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Des professeurs de théâtre démissionnent en soutien aux étudiants

Les professeurs du théâtre national démissionnent en masse en solidarité avec les étudiants de l’école de théâtre

Au total, 42 enseignants de l’École de théâtre du Théâtre national de Grèce (NTG) ont démissionné en masse mercredi en solidarité avec leurs élèves à propos d’un décret présidentiel controversé.

Des manifestations ont eu lieu le même jour avec le slogan principal exigeant la démission de la ministre de la culture Lina Mendoni.

La Drama School Association of Teachers de la NTG a protesté contre le décret, qui assimile les diplômes des écoles de théâtre avec des diplômes d’études secondaires.

Lors d’une conférence de presse le 24 janvier, les enseignants du Théâtre National avaient prévenu qu’ils démissionneraient si le gouvernement ne modifiait pas le décret avant le 8 février.

ΚΑΛΛΙΤΕΧΝΕΣ ΥΠΟΡΓΕΙΟ ΠΟΛΙΤΙΣΜΟΥ

Les étudiants protestataires occupent les locaux du Ziller Building du Théâtre National dans le centre-ville d’Athènes depuis le 5 février sur le même sujet et ont organisé une énorme manifestation mercredi, aussi.

Source https://www.keeptalkinggreece.com/2023/02/08/national-theater-greece-teachers-mass-resignation/

Urgent Prochain convoi solidaire pour la Grèce

LES CENTRES SOCIAUX AUTOGÉRÉS EN PREMIÈRE LIGNE

Depuis deux semaines, un froid inhabituel frappe la Grèce : routes bloquées, écoles fermées, nombreuses villes enneigées… La Grèce grelote et les nombreux sans-abris (trois fois plus en quelques années) affluent vers les centres sociaux autogérés du mouvement social grec. Les cuisines solidaires redoublent d’efforts pour fournir de la nourriture chaude et les squats pour héberger autant que possible.

Plusieurs collectifs dénoncent « la nullité, la démagogie et le cynisme du pouvoir face à la détresse de centaines de milliers de personnes en difficultés (…) Les gens qui prétendent nous gouverner sont des assassins ». Le groupe Rouvikonas a agi en représailles au domicile de plusieurs ministres et dirigeants, pendant que des militants de l’énergie leur coupaient l’électricité, principalement dans Athènes.

DES NOUVELLES DE LA COLLECTE :

CE QUI MANQUE LE PLUS !

Au bout des dix premiers jours de collecte, nous connaissons les échecs et les réussites. Certaines choses manquent cruellement, d’autres moins. Voici un nouveau point sur les besoins des centres sociaux autogérés du mouvement social grec aux côtés des précaires grecs et migrants.

LAIT INFANTILE : nous n’avons collecté quasiment que du premier âge, donc nous manquons de deuxième et troisième âge.
COUCHES BÉBÉ : comme pour le lait infantile, nous avons surtout reçu des couches pour moins de 10kg, donc nous manquons des tailles au-dessus de 10kg.
ALIMENTATION ADULTES ET ENFANTS : collecte très faible, c’est le point noir pour l’instant !
PROTECTIONS PÉRIODIQUES : ça commence plutôt bien, à suivre…
PRODUITS D’HYGIÈNE : plutôt faible pour l’instant, sauf pour les savonnettes.
CHAUSSURES DE TYPE BASKETS : beaucoup de dons, tous âges, c’est bien.
OUTILS : on manque de pinces coupantes, tenailles et sécateurs.
SOUTIEN FINANCIER : très faible pour l’instant, par rapport aux convois passés, sans doute est-ce dû au contexte difficile et peut-être aussi à un bouche à oreille insuffisant. On espère un rebond d’ici le départ. On rappelle que ce soutien n’est pas pour financer le déplacement des fourgons, mais uniquement réservé aux lieux autogérés et collectifs solidaires à l’arrivée (et à un groupe de résistance que vous connaissez bien). Transmettre un soutien financier permet aux collectifs sur place de compléter eux-mêmes ce qu’on apporte (et ça diminue la charge à transporter).

1- Pour effectuer un virement à ANEPOS
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « Action Solidarité Grèce »

2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :
https://www.paypal.com/donate/?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY

3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues

Contact, suggestions, propositions : solidarite@anepos.net
Tél. France 06 24 06 67 98 / Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80

Il est encore possible de partir à nos côtés avec votre véhicule et/ou participer aux chantiers solidaires sur place. Si vous en avez envie, contactez-nous sans attendre ! Sur place, après avoir participé à la livraison, vous pouvez soit rester avec nous, agir, aider, discuter, participer aux réparations dans les lieux, faire des tas de choses utiles, soit continuer votre route en vacances sans autre engagement. C’est vous qui choisissez.

UNE DOUZAINE DE POINTS COLLECTE SUPPLÉMENTAIRES

EN FRANCE, SUISSE ET BELGIQUE !

Bayonne, Paris, Dunkerque, les Flandres belges, Bruxelles, Genève, le Centre Valais, Lons-le-Saunier, Aubenas, Le Puy et Avignon viennent de se rajouter aux 100 premiers points collecte ! Une longue liste des endroits où vous pouvez déposer vos dons qui vont partir à destination du mouvement social grec en lutte et des initiatives solidaires avec les précaires grecs et migrants.

NOUVEL ANNUAIRE DES POINTS COLLECTE ACTUALISÉ :

Convoi solidaire vers la Grèce, hiver 2023

★ 03 MOULINS – Tél. 06 88 85 63 74 (Émilie et Clément)
Point collecte permanent jusqu’au 5 mars

★ 04 MANOSQUE / SIMIANE-LA-ROTONDE – Tél. 06 68 05 12 74 (Domdom)
Point collecte permanent jusqu’au 23 février

★ 05 LARAGNE / ÉOURRES – Tél. 06 61 00 49 71 (Claire)
Point collecte permanent jusqu’au 23 février

★ 06 NICE – Tél. 06 76 53 06 48 (Thierry)
Point collecte permanent jusqu’au 10 mars

★ 07 – AUBENAS / CHIROLS – Tél. 06 24 67 10 06 (Monique)
Point collecte permanent jusqu’au 24 février

★ 09 MIREPOIX – Tél. 06 47 28 55 37 (Odile)
Point collecte permanent jusqu’au 7 mars

★ 09 FOIX – Tél. 06 30 05 96 80 (Jean-Pierre)
Point collecte urgent jusqu’au 2 mars

★ 09 ST-GIRONS – Tél. 06 51 36 52 61 (Dominique)
Point collecte permanent jusqu’au 3 mars

★ 10 TROYES – Tél. 06 45 55 21 11 (Claudine)
ou 06 32 51 97 20 (Dom)
Point collecte permanent jusqu’au 5 mars

★ 11 COUIZA / LIMOUX – Tél. 06 89 56 18 52 (Anaïs)
Point collecte permanent jusqu’au 28 février

★ 11 SAISSAC – Tél. 06 14 86 42 50 (Rachid)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 11 CASTELNAUDARY / CARCASSONNE – Tél. 06 47 28 55 37 (Odile)
Point collecte permanent jusqu’au 7 mars

★ 13 ARLES – Tél. 06 18 19 38 49 (Claire)
Point collecte permanent jusqu’au 25 février

★ 13 CHATEAURENARD – Tél. 06 45 71 07 29 (Régine)
Point collecte permanent jusqu’au 25 février

★ 13 GARDANNE / MIMET – Tél. 06 17 05 13 20 (Hélène)
Point collecte permanent jusqu’au 24 février

★ 13 AUBAGNE – Tél. 04 42 03 52 89 (Sylviane)
Cercle de l’harmonie, 12 cours Beaumont
Permanence tous les lundis après-midi de 14h à 16h
Point collecte permanent jusqu’au 25 février

★ 13 MARSEILLE nord – Tél. 06 18 25 76 24 (Anne)
Point collecte permanent jusqu’au 25 février

★ 13 MARSEILLE est – Tél. 04 91 43 34 31 (Suzanne)
Point collecte permanent jusqu’au 25 février

★ 13 MARSEILLE toutes zones – Tél. 06 26 97 48 72 (Katia Y.)
Point collecte permanent jusqu’au 25 février

★ 13 MARTIGUES – Tél. 06 86 20 35 62 (Nicole)
Point collecte permanent jusqu’au 1er mars

★ 13 MARTIGUES – Événement avec collecte !
LUNDI 27 FÉVRIER À PARTIR DE 18H30 AU RALLUMEUR D’ÉTOILES (21, quai Brescon) en présence de Maud et Yannis Youlountas et d’autres anciens des convois solidaires. Collecte pour remplir les fourgons solidaires qui partiront de Martigues à destination des centres sociaux autogérés en Grèce (livraisons, travaux, rencontres, actions). Vous avez des baskets en trop ? De la vaisselle ? Une marmite ? Du matériel de bricolage ? Une poussette ou un vélo à donner ? Vous pouvez aussi apporter du lait infantile, des couches pour les bébés, de la nourriture pour les précaires grecs et migrants… (voir liste des besoins 2023).
« LUTTES EN FRANCE ET EN GRÈCE : QUELLE SOCIÉTÉ VOULONS-NOUS ? » Discussion autour des convergences de luttes et des stratégies gagnantes ou perdantes face au pouvoir, en France comme en Grèce.
Projection d’extraits de films surprises.
Entrée libre. Boissons et repas grec sur place préparé par la Cuisine sociale et solidaire de Martigues. Une urne sera présente en soutien des caisses de grèves contre la réforme des retraites. Une belle soirée de solidarité et de convergence de luttes sans frontières !

