A l’appel de Yannis Youlontas un convoi solidaire de 13 camions partira de plusieurs régions de France le samedi 25 mars au matin et arrivera à Athènes mardi 28 mars.
Principale zone d’arrivée : quartier d’Exarcheia à Athènes (mais aussi Thessalonique, Lesbos et la Crète pour certains véhicules).
Ce sont deux citoyens d’Albertville qui vont faire le voyage. Ils ont reçu le soutien de diverses associations pour rassembler des fournitures et aussi pour le financement du voyage.
– le 18/3 à La Fabrique des Bauges, lieu dit chez Poncier 73 340 Lescheraines se tiendra un concert de Bob’s Not Dead (voir l’annonce sur leur sitehttps://www.facebook.com/lafabriquedesbauges/)
– A Albertville ( date en cours) soirée de soutien avec la projection d’un des films de Yannis Youlontas et récolte de fournitures.
Pour l’Isère le collectif de Grenoble ne dispose pas de local pour récolter les fournitures ; en revanche il se propose de coordonner l’action avec le Trièces, Pontchara, Albertville et Chambéry pour permettre l’acheminement des fournitures à Chambéry aux alentours du 15 mars.
D’ores et déjà des habitants du Trièves ont commencé à rassembler des fournitures mais toute personne intéressée pour organiser une collecte peut se faire connaître en écrivant à » greceausterite@hotmail.com«
LES BESOINS SONT URGENTS EN
Fournitures bébés :lait infantile en poudre ( tous âges) petits pots, couches ( tous âges) sérum physiologique, soins bébés, vitamines
Ouvrages enfants : bandes dessinées, livres bébés et enfants,
Jouets : playmobils, légos, petites poupées, dominos, jeux d’échecs, cartes à jouer, figurines et animaux ( pas de peluche ni d’encombrants),
Produits d’hygiène et paramédicaux : brosses à dents, dentifrices, gels douches, shampoing, maalox, désinfectants, pansements,
Base alimentaire : lentilles, légumes secs, fruits secs, biscuits…
et n’oubliez pas des messages de soutien : avec dessins et ou photos, confiseries fermées et non fragiles peuvent être ajoutées.
pour ceux qui le veulent vous pouvez toujours envoyer des fonds à : Anepos BP10 81540 Sorèze
FEUILLE DE ROUTE DU CONVOI SOLIDAIRE DE MARS 2017
– Samedi 25/03 (tôt le matin) départ vers l’Italie et nuit près de Bologne,
– Dimanche 26/03 départ vers le port d’Ancona et nuit dans le ferry,
– Lundi 27/03 arrivée à Patras et départ vers Corinthe,
– Mardi 28/03 départ vers Athènes et début des livraisons aux collectifs solidaires autogérés d’Exarcheia et alentours,
– Mercredi 29/03 et jeudi 30/03 poursuite des livraisons, bricolage dans les lieux, aide aux personnes, accueil éventuel de fourgons retardataires (à éviter si possible), actions politiques éventuelles, visite guidée d’Exarcheia par Maud et Yannis, etc.
– Vendredi 31/03 plusieurs fourgons solidaires partiront vers d’autres directions, par exemple celui de Maud et Yannis quittera Athènes vendredi soir pour livrer d’autres lieux en Crète.
– Date du retour en France en fonction des préférences de chacun.
19/2 Manifestation massive à Barcelone pour l’accueil des réfugiés: Barcelone s’est teinte hier en bleu de la Méditerranée, où l’année dernière plus de 5.000 personnes sont mortes, avec un double objectif: dénoncer la tragédie humanitaire que des milliers de personnes vivent dans des camps de réfugiés en Grèce et en Italie, et surtout exiger des institutions, européennes comme catalanes, des efforts accrus pour assurer l’accueil des réfugiés. Et cela implique d’ouvrir les frontières et de laisser entrer par des routes sûres les personnes fuyant la guerre C’est ce qu’ont réclamé plus de 160.000 manifestants, selon la Garde urbaine (police), un demi-million, selon les organisateurs.http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=19937
18/2 Weekend de solidarité avec les réfugiés : 4 rassemblements anti racistes seront organisés ce week end devant 4 centres pour réfugiés par le Mouvement Unis contre le Racisme et la Menace fasciste ( KEERFA) pour exiger des logements dans le tissu résidentiel et une vraie intégration dans la société grecque.
« Pendant combien de temps sera traitée une demande d’asile ? Comment vont – ils vivre dans des tentes et des bungalows dans des camps avec la surveillance de la police et l… et la gestion des ONG? […] Ceux qui sont arrivés à passer ne peuvent plus avancer et finissent piégés dans les îles, enfermés dans des camps, si ils veulent encore une carte pour la nourriture « , dit l’organisation KEERFA.
Ce samedi, les événements sont programmés au Centre de Malakasa à 16 heures (Autoroute Athènes-Thessalonique, deuxième sortie après le péage, au camp de Gerakini) et à Elliniko à 17 heures en dehors de la zone des arrivées de l’ancien aéroport. Le dimanche, à 16h, à Eleonas au centre d’hébergement et à Schistou(Camp Schistou). Les événements ont lieu en vue de la mobilisation internationale contre le racisme et le fascisme, le 18 Mars, date à laquelle il y a un a été signée la Déclaration de l’UE-Turquie sur les réfugiés…
13/2 Grèce : un ancien joueur international crée une équipe de foot de réfugiés : L’ancien footballeur international grec, Antonios Nikopolidis, a créé une équipe entièrement composée de réfugiés de guerre. Le but : leur permettre de maintenir des liens sociaux avec le reste du monde.
2/2/17 Accueil chaleureux des enfants de réfugiés dans les écoles : Les actions commandos des nazis d’Aube Doré dans les écoles pour refuser la scolarisation des enfants réfugiés visaient à opposer les grecs et les migrants. Au-delà des nécessaires réactions et manifestations antifascistes de rue qui ont été très nombreuses, la société grecque a réagi aussi pour exprimer son refus de la xénophobie et du racisme et son attachement à ses valeurs fondatrices comme l’hospitalité, se souvenait des tristes expériences qu’elle a aussi vécu dans son histoire.
Il est rassurant de voir ces cérémonies symboliques d’accueil chaleureux et joyeux qui sont organisées à l’occasion de la scolarisation des enfants réfugiés dans les écoles grecques. Ainsi , hier à Kerastini et Drapetsona où 25 enfants ont été accueillis après des mois de séjour dans le centre d’hébergement de Skisto. En guise d’accueil, applaudissements des parents, enfants grecs, enseignants, autorités locales et scolaires, qui étaient rassemblés tôt en dehors de l’école, tenant des ballons et des fleurs colorées et des bannières de bienvenue.Une réception festive a été organisée avec des chants et des danses. Le Maire Christos Brettakos a dit à propos de l’intégration des enfants réfugiés dans les écoles de la région qu » il est normal que ces enfants étudient dans nos écoles de la ville. Cela rappelle notre propre histoire de réfugiés, ainsi que les valeurs humaines de solidarité et de respect» . Il a également souligné que «l’éducation est un droit fondamental pour tous les enfants dans le monde et personne n’a le droit de les en priver. » Vidéo: https://youtu.be/GDCZmKokOf0
Aujourd’hui, ce sera l’accueil des enfants à l’école primaire de New Konya à Perama
Des manifestations d’accueil chaleureux analogues ont eu lieu dans diverses villes de Grèce : Alexandrie où ont été scolarisés une cinquantaine d’enfants réfugiés; à Larissa où le lycée a accueilli des jeunes réfugiés ; ainsi que l’école primaire; au Pirée aussi Photos) dans un grand quartier qui a été construit et habité par des réfugiés grecs d’Asie Mineure.
