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Des nouvelles du C’star

Antériorité : voir notre article http://www.infoadrets.info/grece/le-cstar-le-bateau-de-la-honte/

Pour suivre le bateau https://www.vesselfinder.com/fr/vessels/C-STAR-IMO-7392854-MMSI-457381000

Actualités entre le 30/7 et le 5/8 : 

6/8/17le bateau C’star essaye de se ravitailler en Tunisie http://blogyy.net/2017/08/06/le-port-tunisien-de-sfax-va-t-il-ravitailler-le-navire-de-la-honte/puis finalement a été chassé là aussi http://blogyy.net/2017/08/06/defend-europe-le-c-star-chasse-de-tunisie/

5/8/17 le bateau C’star se dirige vers le bateau de sauvetage Aquarius de SOS Méditerrané filmé à 6h28 du matin https://twitter.com/PacoHansel84/status/893825987544317953 a tenté de les impressionner. Enfin de journée il prenait la route au large de Tripoli et se dirige vers un autre bateau de sauvetage.

4/8/17 par Yannis Youlontas URGENT (English and Arabic below). Le piège se referme sur les fascistes du réseau Defend Europe. Après avoir été repoussé à Chypre et en Crète, leur bateau anti-migrants se rapproche actuellement de la Libye et de la Tunisie, mais c’est maintenant la rive sud de la Méditerranée qui se mobilise !

4/8/17 Communiqué du collectif d’Afrique du Nord contre le navire raciste C-star : « Non à la venue du C-star sur nos côtes et à son opération de propagande !  »

Le C-Star, un navire affrété par la campagne d’extrême-droite européenne Defend Europe, est parti de Djibouti le 7 juillet 2017 pour une croisade dans la Méditerranée. Les objectifs de ces organisations fascisantes ? Ramener les migrants vers les côtes libyennes, où nombre d’entre eux sont déjà détenus dans des conditions inhumaines, entraver les activités des ONG et les opérations de secours, soumettant ainsi les voyageurs à des risques majeurs, et bien entendu s’assurer une bruyante opération de communication.

Leur discours est pétri d’idéologie raciste et de délires paranoïaques, mal masqués derrière le paravent humanitaire consistant à prétendre sauver les migrants de la noyade : selon eux, il faudrait défendre l’Europe de « l’invasion », du « raz-de-marée de l’immigration massive », au moment où l’Europe s’enferme derrière ses murs, limite l’accès aux visas au moyen de procédures humiliantes, et n’accueille, ou plutôt ne tolère, qu’un nombre restreint de réfugiés sur son territoire… C’est avec des banderoles « Restez chez vous » qu’ils tentent de narguer ceux qui ne disposent pas de la même liberté de circulation qu’eux, ni des mêmes richesses et des mêmes ressources.

C’est pourquoi nous retournons le slogan de l’opération « Defend Europe » contre elle : qu’ils rentrent chez eux, ils ne sont pas les bienvenus ici ! Nous appelons tous les acteurs de la société civile, tous les responsables, tous les marins, les gardes-côtes, tous les travailleurs des ports, tous les capitaines de navires commerciaux, dans toute l’Afrique du Nord, à s’opposer à ce navire, à s’opposer à son amarrage dans l’un de nos ports, à l’empêcher de pénétrer dans nos eaux territoriales et à refuser de traiter ou de communiquer avec son équipage. Le navire s’approche dangereusement des côtes libyennes et tunisiennes. En Egypte, à Chypre, en Grèce ou encore en Sicile, des groupes et des citoyens anti-racistes ont déjà mis en déroute les tentatives d’amarrage du C-Star et ont ridiculisé sa propagande. Faisons de même ici !

« Defend Europe », go home !

Collectif d’Afrique du Nord contre le navire raciste C-star, 4 août 2017.

(merci de partager)

Version en arabe et en anglais http://blogyy.net/2017/08/04/defend-europe-communique-du-collectif-dafrique-du-nord-contre-le-c-star/

1/8/17 DEFEND EUROPE : communiqué des antifascistes de Crète par Yannis Youlontas

« NI EN CRETE, NI AILLEURS !Aujourd’hui comme toujours, les fascistes sont des ennemis et sont donc indésirables. L’organisation d’extrême droite fasciste « Génération Identitaire », présente en France, en Italie et en Allemagne, a loué le bateau C-Star avec un but précis. Sous un masque soit disant humanitaire et activiste, il promeut une stratégie d’extrême-droite et xénophobe qui vise les mers du sud de la Méditerranée. Cette initiative est sous l’égide d’une campagne baptisée « Défendre l’Europe » avec le soutien d’organisations d’extrême-droite et financée par des petits dons (crowdfunding). Plus précisément, cette patrouille maritime en Méditerranée veut refouler en Libye les embarcations de migrants via une unité spéciale du port de la Libye (formée par l’UE) qui transfère ces migrants à son tour à des gangs qui les vendent en esclavage.

Parti de Djibouti début juillet, ce bateau a fait escale dans le port de Famagouste (nord de Chypre), où les membres d’équipage ont été arrêtés et où des Sri Lanka débarqués ont fait une demande d’asile. Les fascistes ont ensuite été expulsés avec leur bateau le jeudi 27 Juillet. Selon les informations dont nous disposons, le prochain arrêt du C-Star sera l’un des ports de sud de la Crète, probablement celui de Ierapetra.

Les flux migratoires, causés par la guerre ou pour des raisons économiques, ne peuvent être résolus ni par la répression ni par la « chasse ». Ce type de gestion, qu’elle soit celle des institutions publiques ou de certaines ONG, et encore moins des fascistes, n’est pas une solution. Les seuls à même de décider de leur vie sont les individus eux-mêmes. Notre responsabilité consiste à nous solidariser avec les luttes locales et avec celle des migrants.

Pour briser concrètement la logique de « l’Europe-forteresse » et pour répondre à la stratégie de ces forces mortifères qui tentent de nous diviser avec la religion, la race et le sexe, unissons nos luttes.

LA SEULE PLACE POUR LE BATEAU FASCISTE C-STAR EST AU FOND DE LA MER DE LYBIE* !

Les Antifascistes de Crète »

* Nom de la mer qui borde la Crète côté sud.

– – – – – – –

Photo : hier soir à Ierapetra, une manif spontanée a réuni 150 personnes contre le C-Star de Defend Europe. Pendant ce temps, le bateau des identitaires, que plusieurs groupes antifascistes attendaient le long de la côte, avait coupé sa balise de peur d’être localisé et s’était dissimulé près d’un ilot situé à 16 miles nautiques de là.
http://blogyy.net/2017/07/31/defend-europe-la-race-superieure-fait-pipi-dans-son-froc/

31/07/17  LeC’star des fascistes en Crète ? par Constant Kaimakis. Selon les médias grecs, le C STAR ( le fameux bateau des fascistes qui souhaiterait mener l’opération DEFEND EUROP contre les réfugiés et migrants en Méditerranée) croiserait au large des côtes crétoises. Les camarades antifascistes grecs, chypriotes, turcs et italiens suivent pas à pas l’avancée du gâteau( cf Photo de son périple). D’ores et déjà les crétois appellent à un rassemblement ce jour à 18h à Heraklion ( cf affiche) NO PASARAN!

Union européenne : Une réforme est-elle possible ?

publié le 29/7/17 sur NPA2009  Union européenne : Une réforme est-elle possible ?

Les articles de la rubrique Idées n’expriment pas nécessairement le point de vue de l’organisation mais de camarades qui interviennent dans les débats du mouvement ouvrier. Certains sont publiés par notre presse, d’autres sont issus de nos débats internes, d’autres encore sont des points de vue extérieurs à notre organisation, qui nous paraissent utiles.

Après le choc du Brexit, les dirigeants de l’Union européenne et de la zone euro avaient affiché des velléités d’autoréforme dans un sens supposément plus « protecteur » des salariés et des populations. Un an plus tard, ces annonces n’ont pas connu le moindre début de traduction. Quant aux politiques d’austérité, elles ne se sont nullement desserrées, au contraire. 

«L’Europe n’est pas le Far West, c’est une économie sociale de marché », avait ainsi déclaré Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, qui à titre d’exemple signalait deux réformes nécessaires : celle de la directive sur les travailleurs détachés, en vue de mettre fin ou au moins limiter les « abus » auxquels ce dispositif peut donner lieu ; des mesures qui contraindraient les multinationales à payer leurs impôts dans les pays où elles travaillent, afin de limiter les pratiques dites d’optimisation (en réalité, d’évasion) fiscale qui jouent sur la localisation et les rapports entre maisons-mères (qui ne sont parfois que de simples « boîtes aux lettres ») et filiales. Un an après, rien n’a été fait, sur aucun de ces deux points.

Un projet de directive élaboré par la commissaire belge à l’emploi et aux affaires sociales, qui limitait un peu le recours aux travail détaché et en alourdissait un peu le coût (en prévoyant une égalité avec les travailleurs locaux non seulement salariale, comme c’est en principe le cas aujourd’hui, mais aussi en termes de primes et d’indemnités), avait été déposé en mars 2016. Mais il avait aussitôt suscité un veto de 11 des Etats de l’Union. Plus récemment, au sommet de Bruxelles de juin 2017, Macron a présenté une proposition plus modeste – également rejetée.

En matière de fiscalité des grands groupes, l’UE s’est bien dotée d’une directive, adoptée en février dernier, mais elle ne concerne que les rapports entre les établissements situés dans l’Union européenne et ceux de la même entreprise qui se trouvent hors-UE. Toute mesure dans ce domaine exigeant l’unanimité des Etats membres, on peut être certain que l’Europe des 27 restera un paradis de l’optimisation fiscale des multinationales.

