150330 Déblocage anticipé compromis

Publié par Cécile Ducourtieux, et Adéa Guillot au journal Le Monde

Une liste  »  assez proche de la réalité  « , précise une source gouvernementale grecque, a fuité lundi dans la presse, évoquant une vingtaine de mesures chiffrées. La lutte contre le trafic de carburant ou de cigarettes pourrait ainsi rapporter 250  millions d’euros  ; le contrôle des comptes ouverts à l’étranger par des Grecs pourrait, lui, rapatrier 725  millions, alors qu’un changement du code fiscal pourrait générer 300  millions. Le gouvernement propose de créer une structure de défaisance ( »  bad bank  « ) pour faire face à l’accumulation des créances douteuses des banques. Au total, le plan grec prévoit plus de 3  milliards d’euros de recettes nouvelles pour l’année 2015, un excédent primaire fixé à 1,5  % du PIB et une croissance à 1,4  %.  »  Cela ne semble pourtant toujours pas assez pour nos créanciers, se désole-t-on chez Syriza. Ils nous avaient parlé d’un Eurogroupe d’urgence cette semaine que nous ne voyions pas arriver.   »

Sous asphyxie financière, Athènes attend impatiemment le déblocage anticipé d’une partie des 7  milliards d’euros encore disponibles dans le cadre de l’accord de prêt prolongé le 20  février. Le 9  avril, les Grecs doivent rembourser plus de 450  millions d’euros au FMI, et le 14 racheter pour 1,4  milliard d’euros de bons du Trésor, puis encore 1  milliard le 17  avril.

Si, pendant un temps, le principe de ce déblocage anticipé partiel semblait acquis, il serait aujourd’hui de nouveau compromis.  »  C’est une décision politique qui doit être prise par l’Eurogroupe  « , précise au Monde le vice-président de la Commission en charge de l’euro, Valdis Dombrovskis. Et à en croire de nombreuses sources bruxelloises, l’Eurogroupe ne sera convoqué, au mieux, qu’après la fête de Pâques catholique (le 5  avril).  »  Il y aura bien un Euroworking Group – réunion des responsables des Trésors des 19  membres de la zone euro –  « , mercredi 1er  avril, mais il ne devrait s’agir que d’un point d’étape sur les négociations en cours, à en croire des sources bruxelloises.

Si, du côté des créanciers, les discussions sont jugées  »  constructives  « , précise ainsi Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne –, la partie est donc loin d’être gagnée pour Tsipras.  »  On travaille dans un bon état d’esprit mais les échanges ne sont pas simples  « , a reconnu le commissaire à l’économie, Pierre Moscovici, lors d’une audition au Parlement européen.

De fait, si les Européens sont prêts à des compromis, leur base de travail reste la liste de réformes à laquelle s’était engagé le précédent gouvernement grec de M.  Samaras.  »  Comment exiger que nous négocions sur des engagements antérieurs à l’élection du 25  janvier qui nous a portés au pouvoir, alors que nous avons, depuis, signé l’accord du 20  février nous autorisant à proposer nos propres réformes du moment qu’elles sont budgétées  « , critique-t-on côté grec. Pour le politologue Gérassimos Moschonas se cacherait là une  »  volonté de certains pays européens d’en finir au plus vite avec l’expérience d’un gouvernement de gauche radicale  « .  »  La situation actuelle n’aurait pas dû exister. Nous aurions pu terminer le programme – le plan d’aide – avant, au mois de décembre  2014  « , lors de la dernière revue de la  »  troïka  « , confie M.  Dombrovskis.

A l’époque, en décembre, c’est le FMI qui, des créanciers, avait été le plus dur en affaires. Il avait refusé la conclusion de la revue, pointent deux sources européennes haut placées. La pierre d’achoppement à l’époque comme aujourd’hui  ? Une réforme des retraites et une libéralisation plus poussée du marché du travail que continuent d’exiger les bailleurs de fonds du pays.  »  Ils insistent sur de nouvelles atteintes au droit du travail, mais c’est une ligne rouge pour nous  « , affirme-t-on à Athènes.  »  Pas touche aux retraites, aux salaires et au droit du travail  « , résume, sans ambiguïté, un membre du comité directeur de Syriza. Un langage commun, et c’est un progrès, existe désormais entre la Grèce et ses créanciers, mais les négociations atteignent désormais ces fameuses  »  lignes rouges   » qui avaient déjà entraîné la fin du précédent gouvernement grec. Le blocage reste donc bien réel.

150330 Réunion houleuse avec les partis d’opposition

Ce devait être le discours de l’union nationale, ralliant au gouvernement grec du parti de la gauche radicale Syriza l’ensemble des partis d’opposition dans la lutte contre l’austérité et les douloureuses négociations à Bruxelles. Or la discussion d’urgence, qui s’est tenue dans la soirée du lundi 30  mars au Parlement grec, a confirmé les antagonismes apparemment irréconciliables entre le premier ministre, Alexis Tsipras, et les leaders des principaux partis d’opposition.