★ 13 PORT-SAINT-LOUIS – Tél. 06 22 97 69 30 (Sylvie)
Point collecte permanent jusqu’au 26 février

★ 13 PORT-SAINT-LOUIS – Tél. 06 19 39 13 49 (Myriam G.)
Point collecte permanent jusqu’au 26 février

★ 18 BOURGES – Tél. 06 88 85 63 74 (Émilie et Clément)
Point collecte permanent jusqu’au 5 mars

★ 26 BOURG-LÈS-VALENCE – Tél. 06 98 35 91 34 (Bruno)
La Ruche Trucmuche, 90 Bd du Troisième Millénaire
Point collecte permanent jusqu’au 20 février

★ 26 VALENCE  – Tél. 06 98 35 91 34 (Bruno)
Le Laboratoire Anarchiste, 8 place St Jean
Point collecte permanent jusqu’au 20 février

★ 26 MONTMEYRAN  – Tél. 06 98 35 91 34 (Bruno)
La Ferme des Batailles, Quartier Les Batailles
Point collecte permanent jusqu’au 20 février

★ 30 BARJAC / BAGNOLS-SUR-CÈZE – Tél. 06 06 44 80 32 (JC Banane)
Point collecte permanent jusqu’au 20 février

★ 31 TOULOUSE – Tél. 06 21 05 76 67 (Dada) ou 06 30 61 19 96 (Véro)
Point collecte permanent jusqu’au 25 février

★ 31 REVEL – Tél. 06 14 86 42 50 (Rachid)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 31 ST-GAUDENS – Tél. 06 51 36 52 61 (Dominique)
Point collecte permanent jusqu’au 3 mars

★ 33 BORDEAUX – Tél. 06 31 12 79 68 (Fifi)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 33 LA RÉOLE / LOUBENS – Tél. 05 56 71 31 24 et 06 89 12 41 42 (Christian)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 33 VILLANDRAUT – Tél. 05 56 25 34 33 (Richard)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 34 MONTPELLIER – Tél. 06 69 56 36 01 (Naomi)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars
Projection de film au profit de la collecte (à confirmer)

★ 34 SÈTE – Tél. 06 78 00 05 79 (Valérie)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 38 GRENOBLE – Tél. 06 81 03 18 32 (Patrick)
Point collecte permanent jusqu’au 25 février

★ 38 GRENOBLE – Tél. 06 72 96 34 37 (Christophe)
Point collecte permanent jusqu’au 25 février

★ 38 VIENNE – Tél. 07 69 14 25 99 (Violaine)
Point collecte permanent jusqu’au 17 février

★ 39 – LONS-LE-SAUNIER  – Tél. 09 54 09 05 57 (Sarah et Michel)
Point collecte permanent jusqu’au 9 mars

★ 42 ST-MICHEL-DU-RHÔNE – Tél. 07 69 14 25 99 (Violaine)
Point collecte permanent jusqu’au 17 février

★ 43 LE-PUY-EN-VELAY – Tél. 06 45 00 71 35 (Olivier)
Point collecte permanent au café-librairie associatif le Béluga 12 avenue Foch jusqu’au 8 avril (dépôt préférable avant le 26 février)

★ 46 CAHORS – Tél. 06 13 37 70 02 (Tim)
Point collecte permanent jusqu’au 1er mars

★ 46 LIMOGNE-EN-QUERCY – Tél. 06 84 87 86 26 (Cécile)
Point collecte permanent jusqu’au 1er mars

★ 46 BELFORT-DU-QUERCY – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)
Point collecte permanent jusqu’au 27 février

★ 49 ANGERS – Tél. 02 41 79 36 03 (Le Cercle 49)
Point collecte permanent jusqu’au 2 avril

★ 58 NEVERS – Tél. 06 88 85 63 74 (Émilie et Clément)
Point collecte permanent jusqu’au 5 mars

★ 62 DUNKERQUE –Tél. 06 49 76 35 29 (Fabrice)
La source, épicerie participative autogérée – 7 Rue de l’Abbé Choquet à Dunkerque –  https://www.epicerie-lasource.org
Point collecte permanent jusqu’au 5 mars

★ 64 BAYONNE – Tél. 07 86 13 68 95 (Camille)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 65 BAGNÈRES-DE-BIGORRE – Tél. 06 74 84 87 65 (Pipo)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 65 TARBES – Tél. 06 83 26 38 22 (Claire)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 65 VIZOS / LUZ-ST-SAUVEUR – Tél. 06 95 32 72 76 (Nanou)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 69 CENVES – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc)
Point collecte permanent jusqu’au 9 mars

69 LYON – Tél. 06 75 74 03 04 (Juliette)
Point collecte permanent jusqu’au 18 février

★ 69 CONDRIEU – Tél. 07 69 14 25 99 (Violaine)
Point collecte permanent jusqu’au 17 février

★ 71 MÂCON – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc)
Point collecte permanent jusqu’au 9 mars

★ 71 MÂCON – Événement avec collecte !
LUNDI 20 FÉVRIER À 19H AU LOCAL LIBERTAIRE (399, quai Jean Jaurès) en présence de Maud et Yannis Youlountas et d’autres anciens des convois solidaires. Collecte pour remplir le fourgon solidaire qui partira de Mâcon à destination des centres sociaux autogérés en Grèce (livraisons, travaux, rencontres, actions). Vous avez des baskets en trop ? De la vaisselle ? Une marmite ? Du matériel de bricolage ? Une poussette ou un vélo à donner ? Vous pouvez aussi apporter du lait infantile, des couches pour les bébés, de la nourriture pour les précaires grecs et migrants… (voir liste des besoins 2023).
« LUTTES EN FRANCE ET EN GRÈCE : QUELLE SOCIÉTÉ VOULONS-NOUS ? » Discussion autour des convergences de luttes et des stratégies gagnantes ou perdantes face au pouvoir, en France comme en Grèce.
Repas partagé. Entrée libre. Une urne sera présente en soutien des caisses de grèves contre la réforme des retraites. Organisé par le groupe libertaire 71, la CNT et le groupe antifasciste Mâcon et environs (GAME)

★ 71 TOURNUS – Tél. 06 85 63 74 54 (Jean-Luc)
Point collecte permanent jusqu’au 9 mars

73 CHAMBÉRY – Tél. 06 73 56 76 50 (Yannick)
Point collecte permanent jusqu’au 24 février

★ 75 PARIS – Tél. 06 09 11 62 18 ( (Élise)
Métro Télégraphe (20e)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 77 MELUN – Tél. 06 89 83 36 99 (Axel)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 77 PROVINS – Tél. 06 45 55 21 11 (Claudine)
ou 06 32 51 97 20 (Dom)
Point collecte permanent jusqu’au 5 mars

★ 81 GAILLAC / RABASTENS – Tél. 06 64 36 55 47 (Bérengère)
Point collecte permanent jusqu’au 3 mars

★ 81 MARSSAC-SUR-TARN – Tél. 06 01 83 24 61 (Josie et Patrice C.)
Point collecte permanent jusqu’au 4 mars

★ 81 ALBI / LAGRAVE – Tél. 05 63 81 55 62 (Annick et Eric)
Point collecte permanent jusqu’au 6 mars

★ 81 PUYCALVEL – Tél. 06 74 21 08 00 (Patricia)
Point collecte permanent jusqu’au 3 mars

★ 81 LAUTREC – Tél. 05 63 70 83 30
Le Café Plum’, 12 rue de Lengouzy
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 81 CUQ-TOULZA – Tél. 06 48 21 79 74 (Philippe)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 81 MAZAMET / AUSSILLON – Tél. 06 75 59 11 00 (Patrice K.)
Point collecte permanent jusqu’au 4 mars

