche armée, sera la conséquence de la mobilisation massive du mouvement antifasciste. La dissolution a été un coup fort pour l’organisation de l’A.D. qui a été obligée de trouver de nouvelles façons de s’organiser. Les élections de 2023 nous ont montré que la lutte contre le fascisme est loin d’être fini : le parti de « droite extrême » et néolibérale « Nouvelle Démocratie » triomphe contre le parti opportuniste de SYRIZA, tandis que plein d’autres partis de l’extrême droite entrent au parlement. L’un d’entre eux, « Spartiates », fonctionne sous les ordres du nazi emprisonné Elias Kasidiaris, ancien membre condamné de l’A.D. Les attaques fascistes se sont multipliées au cours de la période écoulée. En août 2023, deux cents néonazis du Dynamo Zagreb profitent d’un match de football entre le Dynamo Zagreb et l’équipe grecque AEK, qui a lieu dans la banlieue de « Nea Philadelphia », à Athènes (elle avoisine à la banlieue de Néo Iraklio dans sa partie nord-ouest) pour attaquer les supporteurs d’AEK, connus pour leur antifascisme combatif. Ce soir là, ils ont assassiné l’antifasciste Michalis Katsouris, fan de l’équipe de football « AEK », et ont blessé aussi un autre garçon de 13 ans.

L’ANNULATION DE LA « FIESTA » À l’approche du 1er novembre et en raison de la mobilisation du mouvement antifasciste, la police interdit les rassemblements, afin de rendre plus difficile la réalisation des réunions antifascistes. Le 20 octobre au soir, des antifascistes détruisent le monument mis en place pour les néo-nazis assassinés à Néo Iraklio. Le 28 octobre au soir, après un concert antifasciste réunissant plus de 2000 personnes, la police grecque intervient de manière très provocatrice et procède à plusieurs interpellations. Le même soir, à Néo Iraklio, la police attaque violemment des membres du mouvement antifasciste, et en laisse plusieurs blessé.e.s. Une antifasciste de 16 ans a été tabassée par la police et reste toujours hospitalisée dans un état critique, en même temps que les médias systémiques tentent de nuire à la personnalité et l’engagement de l’antifasciste. La tension se propage à d’autres régions du pays et des affrontements avec la police éclatent un peu partout. Le soir même, une marche est organisée en hommage à l’antifasciste de 16 ans gravement blessée. Elle se termine sur la place Syntagma et, de là, se rend à Exarchia, où des nouvels affrontements ont lieu. Le 1er novembre , la situation s’aggrave encore. Les néonazis, après avoir « tenu » un « rassemblement » d’une soixantaine de personnes devant leur »monument », échec énorme par rapport à la vision d’organisation d’un ‘rassemblement paneuropéen », déferlent dans le centre-ville d’Athènes,avec la bénédiction policière . A la station de métro Monastiraki, quarante nazis de « Propatria » agressent des personnes revenant de rassemblements antifascistes, ainsi que de personnes racisées et sexisées, avec la « tolérance » de la police qui se trouvait à l’extérieur de la station. Les nazis de Propatria , munis d’extincteurs et de bidons d’essence, ont attaqué violemment les personnes dans les wagons. Ils vident des bidons d’huile sur elles en criant notamment des insultes sexistes et les menaçant de leur brûler vives, en présence de la police. C’est clairement une intimidation meurtrière par des pogroms fascistes contre des personnes racisées, sexisées et des immigrées. Les force de l’ordre « DELTA » et « DIAS » arrivent sur les quais, non pas pour protéger les victimes et arrêter les agresseurs nazis, mais pour procéder à des interpellations d’antifascistes. Ailleurs à Athènes, des affrontements ont eu lieu entre les antifascistes et la police, à Thiseio, Victoria, et d’autres quartiers de la ville. Le mouvement antifasciste grec a bien montré ces derniers jours que les nazis ne sont pas tolérés dans l’espace public et a répondu de manière combative aux provocations et aux attaques de la police et des nazis. Aujourd’hui la tension règne toujours, de nouvelles provocations sont attendues. Solidarité et soutien avec le mouvement antifasciste en Grèce ! Solidarité avec nos camarades blessées ! Solidarité avec nos compagnon.nes de Grèce et avec nos compagnon.nes antifascistes dans le monde entier!

Source Initiative des étudiant-e-s, travailleurs et travailleuses grecques à Paris

rédaction

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