Il faut noter que 67% des citoyens grecs sont favorables à la scolarisation des enfants de réfugiés. Ce qui a d’ailleurs amené le Ministère de l’Éducation Nationale à prendre des mesures allant dans ce sens.
2/2/17 Grève de la faim dans le camp de Korinthe : Les migrants et réfugiés du camp de Corinthe ont entamé une grève totale de la faim pour dénoncer les conditions de détention effroyables. Le Mouvement contre le Racisme et le Fascisme KEERFA qui popularise leur lutte, précise que les quelque 100 migrants (de nationalité pakistanaise et algérienne) parlent de la nourriture immangeable et qu’ils n’ont droit seulement qu’à une douche d’eau froide.
Par ailleurs, Mohammed A.,39 ans, égyptien continue sa grève de la faim à l’Hôpital de Mytilène (Lesbos) pour exiger sa prise en compte de demande d’asile. Opposant politique au régime égyptien actuel, il craint pour sa vie s’il était expulsé.
« L’Union européenne ne peut pas abolir les hivers : elle doit mettre fin à la politique criminelle des hotspots !
À partir de quel moment la non assistance à personne en danger devient-elle un crime ? Quel nombre de morts permet de qualifier un crime contre l’humanité ? Ces questions se posent depuis longtemps à propos des milliers de personnes décédées en Méditerranée faute de voies légales d’accès à l’Union européenne (UE). Aujourd’hui, la situation de plus en plus grave de milliers d’exilé·es, pris au piège par des températures glaciales dans les camps grecs et sur les « routes des Balkans », met très directement en cause les choix de l’UE en matière de « gestion des flux migratoires ».
Au printemps dernier, pour ne pas accueillir les centaines de milliers de réfugié·es qui fuyaient les conflits syriens, irakiens ou d’autres régions en crise, les fonctionnaires de la Commission et les membres du Conseil européen ont mis en œuvre une « solution hotspot» qui n’a manifestement pas intégré les variable météorologiques : l’hiver, les températures baissent et le froid sévit, y compris sur les îles de la mer Egée désertées par les touristes. Seuls des camps de toile ont été prévus pour des exilé·es « stockés » dans l’attente de l’organisation des retours forcés, considérés par les fonctionnaires et les dirigeants européens comme la meilleure solution pour régler la « crise migratoire ».
Car la Commission européenne et les États membres n’ont jamais cru à la « relocalisation », dispositif censé « soulager » les pays de première ligne (Grèce et Italie) et permettre aux hotspots de ne pas devenir des lieux durables de relégation « d’indésirables ». De fait, alors que l’objectif annoncé est le transfert de 63 000 personnes depuis la Grèce vers d’autres pays de l’UE avant le mois de septembre 2017, moins de 8 000 ont, à ce jour, pu bénéficier de ce dispositif.
Ainsi, environ 15 000 personnes sont actuellement prisonnières des hotspots des îles grecques, battues par le vent et la neige ; des milliers d’autres sont bloquées, dans une urgence humanitaire et un froid extrêmes, sur les « routes des Balkans » fermées par les membres de l’UE et leurs alliés. Or, les personnes enfermées dans les hotspots sont placées sous l’autorité directe d’agences et de fonctionnaires européens qui doivent veiller à ce que ces lieux ne se transforment pas en mouroirs. Faire remonter la température n’est pas de leur ressort ; supprimer les hivers n’est pas à l’agenda de l’UE. En revanche, la fermeture des hotspots ainsi que l’organisation d’un accès au séjour et d’un accueil durables relèvent du pouvoir des responsables européens. C’est à l’aune des camps de toile disparaissant sous la neige que leur politique criminelle sera jugée.
25/1/17 L’UE et l’UNICEF annoncent un projet conjoint pour aider les enfants réfugiés en Grèce ANA- MPA
BRUXELLES (ANA / C. Vasilaki) La Commission européenne a annoncé mercredi un nouveau projet conjoint UNICEF-UE pour aider 6 000 enfants réfugiés et migrants à travers la Grèce, y compris les mineurs non accompagnés.
L’action sera financée à hauteur de 8,5 millions d’euros grâce à l’instrument de soutien d’urgence de l’Union européenne, qui permet à la Commission européenne de financer des opérations d’urgence au sein de l’UE.
« Les enfants réfugiés, en particulier les mineurs non accompagnés, font partie des personnes les plus vulnérables et il est de notre devoir moral de les aider et de les protéger autant que possible », a déclaré Christos Stylianides, Commissaire européen à l’Aide humanitaire et à la gestion des crises.
Dans un contexte de conditions météorologiques difficiles en Grèce, le projet aidera à protéger les enfants réfugiés et migrants et à leur donner accès à des services éducatifs et de protection de l’enfance, selon un communiqué de la Commission.
Selon la Commission, on estime à 21 000 le nombre d’enfants réfugiés et migrants en Grèce. Nombre d’entre eux souffrent d’une profonde détresse psychosociale à la suite de leurs expériences troublées, des conditions de vie difficiles dans les sites de réfugiés et de l’incertitude persistante. Beaucoup d’entre eux, quel que soit leur âge, ont quitté l’école pendant deux ans en moyenne.
Une attention particulière sera accordée aux services destinés aux enfants non accompagnés – dont 400 seront hébergés temporairement en attendant l’asile, le regroupement familial ou le déménagement en Grèce ou ailleurs en Europe. 6.000 autres enfants vulnérables et les femmes vivant dans des sites ouverts et les milieux urbains bénéficieront d’un soutien psychosocial, la gestion des cas et de renvoi à des services spécialisés de protection de l’enfance.
24/01/2017 Revue de presse hellénique : Crise des réfugiés:
La presse (Avghi, Kathimerini) relève que le Premier ministre, M. Tsipras, s’est entretenu hier avec les maires des îles de Lesbos, Chios, Samos, Cos et Leros sur la gestion de la crise des réfugiés. Les discussions ont notamment porté sur la nécessité de renforcer en personnel les services de l’asile et des corps de sécurité mais aussi sur l’amélioration des conditions de vie dans les hotspots. Les maires ont souligné la nécessité d’adopter de mesures visant au désencombrement des îles et au soutien des sociétés locales mais aussi à la promotion touristique des îles, où l’arrivée massive de migrants a entraîné une chute de la fréquentation touristique
Il n’y a pas eu d’engagement ferme à décongestionner les îles du Premier Ministre.
