18/3/17 Un an après la fermeture des frontières des Balkans: la détresse de plus en plus profonde des enfants migrants : Un an après la fermeture des frontières des Balkans et la Déclaration de l’Union européenne et de la Turquie visant à stopper les flux migratoires de masse, les enfants réfugiés et migrants sont plus exposés aux expulsions, à la détention, à l’exploitation et aux privations, a indiqué vendredi l’UNICEF. Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance les menaces et les souffrances des enfants réfugiés et migrants se sont multipliés, et ce magré une diminution importante du nombre total d’enfants déplacés en Europe depuis mars dernier.
La Directrice régionale de l’UNICEF et Coordonnatrice spéciale pour la crise des réfugiés et des migrants en Europe, Afshan Khan, estime que « cela est devenu un cercle vicieux – les enfants fuient la souffrance, et ils finissent par fuir à nouveau, ou risquent la détention de facto, ou font tout simplement l’objet d’une négligence totale. »
Le personnel de l’UNICEF en Grèce signale un profond sentiment de détresse et de frustration parmi les enfants et leurs familles, citant l’exemple d’un enfant âgé de huit ans qui a essayé de s’automutiler.
Malgré l’amélioration récente des conditions de vie, certains enfants non accompagnés vivant dans les refuges souffrent de détresse psychosociale, avec des niveaux élevés d’anxiété, d’agressivité et de violence et démontrent des comportements à haut risque tels que la consommation de drogues et le recours à la prostitution. La guerre, la destruction, la mort d’êtres chers et un voyage dangereux aggravé par les mauvaises conditions de vie dans les camps en la Grèce ou les longues procédures d’enregistrement et d’asile peuvent déclencher des troubles de stress post-traumatique.
« Parfois ça va et parfois ça ne va pas », dit Hawar, un garcon de 14 ans originaire d’Iraq. « Il y a des jours où je suis motivé et d’autres où je suis épuisé émotionnellement. Je me sens pris au piège. Je ne veux voir personne, ne rien voir du camp. Une fois que je sors après un certain temps, je me sens généralement mieux ».
Maroof, un homme originaire d’Afghanistan a déclaré que l’expérience de la traversée de la Méditerranée orientale a eu des effets psychologiques négatifs sur lui, sa femme et ses quatre enfants, et pour lesquels ils n’ont pas reçu de conseil.
« Le comportement de mes enfants a changé depuis leur arrivée ici. Ils ne veulent pas aller à l’école et ils se battent. Aujourd’hui, par exemple, je les ai envoyés à l’école dans le camp et ils ont quitté la classe », a dit Marrof. « Nous ne sommes pas sûrs de quoi que ce soit. Nous sommes prisonniers d’une île et cela cause des problèmes psychologiques. Mon seul bonheur est que nous soyons en vie ».
Un tiers des 3000 réfugiés et migrants arrivés en Grèce en 2017 sont des enfants
L’UNICEF, en collaboration avec le gouvernement grec et les ONG partenaires, privilégie des soins appropriés pour les enfants réfugiés et migrants afin de répondre à leurs besoins psychosociaux et en matière de santé mentale.
Les transferts imminents de réfugiés et migrants vers la Grèce, conformément à la réglementation européenne dite de Dublin, sont susceptibles d’ajouter encore plus de tension à la situation des enfants et une pression supplémentaire sur les services existants.
Au lieu d’endiguer le flot, la fermeture des frontières et la déclaration UE-Turquie, ont conduit les enfants et les familles à prendre les choses en main et à s’engager dans des itinéraires encore plus dangereux et irréguliers avec les contrebandiers, tel que l’UNICEF et ses partenaires l’avaient prévenu il y a un an. Même en 2017, près de 3.000 réfugiés et migrants – avec environ un tiers d’enfants – sont arrivés en Grèce malgré la mise en œuvre complète de la Déclaration UE-Turquie et le strict contrôle des frontières. Beaucoup parviennent à traverser les frontières pour arriver en Bulgarie, dans la partie ouest des Balkans et en Hongrie.
La moitié des 2.100 enfants non accompagnés vivent dans des conditions critiques
Les enfants bloqués en Grèce et dans la partie ouest des Balkans ont déjà perdu près de trois ans de scolarité et se heurtent à plusieurs obstacles tels que la barrière linguistique et des systèmes éducatifs différents et une année de plus sans école. L’UNICEF soutient la stratégie du Ministère de l’éducation visant à intégrer les enfants réfugiés et les enfants migrants dans les écoles grecques. Cependant, seuls 2.500 enfants sur les 15.000 en âge d’être scolarisés bénéficient à ce jour du programme national en langue grecque.
