Publications par catégorie

Archives de catégorie Répression-autoritarisme

Soignants « De héros à méchants »

De « héros » à « méchants »… Le gouvernement grec persécute les syndicalistes du secteur de la santé en raison de leur activité politique

Un an auparavant, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis et les membres de son gouvernement faisaient l’éloge des médecins, les « héros de la santé » comme ils les appelaient, pour leur lutte contre la pandémie de coronavirus. Le gouvernement avait même exhorté le peuple à montrer sa reconnaissance aux professionnels de la santé du pays en les applaudissant de leur balcon.

Mais, apparemment, les travailleurs de la santé sont des « héros » tant qu’ils gardent le silence et ne se battent pas pour les droits de leurs collègues et de la société. Récemment, la présidente de la Fédération nationale des médecins des hôpitaux publics (OENGE) Afroditi Retziou a reçu une convocation pour u interrogatoire de la police grecque, car la Fédération s’est mobilisée et a organisé des manifestations pour exiger du gouvernement le recrutement de médecins, ainsi que davantage de matériel de protection et de mesures de sécurité pour les travailleurs de la santé !
Dans une déclaration concernant sa convocation par la police, Mme Retziou a déclaré

« Le combat que mènent les médecins hospitaliers, tous les travailleurs de la santé, est un combat pour la protection de la santé et de la vie de notre peuple, un combat pour la défense de nos droits et de notre dignité. Peu importe le nombre de lois qu’ils voteront, peu importe le nombre de mécanismes répressifs qu’ils utiliseront, ils ne nous intimident pas et ne nous terrorisent pas.

Nous continuerons à accomplir notre tâche, celle qui nous est dictée par notre conscience.

S’ils pensent que nous resterons silencieux en ne faisant rien face au crime continu contre la santé et la vie de nos patients, ils se trompent profondément ».
Afroditi Retziou n’est pas le seul cas. D’autres syndicalistes du secteur de la santé ont reçu des appels de la police afin de « s’excuser » pour leur activité militante.

En pleine pandémie de Covid-19, il s’agit d’une autre action provocatrice du gouvernement conservateur de la DS qui cherche à faire taire toute voix qui révèle les pénuries tragiques dans les hôpitaux et, de manière générale, la dangereuse politique gouvernementale qui risque la vie de milliers de personnes.

Comme le souligne pamehellas.gr, « le gouvernement, face à la troisième vague de la pandémie, un an après son déclenchement, a financé des milliards de dollars aux grandes entreprises, aux groupes de tourisme et aux compagnies aériennes. Ils ont couru pour acheter du matériel de police et de répression et veulent faire venir des milliers de gardes spéciaux, de caméras et de policiers dans les universités, le métro, et partout où ils peuvent imaginer. Mais ils insistent pour ne pas engager de chauffeurs pour les transports publics, d’enseignants pour les écoles, et de personnel médical pour les hôpitaux !

Afin de défendre sa politique barbare qui sacrifie la vie et la santé du peuple pour le profit de quelques-uns, elle lance un mécanisme d’intimidation et de répression contre ceux qui s’y opposent. Comme le Talon de fer, il légifère des mesures de jour et de nuit contre quiconque se bat et revendique, interdit les manifestations, cherche à faire taire et intimider toute voix exigeante ».

Les persécutions et les intimidations ne passeront pas et la lutte des travailleurs dans tous les secteurs se poursuivra et s’étendra.

Source http://mouvementcommuniste.over-blog.com/2021/02/de-heros-a-mechants.le-gouvernement-grec-persecute-les-syndicalistes-du-secteur-de-la-sante-en-raison-de-leur-activite-politique.htm?fbclid=IwAR2Ew-es0l4YGTTLrL0tfPzw9mUcuPev2TGDo8E_-qHzBuK5pVKBONfDSb8

 Non à la police dans les universités

« Non à la police dans les universités » : opposition en Grèce au projet du gouvernement de droite

par Collectif

Le gouvernement grec veut instituer une « brigade de protection » dans les universités qui sera rattachée à la Police nationale. Une attaque contre la démocratie dénoncée dans cette tribune par un collectif d’enseignants-chercheurs grecs.