On peut ajouter que le dernier sommet de Bruxelles a écarté une autre proposition française, visant à instaurer un contrôle sur les investissements étrangers dans des secteurs stratégiques de l’économie de l’Union (la Chine est notamment visée) : les conceptions les plus ultralibérales du « laisser faire, laisser passer » l’ont à nouveau emporté, malgré le soutien que Juncker avait en l’espèce prodigué à Macron (en déclarant « je veux avoir une Europe ouverte, pas une Europe offerte »).

Dans le même temps, la commission européenne et les gouvernements qu’elle représente entendent visiblement faire payer au Royaume-Uni le prix de son Brexit – quitte à placer son actuel gouvernement, dont les promesses apparaissent de plus en plus irréelles, dans une situation intenable. Quant aux politiques d’austérité, toujours impulsées et coordonnées par les institutions européennes, elles continuent à prévaloir dans tous les pays. Avec toujours, comme exemple emblématique, la situation dramatique imposée au peuple grec.

L’exemple grec

La Grèce, nous disent les dirigeants de l’UE, aurait désormais « retrouvé la croissance » et une « dynamique de créations d’emploi » grâce aux « réformes » auxquelles elle « s’est astreinte »… Mais si l’on observe un petit rebond (fragile d’un trimestre à l’autre) de l’activité provoquant peut-être quelques embauches sur des postes précaires et mal payés, c’est d’abord parce que le PIB du pays s’est effondré de près de 25 % depuis le début de la crise, en 2009. Et ensuite, sur la base de destructions massives d’emplois, de réductions drastiques des salaires et des retraites (baisse de 26 % du revenu annuel médian, et de 27 % pour la consommation alimentaire), d’un appauvrissement général de la population (diminution de 40 % des actifs des ménages), d’une liquidation générale des services sociaux, d’un bradage à de grands groupes étrangers des entreprises anciennement publiques et même du patrimoine culturel du pays.

Outre cette catastrophe sociale, les plans d’austérité successifs (« mémorandums ») imposés par l’Union européenne ont aussi eu pour conséquence de sérieusement aggraver les déficits structurels sur lesquels ils étaient pourtant censés avoir un effet positif. C’est le cas, en premier lieu, de la dette publique qui est passé de 126 % du PIB en 2009, et 146 % lors de l’engagement du premier plan d’« aide » en 2010, à 179 % en 2016 (par comparaison, le chiffre français, jugé élevé, est de 96 %).

Lors de l’eurogroupe (réunion des ministres des finances des Etats membres et des responsables économiques et financiers de l’UE) de juin 2017, en récompense de ses « efforts », avec en particulier la réalisation d’un excédent budgétaire de 3,9 % pour l’année 2016 (par comparaison, la France a fait la même année un déficit de 3,4 %), la Grèce s’est vue accorder le versement (déjà prévu à la suite du mémorandum signé en 2015 par Tsipras) d’une nouvelle tranche de prêt de 8,5 milliards… qui va lui permettre de rembourser cet été plus de 7 milliards de prêts… dus principalement aux banques et institutions de l’Union européenne.

Mais sa demande d’une restructuration de la dette – la grande promesse de Tsipras, censée justifier tous les sacrifices de son peuple – a été une nouvelle fois ignorée. Le gouvernement allemand et les institutions de l’UE, qui veulent au sens propre « faire un exemple », refusent notamment toute réduction du capital de la dette grecque. La seule solution envisageable – suggérée par Bruno Le Maire – serait de moduler le montant des remboursements annuels en fonction de la croissance, mais à condition que l’Etat grec continue de dégager des excédents budgétaires considérables (3,5 % jusqu’en 2022, 2 % au-delà), et cela jusqu’en… 2060 voire encore davantage, autrement dit qu’il impose à son peuple une austérité perpétuelle. L’eurogroupe s’est accordé pour étudier cette proposition… d’ici un an, à la condition que la Grèce ait alors accompli une autre bonne année super-austéritaire.

Un contre-exemple portugais ?

Il y aurait pourtant un contre-exemple, montrant que tout en restant dans l’Union européenne, et même en se conformant « avec intelligence » à ses conditions, il serait possible de rompre avec les politiques d’austérité. Il faudra revenir plus en détail sur la geringonça (un mot portugais difficilement traduisible, qui désigne le montage a priori improbable de la majorité parlementaire formée, depuis fin 2015, entre le PS, le PCP et le Bloc de gauche), parfois présentée comme la « quatrième voie » incarnant l’avenir d’une social-démocratie rénovée, mais quelques mots doivent en être dits ici à propos de son rapport à l’Union européenne et ses politiques.

Après  une crise très sérieuse qui l’avait contraint à passer sous les fourches caudines des programmes d’« aide » de l’UE, le Portugal a renoué avec une croissance soutenue, + 2,8 % à la mi-2017 sur les douze derniers mois. Dans le même temps, il a réduit son déficit budgétaire à 2 % du PIB (contre 4 % sous le gouvernement de droite précédent), se conformant ainsi à une exigence essentielle de l’UE et de la zone euro – raison pour laquelle la commission européenne a levé la procédure de surveillance qu’elle avait mise en place envers ce pays.

La raison de ce succès, nous disent des secteurs à gauche (comme Benoit Hamon, qui s’était ainsi rendu au Portugal pour son premier – et seul – déplacement international de candidat à la présidentielle1), est que le gouvernement portugais, en augmentant le salaire minimum (+ 15 % entre 2014 et 2017, en partant du niveau certes très bas de 485 euros) et les retraites, a su relancer la confiance et la consommation, ce qui s’est traduit par un regain de l’activité, une baisse du chômage (tombé à 10 %), une amélioration des recettes fiscales et en général l’enclenchement d’un « cycle vertueux » de type keynésien ou néokeynésien.

Peut-être est-ce vrai en partie – même si une série d’autres facteurs ont joué (le fait que l’on partait de très bas, la purge austéritaire des gouvernements précédents qui avait redressé les taux de profit, le fait que le Portugal maintienne un très haut taux d’émigration). Mais il faut aussi entendre les critiques qui s’expriment à gauche, comme celle de l’économiste de la CGTP (principale centrale syndicale du pays), Eugénio Rosa, qui affirme :

« La réduction du déficit a été obtenue au détriment de la sécurité sociale, de la fonction publique, de l’investissement public et des dépenses du Service national de santé. » Par « le maintien du blocage des rémunérations et des carrières des travailleurs de la fonction publique », ainsi que « des coupes significatives dans l’investissement public. » « Le fort excédent de la sécurité sociale a été atteint grâce à une réduction du nombre des bénéficiaires de prestations sociales – aujourd’hui, seuls 28 % des chômeurs reçoivent des indemnités de chômage. »2 Selon cette interprétation, tout ne serait donc pas si rose.

Le « deal » Merkel-Macron et ses conséquences

Dans tous les cas, l’austérité est là en Europe pour rester, mais cela ne signifie pas que les principaux dirigeants européens, au-delà de leurs intérêts nationaux immédiats, ne manifestent pas des inquiétudes quant à l’avenir de l’Union. Pour empêcher ou contrecarrer de nouvelles crises, différentes hypothèses sont à l’étude en vue d’avancer enfin vers une meilleure coordination des politiques économiques. Notamment, celle d’un « gouvernement économique de la zone euro », voire d’un « parlement de la zone euro » (doublant un parlement européen qui deviendrait alors encore plus décoratif), disposant et discutant d’un budget pour des investissements communs et des actions de solidarité entre les régions de l’UE. C’est le projet qui est porté, notamment, par Emmanuel Macron et par le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, le « socialiste » français Pierre Moscovici.

A Bruxelles, Angela Merkel a indiqué à Macron qu’elle pourrait accepter de faire des pas dans ce sens, mais à une condition : que les autres Etats européens, en particulier la France, se conforment enfin aux critères de Maastricht et, plus généralement, réalisent les réformes que l’Allemagne a menées à bien de longue date – à travers les lois Hartz, décidées sous la présidence du social-démocrate Schröder.

C’est une des clés de la politique économique de Macron et ce qui explique sa frénésie de coupes budgétaires afin de parvenir, dès 2017, à passer sous la barre des 3 % de déficit budgétaire. Ces « efforts » seront évidemment pour notre bien à toutes et tous, puisqu’au bout du bout cela générera une période de nouvelle croissance… Comme avec la loi Travail XXL qui, en rassurant et sécurisant nos patrons, permettra de réduire le chômage… On connaît la chanson.

Jean-Philippe Divès 

1. Lire aussi cet article enthousiaste de Rachel Knaebel sur le site de Bastamag : https ://www.bastamag.net/Comment-l-union-des-soc… (le mot qui manque à la fin est austérité). Et, sur l’accord de coalition, la formation du nouveau gouvernement et ses tout premiers pas, l’article « Au Portugal, un gouvernement anti-austérité ? » dans notre revue n° 73 de février 2016.

source https://npa2009.org/idees/international/union-europeenne-une-reforme-est-elle-possible

Grèce : salaires moyens des jeunes

GRÈCE, SALAIRES MOYENS DES JEUNES: 380€ POUR LES 24 ANS, 265€ POUR LES 18 ANS!

Selon le journal Kathimerini, des données récentes établies via les déclarations sociales, en ce qui concerne les jeunes de moins de 30 ans, donnent des chiffres qui reflètent simplement la dure réalité: le jeune âgé de 24 ans est payé aujourd’hui en Grèce à 380 euros par mois en moyenne, alors que celui de 18 ans touche 265 euro par mois en moyenne ! ( Ces données sont issues des états analytiques périodiques soumis au EFKA-sécurité sociale).

L’année 2016 a vu une nouvelle détérioration des salaires du secteur privé et cela se répétera cette année et dans les années à venir. Étant donné que la priorité de la politique gouvernementale sous pression des « prêteurs » est de réduire le nombre de chômeurs, même avec une augmentation massive des salariés à temps partiel, le niveau moyen des salaires diminuera de plus en plus bas.

