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Rappel La tourmente grecque II au club à Grenoble

Dans le cadre de la quinzaine nationale de solidarité avec le peuple grec prévue du 1 au 14 octobre le collectif de Grenoble vous invite à assister à la projection du documentaire 

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La tourmente grecque II 

Chronique d’un coup d’Etat

Le lundi 10 octobre 2016 à 20h15

au cinéma Le club 9 bis rue Phalanstère à Grenoble 

suivie d’un débat avec Philippe Menut, réalisateur 

Deuxième volet de l’enquête sur la situation en Grèce et dans la zone euro

De quoi la « crise » grecque est-elle l’annonciatrice?

Après  six mois de négociations, malgré le « non » massif des Grecs au référendum du 5 juillet 2015, le gouvernement Syriza a cédé aux injonctions des « institutions » de la zone euro, tout en renonçant à toute annulation ou allègement de sa dette. Comment l’expliquer ? En quoi une alternative était-elle possible ?

Par une enquête précise et claire, le documentaire ouvre le débat sur les perspectives politiques et sur les alternatives démocratiques en Grèce et en Europe.

« Je n’ai pas fait un film pour dire ce que je savais ; ce que j’explique, je l’ai compris en tournant le documentaire » (Philippe Menut).

La première version du film, actualisé à deux occasions, avait été projetée et débattue plus de 180 fois en France et à l’étranger.
Les programmations ont été soutenues notamment par Attac, le CADTM, Les Amis du Monde diplomatique, le CAC (collectif pour un audit citoyen de la dette publique), Assemblées citoyennes, Solidarité France Grèce pour la santé, La Ligue des Droits de l’Homme, ACRIMED, Osez Le Féminisme, la CGT, SUD-Solidaires, Parti de Gauche, Ensemble-FdG, PCF,  NPA, EE-les Verts, (liste ouverte).
Le film a également été programmé à Athènes, Madrid, Liège, Namur, Lausanne, Montréal et Berlin.

La caravane solidaire pour la Grèce est en route !

Une des caravanes solidaires du Nord ( les bretons) pour les dispensaires autogérés grecs qui doit arriver pour la journée du 15 octobre à Vénissieux est partie.

Vous pouvez suivre leurs rencontres et impressions au fur et à mesure du parcours sur le site de la coordination. https://solidariteaveclagrececollectifs.wordpress.com/category/carnet-de-voyage/

Vous pouvez suivre également les événements prévus par tous les collectifs  https://solidariteaveclagrececollectifs.wordpress.com/calendrier-devenements/

L’accueil se prépare en Grèce également.accueil-caravane-en-grece

Tsipras, un an après: des promesses à la réalité

Sur Médiapart le 5 Octobre par Amélie Poinssot

Un an après la réélection d’un Syriza débarrassé de son aile gauche, où en est le gouvernement Tsipras ? Mediapart a décidé de reprendre les promesses de campagne de septembre 2015 et de les comparer avec les mesures réellement mises en place par l’exécutif grec.

« Débarrassons-nous du passé, conquérons le lendemain. » Tel était le slogan de Syriza pendant la campagne électorale de septembre 2015. La « coalition de la gauche radicale » (signification de Syriza en grec), qui avait accédé aux plus hautes fonctions de l’État neuf mois plus tôt, sortait d’un été harassant. Après avoir échoué à négocier un accord favorable à Bruxelles et accepté un troisième mémorandum d’austérité en échange de nouveaux prêts européens, le parti d’Alexis Tsipras faisait scission : son aile gauche partait pour former « Unité Populaire ».

Le 20 septembre pourtant, Syriza remportait son pari. Des élections législatives anticipées convoquées par Tsipras afin de clarifier la ligne politique, le donnaient vainqueur du scrutin. Reconduit au poste de premier ministre, il reformait alors une coalition gouvernementale avec la droite des Grecs Indépendants. Et il y a précisément un an, dans son discours de politique générale du 5 octobre 2015, il prenait toute une série d’engagements pour lutter contre le désastre économique et social dans lequel s’est enfoncé le pays.

Depuis, le grand tournant radical est-il arrivé ? Syriza se distingue-t-il encore des partis sociaux-démocrates européens ?

Pour y répondre, Mediapart a décidé de reprendre, point par point, le programme électoral de Syriza et le discours de politique générale de Tsipras. Et de le comparer avec les mesures mises en place par l’exécutif grec.

La restructuration de la dette

« Voulons-nous que ceux qui négocient la dette soient ceux qui toutes ces années ont clamé qu’elle était viable, ou ceux qui ont renvoyé la nécessité de sa réduction aux créanciers ? », écrit Syriza dans un tract électoral de septembre 2015. Dans son discours de politique générale le 5 octobre suivant, Alexis Tsipras promet un « allègement substantiel de la dette » et annonce les propositions qu’il fera aux créanciers : « allongement des maturités, baisse des taux d’intérêt et courte période de grâce ».

Un an plus tard, après d’innombrables annonces, les négociations sur l’allègement de la dette publique (176 % du PIB) sont toujours au point mort. Les deux créanciers de la Grèce, Commission européenne et FMI, défendent des positions contraires : la première, alignée sur l’hostilité de Berlin à un tel scénario, n’y est pas favorable, tandis que le second – moins exposé à la dette grecque – pousse dans le sens d’une restructuration. L’Allemagne bloque d’autant plus qu’elle ne voudra pas avancer sur ce dossier sensible avant les élections législatives prévues outre-Rhin à l’automne 2017. Parallèlement, les finances de la Grèce sont toujours sous l’examen étroit des institutions européennes qui versent les tranches des prêts promis à l’été 2015 en fonction de l’avancée des réformes. Athènes attend ainsi le feu vert de l’Eurogroupe, lundi prochain, pour le décaissement de 2,8 milliards d’euros. Une fois celui-ci réalisé, Alexis Tsipras espère encore ouvrir le chapitre de la dette d’ici à la fin de l’année.

La relance de l’économie

C’est l’un des premiers objectifs annoncés dans le discours de politique générale d’Alexis Tsipras. Le chef de gouvernement propose alors un « renforcement de la technologie et de l’innovation » et se fixe comme priorité d’encourager « les investissements privés ». Il promet pour cela la création d’un « département spécial pour attirer les investissements », chargé d’un plan de développement des investissements, de la création de « marques grecques » et de nouvelles entreprises. Il promet également la fondation d’« une nouvelle banque de développement ».

