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Archives de catégorie Les réfugiés-migrants Les exilés

Sur les réfugiés semaine 19

18/5/17 Du poison dans les assiettes des réfugiés par Yannis Youlontas  : Avec Maud et d’autres camarades, on vous alertait en début d’année sur l’usage quasi-permanent d’aliments fortement périmés par des ONG subventionnées travaillant main dans la main avec l’État, en Grèce comme en France. La situation ne cesse d’empirer.

TRAFIC D’ALIMENTS DANS LES CAMPS DE RÉFUGIÉS : ENCORE 40 VICTIMES À CHIOS

Non seulement ces fameuses ONG acceptent, depuis un an, de participer au dispositif infâme des hot-spot en mer Égée (qui sont rapidement devenus des camps invivables), non seulement elles ont presque toutes menti sur la situation réelle cet hiver (de même que le ministre grec concerné et les dirigeants européens), mais, en plus, elles collaborent désormais à ce qui est devenu un trafic d’aliments souvent impropres à la consommation, en dépit des centaines de millions d’euros prévus dans le dispositif initial et dont les réfugiés/migrants n’ont jamais vu la couleur : ni dans leurs assiettes ni dans leurs installations précaires.

Le nombre de victimes d’intoxications alimentaires ne cesse de croître dans les camps. Encore 40 personnes empoisonnées transportées à l’hôpital de Chios depuis le camp de Souda (dont 7 enfants) ces trois derniers jours :

https://youtu.be/SdbrxNPy5aI

De même, l’eau, les latrines et les cuisines des camps sont dans un état déplorable et les queues sont interminables et procèdent de l’humiliation.

Pendant ce temps, l’État grec caresse encore le projet d’expulser plusieurs squats de réfugiés/migrants à Athènes, y compris le squat historique Notara 26, pendant la prochaine période estivale (un peu moins de monde à Exarcheia), à l’instar de ce qu’il a fait avec trois squats similaires l’année dernière à Thessalonique(1), puis pendant l’hiver dans d’autres quartiers d’Athènes(2).

Sauf que Exarcheia n’est pas Thessalonique ni n’importe quel quartier d’Athènes.

Y.Y.

17/5/17 Cinq fois plus d’enfants réfugiés et migrants voyageant seuls  : À l’approche du G7, l’UNICEF exhorte les dirigeants mondiaux à adopter un plan d’action en six points pour garantir la sécurité des enfants réfugiés et migrants

Le nombre d’enfants réfugiés et migrants voyageant seuls multiplié par cinq depuis 2010

NEW YORK, le 17 mai 2017 – Le nombre d’enfants réfugiés et migrants se déplaçant seuls a atteint un niveau historique dans le monde. D’après un nouveau rapport de l’UNICEF publié aujourd’hui, ce nombre a presque quintuplé depuis 2010. Au moins 300 000 enfants non accompagnés et séparés ont été enregistrés dans environ 80 pays en 2015 et 2016, contre 66 000 en 2010 et 2011.

Le rapport Un enfant est un enfant : Protéger les enfants en déplacement contre la violence, la maltraitance et l’exploitation présente un aperçu de la situation des enfants réfugiés et migrants dans le monde, de ce qui motive leur départ et des risques auxquels ils sont exposés en route. D’après ce rapport, un nombre croissant d’enfants emprunte des chemins extrêmement dangereux pour rejoindre leur destination et se retrouvent souvent à la merci des passeurs et des trafiquants. Il est donc clair qu’un système de protection est nécessaire à l’échelle mondiale pour les protéger de l’exploitation, des sévices et de la mort.

Passeurs, trafiquants, esclavage, prostitution…

« Un enfant qui se déplace seul, c’est déjà un enfant de trop. Un nombre alarmant d’enfants est pourtant dans ce cas aujourd’hui et nous, en tant qu’adultes, ne parvenons pas à les protéger », affirme le Directeur général adjoint de l’UNICEF, Justin Forsyth. « Des passeurs et trafiquants sans pitié exploitent leur vulnérabilité à des fins personnelles et les aident à passer les frontières pour finalement les vendre comme esclaves ou les obliger à se prostituer. Il est inadmissible que nous ne protégions pas convenablement les enfants contre ces prédateurs ».

Le rapport présente l’histoire de Mary, une mineure non accompagnée de 17 ans originaire du Nigéria, qui a personnellement vécu l’expérience traumatisante de la traite lors de son terrifiant voyage vers l’Italie via la Libye. Elle décrit le passeur devenu trafiquant qui lui a proposé son aide : « Il m’a dit que je serais bien traitée et en sécurité, mais tout n’était que mensonge ». Mary est restée bloquée en Libye pendant plus de trois mois où elle a été victime de maltraitance. « Il m’a dit que si je ne couchais pas avec lui, il ne m’emmènerait pas en Europe. Il m’a violée. »

Autres données importantes du rapport

200 000 enfants non accompagnés ont demandé l’asile dans environ 80 pays en 2015-2016.

– 100 000 enfants non accompagnés ont été appréhendés à la frontière entre les États-Unis et le Mexique en 2015-2016.

-170 000 enfants non accompagnés ont demandé l’asile en Europe en 2015-2016.

-Les enfants non accompagnés et séparés représentaient 92 % du total des enfants arrivés en Italie par la mer en 2016 et au cours des premiers mois de 2017.

-Les enfants représentent approximativement 28 % des victimes de traite dans le monde

-L’Afrique subsaharienne et l’Amérique centrale et les Caraïbes présentent les proportions les plus élevées d’enfants parmi les victimes de traite identifiées, avec 64 % et 62 %, respectivement.

-Jusqu’à 20 % des passeurs sont liés à des réseaux de traite des personne

À l’approche du sommet du G7 en Italie, l’UNICEF appelle les gouvernements à adopter son plan d’action en six points pour assurer la protection et le bien-être des enfants réfugiés et migrants.  

« Ces enfants ont besoin que, dans le monde entier, les gouvernements s’engagent véritablement à assurer leur sécurité au cours de leur périple », affirme Justin Forsyth. « Les dirigeants qui vont se réunir la semaine prochaine dans le cadre du G7 doivent prendre la tête de cette initiative en étant les premiers à s’engager à respecter les six points de ce plan d’action. »

Le plan d’action de l’UNICEF

1 Protéger les enfants réfugiés et migrants, en particulier les enfants non accompagnés, de l’exploitation et de la violence

2  Mettre fin à la détention des enfants migrants ou demandant le statut de réfugié en proposant d’autres solutions pratiques

3 Préserver l’intégrité des familles – le meilleur moyen de protéger les enfants et de leur donner un statut juridique

4 Permettre à tous les enfants réfugiés et migrants de continuer à apprendre et leur donner accès aux services de santé et à d’autres services de qualité

5 Insister pour que des mesures soient prises afin de combattre les causes sous-jacentes des mouvements massifs de réfugiés et de migrants

6 Promouvoir des mesures de lutte contre la xénophobie, la discrimination et la marginalisation dans les pays de transit et de destination.

L’UNICEF appelle également les citoyens à manifester leur solidarité envers les enfants déracinés par la guerre, la violence et la pauvreté en soutenant ce plan d’action en six points, notamment en partageant sur les réseaux sociaux les messages autour du hashtag #achildisachild. 