Les prêteurs, en particulier le Fonds monétaire international (FMI), ont montré leurs désirs lors de la période après la fin du troisième mémorandum, ce qui nécessite pratiquement de ne rien changer dans les relations de travail. Cela se traduit par un maintient du salaire minimum au même niveau, ce qui se traduira par une association d’une augmentation des temps partiel et d’ une compression supplémentaire du salaire moyen vers le bas.

Pour les retraités :
Le tableau est complété par la retraite: pour les retraités actuels ce qui les attend d’abord c’est une « coupe » (celle de 2019), puis un « gel » jusqu’en 2022, même dans des conditions d’inflation. Ceux qui prendront leur retraite d’ici là, verront un salaire de 1200-1300 euros en moyenne aujourd’hui , remplacé par une retraite qui aura du mal à dépasser les 500-600 euros. Conclusion? Tout cela mène à la prédiction que les gains moyens continueront de diminuer indépendamment du fait que l’économie va croître et ce dans les années à venir.

Le salaire selon la pyramide des âges :
Les dernières données disponibles sur la répartition des salaires, en fonction de l’âge des employés, résultant du traitement des déclarations périodiques analytiques soumis à l’IKA en Juin 2016 ( car on estime qu’il y a eu de nouvelles réductions principalement en raison d’une augmentation de la part du temps partiel dans l’emploi total) donnent l’état des salaires selon la pyramide des âges suivant:

  1. Dans la pire des positions, comme on pouvait s’y attendre, sont les jeunes travailleurs âgés de 19 ans et moins. Les personnes assurées du groupe d’âge 15-19 sont seulement 33 000 personnes et les montants de leurs salaires moyens à 315.34€ brut ou 264.88€ net. Bien sûr, par rapport au niveau précédent, ils représentent la plus forte réduction du pourcentage de tous les groupes d’âge. En 2009, les jeunes âgés de 18 ans ont empoché 548€ brut (en moyenne), ce qui signifie que depuis lors, ils ont perdu 42% de leur salaire.
  2. Une image similaire existe chez les jeunes âgés de 20 ans. Dans le groupe d’âge 20-24, le salaire moyen est tombé à 454€ brut ou 381€ net. Sur un total, environ deux millions de salariés assurés à l’IKA, on trouve dans le groupe d’âge de 20-24 actuellement 178.000 personnes, soit environ 8%. Et pour l’âge de 20 ans, la réduction du salaire moyen équivaut à 42% par rapport à décembre 2009.
  3. Le groupe d’âge 25-29 ans compte 257 198 personnes, avec un salaire moyen de 606€ brut ou 509€ net. En raison de la montée des temps partiel et du « naufrage » du salaire de base, il a enregistré la diminution de 36,49% par rapport à Décembre 2009.
  4. Pour le groupe d’âge de 30-34 ans, le salaire moyen atteignait 1.146€ brut en Décembre 2009 pour diminuer en Juin 2016 de 31% à 785,82€ brut ou 660€ net.
  5. Pour les 35-39 ans, le salaire net moyen est de 796€ (ce qui équivaut à un salaire brut de 968€). Avant la crise, le salaire brut moyen atteignait 1.310 euros.

Les quadragénaires avaient en 2009, un salaire brut moyen d’environ 1422 euros (pour ceux qui appartenaient à la première moitié de la décennie) jusqu’ à 1.530 euros. Ils semblent avoir subi de plus petites diminutions que les plus jeunes.

Une vie difficile pour les chefs de famille
En termes de pourcentage, pour les quadragénaires, la réduction a atteint 25% au niveau du salaire brut, soit de 1422-1530 euros en 2009 pour arriver aujourd’hui à 1059-1153 euros. Ce qui est complexe pour ce groupe d’âge est qu’en plus de cette réduction de revenu, ils doivent faire face à l’augmentation des versements pour les impôts.
Les quadragénaires sont maintenant payés avec bien moins de 1000 euros net sur une période très difficile de leur vie – ils ont créé une famille avant la crise et sont désormais contraints de supporter les responsabilités familiales face à des obligations fiscales supplémentaires et un salaire inférieur. Ils sont environ 548 000 personnes.

Les plus de 50 ans sont environ 335 000 personnes. Ils ont subi une perte de salaire d’environ 16% à 20% par rapport à 2009 et maintenant leur salaire brut est de 1.260 à 1.320 euros. Avant la crise, des milliers d’entre eux avaient franchi la barre des 1 600 €.

– 51,6% des travailleurs du secteur privé touchent un salaire mensuel brut inférieur à 799 euros, selon une étude de l’Institut du travail de la GSEE (syndicat du secteur privé). Selon la même étude, seulement 17,3% des travailleurs du secteur privé touchent un salaire mensuel brut entre 800 et 999 euros. L’étude souligne que 40% du revenu brut en Grèce est consacré au paiement des impôts et des cotisations sociales (Ta Nea)

CK

Sur les migrants semaine 31

4/8/17 Réfugié-e-s Rome multiplie les blocages à l’action des ONG en Méditerranée :  Dernier coup de force des autorités italiennes à l’encontre des ONGs venant en aide aux migrants en difficulté en Méditerranée : la mise sous séquestre du Luventa, le navire de l’ONG allemande Jugend Retter et son blocage à Lampedusa. Confrontée à une montée d’un climat anti-migrants entretenu par le gouvernement et la droite populiste, l’Italie cherche par tous les moyens à restreindre l’action des ONGs et l’accueil des migrants sur son sol.  http://www.revolutionpermanente.fr/Refugie-e-s-Rome-multiplie-les-blocages-a-l-action-des-ONG-en-Mediterranee

4/8/17   440 réfugiés en Grèce seront « réinstallés » en Irlande : Dans le cadre du programme de réinstallation, le ministère de la Justice irlandais a annoncé que 440 réfugiés ont reçu l’autorisation de voyager de la Grèce en Irlande portant le total à 900. 101 autres personnes attendent l’habilitation de sécurité à Athènes. L’Irlande a promis de prendre un total de 4.000 réfugiés dans le cadre du Programme Irlandais de protection des réfugiés. Cependant, seulement la moitié de ce nombre seront arrivés d’ici la fin de l’année.
L’Irlande a reçu 1.244 réfugiés à ce jour de pays tels que la Syrie depuis que le programme a été annoncé en 2015.
Il existe deux régimes distincts en vertu de laquelle les réfugiés viennent en Irlande.
Sous ce qu’on appelle le programme de réinstallation, le gouvernement est engagé à prendre en 1.040 personnes du Liban. Au total, 785 personnes sont arrivées à ce jour et le gouvernement dit que les 255 restant arriveront d’ici la fin de l’année. Le programme de réinstallation est abondé par les camps de réfugiés en Grèce et en Italie.
Par ailleurs, le gouvernement irlandais s’est engagé à prendre 2,622 demandeurs d’asile en vertu de ce régime: 1.089 personnes de la Grèce, 623 de l’Italie 623 et on est en attente de la décision du pays concernant les 910 autres personnes. Seuls 459 personnes sont arrivées sous ce régime jusqu’à présent et ils sont tous venus de la Grèce. Le ministère a précisé qu’il atteindra son objectif de 1089 d’ici la fin de cette année. Sur les 623 réfugiés en Irlande en provenance de l’Italie, aucun n’est encore arrivé en raison de problèmes de sécurité en Italie. Les autorités irlandaises veulent envoyer des Gardaí [des policiers de l’ Etat] en Italie pour effectuer des contrôles de sécurité complets et faire des entrevues avec des personnes qui envisagent de venir en Irlande. Toutefois, les autorités italiennes n’ont pas permis cette démarche. Un rapport d’étape de la Commission européenne publiée la semaine dernière a fait état designes positifs qui montrent que les autorités italiennes étaient ouvertes à mettre en place des dispositions après des accords bilatéraux qui ont été conclus avec d’autres pays. Le rapport a également demandé à l’Irlande d’accroître la capacité d’urgence dans les centres d’accueil, où les gens restent à leur arrivée en Irlande, pour atteindre les objectifs en Septembre. Le ministère de la Justice a dit que ces centres ont fonctionné à pleine capacité pendant plusieurs semaines, mais que certaines personnes avaient déménagé dans des maisons dans la communauté qui a récemment libéré un peu d’espace. Il a dit de nouvelles personnes arriveraient de la Grèce ce mois-ci.

2/8/17 Manifestation de réfugiés syriens à l’ambassade d’Allemagne à Athènes : Ce matin des réfugiés syriens ont organisé une manifestation pour protester contre leur séjour forcé en Grèce et le retard de leur transfert en Allemagne.

Des femmes, des hommes, des enfants Syriens, ont défilé avec des slogans et des banderoles en allemand, anglais et grec, de la Place de la Constitution vers l’ambassade d’Allemagne, avec une escale aux bureaux de la Commission européenne pour protester contre la restriction du regroupement familial en Allemagne. La mobilisation a été organisée par les réfugiés eux-mêmes, séjournant dans les structures de l’Attique. « Au cours des derniers mois, l’Etat allemand accepte seulement 70 personnes par mois*, et en Avril, le chiffre était de 400-500 personnes », a déclaré Malak, 41 ans, « Depuis deux ans je suis en Grèce et je cherche à retrouver ma famille, seul inconvénient, les retards et le résultat nul. Il en est ainsi des autres personnes qui sont réunis ici aujourd’hui » , dit-il. « Il se peut que ce soient des jeux politiques, en raison des élections en Septembre en Allemagne. Dans ce cas, ils sont inhumains, parce que jouer avec nos vies » a ajouté un autre manifestant dans » mauvais anglais ». vidéos: https://youtu.be/2-Ct55bWV6U  https://www.facebook.com/AntiraAllGr/videos/1751459318479737/

* L’existence d’une entente officieuse entre M. Mouzala et le ministre de l’Intérieur allemand sur la question sensible du regroupement familial, en vertu de laquelle plus de 2500 réfugiés sont bloqués en Grèce depuis trois ans, a même été confirmée par la Commission européenne : » « Les ministres de la Grèce et de l’Allemagne ont accepté que l’Allemagne accueille 70 personnes par mois par un transfert selon la procédure de Dublin ».

une vidéo de la manifestation des Syriens à Athènes : https://www.facebook.com/sol2refugeesen/videos/1751654535126882/

31/7/17 Grèce: le gouvernement change de ligne concernant les migrants http://www.rfi.fr/emission/20170731-grece-le-gouvernement-change-ligne-concernant-migrants

Grèce : -25% des dépenses de santé à partir de 2018

GRÈCE : – 25% DES DÉPENSES DE SANTÉ À PARTIR DE 2018 !