 

Le gouvernement conservateur de Kyriákos Mitsotákis veut autoriser les forces de l’ordre à pénétrer dans les universités. Enseignants et étudiants sont vent debout contre ce projet. Depuis la sanglante répression de l’Ecole polytechnique, en 1973, la police n’a pas le droit de pénétrer dans les enceintes universitaires. Le 27 janvier dernier, plusieurs milliers d’étudiants ont bravé une interdiction de manifester pour afficher leur opposition à cette arrivée des forces de l’ordre dans les établissements de l’enseignement supérieur. Nous publions ici une tribune d’enseignants grec contre ce projet.

« Dans une conjoncture de pandémie et de confinement généralisé, le gouvernement grec annonce sa décision d’instituer une « brigade de protection », une véritable police des universités. Cette décision arrive dans la foulée d’une large campagne de diffamation des universités et de désinformation de l’opinion publique préparée par les médias pro-gouvernement, une campagne contre la prétendue délinquance et le crime généralisé au sein des établissements, qui ne sont pourtant déduits d’aucune étude ou statistique.

Le nouveau corps de sécurité ne rendra pas des comptes aux organes de l’administration des universités mais seulement aux autorités policières. Les policiers sont autorisés à patrouiller en uniforme dans les établissements. Leurs fonctions ne seront pas déterminées par les universités. En plus, le projet de loi en question oblige les universités de mettre en place un système de contrôle d’accès dans les campus et les bâtiments. La présence des gardes de la police complètent l’obligation des autorités universitaires de faciliter, par « tous les moyens », l’intervention des policiers des universités notamment en ce qui concerne la surveillance des locaux avec un équipement technologique spécial ainsi que l’ »exercice des enquêtes prémilitaires » au sein des établissements.

Les établissements universitaires « transformés en un milieu de surveillance, de répression, et de l’ordre »

Plusieurs réactions ont été soulevées. La majorité des conseils des universités, les associations des enseignants-chercheurs et des étudiants, s’oppose fortement à ce projet de loi. Même la fédération nationale de la police rejette ce projet dans son communiqué. Il s’agit d’une violation de la constitution grecque et du principe de la libre administration des universités. Les établissements universitaires seront transformés en un milieu de surveillance, de répression, et de l’ordre. Ceci menace et compromet la démocratie et la libre circulation des idées entre université et société. Il est aussi possible qu’il engendra des agitations et de conflits violents.

Le collectif « Non à la police dans les universités », qui a déjà assemblé plus de 1000 signatures des professeurs et des enseignants des universités grecques, demande par ailleurs que toutes les forces démocratiques s’opposent à l’adoption et l’application de cette intervention anticonstitutionnelle dans l’autonomie universitaire. En même temps, le collectif dénonce les attaques contre lui, tantôt via les discours haineux contre l’université publique, entrepris par les mass médias, tantôt via les attaques violentes et sexistes s’adressant personnellement à ses membres dans les réseaux sociaux. La page du collectif www.facebook.com/OxiAstynomiaStaPanepistimia et les postes publiés, et les publications sur facebooκ ont été temporairement bloquées.

La doctrine du choc que le nouveau projet de loi autoritaire veut imposer aux universités, ainsi que les attaques coordonnées contre le collectif des universitaires, soulèvent des questions sérieuses concernant la légalité et la légitimité constitutionnelle et constituent des attaques contre la démocratie avec la responsabilité du gouvernement actuel. »

Collectif des enseignants – chercheurs « non à la police dans les universités », le 17 janvier 2021

- Contact pour les enseignants-chercheurs qui veulent signer la pétition : NoUniPolice [@] gmail.com
- Le texte original est paru dans le journal grec Efsyn

Photo de une : Pancarte de soutien aux étudiants et enseignants grecs qui refusent la police dans les université, dans un cortège à Lyon le 26 janvier 2021. CC Sophie Chapelle / Basta !