★ 81 MOULAYRES – Événement avec collecte !
DIMANCHE 5 MARS À LA SALLE COMMUNALE à partir de 11h (on arrive et on repart quand on veut) en présence de Maud et Yannis Youlountas et d’autres anciens des convois solidaires. Collecte pour remplir les fourgons solidaires qui partiront du Sud-Ouest à destination des centres sociaux autogérés en Grèce (livraisons, travaux, rencontres, actions). Vous avez des baskets en trop ? De la vaisselle ? Une marmite ? Du matériel de bricolage ? Une poussette ou un vélo à donner ? Vous pouvez aussi apporter du lait infantile, des couches pour les bébés, de la nourriture pour les précaires grecs et migrants… (voir liste des besoins 2023).
« LUTTES EN FRANCE ET EN GRÈCE : QUELLE SOCIÉTÉ VOULONS-NOUS ? » Discussion autour des convergences de luttes et des stratégies gagnantes ou perdantes face au pouvoir, en France comme en Grèce. Une urne sera présente en soutien des caisses de grèves contre la réforme des retraites.
Entrée libre. Repas partagé. Musique avec Muriel, Marie, Loïc et autres surprises ! Organisé avec le soutien de ELAFF (écolos libertaires antifascistes et féministes), ATTAC et RESF

★ 81 SORÈZE – Tél. 06 14 86 42 50 (Rachid)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 82 CAUSSADE – Tél. 06 15 38 08 97 (Zoé)
Point collecte permanent jusqu’au 27 février

★ 83 DRAGUIGNAN – Tél. 07 62 31 00 34 (Charlie)
Point collecte permanent jusqu’au 25 février

★ 84 AVIGNON – Tél. 06 25 49 01 11 (Idris)
Point collecte permanent jusqu’au 24 février

★ 84 APT – Tél. 06 68 05 12 74 (Domdom)
Point collecte permanent jusqu’au 23 février

★ 84 ISLE-SUR-LA-SORGUE – Tél. 06 45 71 07 29 (Régine)
Point collecte permanent jusqu’au 25 février

★ 87 LIMOGES – Tél. 06 58 92 62 38 (Éric)
CIRA Limousin, espace associatif Gilbert Roth, 64 avenue de la Révolution
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ 89 JOIGNY– Tél. 06 46 02 44 32 (Isabelle)
Point collecte permanent jusqu’au 5 mars

★ 89 SENS – Tél. 06 45 55 21 11 (Claudine)
ou 06 32 51 97 20 (Dom)
Point collecte permanent jusqu’au 5 mars

★ 91 EVRY / CORBEIL-ESSONNES – Tél. 06 89 83 36 99 (Axel)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ BELGIQUE / région de BRUXELLES  – Tél. +32 471 76 82 14 (Staf)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ BELGIQUE /  WEST-VLAANDEREN – Tél. +32 471 76 82 14 (Staf)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

★ BELGIQUE / OOST-VLAANDEREN – Tél. +32 471 76 82 14 (Staf)
Point collecte permanent jusqu’au 2 mars

Les compagnons et camarades flamands ont traduit l’appel en néerlandais :
★ SUISSE – GENÈVE – Tél. 0041 765 575 106 (Bûche)
Point collecte permanent jusqu’au 10 mars
 
★ SUISSE – CENTRE VALAIS – Tél. 0041 765 925 895 (Kiril)
Point collecte permanent jusqu’au 10 mars

★ AUTRES ZONES ET DÉPARTEMENTS : des envois sont possibles par la Poste ou par point relais ou par transporteur. L’adresse : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 MARTIGUES (Numéro à donner au transporteur : 06 24 06 67 98)

Questions, propositions, autre point collecte : solidarite@anepos.net

Trois rendez-vous festifs régionaux avec le convoi solidaire : le 20/02 à Mâcon, le 27/02 à Martigues et le 5/03 dans le Tarn.

Avec de la musique, des extraits de films, des surprises, des rencontres, des repas partagés, des discussions et, bien sûr, le remplissage des fourgons grâce à vous ! Plusieurs parmi nous seront de retour de Grèce.

Venez nous retrouver !

On compte sur vous ! Si vous le pouvez, merci de participer à l’appel. Toutefois, si la situation est très difficile pour vous aussi, surtout ne vous mettez pas en danger. Partager l’info c’est déjà nous soutenir : faites passer !

Bonnes luttes et à très bientôt !

Les membres de l’action

La Grèce bloquée par 2 jours de grève + autres nouvelles

AU SOMMAIRE :

★ Une nouvelle grève des marins et des personnels à quai bloque la totalité des liaisons maritimes intérieures et extérieures du pays durant deux jours !
★ Beaucoup de lieux culturels et théâtres fermés, notamment par les intermittents en lutte !
★ Révélations sur les liens étroits entre la mafia grecque et la police !
★ Solidarité entre les peuples, de nombreux sauveteurs grecs ont demandé à partir aider en Turquie.
★ Nouveau message de soutien pour le mouvement social en France contre la réforme des retraites.
★ Encore une femme et trois enfants morts d’hypothermie après la traversée d’une embarcation de migrants vers les îles grecques par grand froid.
★ Athènes sous la neige, routes bloquées, écoles fermées, la Grèce grelote et les nombreux sans-abris (trois fois plus en quelques années) affluent vers les centres sociaux autogérés du mouvement social grec.

Et pour finir, nous avons besoin de vous et de votre bouche-à-oreille :
★ Une douzaine de nouveaux points collecte viennent d’être créés en France, Suisse et Belgique (Bayonne, Paris, Dunkerque, Flandres belges, Bruxelles, Genève, Centre Valais, Lons-le-Saunier, Le Puy, Aubenas, Avignon…) et se rajoutent à la liste déjà longue des endroits où vous pouvez déposer vos dons qui vont partir à destination du mouvement social grec en lutte et des initiatives solidaires avec les précaires grecs et migrants (carte et annuaire mis à jour).
★ Nous connaissons maintenant les premiers retours concernant la collecte : certaines choses manquent cruellement, d’autres moins. Un nouveau point sur les besoins s’impose.
★ Vous trouverez aussi tous les détails sur les prochains rendez-vous festifs régionaux avec le convoi solidaire, le 20/02 à Mâcon, le 27/02 à Martigues et le 5/03 dans le Tarn. Venez nous retrouver !

LA GRÈCE BLOQUÉE DURANT DEUX JOURS !

Les marins et personnels à quai ont lancé un mouvement de grève et de blocage extrêmement suivi depuis mercredi matin jusqu’à ce matin. Durant deux jours, aucun bateau n’a circulé sur les lignes intérieures et extérieures du pays. Pas de ferry entre le Pirée et la Crète, ni avec les autres îles, ni entre la Grèce et l’Italie. Tous les ports grecs à l’arrêt !

Les grévistes demandent la fin du gel des salaires et des indemnités chômage alors que l’inflation ne cesse de grimper (ils demandent un minimum chômage de 650 euros), ainsi qu’une meilleure couverture sociale pour les nombreux intérimaires et chômeurs qui s’enfoncent actuellement dans la précarité, sur fond de nouvelle crise sociale.

Mais le gouvernement et les armateurs ne veulent rien entendre et refusent toute négociation.

La grève va donc se répéter et s’intensifier dans les prochains jours, avec de nouveaux blocages et une probable pénurie de certaines denrées comme par le passé, lors de précédents rapports de force.

GRÈVES ÉGALEMENT DANS LA CULTURE ET DANS LA SANTÉ !

C’est un peu la même chose dans la culture, notamment pour les intermittents du spectacle dont les conditions de vie deviennent déplorables. Beaucoup de lieux culturels, en particulier les théâtres, ont fermé à plusieurs reprises cette semaine en signe de protestation.

Du côté de la santé, de nouvelles mobilisations se préparent et les dentistes sont déjà en grève aujourd’hui. Le système de santé s’est énormément dégradé ces dernières années, à commencer par les hôpitaux qui sont sous équipés et avec beaucoup trop peu de personnel.

Le ras-le-bol est perceptible, la situation est tendue et un nouveau blocage des marins pourrait conduire à des mobilisations simultanées dans tout le pays.

RÉVÉLATIONS SUR LES LIENS ÉTROITS

ENTRE LA MAFIA GRECQUE ET LA POLICE !

La police grecque ne cesse d’être éclaboussée par des scandales à rebondissements qui confirment ce que nous savions déjà : des liens étroits existent entre elle et la mafia grecque.

Nous avons déjà évoqué par le passé les manigances de la police, par exemple autour d’Exarcheia, notamment avec la pègre et la vente de nouvelles drogues particulièrement dévastatrices pour la jeunesse du quartier. Ce problème n’est pas nouveau, depuis les années 80, certaines affiches d’Exarcheia titrent : « C’est la police qui vend l’héroïne ».

Mais ces jours-ci, le problème est repris par une grande partie de la presse grecque, suite à de nombreux témoignages. Ce dimanche, c’est carrément l’hebdomadaire To Vima qui vient de révéler « des conversations brûlantes entre des responsables du ministère de la Protection civile (ministère de l’Intérieur) et des truands ou des parrains de la nuit ». Certaines de ces retranscriptions viennent de dialogues découverts sur les applications de chat (Whats App et Viber) du téléphone portable d’un chef de gang exécuté.