Manifeste de l’UNICEF pour les enfants réfugiés et migrants

17/5/17 Grèce: suspicion d’abus sexuels de travailleurs humanitaires sur des réfugiés

Des travailleurs humanitaires actifs dans l’aide aux réfugiés en Grèce sont suspectés d’avoir abusé sexuellement des personnes qu’ils étaient censés soutenir, selon une déclaration de la Commission européenne diffusée dans la soirée mardi.

La déclaration ne fait pas mention de l’association à laquelle appartiennent les agresseurs présumés. La Commission européenne a « identifié des allégations potentiellement sérieuses liées à un des projets humanitaires mis en oeuvre par un partenaire en Grèce », d’après la déclaration attribuée au commissaire européen à l’Aide humanitaire, Christos Stylianides. « Une allégation porte sur un cas d’exploitation sexuelle potentielle de bénéficiaires par des membres du personnel du partenaire. Une autre allégation concerne une potentielle corruption financière par ces membres du personnel », poursuit la communication.

La Commission européenne affirme que les victimes vont recevoir de l’aide aussitôt que possible et que les autorités grecques ont été mises au courant. Une enquête européenne va être « immédiatement » menée, via l’office de la lutte anti-fraude de l’UE, OLAF. Les subsides attribués à cette organisation seront suspendus en attendant le verdict de l’investigation.

http://www.info-grece.com/actualite/2017/05/17/grece-suspicion-d-abus-sexuels-de-travailleurs-humanitaires-sur-des-refugies

17/5 Réfugiés : Bruxelles menace la Hongrie et la Pologne : Lassée des mises en garde sans effet, la Commission européenne a menacé mardi de lancer des procédures d’infraction contre la Hongrie et la Pologne si elles refusaient toujours d’ici juin d’accueillir des demandeurs d’asile depuis l’Italie et la Grèce.

« C’est le dernier avertissement », a lancé Dimitris Avramopoulos, le commissaire aux Migrations, en présentant un bilan d’étape sur le plan de « relocalisation » adopté en 2015 pour venir en aide à Rome et Athènes, en première ligne face à la crise migratoire.

La menace avait déjà été agitée, mais sans calendrier précis. « Si rien n’est fait avant notre prochain rapport en juin, la Commission n’hésitera pas à utiliser ses pouvoirs en vertu des traités et à ouvrir des procédures d’infraction », a cette fois averti M. Avramopoulos lors d’une conférence de presse au Parlement européen à Strasbourg.

Ces procédures peuvent aboutir à une saisine de la Cour de justice de l’UE (CJUE) et le cas échéant à de lourdes sanctions financières.

« Je n’ai pas peur de ces annonces tonitruantes de la Commission », a aussitôt répondu Beata Szydlo, la chef du gouvernement conservateur nationaliste polonais, déjà dans le collimateur de Bruxelles pour sa réforme controversée de la justice constitutionnelle.

« Nous ne serons pas d’accord pour qu’on impose à la Pologne ou à tout autre pays de l’UE des quotas obligatoires » de migrants, a-t-elle ajouté.

La Hongrie n’a pas été en reste face à « la menace » du commissaire Avramopoulos: « Bruxelles ferait mieux de se concentrer sur la protection des frontières plutôt que de disséminer les conséquences de ses propres erreurs », a lancé le gouvernement de Budapest dans un communiqué.

Face à l’afflux massif de demandeurs d’asile sur les côtes italiennes et grecques, où sont arrivés plus d’un million de migrants en 2015, les pays de l’UE avaient adopté en septembre 2015 un plan de répartition de 160.000 personnes en deux ans vers le reste de l’Union.

Mais ce plan dit de « relocalisation », censé incarner la solidarité européenne, a surtout illustré les divisions entre États membres, qui ne l’ont appliqué qu’au ralenti, voire pas du tout pour certains.

La Hongrie et la Slovaquie ont même intenté une action en justice pour le contester.

Au 16 mai, seulement 18.418 demandeurs d’asile ont ainsi été répartis (dont 5.711 depuis l’Italie et 12.707 depuis la Grèce), bien loin des objectifs initiaux.

– « Obligation juridique » –

« J’appelle la Pologne et la Hongrie, qui n’ont pas encore relocalisé la moindre personne, à commencer à le faire immédiatement », a insisté M. Avramopoulos.

Selon la Commission, ils sont avec l’Autriche « les seuls États membres à ne pas avoir encore » accueilli le moindre demandeur d’asile en application du plan de 2015, manquant ainsi « à leur obligation juridique ».

L’Autriche, qui avait demandé une exemption temporaire à ce plan, « s’est toutefois formellement engagée à relocaliser 50 personnes depuis l’Italie, une décision saluée par la Commission », qui l’appelle aussi « à commencer à le faire pour la Grèce ».

L’exécutif européen a également pointé du doigt mardi la République tchèque qui n’a pas contribué depuis « près d’un an ».

D’autres pays, comme l’Espagne, la Belgique, la Croatie, l’Allemagne, la Roumanie, la Slovaquie et la France, devraient eux « accroître leurs engagements mensuels » d’accueil selon la Commission.

Outre les réticences des États membres, le plan de répartition de demandeurs d’asile a également souffert de critères d’éligibilité restrictifs en termes de nationalité, les demandeurs concernés devant avoir la quasi-certitude d’obtenir l’asile après leur transfert. C’est le cas des Syriens et des Érythréens, mais les Irakiens ont quant à eux été exclus des « relocalisations ».

A l’heure actuelle, selon la Commission, il y a en Grèce 12.400 personnes éligibles parmi les dizaines de milliers de migrants présents dans le pays.

En Italie, « outre les 2.500 candidats à une relocalisation enregistrés jusqu’à présent, 700 personnes devraient être enregistrées prochainement, de même que plus de 1.100 Érythréens arrivés en Italie en 2017 ».

Quoi qu’il en soit, l’objectif initial de 160.000 relocalisations est donc devenu inatteignable.

Et de fait, 54.000 places (sur le total initial) ont déjà été rendues disponibles pour des « réinstallations » de Syriens directement depuis la Turquie, dans le cadre du pacte migratoire scellé en mars 2016 avec Ankara.

http://www.lepetitjournal.com/international/france-monde/actualite/280134-refugies-bruxelles-menace-la-hongrie-et-la-pologne

9/5/17 Grèce: 15 ONG dénoncent une nouvelle atteinte au droit d’asile  AFP

Quinze ONG, dont Amnesty et Human Rights Watch, ont dénoncé mardi une nouvelle atteinte au droit d’asile par la Grèce et l’UE, après la décision d’Athènes de limiter l’accès aux rapatriements subventionnés offerts aux migrants.

Dans un communiqué commun, ces ONG appellent le gouvernement grec à « revenir immédiatement sur cette mesure », mise en place en avril en concertation avec la Commission européenne.

La nouvelle règle exclut de l’accès aux rapatriements volontaires et subventionnés organisés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) les personnes ayant fait appel d’un rejet de leur demande d’asile en première instance.

Selon les ONG, cela « compromet le droit à une juste procédure d’asile » et constitue « le dernier d’une série de pas pris pour rendre plus difficile l’accès à l’asile en Europe ».

Le gouvernement grec avait justifié cette limitation, qui s’applique aux arrivants sur les îles grecques après mars 2016, en invoquant « l’engorgement des services d’asile » par des demandes émanant en fait de migrants économiques tentant de retarder leur renvoi prévu en Turquie par le pacte Ankara-UE.

Les intéressés ont cinq jours pour se décider, précisent les ONG, parmi lesquelles figurent aussi notamment Oxfam, Save the Children et l’International Rescue Committee.
Les programmes de l’OIM en Grèce offrent aux migrants des retours encadrés dans leurs pays, assortis d’une allocation de 500 à 1.000 euros pour faciliter leur réintégration.