Rien de tout cela n’est mis en œuvre aujourd’hui. En juin dernier, Alexis Tsipras a dévoilé une « feuille de route », mais depuis, les créanciers ont rendu un avis négatif sur la création d’une nouvelle banque, arguant du fait qu’ils financent déjà les banques grecques. Parallèlement, l’imposition sur les entreprises a été renforcée.

Les droits des travailleurs

« Voulons-nous que ce soit Syriza qui négocie le droit du travail, la protection et les libertés des travailleurs ainsi que les conventions collectives, ou ceux qui ont provoqué le retour à un monde du travail moyenâgeux ? » feint de s’interroger le parti de Tsipras dans son tract électoral de septembre 2015. Dans son discours de politique générale, le premier ministre grec veut, face à « l’échec de la recette néolibérale », introduire un « nouveau modèle » basé sur « le renforcement et la protection du salaire et de l’emploi ». Il promet notamment une « hausse progressive du salaire minimum » et « l’annulation des discriminations visant les jeunes travailleurs ».

Le salaire mensuel minimum est toujours au même niveau (établi dans le mémorandum de 2012) : 586 euros brut ; et 510 euros brut pour les plus jeunes jusqu’à l’âge de 25 ans. Les conventions collectives, remises en cause sous les gouvernements précédents qui les avaient fait passer au second niveau derrière les accords d’entreprise, existent toujours sur le papier. Mais elles n’ont pas de caractère obligatoire : leur application est laissée au libre choix des employeurs.

Pour la première fois, les chaînes privées payent leurs licences

La lutte contre l’exclusion

« Voulons-nous que ce soit la gauche de la société ou la droite des voleurs qui négocie les emprunts rouges [les emprunts non remboursés – ndlr] des maisons convoitées par les banques ? » dit Syriza dans son tract électoral. Dans son discours de politique générale, Tsipras précise qu’il a pour objectif de supprimer le risque de saisie immobilière visant les foyers qui ne parviennent plus à rembourser leur emprunt immobilier.

Le premier ministre promet en outre des abonnements dans les transports pour les personnes handicapées, les familles nombreuses, les chômeurs et les retraités de plus de 65 ans touchant de faibles pensions. Il promet également une couverture santé à tous ceux qui sont sortis du système public d’assurance santé, l’embauche de 1 093 employés et 2 500 médecins et infirmiers, ainsi que l’évaluation du fonctionnement des hôpitaux. En bref, il veut un « nouveau modèle de soins primaires ».

Côté chômage, le premier ministre annonce que des programmes vont être mis sur pied afin d’embaucher 100 000 chômeurs « dans les six mois ». Et 150 000 de plus entre mars 2016 et la fin de l’année.

> Pour l’heure, aucune loi n’a été votée pour interdire la saisie par les banques des habitations principales.

> Des abonnements pour les transports ont été mis en place à Athènes et à Thessalonique pour les chômeurs enregistrés, ainsi que pour les personnes handicapées – grecques et réfugiées – qui ne gagnent pas plus de 23 000 euros par an. En province, ces personnes peuvent bénéficier d’une réduction de 50 % sur les réseaux d’autocar. Les retraités à faibles ressources ne bénéficient pas du dispositif.

> Tout le monde a maintenant accès aux urgences dans les hôpitaux publics, le ticket modérateur de 5 euros mis en place par les gouvernements précédents a été supprimé. Mais le problème de l’accès aux soins reste entier pour tous ceux qui ont besoin d’être hospitalisés ou doivent subir des traitements dans la durée. Les médicaments ne sont pas remboursés.

Manifestation de retraités à Athènes, le 3 octobre 2016, pendant le dépôt du projet de budget 2017 © Reuters

> Les embauches promises dans le secteur de la santé n’ont pas été effectuées. Le gouvernement a réitéré en ce début de semaine sa volonté d’embaucher du personnel et annonce le recrutement de 4 000 médecins et infirmiers d’ici au mois de janvier.

> Le projet de budget 2017 déposé lundi au parlement prévoit une allocation de solidarité destinée à 270 000 ménages démunis. Montant total : 760 millions d’euros. Parallèlement, ce projet envisage de nouvelles coupes dans les pensions de retraite complémentaire ainsi qu’une réduction de l’EKAS – une allocation pour les retraités les plus modestes –, tandis qu’une première « réforme » des retraites a déjà été votée en mai, après des mois de négociations avec les créanciers : d’ici à 2022, l’âge légal de départ à la retraite sera repoussé de 65 à 67 ans, et de nouvelles cotisations sont introduites dans les pensions.

La transparence dans le paysage audiovisuel

Le 5 octobre 2015, Alexis Tsipras promet, entre autres mesures destinées à lutter contre la corruption et la fraude fiscale, l’aboutissement du processus d’attribution des licences aux chaînes de télévision privée et l’encaissement par l’État des recettes correspondantes.

> Un an plus tard, l’appel d’offres est mené à son terme : début septembre, quatre licences sont attribuées, pour un montant total de 246 millions d’euros. Les magnats grecs restent dans le paysage, mais c’est la première fois que les chaînes privées du pays vont s’acquitter de leur dû auprès de l’État.

La réforme de l’administration

Dans son discours de politique générale, Alexis Tsipras parle de « réforme radicale de l’administration publique avec un combat simultané contre la corruption et la bureaucratie » ; il annonce « un changement profond des processus de l’administration publique ».

> Aucune réforme, pour l’heure, ne va dans ce sens.

Les privatisations continuent

Le retour sur les marchés

« Objectif, dans les vingt prochains mois, le rétablissement de la liquidité, et la récupération de l’accès aux marchés », dit le premier ministre devant les députés en octobre 2015.

> Aujourd’hui, la Grèce est encore très loin de revenir sur les marchés. Son financement est assuré par l’ensemble des prêts décidés à l’été 2015 par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Mécanisme européen de solidarité (MES). Un contrôle strict des capitaux est par ailleurs toujours en place : les habitants du pays ne peuvent retirer plus de 840 euros en liquide toutes les deux semaines. Les entreprises ayant des capitaux à l’étranger sont, elles, limitées à des retraits correspondant à 30 % de ce capital.