Malgré des efforts considérables de la part du gouvernement grec et des partenaires, près de la moitié des 2.100 enfants non accompagnés vivaient encore dans des conditions inférieures à la normale au début du mois de mars. Parmi eux, près de 200 enfants non accompagnés résidaient dans des installations dont les mouvements sont limités : 178 dans les centres d’accueil et d’identification des îles et 16 « en garde préventive » dans des cellules de la police.
http://www.iloubnan.info/societe/94421/Un-an-apres-la-fermeture-des-frontieres-des-Balkans:-la-detresse-de-plus-en-plus-profonde-des-enfants-migrants
18 mars 2017 Réfugiés : la Grèce en première ligne
Il y a un an, Ankara et l’Union Européenne signaient un accord qui prévoyait de renvoyer en Turquie tout nouveau réfugié débarqué sur les côtes européennes. Aujourd’hui, la Grèce subit, quasiment seule, le poids de cet accord. La rédaction d’ARTE Reportage s’est installée à Thessalonique pour une émission spéciale. En quatre reportages, nos journalistes font le point sur la situation. Au programme : « Thessalonique, ville ouverte », « Migrants, de l’impasse à l’offensive juridique », « Chios, une île sous pression » et « Tilos, île solidaire ».
http://info.arte.tv/fr/refugies-la-grece-en-premiere-ligne
16/3/17 La santé mentale des migrants parqués en Grèce se détériore – ONG : Automutilations, tentatives de suicide et usage de drogue se multiplient dans les rangs des réfugiés et migrants parqués dans les camps grecs, selon les rapports d’ONG.
Ces rapports ont été publiés jeudi à quelques jours du premier anniversaire de l’accord sur les migrants conclu entre la Turquie et l’Union européenne.
« Parmi les évolutions les plus choquantes et les plus scandaleuses, figure la hausse des tentatives de suicide et des actes d’automutilation qui touchent des enfants d’à peine neuf ans », dit le rapport de l’ONG Save the Children.
Un garçon de 12 ans a filmé sa tentative de suicide après avoir assisté à celles d’autres réfugiés et migrants.
« Le personnel de Save the Children a vu des enfants choisir de se droguer afin de surmonter l’interminable souffrance à laquelle ils font face », dit l’ONG.
Entré en vigueur le 20 mars 2016, l’accord conclu entre Européens et Turcs permet d’expulser vers la Turquie les réfugiés entrés en Grèce sans autorisation à moins que leurs demande d’asile soit acceptée par les autorités d’Athènes.
La lenteur des procédures a bloqué 14.000 demandeurs d’asile sur cinq îles grecques qui sont censées ne pas en accueillir plus de 7.000.
Pour les autorités européennes, cet accord est un succès puisqu’il a permis de réduire les entrées de migrants et de réfugiés sur le territoire européen.
« Ce que les responsables de l’UE oublient de mentionner, ce sont les conséquences dévastatrices de cette stratégie sur les vies et la santé de milliers de réfugiés, de demandeurs d’asile et de migrants bloqués sur les îles grecques et dans les Balkans, particulièrement en Grèce et en Serbie, où ils vivent dans l’incertitude », déplore Médecins sans Frontières.
« Ces derniers mois, nos psychologues (…) ont constaté une aggravation de l’état de santé des patients, dont la plupart expliquent que les mauvaises conditions de vie et le risque d’être renvoyés en Turquie constituent la cause ou un facteur aggravant de leurs problèmes psychologiques », dit encore MSF.
Dans un camp de tentes dressées sur l’île de Chios, des centaines de demandeurs d’asile attendent depuis des mois sans rien savoir de leur avenir. « Pourquoi m’empêche-t-on de partir ? Combien de temps il va encore falloir que j’attende ? », demande Jafar, un Pakistanais de 18 ans arrivé en Grèce il y a un an. (Karolina Tagaris, avec Alkis Konstantinidis à Chios, Nicolas Delame pour le service français, édité par Gilles Trequesser)
https://www.zonebourse.com/actualite-bourse/La-sante-mentale-des-migrants-parques-en-Grece-se-deteriore-ONG–24055865/
15/3 Migrants : la politique du premier ministre hongrois Orban condamnée par la CEDH Par Blaise Gauquelin (Vienne, correspondant Le monde)
Selon la Cour européenne des droits de l’homme, Budapest a violé le droit à la liberté et à la sûreté de deux demandeurs d’asile refoulés. La CEDH rappelle l’obligation positive des États à garantir l’effectivité des droits de l’Homme et apprécie l’opportunité et la validité de la loi Migrants : la politique du premier ministre hongrois Orban condamnée par la CEDH