 »  Au lieu des 3,5  % d’excédent primaire que vous aviez promis au peuple grec pour 2014, nous avons trouvé un excédent d’à peine 0,3  % du produit intérieur brut – PIB – , s’élevant tout juste à 592  millions d’euros  « , a lancé le premier ministre, lors d’un discours très offensif à l’encontre du précédent gouvernement conservateur dirigé par Andonis Samaras.  »  Nous avons hérité d’un déficit de 2,5  milliards d’euros. (…) Quelles réformes avez-vous vraiment menées pendant ces cinq années d’austérité  ? Le licenciement de fonctionnaires  ? La fermeture d’écoles et d’hôpitaux  ? La Grèce n’avait pas besoin de ces réformes-là  !  « 

M.  Tsipras a bien évoqué quelques-unes des mesures encore en cours de discussion avec les créanciers – comme la lutte contre le trafic de carburant ou d’alcool ou contre la fraude fiscale  –, mais sans entrer dans les détails.  »  Allez-vous soutenir notre tactique de négociations pour mettre fin à l’austérité ou allez-vous continuer à vous faire le porte-parole des vues néolibérales européennes les plus extrêmes  ?  « , a finalement demandé le premier ministre.  »  Pourquoi nous avoir fait venir ici ce soir  ? Où sont ces informations sur les négociations que vous deviez nous donner  ?  « , a vertement répliqué M.  Samaras, président du parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND). Il n’y avait en réalité que peu de chance que M.  Tsipras obtienne un chèque en blanc de l’opposition, tant l’inimitié réciproque est forte. Alors à quoi bon cette réunion  ?

 »  Nous avons montré aux Grecs à quel point nous tentons de mener une politique différente du précédent gouvernement, affirme un député de Syriza. A quel point nous luttons pour eux à Bruxelles.  «  De difficiles négociations sont, en effet, toujours en cours entre Athènes et le  »  groupe de Bruxelles   » (Fonds monétaire international, Union et Banque centrale européennes), qui a planché tout le week-end jusqu’au 30  mars midi, sur les réformes proposées le vendredi  27 par le gouvernement grec.

040330 Les dockers contre la privatisation du Pyrée

Le syndicat des dockers du port du Pirée menace de lancer des mouvements sociaux si l’Etat ne revient pas sur sa décision de céder une partie de sa participation majoritaire de l’Autorité du Port d’Athènes (OLP). Lors d’une visite en Chine, le vice-premier ministre, Yannis Dragasakis, est en effet revenu sur une promesse phare du gouvernement d’Alexis Tsipras. Car, à peine élu, celui-ci avait annoncé qu’il annulait une série de privatisations lancées par le précédent gouvernement, dont celle de ses deux plus grands ports, au Pirée et à Thessalonique. M.  Dragasakis a cependant précisé, lundi 30 mars au soir, que, quelle que soit la forme finale de l’accord, l’Etat garderait des parts dans l’entreprise.

Solidarité avec la Grèce

Sur le site Solidarité France – Grèce

Vous trouverez ici des liens sur

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Comment être sûr de l’utilisation de l’argent envoyé par virement ?

Voici la réponse que j’ai obtenue le 29 avril 2015, au nom du collectif, de contact@interdemos.net :

Bonjour,

Merci de votre message et de la préoccupation tout à fait compréhensible.

Le destinataire et l'utilisation prévue des fonds sont exactement les
mêmes dans cette nouvelle phase de dons par virements que ce qui était
prévu si la collecte sur KissKissBankBank atteignait son objectif (avec
la différence qu'il n'y aura pas prélèvement pour frais de gestion et
paiement). Voir :
http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/de-peuple-a-peuple
Un partenariat franco-grec
Quels projets seront financés ?
Quelle garanties de bonne gestion ?
À quoi servira la collecte ? (le début)

En pratique, les fonds collectés (nous espérons nous approcher du
montant de dons sur KKKB) seront utilisés d'une part pour soutenir
partie des centaines de structures de solidarité fédérées  par
Solidarité pour Tous et d'autre part pour les aider à agir conjointement
(rencontres et festivals des structures de solidarité).
Et ils seront utilisés exclusivement pour cela.

Plus concrètement, deux membres d'Interdemos (Marie Cosnay et moi-même)
venons de nous rendre en Grèce, où nous avons rencontrés l'équipe de
Solidarité pour Tous et visité 3 structures de solidarité de terrain
(une clinique solidaire dans le centre d'Athènes, une cuisine solidaire
au Pirée, et une structure de capacitation culturelle et production
coopérative à Galatis (banlieue d'Athènes). Nous allons publier dans les
jours qui viennent 4 billets sur le blog d'Interdemos
(htttp://interdemos.net) qui vient d'être redesigné pour rendre compte
en détail de ces rencontres.

N'hésitez pas à nous poser toutes questions utiles pour pouvoir
convaincre les membres de votre collectif

Rencontre avec les structures de solidarités en Grèce

Suite du message précédent : nous venons de publier le premier de nos
billets sur les structures de solidarité que nous venons de rencontrer
en Grèce. D'autres suivront ainsi que le compte-rendu de nos échanges
avec Solidarité pour tous, et des réflexions pour les aspects plus
politiques du projet (comment ouvrir les possibles en Grèce et en Europe
face à l'acharnement des puissances européennes).

http://www.interdemos.net/solidarite-et-nouveaux-modeles-en-grece-1-cuisine-solidaire-au-piree/

Bien à vous,

Philippe

 

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