Le dossier des privatisations

Dans son discours de politique générale, Tsipras se dit attaché au caractère public des compagnies d’électricité DEI et ADMIE. Il promet « un plan réaliste, alternatif, qui garantira l’ouverture du marché de l’énergie sans mettre en danger le caractère public des réseaux d’énergie électrique ».

Il annonce parallèlement la création d’une nouvelle « agence de valorisation du patrimoine public », afin de définir les conditions des privatisations et de valoriser le patrimoine de l’État « suivant le principe de l’intérêt public ».

> Les privatisations des entreprises publiques (lancées avec le mémorandum de 2012) continuent. L’organisme chargé des appels d’offres est effectivement refondu, en septembre : le TAIPED (Fonds de valorisation de la propriété publique) devient EESP (Société grecque des participations et propriétés). Un Français – Jacques Le Pape, ex-numéro 2 de Christine Lagarde au ministère des finances et ancien dirigeant d’Air France KLM – est nommé à sa tête. Et fin septembre, le parlement grec transfère à cette agence les compagnies publiques d’eau et d’électricité, premier pas vers la privatisation. Quelques mois plus tôt, la privatisation de l’ensemble du port du Pirée a par ailleurs été achevée au profit du géant chinois Cosco (avril 2016), ainsi que celle de 14 aéroports régionaux, rachetés par l’allemand Fraport (décembre 2015). Enfin, la vente de l’autoroute Egnatia, dans le nord du pays, est enclenchée, de même que celle du distributeur de gaz DESFA.

La fiscalité

Comme tous les gouvernements précédents, Tsipras annonce une réforme fiscale : « pour un système fiscal simple, stable et juste », assure-t-il devant la Vouli le 5 octobre 2015.

> Un an plus tard, le système fiscal reste le même. Mais la pression fiscale s’est renforcée sans distinction. Conformément au mémorandum signé en août 2015 à Bruxelles, la TVA a été augmentée en juin, passant de 23 à 24 %, et le taux réduit de TVA en vigueur sur certaines îles a été supprimé. Le taux d’impôt sur les bénéfices des entreprises, de son côté, est passé de 26 à 29 %. Et l’impôt sur le revenu des professions libérales a été fortement augmenté, poussant de plus en plus de professionnels à travailler au noir. Ainsi, un contribuable déclarant 24 000 de revenus annuels touchera, une fois ses revenus déduits des impôts, 9 046 euros – soit une imposition à hauteur de 62 %. Par ailleurs, dans le projet de budget 2017 déposé ce lundi, de nouvelles hausses de taxes sont prévues sur les impôts indirects. Selon ce projet, les contribuables grecs payeront au total 2,5 milliards d’euros en impôts supplémentaires.

L’accueil des réfugiés

Le 5 octobre 2015, Tsipras déclare : « Face à la logique des forteresses et des barbelés, face à la logique qui veut transformer les frontières européennes en champ de bataille, nous devons travailler dur pour démontrer que l’humanité, la solidarité, la fraternité ne sont pas des utopies mais peuvent devenir une action politique. » Il promet la création de 5 hotspots (centres d’enregistrements des demandeurs d’asile) sur les îles où arrivent la plupart des migrants, et la poursuite des négociations avec les partenaires du pays et les institutions européennes afin de renforcer la solidarité sur le continent et d’établir de nouvelles règles pour remplacer l’accord de Dublin II (accord qui implique le renvoi des demandeurs d’asile dans le premier pays européen dans lequel ils ont été enregistrés).

> Les cinq hotspots sont entrés en fonction sur les îles de Leros, Lesbos, Chios, Samos et Kos.

> La solidarité européenne que Tsipras appelait de ses vœux ne s’est pas concrétisée ; au contraire : aucun État membre de l’Union n’a respecté ses engagements en termes de quotas de réfugiés. Différents pays, notamment ceux des Balkans, ont fermé leurs frontières les unes après les autres. Un accord a été signé en mars entre l’UE et la Turquie afin de stopper au maximum l’arrivée des migrants sur le continent et déléguer à Ankara l’accueil et le « tri » des réfugiés. Plus de 60 000 exilés en transit sont maintenant coincés en Grèce. Face à cette situation, le gouvernement grec continue de demander du soutien en Europe, ainsi que nous l’expliquait dernièrement le ministre grec délégué à la politique migratoire, Yannis Mouzalas. Mais l’aide sollicitée n’est pas au rendez-vous, et Dublin II est toujours en vigueur

Communiqué du META des travailleurs de la santé

Le jeudi 6 octobre nous faisons grève et nous manifestons contre les politiques dictées par les mémorandums qui détruisent la Santé Publique

Mardi 4 octobre 2016 Source : http://ergasianet.gr  Traduction : Manolis Kosadinos

Le gouvernement de SYRIZA-ANEL après le vote parlementaire pour le 3e mémorandum, ratifié en accord avec les autres partis pro-mémorandum, en continuant à délivrer des lettres de créance aux créanciers et à la Troïka, applique des politiques dures contraires aux intérêts du peuple et des travailleurs. Ayant subi une mutation complète il applique scrupuleusement les politiques néolibérales en marchant sur le chemin tracé par les gouvernements pro-mémorandum précédents.

Il considère même que la politique exercée les sept dernières années est incontournable et il la parachève sous l’habillage idéologique du « il n’existe pas d’alternative»

En même temps la société subi une hémorragie. L’assurance sociale est en voie de destruction, les retraites se réduisent à des allocations sociales, les salaires fondent suite aux nouvelles diminutions et l’acharnement fiscal alors que le chômage et au galop. Les privatisations des biens sociaux et le bradage du patrimoine du peuple, que les luttes populaires avaient jusqu’à présent empêché, sont maintenant mis en œuvre suite à la soumission totale du gouvernement aux « besoins » des créanciers et du service de la dette.

En parallèle il prépare une nouvelle offensive contre le monde du travail par la diminution du salaire minimum des jeunes, l’autorisation des licenciements collectifs, la réduction du temps payé des salariés, par la modification de la loi sur les syndicats et l’atteinte au droit de grève afin de créer des statuts encore plus « flexibles » et  moins payés pour les travailleurs.

