Un article de Renaud Vivien du CADTM publié le 13 juillet 2016 http://www.cadtm.org/Comment-remettre-en-cause-le
Un article de Renaud Vivien du CADTM publié le 13 juillet 2016 http://www.cadtm.org/Comment-remettre-en-cause-le
6 juillet 2016
Lire aussi Bernard Cassen, « Le legs britannique à l’Europe », Le Monde diplomatique, juillet 2016.La perte de l’Albanie avait déjà été douloureusement vécue par le discours raisonné du néolibéralisme, heureusement il restait la Corée du Nord. L’espoir renaît pour de bon : il y a maintenant aussi le Royaume-Uni. Certes qui ne mesure pas encore tout à fait sa responsabilité historique : incarner le pire pour nous convaincre de continuer à désirer le meilleur. Mais ne devrait pas tarder à prendre conscience de son devenir-juche (1). On lui annonce une vague d’hyperinflation, puisque la livre est déjà « aux tréfonds » — peu importe qu’elle soit encore, contre l’euro, très au-dessus de son niveau ne serait-ce que de 2011 ; peu importe également que l’Islande qui n’a aucune base industrielle et a vu en 2008 sa monnaie dévaluée de 70 % n’ait connu qu’une inflation de 12 % les deux premières années, ramenée à 5 % dès la troisième (1,6 % l’an dernier). On lui annonce surtout la quasi-cessation de ses exportations puisque, brouillard ou pas, le Royaume-Uni « est isolé », et que (c’est connu également) tout pays n’appartenant pas à l’Union européenne (UE) devient aussitôt royaume-ermite.
Lire aussi Corinne Gobin, « Les faussaires de l’Europe sociale », Le Monde diplomatique, octobre 2005.Et voilà l’impossible équation en laquelle ce système est maintenant enfermé : enrayer ce qui va le détruire ne passe plus que par se nier lui-même, et se maintenir lui-même le condamne à alimenter ce qui va le détruire. De fait, ceux qui ont accaparé les moyens de changer quoi que ce soit, et proclament leur détermination à tout changer, persistent en réalité dans le désir de ne rien changer. C’est que les horizons temporels se sont considérablement raccourcis et que le temps encore passé au manche, tant que les contradictions peuvent être repoussées devant soi, est toujours bon à prendre. Dans l’intervalle, il ne manque pas d’éditorialistes décérébrés pour assurer la pantomime du « tout changer » mais dans la version Lampedusa du pauvre : ne rien changer pour que rien ne change…
Lire aussi Niels Kadritzke, « Grande braderie en Grèce », Le Monde diplomatique, juillet 2016.N’apprenant décidément rien des leçons de l’histoire, même quand elles sont récentes, l’alter-européisme rechute lourdement dans l’hypothèse implicite qui a déjà fait la déconfiture de Tspiras : « l’Europe est finalement un club de démocraties, et on peut toujours s’entendre entre bonnes volontés démocrates ». C’est n’avoir toujours pas compris que la démocratie et le néolibéralisme, spécialement dans la variante ordolibérale allemande (6), n’ont rien à voir. C’est refuser, après pourtant trois décennies de grand spectacle, d’acter que le néolibéralisme est fondamentalement une entreprise de « dé-démocratisation » (Wendy Brown), de neutralisation de l’encombrant démos, et qu’il peut même, comme l’atteste avec éclat le gouvernement Hollande-Valls, se montrer parfaitement compatible avec les formes d’un autoritarisme bien trempé. Dans l’hypothèse (déjà fantaisiste) où il se trouverait mis en minorité, le noyau dur libéral n’en tirerait vraisemblablement pas la conclusion que la démocratie, qui est la loi de la majorité, a parlé. Il prendrait ses cliques et ses claques pour laisser les « communistes » à leurs affaires et s’en irait reconsolider la « fin de l’histoire » de son côté.
15 juillet MANIFESTATION DE SOUTIEN AUX RÉFUGIÉS:
Environ 300 personnes ont manifesté d’ Omonia vers les bureaux du Parlement et de l’UE. Les participants étaient du syndicat ADEDY, de l’Unité Populaire, collectifs de solidarité et de nombreux réfugiés. Les slogans étaient pour l’ouverture des frontières et un changement dans la politique des réfugiés. Ils demandent:
· Arrêter les interventions impérialistes et créer des routes sécurisées pour les réfugiés
· La création de structures d’accueil ouvertes avec l’utilisation de bâtiments publics et le recrutement de personnel dans les services sociaux, accélérer les procédures de demande d’asile et de légalisation, couvrir les besoins temporaires de logement et de nourriture.
· La suppression de l’accord entre l’UE et la Turquie, les expulsions et les déportations.