Parmi les responsables et bénéficiaires de cette collaboration avec la mafia, au moins deux ministres de Mitsotakis et 25 officiers de police sont mêlés de près à cette affaire, dont plusieurs membres du EYP, le service national de renseignement !

GRÈCE-TURQUIE : SOLIDARITÉ ENTRE LES PEUPLES !

Le séisme meurtrier en Turquie a ravivé l’esprit de solidarité par-delà les frontières. Beaucoup de Grecs refusent la logique belliqueuse des dirigeants et des militaires des deux camps, et saisissent cette triste occasion pour rappeler leur sentiment d’adelphité (fraternité) et leur volonté d’entraide.

Bien qu’à nouveau la crise frappe de plus en plus en Grèce, la mobilisation populaire a déjà commencé à transmettre de l’aide au peuple voisin en détresse. La Grèce étant un pays habitué aux séismes, de nombreux sauveteurs grecs ont rejoint les recherches dans les décombres en Turquie, dont plusieurs personnes que nous connaissons.

Dans le même temps, le dictateur Erdogan a fait arrêter une dizaine de personnes qui s’était permise de critiquer le dispositif turc. Une fois de plus, nous le vérifions : notre ennemi commun, c’est le pouvoir, et non pas les peuples voisins.

Nouvelle banderole ces jours-ci devant l’ambassade de France à Athènes : « Solidarité avec la classe laborieuse de France, tous ensemble dans les luttes pour le travail, la protection sociale et la dignité«

NOUVEAU MESSAGE DE SOUTIEN POUR LE MOUVEMENT SOCIAL

EN FRANCE CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES

Ici, pas un jour ne passe sans qu’on nous contacte pour en savoir plus sur la situation actuelle en France et pour nous demander de transmettre un message de soutien de la part des compagnons et camarades grecs en lutte. Les yeux sont braqués vers l’hexagone avec cette idée partagée : si ça bouge en France, ça va nous aider à mobiliser aussi en Grèce. Ou encore : il faudrait que ça bouge partout en même temps, qu’une concertation à l’échelle européenne aboutisse à des jours de mobilisation simultanés. Beaucoup pensent ici qu’une telle internationalisation de la lutte inquiéterait réellement les dirigeants politiques et économiques.

À quand une première journée de mobilisation simultanée dans plusieurs pays dont la France et la Grèce ?

UNE FEMME ET TROIS ENFANTS MORTS DE FROID

On ne compte plus les personnes qui meurent de froid en Grèce ces jours-ci, notamment parmi les sans-abris à Athènes et dans les villes du Nord, sans oublier les migrants qui tentent de rejoindre les îles de la mer Égée. Parmi ces derniers, une femme et trois enfants viennent de mourir d’hypothermie, peu après la traversée de leur embarcation dans un vent glacial. Les secours n’ont pas réussi à les réanimer.

Source http://blogyy.net/2023/02/10/la-grece-bloquee-par-deux-jours-de-greve/

Prochain convoi solidaire : voir article spécifique

Terrain des VioMe vendu. Ne les laissez pas faire

Ils veulent tuer BIOME. Ne les laissez pas faire.
 
Aujourd’hui nous sommes dans la désagréable position de vous informer que BIOME est plus en danger que jamais. La justice et le capital ont bradé la parcelle sur laquelle se trouve l’usine dans un quartier à la mode.
 
Nous , les travailleurs  de BIOME déclarons que nous continuerons à produire dans l’usine, même si le capital et l’état nous en empêchent. Mais même s’ils nous sortent, nous y retournerons. Parce que cet endroit est notre vie et parce que nous vous le devons. Nous le devons aux dizaines de milliers de personnes que nous avons rencontrées au fil des ans. Pour être venu  à l’usine, pour avoir honoré notre travail en acquérant les produits de notre travail. Pour avoir crié avec nous aux manifestations. Pour avoir chanté à un concert dans l’usine occupée  où nous nous tenions côte à côte devant la police.
 
La seule usine du pays qui fonctionne sans patrons, la seule usine où tout le monde est payé à parts égales, la seule usine libérée du capitaliste et rendue à la société, est en danger. Et le seul qui peut aider, c’est vous.
 
Au cours de ces 10 années, nous avons eu affaire à des dieux et des démons. Nous avons été attaqués par le MAT, le courant a été coupé par des contractuels PPC, nous avons été martelé par la justice. Mais nous avons résisté et enduré. Nous ferons de même maintenant.
 
Mais aussi forte que soit notre volonté, notre véritable pouvoir n’est pas là. Notre vrai pouvoir, c’est toi qui lis ces mots
 
Il nous reste peu de temps pour les bloquer. Et nous le ferons. Chaque petite action compte. Chaque discussion sur BIOME, chaque affiche, chaque slogan sur un mur, chaque cortège, chaque concert solidaire, chaque micro, chaque petit et grand rassemblement dans toute la Grèce. Toute intervention dans les médias. Chaque résolution syndicale et chaque signature. Et tout ça comme des cours d’eau pour mener à un grand fleuve de gens qui vont manifester dans les rues.
 
Les lois du capital sont puissantes. Mais la loi du peuple en colère, peut les briser.
 

 

Sans virus.www.avast.com

SOS MEDITERRANEE inquiète des évolutions du contexte d’intervention en Méditerranée centrale

Depuis fin décembre, les navires humanitaires se voient attribuer des ports de débarquement très rapidement après avoir secouru une embarcation en détresse mais dans des ports extrêmement éloignés. En ce début 2023, alors que l’Italie adopte un décret visant les ONG de sauvetage, les autorités maritimes semblent se conformer à un nouveau modus operandi qui fait craindre de graves conséquences pour les personnes naufragées.

Sauvetage à risque de 95 personnes, dont 20 femmes et 38 mineurs, ce mercredi 26 janvier, en présence des garde-côtes libyens qui ont effectué des manœuvres dangereuses pour la sécurité des équipes et des rescapé.e.s. Crédits Photo : Nissim Gasteli / SOS MEDITERRANEE

95 personnes secourues le 25 janvier, quatre disparues

Ce mercredi 25 janvier, l’Ocean Viking a secouru 95 personnes d’une embarcation pneumatique surchargée dans les eaux internationales au large de la Libye, à la suite d’une alerte de détresse relayée par l’avion Seabird 2. Arrivés sur les lieux pendant le sauvetage, les garde-côtes libyens ont alors effectué diverses manœuvres dangereuses, mettant en péril la sécurité des équipes et des personnes rescapées. Heureusement, elles ont toutes pu être évacuées vers notre navire ; cependant certaines d’entre elles ont ensuite signalé qu’au moins quatre personnes étaient tombées à l’eau avant notre arrivée. Les équipes de l’Ocean Viking ont procédé à leur recherche durant de longues heures, en vain. Les deux patrouilleurs libyens présents sur zone sont de leur côté repartis sans répondre à nos demandes de soutien pour retrouver les personnes disparues. Parmi les personnes survivantes, on compte 20 femmes (15 adultes, 5 mineures) et 38 mineurs dont 33 non accompagnés.

Le port de Carrare, à plusieurs jours de navigation de la zone de sauvetage, a par la suite été désigné à l’Ocean Viking qui fait route vers cette destination.

Un décret de la présidence italienne visant les ONG

Le 2 janvier 2023, un nouveau décret sur les « dispositions urgentes pour la gestion des flux migratoires » a été signé par la présidence italienne afin de fixer les conditions selon lesquelles les navires de recherche et de sauvetage des ONG peuvent être considérés « conformes » aux conventions maritimes internationales et de réglementer encore davantage leur entrée dans les eaux territoriales italiennes.

Le plus jeune des rescapé.e.s secouru.e.s le 27 décembre dernier avait à peine deux semaines. Il a été débarqué le 31 décembre à Ravenne, à 1500 km du lieu de son sauvetage. Photo : Michael Bunel / SOS MEDITERRANEE

En parallèle de ce décret, les autorités maritimes italiennes ont changé leurs pratiques d’attribution de ports pour débarquer les rescapé.e.s. Depuis la fin décembre 2022, les navires humanitaires, habituellement soumis à de longues attentes avant qu’un centre de coordination des sauvetages ne leur désigne un port sûr, se sont vu assigner un port de débarquement immédiatement après leur premier sauvetage. Du jamais vu depuis 2018.

Cette rapidité représente une avancée par rapport à des semaines d’angoisse sans aucune perspective de débarquement pour les rescapé.e.s, mais elle pose le problème de la distance des ports attribués, dans les deux derniers cas, à plus de 1 500 kilomètres de la zone de sauvetage. Ainsi lors des sauvetages de l’Ocean Viking les 27 décembre 2022 et 7 janvier 2023, le port désigné se trouvait aux confins de la mer Adriatique : Ravenne pour le premier et Ancône pour le second. Les autres navires humanitaires opérant ces dernières semaines ont vu un scénario semblable se répéter.