Et encore le gouvernement, par l’application de la mesure sur « l’évaluation » et la désignation d’objectifs pour les structures, nous mènera vers la fusion et la suppression de services du secteur public alors que tout ce qui reste encore de l’Etat social – éducation et santé – continuera à se contracter et se rétrograder avec en parallèle une prise d’ampleur gigantesque des entreprises privées et de la marchandisation.

La situation dans le système public de Santé s’aggrave. Le sous-encadrement et le sous-financement se poursuivent et mènent à l’assèchement de plusieurs structures. Même si le Ministère de la Santé s’efforce de créer par des effets de communication une impression d’amélioration de la situation, il est démenti sans appel par la triste réalité. Les soins primaires de Santé sont en réalité inexistants alors que les structures restantes continuent à fermer. Les résultats sont que les citoyens sont obligés de recourir au système hospitalier, de subir des heures de galère  et que la charge de travail dans les hôpitaux soit davantage intensifiée.

Les hôpitaux agonisent à cause du sous-financement. Plusieurs d’entre eux sont dans l’impossibilité de faire face à leurs besoins de fonctionnement, particulièrement augmentés par ailleurs.

Le manque de personnel va en s’accentuant, en contrepoint duquel on entend la farce des annonces gouvernementales au sujet des embauches. On entend parler d’embauches mais on ne voit pas arriver de nouveaux salariés. Il est typique de cette situation l’aveu de M. Polakis(2) lors de sa rencontre avec les syndicats que, parmi les 985 embauches annoncées de titulaires en 2015 seulement 563  ont été effectives dans les hôpitaux.

Ce nombre cependant n’est en aucun cas suffisant pour remplacer les départs à la retraite. Ce n’est même pas une goutte dans l’océan pendant que les travailleurs de la Santé font des doubles postes, ne peuvent pas prendre leurs repos ni leurs congés. Et ce n’est certainement pas un nombre qui assure le fonctionnement des hôpitaux ni des soins hospitaliers efficaces et sans complications pour les citoyens.

En parallèle le gouvernement applique la flexibilisation accrue du travail en recourant à du personnel de suppléance(2), aux contrats d’ouvrage(3) (comme au Centre hellénique pour le Contrôle et la Prévention des Maladies – KEELPNO), au paiement par carnets de notes de frais(4), les quinquamestres(5), le travail d’utilité publique alors que la mise en place programmée de contrats à durée déterminée pour les services d’intendance (propreté, gardiennage, alimentation) mènera nombre des travailleurs actuels au licenciement et rendra définitif le régime moyenâgeux des rapports de travail dans les hôpitaux.

Confrères et consœurs, travailleuses et travailleurs

En tant que formation syndicale META des travailleurs de la Santé nous avons souligné que la lutte pour la défense du système public de santé n’est pas seulement affaire des travailleurs de la Santé. Il y a besoin d’organiser les mobilisations locales des syndicats et de les coordonner avec le reste de la société et les collectifs locaux pour la défense des structures de soins  et le renversement des politiques du mémorandum appliquées dans le domaine de la Santé publique.

Nous vous  appelons de participer massivement

à la grève et à la mobilisation

de la Fédération Panhellénique des Salariés des Hôpitaux Publics (POEDHN)

le jeudi 6 octobre 2016

 Nous réclamons:

  • La Santé publique et gratuite pour tout le peuple
  • Qu’aucune structure de soins, aucun département, aucun centre de santé ne soit fermé
  • Des embauches de personnels titulaires afin que toutes les structures existantes puissent fonctionner en toute sécurité
  • L’augmentation du financement et des réponses adéquates aux besoins de fonctionnement de tous les hôpitaux
  • L’intégration des travailleurs de la Santé au régime des métiers lourds
  • L’augmentation de la rémunération du travail de nuit, des jours fériés, des heures supplémentaires
  • Non à la légalisation et la propagation des rapports flexibles de travail dans les hôpitaux (« carnets », travail d’utilité publique, contrats à durée déterminée, etc.)
  • Retour des postes organiques supprimés et embauche de personnels titulaires dans tous les métiers et tous les postes.
  • Rattrapage graduel de toutes les pertes de salaire(6)

Face à cette offensive frontale nous, travailleuses et travailleurs, ne pouvons pas rester dans l’indétermination. Nous, travailleuses et travailleurs, face aux politiques du mémorandum, à la priorisation du service de la dette, à l’impasse, à la voie vers le désastre que poursuit le gouvernement en appliquant des politiques contraires à l’intérêt du peuple, nous opposons le chemin de la lutte et du soulèvement populaire pour le renversement des politiques du mémorandum, pour l’effacement de la dette, pour la défense des biens communs, de la Santé publique, pour le développement au bénéfice de la société et des travailleurs, et non au profit du capital et de la Troïka.

 Απέναντι σε αυτήν την ολομέτωπη επίθεση οι εργαζόμενοι δεν μπορούμε να μένουμε αμήχανοι. Εμείς, απέναντι στις μνημονιακές πολιτικές, στην εξυπηρέτηση του χρέους, στον αδιέξοδο, καταστροφικό μονόδρομο που βαδίζει η κυβέρνηση με τις αντιλαϊκές πολιτικές και στη λογική του «δεν υπάρχει άλλος δρόμος», προτάσσουμε το δρόμο του αγώνα με παλλαϊκό ξεσηκωμό για την ανατροπή των μνημονιακών πολιτικών, την διαγραφή του χρέους, την προάσπιση των δημόσιων αγαθών, της δημόσιας υγείας και την ανάπτυξη προς όφελος της κοινωνίας και των εργαζομένων κι όχι της τρόικα και του κεφαλαίου.

Nous participons massivement

  • à la grève déclarée par la Fédération Panhéllenique des Salariés des Hôpitaux Publics (POEDHN)
  • et à la marche depuis le Centre des Urgences (EKAB) vers le Ministère de la Santé

 Le Secrétariat de la formation syndicale META des travailleurs de la Santé

 (1)Note du traducteur : META, « Front pour un Renversement par la Lutte des Classes », formation syndicale grecque, en première ligne dans la lutte contre l’austérité, la dérégulation néolibérale et les mémorandums.