20/1/17 Enfants réfugiés et migrants en Europe : en danger face à la vague de froid UNICEF/UN049071/Georgiev
Les retards administratifs et les mauvaises conditions climatiques aggravent les difficultés des enfants bloqués.
New York, 20 janvier 2017 – Sans aucun signe d’accalmie des conditions météo extrêmes et des tempêtes qui balayent le centre, l’est et le sud de l’Europe, les enfants réfugiés et migrants risquent des infections respiratoires et autres maladies graves – voire la mort par hypothermie, a déclaré l’UNICEF aujourd’hui.
En Grèce et dans les Balkans, environ 23 700 enfants réfugiés et migrants – dont des nourrissons et des nouveaux-nés, la plupart de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan – sont toujours bloqués. Beaucoup sont hébergés dans des abris qui sont mal équipés pour l’hiver et encore moins pour des températures au-dessous de zéro.
Certaines régions de Grèce, en particulier sur les îles où des milliers de réfugiés s’abritent dans des tentes fragiles, ont connu de fortes chutes de neige pour la première fois depuis des années. L’UNICEF continue à demander que les réfugiés et migrants qui vivent dans des camps surpeuplés et sous-desservis sur les îles soient déplacés dans des hébergements plus sûrs et appropriés sur le continent.
« Sans hébergement digne de ce nom et des vêtements chauds, les jeunes enfants sont vraiment en danger à cause des mauvaises conditions climatiques » a déclaré Basil Rodrigues, le conseiller Santé de l’UNICEF pour la région Europe centrale et orientale. « Les nourrissons et les très jeunes enfants ont généralement une constitution moins résistante au froid, ce qui les rend plus vulnérables aux problèmes respiratoires et aux infections virales et bactériennes potentiellement fatales, comme la pneumonie et la grippe. »
La surpopulation et le manque d’isolation rendent les arbris particulièrement insalubres et favorisent la propagation rapide des maladies respiratoires en cas de mauvais temps. Selon l’OMS, la saison de la grippe en Europe a déjà commencé.
« Hormis la vague de froid, les problèmes de santé qui menacent les enfants sont la conséquence de leur situation desepérée en tant que réfugiés et migrants, victimes de l’incertitude et des retards dans le traitement de leurs demandes d’asile, » a ajouté Basil Rodrigues. « Cet état d’incertitude impacte la santé des enfants, et aggrave leur souffrance.«
Les interventions de l’UNICEF pour faire face aux conditions hivernales sont en cours en Croatie, en Serbie, en Slovenie et dans l’ex-république yougoslave de Macédoine, et permettent aux femmes et aux enfants d’avoir moins froid.
En Bulgarie, l’UNICEF a soutenu 1 100 enfants dans les centres de réception avec un ensemble complet de vêtements et des bottes. Depuis fin 2015-2016, les structures légères des plateformes d’accueil pour les familles et les enfants, des espaces pour les enfants et pour les mères et les bébés ont été remplacés par des infrastructures chauffées et adaptées aux conditions hivernales ou ont été déplacées dans des structures permanentes. L’UNICEF distribue des vêtements d’hiver et d’autres articles essentiels pour les enfants et les femmes, en utilisant des équipes mobiles dans certains endroits.
Par Isabelle Lendrevie Docteure en droit, avocate au barreau de la Seine-Saint-Denis et membre d’Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE).
RETOUR DE LESBOS
« on ne fait pas un voyage, c’est le voyage qui vous fait ou vous défait »1
Je suis partie dans le cadre de la mission juridique et humanitaire « European Lawyers in Lesvos », soutenue par le Conseil des barreaux européens (CCBE) et l’association des avocats allemands (Deutscher Anwaltverein,DAV) en coopération avec les barreaux grecs. L’objectif était d’assurer, en 2016-2017, la présence d’avocats européens sur l’île grecque de Lesbos, où se trouve le seul centre d’enregistrement véritablement opérationnel, pour apporter assistance et conseil juridiques aux migrants et jouer un rôle d’observateur.
DES CAMPS AUX MARGES DE L’EUROPE
Les conditions de vie et d’accueil sont très difficiles dans les hotspots (centre d’accueil), notamment dans le camp grec de Moria qui est situé en plein milieu des champs d’oliviers, à plus de 5 kilomètres de la première grande ville de l’île de Lesbos, Mytilène. La surpopulation et l’insalubrité des lieux rendent les choses très compliquées. Mais c’est l’attente interminable, le flou administratif et juridique total, le non-accès au droit et le désespoir qui expliquent surtout les tensions et les risques d’incendies ou de révoltes.
La gestion de la sélection des migrants est faite par les services d’asile grecs. Pour faire face à cette crise, Athènes a reçu de l’Union européenne des aides financières très importantes, et une assistance humaine et logistique avec la présence sur place de fonctionnaires européens spécialisés qui dépendent de l’European Asylum Support Office (EASO). La mission principale de ces hotspots est donc d’enregistrer les demandes d’asile sur la base de la Convention de Genève, d’orienter vers les autres États de l’UEceux qui ont des membres de leur famille déjà installés dans ces pays (Règlement de Dublin III) et surtout de « trier » et distinguer les demandeurs d’asile des migrants économiques afin de gérer les retours vers la Turquie de ceux qui ne peuvent pas prétendre au statut de réfugié au regard de la convention de Genève.
La première difficulté que rencontrent les migrants est le barrage de la langue et le non-accès à l’information et à l’assistance juridique. Beaucoup d’entre eux n’ont pas connaissance de l’accord conclu entre l’Europe et la Turquie et ne peuvent pas accéder à un interprète. Pour faire simplement enregistrer leur demande d’asile, certains attendent depuis des mois. Il existe en outre une discrimination en fonction des nationalités. Les demandes des Syriens sont enregistrées avant celles des Irakiens, par exemple, et il y a certains groupes totalement abandonnés, comme les réfugiés palestiniens qui ont fui la Syrie.
L’entretien devant un officier du service d’asile se fait généralement soit en anglais, soit en grec. Il n’y a que trois ou quatre interprètes en arabe et en farsi pour tous les réfugiés du camp. Dans le service d’asile du camp, les agents grecs sont généralement de très jeunes femmes inexpérimentées qui mènent les entretiens. Dans un cas, j’ai dû intervenir plusieurs fois pour faire respecter le principe de confidentialité (les fenêtres et les portes étaient ouvertes…). Les interruptions étaient nombreuses à cause de la ligne téléphonique, et l’interprète francophone qui se trouvait au bout du fil avait très souvent des problèmes de compréhension. Des personnes qui ont été persécutées ne peuvent pas parler facilement dans un tel contexte d’amateurisme.
Plus de 5 000 personnes de 45 nationalités différentes vivent dans ce camp de Moria alors que sa capacité est de 1 000. Les personnes vulnérables sont en très grand nombre, et livrées à elles-mêmes, en proie aux passeurs et trafiquants en tous genres (prostitution, criminels…). Les enfants avec leur famille et les mineurs isolés sont les principales victimes de ce système inhumain de fermeture des frontières et de camps de tri mis en place par l’Union européenne. D’après [un rapport du Conseil de l’Europe publié en juin 2016, les enfants représentent le tiers des migrants et demandeurs d’asile qui passent la frontière entre la Turquie et la Grèce : « On estime que, seulement en 2015, quelque 300 000 enfants ont traversé la mer Méditerranée pour fuir l’horreur de la guerre et chercher refuge, traumatisés par la violence et la mort ».