Source https://www.bastamag.net/Non-aa-la-police-dans-les-universitees-tribune-contre-une-nouvelle-loi-liberticide-en-Grece?fbclid=IwAR3SaaUWtUsfynj02l06v4EF0y08OfNgE-AvJcB0gsvl6Rg5iz-Vm9F4-hA

Communiqués de presse sur les poursuites contre le Président du POEDIN

Les poursuites ont commencé en vertu de la nouvelle loi interdisant les rassemblements !

Il s’agit de la première poursuite contre un citoyen et en fait un syndicaliste, qui a été intentée contre le président du POEDIN M. Giannakou, accusé de désobéissance!

Sur la base de la nouvelle «junte», une plainte a été déposée contre le président de la Fédération panhellénique des employés des hôpitaux publics, accusé de désobéissance. La raison en est qu’en tant qu’organisateurs, ils étaient responsables du rassemblement qu’ils avaient convoqué devant le ministère de la Santé le 30/9. Les agents de santé rassemblés ont tenté de marcher, mais ont été attaqués par les forces de police, invoquant la nouvelle interdiction. En fait, il y a eu des blessures. POEDIN et ADEDY et d’autres syndicats ont réagi immédiatement,  exigeant que cette persécution soit arrêtée.

ATHÈNES 29/01/2021
PROT.: NO: 4053

COMMUNIQUE DE PRESSE
Pour les poursuites pénales du Président du POEDIN pour non-respect de la loi antisyndicale

Une fois de plus en pleine pandémie, POEDIN et les responsables de la santé ont fait la une, en raison des poursuites pénales contre M. Giannakos Michalis, Président de POEDIN pour crime de désobéissance.
Avant même que M. Giannakos ne soit officiellement convoqué, avant d’être informé des poursuites pénales engagées contre lui, les milieux gouvernementaux ont divulgué à la presse un document ELAS sur la base duquel un dossier a été constitué.
Et son péché mortel? D’après ce qui a été écrit dans la presse, dans le cadre d’un rassemblement de santé, qui a eu lieu le 30-9-2020, les manifestants, bien qu’appelés par ELAS à monter sur le trottoir, sont descendus sur la route de la rue Aristotelous! !!!.
Il n’est donc pas poursuivi parce que les mesures de distanciation sociale ont été violées, les gouvernements étant bien conscients que POEDIN est le premier, qui les observe systématiquement.
Il ne fait pas l’objet de poursuites parce qu’il y a eu des incidents de la part des manifestants, puisque les gouvernements sont également bien conscients que ce jour-là, ceux qui ont subi un comportement violent étaient les travailleurs eux-mêmes. En fait, lorsque M. Giannakos a été convoqué à l’ELAS afin de nommer les policiers qui l’ont battu, il a choisi de déclarer qu’il ne voulait pas de poursuites pénales contre qui que ce soit, car il n’a de confrontation personnelle avec aucun policier.
Il est poursuivi parce que les travailleurs dans le cadre de leur rassemblement, comme ils l’ont fait des milliers de fois dans le passé, sont descendus sur la route de la rue Aristotelous. Il va sans dire que ce n’est pas une route principale alors que POEDIN veille toujours à la charge de trafic minimale possible dans le cadre de ses rassemblements.
Aucun de nous n’a l’illusion que l’heure à laquelle ce document a été divulgué, qui a été envoyé au parquet, est tout sauf accidentelle, car elle coïncide avec les mobilisations menées hier par POEDIN et d’autres syndicats. De plus, il est sous-entendu qu’il est un précurseur d’autres persécutions qui auront lieu à l’avenir.
Nous comprenons la panique de tout gouvernement face à des revendications de travail équitables. Nous comprenons également qu’il est raisonnable de rechercher des boucs émissaires, par l’intermédiaire desquels on tente de terroriser le mouvement syndical coordonné et de freiner toute réaction. Nous comprenons, cependant, et ceux qui gouvernent temporairement ce pays, qu’après tant d’années de dure compréhension et de luttes ouvrières pour la préservation de notre statut de travail et de notre dignité, LA SANTÉ PAS le terrorisme, le chantage et la peur
sont et continueront d’être présents dans chaque lutte syndicale équitable, car ils sont quotidiennement présents dans la bataille pour lutter contre la pandémie et soulager les patients des effets du coronavirus.