Près de 7.000 personnes ont recouru à cette option depuis la fermeture de la route des Balkans fin février-début mars 2016 et l’entrée en vigueur le 20 mars 2016 du pacte UE-Turquie, dénoncé par le monde humanitaire comme une remise en cause du droit d’asile.

Les limitations ont été mises en place après une modification des flux vers les îles grecques, où les réfugiés sont devenus minoritaires par rapport aux personnes considérées comme des migrants économiques (notamment Pakistanais et Maghrébins).

https://www.lorientlejour.com/article/1050833/grece-15-ong-denoncent-une-nouvelle-atteinte-au-droit-dasile.html

13/5/17 Grèce: dans les camps, la vie « à l’arrêt » des réfugiés afghans  : A 13 ans, Farahnaz désespère d’imaginer « comment commencer une nouvelle vie ». Une gageure quand on habite comme elle dans le camp grec de Malakassa, vivotant avec près de 700 compatriotes afghans dans l’attente d’un asile incertain.
Perdue en contrebas de collines à 40 km au nord d’Athènes, cette installation s’insère entre l’autoroute et une base militaire, à un kilomètre d’un petit village.
Ce n’est que depuis cette semaine que Farahnaz s’y rend à l’école, pour des cours réservés aux enfants du camp dans l’après-midi, qui étaient censés avoir commencé à l’automne dernier.
Si elle s’en félicite, cela n’empêche pas cette jeune Afghane, visage doux et rond cerclé d’un foulard, de « s’ennuyer beaucoup ».
Elle aurait pourtant besoin de dérivatifs pour surmonter sa fuite depuis Mazar-è-Charif, après que « les talibans » ont tué ses grands-parents. « Je n’aime pas ma mémoire », souffle cette adolescente trop mûre pour son âge, qui souffre aussi de voir ses parents « toujours tristes ».
Avec 15 mois de camp derrière lui, Asef Faizi, qui a fui Hérat à 23 ans, tente lui de lutter contre l’inertie avec un projet de documentaire soutenu par une ONG.
Mais pour la plupart des résidents, surtout les jeunes célibataires, « la vie est à l’arrêt », faute d’assurance quant à ce que l’avenir leur réserve, et de « soutien pour la langue, la culture, l’adaptation à la société » grecques, déplore ce graphiste et informaticien de 24 ans.
– ‘Pas humains’ –
Le sort est commun aux quelques dizaines de milliers d’Afghans que la fermeture des frontières a confinés en Grèce, à charge pour le pays de leur accorder, ou non, un asile qui n’a rien de systématique.
Non « relocalisables » en Europe, contrairement notamment aux Syriens, ils ne sont pas non plus prioritaires pour être relogés dans le tissu urbain.
« C’est comme si nous n’étions pas humains », s’afflige Hamayun Hashimi, à l’avant-bras couturé. Un souvenir, parmi d’autres, des violences que ni sa gueule d’ange ni ses 21 ans ne lui ont épargné depuis son départ de Kaboul.
La population de Malakassa compte beaucoup d’exilés classés « vulnérables », victimes de torture, malades ou membres de minorités menacées, indique la directrice du camp, Eleni Mantzourakis.
Pour eux, l’intégration en Grèce apparait comme la seule option, malgré un chômage à plus de 23%.
Car si « tout le monde voudrait bouger, continuer sa route », l’étau se resserre. Asef cite ainsi la violence des passages illégaux – « cela peut vous coûter la vie » – et la détermination affichée par l’Allemagne à expulser sur Kaboul.
Mais l?État grec ne répond pas, estiment Nikos Xarhakos, d’un comité local de soutien, ou Anna Oikonomopoulou, du centre grec Diotima de soutien aux femmes.
– ‘Village afghan’ –
« Il n’y a même pas dans le camp d’affiche +do et don’t+ pour recenser les règles, et ce n’est pas faute de l’avoir demandé », soupire Mme Oikonomopoulou, qui s’émeut de l’ignorance où les arrivants sont laissés en matière de « codes sociaux » à acquérir et maîtriser.
En six mois, Diotima a fait évacuer d’urgence quatre femmes du camp pour des violences conjugales. Deux sont revenues.
« En Grèce même, la violence domestique a explosé avec la crise économique, alors imaginez ces familles dont tout l’équilibre a été rompu », relève Mme Oikonomopoulou.
Pour cette psychologue, le camp est devenu « une sorte de village afghan, avec le qu’en dira-t-on, le contrôle de la communauté ». Difficile alors, surtout pour les femmes, de « s’ouvrir à une société nouvelle ».
Faranhnaz confirme que les mères ou ses compagnes « ne se sentent pas vraiment en sécurité ».
La situation s’est pourtant améliorée depuis l’automne, quand des préfabriqués sommairement équipés mais garantissant une certaine intimité ont remplacé tentes et toilettes communes. Le camp est propre, bien tenu.
Un « confort » qui ferait rêver à Hellenikon, un autre camp pour près d’un millier d’Afghans dans la banlieue d’Athènes. Eux vivent près de la ville, comme le souhaiterait Asef, mais leur sort n’en est pas pour autant enviable.
Dénonçant des conditions de vie « épouvantables et dangereuses », notamment pour la population féminine, Amnesty International a appelé le mois dernier à sa fermeture, un nouvel appel du monde humanitaire pour que la Grèce passe à un accueil inscrit dans la durée.

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/grece-dans-les-camps-la-vie-a-l-arret-des-refugies-afghans-13-05-2017-6945189.php

Sur les réfugiés semaine 15

11/4/17 A Chios, les camps de réfugiés sont au bord de l’implosion : Nous sommes dans l’un des deux camps de réfugiés installé sur l‘île grecque de Chios. Le camp de Souda accueille environ 800 migrants. La majorité vient de Syrie, les autres d’Afrique du Nord, d’Afghanistan ou d’Iran. Tous ont traversé la mer Egée depuis la région turque de Cesme, de l’autre côté de la rive.

Recrudescence des arrivées à Chios

Depuis l’accord conclu entre l’Union européenne et la Turquie, le nombre de migrants débarquant a Chios a reculé d’environ 25 %. Mais les chiffres de l’ONU montrent une recrudescence des arrivées ces derniers mois : 270 en février, plus de 800 en mars. Des chiffres qui inquiètent la population locale, dont le maire de Chios, Emmanouil Vournos : “C’est peut-être lié aux bonnes conditions météos ou à des raisons politiques. Mais ça ne m’intéresse pas de connaître les causes. Je constate les faits et c’est très dur pour les habitants de l‘île comme pour les réfugiés. Je ne veux pas me plaindre ou faire des reproches à la Turquie. La Turquie est un État indépendant, qui agit comme il l’entend. Et nous, dans l’Union européenne, nous devrions avoir notre propre politique.”

Les incidents dans les camps se multiplient

Les deux camps de réfugiés de Chios sont pleins à craquer. Les conditions de vie y sont très difficiles pour les migrants, contraints d’attendre des mois avant d’obtenir une réponse à leur demande d’asile. Dans ce contexte, les incidents se multiplient. Les migrants expriment leur ras-le-bol et leur frustration. “La nourriture n’est pas bonne, ce que l’on boit n’est pas bon. Et les hôpitaux sont délabrés”, dit un jeune.

On nous montre la vidéo d’un réfugié syrien qui s’est immolé par le feu ici à Chios quelques jours plus tôt.