Illustration des trois allers-retours depuis la zone de sauvetage nécessaires à l’Ocean Viking pour se rendre au port de Ravenne pour débarquer 113 personnes secourues le 27 décembre 2022 (trajet orange), celui d’Ancône pour débarquer 37 personnes secourues le 7 janvier (trajet blanc) et au port de Carrare pour débarquer 96 personnes secourues le 25 janvier 2023 (trajet marine). Note : Trajets approximatifs pour fin d’illustration

Risques de naufrages mortels en l’absence de navires humanitaires 

« En 2022, l’Ocean Viking a effectué en moyenne cinq à six opérations de sauvetage par mission, secourant près de 300 personnes à chaque fois. Lors des deux dernières missions, où les autorités italiennes ont instruit immédiatement l’Ocean Viking d’aller débarquer les personnes secourues dès le premier sauvetage, SOS MEDITERRANEE n’a effectué qu’un seul sauvetage par mission, avec une moyenne de 75 personnes à bord » relate Sophie Beau, co-fondatrice et directrice de SOS MEDITERRANEE.

Les navires d’ONG sont ainsi éloignés de la zone d’opération en Méditerranée centrale, alors même que les moyens de sauvetage y font cruellement défaut.

Plus de trente-cinq personnes sont décédées en mer Méditerranée centrale lors de différents naufrages depuis le début de l’année 2023, selon l’Organisation internationale pour les migrations.

Hausse des coûts d’opération et conséquences sur la protection des personnes rescapées à bord 

Dans ces conditions, alors que les navires comme l’Ocean Viking sont déjà durement impactés par la hausse du prix du fioul qui a presque doublé en 2022, l’augmentation des distances parcourues aggrave encore la situation financière des ONG.

Par ailleurs, ces longs trajets exposent les hommes, les femmes et les enfants secouru.e.s par les navires des ONG à des risques accrus liés aux conditions météorologiques défavorables. Cela dégrade encore leur état de santé après des traversées éprouvantes, avant de pouvoir enfin débarquer sur la terre ferme.

Ainsi, les 37 personnes secourues le 7 janvier par l’Ocean Viking, dont certains souffraient déjà de brûlures cutanées graves, d’intoxications au fuel et des traumatismes du séjour en Libye et de la traversée, ont en plus dû affronter une tempête avec des vents de 40 nœuds et des vagues de six mètres. La passerelle avait pourtant alerté les autorités maritimes italiennes de la situation et demandé la désignation d’un lieu sûr plus proche, sans succès. Durant plusieurs jours sur le trajet vers Ancône, équipages et rescapé.e.s ont alors été soumis à des éléments déchaînés et malgré la prise de médication, la quasi-totalité a souffert du mal de mer, affaiblissant encore les plus vulnérables.

Alors que les moyens de sauvetage européens font toujours défaut en Méditerranée centrale, SOS MEDITERRANEE s’inquiète de l’impact de ces dernières évolutions sur les risques de naufrage et la santé des personnes secourues.

Photo d ’illustration : Kevin Mc Elvaney / SOS MEDITERRANEE

Source https://sosmediterranee.fr

Lutter contre les préjugés sur les personnes étrangères

Un petit guide et une vidéo à visée pédagogique

La Cimade a le plaisir de vous annoncer la réactualisation de Lutter contre les préjugés sur les personnes étrangères, le titre le plus distribué de sa collection Petit Guide, une collection adaptée au plus grand nombre, avec des accroches interactives et un vocabulaire accessible dès le collège.
Avec en prime pour en donner un avant-goût ou servir de déclencheur de débats : sa déclinaison en vidéo animée.

Le petit guide

Source La cimade

Enquête sur le lancement d’un parti politique depuis la prison

Enquête sur la campagne électorale d’un député de Golden Dawn depuis la prison

Les autorités grecques enquêtent sur la façon dont l’ancien député d’Aube dorée Ilias Kasidiaris a pu lancer un nouveau parti politique et mener une campagne électorale modérément réussie depuis la prison de haute sécurité de Domokos.

Malgré les restrictions sur les communications, le néonazi condamné compte 122 000 adeptes sur YouTube – son principal outil de campagne – et 35 000 autres sur Twitter, entre autres plateformes.

Il a été banni de Facebook en 2013 pour discours de haine. Le quotidien Kathimerini attend une réponse de YouTube pour savoir pourquoi il n’a pas été banni de cette plateforme également.

Les responsables de la prison affirment qu’aucun appareil non autorisé n’a été trouvé sur Kasidiaris ; apparemment, des associés aident à télécharger les vidéos YouTube.

Ce qui est intéressant, c’est que le condamné Kasidiaris a communiqué avec ses partisans via les médias sociaux au cours des deux dernières années.

Il a demandé à son cousin du même nom, Ilias Kasidiaris, de reprendre son propre parti politique « Ellines » (Grecs) pour des raisons évidentes.

Aujourd’hui, le gouvernement conservateur Nouvelle Démocratie tente de faire adopter une législation de dernière minute visant à interdire aux partis créés par des condamnés de se présenter aux élections.

La législation prévoira l’interdiction de participer aux élections pour les partis dirigés par des personnes condamnées pour leur appartenance à une organisation criminelle ou leurs laquais.

La ND est déterminée à interdire l’entrée d’une formation néo-nazie au Parlement.

Cependant, les partis d’opposition insistent pour que la loi soit modifiée afin d’éviter d’ouvrir la boîte de Pandore à l’avenir.

Une telle législation nécessite 3/5 des 300 législateurs du Parlement.

source : www.keeptalkinggreece.com/2023/01/23/kasidiaris-investigation-party-prison/

Sur France culture une émission sur Aube dorée

France Culture a réalisé quatre émissions « Série « Partis d’extrême droite : une certaine idée de l’Histoire »

 
Le quatrième volet de 59 minutes est sur la Grèce pendant 50 minutes, sur le parti Aube Dorée et à la fin (à partir de 40 minutes) sur Thessalonique, la disparition des juifs pendant l’holocauste et la destruction du cimetière juif pendant la deuxième guerre mondiale
 
 
-> Lien direct vers le fichier audio mp3 de 50 Mo pour ceux qui souhaite écouter et/ou enregistrer sur son PC ou téléphone:
 

Détenu sous le pont

extraits

Comment les demandeurs d’asile sont détenus dans des prisons secrètes sur des navires commerciaux pour faciliter les refoulements illégaux d’Italie vers la Grèce.

Alors que les vacanciers sirotent des bières fraîches et des cocktails sur le pont d’un ferry de passagers, avec une certaine excitation dans l’air, une situation très différente se joue sous le pont. Dans les entrailles de ce navire, des personnes, dont des enfants, sont enchaînées et enfermées dans des endroits sombres contre leur gré.

Il s’agit de la pratique moins connue du refoulement en Europe, où des prisons secrètes sur des navires privés sont utilisées pour renvoyer illégalement des demandeurs d’asile là d’où ils viennent.

Le déni systématique du droit de demander l’asile aux frontières terrestres de l’UE a été bien documenté ces dernières années. L’année dernière, Lighthouse Reports et ses partenaires ont révélé l’existence de « sites noirs » – des lieux de détention clandestins – où les réfugiés et les migrants se voient refuser le droit de demander l’asile et sont illégalement emprisonnés avant d’être renvoyés de force.

Ce qui a moins retenu l’attention, c’est le refus illégal de la possibilité de demander l’asile aux frontières de l’UE, et les refoulements brutaux qui ont lieu entre les États membres – notamment de l’Italie à la Grèce – en mer.

Nous avons découvert que des demandeurs d’asile, y compris des enfants, sont détenus dans des prisons non officielles – sous la forme de boîtes métalliques et de pièces sombres – pendant parfois plus d’une journée dans les entrailles des navires de passagers qui se dirigent de l’Italie vers la Grèce, dans le cadre de refoulements illégaux effectués par les autorités italiennes.


En 2014, la Cour européenne des droits de l’homme a jugé que l’Italie avait ainsi renvoyé illégalement des demandeurs d’asile en Grèce, les privant de la possibilité de déposer une demande de protection. Huit ans plus tard, bien que les autorités italiennes aient affirmé à plusieurs reprises que cette pratique n’a pas cessé, nous avons constaté qu’elle se poursuit en force.

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STORYLINES

En vertu d’un accord bilatéral de « réadmission » entre le gouvernement italien et le gouvernement grec – en vigueur depuis 1999 bien qu’il n’ait pas été ratifié par le parlement italien – l’Italie peut renvoyer dans leur pays les migrants sans papiers qui sont arrivés de Grèce. Toutefois, cette mesure ne peut être appliquée aux demandeurs d’asile.