14 juillet No Border Camp : Plusieurs journaux (Kathimerini, Avghi, Ta Nea) font état de la manifestation « No Border Camp » qui sera organisée du 14 au 24 juillet 2016 à l’université de Thessalonique. Des centaines de personnes venant de Grèce et de l’étranger camperont du 14 au 24 juillet dans les espaces ouverts de l’université en signe de solidarité avec les réfugiés et migrants, et pour protester contre la fermeture des frontières. N’ayant pas été informé en amont de ce rassemblement ni de l’identité des personnes qui sont à l’origine de cette initiative, le rectorat de l’université a exprimé de vives inquiétudes sur l’éventualité d’incidents, de dégâts matériels ou de problèmes d’hygiène. Il a ainsi demandé une surveillance renforcée de la police ainsi que la collaboration des collectivités locales et des ministères compétents pour assurer l’adoption de mesures de sécurité adaptées.
13 juillet L’entrepôt en pierre du Port du Pirée a été évacué aujourd’hui par la force .
Les réfugiés n’ont pas tous eu le temps de prendre affaires,papiers et argent. Les témoignages évoquent des méthodes d’évacuation violentes et dangereuses, en particulier pour les nombreux enfants en bas âge.
Après Idomeni, Polykastro et les autres campements proches de la frontière macédonienne, les autorités grecques ont évacué et détruit le campement du Pirée, à côté d’Athènes
Vous pouvez télécharger le rapport de Catholic Relief Services ici.
La procédure d’asile en Grèce reste, elle, largement inaccessible, comme en témoigne ce rapport du Forum Grec des Réfugiés (en anglais).
Vous pouvez télécharger le rapport du Forum Grec des Réfugiés ici.
13 juillet Quatre migrants morts dans une nouvelle tragédie en mer (ANA-MPA)
13 juillet Grèce: regain de tensions sur les îles qui accueillent les réfugiés
http://www.rfi.fr/europe/20160711-grece-migrants-regain-tensions-iles-accueillent-refugies
Réaction de la presse suite à la décision de la Cour d’Appel d’Athènes de reporter le procès sur le scandale de corruption « Siemens »
14/7/16 La presse (Avghi, Le Journal des Rédacteurs, Ethnos) fait état de l’intervention personnelle dans l’affaire Siemens du PM, M. Tsipras, qui prend désormais la question « en main ». Sur instruction du PM grec, le ministre de la justice, M. Paraskevopoulos, se rendra aujourd’hui chez la procureure de la Cour suprême pour demander que l’examen judiciaire de l’affaire Siemens soit traité en priorité. De son côté, la procureure de la Cour Suprême, Mme Dimitriou a ordonné l’ouverture d’une enquête disciplinaire urgente sur les raisons qui ont conduit au report sine die du procès «Siemens» (cf. revue d’hier). Des sources gouvernementales reprochent à la ND et au PASOK ainsi qu’à des hauts cadres de la Justice de tenter intentionnellement de bloquer l’enquête. Le SE aux AE, M. Amanatidis, qui a déposé hier auprès de la Cour Suprême toute la correspondance officielle liée à la traduction des documents du dossier « Siemens », a assuré que « sous le gouvernement de SYRIZA aucune affaire ne sera prescrite ».
La presse (Avghi, Ethnos, Ta Nea, Le Journal des Rédacteurs) souligne par ailleurs qu’une autre affaire liée aux caisses noires de Siemens risque d’être reportée sine die. Il s’agit du procès de l’ancien ministre des transports du PASOK, M. Tassos Mandelis, sur les pots de vins reçus dans le cadre de l’affaire Siemens. Le procès, qui avait débuté en novembre 2013 avait été interrompu en raison de la grève des avocats et reporté à septembre prochain du fait de la maladie du président du tribunal, décédé depuis. Un nouveau procès va donc devoir être ouvert, la direction du tribunal n’ayant pas prévu de nommer un remplaçant, comme la loi l’y autorise pourtant. Le ministre de la défense et partenaire gouvernemental, M. Kammenos, laisse entendre dans un message sur son compte twitter que les « mêmes milieux » qui bloquent l’affaire Siemens se cacheraient derrière le report du procès de Mandelis. Kathimerini souligne que l’affaire Siemens dessine les contours d’une vive confrontation entre le gouvernement, l’opposition et la justice. Pour sa part Ta Nea parle de « climat lourd » et de « crise » au sein de la justice.