“C’est un lieu très dangereux”, dit un Syrien.

“J’ai pris trois coups de couteau : un dans la poitrine, un dans le dos, un dans la jambe. Trois coups de couteau ! Je suis resté quinze jours à l’hôpital. Les gens de l’ONU ne sont même pas venus me voir”, explique Majid, âgé de 25 ans. Originaire du Soudan, il est arrivé à Chios il y a trois mois. Sa famille est toujours en Turquie. Elle a tenté à plusieurs reprises la traversée mais a été interceptée par la police turque à Cesme, à seulement huit kilomètres de Chios.

“Chaque jour, nous essayons d’intercepter des migrants”

Ici, les autorités turques disent veiller au grain afin d’empêcher les traversées clandestines, comme l’explique le maire de Cesme Muhittin Dalgic : “Malheureusement, les gens parviennent à s‘échapper d’ici. Mais nous faisons notre possible pour empêcher que cela arrive, grâce à nos forces de sécurité et nos garde-côtes. Chaque jour, nous essayons d’intercepter des migrants avant qu’ils ne soient en mer.”

De notre correspondante, Senada Sokollu : “Les dirigeants politiques turcs ont déjà menacé de déchirer l’accord sur les migrants et même d’envoyer jusqu‘à 15.000 réfugiés par mois en Europe.
Les réfugiés et aussi les autorités grecques ici à Chios se plaignent des conditions de vie dans les camps où les ressources sont particulièrement limitées.”

http://fr.euronews.com/2017/04/11/a-chios-les-camps-de-refugies-sont-au-bord-de-l-implosion

11/4/17 Réfugiés : selon Kathimerini, de mars 2016 à aujourd’hui 30 000 réfugiés sont arrivés en Grèce, seuls 944 ont été renvoyés vers la Turquie alors que seulement 1 300 demandes d’asile ont connu une issue favorable.

11/4/17 Berlin suspend les renvois de migrants vers la Hongrie  http://www.liberation.fr/planete/2017/04/11/berlin-suspend-les-renvois-de-migrants-vers-la-hongrie_1561981

Sur les réfugiés semaine 14

3/4/17 Le cri de détresse des réfugiés de Moria ( Lesbos) : Des réfugiés ont improvisé une manifestation de Moria au camp de Kara Tépé ce matin pour protester contre leur détention dans ce camp. Les manifestants, pour la plupart des jeunes hommes africains, ont « surpris » la police en descendant à pied de Moria au camp de Kara Tepe, en utilisant les anciens chemins, puis ont fermé pendant environ une heure, la route principale, soulevant des pancartes improvisées et en criant des slogans rythmés comme «Moria No Good» d, «Liberté » , « Arrêtez les déportations », « ouvrir les frontières », « Nous ne sommes pas des esclaves » et « flics racistes » Puis ils se retirèrent paisiblement, mais il était évident que beaucoup d’entre eux ont dépassé leurs limites après ne voir aucune perspective de transit en Europe. https://youtu.be/tHHlEPyaSzw

31/3/17 AFP Grèce : asile incertain ou renvoi aidé, les migrants devront choisir :  La Grèce va limiter l’accès aux rapatriements subventionnés offerts aux migrants, afin de lutter contre le recours « abusif » de certains aux procédures d’asile, a-t-on appris vendredi auprès du ministère à la Politique migratoire.

Les nouvelles règles, qui doivent être adoptées « ces prochains jours » doivent exclure de l’accès aux rapatriements volontaires les migrants ayant fait appel d’un rejet de leur demande d’asile en première instance, a précisé une source du ministère.

Ces programmes, gérés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), offrent aux migrants des retours encadrés dans leurs pays, assortis d’une allocation de 500 euros pour faciliter leur réintégration.

Près de 7.000 personnes ont recouru à cette option depuis la fermeture de la route des Balkans fin février-début mars 2016 et l’entrée en vigueur le 20 mars 2016 du pacte UE-Turquie visant au renvoi vers la Turquie des nouveaux arrivés en Grèce, selon le responsable de l’OIM en Grèce, Daniel Esdrass.

Les autorités grecques, en coopération avec la Commission européenne, qui finance ces programmes, avaient déjà décidé cet automne de les ouvrir aux migrants économiques normalement soumis à l’accord UE-Turquie, et bloqués sur les îles d’entrée en Grèce.

Près de mille d’entre eux ont ainsi été rapatriés, au lieu d’être renvoyés en Turquie, a précisé M. Esdrass, avec une allocation de retour de 1.000 euros au lieu de 500.

Mais selon le ministère, des milliers de migrants économiques continuent d’épuiser toutes les procédures d’asile pour retarder, voire éviter, leurs renvois.

« Cela engorge le système d’asile », qui croule actuellement sous 57.000 demandes à traiter, « surcharge les îles et encourage le trafic migratoire », beaucoup des migrants déboutés en première instance disparaissant dans la nature avant l’issue de leurs appels, a souligné la même source.

Le tour de vis grec coïncide aussi avec une modification des flux vers les îles, les réfugiés y étant devenus minoritaires par rapport aux personnes considérées comme des migrants économiques (notamment Pakistanais et Maghrébins), constatent tant le ministère que l’OIM.

L’avis de l’OIM n’a pas sollicité sur ces limitations, les programmes de rapatriements volontaires relevant uniquement du bon vouloir et de la compétence des États acceptant de les mettre en place, a relevé M. Esdrass.

http://www.lalibre.be/actu/international/grece-asile-incertain-ou-renvoi-aide-les-migrants-devront-choisir-58de3a78cd70eeb6172dce66

30/3/17 AFP Grèce : Un réfugié syrien tente de s’immoler par le feu : Un réfugié syrien a été grièvement brûlé en tentant de s’immoler par le feu jeudi sur l’île de Chios, où sont bloqués des milliers d’exilés en vertu du pacte migratoire UE-Turquie, a indiqué l’agence de presse grecque Ana.

L’homme, qui porte des brûlures sur 90% du corps, devait être transféré dans la soirée dans un hôpital d’Athènes, a précisé l’Ana.

Selon l’agence, il a tenté de s’immoler pour protester contre son maintien à Chios dans l’attente de l’examen de sa demande d’asile. Il a été sauvé par un policier, lui-même hospitalisé pour des brûlures à Chios.

Un correspondant de la BBC en Grèce a posté sur Twitter une vidéo présentée comme prise lors du drame.

Les images montrent un jeune homme tenant un bidon et s’adressant à des résidents d’un camp de réfugiés, puis prendre feu à l’approche d’un policier venu le maîtriser, déclenchant cris de panique et pleurs parmi les témoins.

Selon le site «Chios refugee info», qui publie également la vidéo, l’incident est arrivé après qu’«un policier, évidemment non formé, est tombé sur le Syrien et tous les deux sont tombés sur un mur et le feu a commencé».

Le Syrien, qui ne pouvait pas supporter les conditions déplorables du camp, «souhaitait parler à quelqu’un, puis la police est arrivée et l’incident est survenu», a témoigné sur ce site un autre réfugié.

Par ailleurs, en début de semaine, un autre réfugié syrien avait lui été retrouvé pendu sur le port du Pirée, près d’Athènes. La police enquête sur les causes de son décès.

Les ONG ne cessent de mettre en garde contre le désespoir gagnant les dizaines de milliers de réfugiés et migrants bloqués en Grèce, qu’ils soient dans l’attente d’une relocalisation en Europe pour ceux arrivés avant le pacte UE-Turquie, ou rassemblés sur les îles et en principe voués au renvoi en Turquie.