« Le cadre de stratégie budgétaire à moyen terme 2018-2021 pour la Grèce » déposé en Mai dernier par le gouvernement grec auprès de l’UE, annonce carrément 25% de coupes sanglantes dans le financement de la santé à partir de 2018.
Plus précisément, selon ce document, le financement de la santé de 1,623 millions d’ Euros en 2017 sera réduit à 1253 millions d’ euros de 2018 à 2021. Il s’agit donc d’une réduction de 400 millions d’ Euros , soit de 25%, avec d’incalculables conséquences pour le système de santé publique et les avantages pour les citoyens.
Le cadre prévoit qu’il y ait une réduction de la limite des dépenses pour le ministère de la Santé de 617 millions. Euros qui affectera principalement négativement les possibilités qu’auront les organismes de santé pour couvrir leurs frais d’exploitation. Cette limite de dépenses est fixée pour 2018 à 3,670 mil. Euro alors que la limite correspondante pour 2017 a été de 4,287 millions d’euros. Lorsqu’on sait que presque plus de 60% des crédits sont des charges fixes (salaires du personnel, les services publics, etc.) il en résultera que ces unités de santé se retrouveront dans l’ incapacité de fonctionner, ne parvenant pas à répondre à leurs besoins matériels et en fournitures pour assurer leur rôle.
Le risque d’effondrement du système de santé publique causé par ces politiques néolibérales co-décidées par le gouvernement, l’ Union européenne et la Troïka, est visible. Nous disons cela parce que, aujourd’hui encore , les unités de santé en raison des compressions dans le financement et les crédits ne parviennent pas à répondre à leurs besoins opérationnels.
L’avenir du système de santé publique et l’assurance que les citoyens disposent des installations nécessaires par les unités de santé devraient être le souci premier du mouvement ouvrier. La nouvelle baisse du financement de la santé met de fait de nouvelles tâches dans le mouvement ouvrier et le mouvement de défense de la santé. La lutte pour renverser ces politiques, l’élimination des notes de service et des contraintes budgétaires qui viennent de l’Union européenne est désormais un objectif et doit être mis sur la table et être une demande de lutte pour embrasser tous les travailleurs et la société.  »
Le secrétariat de la Santé du Mouvement des Citoyens- Manolis Glezos

Grèce le pire serait-il passé…qui pourrait encore le croire

GRÈCE, LE PIRE SERAIT IL PASSÉ… OU LES TEMPS DIFFICILES SONT ENCORE LÀ … ET POUR UN CERTAIN TEMPS !

Si Tsipras ose dire que « le pire est derrière nous… » , l’avalanche d’études, d’articles de fond, et les faits actuels tout simplement, semblent bien démonter que les difficultés pour la Grèce et son peuple sont bien là… et encore pour un bon moment .
Le sentiment de « début de sortie de crise » aura été accentué par plusieurs éléments concomitants:
– le retour sur le marché obligataire de la Grèce;
– l’engagement par les créanciers d’une nouvelle tranche de prêts de 8,5 milliards d’euros;
– la possibilité de plus d’argent via le FMI;
– une perspective de meilleur notation par les agences de notation.

Mais la situation réelle en Grèce est bien plus préoccupante.

Tout d’abord, la mise en œuvre des réformes par le gouvernement Syriza-Anel est loin d’être achevée : sur les 140 mesures demandées par les créanciers, des dizaines ne sont seulement qu’en cours et s’affrontent souvent à la colère sociale ( cf Ouvertures des magasins les dimanches par exemple…et encore plus explosif seront les nouvelles réductions des retraites ou les baisses de salaire envisagés!) ou à celle des entrepreneurs ( cf. l’émission obligatoire de reçus et l’obligation d’acquérir un terminal pour CB…). Et on estime qu’il faudra encore une centaine de nouvelles mesures, bien souvent impopulaires, avant que le programme de sauvetage en cours se termine en Août 2018!
Dans un rapport d’analyse sorti fin juillet, l’agence Bloomberg note : « Les exigences des prêteurs pour des mesures supplémentaires risquent de rendre la scène politique explosive en Grèce, comme le coût de la crise économique est insupportable pour les citoyens et les entreprises » et elle conclue par : « Le revenu moyen des ménages a diminué d’ au moins 40%, pendant la crise, le risque de pauvreté a augmenté de 35,6%, les réductions de pension sont énormes et on assiste à une hyper paupérisation » . Les experts et universitaires grecs notent aussi le retard pris dans le calendrier des privatisations gérées par le TAIPED et désormais le « Super Fund » ( cf l’ex aéroport Hellinico…). Plus subtil encore , le jeu politico-administratif qui fait qu’une loi adoptée au Parlement pour faire plaisir aux prêteurs sera détricotée voire inapplicable par l’adoption d’amendements, décrets et circulaires etc… Quand à l’évasion fiscale, le sport N°1 des grecs continue plus que jamais pour les plus fortunés … alors que vient de paraitre aujourd’hui un calendrier « calvaire », comme le nomme les médias, d’août à fin décembre , pour les versements fiscaux ( Impôts sur le revenu, sur les sociétés, foncier etc…).

Nous avons souvent repris dans nos posts les infos sur l’état des divers secteurs de la Grèce. Nous n’y reviendrons pas ici en rappelant simplement l’état catastrophique de la Santé, mais aussi de l’Education, et généralement de l’ensemble des biens publics. Ce qui parait encore plus inquiétant, c’est ce qu’en déduisent des dizaines de milliers de grecs, souvent jeunes, qui ne voient plus d’espoir dans l’avenir de ce pays et partent vivre à l’étranger provoquant de fait la plus grande diaspora que le pays ait connu depuis les années 60. Phénomène d’autant plus inquiétant qu’il ne s’agit pas ici à proprement parler d’une seule « émigration économique » mais beaucoup plus pluri-factorielle.

Pour terminer sur une note encore plus inquiétante, il faut noter aussi la bombe à retardement que constitue le vieillissement récent en Grèce. Un rapport récent au Parlement démontre que malgré tous les efforts économiques et financiers réalisés par l’État grec, le vieillissement de la population constitue à terme les germes d’un bouleversement radical dans l’équilibre social et budgétaire du pays. Le vieillissement affecte négativement les finances publiques d’un pays, le nombre de retraités augmente. Cela signifie que les dépenses sur les retraites augmentent tout en réduisant les rentrées fiscales. Si cette situation n’est pas propre à la Grèce et touche de nombreux pays de l’UE, elle prend un caractère inquiétant en Grèce. L’évolution démographique de la Grèce donne une augmentation de la population totale à près de 11 millions de grecs en 2080… accentuée par une augmentation de l’espérance de vie, mais avec une augmentation du taux de fécondité dépassant à peine les 1 %… Et on sait que le taux de dépendance des personnes âgées devrait augmenter de 33% à 67,5% ce qui se traduira par 3 personnes en âge de travailler pour 2 personnes de plus de 65ans ! On voit ainsi pour l’avenir ce qui va changer pour le ratio de dépendance défavorable des personnes âgées et donc qu’il y aura un lourd fardeau sur les finances publiques. Alourdie par un endettement excessif et en proie par le manque d’espace budgétaire pour absorber l’impact du vieillissement, le problème en Grèce sera plus aigu. Ce qui devrait avoir un effet négatif sur la croissance en Grèce. Alors , désolé de vous décevoir, chers lecteurs, mais les temps difficiles pour la Grèce sont loin d’être finis!

CK le 31 juillet 2017
PS une touche d’humour avec cette photo trouvée sur les réseaux sociaux grecs :  » elle va chercher sa pension » !

La Belgique a déjà touché autour de 300 millions pour son aide à la Grèce

En 2010, la Banque nationale de Belgique rachète des obligations grecques dans le cadre du programme européen SMP (Security Market Programme). La Belgique finance donc une partie de la dette grecque. Toutes les banques centrales de la zone euro et la Banque centrale européenne font de même. Une manière de venir en aide à la Grèce au bord de la faillite. En tout, l’Eurosystème rachète pour 55 milliards de titres grecs, sans préciser quelle banque nationale finance quelle partie. Les chiffres ne sont pas publics, impossible de savoir combien la Belgique achète précisément.