13/7/16 La presse (Ethnos, Kathimerini, Avghi, Ta Nea, Le Journal des Rédacteurs) fait état de la décision hier de la Cour d’Appel d’Athènes de reporter sine die le procès sur le scandale de corruption « Siemens » en conséquence de l’absence de documents nécessaires, notamment la traduction en allemand de l’ensemble du dossier. Ethnos note que l’enquête sur le plus grand scandale de corruption risque de se terminer par un « fiasco ». Le journal parle de « guerre » déclarée entre la justice et le ministère grec des AE qui se rejettent la responsabilité. La justice reproche au MAE d’avoir accusé du retard dans la traduction des documents nécessaires. De son côté, le service des traductions du MAE qualifie dans un communiqué de “fausses” et de “nonfondées” ces informations. En tous cas, cette évolution porte un coup à la crédibilité de la justice grecque, puisque après tant d’années d’enquête, l’affaire risque d’être prescrite. Les délits concernant la convention principale entre l’OTE et Siemens (8002/1997) seront prescrits en raison de l’expiration du délai de 20 ans en 2017. Ironisant, Ta Nea parle de « procès perdu dans la traduction », tandis que Le Journal des Rédacteurs titre sur l’« Odeur fétide de la corruption ». Plusieurs journaux (Ethnos, Kathimerini, Avghi) font état du vif mécontentement du Palais Maximos. Des sources gouvernementales reprochent aux membres de « l’ancien système politique » ainsi qu’à des hauts cadres de la Justice de tenter intentionnellement de bloquer l’enquête et soulignent que les responsables seront identifiés afin de rendre des comptes pour ce « crime continu » au détriment du peuple grec. De son côté la ND rejette la responsabilité sur le gouvernement en soulignant « la nécessité de faire toute la lumière sur cette affaire qui empoisonne depuis maintenant de nombreuses années la vie politique grecque ». Pour sa part La Rivière souligne dans un communiqué : « la prescription ‘‘pour des raisons techniques’’ de l’un des plus grands scandales depuis le retour de la démocratie en Grèce doit être évitée à tout prix. Son éventuelle prescription constituera un scandale plus grand encore que le scandale économique lui-même » (Ethnos).
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Ce document a été élaboré en commun par les membres du réseau Lexit. Il a été rédigé et validé collectivement avant le référendum sur le Brexit et n’avait aucune intention d’influencer le vote populaire de quelque manière.
Avec le marché unique et le Traité de Maastricht, l’intégration européenne s’est constituée comme un projet néolibéral de long terme. Le « pacte de stabilité et de croissance », les libertés du marché unique et l’Union monétaire ont établi un cadre qui a nourri les politiques d’austérité, le démantèlement des droits sociaux et de la protection sociale, et imposé la privatisation à tous les Etats-membres.
Contrairement à l’idée d’une Union européenne comme espace neutre, les événements qui ont suivi la Grande Récession de 2007-2009 ont montré que le projet d’intégration européenne était défini par la nature régressive de ses traités, et par une radicaliation sans précédent de son caractère néolibéral. Des relations hiérarchiques inégales entre le centre et la périphérie ont été longtemps un trait caractéristique de l’intégration européenne, mais qui, après la Grande Récession, aura culminé dans la domination de l’Allemagne sur les orientations des politiques économiques. Les développements réglementaires qui ont accompagné l’installation de l’eurozone et les mesures prises en réponse à la crise de l’euro, sous la forme de l’imposition de règles toujours plus strictes et de structures de gouvernance toujours plus illégitimes, ont approfondi l’autoritarisme néolibéral de l’intégration européenne. Il faut donc se rendre à l’idée que ce projet d’intégration est devenu une menace pour la la démocratie et la souveraineté populaire.
L’euro, une monnaie à crises