RETOUR SUR UN DROIT FONDAMENTAL
En matière de droit d’asile, les sources juridiques sont multiples. Dans la législation française, à côté de la source constitutionnelle peu usitée, la France a aussi intégré la source conventionnelle liée à la Convention de Genève de 1951. Ces règles sont transposées et codifiées en droit français. On les retrouve dans le livre VII du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda). La Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne (CDFUE) — qui n’est pas encore assez appliquée par la jurisprudence française et européenne — fait également référence au droit d’asile (article 18) et à la protection « par ricochet » en cas d’expulsion et d’extradition (article 19)2.
Les États qui ont rejoint l’UE se sont engagés vers plus d’intégration économique, politique et juridique et par voie de conséquence, ils ont accepté l’harmonisation juridique, que ce soit dans le domaine du droit commercial, du droit de la famille ou du droit d’asile. Ainsi, de nouvelles directives ou règlements européens en matière d’asile ont été promulgués3. Ces textes juridiques européens obligent les États membres à adapter leur législation et à la modifier quand celle-ci n’est pas conforme à ces standards juridiques européens. La France a par exemple voté la loi pour la réforme du droit d’asile le 29 juillet 2015.
Après les printemps arabes, les conflits syrien et irakien, l’afflux des réfugiés et les attentats de 2015, on assiste en Europe à un retour du nationalisme, de la xénophobie et de la fermeture des frontières intérieures et extérieures de l’Europe. L’Union européenne exerce une pression sans précédent sur les pays du sud (Proche-Orient, Maghreb, Afrique, Afghanistan…). Ainsi, le Conseil européen a demandé en 2015 qu’un sommet international ait lieu pour renforcer la coopération politique sur les questions migratoires avec les principaux pays africains d’origine et de transit. Il a eu lieu à La Valette les 11 et 12 novembre 2015. Les dirigeants européens et africains se sont mis d’accord sur un plan d’action ? et des initiatives prioritaires et transitoires sont lancées depuis 2016.
L’autre mesure phare de l’UE est la relocalisation de ces migrants sur l’ensemble du reste du territoire européen. En septembre 2015, le Conseil européen souhaitait relocaliser plus de 40 000 réfugiés vers l’Europe depuis la Grèce et l’Italie. Le but est de supprimer tout ce qui peut inciter les migrants et les demandeurs d’asile à entrer par les îles grecques et italiennes pour rejoindre la route des Balkans et gagner l’Union européenne.
Nous sommes donc au tout début d’un nouveau processus juridique et politique concernant l’application du droit d’asile européen dans les centres d’accueil de Grèce et d’Italie, devenus des camps de tri des migrants, des centres d’enregistrement des demandes d’asile et de véritables prisons à ciel ouvert.
LUTTE DES AVOCATS EUROPÉENS
Les avocats grecs et européens, spécialisés en droit des étrangers et en droit d’asile, ont dénoncé l’accord signé entre l’UE et la Turquie qui fait de ce pays un « pays tiers sûr » vers lequel il est possible de renvoyer les migrants ayant été déboutés du droit d’asile. Ils dénoncent aussi le fait que ces hotspots grecs et italiens deviennent des camps fermés de tri des migrants, inadaptés pour accueillir des populations majoritairement composées d’enfants, de mineurs isolés, de femmes enceintes, de personnes âgées ou malades. Enfin, ils tentent de mener une action juridique sur le plan européen et de dépasser les nationalismes juridiques. Le CCBE a organisé conjointement avec le DAV le projet « European Lawyers in Lesvos », qui a pour but d’envoyer des avocats européens volontaires à Lesbos afin d’apporter une assistance juridique personnalisée aux réfugiés4. Certains d’entre eux ont fait le constat que l’application du droit d’asile européen est impossible dans cette situation et qu’il est de leur devoir de le dénoncer haut et fort.
Une nouvelle justice semble émerger en Europe, et notamment en Grèce. Ainsi, des décisions concernant les migrants et l’application du droit d’asile européen sont rendues au nom de l’État grec, les juges qui composent par exemple les comités d’appel pouvant toutefois être de nationalités différentes.
La principale difficulté à Lesbos est d’assurer une application du droit d’asile européen dans un contexte politique européen tendu, et tout en tenant compte des spécificités nationales de la Grèce, des conséquences de la crise économique et de son système juridique et judiciaire encore défaillant en matière d’asile. Il semble que les juristes et les avocats européens vont être de plus en plus intégrés au système juridique d’asile grec et cela ne semble pas très facile à mettre en place. On peut également comprendre la méfiance des avocats grecs du barreau de Lesbos face à l’arrivée de confrères étrangers (européens) ou issus d’autres barreaux grecs. Nous sommes donc dans une phase de contacts et d’échanges entre barreaux grecs et européens qui rend encore plus complexe l’application du droit d’asile européen dans un camp de réfugiés comme celui de Moria.
L’autre inconnue est l’indépendance des avocats et des juges grecs dans un contexte de fortes tensions politiques internes et européennes. Dès le printemps 2016, l’UE a fait pression sur le gouvernement grec pour changer la composition des comités d’appel en matière d’asile qui fonctionnent depuis janvier 2016 et qui, selon elle, ne renverraient aucun réfugié vers la Turquie, considérant que ce n’est pas un « pays tiers sûr ». Après un amendement en date du 16 juin 2016, des membres de ces comités d’appel d’asile ont dénoncé cette réforme. Ainsi, le chemin est encore long pour qu’un véritable système de défense des migrants et des demandeurs d’asile soit effectif.
Face à ce véritable drame humanitaire, construire des camps de tri de migrants dans l’Union européenne n’est pas une solution viable. Ces « camps d’accueil » ont été transformés en centres de rétention où s’entassent des milliers de personnes parquées dans des conditions inhumaines. Les tensions se multiplient entre les migrants et les représentants du service d’asile grec ou européen. En plus d’une volonté politique pour sortir de cette crise, une véritable mobilisation des juristes européens est nécessaire. La coopération juridique entre les autorités grecques et ses voisins européens ne peut se réduire au déploiement de l’armée, au contrôle des frontières ou à une simple logistique juridique. La solidarité et la défense des droits humains doivent revenir au cœur de la construction européenne. Des projets comme « European Lawyers in Lesvos » sont des réponses encore imparfaites certes, mais qui tentent de lutter contre ce nationalisme européen malsain qui pourrait bien désintégrer l’Europe.
18/1 Grèce Les réfugiés handicapés oubliés, négligés
Les personnes en situation de handicap doivent être identifiées et assurées d’un accès à tous les services Ali, un jeune garçon afghan âgé de huit ans et polyhandicapé, entouré par sa famille en octobre 2016 dans le campement d’Elliniko à d’Athènes, où la famille réside avec plus de 3 000 autres demandeurs d’asile et migrants.