(2)Note du traducteur : personnels médicaux, paramédicaux ou autres embauchés sous contrats, non titularisés, contractuels

 (3)Note du traducteur : contrats de travail déguisés en contrats commerciaux, exonérant l’employeur du droit du travail et de l’obligation de cotiser pour l’assurance maladie et vieillesse mais maintenant l’obligation de subordination pour le travailleur

 (4)Note du traducteur : variante du cas précédent où les salariés sont présentés comme des « auto-entrepreneurs » et par conséquent soumis à la lourde fiscalité des indépendants et payés par notes de frais, appelés en raccourci « travailleurs à carnets ».

 (5)Note du traducteur : contrats précaires et sous-payés d’une durée de cinq mois cofinancés par l’Organisme pour l’Emploi (OAED) et le Plan National de Développement – ESPA, organisme pour l’utilisation des Fonds européens. Ils sont adressés aux chômeurs de longue durée et aux jeunes et rémunérés à hauteur de 652 € brut, 427 € net, par mois.

 (6)Note du traducteur : Les pertes de revenus enregistrés par les salariés grecs à partir de 2010 s’élèvent en moyenne à 30%. Elles ont été plus importantes dans le domaine de la Santé.

Réactions à l’intervention de P.Moscovici au parlement européen

Lire l’interpellation de N. Chountis et l’article de l’AFP sur boursorama

N. Chountis  interpelle P.Moscovici au parlement européen

Publié le 7/10/16 sur Unité populaire

Nikolaos Chountis député européen de  Laiki Enotita-Unité Populaire à l’adresse du Commissaire Moscovici, en séance plénière du Parlement Européen : « Le Gouvernement Grec est le meilleur élève de l’Europe en matière de privatisations et d’austérité »

Intervention du Député Européen d’Unité Populaire, Nikolaos Chountis, lors de la séance plénière du Parlement Européen, portant sur la situation économique de la Grèce et le futur des réformes structurelles du Programme.

S’adressant au Commissaire compétent pour les Affaires Économiques, Pierre Moscovici, Nikolaos Chountis a déclaré:

« Monsieur Moscovici,

Vous mentez. Vous êtes venus pour enjoliver le 3ème mémorandum  et la situation de l’économie grecque. Le Gouvernement Grec est aujourd’hui, pour vous, le meilleur élève de l’Europe en matière de privatisations et d’austérité.  Vous en êtes complice. Vous avez conduit 40% des citoyens grecs à vivre sous le seuil de pauvreté.

Au nom du service de la dette publique et de la croissance, les retraites et les salaires subissent une énième baisse alors qu’augmentent les impôts. Le droit du travail est démantelé, le chômage a atteint des niveaux record.

Aux réactions sociales, on répond par la répression et les gaz chimiques, comme on l’a vu hier contre les retraités. Vous me direz que cela advient à Paris aussi.

Vous êtes hypocrites et spéculateurs car, avec le gouvernement grec, vous bradez le bien commun de mon pays. Les Allemands se sont emparés des aéroports. Les Italiens, les chemins de fer. Le transfert du footballeur Pogba a coûté le double de ce rachat. Les Chinois ont pris les ports et maintenant, vos amis entrepreneurs français s’apprêtent à acquérir l’eau.

Vous avez donné le feu vert aux vautours des marchés financiers, afin qu’ils récupèrent les emprunts rouges et qu’ils jettent les citoyens grecs hors de chez eux.

Selon vos critères et ceux du système bancaire européen, des entreprises, de l’oligarchie grecque et du Gouvernement Grec désormais pro mémoranda, le programme est couronné de succès, et il doit être achevé. Pour le peuple grec, étranglé par les impôts et la pauvreté, pour la jeunesse grecque contrainte à l’exil, c’est un échec qui doit être renversé.

Honte à vous, Monsieur Moscovici, car vous être finalement venus nous dire que vous avez mué la Grèce en une colonie de la dette de la Troïka et des marchés financiers.

*Níkos Chountís Ministre adjoint aux Affaires européennes dans le premier gouvernement Tsípras  du 27 janvier jusqu’au 13 juillet 2015 et député européen de « Laiki Enotita-Unité Populaire »depuis le 20 juillet 2015.

Traduction Marie Laure Veilhan

Zone euro: Moscovici pousse la Grèce à finaliser ses réformes avant lundi

Publié le 4/10 par AFP sur Boursorama

Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a invité mardi à Strasbourg le gouvernement grec à terminer les réformes qu’il avait promises en échange d’un gigantesque plan d’aide avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro lundi.

« Je profite de cette tribune pour lancer un appel au gouvernement grec: il est d’importance capitale que nous puissions conclure d’ici à lundi, date de l’Eurogroupe à Luxembourg », a-t-il déclaré devant les eurodéputés réunis en sessions plénière. « Il s’agit de finaliser ces réformes, qui sont déjà adoptées sur le principe ».

Des mesures auraient selon lui « dû être prises pour mi-septembre dans les domaines de la réforme des retraites, de la gouvernance des banques ou de la libéralisation du marché de l’énergie ».

Athènes et les pays de la zone euro s’étaient entendus en juillet 2015 sur un troisième plan d’aide prévoyant l’octroi de crédits jusqu’à 86 milliards d’euros à la Grèce, qui de son côté s’était engagée à un certain nombre de réformes.

Le début de leur mise en oeuvre a traîné. Mais celles-ci enclenchées, la zone euro avait versé en juin une tranche de crédits de 7,5 milliards d’euros à Athènes pour lui permettre de rembourser des crédits antérieurs.

Le versement de 2,8 milliards d’euros lui est encore promis à condition qu’elle continue ses réformes.

« Nous sommes en train d’évaluer actuellement les progrès », a affirmé Pierre Moscovici, qui espère « conclure la seconde revue de programme » permettant le versement de ces 2,8 milliards d’euros « dans un délai raisonnable », qu’il a fixé au mois de novembre.

« Une conclusion dans les délais prévus serait aussi le signal de cette normalité économique tant attendue par les investisseurs », a-t-il dit.

L’article sur bousorama http://www.boursorama.com/actualites/zone-euro-moscovici-pousse-la-grece-a-finaliser-ses-reformes-avant-lundi-e96d4fe8d96546c120b090257ebfec66

Nous sommes tous concerné-e-s !