Or, nous avons constaté que des demandeurs d’asile originaires d’Afghanistan, de Syrie et d’Irak ont été soumis à ce traitement au cours des 12 derniers mois. Les données fournies par les autorités grecques montrent que des centaines de personnes ont été concernées au cours des deux dernières années, avec 157 personnes renvoyées d’Italie en Grèce en 2021, et 74 en 2022 – bien que les experts estiment que tous les cas ne sont pas documentés.

Depuis l’arrêt de la CEDH en 2014, l’Italie a affirmé à plusieurs reprises que cette pratique avait cessé, et a fait pression pour que le contrôle officiel de ses processus frontaliers au port – mis en place à la suite de l’arrêt de la CEDH – soit arrêté au motif que les violations ne se produisent plus.

Erminia Rizzi, avocate italienne spécialisée dans l’immigration, a déclaré que ces retours forcés avaient lieu « fréquemment » et que les demandeurs d’asile, y compris les mineurs, étaient « empêchés d’accéder au territoire, en violation de toutes les règles et avec des procédures informelles ».

Wenzel Michalski, directeur de Human Rights Watch Allemagne, a soulevé la question de la complicité de l’UE, affirmant que les conclusions montrent comment « l’Europe s’est autorisée à tolérer de telles circonstances »

Offensive contre « l’ennemi intérieur et extérieur » en Grèce

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L’évolution du pouvoir en Grèce est inquiétante. Avec l’inter- diction du parti nazi Aube dorée, la menace fasciste se recompose mais demeure, tant au Parlement que dans la rue. Ce qui est mis en œuvre pour traquer et enfermer les exilés est révélateur d’une politique de plus en plus sécuritaire. Comme dans d’autres pays, on assiste à une normalisation croissante d’un « état d’exception ».

Article initialement publié dans la revue Études

Après une décennie d’austérité en Grèce, le parti au pouvoir s’extrême-droitise et continue d’appliquer les mêmes recettes néolibérales (1). L’élection de Nouvelle Démocratie (ND), en juillet 2019, a marqué une intensification des violences d’État sans précédent depuis la chute de la dictature des Colonels (1967-1974). Les premières cibles du pouvoir sont les populations exilées et les militants solidaires, radicaux (2) (notamment anarchistes), désignés comme des « ennemis de l’intérieur et de l’extérieur ».

La Grèce contemporaine peut à la fois être appréhendée comme un laboratoire du capitalisme du désastre (3) et des solidarités (4) ‒ qui se manifestent notamment à travers les squats, les dispensaires de santé et les cuisines autogérés. Christiane Vollaire et Philippe Bazin (5) ont mis en lumière la force et la diversité de ces initiatives populaires en Grèce. En outre, leur ouvrage rappelle la prégnance des idéologies fascistes avec le régime du 4-Août du général Ioánnis Metaxás (1936- 1941) et celui des Colonels (1967-1974). « Cette tradition-là continue d’irriguer les sphères du pouvoir, le parti de droite dure, actuellement au pouvoir, en est largement influencé et infiltré », souligne la philosophe Christiane Vollaire. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer l’évolution du champ partisan grec, ces dernières années.

Un laboratoire du néolibéralisme, de l’extrême droite et du fascisme

L’organisation nazie Aube dorée (6), troisième force politique du pays entre 2015 et 2019, a commis des pogroms et semé la terreur dans les rues avec ses bataillons paramilitaires. Elle a été jusqu’à assassiner, en 2013, le travailleur pakistanais Shahzad Lukman et le rappeur antifasciste Pávlos Fýssas. À la Vouli (le Parlement grec), Aube dorée a appelé de façon répétée au coup d’État. Alors qu’Aube dorée a été reconnue en octobre 2020 comme « une organisation criminelle » par la justice grecque, plusieurs de ses anciens dirigeants et membres sont actuellement en prison. Pourtant, une partie de son agenda politique continue de se diffuser au sommet de l’État et au sein de Solution grecque, un parti xénophobe et conspirationniste qui possède dix sièges au Parlement hellénique. Son fondateur, Kyriákos Velópoulos, reprend à son compte la rhétorique de Donald Trump et de Viktor Orbán, en utilisant le slogan « Make Europe christian again ». La parenthèse Syriza (2015-2019), qui incarnait avant son élection une autre politique de gauche, s’est refermée avec la poursuite des poli- tiques d’austérité. Depuis, le rouleau compresseur des politiques néo- libérales s’accélère avec le gouvernement de Nouvelle Démocratie (ND), un parti qui s’extrême-droitise et qui a su capter une large part des anciens électeurs d’Aube dorée. Le parti au pouvoir compte dans ses rangs des transfuges du Laos (Laïkos Orthodoxos Synagermos, parti d’extrême droite orthodoxe), comme Ádonis Georgiádis, Makis Voridis et Thanos Plevris. Ce dernier a appelé, par le passé, à tirer à balles réelles sur les exilés et à rouvrir Auschwitz : il occupe aujourd’hui le poste de ministre de la Santé. Quant à Voridis, il était jusqu’en 1990 à la tête du mouvement de jeunesse nostalgique de la dictature des Colonels, affilié au parti Union politique nationale (Ethniki Politiki Enosis, EPEN) du meneur de la junte militaire, Geórgios Papadópoulos (1919-1999). Dans le gouvernement actuel, on retrouve aussi la vice-ministre de l’Immigration et de l’Asile responsable de « l’Intégration », Sofía Voúltepsi. Pour cette dernière, les exilés « sont des envahisseurs non armés, des armes dans les mains de la Turquie (7) ».

Le retour au pouvoir de ND, marqué par une très forte abstention (42 %), s’inscrit dans la reconquête d’une hégémonie culturelle (8) de la classe dominante, en l’occurrence d’une hégémonie néolibérale et éta- tique fragilisée lors de la dernière décennie en Grèce. Le sociologue Theodoros Karyotis parle d’un retour en force de la rhétorique du « There is no Alternative » (« Il n’y a pas d’autre solution »), rendue célèbre par Margaret Thatcher. Dès son élection, le gouvernement de Kyriákos Mitsotákis a immédiatement ciblé « la partie la plus radicale de la société qui, à travers le soulèvement de décembre 2008 et le Mouvement des places de 2011, avait fragilisé cette hégémonie », précise Karyotis. Toutes les voix dissidentes doivent ainsi être réprimées car considérées comme « dangereuses et délirantes ». Le chercheur basé à Thessalonique n’hésite pas à affirmer qu’il s’agit « d’un contexte de totalitarisme » qui passe par un « contrôle de l’information sans pré- cédent depuis la dictature. Les autres opinions doivent désormais dis- paraître du débat public. Aujourd’hui, le Grec moyen dira que le plus grand problème auquel nous devons faire face, c’est l’anarchisme », souligne le sociologue, avec un sourire de dépit. Après l’effondrement de l’espoir institutionnel qu’incarnait Syriza pour la gauche, une opinion s’est encore davantage répandue dans la société : la seule option politique possible serait la voie autoritaire.

« Gérer les indésirables »

Dans ces circonstances, le parti du Premier ministre Kyriákos Mitsotákis a été élu en juillet 2019 sur un programme « Loi et ordre », associant un durcissement des politiques néolibérales et de la répression policière, en particulier dans la gestion des populations présentées comme « indésirables » ou « dangereuses ». Sur quel imaginaire politique et quels ressorts idéologiques s’appuient ces discours et ces politiques sécuritaires ?

L’idéologie sécuritaire régulièrement mobilisée par la classe dirigeante repose sur une représentation péjorative de la ville, systématiquement associée aux crimes, à l’incivilité, à l’insécurité et à l’image fantasmée d’une « vague migratoire ». La sociologie des risques urbains montre que de telles représentations témoignent de la pénétration d’un imaginaire raciste et xénophobe dans certains discours sur la ville ; d’une tendance à l’ethnicisation et à la pathologisation du « risque social ». C’est notamment à travers le capitalisme sécuritaire et le marché mondial de la coercition (9) que le capitalisme urbain se développe dans les métropoles. Cette idéologie sécuritaire est aussi une industrie qui repose sur l’image d’une « ville carte postale », parfaitement sûre, « rationalisée », propice aux flux financiers et à l’accumulation du capital. Cette industrie génère des profits grandissants et se nourrit de plusieurs peurs : celle de « l’étranger », de « l’immigré », du « jeune banlieusard », des « classes laborieuses, classes dangereuses » ou encore du « dangereux militant » (10).