(Bruxelles, le 18 janvier 2017) – Les réfugiés, les demandeurs d’asile et les autres migrants en situation de handicap ne sont pas correctement identifiés comme tels et n’ont pas un égal accès aux services dans les centres d’accueil de Grèce, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Avec les milliers d’autres migrants et demandeurs d’asile, ils restent privés de protection face aux températures glaciales.
L’Union européenne a octroyé des fonds importants au gouvernement grec, ainsi qu’aux agences des Nations unies et aux organisations non gouvernementales pour faire fonctionner les centres d’accueil, dits « hotspots », dans les îles grecques de l’est de la mer Égée, et les camps situés sur le continent. Mais il est particulièrement difficile pour les demandeurs d’asile et les autres migrants porteurs de handicaps d’accéder à des services de base comme l’hébergement, l’eau, l’hygiène et les soins médicaux. Ils ont, comme les autres migrants vulnérables, un accès limité aux soins de santé mentale. Ainsi une femme âgée en fauteuil roulant n’a pas pu prendre de douche pendant un mois.
Shantha Rau Barriga directrice de la division Droits des personnes handicapées
« Les personnes en situation de handicap sont oubliées dans l’accès aux services de base, alors même qu’elles comptent parmi les réfugiés et migrants les plus vulnérables », a déclaré Shantha Rau Barriga, directrice de la division Droits des personnes handicapées à Human Rights Watch. « Les autorités grecques, l’UE, l’ONU ainsi que les organisations humanitaires devraient faire en sorte que les personnes handicapées ne soient plus celles à qui on pense toujours en dernier ».
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), huit organisations humanitaires internationales ainsi qu’une association locale travaillant dans les sites de réfugiés en Grèce ont tous affirmé à Human Rights Watch qu’ils ne disposent que de peu de programmes ciblés, voire aucun, permettant de répondre aux droits et aux besoins des demandeurs d’asile, des réfugiés ou des autres migrants en situation de handicap.L’accord très insatisfaisant de l’UE avec la Turquie – visant à renvoyer les demandeurs d’asile en Turquie, la fermeture des frontières le long de la route des Balkans, une mauvaise gestion ainsi qu’un manque de coordination entre les gouvernements européens ont bloqué 62 700 demandeurs d’asile et autres migrants en Grèce. D’après la Commission Européenne, à la date du 12 janvier 2017, seulement 7 448 personnes ont été relocalisées, ou sont en cours de l’être, en vertu du mécanisme de relocalisation de l’UE – soit environ 12% des 66 400 places promises en 2015. Celles qui sont restées en Grèce vivent dans des conditions déplorables et instables, privées de services et d’hébergement adéquats. Des milliers de réfugiés à travers la Grèce souffrent des conditions hivernales très dures, vivant sous de frêles tentes, dans un froid atteignant -14°C. Ceux qui ont des handicaps sont particulièrement exposés.Les enquêtes menées par Human Rights Watch en Grèce, sur le continent comme dans les îles, en octobre 2016 et janvier 2017, ainsi que les entretiens téléphoniques réalisés en décembre 2016 et janvier 2017 montrent que les demandeurs d’asile et réfugiés handicapés ne sont pas correctement identifiés comme tels en Grèce, notamment en raison d’un processus d’enregistrement bâclé et d’un manque d’instruction du personnel. En l’absence de compréhension de l’étendue et de la nature des besoins, la réponse des organisations d’aide humanitaire ne peut être efficace.Les services de santé mentale, indispensables dans le cas des demandeurs d’asile et des autres migrants, sont aussi très inadaptés. La moitié des 40 migrants interviewés par Human Rights Watch ont déclaré qu’eux-mêmes ou les membres de leur famille souffrent de traumatisme, d’anxiété ou de dépression dus à la violence subie dans leur pays d’origine, à leur dangereux périple, à la séparation d’avec leurs proches ou encore à l’incertitude et l’insécurité qui règnent dans les camps.
Yasami et Ali Habibi, deux réfugiés afghans photographiés en octobre 2016 avec leurs trois jeunes enfants et le frère d’Ali, âgé de 14 ans, dans une tente du camp d’Eiliniko à Athènes, en Grèce. Leur fils de 6 ans, assis sur les genoux d’Ali, a un trouble d’apprentissage et des difficultés à marcher.
« Amra », une Afghane de 19 ans, a déclaré qu’elle avait demandé à voir un médecin au camp de Kara Tepe à Lesbos en raison de ses pensées suicidaires. « Je ne veux pas porter atteinte à ma vie, je lutte contre moi-même », a-t-elle déclaré. Des travailleurs humanitaires travaillant dans le camp l’ont conseillée à deux reprises, a-t-elle expliqué, avant de lui signifier qu’ils ne pouvaient pas l’aider davantage. Après la visite de Human Rights Watch, Amra a eu quelques entretiens avec un psychologue.Depuis 2015, la Commission européenne a octroyé plus de 125 millions d’euros au gouvernement grec et presque 370 millions d’euros aux agences d’aide et aux organisations internationales, y compris le HCR. Mais le gouvernement grec et le HCR ont été critiqués pour ne pas avoir su utiliser les fonds européens de façon à améliorer suffisamment les conditions du camp avant l’arrivée de l’hiver, laissant des milliers de personnes dormir dans un froid glacial.
Le HCR et le gouvernement grec doivent faire en sorte que les fonds alloués bénéficient à tous les réfugiés sans discrimination, y compris des personnes en situation de handicap, a déclaré Human Rights Watch. L’UE devrait requérir des informations de la part de ses partenaires d’exécution pour s’assurer que les programmes qu’elle finance bénéficient aux personnes handicapées et aux autres groupes à risque. L’UE et ses États-membres devraient intensifier leurs efforts, fournir des ressources supplémentaires à la Grèce – qui fait aussi face à des difficultés économiques – et vérifier que l’aide est équitablement répartie entre les différents camps.Les autorités grecques, avec le soutien d’autres États-membres, du HCR et des associations humanitaires, devraient immédiatement s’assurer que les personnes handicapées et les autres groupes à-risque, y compris les enfants, aient un accès équitable à l’assistance fournie dans les centres et les camps de réfugiés et de migrants, notamment l’eau et l’hygiène, la distribution de nourriture, l’hébergement et les soins médicaux – dont les soins de santé mentale et le soutien psychosocial. Tout manquement dans ce sens est discriminatoire et viole la Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’ONU, ainsi que le droit européen.Le HCR et le gouvernement grec devraient donner des instructions claires à leur personnel de terrain en vue de l’identification et de l’enregistrement des personnes porteuses de handicaps, y compris ceux qui ne sont pas facilement identifiables, comme les handicaps intellectuels ou les maladies mentales. Les services d’accueil et d’identification, ainsi que les responsables des procédures d’asile, devraient être formés pour savoir comment identifier et répondre correctement aux besoins des personnes handicapées, tout en leur garantissant un accès aux services pendant le processus. Enfin les réfugiés, les demandeurs d’asile et les autres migrants handicapés devraient être intégrés et consultés lors de la mise en place de ces actions.Compte tenu des conditions hivernales, le gouvernement grec, avec le soutien du HCR, devrait en priorité transférer d’urgence toutes les personnes présentant un handicap – de même que les autres personnes à risque, comme les femmes enceintes, les enfants ou les personnes âgées – et vivant encore sous tente vers des logements préfabriqués chauffés avec accès à l’eau chaude. Toutes les personnes vivant actuellement sous tente devraient être transférées vers des logements adéquats dès que possible.À plus long terme, les autorités grecques, avec le soutien de l’UE et du HCR, devraient mettre fin au système de camps et fournir à tous un hébergement au sein de la communauté. Vivre dans un camp favorise la persistance du traumatisme du départ et augmente d’autres risques importants liés à la protection, comme les violences physiques et sexuelles ou les problèmes de santé.« D’après l’ONU, les personnes en situation de handicap représentent un septième de la population mondiale, et pourtant l’ONU et les autres institutions les négligent quand il faut répondre à des crises humanitaires », a déclaré Shanta Rau Barriga. « La situation désespérée des demandeurs d’asile et des migrants handicapés en Grèce est un appel pour que l’ONU et de l’UE prennent enfin le problème au sérieux ».