La crise de l’euro est le produit d’une architecture de l’union monétaire mal pensée dès l’origine, préoccupée seulement d’austérité et de désinflation. Au lieu de conduire à un processus de convergence économique et sociale des Etats-membres, le développement économique réel (en termes de salaires et de productivité) a engendré toujours plus de divergence. L’union monétaire a finalement donné lieu à d’énormes déséquilibres macroéconomiques (creusant notamment les déficits des balances courantes, pas seulement dans la dite « périphérie », mais également en France et en Italie, avec pour contrepartie d’énormes excédents en Allemagne et quelques autres pays). Il s’en est suivi dans un premier temps des flux de capitaux depuis le centre vers la périphérie de la zone, flux à bas taux qui ont nourri des bulles spéculatives financières et immobilières, et qui ont également gonflé l’endettement tant public que privé.
L’un des facteurs importants de ces déséquilibres réside dans l’effort de l’Allemagne de réduire son coût du travail par la restructuration des chaînes de valeurs de ses secteurs exportateurs via le travail bon marché des pays d’Europe de l’Est et une stratégie de dumping salarial, fiscal et social.
Il en a résulté, pour les économies moins bien placées, une très forte pression à « la compétitivité » sur « leurs » secteurs industriels et tertiaires. Le cadre même de l’union monétaire interdisant de recourir à l’ajustement de change, ces économies n’ont plus eu d’autre recours que la « dévaluation interne ». Soit concrètement : le démantèlement de l’Etat social, la privatisation à grande échelle des services publics, le dumping salarial, social et fiscal, les attaques contre la négociation collective, les tentatives de briser les syndicats, le procès et la destruction de la fonction publique.
L’euro, un outil au service du capital financier
Il est important de souligner que rien de cela n’est arrivé par la faute d’un imprévisible défaut de construction de l’eurozone. L’euro fonctionne parfaitement au regard en tout cas des intentions de ses architectes néolibéraux. Il ne travaille pas à quelque forme d’équilibre, de croissance et de plein-emploi. Il œuvre à la destruction des droits sociaux, des systèmes de sécurité sociale, des secteurs publics, de la taxation des profits, et impose le sauvetage public des banques privées.
Et voilà comment l’euro fonctionne en termes politiques : il entraîne les Etats dans la spirale à la baisse des guerres de compétitivité, où la position de chacun ne peut être « améliorée » que par la mise en place de politiques conduites au détriment de la majorité des populations et au seul bénéfice du capital international. Dans cette spirale à la baisse, salaires, pensions, prestations sociales, emploi et investissement publics sont tous envoyés par le fond.
Comme l’ont clairement montré les événements de Grèce en 2015, la structure de gouvernance de l’eurozone est hermétiquement fermée aux politiques qui expriment démocratiquement le mandat de la majorité de la population si ces politiques contreviennent à l’agenda néolibéral. Lorsque le gouvernement Syriza a tenté de mettre en œuvre son programme, plus encore après le « non » au référendum, il a été défait par la Banque centrale européenne qui l’a forcé au mémorandum.
L’euro, une mauvaise idée qu’on ne sauvera pas
Comme il l’a été montré par d’innombrables auteurs, la zone euro ne satisfait aucun des réquisits d’une aire monétaire fonctionnelle, et il est impossible d’imaginer qu’elle les satisfasse dans quelque avenir. Une telle aire monétaire, avec des structures économiques et des niveaux de productivité très disparates, comme c’est le cas de l’eurozone, nécessiterait pour réduire ses déséquilibres internes des transferts financiers intrazones massifs, que des travaux sérieux estiment à près de 10% du PIB européen, un niveau qui est non seulement inenvisageable politiquement, mais également indésirable en soi : comme tous les précédents de l’eurozone l’ont établi, les pays donateurs useraient de cette position pour prendre la main sur les politiques intérieures des pays receveurs, à l’encontre de toute démocratie. Ces dernières années ont suffisamment montré comment de telles situations ruinent la souveraineté populaire, montent les peuples européens les uns contre les autres, et ouvrent des boulevards aux extrêmes-droites xénophobes.