Comme le montre bien le retour au pouvoir de ND en Grèce, cette idéologie sécuritaire est mobilisée à des fins électoralistes. Une rhétorique qui façonne des figures de « l’ennemi intérieur » et « extérieur », dont la désignation conduit à une définition elle-même sécuritaire des inégalités sociales. Pour Philippe Mary, le discours dominant sur les émeutes urbaines, l’économie informelle, les délinquances sexuelles ou encore sur le terrorisme conduit à un nouveau modèle de « gestion des risques ». Ainsi, il ne s’agit pas tant d’agir sur les causes des inégalités sociales que de déterminer des groupes prétendus « à risque » et de renforcer leur contrôle par des dispositifs policiers « avec, comme conséquence, une batterie de nouveaux dispositifs et une approche différente de l’individu et de sa responsabilité (11) ». « L’insécurité » est donc à la fois des discours, des représentations et des outils politiques, techniques et institutionnels au service d’une idéologie sécuritaire. En ce sens, « l’insécurité » est moins un problème ou une réalité qu’une « solution » pour reprendre les termes de Luc Van Campenhoudt (12) : c’est une façon de gérer la « violence urbaine ». Et, de ce point de vue, l’État possède un certain monopole de la parole légitime en matière de discours sur les « risques ».

Technologies pour traquer et enfermer les exilés

Concrètement, en Grèce, l’idéologie sécuritaire se traduit par l’instauration de politiques toujours plus hostiles aux exilés. Le Premier ministre se félicite d’ailleurs « d’avoir réduit les flux migratoires de 80 % en 2020, grâce au soutien de l’agence Frontex (13) ». Dès les premiers mois de son mandat, la majorité parlementaire a ainsi supprimé l’aide médicale universelle gratuite pour les personnes non assurées (dans les faits, le manque de moyens humains et matériels dans les hôpitaux publics rendait souvent inapplicable ce droit fondamental). Suivant la nouvelle circulaire, le numéro de Sécurité sociale est désactivé quand le demandeur est interdit de territoire sur le sol grec. Ainsi, seule une minorité d’exilés ayant obtenu le statut de « réfugiés » en Grèce peut espérer se faire soigner gratuitement dans le système public.

La construction de ce qui s’apparente à des camps de concentration (14) sur cinq îles grecques de la mer Égée illustre aussi cette politique de mise à l’écart, d’enfermement, de contrôle, de criminalisation et d’invisibilisation des exilés. Le premier « camp nouvelle génération » financé par l’Union européenne (UE) a été inauguré sur l’île de Samos : il est équipé de barbelés, de miradors, de caméras de vidéo- surveillance, de scanners à rayons X et de portes magnétiques. Cette politique d’enfermement et de tri des exilés menée par les autorités grecques reçoit le soutien indéfectible de l’État français. Lors de sa visite sur l’île en octobre 2021, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a loué le « modèle grec » : « Si tous les pays travaillaient comme la Grèce pour le contrôle des frontières extérieures, alors la question migratoire serait moins prégnante en Europe (15). » Invité à se prononcer sur la « gestion et le contrôle des flux migratoires » au sein de l’espace Schengen sur ERT (Ellinikí Radiofonía Tileórasi, télévision publique grecque), Emmanuel Macron a lui-même repris à son compte la distinction entre réfugiés et migrants, révélatrice d’un agenda politique sécuritaire des migrations (16).

Il s’agit de prendre la mesure de la violence de ces politiques d’épuisement et d’asphyxie de « l’Europe forteresse » qui rendent la vie impossible aux exilés. En plus d’atteindre aux libertés et à la dignité humaine, cette politique isole les exilés des réseaux de solidarité informelle. Or, en dehors des visites officielles, des observateurs indépendants (journalistes, militants, chercheurs, humanitaires) pourront-ils encore dénoncer les conditions de survie des populations « hébergées » ? Un décret publié au Journal officiel, à la fin de 2020, annonce la couleur. Il menace directement les organisations non gouvernementales de poursuites judiciaires, et empêche « toutes les personnes » (salariées et bénévoles) qui travaillent dans les camps de réfugiés de révéler la moindre « information, document ou donnée » sur leurs résidents. Cette clause de confidentialité demeure valable même à la fin de leur période de travail ou de volontariat. En verrouillant ainsi le droit d’informer, le gouvernement grec semble avoir pris acte de la mauvaise publicité de Mória, « le camp de la honte » de Lesbos.

La militarisation des frontières est particulièrement révélatrice des politiques sécuritaires, surtout aux abords de l’Évros à la frontière gréco-turque, où un mur de quarante kilomètres a été construit en 2020. Le long de ce fleuve, drones, capteurs thermiques et canons sonores sont utilisés pour pourchasser les exilés. Des centaines de militaires sont déployés sur cette zone sous contrôle exclusif de l’armée, bien que « des exilés continuent toutefois de traverser cette fron- tière greco-turque, ils ne reçoivent l’aide d’aucune ONG, d’aucun habitant, interdits dans la zone (17) ». La Grèce est, en effet, devenue un terrain de jeu technologique des entreprises spécialisées dans l’indus- trie sécuritaire. De nombreuses expérimentations de la police grecque sont en cours, avec le soutien de l’agence européenne Frontex, toutes les deux impliquées dans les « refoulements illégaux » à l’extérieur de l’Union européenne (18). La société française Cnim Air Space développe par exemple un modèle de ballon captif Eagle Owl, gonflé à l’hélium, capable de voler jusqu’à six cents mètres de haut. Actuellement utilisé par les autorités grecques et Frontex, il renvoie en continu des images vers une station positionnée au sol, prises avec sa caméra embarquée. Mais ce n’est pas la seule technologie répressive expérimentée contre les exilés en Grèce : le Roborder (contraction de robot et de border, « frontière » en anglais) prévoit pour sa part « un système de surveillance des frontières par un essaim de drones autonomes, capables par l’intelligence artificielle de déterminer les franchissements. Le projet iBorderCtrl ambitionne quant à lui de développer un algorithme capable de détecter les mensonges des migrants lors de leur passage à l’aéroport (19) ». C’est dans un tel contexte que le ministère de l’Immigration et de l’Asile grec a coorganisé, en octobre 2021, le Congrès international de la sécurité des frontières (20), à Athènes. Cet événement a réuni de potentiels clients, tels que des États, et les vendeurs de technologies sécuritaires, des industriels spécialisés dans la « gestion des frontières et de la sécurité ».

Répression inédite des militants radicaux

Report this AdCEn tant que militant solidaire d’un squat, j’ai pu constater les profonds effets de la vague de répression d’État menée à la fois contre les exilés, les universités (21) et les militants radicaux, depuis août 2019. Ainsi, le gouvernement grec procède à une militarisation de la police, à des investissements dans du matériel de surveillance et au recrute- ment de milliers de policiers. Il convient de citer ici les opérations « scoupa » (littéralement, opérations « coup de balai ») qui se réfèrent à l’expulsion, à l’enfermement, au contrôle au faciès et au harcèlement policier des personnes considérées « en situation irrégulière » par l’État grec. Le jour de l’expulsion de plusieurs bâtiments occupés par des exilés et des militants solidaires à Athènes (22), Stavros Balaskas, responsable d’un syndicat policier, a comparé les réfugiés à de la « poussière » et les militants anarchistes à des « détritus » (23). Ce champ lexical du « nettoyage » rappelle les heures les plus sombres du fascisme et montre le visage de la terreur d’État.

Avant même son élection, Kyriákos Mitsotákis avait promis de « nettoyer Exárcheia en un mois24 ». Exárcheia, où s’est focalisée mon étude sociologique, est un quartier du centre-ville athénien réputé pour la présence de nombreux squats et collectifs anarchistes. Depuis 2019, il a été régulièrement occupé par une police militarisée. La répression d’État contre les militants radicaux a été particulièrement violente à la fin de 2020, notamment durant la période annuelle de mobilisation politique pour le 17-Novembre, en référence à la date du soulèvement étudiant à l’Université polytechnique, en 1973, durant la junte militaire. Cette mobilisation a été marquée par une interdiction de manifester arbitraire et des violences policières sans précédent depuis la chute de la dictature des Colonels, en 1974. En outre, le 6 décembre 2020, douze ans après le meurtre par un policier de l’adolescent Alexis Grigoropoulos (25) à Exárcheia, le quartier était occupé par des centaines de policiers (au moins 4 000 policiers à Athènes) et notamment par les services antiterroristes. Dans la seule ville Athènes, 374 personnes (dont des avocats, des syndicalistes, des travailleurs de la santé, des étudiants ou des habitants d’Exárcheia) ont été arrêtées. Ce jour-là, chose exceptionnelle pour un ressortissant de l’espace Schengen, un Français actif dans les luttes en Grèce a été enlevé par la police, emprisonné et expulsé vers la France – avec interdiction de territoire jusqu’en décembre 2027 pour atteinte « à la sûreté nationale et politique » et « danger pour la santé publique » – simplement « parce qu’il était anarchiste (26) ». Au début de mars 2021, la situation du prisonnier communiste Dimitris Koufontinas (27) et des violences policières quotidiennes, répertoriées dans de nombreux quartiers athéniens et dans plusieurs villes grecques, ont provoqué des manifestations importantes et des émeutes. Plusieurs témoignages de manifestants arrêtés font état de tortures au Siège de la police hellénique de l’Attique (28).