POUR L’UE DE POEDIN
LE PRESIDENT GEN. SECRÉTAIRE

MICHALIS GIANNAKOS CHRISTOS PAPANASTASE

EDY2021

ADEDY COMITE EXECUTIF DES GRECS & FLEES 2105 57 ATHENES Tel 213.16.16.900 Fax 2103246165 Email: adedy@adedy.gr, adedy1@adedy.gr

Athènes, 29.01.2021

Non. Prot.: 31

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

A l’occasion de la persécution du Président du POEDIN

Autoritarisme et maintien de l’ordre jusqu’au bout!

La descente antidémocratique du gouvernement de la Nouvelle Démocratie n’a pas de fin. Dans le cadre de la loi antidémocratique, votée l’année dernière au Parlement, le Président du POEDIN, Michalis Giannakos , a été poursuivi « parce qu’il n’a pas respecté les instructions » du médiateur spécial d’ELAS, lors de la mobilisation POEDIN le 30 septembre devant le Ministère de la Santé, réclamant le recrutement de médecins et d’infirmières, les mesures d’hygiène et de sécurité des salariés, les effectifs permanents, etc.

Cette persécution, qui est la première pour les manifestations, avec la nouvelle loi , montre l’orientation de la politique du gouvernement de N.D. résumé dans la doctrine: ceux qui ne «se plient pas» seront persécutés et «exterminés».

Le Comité Exécutif de A.D.E.D.Y. Exprime son plein soutien au Président du POEDIN, face à qui tout le mouvement syndical est persécuté et déclare qu’il ne permettra pas le passage de: l’autoritarisme, la police et le terrorisme dans l’action des syndicats.

Nous demandons ICI ET MAINTENANT d’arrêter la persécution du Président de POEDIN.

Du Comité Exécutif de A.D.E.D.Y.

Source

Sécurité globale de quel droit ?

Sécurité globale de quel droit ? film réalisé par Karine Parrot et Stéphane Elmadjian
Sept juristes décryptent la loi Sécurité Globale
Sur ce site vous trouverez en libre accès un documentaire sur la loi sécurité globale, texte qui reviendra au Sénat à la mi-mars alors que l’état d’urgence sanitaire sera toujours en vigueur.

https://kparrot.gitlab.io/securite-globale-de-quel-droit/

c’est un décryptage de la loi par sept juristes, une analyse politique des dispositifs techno-policiers qui se préparent…

Le film est destiné aussi aux non-déjà-convaincu·es. ( 48 mn), n’hésitez pas à faire circuler.

Interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes

La police grecque interdit les rassemblements publics de plus de 100 personnes jusqu’au 1er février
Greek Police bans public gatherings of over 100 persons until Feb 1

D’un coup et sans avertissement, le chef de la police grecque a interdit les grands rassemblements publics de plus de 100 personnes à partir de 6 heures du matin mardi et pendant 6 jours, jusqu’au 1er février 2021, « au moins ». Le chef de la police Michalis Karamalakis affirme que la décision découle d’une « suggestion du comité des experts de la santé »,ce que ce dernier nie.

Selon l’annonce du chef de la police Michalis Karamalakis, l’interdiction vise à décourager les rassemblements comme les grandes fêtes et les rassemblements de protestation qui ont le potentiel de devenir des événements de grande envergure.