Par Manolis Kosadinos

https://unitepopulaire-fr.org/2016/10/04/les-retraite-e-s-grec-que-s-combattent-les-forces-anti-emeutes-du-gouvernement-tsipras-nous-sommes-tous-concerne-e-s/

Carnet de notes d’un ethnologue en Grèce

Greek crisis : Une analyse sociale journalière de la crise grecque 

lundi 3 octobre 2016  De la guerre

 

Octobre déjà. Été indien à Athènes, nos touristes apprécient. Sur leur chemin de la découverte de la ville et de son splendide histoire ils n’ont probablement pas croisé les retraités Grecs… aspergés de la chimie policière habituelle lors de leur énième manifestation au centre-ville. Écœurement, mort lente, désarroi, la (pseudo) Démocratie et la Gauche étant déjà mortes (aussi) avec SYRIZA, le lustre ne tient même plus, en dépit des convulsions du cadavre politique d’Alexis Tsipras.

Manifestation réprimée des retraités. Athènes, le 3 Octobre (presse grecque)

“Le Premier ministre lui-même est en colère”, d’après les medias du jour, “il vient de remettre son ministre de l’intérieur à sa place ; conséquence, les forces de l’ordre ne feront plus usage de leur arsenal chimique lors des manifestations”. La presse syrizocompatible (“Quotidien des Rédacteurs”, “To Pontíki” entre autres) se suppose rester à la hauteur… redorant Tsipras, peine perdue.

Dimanche 2 octobre, le quotidien SYRIZA “Avgí” a publié un sondage faisant apparaître entre autres que 90% des personnes interrogées se déclarent largement insatisfaites du fonctionnement du gouvernement et 80%, de celui du parti de la Démocratie. En plus, il ressort que 85% des sondés estiment que le pays suit une voie erronée, tandis que pour 73% d’entre eux, les migrants ne pourront pas être intégrés dans la société grecque.

Sondage peu étrange, étrangement cependant publié de la sorte par le quotidien Syriziste, sans doute dans le but de faire resserrer les rangs dans la sociologie restante du parti de la dite “Gauche radicale”. En réalité, plus personne n’accorde en Grèce vraiment de l’attention à ce qu’elle dit ou à ce qu’elle exécute la marionnette Tsipras ou Mitsotakis, les faits et gestes (pseudo) politiques n’ont plus tellement d’importance, les dernières cartes truquées du jeu politicien et électorale ont été jouées, “game over”.

Manifestation réprimée des retraités. Athènes, le 3 Octobre (presse grecque)
Manifestation réprimée des retraités. Athènes, le 3 Octobre (presse grecque)
Athènes, octobre 2016

Les chiffres tombent, c’est-à-dire les habitants de ce beau pays. On apprend ainsi que 35,7% de la population est en danger de pauvreté, 21,4% de cette même population vit déjà sous le seuil de pauvreté (9.475€/an pour une famille de deux adultes et de leurs deux enfants) et 44% des retraités survivent sous le seuil de pauvreté (665€) suite aux 13 diminutions successives de leurs pensions depuis 2010 (dont la plus récente date du 1er octobre 2016), perte allant de 20 à 50%, tandis que 52% des foyers modestes n’ont en réalité comme revenu pour s’y accrocher… que celui des parents (et des grands-parents) retraités, (Statistiques de Grèce-ELSTAT, quotidiens “Kathimeriní”, 23/06/2016 et “Imerisía” du 28/09/2016).

Et pour ce qui est de la dette envers l’État et envers son fisc dirigé directement par les “techniciens” de la Troïka élargie, alors plus de 50% des Grecs (4 millions de personnes), s’agissant de ceux qui ont l’obligation de déposer leur déclaration des revenus, lui sont ainsi redevables (retards – impayés) pour un montant global atteignant les 100 milliards d’euros d’ici la fin de l’année 2016, (1,3 milliards d’euros d’impôts et taxes non versés en Août 2016, près de 9 milliards depuis le début de 2016 – presse économique “Imerisía” du 27/09/2016). L’effondrement à prévoir ?

Retraité et vendeur de billets de loterie ex-nationale. Athènes, octobre 2016
Pláka se vide de ses touristes. Athènes, octobre 2016
Ailleurs certaines langues… sont recherchées. Athènes, octobre 2016

Été indien ou pas, nos retraités et vendeurs de billets de loterie ex-nationale car privatisée, sont désabusés, ils errent en ville sans trop de résultats. L’effondrement de la classe moyenne grecque concerne bien 70% de la population, les classes populaires sont comme on dit laminées, seul un (pas tout à fait) certain 20% des Grecs de la douce Hellade tient-il encore sa tête hors… de l’eau empoisonnée de la dite “crise”.

Pláka sous l’Acropole se vide de ses touristes, nos visiteurs nous quittent sans avoir vu ni connu, les énormes scènes quotidiennes de colère comme de désarroi, qui se jouent dans les bureaux et locaux du fisc, de la Régie d’Électricité, ou même dans ceux de la Caisse des Indépendants. Pour faire du chiffre, tous ses organismes “découvrent” ou plutôt inventent des irrégularités… vieilles de plusieurs décennies, rendant les “citoyens” ainsi redevables à l’État, situation qu’en Grèce depuis les lois mémorandaires, bloque toute transaction potentielle des intéressés (achat ou vente de leurs biens immobiliers ou autres, héritage, perception de leurs retraites, entre autres).

Ainsi, mon ami Státhis, s’est retrouvé récemment redevable pour une “dette” (tout de même de 8.000 €) envers la Caisse des Indépendants, dette transférée vers la Perception des Impôts comme quasiment toutes les dettes des Grecs envers les supposés… organismes. La dite irrégularité date de 1992, du temps où Státhis se croyait encore… entrepreneur individuel, il n’avait jamais reçu le moindre courrier à ce propos et voilà que un demi-siècle (presque) après, il doit faire appel aux services d’un avocat pour prouver les évidences: d’abord le fisc se trompe et ensuite, au bout de 20 ans il y a prescription.

On scrute les journaux. Athènes, octobre 2016
Une certaine idée de… la vie. Athènes, octobre 2016
Une certaine idée de la vie… des autres. Athènes, octobre 2016

Dans le même ordre d’idées, mon ami Th., chômeur depuis 2012, a reçu un document du fisc l’invitant à régulariser un “non perçu” issu du temps où son père était le gérant d’un petit hôtel. Seulement, le père de mon ami n’est plus de ce si bas monde depuis dix ans, et en plus, l’entreprise hôtelière en question (historique) a fait faillite en… 1958.