Toujours est-il que la Belgique détient des obligations grecques qui lui rapportent des intérêts. Eric Dor, économiste à l’Université Catholique de Lille, a fait les comptes. Selon lui la Belgique a déjà touché 328 millions d’intérêts sur les obligations grecques: « Il n’y a rien de supplémentaire que la Grèce a payé par rapport à ce qu’elle aurait dû payer de toute façon. Ses obligations, elles avaient été émises dans le passé, elles étaient détenues par des investisseurs privés, elles sont simplement changé de détenteur. Et évidemment, depuis lors, ces obligations sont toujours en portefeuille des banques centrales, dont la Banque nationale de Belgique. Et ces obligations rapportent des intérêts.« 

Solidarité européenne

La Belgique n’est évidemment pas le seul pays à toucher des intérêts. Le ministère des Finances allemand a reconnu avoir gagné 1,3 milliards d’euros grâce à ses prêts à Athènes. Toucher des intérêts lorsqu’on prête de l’argent, quoi de plus normal? Sauf qu’ici on parle de la Grèce. Alors, est-il vraiment légitime de s’enrichir sur le dos d’un pays surendetté ? Pour Bernard Bayot, économiste et directeur de l’asbl Réseau Financité, « c’est clair que cela pose d’énormes questions en termes de solidarité européenne. D’ailleurs, au départ, il était prévu que les pays européens rétrocédaient à la Grèce le montant des intérêts perçus, ce qui a d’ailleurs été réalisé en 2013 et 2014. Et dès lors que le gouvernement grec commence a renégocier, fait un référendum, il y a un véritable chantage qui a eu lieu. Le résultat, c’est qu’on ne rétrocède plus ces intérêts aux Grecs. Mais au-delà de l’éthique, de la morale ou de la solidarité, il y a simplement la question de l’efficacité. Quand une personne ou un pays est en état de surendettement, il faut lui permettre de sortir la tête de l’eau. Et si ce n’est pas le cas, on l’enfonce. Et ça, évidemment, même d’un point de vue strictement cynique, c’est complètement stupide.« 

L’Eurogroupe, les ministres des Finances de la zone euro, a malgré tout décidé de revenir à un taux zéro à l’avenir. Avec une condition : que la Grèce respecte les strictes mesures d’austérité dans les prochaines années. 

La Belgique a par ailleurs soutenu la Grèce par d’autres moyens (prêts bilatéraux, Mécanisme européen de Stabilité et Fonds européen de Stabilité Financière). Les profits de la Belgique dans ces cadres-là sont difficiles à évaluer.

https://www.rtbf.be/info/economie/detail_la-belgique-a-deja-touche-autour-de-300-millions-pour-son-aide-a-la-grece?id=9667653

 

Le C’star le bateau de la honte

Un petit condensé de l’affaire du C’star ce bateau affrété par des fascistes pour bloquer le sauvetage des migrants en méditerranée.  L’histoire au début paraissait inimaginable et pourtant :

le 11/7 l’AFP publiait : Un navire de 40 mètres, le C-Star, affrété par des militants d’extrême droite, est en route pour la Méditerranée pour lutter contre l’immigration clandestine au large de la Libye, ont annoncé mardi des militants.

Depuis ils sont suivis à la trace par des militants de toutes nationalités :https://www.vesselfinder.com/…/C-STAR-IMO-7392854-MMSI-6218… https://www.marinetraffic.com/…/mmsi:621819012/vessel:SUUNTA

30/7/17 publié par par Yannis Youlontas DEFEND EUROPE : Le C-Star attendu en Tunisie

Le comité d’accueil contre le bateau des fascistes est maintenant prêt en Crète et en Sicile. Il se prépare également côté Africain : Nos camarades tunisiens ont créé, entre autres, ce tract/affiche en arabe. Ils essaient actuellement de le faire circuler parmi les habitants libyens, tunisiens, algériens et marocains du pourtour méditerranéen et invitent à l’imprimer et à l’afficher aux abords des ports et ailleurs.

30/7/17 publié par Yannis Youlontas DEFEND EUROPE : encore un sale coup !  

Voici quelques éléments nouveaux trouvés dans un article de Kibris Gazetesi, le journal le plus lu de Chypre du nord, en date du 29 juillet.

DEFEND EUROPE : LE DERNIER MAUVAIS COUP DE SVEN TOMAS EGERSTROM AUX TAMOULS QUI RETOURNAIENT AU SRI-LANKA

On se rappelle que 15 des 20 Sri Lankais Tamouls débarqués du C-Star le 24 juillet avaient aussitôt été renvoyés au Sri Lanka et que les 5 autres avaient demandé l’asile à Chypre du nord. Ces derniers sont encore dans cette attente à Famagouste, pris en charge par l’association nord chypriote Mülteci Hakları Derneği et par le collectif franco-grec Anepos. 

Mais, pour les 15 Tamouls qui ont pris l’avion, tout ne s’est passé comme prévu. En effet, l’article de Kibris Gazetesi précise que 10 des 15 ont ensuite été renvoyés en sens inverse, à Chypre du nord, le 28 juillet !

Selon ces 10 Tamouls, ce retour a été causé par Sven Tomas Egerstrom, le propriétaire du C-Star, qui, après avoir acheté les billets de retour, les a rapidement annulés durant leur escale à l’aéroport de Doha au Qatar.

Les 5 autres Tamouls piégés à l’aéroport de Doha ont finalement pu poursuivre leur voyage et prendre l’avion suivant grâce à leurs familles qui leur ont payé leurs billets depuis le Sri Lanka.

Les 10 Tamouls revenus ont à nouveau été renvoyés au Qatar le 29 juillet.

Le journal confirme également les déclarations des Tamouls selon lesquels ils ont payé des sommes importantes pour prendre le bateau avec la promesse de se rendre en Italie. Mais leurs passeurs avaient semble-t-il prévu de les laisser en chemin, en Egypte ou à Chypre, avant l’arrivée du bateau en Italie, les escroquant ainsi de 10 000 euros chacun, somme pour laquelle leurs familles s’étaient probablement endettées.

Malgré cette escroquerie, 5 des 20 Tamouls ont tout de même pu rester à Chypre du nord et se lancer dans une demande d’asile, ce qui n’est pas sans ridiculiser l’expédition Defend Europe qui prétendait au contraire stopper l’immigration.

L’article précise également que le C-Star n’est désormais plus autorisé à entrer dans les eaux territoriales nord-chypriotes d’où il est sorti le 27 juillet en fin de journée, sous le contrôle de la police et des garde-côtes. Les officiels du port de Famagouste ont ajouté qu’en cas de tentative (peu probable), ils seraient immédiatement appréhendés.

Décidément, le sinistre Sven Tomas Egerstrom aura escroqué jusqu’au bout ses pauvres victimes.

Ümit Çırak et Yannis Youlountas

28/7/17 publié par Yannis Youlontas : Des chasseurs de migrants viennent de monter à bord

 
Defend Europe espère sauver son safari en Méditerranée :DES CHASSEURS DE MIGRANTS VIENNENT DE MONTER À BORD !

1 – Après avoir bénéficié d’un soutien politique en haut-lieu pour faire libérer son capitaine, son second et son propriétaire qui étaient en garde-à-vue, le C-Star a passé la nuit du côté sud de Chypre, au large du port de Limassol.

2 – Le navire de la honte est resté jusqu’à ce soir à la limite des eaux internationales, n’ayant plus le droit d’entrer dans les eaux territoriales de la partie indépendante de Chypre en raison de son enregistrement dans un port de la moitié nord.

3 – Le C-Star a essayé de brouiller les pistes et de justifier sa pause dans la zone en changeant à plusieurs reprises de port de destination, dans plusieurs directions.

4 – En réalité, le C-Star se préparait à embarquer en secret le groupe de fascistes venu en avion sur l’île pour embarquer à Famagouste, mais qui avait fuit devant le fiasco et les arrestations.

5 – Nous avions bien compris leur manège et, dès la fin de matinée, une alerte antifasciste discrète était donnée dans nos réseaux hellénophones, avec le soutien de plusieurs groupes dont Rouvikonas, pour mobiliser des camarades sur place et, chose difficile, intercepter les « touristes fascistes » avant qu’ils ne montent à bord.

6 – Ce jeu du chat et de la souris a duré toute l’après-midi. Les fascistes ont réussi à se cacher, puis à louer discrètement (sans doute cher) les services d’un petit bateau chypriote, le Dioni (voir photo) qui les a rapidement emmené au large, à 15 km des côtes, au point de rendez-vous avec le C-Star (ils ont choisi de se retrouver au point 666 sur la carte).

7 – A l’heure qu’il est, nous ne sommes encore certains ni du nombre ni du nom des fascistes qui sont montés à bord. Parmi eux, il y a probablement Martin Sellner, chef des identitaires autrichiens (photo de gauche) qui s’était grillé sur twitter en dévoilant sa présence du l’île, et peut-être Lorenzo Fiato, chef des identitaires italiens (photo de droite, en train de faire ses étirements dans son bain).

8 – Il est à supposer que le C-Star va continuer à brouiller les pistes concernant ses prochaines destinations. Mais, comme tout bateau, il devra s’arrêter tôt ou tard dans un port… et il sera attendu.

Merci à tous les camarades qui ont participé à cette nouvelle action, une tentative quasiment impossible cette fois : vu les éléments dont nous disposions, c’était chercher une aiguille dans une meule de foin.

Pour le moment, le bilan de Defend Europe reste absolument nul.

Y.Y.

Épisodes précédents du feuilleton « La croisière nazie s’amuse » :
– Hier après-midi http://blogyy.net/2017/07/27/defend-europe-incroyable-retournement-de-situation/
– Hier soir http://blogyy.net/2017/07/27/pour-aller-ou/
– Ce matin http://blogyy.net/2017/07/28/merci-a-nos-camarades-chypriotes-qui-sont-desoles/

29/7/17 par la rédaction europe 1 : Sicile : mobilisation contre un bateau anti-migrants affrété par l’extrême droite : Des manifestants tentent d’empêcher l’arrivée dans le port de Catane d’un bateau affété par l’extrême droite pour reconduire des bateaux qui transportent des migrants vers la Libye.

« Closed for racists (fermé aux racistes) » : des dizaines de personnes ont manifesté samedi dans le port de Catane, en Sicile, contre l’arrivée prévue dans les prochains jours d’un bateau affrété par l’extrême droite, pour « fermer l’autoroute de l’immigration » en Méditerranée. Une vingtaine d’embarcations, kayaks, voiliers, canots pneumatiques, se sont rassemblés dans le port pour réclamer des autorités qu’elles en empêche l’accès à ce bateau, le C-Star, qui se trouve encore à plusieurs jours de mer de la Sicile.