Pour éviter cette option, la plupart de ces derniers ont déposé des demandes d’asile en Grèce, dont l’examen prend de longs mois, les services étant débordés.

Sur les réfugiés semaine 13

26/3/17 Mouzalas à ‘Spiegel’: ‘Nous ne pouvons pas accueillir un seul réfugié supplémentaire : Le ministre de la Politique de Migration, Yannis Mouzalas, a exhorté les pays de l’Union européenne à ne pas rétablir le règlement de Dublin qui autorise le retour des demandeurs d’asile dans le premier pays de l’UE où ils sont entrés.
« Nous pourrions accueillir un très petit groupe tout au plus, comme un symbole que nous ne rejetons pas complètement le Règlement de Dublin. En ce moment, nous avons épuisé nos capacités. Sur les 32 000 réfugiés convenus, seuls 10 000 ont été déplacés dans d’autres pays membres. Notre position est très claire: nous ne pouvons accueillir un seul réfugié supplémentaire. Je plaide pour le bon sens de l’Europe « , a-t-il déclaré au magazine allemand Der Spiegel dans une interview publiée dimanche.
Mouzalas a dit que la Grèce est déjà lourdement chargée par les 60.000 réfugiés vivant sur son territoire, un nombre qui, en proportion de la population, est comparable à celui de l’Allemagne.
« Il serait erroné de grever encore plus la Grèce avec le rétablissement du Règlement de Dublin. Nous avons réussi à gérer la situation avec le logement des réfugiés dans le continent et nous sommes en train de résoudre les problèmes sur les îles. La pression de la Turquie sur la question des réfugiés ne diminue pas non plus « , a-t-il déclaré.
Interrogé par le magazine s’il rejette catégoriquement le règlement de Dublin, il a déclaré: «Oui, nous ne sommes pas en mesure de mettre en œuvre le Règlement de Dublin. Je veux que les Allemands comprennent que cela n’a rien à voir avec des raisons politiques ou idéologiques ou que nous n’apprécions pas vraiment l’aide de l’Allemagne. C’est simplement que la Grèce est incapable de faire face à l’arrivée d’autres réfugiés. Nous avons réussi à nous tenir debout. Ne nous faites pas trébucher.
Concernant l’accord UE-Turquie, le ministre a déclaré qu’il est « complexe » et qu’il reste des zones grises, mais « l’accord est un succès parce que les flux de réfugiés ont été fortement limités, même sans clôtures. Après l’accord, seulement 60 réfugiés arrivent tous les jours.  »
Mouzalas a également déclaré qu’il considérait « naturel » d’avoir des retards dans le retour des réfugiés syriens en Turquie parce que la Grèce essaie de mettre en œuvre le droit international « dans chaque cas individuel ».
Il a également déclaré que pour aider à décongestionner les îles, la Grèce a demandé l’autorisation de l’UE de transférer quelques réfugiés dans des camps fermés sur le continent, mais n’a pas encore reçu de réponse.

Par ailleurs, 777 nouveaux réfugiés sont arrivés sur les îles grecques du 16 au 22 mars, et le ministère de la politique migratoire a annoncé le recrutement pour un an de 71 personnes au service grec de l’asile, des psychologues, informaticiens et interprètes (Ta Néa).

Ces derniers jours plusieurs embarcations ont chaviré au large des côtes turques et grecques …avec un terrible bilan de morts et de disparus… Et la police grecque fait aussi état de passages terrestres plus nombreux, plusieurs centaines par mois actuellement, avec des camions aux frontières turques et bulgares.

28/3/17  http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/03/28/97001-20170328FILWWW00157-hongrie-la-detention-des-migrants-commence.php

Un an après l’accord UE-Turquie

 HarekAct Déclaration : Un an après l’accord UE-Turquie  22/3/17

Aujourd’hui, c’est le premier anniversaire de la signature de la déclaration UE-Turquie, communément appelée accord UE-Turquie, qui vise à empêcher l’arrivée des demandeurs d’asile et des migrants dans l’UE. Il a été signé le 18 mars 2016 en réponse au «long été de migration» 1 en 2015, lorsque des milliers de personnes ont fait usage de leur droit à la liberté de mouvement et traversé la Turquie vers la Grèce afin de poursuivre leur chemin vers l’Europe. L’accord vise à réduire le nombre de migrants et de réfugiés arrivant en Europe en échange de certaines promesses faites à la Turquie: des voyages sans visa pour les citoyens turcs, une aide financière pour l’accueil des migrants déportés et des pourparlers accélérés.

Depuis le début, l’accord a été utilisé comme un outil politique par les politiciens européens et turcs pour les affaires nationales et internationales de même. Juste cette semaine, les autorités turques ont publiquement menacé l’UE de mettre un terme à la mise en œuvre de l’accord en raison de la crise diplomatique avec les Pays-Bas et d’autres États qui ont interdit les politiciens turcs tenant des rassemblements politiques dans leurs pays. Malgré ces faux pas, les dirigeants européens sont fiers de présenter cette honteuse opération comme un succès politique. En outre, afin de renforcer davantage les frontières et d’empêcher les personnes d’accéder à l’asile en Europe, elles incitent d’autres pays à signer des accords de réadmission avec de nouveaux partenaires et à reproduire l’accord dans d’autres pays.3 En bref, les cascades d’externalisation sont construites!

Comme nous l’avons dit dans de nombreux cas 4 , cet accord constitue une violation des droits fondamentaux de l’homme et a des conséquences dévastatrices 5. En marge du régime migratoire européen, des milliers de migrants et de réfugiés sont laissés dans les limbes alors que nous assistons à une prolifération de troubles mentaux et physiques problèmes de santé. Non seulement en Turquie, mais aussi sur les îles grecques et la Grèce continentale, beaucoup sont bloqués tout en étant exposés à des abus et des violations des droits dans de très mauvaises conditions.

Nous nous opposons à l’accord UE-Turquie et aux plans pour le reproduire dans d’autres pays, comme la Libye, le Soudan et le Niger. Nous condamnons cet accord honteux qui détruit des vies humaines et finira par avoir un impact négatif important non seulement sur les migrants et les réfugiés, mais sur toute l’humanité.

https://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://moving-europe.org/&prev=search

Équipe éditoriale de HarekAct

Les références

  1. Http://bordermonitoring.eu/ungarn/2015/09/of-hope-fr/
  2. Http://harekact.bordermonitoring.eu/2017/03/16/erdogan-threatens-to-scrap-eu-turkey-migrant-deal/
  3. Http://harekact.bordermonitoring.eu/2017/02/14/eu-human-rights-cost-of-refugee-deal-with-turkey-too-high-to-be-replicated-elsewhere/
  4. Http://harekact.bordermonitoring.eu/2017/03/14/un-year-after-the-eu-turkey-deal-new-msf-report/
  5. Http://harekact.bordermonitoring.eu/2017/03/17/report-eu-turkey-deal-makes-seeking-refuge-in-europe-mission-impossible-for-most-vulnerab/

Grèce : parole d’un exilé en grève de la faim

par passeursdhospitalites

Venus de Grèce, la lettre d’un exilé qui avait entamé une grève de la faim pour s’opposer à son expulsion vers la Turquie, et le récit qui l’accompagne et en donne le contexte. Aujourd’hui, la demande d’asile de Mohammed A. est en cours d’examen en Grèce.