Ainsi, plus du 70% des… exigences du fisc (et des… Organismes) s’avèrent infondées devant les tribunaux à ce jour (quotidien “Kathimeriní” du 2 octobre), sauf que comme on dit en Grèce, “il faut faire la démarche pour ainsi prouver que nous sommes encore des êtres humains et non pas… des éléphants”. Politique… alors zoomorphe !

Nous appréhendons donc la… juste fin des anicroches historiques qui sont les nôtres, dans cette (peut-être) ultime hystérie du capitalisme irrationnel (car… quelque part humain), désormais débarrassés des illusions pseudo-démocratiques, tout comme de l’importance supposée des scrutins organisés en trompe-l’œil, technique comme on sait picturale autant que politique, destinée à jouer sur la confusion de la perception du spectateur, c’est-à-dire, celui qui n’agit pas en réalité sur le cours des événements… sauf parfois exception. Été indien… avant l’hiver.

Bien à vendre. Athènes, octobre 2016
Poubelles… triées par les récupérateurs. Athènes, octobre 2016
Philosopher. Athènes, septembre 2016

Le pays… réel est en mis en vente et souvent il est à céder. TOUS les biens publics de l’État Grec sont cédés pour une durée de 99 ans à l’hyper Caisse pilotée par la Troïka élargie, une sorte de ‘Treuhand’ de nom complet ‘Treuhandanstalt’ (littéralement en français: “Agence fiduciaire”), s’agissant de l’organisme de droit ouest-allemand chargée de la privatisation des biens de la République démocratique allemande (RDA) après la réunification du pays.

Et c’est le “gouvernent” Tsipras qui a signé un tel acte (Mémorandum III)… sa fin. Les analystes et politologues qui observent (encore) la Grèce depuis la lucarne de leurs medias en Europe ou ailleurs, devraient enfin comprendre ce que le sondage publié par le quotidien de SYRIZA ne dit qu’à demi-mots: le gouvernement Tsipras est le plus haï des Grecs depuis peut-être près d’un siècle, ce n’est plus du mécontentement qu’il s’agit mais… de la haine. Sauf que la haine… est rarement très constructive paraît-il.

Heureusement que parfois nous nous mettons à philosopher… ou à bien à rigoler, devant l’énormité alors mondiale des escroqueries allemandes (et plus largement financiocrates), suite à l’affaire des pourritures et autres toxicités connues (en réalité depuis longtemps), entre la Deutsche Bank, et plus amplement, l’agonie évidente de l’Empire européiste, il était enfin grand temps.

“Dans cette maison est décédé notre poète Palamás”. Athènes, octobre 2016
Athènes, octobre 2016
“Seul le Christ…” et “Ne pas déposer…”. Athènes, octobre 2016

“Seul le Christ est l’ami de l’Homme” et “Ne pas déposer vos ordures ici” peut-on lire sur la lourde porte d’une entreprise définitivement fermée au centre d’Athènes, signe des temps, (car) il n’y a plus rien à tirer des politiciens.

Signe des temps toujours, “Dans cette maison est décédé notre poète national Kostís Palamás en 1943” peut-on encore lire devant cette maison d’Athènes sous l’Acropole, Kostís Palamás appartenait à une importante famille d’érudits et de résistants. Le 27 février 1943, les funérailles nationales de Palamás donnent lieu à un poignant appel à la résistance par le poète Ángelos Sikelianós, par l’archevêque d’Athènes, Damaskinós, et par la foule qui reprend en chœur l’hymne national… en effet. Sauf que cette maison, la sienne est en ruine, oubliée de tous comme de l’État (inexistant), car en réalité c’est bien le pays qui est en ruines.

“Rescue ?” Athènes, octobre 2016

Nous nous attendons au pire, les médecins (et les autres administrateurs coloniaux) suffisamment payés par le ONG (financées par Soros) s’installent par milliers en Grèce, tandis que nos médecins pour survivre, émigrent alors… en métropole (plus de 6.000 actuellement installés en Allemagne).

Des agents immobiliers nous informent que de nombreuses ONG et particuliers (Européens, Américains, Chinois… et même Iraniens) désirent acquérir des immeubles entiers d’habitation, sans doute il y a à parier que la dite crise des migrants passera par là en plus du tourisme, (déjà le “gouvernement” cache toute la réalité de nombre exact…).

La Grèce se transforme en espace… investi, en une zone-tampon… en pleine ébullition. Le ridicule Tsipras… armé de tout son cynisme s’accroche… car il y a tout de même l’argent drainé par sa caste (comme par les autres castes d’ici comme d’ailleurs) ; tout le monde le sait et tout le monde le dit haut et fort en Grèce, “sauf que nous ne savons pas comment réagir”, entend-on alors de partout, les retraités Grecs… aspergés de la chimie policière habituelle en plus.

Nous nous attendons au pire, comme nous attendons… la (possible ?) guerre (en plus de la guerre économique que nous subissons plus que les autres peuples en Europe), surtout maintenant que la Turquie méta-Kémaliste d’Erdogan vient officiellement de mettre en cause la stabilité des frontières issues du Traité de Lausanne, veille histoire.

Octobre déjà. Été indien à Athènes, nos touristes apprécient, tout comme nous… nos animaux adespotes (sans maître) en rigolent !

Nos animaux adespotes. Athènes, octobre 2016

* Photo de couverture: Manifestation réprimée des retraités. Athènes, le 3 Octobre (presse grecque)

Grèce privatisations pour obtenir l’aide… un français à la tête du fond

La Grèce accélère les privatisations pour continuer à toucher l’aide internationale

Le Parlement grec a adopté mardi soir de nouvelles mesures de rigueur, réclamées par les créanciers du pays. La réorganisation du marché de l’électricité et l’accélération des privatisations sont au centre de cette loi.

Le démantèlement de l’Etat grec se poursuit.

Mardi soir, la loi comprenant de nouvelles mesures d’austérité – concernant surtout le transfert à l’Agence des privatisations des sociétés publiques de l’eau et de l’électricité – a été adopté par 152 députés sur les 293 présents à l’Assemblée.