16/1 Cinq maires insulaires demandent une rencontre avec Tsipras sur la crise des réfugiés
Les maires de Lesvos, de Chios, de Samos, de Kos et de Leros, les îles les plus touchées par la crise des réfugiés, ont demandé lundi une rencontre avec le Premier ministre Alexis Tsipras pour le 23 janvier.
Dans une lettre envoyée au premier ministre, les cinq maires affirment que la réunion est nécessaire «pour parvenir à une solution viable pour les îles qui subissent le plus lourd de la crise des réfugiés». Ils disent également vouloir l’informer de leurs «positions communes concernant La crise des réfugiés, toujours dans le cadre de leur volonté de coopérer pour le bien des îles « .
Selon les mêmes sources, les cinq maires prévoient une conférence de presse conjointe après leur réunion prévue dans les bureaux de l’Union centrale des municipalités de Grèce.
13/1/17 Quarante réfugiés de Moria s’installent dans le navire de la marine envoyé d’Athènes ANA-MPA
Les 40 premiers réfugiés et migrants – tous hommes – ont embarqué dans le navire de la marine envoyé d’Athènes à Lesvos pour loger les personnes vivant dans le camp de Moria, où les conditions de vie se sont détériorées après les fortes chutes de neige de quelques jours.
Cependant, certains réfugiés ont dit qu’ils pourraient retourner au camp après qu’on leur ait annoncé qu’ils devaient suivre un couvre-feu et dormir dans le navire chaque nuit, selon des sources du ministère de la politique migratoire.
Les réfugiés refusent de monter à bord du bateau de la Marine envoyé par le gouvernement à Lesvos de peur qu’on les renvoie en Turquie. Infowar
12/1/17 Les réfugiés distribuent de la nourriture aux sans-abri grecs
Pour Omnia TV traduit et sous – titré en vidéo grecque d’Al Jazeera avec les réfugiés syriens qui distribuent l’excès de la nourriture aux sans – abri et les personnes dans le besoin – y compris les familles grecques.
Reportage Lawrence Lee de Thessalonique, sur Al Jazeera (avec sous-titres grecs). Infowar
12/1/17 Grèce: l’hiver frappe durement les réfugiés sur les îles de la mer Egée : Amnesty International lance un appel à la Commission européenne pour trouver une solution pour les réfugiés et migrants bloqués sur les îles grecques depuis l’accord Union européenne-Turquie. L’organisation non gouvernementale demande le transfert des demandeurs d’asile vers le continent et leur relocalisation vers d’autres pays européens, car la capacité d’accueil locale est dépassée. Cet appel intervient, alors, qu’avec l’arrivée du mauvais temps, beaucoup de réfugiés se sont retrouvés à dormir dehors sous des petites tentes couvertes de neige et sans chauffage.
Avec notre correspondante en Grèce, Charlotte Stiévenard
11/1/17 par Constant Kaimakis : Le gouvernement grec mobilise un bateau de la marine pour héberger les réfugiés de Lesbos :
Suite à la situation catastrophique des migrants et réfugiés sur l’Ile notamment au camp de Moria, un ou plusieurs navires de la marine grecque doivent aller à l’île de Lesbos pour aider à fournir un hébergement aux réfugiés et aux migrants avec des températures glaciales et de fortes chutes de neige. Le navire est censé être « entièrement équipé pour recevoir les résidents du camp qui manquent d’une protection adéquate contre ce temps et le froid » et doivent passer les jours froids et des nuits dans des tentes d’été sans aucune autre protectionSelon les sources, le navire choisi était le « Lesbos », un navire de débarquement de la classe Jason qui débarquera de la station navale de Salamina mardi soir. Le navire est chargé d’équipements pour loger 500 réfugiés et migrants, y compris des lits, des poêles et des matelas. Il devrait arriver à Lesvos tôt mercredi après-midi, selon les conditions météorologiques. . ANT1 TV a rapporté qu’un second navire, le « Rhodes » pourrait être aussi envoyé.
Une Vidéo , le 7 Janvier 2017, prise par un réfugié anonyme a fait le tour du monde comme un message désespéré sur les conditions effroyables fournies par le HCR, qui à son tour contredit ridiculement la fausse déclaration du ministre grec des Migrantions, Yiannis Mouzalas, du 5 janvier 2017 disant qu ‘ «il n’y a pas des réfugiés ou des migrants vivant dans le plus grand froid. Nous avons terminé avec succès les procédures d’hivernage, à l’exception des 40 tentes laissées dans Vyiohori et une autre centaine à Athènes « . Après le tollé médiatique sur la situation inhumaine des réfugiés et des migrants dans le camp de Moria , le ministre Mouzalas est allé mardi matin à Lesvos. Il voulait voir de lui même les tentes couvertes de neige et les gens gelés de froid ! Cependant, l’avion est retourné à Athènes car il n’a pas pu atterrir en raison des mauvaises conditions météorologiques. Le ministre a fait une deuxième tentative pour atteindre Lesbos avec un hélicoptère à midi… qui a aussi échoué en raison du temps.
Les réfugiés et les migrants ne sont pas dans cette situation que sur l’île de Lesbos. Dans l’Ile voisine de Chios, ils ont lancé une guerre des pierres pour protester contre les conditions de vie.
Dans l’ancien aéroport de Elliniko dans le sud d’Athènes, plusieurs dizaines de tentes exposées à la neige et au vent du nord hébergent tant bien que mal des réfugiés et les migrants. Le camp d’hébergement officieux de Elliniko est le « Moria » d’Athènes qui ne devrait pas y être du tout: Le camp était censé fermer à l’ automne et les gens déplacés. Ils sont toujours là.
Vidéo: filmé par un drone pour VimaOnline.gr et posté sur YouTube le 10 janvier témoigne du long froid glacial neigeux avec des températures allant jusqu’à -5 ° C!
9/1/17 Grèce: calvaire sous la neige pour des réfugiés et migrants AFP
Des centaines de réfugiés et migrants vivant sous la tente sur les îles grecques affrontaient lundi le froid glacial qui s’est abattu sur le pays, valant une volée de critiques au gouvernement.