A la fin des fins, la possibilité d’un Etat fédéral européen démocratique qui ne reconduise pas les relations de domination entre les actuels Etats-membres, appellerait une authentique société civile européenne qui n’existe pas pour l’heure et qu’on ne fera pas advenir par décret.
Lexit, la solution pour combattre le néolibéralisme et restaurer la démocratie
Sur ce fond alarmant de de destruction des droits démocratiques, de démantèlement des Etats providences et de privatisation des communs, les forces d’émancipation en Europe doivent proposer des alternatives opérationnelles crédibles, reposant sur le principe fondamental de la souveraineté populaire, contre l’actuel projet d’intégration néolibérale-autoritaire. C’est pourquoi le Lexit (Left Exit) est notre outil pour reconquérir la démocratie.
L’essor alarmant des extrêmes-droites dans la plupart des pays d’Europe se nourrit entre autres de leur position contre l’Union européenne et son système de gouvernance. Leurs propositions politiques sont des impasses : les forces de la droite anti-euro réclament par exemple davantage de contrôle sur les flux migratoires sans rien remettre en cause de la mobilité des flux de capitaux vers les pays qui pratiquent le dumping salarial compétitif. A les en croire, il suffirait de s’en tenir à l’arrêt de la libre circulation des personnes et à l’abandon de l’euro, qui rendrait les changes aux forces de marché – synthèse de cauchemar qu’on pourrait nommer le «néolibéralisme xénophobe».
Si nous voulons éviter ce scénario, nous devons aller au Lexit : une alternative internationaliste reposant sur les principes de souveraineté populaire, de fraternité, de droits sociaux, de défense des travailleurs et des communs.
La non-viabilité de l’eurozone est désormais un fait établi. Tôt ou tard se présentera la grande alternative de la sortie : par la droite ou par la gauche, chacune évidemment avec des effets très différents pour les différentes classes sociales. Le Lexit est l’option des stratégies d’émancipation et de dépassement de l’intégration néolibérale.
La discussion a déjà commencé et des propositions sont déjà sur la table: nous invitons tous ceux qui partagent ce désir du Lexit à rejoindre nos débats et nos actions.
Premiers signataires
SOLDES D’ÉTÉ EN Grèce… LE PRODUIT PHARE DE LA SAISON : LES MONUMENTS HISTORIQUES !!!!
Les soldes estivales commenceront ce lundi en Grèce… mais pour les biens publics, les forêts, les îles, et 538 sites archéologiques, la grande braderie a déjà commencé!
Dans le cadre du 3 ème mémorandum et au nom de la « réduction de la dette » , l’État grec doit faire 50 000 M d’économie… le HRADF ( TAIPED) qui vient de se transformer en SUPER FONDS avec la création de la «Hellenic Holdings et Property Company SA » a déjà mis en vente des milliers de biens et procède à de nombreuses privatisations ( Ports, aéroports, Trains etc…) .
Aujourd’hui, il s’attaque à la vente de monuments emblématiques qui référent à la mémoire collective . Là, ce n’est plus seulement un simple acte de vente mais un acte contraire à l’ éthique, sans vergogne et totalement conscient du saccage de l’ identité culturelle et de la mémoire historique, qui sont tous sacrifiés sur l’autel de la restructuration nécessaire du système. Il faut avoir perdu toute trace de honte pour permettre que figurent dans les listes de la soit disante « récupération » des propriétés comme le théâtre du Lycabeth . Et pour être plus précis deux monuments sont mis en vente: le théâtre du Lycabeth et le palais Achilleion à Corfou. Le Théâtre du Lycabeth est classé depuis 1998 comme un « monument historique et bâtiment moderne parfaitement intégré dans l’environnement naturel. ». Il est régulièrement utilisé par les festivals où se produisent de grands artistes et de grands événements culturels.
L’Achilleion est un palais néoclassique de style pompéien situé en périphérie du village de Gastouri, sur l’île de Corfou. Depuis 2014 il est classé comme » monument marqué par le Conseil central des monuments modernes » . (voir photos)
On trouve aussi 31 « Xenia » ( Hôtels des années 50’) , dont plusieurs sont classés comme «monuments».
On trouvera l’ensemble du « catalogue » sur le site du HRADF -TAIPED : http://www.hradf.com/en/portfolio