« des raisons urgentes d’intérêt public concernant la protection de la santé publique et la prise de mesures exceptionnelles pour faire face au risque grave de propagation du coronavirus COVID-19, »
Les violations de l’interdiction sont passibles d’une amende de 5 000 euros pour les entreprises ou organisations responsables de l’organisation ou de la convocation d’un tel rassemblement, de 3 000 euros pour les organisateurs individuels et de 300 euros pour chaque participant.
S’adressant à la télévision SKAI TV mardi matin, le professeur de microbiologie du département de politique de santé publique de l’université de l’Attique occidental et membre du comité des maladies infectieuses, Alkiviadis Vatopoulos, a déclaré qu’il n’y avait pas eu de proposition en ce sens de la part du comité.
« C’est la première fois que j’entends cela de votre part », a déclaré M. Vatopoulos aux journalistes qui l’ont interrogé sur la suggestion de la commission.
L’interdiction intervient alors que la majorité des activités commerciales sont à nouveau en activité depuis la semaine dernière, que l’ouverture des écoles secondaires est prévue pour le 1er février et que le nombre d’infections quotidiennes et d’intubations a diminué.
Ce doit être une pure coïncidence si l’interdiction est imposée avant un rassemblement de protestation d’étudiants qui réclament la réouverture des universités et le retrait des « corps de police spéciaux » dans les établissements d’enseignement supérieur. Le rassemblement est prévu pour le jeudi 28 janvier.
Des sources policières auraient déclaré que l’interdiction n’affecte pas les rassemblements de citoyens dans les rues commerciales et devant les magasins.
Des éclaircissements du côté du gouvernement sont nécessaires de toute urgence, notamment en ce qui concerne les raisons pour lesquelles une telle interdiction a été imposée et si elle ne touche que les manifestants mais pas les consommateurs.
Jusqu’à présent, le gouvernement affirme que l’interdiction est en fait un « assouplissement des restrictions ».
Le vice-ministre de la protection des citoyens, Lefteris Oikonomou, a déclaré aux médias que « l’interdiction est en fait un assouplissement des restrictions puisque jusqu’à présent les rassemblements de plus de 9 personnes étaient interdits ».
En ce sens, jusqu’à 99 personnes peuvent désormais se rassembler sur des places, ce qui était interdit jusqu’à présent en vertu des restrictions de confinement !
Interrogé sur le fait de savoir si l’interdiction a été imposée en raison du rassemblement de protestation prévu pour l’éducation, Oikonomou a déclaré « nous devrions cesser de voir des fantômes dans ce pays ».
Les médias de l’opposition parlent d’une « violation flagrante des droits de l’homme sans aucune explication du gouvernement et sans aucune raison valable ».
Le professeur d’épidémiologie Athina Linou a commenté que la décision d’interdiction a été prise dans la panique ».
Le premier parti d’opposition à réagir est le KKE communiste qui demande au gouvernement de retirer l’interdiction.
Le fait est qu’il n’y a aucune logique derrière une telle interdiction – ou mieux encore : « interdiction de détente » pendant 6 jours ? – car il n’y a aucune logique pour le couvre-feu de nuit de 21h à 5h du matin, alors que des milliers de Grecs sont dehors et dans les rues pendant la journée.

« Je ne me demande pas si, au final, les mesures gouvernementales erratiques (voir le code QR) se retourneront contre nous et contribueront à créer un mouvement anti-mesures ». – Ce n’est pas moi qui dis ça, c’est le chat !

Réforme des universités : sélection sociale, marchandisation, répression

Soutien à la mobilisation en Grèce contre le projet d’universités du fric et des flics !

A. Sartzekis

À classer dans les plus sinistres scènes d’anthologie : à la mi-janvier, le projet de « réforme » de l’université a été présenté en commun par la très réactionnaire ministre de l’Éducation et des Cultes, Niki Kerameos, et parle ministre de la police (officiellement de la « Protection du citoyen »), Michalis Chryssochoïdis ! La raison a de quoi glacer d’horreur : la prétendue réforme est axée sur la sélection sociale, la marchandisation accélérée de l’éducation et la répression ouverte et revendiquée.