« Ces opérations sauvent des dizaines de milliers de personnes ». « Nous sommes ici (…) pour fermer symboliquement le port de Catane » à ce navire, a expliqué Luca Nicotra, responsable en Italie de l’Avaaz, collectif mondial pour la défense des droits civiques. « Closed for racists », pouvait-on lire sur plusieurs des banderoles brandies par ces manifestants. « C’est d’abord un appel aux institutions du port pour empêcher que ce bateau puisse interférer avec les opérations en mer des ONG qui sauvent des dizaines de milliers de personnes chaque année », a encore affirmé Luca Nicotra.

Le bateau déjà immobilisé à Chypre. Le C-Star, affrété par le réseau européen Génération identitaire et en particulier ses antennes française, italienne, autrichienne et allemande, avait été immobilisé mercredi à Famagouste, sur l’île de Chypre, avant de reprendre la mer à destination de la Sicile. Le commandant, son second, le propriétaire du navire ainsi que sept membres d’équipage, avaient été interpellés mercredi, avant d’être relâchés jeudi soir, et le C-Star autorisé à quitter le port chypriote turc de Famagouste. Ce bateau devait à l’origine embarquer des militants à Catane avant de se rapprocher des côtes libyennes, mais on ignore si cette escale en Sicile est toujours prévue.

Pas de « port sûr » en Libye. L’objectif de cette opération, baptisée « Defend Europe » (« Défendons l’Europe »), est d’intercepter et reconduire vers la Libye les bateaux qui transportent des migrants clandestins. Or, les gardes-côtes italiens considèrent que la Libye n’offre pas de « port sûr » au regard du droit maritime et organisent toujours le transfert vers l’Italie des migrants secourus sous leur coordination. Selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 111.000 migrants sont arrivés en Europe par la mer depuis le premier janvier, dont près de 93.500 en Italie. Plus de 2.360 sont morts en tentant la traversée.

http://www.europe1.fr/international/sicile-mobilisation-contre-un-bateau-anti-migrants-affrete-par-lextreme-droite-3399836

Pèlerin des îles La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Pèlerins des îles

Les vérités estivales peuvent parfois s’avérer bien fondamentales. Petites aventures et grande histoire conjuguées au quotidien, à l’image des pêcheurs levant leurs filets dans les baies, ou sinon, de tous ceux qui naviguent pour une raison ou pour une autre et parfois même sans raison. Estivants, pèlerins des îles et autant marins, préparant avec toute la minutie nécessaire les mouillages imminents. Loin si possible de la capitale.

Navigation. Golfe Saronique, juillet 2017

Par les temps qui stagnent, à Athènes, d’autres vérités estivales peuvent parfois s’avérer fondamentales, autant que les mensonges ambiants. Dans les rues de la capitale écornée, aux nombreux ses boutiques en faillite, quelques tracts diffusés au centre-ville et non signés, portaient (paradoxalement ?) le message suivant:

“50 ans depuis la Junte” (celle des Colonels, entre 1967 et 1974), tracts ayant provoqué un certain étonnement, y compris paraît-il chez nos… animaux adespotes. Décidément, les humains sont parfois bien étonnants.

Tract: “50 ans depuis la Junte”. Athènes, juillet 2017
Boutique en faillite. Athènes juillet 2017

Nos événements, résolument délavés sous le bien connu grand soleil de l’été grec, se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Il y a eu d’abord, ce violent séisme qui a secoué l’île de Kos la semaine dernière causant deux morts et de nombreux blessés.

Ensuite, nous avons vécu… par obligation médiatique cet autre présumé séisme politique, provoqué par certaines révélations de Yanis Varoufákis au sujet d’Alexis Tsipras et de sa gestion (aux dialogues alors crus), durant notamment le terrible été 2015 (presse grecque du moment) .

L’île de Kos après le séisme. Presse grecque du 21 juillet 2017

Varoufákis n’a rien dit et écrit (il vient à ce propos d’être interviewé sur son nouveau livre par les journalistes du quotidien “The Guardian”) de très nouveau, et Alexis Tsipras a également accordé une contre-interview au même journal pour ainsi se justifier.

Yanis Varoufákis, après avoir enregistré bon nombre de débats et d’échanges grâce à son Smartphone réellement existant et constamment dissimulé, confirme tout simplement l’état d’impréparation… bien préparé d’Alexis Tsipras et de sa… bande face à la Troïka, et essentiellement face à l’Allemagne comme au FMI. Il en ressort également, cette conviction alors profonde quant à la fausseté évidente et consciente des promesses tenues et contenues dans son programme électoral “de l’alternance”, sur lequel il a été élu en janvier 2015. Programme dit “de Thessalonique”, car initialement annoncé à Thessalonique le 13 septembre 2014.

Pour Dimitri (comme pour de nombreux autres Grecs) rencontré cette semaine, petit entrepreneur installé à Athènes, ces dernières révélations (ou semi-révélations), sont cette dernière goutte faisant déborder le récipient de l’insoutenable: “Qu’ils partent alors. Tsipras et les siens… ils forment une véritable bande d’escrocs et de criminels. Je ne veux plus les voir ; même si je ne me fais aucune illusion… sur la dite alternance incarnée par Mitsotakis… oui, c’est aussi un leurre, mais je m’en fiche. Tsipras doit dégager, ces gens devraient se trouver tous en prison.”

Politiciens alors hilares. Alexis Tsipras et Kyriákos Mitsotakis. Juillet 2017 (Presse grecque)
Politiciens alors hilares. Palais Présidentiel. Juillet 2017 (Presse grecque)
Le monument du Soldat inconnu… réadapté. Presse grecque, juillet 2017

Sans… transition, la presse pro-SYRIZA comme la presse tout court (medias grecs et internationaux), semble saluer le dit “retour de la Grèce sur les marchés financiers”: “Pour la première fois depuis 2014, et après des années de crise, la Grèce émet des obligations. L’accueil réservé par les marchés à cette offre de financer la dette publique grecque apportera une indication précieuse sur le degré de confiance retrouvée du pays. Cette obligation à 5 ans (à un taux d’intérêt de 4,75%) permet de préparer le moment où en 2018 le plan d’aide de l’Union européenne et du FMI prendra fin” .

Au même moment Pierre Moscovici de l’Eurocontrol visite Athènes et la colonie. Voilà pour l’essentiel de la bien “grande nouvelle” du mardi 25 juillet… et qui n’intéresse pas vraiment les Grecs il faut dire.

La Grèce émet des obligations (« Sortie sur les marchés »). Presse grecque, juillet 2017

Imperturbables comme ils sont dans leur monde parallèle, les politiciens alors hilares iront toujours “fêter” le retour à la démocratie et la fin de la dictature des Colonels en ce 21 juillet 2017 au jardin du Palais présidentiel (c’est une tradition politique depuis 1975).

Sauf qu’en 1974 (20 juillet), l’arrivée présentée comme “spontanée” de Konstantin Karamanlis depuis son exil politique en France, afin de prendre les commandes faisant suite à l’effondrement de la Junte (et à la guerre à Chypre), avait en réalité constitué un autre coup d’État… en somme inaugural à la toute dernière République grecque, morte comme on sait en 2010 par… l’avènement de la Troïka. Car en 1974, c’est Panagiótis Kanellopouolos, Premier ministre renversé par la Junte le 21 avril 1967, qui devait assurer la transition jusqu’aux prochaines élections et non-pas Karamanlis.

Navigation. Golfe Saronique, juillet 2017
Marin et ouvrier. Golfe Saronique, juillet 2017
Touristes sous l’Acropole. Athènes, juillet 2017

Les vérités estivales peuvent ainsi parfois s’avérer fondamentales. À Athènes, les touristes se reposent insouciants dans les terrasses des cafés sous l’Acropole. De même que nos animaux adespotes (sans maîtres) et heureux de l’être. Petites aventures et grande histoire conjuguées au quotidien.

Et quant aux politiciens, alors disposés car “desposés” (agissant très exactement sous le haut commandement de leurs maîtres), ils poursuivront “dans leur programme”, “révélations” faites ou pas d’ailleurs. La petitesse humaine n’a certainement pas de limites. “De nombreux citoyens ont dit de nous que nous avons été de menteurs, mais pas de voleurs” , déclare alors l’escroc politique Alexis Tsipras (médias grecs du 26 juillet). Été grec.

Son “gouvernement” peut se maintenir au pseudo-pouvoir, préparant, sous les ordres des maîtres illogiques comme allogènes, la dite “reforme de la Constitution” déjà annoncée, car programmée par la Troïka élargie. Cette dernière escroquerie Tsipriote, consistera alors à inscrire les termes des mémoranda (politiques imposées par la Troïka) dans la Constitution (déjà violée par SYRIZA comme par tous les autres partis, acceptant à siéger au pseudo-Parlement).

Animal adespote, heure de la sieste. Athènes, juillet 2017
Péloponnèse. Juillet 2017
Sur une île. Golfe Saronique. Juillet 2017

De la même manière, toute intervention potentielle de la part de la Justice (déjà bien “boiteuse”), face, et surtout contre l’illégalité des politiques de prédation sur les richesses nationales, tout comme sur les droits notamment ceux des travailleurs… deviendra à son tour “illégale” et de toute manière impossible à entreprendre (reportages et analyses, médias grecs du 26/07, par exemple radio 90.1 FM, zone du soir).

Le but de la Troïka, avec toute l’aimable et bien intéressée participation des Tsipras, Mitsotakis et consort, c’est d’en finir franchement avec le cadre constitutionnel hérité de…l’avant-guerre (avant 2010 !). La Constitution, lettre déjà morte, elle sera ainsi enterrée, sous les applaudissements et avec toute l’hilarité nécessaire d’une classe politique de Quisling. Les mensonges de l’été séchés au soleil, peuvent parfois s’avérer bien fondamentaux.