Réunion du collectif Grèce-austérité du 11/07/2016
Présents : Christine, Béatrice, André, Bernard, Max
1) Point sur le projet Caravane
1.1 Retour sur la rencontre du 18 juin entre le comité de Lyon, le collectif de Grenoble , « On VAULX Mieux que ça » . Excusés SECOL, Comité de St Etienne.
1.2 Le communiqué de presse suite à la réunion à Paris des différents collectifs le 25 juin :
» CARAVANE SOLIDAIRE AVEC LA GRECE
Le 25 juin 2016, se sont réunis à Paris les représentants des collectifs français de soutien au peuple grec.
Nous avons avancé dans l’organisation de la caravane de solidarité, décidée le 20 février 2016, avec les dispensaires sociaux solidaires et tous ceux qui résistent à l’austérité imposée au peuple grec.
Nous annonçons dès aujourd’hui
L’organisation d’une quinzaine de la solidarité du 1er au 14 octobre 2016 dans différentes villes de France ( réunions publiques, projections, collectes..)
Une convergence le 15 octobre 2016, à Lyon pour rassembler le matériel notamment médical venu de différentes régions et y organiser une grande initiative publique à Vénissieux.
L’organisation à partir de Lyon d’un convoi en direction notamment de Salonique et d’Athènes.
Nous appelons tous ceux et celles qui veulent participer à ce projet, les organisations, associations, syndicats citoyens, qui veulent soutenir, à nous contacter
Adresse mail : caravane.solidaire.grece@gmail.com
Site : https://solidariteaveclagrececollectifs.wordpress.com/ rubrique caravane. »
1.3 Retour sur la réunion du comité de Lyon du 27 juin
2) Notre implication dans la Caravane
Le collectif au regard des informations obtenues suite à la rencontre de Paris et le projet proposé par Lyon décide de ne pas organiser son propre débat politique le 17 octobre et de participer à la quinzaine de solidarité nationale et la journée du 15 octobre prévue à Vénissieux. A noter que le collectif n’est pas favorable à la présence de partis politiques à la tribune éventuellement à titre privé lors des ateliers ou sur des stands.
Lors de la quinzaine de la solidarité (du 1er au 14 octobre) :
– interventions dans la rue (tracts, parade en vélo, discussions …) pour informer, récolter de nouveau dons et inciter à aller à grande initiative publique à Vénissieux le 15/10
– projection du film de Philippe Menut : « La tourmente grecque II », à voir où cela pourra ce faire (Le Club, la MDA …) avec si possible la présence du réalisateur.
– envoi en Grèce des dons déjà récoltés
– organisation d’une récolte de matériels à acheminer vers Lyon : elle dépendra de volontaires pour la prise en charge l’appel lancé n’a pour le moment rien donné
– à chacun de réfléchir sur les façons d’intervenir lors de cette quinzaine
Le 15 octobre : voir avant avec le collectif de Lyon comment on peut s’impliquer dans l’organisation. La prochaine réunion du collectif lyonnais aura lieu le 8 septembre à 18h30.
3) Projection du film « Je lutte donc je suis » le 1/12 dans le Trièves par l’association Béchamelle. Présence du collectif pour un débat après le film. Rencontre avec l’association à prévoir pour définir les contours du débat.
4) Prochaine réunion du collectif grenoblois
mardi 30 août salle 319 de 17h à 19h (la salle a été retenue au nom d’Attac)
La Commission européenne a lancé la procédure de sanctions contre la politique budgétaire de l’Espagne et du Portugal. Une décision prise sous la menace de l’Allemagne qui est lourde de risques pour l’UE et la zone euro.
Voir l’article de Romaric Godin publié le 7/7/16 sur La tribune
Les eurodéputés ont adopté hier à une large majorité le projet de création d’une agence européenne des garde-côtes et garde-frontières lors de la dernière session plénière avant la pause estivale. Destinée à remplacer l’agence Frontex, elle constitue une réponse de l’UE à la crise des migrants qui se joue encore aujourd’hui en mer Méditerranée et dans les Balkans. La future entité pourra venir en aide à un pays membre dépassé par les flux migratoires à ses frontières, et même prendre l’initiative d’une intervention. L’agence pourrait être opérationnelle dès l’automne.