Ce projet peut se résumer en quatre axes, dont deux ouvertement répressifs. Ce qui est à la base, c’est l’application des divers textes européens en matière d’éducation, l’aggravation de la sélection et l’ouverture à la concurrence, jusque là mieux écartée en Grèce que dans d’autres pays pour l’enseignement supérieur.

Casse de l’université et cadeaux aux patrons des boites privées

La sélection se fera de deux manières : durcissement des conditions d’admission en fac, ce qui écarterait peut être 20 000 étudiantEs, et exclusion (pour l’instant inconstitutionnelle) de ceux que la presse bourgeoise nomme depuis longtemps les « étudiants éternels »avec tout le mépris de classe pour des jeunes qui, comme en France, travaillent pour payer leurs études, ce qui fait qu’environ 40% dépassent les six ans qui seraient autorisés pour le diplôme de base. On voit le carnage qui se prépare.

TouTEs ces jeunes qui seraient exclus d’entrée ou de maintien en fac, que deviendraient-ils ? C’est là que la ministre boutiquière voulait en arriver, après avoir préparé le terrain par divers textes visant à offrir l’éducation aux appétits du patronat. La « solution » pour les excluEs qui voudraient faire ou continuer des études, ce serait pour les plus riches, les « collèges », cestà-dire les boîtes privées et souvent très coûteuses (mais de piètre qualité, en comparaison des études universitaires) qui, n’ayant pas le droit de délivrer des licences, s’allient à des facs étrangères pour préparer en Grèce des diplômes « attestés » par les facs en question. La ministre a réussi à faire admettre l’équivalence professionnelle de ces attestations avec les vrais diplômes universitaires. Et pour les autres, ce serait des boîtes professionnelles privées (IEK), pour des formations courtes (mais payantes !), et c’est là un objectif de masse dont ne se cache même pas Kerameos. Pour couronner le tout, on peut penser que si ce plan diabolique s’appliquait, une étape suivante serait de faire payer les années de licence à l’université, ces études étant sans droit d’inscription jusqu’à aujourd’hui. C’est donc l’ensemble d’un système universitaire jusqu’ici moins sélectif qu’en France et que les mobilisations étudiantes ont réussi à préserver contre de multiples attaques que la ministre veut casser.

Une université policée

Pour imposer un tel recul au droit aux études pour toutes et tous, Kerameos a introduit dans son plan deux axes répressifs qui lui vaudront sûrement les félicitations de dictateurs de la planète : une interdiction de fait des activités de contestation, avec établissement d’un conseil de discipline qui pourra valoir à des colleurs d’affiches ou intervenantEs au mégaphone un renvoi de la fac ! Et le clou : création d’un corps de police universitaire, dépendant directement du ministère de l’Intérieur, qui sera amené à faire régner la devise du Darmanin grec (« loi et ordre »)Cette innovation — que la ministre ose justifier en prétendant frauduleusement que c’est comme ça en France — se traduira par un corps de 1000 policiers équipés de menottes, armes d’autodéfense, un armement plus lourd étant aussi à leur disposition dans un local qui leur sera fourni dans chaque fac ! Bien sûr, il fallait pour oser une telle provocation mener une campagne médiatique sur le thème « mettre fin à la violence et à lillégalité », visant clairement la gauche étudiante. Rappelons aussi que cette mesure est la suite logiquement policière de l’abrogation par la droite extrême de Mitsotakis de l’asile universitaire, promesse électorale aux électeurs d’Aube dorée…