Cela-dit, et pour ce qui tient des vérités incontournables, aux îles (même peu habitées) du Golfe Saronique, les habitants haïssent déjà les politiciens… et ils aiment toujours leurs bêtes. Les occupations… locales sont bien différentes il faut dire. On se préoccupera ainsi volontiers du drapeau grec de la petite chapelle de Saint Nikólaos, celui que le vent a fait tomber, plutôt que des obligations émises par la Grèce. Et le débat sera alors vif et fort argumenté pour ce qui tient de l’emplacement canonique (normal et de règle) du drapeau: à droite ou à gauche de la chapelle face à la mer.

Le drapeau placé à droite de la chapelle. Golfe Saronique, juillet 2017
Le drapeau placé à gauche de la chapelle. Golfe Saronique, juillet 2017
En positionnant… le drapeau. Golfe Saronique, juillet 2017

Petites aventures et grande histoire conjuguées au quotidien, à l’image des pêcheurs levant leurs filets dans les baies et des habitants des îlots.

“Avant 1940, plus de quarante familles habitaient sur l’île. Les Allemands, les ancêtres de Schäuble sont arrivés jusqu’ici. Ils ont volé le fromage et l’huile d’olive de mon grand-père. Il les a cachés par la suite dans les puits. Mais tout restait bien dur durant après-guerre également. Les familles sont parties vivre en face, au Péloponnèse, et le plus souvent elles ont carrément émigré. Ceux qui possédaient la terre d’en face, de l’autre côté de la baie, ils ont tout vendu dans les années 1950 pour une bouchée de pain. Et ils sont partis aux États-Unis sans jamais revenir, même pas pour voir. Temps noirs, pauvreté alors noire.”

Immanquablement, les discussions tourneront davantage autour des animaux, de leurs habitudes, de leurs états d’âme. “Tiens, ils ont quitté l’étable et ils vivent en liberté. C’est en hiver que nous nous occupons un peu davantage d’eux. Ce qui ne veut pas dire que nous ne les suivons pas. Une brebis a perdu son petit, nous ne savons pas comment. Du coup, elle n’a plus voulu allaiter son deuxième petit. Elle l’a abandonné. Nous l’avons alors récupéré. Il vit avec nous, nous lui donnons du lait, il dort avec le chien… en parfait amour. C’est… toute notre vérité.”

Les bêtes ont quitté l’étable. Golfe Saronique, juillet 2017
Le jeune mouton… domestiqué. Golfe Saronique, juillet 2017
“Il dort avec le chien”. Golfe Saronique, juillet 2017

Jolis moments. À force, le blog “Greek Crisis” devrait peut-être se transformer complémentent et avec toute la conviction… en chronique animalière. C’est toujours une option !

Les vérités estivales peuvent parfois s’avérer fondamentales. Estivants, pèlerins des îles et autant marins, préparant avec toute la minutie nécessaire les mouillages imminents. Animaux adespotes comme “desposés” compris. Loin si possible de la capitale, Mimi, le chat du blog se porte bien face aux humains, il faut dire parfois bien étonnants.

Mimi, le chat de Greek Crisis. Juillet 2017

Pèlerins des îles. Notre poète Yórgos Seféris avait écrit, que “dans un sens, nous sommes passés par Délos à la manière d’Ulysse, en route vers Troie” (Essaies, décembre 1965).

Mer et poésie. Loin si possible de capitale, les vérités seront fluides. Petites aventures et grande histoire conjuguées au quotidien. Événements, résolument délavés !

Vérités. Golfe Saronique. Juillet 2017
* Photo de couverture: Pêche. Golfe Saronique, juillet 2017

mais aussi pour un voyage éthique, pour voir la Grèce autrement “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !”   http://greece-terra-incognita.com/

Séismes à la grecque et retour en Macronie

Me voilà donc rentré, depuis samedi dernier, de mon premier round nisyriote 2017. Entre deux séismes : le personnel, avec la liquidation de La Différence qui a descendu mon Tigrane au décollage, et le tellurique qui a secoué toute la région deux nuits avant mon départ.

Côté livre, je suis dans les démarches et les lettres recommandées pour me faire reconnaître créancier privilégié – le liquidateur judiciaire semblant ignorer le Code de la propriété intellectuelle qui établit les auteurs à ce rang, depuis 2006, pour leurs droits d’auteur des trois dernières années. Sans trop d’illusion, mais j’ai bien l’intention de ne pas laisser ledit liquidateur en paix. Et puis il faut se battre pour obtenir un état des ventes ; et puis je viens de poster le second courrier demandant notification de la restitution de mes droits – stade indispensable avant une éventuelle réédition, probablement dans une collection de poche – alors que cette restitution m’est due de droit. Et puis encore, je tente de m’opposer à la vente du stock des Tigrane en solderie : mais là non plus, pas de réponse. Grâce soit ici rendue à la Société des gens de lettres dont je suis membre et dont le service juridique a été d’une réactivité remarquable et d’une aide aussi efficace que cordiale. Il semble ainsi que le liquidateur soit obligé de me proposer… le rachat du stock à prix coûtant !

N’est-ce pas beau ? N’est-ce pas grandiose ? Non seulement le liquidateur ne me payera sans doute pas les droits d’auteur que me doit La Différence mais, si je veux éviter de voir mon livre traiter comme un objet vendu à l’encan, au prix du papier, et ce pour rembourser l’URSSAF, ou le fisc, ou… il me faudra, moi, le racheter !

Ma question est : à quoi sert le ministre de la Culture, de surcroît, une éditrice, si elle ne lève pas le petit doigt pour trouver une solution à la reprise digne d’un fonds de 40 ans comme celui de La Différence ? A quoi sert un ministre de la Culture qui laisse les artistes dans cet état de totale vulnérabilité quant à la préservation de leur droit moral ? Je ne parle même pas des droits financiers !!!

Quant au second séisme : merci d’abord à tous ceux qui ont pris de mes nouvelles. Kos a souffert (le centre de la ville essentiellement et de manière très localisée : j’y suis passé en transit samedi matin: un minaret d’une ancienne mosquée s’est effondré sur la place centrale, le port est zébrè par une fissure plus ou moins large, l’église principale lézardée; mais un autre minaret no loin est intact, la forteresse des chevaliers de Saint-Jean, apparemment aussi et le surlendemain, la vie en ville était normale. Nulle trace de panique chez les habitants ou les touristes, mais des caméras de télé agglutinées comme des mouches sur une merde dans le périmètre des dégâts : la catastrophe euro-allemande au quotidien que vivent les Grecs les laissent muets et indifférents; le catastophisme les fait bander), mais Nisyros est indemne.

Reste que, depuis 25 ans que je viens ici, j’ai vécu pas mal de tremblements de terre, notamment lors de la crise sismique de 1997(un séisme par jour pendant près d’un mois, des maisons lézardées et évacuées, la falaise du monastère de la Panaghia spiliani, au dessus de Mandraki, ébranlée….). Mais celui-là est d’un calibre exceptionnel. Se réveiller de son premier sommeil à 1h30 avec un lit qui vogue, sentir la maison littéralement onduler, tenter de descendre du moni (lit traditionnel en hauteur de 5 marches d’escalier étroites) en sentant non pas une vibration, mais un mouvement horizontal de cisailles, et surtout entendre un bruit de vagues et de ressac dans la citerne, comme si on était au bord de la mer alors qu’on est à 400 m d’altitude est une expérience qui me manquait… sans parler de la demi-douzaine de répliques pendant le reste de la nuit – à chacune on ouvre un oeil en se demandant si l’on a rêvé. Heureusement pour nous, les Nisyriotes, cette nuit Poséidon le Kosmoseïstis nous protégeait. Merci à lui.

Quant à la situation en Grèce, elle ne cesse de se dégrader. Sur tous les plans, économique, social, sanitaire. A Nisyros, nous avons eu de longues discussions avec des amis écrasés d’impôts qui ne savent plus que faire – les commerçants notamment qui doivent parfois payer plus – en raison du système d’avance d’impôt sur les années à venir – qu’ils n’encaisseront. Car juin et le début juillet ont été encore pires que l’année précédente déjà mauvaise. Les all inclusive de Rhodes ou de Kos (avant le séisme ; après avec le catastrophisme imbécile des médias ???) semblent certes faire le plein (discours officiel sur le record d’entrées), mais ce tourisme-là ne profite en rien à la Grèce. Les hôtels sont désormais la plupart du temps propriétés de sociétés étrangères, les recettes sont encaissées dans les pays de départ, les salaires de l’hôtellerie sont des salaires de misère (quand ils sont payés : voir plus bas), et les troupeaux qui pratiquent ce genre transhumance ne font plus travailler les commerces locaux puisqu’ils ont tout gratos dans leur usine à vacances idiotes.

A Nisyros, nous avons constaté, il y a deux ans que les institutions scientifiques grecques n’avaient plus les moyens financiers de surveiller les volcans de l’Egée et que cette tâche revenait désormais à un réseau d’universités solidaires qui grattent les fonds de tiroir de leur frais de mission – chez nous des Suisses et des Anglais. A Nisyros, cette année, le musée archéologique, ouvert il y a moins de 10 ans – un superbe musée, avec une muséographie intelligente – est fermé en raison des coupures de budget exigées par les Euro-Allemands. A Nisyros, la vieille dame qui tient une petite échoppe de fruits et légumes et me vend ses oeufs du cul des poules a été obligée de s’équiper d’une machine à carte de crédit (dont elle ignore le fonctionnement mais dont elle doit payer la location) : sinon, c’est 1500 euros d’amende.

Elle n’est pas belle, l’Europe ???

Mais en Grèce, la politique de l’UE conduite par le gouvernement de gauche dite radicale est aussi un mécanisme de spoliation de la propriété privée et de transfert massif de la propriété privée et publique, en partie vers un étranger qui dépossède les propriétaires grecs, exploite les salariés grecs et exporte ensuite les bénéfices réalisés sur le dos (aéroports, rachats de terrains et de biens immobiliers à bas prix, infrastructures hôtelières et développement du all inclusive qui permet de délocaliser les recettes…).