5 juillet 2015 – 5 juillet 2016
ΟΧΙ ΓΙΑ ΠΑΝΤΑ / NON POUR TOUJOURS
(vidéos, photos, souvenirs…)
Un an.
Un an déjà que nous avons dit « non » massivement, par-delà nos différences, lors d’un référendum qui n’était pas une élection ni un plébiscite, mais une occasion d’exprimer ce que nous avions sur le cœur : un immense ras-le-bol et un profond désir de rupture.

Dans la chaleur du début de l’été 2015, nous luttions chacun à notre façon, avec des utopies différentes en ligne de mire, mais avec un même mot à la bouche, un mot en trois lettres, un mot qui résumait tout : OXI.

NON. Quelles que soient nos idées sur le monde à venir, nous voulions marquer tout ensemble d’une pierre noire notre refus de celui-là. A défaut d’être d’accord sur le capitalisme, l’état ou la démocratie, nous chantions à l’unisson notre refus du libéralisme, de l’austérité et de la « debtocratie » dévastatrice.

Mes compagnons libertaires venaient de saboter plusieurs manifestations pro-commission européenne, notamment lors d’une infiltration retentissante du groupe anarchiste rubicon le 22 juin au Syntagma. Mes camarades d’AK (mouvement anti-autoritaire pour la démocratie directe) avaient fait de même, quelques jours plus tard, en ridiculisant la manif pour le « oui » au référendum en dépliant discrètement une immense banderole « Restons des esclaves ! » au milieu de la foule. Celle-ci l’avait ensuite portée durant de longues minutes sous les caméras du monde entier.

Parallèllement, l’ami Eric Toussaint venait d’éclairer les dessous des cartes, le 17 et le 18 juin, grâce au véritable réquisitoire de sa commission pour la vérité sur la dette grecque, à l’initiative de Zoé Konstantopoulou (une avocate anti-corruption devenue présidente du parlement), malgré l’hostilité de nombreux ministres vendus et aux aguets (comme on allait pouvoir le vérifier dans les semaines à venir, au summum de la trahison).

Une fenêtre venait de s’ouvrir. Tout le monde croisait les doigts. A Exarcheia, des rebelles évoquaient une possible brèche, un premier domino, un début de décolonisation de l’imaginaire social. D’autres étaient très méfiants, mais regardaient d’un œil attentif ce qui se passait. Le monde entier avait les yeux tournés vers la Grèce.

Le téléphone sonnait sans arrêt, les textos s’échangeaient au fil des heures, en marchant, durant les assemblées, ici et là. La montagne de mails était devenue impénétrable, complètement à l’abandon. Angélique Ionatos croisait les doigts avec son sourire tendre et lumineux.

Manu Chao venait de nous envoyer une chanson de soutien, parmi d’innombrables réponses venues de partout, sans oublier des surprises venues de Palestine, de Tunisie, de France, d’Argentine, de Turquie, du Maroc, d’Espagne ou du Mexique. Les soutiens étaient émouvants, le temps suspendu, les nuits chaudes interminables. Le volcan athénien s’était encore réveillé, même si ce n’était pas de la même façon qu’en décembre 2008, juin 2011, octobre 2012 ou décembre 2014.

Pour moi, il n’était pas question de faire la fine bouche, de pinailler sur nos désaccords, de faire dissensus à un tel moment, mais au contraire de pousser dans la même direction, d’informer et de mobiliser nos lecteurs à l’autre bout de l’Europe, de faire de ce moment une fête. La fête du OXI.


Presque tous les soirs, les rues d’Athènes chantaient le refus de la soumission :
https://www.youtube.com/watch?v=WYohztRavxk


A l’instar d’autres heures historiques en Grèce :
https://www.youtube.com/watch?v=L12DXp1ZXS8
Partout, dans les rues, sur les places, dans le métro, la foule hurlait son dégoût à l’égard des journalistes vendus des mass-médias qui vous désinformaient :
https://www.youtube.com/watch?v=o5J6i-FYfCo

Puis, enfin, la victoire est tombée : 61,3% pour le « non », malgré l’immense propagande en Grèce et en Europe, malgré les mensonges, la peur, la manipulation…
https://www.youtube.com/watch?v=tfwGiP2pojE

Pour ma part, en questionnant Zoé Konstantopoulou à l’issu du résultat, j’ai rapidement perçu que les choses seraient difficiles et que les dés étaient probablement jetés au sein du gouvernement. Un coup terrible allait venir.