Les premières réactions ont été immédiates, avec bien sûr une condamnation très forte des mesures répressives. De nombreuses protestations se sont fait entendre, pendant que la presse aux ordres se déchainait, justifiant le climat de terreur que la mal nommée Nouvelle Démocratie (ND) tente de faire régner. Des pétitions ont vite été signées par des milliers de personnes, avec en retour des menaces de mort, et des messages de haine venus de chefaillons de l’extrême droite nationaliste. La Conférence des présidents d’université, très timide devant la ministre, a quand même protesté devant les projets de sélection qui aboutiront à coup sûr à fermer des sections universitaires et de petites unités de facs établies dans des villes moyennes. De nombreux conseils d’université condamnent la création d’une police universitaire, indiquant que son existence ne peut que créer de dangereuses tensions, et insistent sur le scandale financier que cela représente, à l’heure où les facs manquent d’argent et de locaux. Même des syndicats de policiers sont contre cette violente élucubration. Des contre-propositions ont été faites ici ou là pour la protection des lieux universitaires, avec souvent un fort caractère réformiste, mais toutes visent à montrer le caractère extrémiste d’un corps de police universitaire. Élément politique qui confirme la grogne d’une partie de la droite contre la ligne « orbanienne » de Mitsotakis et ses ministres d’extrême droite, des cadres de la ND, comme l’ancien ministre de l’Éducation Aris Spiliotopoulos, ont protesté contre l’incohérente mesure policière, soulignant que l’urgence est de renforcer l’université en chercheurEs et enseignantEs. De son côté, Syriza condamne les cadeaux faits aux propriétaires de boites privées, et le KKE (PC grec) affirme comme la gauche anticapitaliste que la loi ne s’appliquera jamais sur le terrain.

Mobilisation massive en plein confinement

Mais l’élément principal de la riposte, c’est une mobilisation universitaire qui grossit de semaine en semaine. La semaine dernière, Chryssochoïdis pouvait encore ricaner sur le fait que ses flics avaient réussi à empêcher les étudiantEs mobilisés dans le centre d’Athènes de manifester. Mais suite à une série de rassemblements locaux, la journée du jeudi 21 janvier a été une étape très importante : partout dans le pays, des manifs ont eu lieu, pour exiger le retrait du projet dans tous ses aspects, de sélection sociale, de cadeaux au privé et de répression. À Athènes, la police a été incapable d’empêcher une vraie belle manif de plusieurs milliers d’étudiantEs, de profs, soutenue par les syndicats enseignants, ADEDY (Fédération syndicale du Public), des syndicats d’entreprise. Le succès, marqué par des violences policières à Salonique, est très important et très encourageant : ces derniers mois, il a été quasiment impossible de tenir des manifs, le pouvoir les interdisant au nom du fallacieux prétexte des risques de contamination et réprimant la moindre tentative d’aller au-delà du rassemblement statiqueet confiné par des hordes de policiers ! Néanmoins, toutes ces tentatives ont permis au mouvement social de garder confiance et l’écho de la manif de jeudi, même s’il reste à confirmer lors des initiatives prévues pour les jours à venir, est très important pour toute la jeunesse et le mouvement ouvrier. Cela dit, l’extension du mouvement dépendra aussi de sa capacité à dépasser les réflexes sectaires traditionnels, et rien n’est joué sur ce terrain-là…

Tout le monde semble avoir bien compris que ce qui est en jeu avec le projet de loi Kerameos- Chryssochoïdis, c’est, face à une « dure offensive idéologique contre la jeunesse qui revendique le renforcement de l’éducation publique et gratuite » (Prin, journal de NAR, principal groupe anticapitaliste), le droit aux études pour toutes et tous, contre l’université du marché, du profit, de la pensée unique et obscurantiste ! Ce pouvoir ultra-libéral croit pouvoir profiter du confinement pour passer (en rafales) des mesures rappelant de sombres périodes : Chryssochoïdis voudrait maintenant imposer un cadre de manifs contrôlées et nassées « à la française »Face à cette sinistre politique de contrôle de la rue et de la pensée, la mobilisation de la jeunesse et du mouvement ouvrier doit être massive et unitaire !

À Athènes

Source https://lanticapitaliste.org/actualite/international/soutien-la-mobilisation-en-grece-contre-le-projet-duniversites-du-fric-et

Grenoble contre les lois liberticides

Manifestation samedi 30 janvier 2021
14 h Place de Verdun à Grenoble

 

Alors que la vie politique et syndicale est fortement entravée par un couvre-feu privant les citoyen.ne.s de toute vie sociale hors-travail, le gouvernement poursuit son agenda anti-social et sécuritaire.