Le bradage des infrastructures est désormais acté. Comme nombre des aéroports grecs les plus rentables, celui de Kos à été soldé à Fraport, une société allemande – par pur hasard, bien entendu. Voilà plus de 20 ans que je le fréquente. L’affichage par télévision y fonctionnait parfaitement et les toilettes étaient d’une propreté… suisse. En arrivant à la mi-juin, nous avons eu la surprise de voir l’affichage des vols au-dessus des tapis à bagage réalisés au marqueur sur de grand panneaux de papiers, et le circuit d’affichage vidéo ne fonctionnait toujours pas, en pleine saison, cinq semaines plus tard. Quant aux toilettes, elles puaient la pisse. Toute l’efficacité allemande dans le dépeçage ! Compression de personnel, absence d’investissement, rentabilité maximale. Une espèce de métaphore de l’Union européenne…

Par le mécanisme d’endettement privé qui fut encouragé de manière totalement irresponsable, dans les années d’avant crise, par les gouvernements grecs, l’UE ou l’OCDE qui y voyaient un « modèle » de développement, et les banques (alors en grande partie propriété de groupes français qui se sont dégagés depuis), dans un pays qui ne connaissait quasi pas le crédit à la consommation, on a amorcé ce processus de spoliation qui est aujourd’hui entretenu par des impôts si lourds que les contribuables ne peuvent plus payer, par la baisse des salaires et des pensions ou par le non versement des salaires par les patrons que la Cour suprême vient de légaliser (voir notamment le dernier papier de mon ami Panaghiotis Grigoriou, aidez-le si vous le pouvez, sur son indispensable blog Greekcrisis).

Juste un exemple (paratagé hier sur Facebook par mon ami Constant Kaimakis : les travailleurs du groupe « Euromedica » en Grèce du Nord, et plus particulièrement la clinique « Κυανούς Σταυρός» (Thessalonique) et « Ζωοδόχος Πηγή» (Kozani), sont en grève depuis 10 jours pour obtenir le paiement de leurs salaires non payés depuis 5 à 10 mois selon les établissements. Leur syndicat dénonce ainsi :

« L’asphyxie économique au cours des sept dernières années a eu un impact négatif énorme sur la vie quotidienne de centaines de travailleurs, niant leur dignité et leur vie normale. Le Groupe « Euromedica » continue avec impunité la même pratique courante, laissant les travailleurs non payés avec des dettes qui se sont accumulés de cliniques en cliniques, avec comme argument que l’argent a été dépensé. A l’opposé de la pauvreté forcée dans laquelle se trouve l’ ensemble du personnel, on assiste à une augmentation du chiffre d’affaires de la société, qui a bénéficié du démantèlement de la santé publique. Ainsi, d’une part ils gagnent de l’argent, et de l’autre, ils ne payent pas leur personnel ! » et de préciser: « L’employeur fait tout pour arrêter les manifestations, en utilisant tous les moyens disponibles, que ce soit une autre promesse vide de paiement, soit en invoquant la fermeture de la clinique, ou en exerçant une pression sur les travailleurs pou se retirer de la grève. Mais devant eux se trouvent la détermination des travailleurs, qui continuent de lutter sans faire un pas en arrière. »

Mais comment vivent les gens qui travaillent ainsi sans être payés ? Ce que, une fois encore, la Cour suprême grecque vient d’entériner (vous comprenez, j’espère, que la réforme du Code du travail de Macron, les APL et toutes ces réformes que la France a trop longtemps différées, ne sont qu’un insipide apéritif à l’aube de l’ère Macron !). Ils empruntent, aux banques, sur la base des salaires qui leur sont dus et à des taux qui les ruinent, qui les obligent, à terme…

Ainsi se multiplient les saisies, et les ventes aux enchères qui, systématiquement, au moins dans les grandes villes, suscitent des manifestations de résistance qui expulsent les acheteurs potentiel, bloquent la vente… provisoirement.

Ainsi s’opère une autre spoliation à bas bruit, que je vois à l’oeuvre à Nisyros : nombre de Grecs qui ne peuvent plus vivre de leurs revenus, notamment des retraités qui ne touchent plus que 400 euros ou moins, ou qui ne peuvent plus payer leurs impôts cherchent à vendre à n’importe quel prix terres ou maisons qu’ils ont hérités de leurs ancêtres dans un pays où, avec la France de la révolution, la réforme agraire a été la plus poussée en Europe. Pour s’acheter six mois ou un an de répit.

C’est la saison des vautours (on en a un et il est français, à Nisyros) dont j’annonçais la venue dans un post peu après la trahison par Tsipras du référendum de 2015. Ces vautours-là sont en train de déposséder les Grecs de leur pays en rachetant tout à bas prix, ils sont chinois ou européens à Athènes, où la propriété grecque fond à vue d’oeil et où certains quartiers voient leur population expulsée par ces ventes et la conversion des appartements d’habitation en locations type AirbnB.

Le tout sous un gouvernement dit de gauche radicale qui s’est fait l’instrument docile d’une administration coloniale, d’une occupation euro-allemande qui ne dit pas son nom.

Et puis après le retour, il y a eu la reprise de contact avec le monde macronisé.

J’ai d’abord appris la grogne qui agite notre Grande Muette (il faut lire cet intéressant entretien de Coralie Delaume avec le général Faugère). Comment ? vous n’êtes donc pas au courant que la géniale politique de notre chancelière à tous (celle qu’on applique désormais à l’aéroport de Kos) a conduit l’armée allemande à immobiliser des hélicos et autres matériels pour en faire des réserves de pièces de rechange pour ceux qu’on arrive à faire voler encore. Comme ce qui nous reste d’appareil militaire est notre dernier point fort par rapport au suzerain allemand, et que le vrai projet macronien est de liquider en 5 ans ce qui reste de souveraineté à la France, je ne vois pas en quoi les décisions budgétaires de Génie sans bouillir sont surprenantes. Les coupes dans le budget de la Défense nationale, car c’est de ça dont il s’agit, pas « des Armées » qui seraient un corps séparé de la nation, se font naturellement au nom « des engagements européens », au nom d’un machin ultralibéral qui s’appelle l’Union européenne. La culpabilisation de la France – dans l’affaire du Vel d’Hiv notamment (je ne saurais écrire mieux, là-dessus, que ce qu’ont publié, sur leur blog respectif, Bertrand Renouvin ou Jacques Sapir – afin de finir de déculpabiliser l’Allemagne pour son histoire monstrueuse va d’ailleurs dans le même sens : la liquidation de plus de mille ans d’histoire au service d’un projet de soumission à un ensemble apatride et ultralibéral sous domination allemande.

Car, soyons clair, le projet macronien n’est rien de moins qu’un projet de trahison des intérêts fondamentaux de la nation.

Puis je me suis étonné de l’étonnement à propos de la réduction des APL : bonnes gens, adressez-vous donc à Bruxelles ou à Berlin ! Macron et sa bande de guignols ne sont là que pour appliquer les GOPE (Grandes orientations de politique économique) élaborées par la Commission européenne. Qu’écrivais-je donc, dans 30 bonnes raisons pour sortir de l’Europe, paru en décembre dernier, à propos des GOPE 2016, p. 162 ?

« Ces recommandations insistent sur la rigidité excessive du contrat de travail — les obstacles aux licenciements dans le cadre du CDI —, ainsi que sur l’insuffisance des possibilités de « dérogation aux accords de branches et aux dispositions juridiques générales sur les conditions d’emploi, par l’intermédiaire des accords d’entreprise ». Elles relèvent encore l’insuffisance des réformes levant les obstacles à la concurrence dans le secteur des services, la trop grande mansuétude pour les professions réglementées, des allocations de logement trop généreuses… »

Vous avez besoin d’un dessin ? Des GOPE, vous allez en bouffer pendant 5 ans, à la grecque ! Quant au troupeau des nombreux castors qui ont fait barrage, il n’a pas fini de barboter dans le lac de retenue !

Je me suis aussi amusé à la vue de quelques représentants du peuple en marche vers la grande Katastrophe : tel confondant le décret et la loi, tel incapable de comprendre la question qu’il est censé avoir écrite et qu’il n’est pas même capable de lire, tel qui se plaint que son mandat l »empêche d’aller au judo, tel qui ne savait pas qu’il fallait siéger pour… Les Bronzés font la loi ou Les Sous-Doués à l’Assemblée. je suis bien heureux de n’avoir pas participé à la mascarade démocratique de l’élection de cette meute qui votera comme un seul homme les pleins pouvoirs à Pétain ou Pét deux… Car qu’on ne s’y trompe pas : le cycle électoral que nous avons vécu depuis un an n’est plus qu’une parodie de démocratie. il n’y a plus de démocratie représentative, en régime d’Union européenne, que parodique et dérisoire. A la Vouli grecque, comme à l’Assemblée française, les soi-disant députés ne sont plus que des spectres qui s’agitent pour tenter de faire croire que la démocratie encore. C’est leur seule utilité.

Enfin, je m’indigne qu’on s’indigne de l’insuffisance de bombardiers d’eau pour combattre les incendies !

Palsembleu ! Il faut bien payer le prix de l’euro ! Monnaie surévaluée, déficit commercial, absence se croissance, chômage, donc déficits sociaux, donc austérité stupide pour rester dans l’euro, donc sous-investissement dans l’avenir partout… donc monaie toujours plus surévaluée, donc… Ca s’appelle une spirale mortifère qui devient mortelle si, comme en Grèce (voir ci-dessus les toilettes de l’aéroport de Kos), on se refuse de la rompre !

http://www.olivier-delorme.com/odblog/index.php?Nouvelles-de-grece-reenchainee

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