Ce coup, nous le pressentions depuis longtemps et nous avions même lancé une alerte avec Stathis Kouvélakis dès le 22 juin, notamment en tournant ensemble une petite vidéo à Paris qui s’intitulait : « c’est le moment d’agir », dans laquelle Stathis évoquait le risque imminent d’une capitulation. Eric Toussaint, dès le 16 juin ne me disait pas autre chose à Athènes : « je suis pessimiste, très pessimiste… ».

Au soir de cette fausse victoire du 5 juillet, en accompagnant Zoé à travers la foule, je l’entendais répondre au gens confiants et radieux : « attendez, ne vous emballez pas trop, ce n’est pas fini, nous n’avons encore gagné. » Mais quelques minutes auparavant, en levant son poing gauche à la sortie du parlement, devant la place noire de monde, elle avait elle-même risqué le geste de la victoire. Une fausse victoire. Un mythe de plus.
Zoé allait être chassée du parlement quelques semaines plus tard, comme tous les opposants à la capitulation. Et Manolis Glézos allait dénoncer ouvertement un « gouvernement de collaboration » en tous points « parjure à son mandat ».

Mais quel mandat ? Peut-on véritablement parler de mandat quand il n’a absolument rien d’impératif, quand les élus ne sont pas révocables, quand les participants aux assemblées ne sont que des professionnels de la politique grassement payés et soigneusement cooptés ? Peut-on parler de mandat quand, à l’instar de celui du 5 juillet 2015, les référendums ne sont que consultatifs ?
Où est la démocratie dont se gargarisent les élus dans leurs fauteuils en se prévalant d’une légitimité illusoire ? Où est la justice, quand les tribunaux punissent invariablement les insurgés qui défendent la vie, les conquêtes sociales et le bien commun face au saccage légal des spéculateurs ? Où est la liberté, l’égalité et la fraternité, quand ces trois mots sont réduits à des décorations pour monuments publics, comme autant de diversions pour occulter ce qui se passe à l’intérieur.
Il n’a de liberté que véritable, d’égalité que réelle, de fraternité qu’universelle. Nous n’avons que faire de droits abstraits, nous voulons des faits. Des faits concrets, comme la misère est concrète, le mépris est concret, la violence est concrète.
Le 15 juillet 2015, dix jours après le référendum, le parlement validait l’odieuse décision de Tsipras et de ses conseillers, ouvrant la voie au troisième mémorandum qui allait suivre, le pire que la Grèce ait jamais connu.
Dès lors, la rue redevenait le théâtre d’affrontements violents, après six mois d’interruption devant un spectacle politique sans issue. Mes compagnons anarchistes et camarades anticapitalistes poursuivaient leur lutte, exactement comme par le passé, face aux armes de la police qui répandait à nouveau des tonnes de gaz lacrymogènes dans les rues d’Athènes…

https://www.youtube.com/watch?v=mlvAUXSfbfg
Et, bien sûr, comme à leur habitude, les mass-médias feignaient d’être étonnés de cette légitime défense qualifiée de « violence provoquée par des groupuscules incontrôlés » :
https://www.youtube.com/watch?v=NCzrxybc6eA
Oui, incontrôlés. Bien sûr que nous sommes incontrôlés. Et nous le resterons tant que ce monde autoritaire continuera à détruire nos vies.

Car les vrais casseurs portent des cravates, c’est à cela qu’on les reconnait. Excepté Tsipras pour qui cette absence d’attribut conventionnel se révéla un excellent moyen de faire croire qu’il ne portait pas de laisse. Mais pas besoin de cravate pour porter une laisse, en politique comme partout ailleurs. Il suffit de raisonner à l’intérieur du cadre, en s’imposant des limites, celles qu’on nous a apprises.
Vivre debout, libre et insoumis, c’est d’abord sortir du cadre et avancer au-delà. Ne pas être dans la posture, mais dans l’action. Ne pas décorer sa vie, mais sortir dans le monde. Ne pas seulement s’indigner, mais se révolter. Lutter chacun à sa façon, sans confondre voisins et ennemis. Apprendre de nos différences. Et ne pas oublier que nous sommes parfois notre propre ennemi.
Rejoindre chacun la lutte qui nous convient et ne jamais se contenter d’espérer, d’attendre et de laisser faire les autres.
Car rien n’est fini. Sous les cendres, la braise brûle encore.
https://www.youtube.com/watch?v=brqtYrjqX74
Yannis Youlountas