Seuls les députés de la coalition gouvernementale, du parti Syriza d’Alexis Tsipras et celui des Grecs Indépendants (Anel) ont voté en faveur de cette loi, les 141 députés des partis d’opposition votant contre.

Procédure d’urgence.

La nouvelle loi se concentre essentiellement sur la réorganisation du marché de l’électricité, l’accélération des privatisations et la gestion des prêts bancaires non performants. A l’instar de la majorité des lois sur les politiques d’austérité votées ces dernières années, elle a été adoptée en procédure d’urgence .

Parmi les dispositions controversées de la loi figure le transfert des compagnies publiques dont celles de l’Electricité (DEI) et de l’eau à la Société des Participations publiques (Edis), récemment créée sur le modèle français de l’APE (Agence des participations de l’Etat) qui fera partie du nouveau grec de privatisation.

Résignation.

Ce vote – qui intervient dix jours après la fin de la visite des représentants des créanciers à Athènes – ouvre la voie au déblocage de 2,8 milliards d’euros de prêts à la Grèce, une tranche qui est en retard depuis juin en raison des négociations entre Athènes et les créanciers.

Plus de 500 personnes, selon la police, ont manifesté devant le Parlement mardi soir à l’appel des syndicats des sociétés publiques de l’eau (EYDAP) et de petits partis de gauche dénonçant « le bradage » de ces sociétés.

Un Français à la tête du nouveau fonds de privatisation.
Le gouvernement grec a par ailleurs confirmé mardi après-midi la nomination du Français Jacques Le Pape à la direction du nouveau fonds grec de privatisation (EESP) après de longues tractations entre Athènes et ses créanciers sur la constitution du conseil de cette agence.

Inspecteur général des Finances, M. Le Pape occupait depuis 2013 le poste de secrétaire général d’Air France KLM, après avoir été directeur de cabinet adjoint de Christine Lagarde au ministère de l’Economie.

La nomination d’un Français est qualifiée de « diplomatique », alors que la France se montre moins intransigeante que l’Allemagne dans les négociations. Jacques le Pape aura pour mission de superviser la vente d’actifs par la Grèce pour participer au désendettement du pays.

Publié sur LCI http://www.lci.fr/international/grece-un-francais-a-la-tete-du-nouveau-fonds-de-privatisation-2005068.html

Grèce Entreprises publiques dans le fond de privatisation

La Grèce à l’encan ­ L’énergie, l’eau et quatre entreprises publiques passent dans le superfonds des privatisations.

La déclaration de Panayotis Lafazanis, secrétaire du Conseil Politique de Laïki Enotita (Unité Populaire).

Le gouvernement Tsipras sur la voie de la plus importante liquidation de la richesse nationale dans l’histoire du pays.

Le projet de loi multiple a été déposé par le gouvernement pour être voté selon des procédures exprès antidémocratiques, qui humilient une nouvelle fois le parlement en en faisant un simple décor dressé à la va-vite pour légaliser des dispositions mémorandaires. Il constitue une monstruosité profondément réactionnaire qui affecte lourdement le cœur du pays, de l’économie et du peuple.

Ce projet de loi impose une nouvelle offensive mémorandaire contre l’assurance sociale, au détriment des professions et des activités économiques à petit et très petit revenu. Elle conduira à une nouvelle vague d’épuisement et d’élimination de milliers de personnes dans les professions scientifiques, techniques et libérales, en particulier parmi les jeunes et les plus pauvres, mais aussi la disparition de milliers de petites entreprises, avec pour conséquence une nouvelle escalade du chômage et du désespoir dans notre société.

Mais le pire, c’est qu’avec ce projet de loi multiple on transfère dans le superfonds des privatisations six DEKO (entreprises et services publics NdT) parmi les plus grandes, les plus importantes et les plus essentielles du pays : la DEÏ, l’EVDAP, l’EVATH, l’ELVO, l’ATTIKIMETRO et les Ktiriakes Upodomes (L’électricité, l’eau à Athènes et à Salonique, la fabrication de véhicules militaires, le réseau ferroviaire en Attique et à Salonique, les constructions publiques NdT), avec pour objectif de les brader à la va-vite au profit des créanciers.

Les déclarations du TAIPED selon lesquelles le transfert des DEKO dans le superfonds ne se confond pas automatiquement avec leur privatisation constituent, comme disent les gens du peuple « une consolation pour le malade » et de la « poudre aux yeux » pour aveugler le peuple grec.

Le transfert dans le superfonds de ces six DEKO d’une valeur inestimable qui englobent l’énergie électrique et l’eau, pour être vendues, constitue littéralement un acte de liquidation, de renoncement et de transformation de la Grèce en quasi protectorat au service d’intérêts économiques étrangers, réactualisant des époques de tutelle du genre de celle de Power et Ulen, de triste mémoire (deux sociétés US qui se sont emparés de la distribution de l’eau et de l’électricité dans les années vingt à Athènes NdT).

Seul un gouvernement qui usurpe sans honte le qualificatif de gauche comme le gouvernement Tsipras pourrait être tenté de commettre au détriment du pays et du peuple un crime d’une ampleur telle que la braderie de l’énergie électrique et de l’eau

Εn ces circonstances le peuple grec et la jeunesse sont appelés à la résistance et au soulèvement général pour annuler la liquidation des six DEKO, pour abolir le superfonds colonialiste et esclavagiste des créanciers et pour mettre fin aux mémorandums et à l’austérité, afin que la Grèce sorte de la crise avec une monnaie nationale et un programme radical de reconstruction, sur un nouveau modèle de développement et avec une juste répartition des richesses.

Le bureau de presse de Laïki Enotita

Le 24/09/2016

Traduction : Jean-Marie Reveillon


Lire aussi les réactions dans la rue et au parlement grec.

Grèce:Rassemblement sur la place Syntagma contre la liquidation de l’eau et de l’énergie.

Esclandre à la Vouli .D’anciens députés, aujourd’hui dirigeants de Laïki Enotita (Unité Populaire), ont jeté du haut des tribunes de l’Assemblée des tracts contre les privatisations sur les bancs de Syriza

https://unitepopulaire-fr.org/2016/09/29/grecerassemblement-sur-la-place-syntagma-contre-la-liquidation-de-leau-et-de-lenergie/

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