A Lesbos, « beaucoup de gens, des centaines » ne disposent que de tentes pour se protéger du froid et des chutes de neige dans le camp de Moria, a indiqué à l’AFP un responsable du ministère de la politique migratoire.
« Il y a un vrai problème », et des responsables du ministère ont été envoyés sur place pour tenter de trouver des solutions, a-t-il ajouté, alors que les autorités étaient dans le collimateur des humanitaires et des médias pour ne pas s’être préparées à cette vague de froid.
A Moria, « plus de 2.500 personnes vivent sous la tente, sans eau chaude ni chauffage, y compris des enfants, des femmes et des personnes handicapées », a pour sa part affirmé Apostolos Veïzis, un responsable de l’ONG Médecins sans Frontières, sur la radio Vima.
C’est aussi le cas de « plus de 300 personnes » à Samos, plus au sud, tandis que la situation est aussi difficile pour les exilés à Kos, Leros et Chios, au vu de la vague de froid inhabituelle frappant la zone, avec des températures inférieures à zéro, a-t-il ajouté.
Plus de 15.000 réfugiés et migrants sont parqués sur ces cinq îles proches des côtes turques en vertu du pacte UE-Ankara conclu en mars pour couper la route migratoire égéenne, et qui prévoit en principe leur renvoi en Turquie.
Les laisser ainsi exposés au froid « est une honte », s’est insurgé M. Veïzis, dénonçant tant une incurie du gouvernement grec que la politique européenne de verrouillage frontalier.
La polémique était aussi alimentée sur les réseaux sociaux par une vidéo, non datée, présentée comme tournée par un résident africain de Moria, montrant des dizaines de petites tentes croulant sous la neige et des réfugiés et migrants contraints de patienter transis dans le froid pour recevoir de la nourriture.
Le ministère à la politique migratoire rejetait lundi la responsabilité sur les municipalités, qui se sont opposées à l’ouverture de nouveaux camps pour soulager les structures existantes, débordées. Il mettait aussi en cause le refus des unions hôtelières des îles de participer à un programme de location de chambres piloté par le Haut Commissariat aux Réfugiés de l’Onu.
7/1/17 Photos et Vidéos du camp de Moria sous la neige et interdiction de prendre des photos
Il est à noter qu’après la diffusion de la vidéo de l’immigré camerounais que vous trouverez ci-dessous, les photos ont été interdites par le gouvernement sur les îles.
Les photos et les vidéos nous sont parvenues grâce aux amis grecs et leurs relais en France.
Merci à Marie-Laure, Angélique, Emmy, Constant, Yannis, Vangelis, Jacques….
Images choquantes (prises par un réfugie à l’ intérieur du camp de Morias à Lesbos ) commentées en Français
Grèce: calvaire sous la neige pour des réfugiés et migrants
AFP
09/01/2017
Des centaines de réfugiés et migrants vivant sous la tente sur les îles grecques affrontaient lundi le froid glacial qui s’est abattu sur le pays, valant une volée de critiques au gouvernement.
A Lesbos, « beaucoup de gens, des centaines » ne disposent que de tentes pour se protéger du froid et des chutes de neige dans le camp de Moria, a indiqué à l’AFP un responsable du ministère de la politique migratoire.
« Il y a un vrai problème », et des responsables du ministère ont été envoyés sur place pour tenter de trouver des solutions, a-t-il ajouté, alors que les autorités étaient dans le collimateur des humanitaires et des médias pour ne pas s’être préparées à cette vague de froid.
A Moria, « plus de 2.500 personnes vivent sous la tente, sans eau chaude ni chauffage, y compris des enfants, des femmes et des personnes handicapées », a pour sa part affirmé Apostolos Veïzis, un responsable de l’ONG Médecins sans Frontières, sur la radio Vima.
C’est aussi le cas de « plus de 300 personnes » à Samos, plus au sud, tandis que la situation est aussi difficile pour les exilés à Kos, Leros et Chios, au vu de la vague de froid inhabituelle frappant la zone, avec des températures inférieures à zéro, a-t-il ajouté.
Plus de 15.000 réfugiés et migrants sont parqués sur ces cinq îles proches des côtes turques en vertu du pacte UE-Ankara conclu en mars pour couper la route migratoire égéenne, et qui prévoit en principe leur renvoi en Turquie.
Les laisser ainsi exposés au froid « est une honte », s’est insurgé M. Veïzis, dénonçant tant une incurie du gouvernement grec que la politique européenne de verrouillage frontalier.
La polémique était aussi alimentée sur les réseaux sociaux par une vidéo, non datée, présentée comme tournée par un résident africain de Moria, montrant des dizaines de petites tentes croulant sous la neige et des réfugiés et migrants contraints de patienter transis dans le froid pour recevoir de la nourriture.
Le ministère à la politique migratoire rejetait lundi la responsabilité sur les municipalités, qui se sont opposées à l’ouverture de nouveaux camps pour soulager les structures existantes, débordées. Il mettait aussi en cause le refus des unions hôtelières des îles de participer à un programme de location de chambres piloté par le Haut Commissariat aux Réfugiés de l’Onu.
L’Allemagne compte renvoyer bientôt en Grèce des demandeurs d’asile
AFP 12/01/2017
Le gouvernement allemand a dit jeudi vouloir renvoyer en Grèce à partir de mars des demandeurs d’asile arrivés par ce pays, en mettant en oeuvre une autorisation de principe en ce sens donnée récemment par la Commission européenne.
Le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière a demandé à l’Office pour les migrants et réfugiés du pays (BAMF) d’appliquer au 15 mars le règlement européen dit de Dublin, qui laisse la prise en charge des demandeurs d’asile aux pays de première arrivée dans l’UE, soit essentiellement à la Grèce et à l’Italie. « Conformément à la recommandation de la commission européenne, l’Allemagne considère aujourd’hui que ces renvois seront possibles à partir du 15 mars », a indiqué le porte-parole du ministère, Tobias Plate, à l’AFP.
La Commission européenne avait proposé le 8 décembre le rétablissement du règlement de Dublin, uniquement aux candidats à l’asile arrivés en Grèce illégalement et exception faite des mineurs isolés. Cette mesure avait été suspendue à l’origine en 2011 en raison des mauvaises conditions d’accueil des demandeurs d’asile en Grèce.
Le système dit de Dublin est critiqué notamment par la Grèce car, de fait, un grand nombre de réfugiés ne souhaitent généralement pas rester dans les pays d’arrivée comme l’Italie ou la Grèce mais visent plutôt l’Allemagne, la Suède ou le Royaume-Uni, où ils pensent pouvoir bénéficier de meilleures conditions d’accueil.
L’organisation allemande de soutien aux migrants « Pro Asyl » a critiqué la décision de Berlin. Elle portera un coup supplémentaire aux capacités d’accueil déjà problématiques de la Grèce, où les camps sont « dans un état terrible » et où les demandeurs d’asile doivent vivre « au milieu de la neige, de la glace et de la boue », a dit un de ses représentants au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.