« Le texte qui suit a été écrit par des personnes ayant participé à une campagne de soutien pour la libération et le droit d’asile pour Mohamed A. alors en grève de la faim pendant sa détention à la préfecture de Lesbos-en Grèce.

La lettre écrite par Mohamed A. sur sa situation, à la suite de ce texte, a été traduite de l’arabe vers le grec, puis en anglais et enfin en français. Il se peut que les traductions successives manquent de rendre tout à fait la teneur de la lettre écrite alors.

Aujourd’hui Mohamed A. a été libéré dans cette prison à ciel ouvert qu’est en train de devenir l’île de Lesbos pour les migrants qui s’y retrouvent bloqué., il est en attente d’une réponse suite à sa troisième demande d’asile. Une situation comme beaucoup d’autres, tandis que la Grèce est en train de devenir une machine de déportation et un réseau de centre de détention où sont emmenés manu militari les migrants arrêtés dans les rafles régulières des squats, du port, et des rues d’Athènes comme des îles frontières.

Texte du 13/01/2017- issu du site musaferat.espivblogs.net

Depuis Octobre 2016, Mohamed A. est en détention administrative dans les bureaux de la police de Lesbos et risque la déportation, sa demande d’asile ayant été rejeté. Il a commencé une grève de la faim depuis le 13/12/2016, pour contester sa déportation et le refus de son droit d’asile.

Son état de santé se détériorant progressivement depuis ces derniers jours, il a été transféré à l’hôpital de Mytilène Vostaneio le 10/01/2017, où les médecins ont affirmé la nécessité d’une hospitalisation. Il retourna chercher ses affaires au centre de rétention avec la garantie des policiers qu’il serait ensuite reconduit à l’hôpital. Pourtant il y resta détenu, la police lui indiqua qu’il serait emmené à l’hôpital le matin suivant. Le jour suivant, à son arrivée à l’hôpital, ils obtinrent son consentement à ne pas être hospitalisé en lui faisant miroiter qu’ils s’occuperaient de son cas et qu’il serait transférè à Athènes dans les jours prochains. Le jeudi 12/1, le commissaire de police annonça à Mohamed la décision de son renvoi vers la Turquie, selon les lois infâmes des accords entre l’Europe et la Turquie.

Grâce à la pression des avocats et de personnes solidaires, Mohamed fut de nouveau hospitalisé. Face à la gravité de son état psychique et physique, des médecins imposèrent son hospitalisation au vu des symptômes évidents de fatigue (vertiges, syncopes, troubles de la vue) ; et il lui a été administré des solutés salés. Son hospitalisation permit l’annulation de l’ordre de déportation, ce qui ne fut pas le cas pour les dix autres migrants déportés ce matin du vendredi 13 janvier.

Depuis Mohammed A. est toujours hospitalisé, pendant que la police, manifestement déçue de l’annulation de la procédure, essaye de toutes les manières possibles de faire pression sur les médecins afin qu’ils signent une décharge, qui permettrait de le déporter. En même temps, contre les règles en vigueur de l’hôpital, la police a interdit l’entrée de la chambre de Mohamed aux personnes venues le soutenir.

La situation actuelle- par ces faits, la tentative de déportation d’un migrant au 32eme jour d’une grève de la faim – est sans précédent, au vu du risque vital engagé. De cette manière, l’État et ceux qui le servent font avancer encore d’un pas le totalitarisme existant . Ce sont ces mêmes fonctionnaires qui tiennent en otage un enfant de 6 ans pour nourrir leur revanche contre ses parents *; L’État qui interdit des événements dans les universités publiques; l’État qui torture des milliers de migrants dans les centres de détention tous les jours, jusqu’à leur déportation finale. Cet état qui s’ennorgueille de sa capacité à décider de la vie et la mort de ceux qui ne rentre pas dans le rang, de ceux qui sont vus comme un « surplus », de ceux qui résistent.

Nous exprimons notre solidarité avec Mohamed contre cette violence quotidienne de ségrégation, de racisme et d’exploitation; Nous exprimons notre solidarité avec les centaines de migrants déjà déportés; notre solidarité avec ceux qui combattront avec nous contre la dévalorisation de la vie.

Solidarité avec le gréviste de la faim Mohamed A.

Réponse favorable immédiate à ses revendications

Arrêt de toutes les déportations

* référence au chantage effectué contre les membres de lutte révolutionnaire actuellement en détention, par la menace sur leur enfant. A 6 ans, il est surnommé par certains médias « le plus jeune prisonnier politique du monde », il a été détenu au siège de la police antiterroriste d’Athènes puis a été confiné dans une aile pour enfants d’un hôpital psychiatrique. le 8 janvier il fut finalement confié à sa grand mère suite aux mouvements de protestations et à la gréve de la faim et de la soif du groupe Lutte révolutionnaire. Cette garde est provisoire et doit être confirmé d’ici six mois

Lettre du gréviste de la faim Mohamed A. le 3/01/2017

Le corps tout entier perd ses capacités quand le cœur se fait silencieux dans la cage thoracique. La douleur domine le cœur mais l’esprit véritable tient dans le fait de ne pas lâcher…

Battements de cœur de douleur dans la cage d’une prison

Ne vous souciez pas de ce que vous détenez aujourd’hui car demain vous pourriez avoir tout perdu. Un jour, vous pourriez vous trouver à ma place, peut être serez-vous alors celui qui arrive dans mon pays. Quand ce jour viendra, je vous traiterai mieux que cela ! Ne surestimez pas votre pouvoir aujourd’hui, car demain c’est peut être moi qui ferai un don du sang pour vous lorsque vous vous retrouverez à l’hôpital…La générosité tient dans la manière de faire…

Pensez-vous que je serai inculpé pour avoir affirmé la nécessité d’une justice et tout ce que je ressens pour les personnes qui souffrent autour de moi ? S’il est vrai que se retrouve coupable quiconque a parlé de justice, défendu de plus faibles, combattu l’injustice et dit NON , alors j’accepte la sentence. Je mourrai honnête, courageux et intègre, à dire la vérité, plutôt que de vivre une vie sans honneur ni dignité, comme un hypocrite. Même si je possédais la moitié des trésors de ce monde, cela ne vaudrait pas grand chose parce que ces choses s’achètent avec de l’argent. Voici ce que c’est que d’être humain. Ne pas juger ni sur la couleur ni sur la religion. Nous sommes tous à égalité ici. Si je dois être puni pour être humain, voici l’enjeu de la torture : Une vie sans honneur, décence, justice. Une vie où les lâches règnent. Oh mon dieu, voila la sanction de la conscience…

J’ai plein de forces et je ne vous imposerai pas de me respecter car à ce moment précis ma force est la peur. Je tente ici de ne pas user de cette force. Je voudrais comprendre de quoi vous êtes fait sans que cela ne m’influence. Parce que je suis comme l’or : même si vous le fondez, il ne se mélange pas. Je ne changerai pas. Vous ne pourrez pas m’affaiblir. Même si vous ne me traitez pas mieux, je n’entrerai pas en conflit avec vous, je ne deviendrai pas comme vous. Je resterai comme je suis et personne ne m’empêchera de parler de justice.

Ici, dans cette société beaucoup de gens savent de quoi je parle, car ils sont sensibles, ils peuvent comprendre les autres. Ils connaissent la valeur de la vérité. Ils connaissent la joie d’aimer peu importe les religions. Comme il est beau de vivre dans une société sans mensonges ni haine, et qui ne désire que l’amour et la paix.