La période que traverse la Grèce confirme que les violences d’État ne concernent plus seulement les exilés et les militants radicaux, mais un spectre de plus en plus large de la population. Car c’est bien d’un contexte de normalisation de « l’état d’exception », de l’agenda d’extrême droite et d’un fascisme rampant dont il est question. La journaliste néerlandaise Ingeborg Beugel est bien placée pour en témoigner. Après avoir mis le Premier ministre Mitsotákis face à ses mensonges sur les « refoulements illégaux » d’exilés en mer Égée, elle a été victime en novembre 2021 d’un déferlement de haine en ligne et dans les médias acquis à la cause du gouvernement grec. Quelques jours plus tard, dans la rue, un homme lui a jeté une pierre à la tête en l’insultant de « pute et espionne turque ». Dans la foulée, la journaliste a été contrainte de fuir la Grèce, où elle vit depuis quarante ans, pour se réfugier aux Pays-Bas. Arrêtée en juin 2021 en Grèce, elle est aussi accusée « d’avoir accueilli illégalement » un demandeur d’asile afghan chez elle, ce qui est passible d’une peine de douze mois de prison et d’une amende de 5 000 euros. Illustration que cette offensive contre un « ennemi intérieur » et un « ennemi extérieur » constitue en réalité deux composantes d’une même idéologie répressive. Une guerre d’usure menée simultanément contre les exilés, les militants solidaires et tout observateur indépendant un peu trop critique envers le pou- voir en place.

Nicolas RICHEN


SOURCES

1. Toute réflexion étant le fruit d’un effort collectif, je remercie ici tous mes interlocuteurs cités ou non dans cet article : galériens, travailleurs, militants, exilés, chercheurs (en particulier le géographe urbain Jean-François Pérouse), journalistes, photographes, cinéastes…

2. Contrairement aux usages médiatiques dominants et de sens commun, la « radicalité militante » est employée dans cet article pour désigner un engagement collectif contre l’ordre établi (notam- ment capitaliste et étatique) qui comprend à la fois une critique structurelle (radicalis signifiant « ra- cine »), une autre voie proposée face au statu quo (dimension hétérodoxique). En ce sens, le militant radical ou subversif s’oppose au militant réformiste. Les répertoires de l’action collective (Charles Tilly, La France conteste de 1600 à nos jours, Fayard, 1986) ne délimitent pas a priori ce qui relève de la radicalité militante, bien que celle-ci puisse englober des pratiques politiques qui sortent du cadre légal (manifestation non déclarée, sabotage, destruction matérielle, squat, etc.).

3. Naomi Klein, La stratégie du choc. La montée d’un capitalisme du désastre, traduit par Paul Gagné et Lori Saint-Martin, Actes Sud, 2008.

4. En Grèce, le terme « solidarité » (αλληλεγγύη, allilengýi) est historiquement mobilisé par les mou- vements anarchistes, anti-autoritaires et socialistes. Fortement liée à la notion de lutte des classes, la solidarité repose sur un idéal non hiérarchique, d’autogestion, de participation active, de relation de réciprocité et sur l’internationalisme.

5. Philippe Bazin et Christiane Vollaire, Un archipel des solidarités. Grèce 2017-2020, Éditions Loco, 2020.

6. Dimitris Psarras, Aube dorée. Le Livre noir du parti nazi grec, M éditeur et Syllepse, « Mauvais temps », 2014.

7. Le 31 janvier 2014 sur la chaîne de télévision privée Mega, Voúltepsi commentait ainsi le tragique naufrage près de l’île de Farmakonisi, où neuf enfants et trois femmes sont morts.

8. Notion théorisée par Antonio Gramsci (1891-1937), pour qui la lutte des classes doit inclure une dimension culturelle.

9 Mathieu Rigouste, La domination policière, une violence industrielle, La Fabrique, [2012] 2021.

10. Comme le montre Loïc Wacquant (« La tornade sécuritaire mondiale : néolibéralisme et châ- timent à l’aube du XXe siècle », Mouvements, vol.63, n° 3, 2010, pp.137-154), depuis la fin du XXe siècle, les grandes puissances impérialistes sont entrées dans une nouvelle phase de conquêtes tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de leurs frontières. Un nouveau stade du développement de l’impé- rialisme qui se caractérise principalement par l’émergence de marchés globalisés de la surveillance, de l’encadrement et de la répression (voir aussi : David Harvey, Le nouvel impérialisme, Les prairies ordinaires, 2010).

Report this Ad11. Philippe Mary, « Les figures du risque et de l’insécurité. L’impact sur le contrôle », Informations sociales, vol.126, n° 6, 2005, p.16.

12. Luc Van Campenhoudt, « L’insécurité est moins un problème qu’une solution », Revue de droit pénal et de criminologie, n° 6, 1999, pp.727-738.

13. « Mitsotakis blasts use of migrants as pawns to pressure the EU », Ekathimerini, 21 mai 2021 (en grec, sur http://www.efsyn.gr/politiki/273872_apelasan-gallo-politi-epeidi-einai-anarhikos).

14. Je reprends ici la formule du sociologue Jean Ziegler, qui a réalisé une mission pour l’Organi- sation des Nations unies sur l’île de Lesbos, qui considère que « nous créons de véritables camps de concentration avec des conditions totalement inhumaines ». Voir Camille Pagella, « Jean Ziegler : “Nous avons recréé des camps de concentration” », L’Illustré, 23 janvier 2021 (sur http://www.illustre.ch).

15. Marina Rafenberg, « Gérald Darmanin encense le “modèle grec” des camps ultrasécurisés », Le Monde, 11 octobre 2021 (sur http://www.lemonde.fr).

16. « Macron : nous ferons tout pour soutenir la Grèce », ERT, 24 mars 2021 (sur http://www.youtube.com/ watch?v=pvVEVrwM9Mc).

17. Charlotte Boitiaux, « La frontière de l’Évros, un no man’s land grec ultra-militarisé où “personne n’a accès aux migrants” », Infomigrants, 5 octobre 2021 (sur http://www.infomigrants.net/fr/).

18. Katy Fallon, « Revealed : EU border agency involved in hundreds of refugee pushbacks », The Guardian, 28 avril 2022 (sur http://www.theguardian.com).

19. Hugo Robert, « Contre les migrants, toujours plus de technologie », Reporterre, 25 octobre 2021 (sur https://reporterre.net).

20. https://world-border-congress.com/

Report this Ad21. Après avoir supprimé l’asile universitaire, héritage des années qui ont suivi la dictature, le gou- vernement grec a décidé de mettre en place des unités policières spéciales sur les campus pour lutter « contre l’anarchisme ». Entre 1 000 et 1 500 policiers seront recrutés. D’après le Trésor public grec, le budget 2021 pour l’Enseignement supérieur s’élève à 92 millions d’euros. Le budget pour la police universitaire représente 20 millions d’euros, soit 22 % du budget total de l’enseignement supérieur.

22. Les services antiterroristes, les voltigeurs et la police secrète ont participé à l’expulsion de ces squats.

23. Passage télévisé en grec sur http://www.youtube.com/watch?v=W2HDaqb85NE

24. « Mistotakis on Alpha TV : I will cut taxes and clean up Exarchia (video) », Protothema, 10 janvier 2017 (sur https://en.protothema.gr/).

25. Dimitris Bounias et Nikolas Leontopoulos, « The Murder of Alexandros Grigoropoulos », The Press Project, 6 décembre 2014 (sur https://thepressproject.gr/).

26. Kostas Zafeiropoulos, « Ils ont expulsé un citoyen français parce qu’il était anarchiste ! », Η Εφημερίδα των Συντακτών, 21 décembre 2021 (en grec, sur http://www.efsyn.gr/politiki/273872_apela- san-gallo-politi-epeidi-einai-anarhikos).

27. « M. Koufontinas a été condamné en 2003 à onze peines d’emprisonnement à perpétuité pour participation à onze meurtres. Il est considéré comme le chef des opérations de l’organisation d’ins- piration marxiste-léniniste 17-Novembre ou 17-N, ayant commis des dizaines d’attentats et tué vingt- trois personnes entre 1975 et 2002. Parmi les cibles du groupe : des tortionnaires de la dictature des Colonels (1967-1974) toujours dans la nature après sa chute, le chef d’antenne de la Central Intelligence Agency (CIA) en Grèce – les États-Unis ayant soutenu la junte –, des responsables po- litiques ou hommes d’affaires turcs, grecs, etc.», dans Elisa Perrigueur, « En Grèce, juges, avocats, écrivains et militants au chevet d’un prisonnier d’extrême gauche en grève de la faim », Mediapart, 28 février 2021 (sur http://www.mediapart.fr).

Report this Ad28. Konstantinos Poulis et Thanos Kamilalis, « I confirm what the Greek Police is saying – no one called Dimitris was tortured. But I, Aris, was », The Press Project, 18 mars 2021 (sur https://the- pressproject.gr).

 
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