La Grèce, où sont bloqués plus de 60.000 migrants et réfugiés –dont un tiers sont des enfants– plaide avec l’Italie pour un mécanisme européen qui répartirait la prise en charge des demandeurs d’asile dès leur arrivée.
Le gouvernement allemand a annoncé mercredi une forte baisse du nombre de nouveaux demandeurs d’asile
en 2016 dans le pays : 280.000 contre 890.000 l’année précédente, lorsque la chancelière Angela Merkel avait ouvert en grand les portes de son pays.
8/1/17 Bloqués dans le camp de Morias à Mytilène ( Lesbos) : Camp de détention et d’identification de Morias à Mytilène, Grèce, sous la neige. Les réfugiés et migrants arrivés après le 20 mars 2016 y sont bloqués depuis, astreints à rester dans l’île en attendant de se voir accorder l’asile en Grèce, ou sinon d’être renvoyés en Turquie où ils ne pourront plus espérer un asile ailleurs en Europe. Merci l’Europe et merci l’accueil grâce à l’accord UE-Turquie.
Arrivée en Grèce en octobre 2016, cette famille irakienne a été renvoyée en Turquie abusivement dans le cadre de l’accord UR-Turquie, alors qu’elle avait demandé l’asile en Grèce. Tous les six sont finalement rentrés en Irak. En Irak, ce pays tranquille et prospère.
Rappelons que le renvoi en Turquie ne peut se faire que volontairement ou après examen d’une éventuelle demande d’asile en Grèce.
7/1/17 Euronews : Les réfugiés en première ligne face au froid
Couvertures, bonnets et un peu de soupe chaude, les migrants se réchauffent comme ils peuvent dans le froid polaire installé en Serbie.
Des températures allant jusqu‘à -27°C ont été enregistrées dans la région des Balkans.
Au moins trois migrants meurent de froid
Dans ce contexte, le Haut Commissariat pour les Réfugiés des Nations unies (UNHCR) tire la sonnette d’alarme, d’autant que les corps de deux migrants irakiens ont été retrouvés gelés dans une forêt du sud-est de la Bulgarie, près de la frontière avec la Turquie.
Un migrant afghan est également mort de froid dans le nord de la Grèce.
Le porte-parole du HCR se dit “particulièrement préoccupé” par la situation sur les îles grecques de Samos, Chios et Lesbos.“A Samos, environ 700 personnes dont de jeunes enfants et des personnes vulnérables vivent encore sous des tentes non chauffées”, a déclaré Adrian Edwards.
Le plan de relocalisation de l’Union européenne bien loin d’atteindre ses objectifs
Le HCR appelle à accélérer le transfert des demandeurs d’asile des îles de la mer Egée vers le continent grec et demande aux pays de l’Union européenne de respecter leurs engagements.
12% seulement des migrants arrivés en Grèce ont été relocalisés en Europe jusqu’à présent.
04/01/2017 Migrations: deux militants espagnols poursuivis en Grèce, pourront rentrer dans leur pays
Deux militants espagnols, arrêtés et poursuivis en Grèce la semaine dernière pour avoir tenté de faire sortir du pays huit migrants, pourront rentrer dans leur pays d’ici à la fin de la semaine, a indiqué mercredi à l’AFP leur avocate.
La caution de 2.000 euros fixée par la cour d’Igoumenitsa, port dans le nord-ouest du pays où ils avaient été arrêtés mercredi dernier sera payée « d’ici jeudi et donc, ils pourront quitter le pays vendredi », a expliqué à l’AFP Me Emmanuelle Varouxaki.
Mikel Zuloaga et Begona Huarte, membres de l’ONG basque Ongi etorri Errefuxiatuak (« Bienvenue aux réfugiés »), ont été arrêtés alors qu’ils s’apprêtaient à s’embarquer sur un ferry avec un camping-car où ils avaient dissimulé huit migrants de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan et une transsexuelle pakistanaise. Ils luttent contre l’inaction des gouvernements européens face aux réfugiés et ils voulaient ramener les huit migrants en Espagne.
Vendredi, ils ont été inculpés pour « transfert illégal de ressortissants non européens dans un pays membre de l’UE », et placés en liberté sous caution. « L’interdiction de sortir du pays sera levée dès l’achèvement demain (jeudi) de la procédure du verserment de leur caution », a précisé Me Emmanuelle Varouxaki.
La date de leur procès n’est pas pour le moment précisée. Ils encourent une peine de plus de dix ans, selon le droit grec. Des militants grecs ont manifesté mercredi à Athènes devant les bureaux de la représentation de l’UE contre « l’Europe forteresse » en présence des deux militants espagnols.
Plus de 60.000 migrants et réfugiés — la plupart syriens et pour un tiers des enfants– sont actuellement bloqués en Grèce, du fait de la fermeture l’an dernier des frontières des pays des Balkans.
Communiqué de l’UNION SYNDICALE SOLIDAIRES :
Liberté pour Mikel et Begoña, la solidarité n’est pas un crime !
Les camarades Mikel Zuloaga et Begoña Huarte du syndicat basque LAB ont été arrété(e)s et emprisonné(e)s par la police grecque mardi 27 décembre au port de Igoumenitsa, juste avant la frontière italienne, pour avoir aidé 8 personnes à se rendre à Euskadi en les conduisant dans leur véhicule.
Cette action s’inscrit dans le cadre d’une initiative de solidarité et de dénonciation des politiques migratoires injustes européennes et en défense des droits humains
Mikel et Begoña attendent en détention leur comparution devant le juge. La charge qui leur est reprochée “de trafic d’êtres humains” peut leur valoir des années en prison.
L’Union syndicale Solidaires exprime sa solidarité avec les camarades du LAB et demande l’abandon des poursuites.
La solidarité n’est pas un crime.
3/1/17 C.H.A. avec AFP : Un migrant afghan meurt de froid quelques heures après son passage en Grèce
Un migrant afghan, âgé de 20 ans, a été retrouvé mort de froid ce mardi dans le nord de la Grèce, quelques heures après avoir traversé la frontière gréco-turque avec un compatriote.
Les deux hommes ont franchi dans la nuit de lundi à mardi le fleuve Evros, séparant la Turquie de la Grèce, puis dormi dans les champs près de la commune de Didimoticho où la température était tombée à -13 degrés. À l’aube, la victime a été découverte morte gelée par son compagnon, qui a aussitôt prévenu la police. Depuis une semaine, une vague de froid frappe la Grèce, surtout dans le nord, avec des températures très basses.
60.000 migrants et réfugiés piégés en Grèce
Après la signature de l’accord UE-Turquie en mars qui a limité considérablement le flux migratoire en Europe via les îles grecques en mer Égée, situées en face de la Turquie, de nombreux migrants et réfugiés tentent de franchir la frontière terrestre gréco-turque pour gagner l’Europe. Des dizaines de personnes sont arrêtées chaque semaine, selon la police.
Plus de 60.000 migrants et réfugiés sont piégés en Grèce depuis le verrouillage des frontière en Europe en mars et vivent dans des camps installés dans le pays et sur les îles. La majorité d’entre eux demande l’asile en Grèce pour éviter leur rapatriement ou leur renvoi en Turquie.