Je défendrai la justice et l’égalité et je combattrai l’injustice. Je soutiendrai ceux qui sont maltraités, j’éprouverai la souffrance des autres même si cela doit me coûter mes propres mensonges. Non à une vie sans égalité !

Je serai la plume qui crache l’encre de la justice pour que ceux souffrant d’injustice sortent vainqueur et que celle-ci soit abolie.

Questions :

Où sont ceux qui disent défendre les droits de l’homme ? Ces mots ne veulent- ils rien dire ? Cherchez vous une réponse à cela ? Désolé , il n y en a pas.

Ceci n’est pas toute l’histoire. Ceci était juste une introduction. 22 jours sans manger, je suis à bout de force. Je voudrais vous parler du racisme et de l’éthique de certains peuples. Je voudrais vous dire ce qui s’est passé en Egypte. Vous parler de tellement de choses… »

 

Sur les réfugiés semaine 12

21/3/17 Augmentation subite de réfugiés en Grèce Thibaut Madelin

Les autorités grecques s’inquiètent d’une hausse subite d’arrivée de demandeurs d’asile. Entre vendredi et lundi matin, 443 personnes ont rejoint les îles grecques. Durant les premières semaines de mars, 35 réfugiés arrivaient chaque jour en moyenne des côtes turques. Athènes explique cette hausse par le temps clément, mais n’exclut pas que la Turquie, en conflit avec l’Union européenne, desserre le contrôle de ses frontières. Lundi, Angela Merkel a menacé d’interdire aux responsables turcs de participer à des réunions électorales après que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, l’eut accusé personnellement de recourir « à des pratiques nazies ».

Toutefois,selon les maires des îles concernées, ce ne sont pas ces nouvelles arrivées qui constituent leur plus grand problème mais la nécessité de désencombrer les camps en accélérant l’examen des demandes d’asile.

https://www.lesechos.fr/monde/europe/0211894779885-augmentation-subite-de-refugies-en-grece-2073977.php

Grèce Répression policière squats de réfugiés et migrants

Tsipras attaque à nouveau les squats, cette fois à Athènes ! par Yannis Youlontas 13/3/17

La tension monte à Athènes depuis l’aube, suite à une nouvelle agression du pouvoir contre le mouvement social et les réfugiés.
 
Huit mois après l’attaque surprise et simultanée de trois squats à Thessalonique le 27 juillet 2016*, Tsipras vient de recommencer ce matin à l’aube, mais cette fois au centre de la capitale.
 
C’est à nouveau un squat de réfugiés et de migrants qui a été la victime principale de sa répression policière : le squat « Scholeio » (École) de la rue Alkiviadou (Alcibiade), dans le quartier d’Acharnon, à 500 mètres d’Exarcheia .
Les 126 réfugiés et migrants, pour la plupart des familles syriennes (une cinquantaine d’enfants), ont été malmenés, effrayés et parfois trainés sur le sol dans la rue selon des témoins, avant d’être envoyés au centre d’identification des étrangers de Petrou Ralli. Ils rejoindront par la suite les indignes camps de rétention de l’Attique, pour la plupart conçus à l’initiative des dirigeants de l’Union européenne. Début 2016, Bernard Cazeneuve (alors ministre de l’intérieur) s’était déplacé en personne, accompagné par plusieurs dizaines de techniciens français pour faire ce sale boulot en Attique et dans plusieurs îles dont Lesbos.
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Simultanément, une deuxième attaque a été planifiée, à l’aube également, contre le squat « Villa Zografou », au cœur d’un parc tranquille de l’autre côté du Lycabette, qui était pourtant occupé depuis 2012 et offrait de nombreuses activités gratuites ou à prix libres à tous les habitants du quartier : projections de films, débats, activités sportives et artistiques, jardins partagés… 7 camarades anarchistes et antiautoritaires ont été arrêtés et transférés à la Division générale de la police de l’Attique (GADA) et le parc est bouclé par une armada de CRS (MAT).
Préparée en secret, l’ensemble de l’opération a été coordonnée par le sinistre Nikos Toskas, ministre de l’ordre public, homme de main de Tsipras et ancien général de l’armée à la retraite.
 
Alors que la journée avance, une forte présence policière vient d’être déployée dans plusieurs secteurs du centre d’Athènes, principalement autour d’Acharnon, Exarcheia, Zografou et derrière le parlement.
 
Parmi les premières ripostes du mouvement social, en ce moment même, des rassemblements ont commencé : place Gardenias à Zografou, place Exarcheia, mais aussi dans d’autres villes en solidarité avec les expulsés.
 
Le rassemblement de la place Exarcheia vient maintenant de se déplacer devant le nouveau squat « Gare » situé 74 rue Kalidromiou à Exarcheia. Une grande manif « Pas touche aux occupations » est prévue ce soir à Athènes, à 18 heures locales, au départ de la place Gardenias. Demain, il y aura également une manif à motos et d’autres actions (dont probablement plusieurs mauvaises surprises pour le pouvoir).
 
Une rumeur évoque un risque d’attaque dans les prochains jours au cœur même d’Exarcheia. Des assemblées ont prévu, dès ce soir, de débattre et de s’organiser pour parer à cette éventualité. Une attaque qui ne serait pas sans dommages collatéraux, quand on connait l’énorme capacité de résistance d’Exarcheia, qui plus est à quelques jours de l’arrivée du convoi solidaire** (avec son soutien politique, financier et matériel, et la présence dans le quartier des 57 camarades venus de France, Suisse, Espagne et Belgique).
 
A suivre…
 
Yannis Youlountas
 
* L’attaque des trois squats à Thessalonique le 27 juillet 2016 et les suites :

Sur les réfugiés semaine 11

18/3/17 Un an après la fermeture des frontières des Balkans: la détresse de plus en plus profonde des enfants migrantsUn an après la fermeture des frontières des Balkans et la Déclaration de l’Union européenne et de la Turquie visant à stopper les flux migratoires de masse, les enfants réfugiés et migrants sont plus exposés aux expulsions, à la détention, à l’exploitation et aux privations, a indiqué vendredi l’UNICEF. Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance les menaces et les souffrances des enfants réfugiés et migrants se sont multipliés, et ce magré une diminution importante du nombre total d’enfants déplacés en Europe depuis mars dernier.

La Directrice régionale de l’UNICEF et Coordonnatrice spéciale pour la crise des réfugiés et des migrants en Europe, Afshan Khan, estime que « cela est devenu un cercle vicieux – les enfants fuient la souffrance, et ils finissent par fuir à nouveau, ou risquent la détention de facto, ou font tout simplement l’objet d’une négligence totale. »

Le personnel de l’UNICEF en Grèce signale un profond sentiment de détresse et de frustration parmi les enfants et leurs familles, citant l’exemple d’un enfant âgé de huit ans qui a essayé de s’automutiler.

Malgré l’amélioration récente des conditions de vie, certains enfants non accompagnés vivant dans les refuges souffrent de détresse psychosociale, avec des niveaux élevés d’anxiété, d’agressivité et de violence et démontrent des comportements à haut risque tels que la consommation de drogues et le recours à la prostitution. La guerre, la destruction, la mort d’êtres chers et un voyage dangereux aggravé par les mauvaises conditions de vie dans les camps en la Grèce ou les longues procédures d’enregistrement et d’asile peuvent déclencher des troubles de stress post-traumatique.

« Parfois ça va et parfois ça ne va pas », dit Hawar, un garcon de 14 ans originaire d’Iraq. « Il y a des jours où je suis motivé et d’autres où je suis épuisé émotionnellement. Je me sens pris au piège. Je ne veux voir personne, ne rien voir du camp. Une fois que je sors après un certain temps, je me sens généralement mieux ».

Maroof, un homme originaire d’Afghanistan a déclaré que l’expérience de la traversée de la Méditerranée orientale a eu des effets psychologiques négatifs sur lui, sa femme et ses quatre enfants, et pour lesquels ils n’ont pas reçu de conseil.

« Le comportement de mes enfants a changé depuis leur arrivée ici. Ils ne veulent pas aller à l’école et ils se battent. Aujourd’hui, par exemple, je les ai envoyés à l’école dans le camp et ils ont quitté la classe », a dit Marrof. « Nous ne sommes pas sûrs de quoi que ce soit. Nous sommes prisonniers d’une île et cela cause des problèmes psychologiques. Mon seul bonheur est que nous soyons en vie ».

Un tiers des 3000 réfugiés et migrants arrivés en Grèce en 2017 sont des enfants

L’UNICEF, en collaboration avec le gouvernement grec et les ONG partenaires, privilégie des soins appropriés pour les enfants réfugiés et migrants afin de répondre à leurs besoins psychosociaux et en matière de santé mentale.

Les transferts imminents de réfugiés et migrants vers la Grèce, conformément à la réglementation européenne dite de Dublin, sont susceptibles d’ajouter encore plus de tension à la situation des enfants et une pression supplémentaire sur les services existants.

Au lieu d’endiguer le flot, la fermeture des frontières et la déclaration UE-Turquie, ont conduit les enfants et les familles à prendre les choses en main et à s’engager dans des itinéraires encore plus dangereux et irréguliers avec les contrebandiers, tel que l’UNICEF et ses partenaires l’avaient prévenu il y a un an. Même en 2017, près de 3.000 réfugiés et migrants – avec environ un tiers d’enfants – sont arrivés en Grèce malgré la mise en œuvre complète de la Déclaration UE-Turquie et le strict contrôle des frontières. Beaucoup parviennent à traverser les frontières pour arriver en Bulgarie, dans la partie ouest des Balkans et en Hongrie.

La moitié des 2.100 enfants non accompagnés vivent dans des conditions critiques

Les enfants bloqués en Grèce et dans la partie ouest des Balkans ont déjà perdu près de trois ans de scolarité et se heurtent à plusieurs obstacles tels que la barrière linguistique et des systèmes éducatifs différents et une année de plus sans école. L’UNICEF soutient la stratégie du Ministère de l’éducation visant à intégrer les enfants réfugiés et les enfants migrants dans les écoles grecques. Cependant, seuls 2.500 enfants sur les 15.000 en âge d’être scolarisés bénéficient à ce jour du programme national en langue grecque.

Malgré des efforts considérables de la part du gouvernement grec et des partenaires, près de la moitié des 2.100 enfants non accompagnés vivaient encore dans des conditions inférieures à la normale au début du mois de mars. Parmi eux, près de 200 enfants non accompagnés résidaient dans des installations dont les mouvements sont limités : 178 dans les centres d’accueil et d’identification des îles et 16 « en garde préventive » dans des cellules de la police.

http://www.iloubnan.info/societe/94421/Un-an-apres-la-fermeture-des-frontieres-des-Balkans:-la-detresse-de-plus-en-plus-profonde-des-enfants-migrants

18 mars 2017 Réfugiés : la Grèce en première ligne

Il y a un an, Ankara et l’Union Européenne signaient un accord qui prévoyait de renvoyer en Turquie tout nouveau réfugié débarqué sur les côtes européennes. Aujourd’hui, la Grèce subit, quasiment seule, le poids de cet accord. La rédaction d’ARTE Reportage s’est installée à Thessalonique pour une émission spéciale. En quatre reportages, nos journalistes font le point sur la situation. Au programme : « Thessalonique, ville ouverte », « Migrants, de l’impasse à l’offensive juridique », « Chios, une île sous pression » et « Tilos, île solidaire ».

http://info.arte.tv/fr/refugies-la-grece-en-premiere-ligne

16/3/17 La santé mentale des migrants parqués en Grèce se détériore – ONG : Automutilations, tentatives de suicide et usage de drogue se multiplient dans les rangs des réfugiés et migrants parqués dans les camps grecs, selon les rapports d’ONG.

Ces rapports ont été publiés jeudi à quelques jours du premier anniversaire de l’accord sur les migrants conclu entre la Turquie et l’Union européenne.

« Parmi les évolutions les plus choquantes et les plus scandaleuses, figure la hausse des tentatives de suicide et des actes d’automutilation qui touchent des enfants d’à peine neuf ans », dit le rapport de l’ONG Save the Children.

Un garçon de 12 ans a filmé sa tentative de suicide après avoir assisté à celles d’autres réfugiés et migrants.

« Le personnel de Save the Children a vu des enfants choisir de se droguer afin de surmonter l’interminable souffrance à laquelle ils font face », dit l’ONG.

Entré en vigueur le 20 mars 2016, l’accord conclu entre Européens et Turcs permet d’expulser vers la Turquie les réfugiés entrés en Grèce sans autorisation à moins que leurs demande d’asile soit acceptée par les autorités d’Athènes.

La lenteur des procédures a bloqué 14.000 demandeurs d’asile sur cinq îles grecques qui sont censées ne pas en accueillir plus de 7.000.

Pour les autorités européennes, cet accord est un succès puisqu’il a permis de réduire les entrées de migrants et de réfugiés sur le territoire européen.

« Ce que les responsables de l’UE oublient de mentionner, ce sont les conséquences dévastatrices de cette stratégie sur les vies et la santé de milliers de réfugiés, de demandeurs d’asile et de migrants bloqués sur les îles grecques et dans les Balkans, particulièrement en Grèce et en Serbie, où ils vivent dans l’incertitude », déplore Médecins sans Frontières.

« Ces derniers mois, nos psychologues (…) ont constaté une aggravation de l’état de santé des patients, dont la plupart expliquent que les mauvaises conditions de vie et le risque d’être renvoyés en Turquie constituent la cause ou un facteur aggravant de leurs problèmes psychologiques », dit encore MSF.

Dans un camp de tentes dressées sur l’île de Chios, des centaines de demandeurs d’asile attendent depuis des mois sans rien savoir de leur avenir. « Pourquoi m’empêche-t-on de partir ? Combien de temps il va encore falloir que j’attende ? », demande Jafar, un Pakistanais de 18 ans arrivé en Grèce il y a un an. (Karolina Tagaris, avec Alkis Konstantinidis à Chios, Nicolas Delame pour le service français, édité par Gilles Trequesser)

https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/La-sante-mentale-des-migrants-parques-en-Grece-se-deteriore-ONG–24055865/

15/3 Migrants : la politique du premier ministre hongrois Orban condamnée par la CEDH Par Blaise Gauquelin (Vienne, correspondant Le monde)

Selon la Cour européenne des droits de l’homme, Budapest a violé le droit à la liberté et à la sûreté de deux demandeurs d’asile refoulés. La CEDH rappelle l’obligation positive des États à garantir l’effectivité des droits de l’Homme et apprécie l’opportunité et la validité de la loi Migrants : la politique du premier ministre hongrois Orban condamnée par la CEDH

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/03/14/migrants-la-politique-du-president-hongrois-orban-condamnee-par-la-cedh_5094386_3214.html?xtmc=cedh&xtcr=1

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