 

Rendre invisibles les violences policières.

Alors que la France était encore sous le choc de l’agression de Michel Zecler par un groupe de policiers, après le retentissement international de la mort de George Floyd, la réponse du gouvernement c’est la loi Sécurité globale. Une loi qui restreint la liberté de la presse et des citoyens (interdiction de filmer la police, etc.😉 et veut invisibiliser les violences policières.

.Contrôle massif des populations et des militant.e.s.

3 décrets sont venus s’ajouter pour collecter des renseignements sur les personnes (opinions politiques convictions religieuses, santé, orientation sexuelle, habitudes de vies…), sur les « personnalités morales » (autrement dit, les associations, syndicats…) « qui peuvent porter atteinte à la sécurité publique ou sont susceptibles de porter atteinte aux institutions de la République ».
.
Division dangereuse pour le monde du travail et les couches populaires .
Pour détourner la colère et diviser notre peuple, le gouvernement pointe du doigt nos concitoyens de confession musulmane, laissant accroire qu’ils seraient de potentiels « séparatistes », pour ne pas dire « terroristes » qui voudraient détruire notre mode de vie L’autre objectif poursuivi par le gouvernement, c’est de criminaliser ceux qui dénoncent cette stigmatisation de nos compatriotes de confession musulmane ; ils sont accusés d’être des « islamo-gauchistes ». C’est tout le sens de la loi « confortant les principes républicains ».
.
Renforcement de l’État policier au service du Capital.
Toutes ces lois sécuritaires sont en marche, alors même que les grands groupes licencient à tour de bras, dégradent les conditions de travail, accroissent la précarisation, la flexibilisation, la baisse des salaires, en un mot, l’exploitation; alors que nous vivons une régression sans précédent de nos droits sociaux (assurance chômage, retraites, diminution du budget de la sécurité sociale…); alors que la grande pauvreté prend des allures de pandémie frappant sans merci, en particulier, les jeunes et les plus fragiles…
.
L’État cherche, par ces lois sécuritaires, à briser la contestation sociale qui monte, à empêcher la population de s’organiser et de riposter.
Nous devons refuser ce tournant qu’il cherche à nous imposer. Nos mobilisations, notre ténacité ont déjà permis un recul du gouvernement sur plusieurs points : drones pour surveiller la population, survolage des manifestations, …
.
Il nous faut continuer à manifester, élargir la mobilisation !

La Grèce : restrictions de la liberté de la presse

La Grèce va restreindre la liberté de la presse lors de la couverture des manifestations et des rassemblements

21 janvier 2021
Le ministre grec de la protection des citoyens, Michalis Chrysochoidis, a présenté jeudi un plan de police pour la gestion des rassemblements publics et des manifestations. Le nouveau « Plan national pour la gestion des rassemblements publics en plein air » vise dans un premier temps à faire entrer la police grecque (ELAS) « dans le XXIe siècle » – donc le ministre – mais aussi à introduire de nouvelles procédures concernant la répression et le contrôle des manifestations et leur couverture par les médias et les citoyens.

Des reporters, des photographes et des équipes de tournage seront affectés par la police à une zone spécifique pour couvrir une manifestation, une manifestation ou un rassemblement.

Les journalistes seront limités à la couverture de certaines zones approuvées par la police pendant les manifestations. Bien que le ministre affirme que cette mesure vise à protéger leur sécurité, il semble qu’elle constitue davantage une entrave qu’une aide à la liberté de la presse. Ce sont les médias qui révèlent souvent l’arbitraire de la police et l’usage excessif de la violence lors des rassemblements.

Selon le nouveau plan de police tel que présenté aux médias, il est noté, entre autres, que la restriction de la presse vise indirectement mais clairement à permettre « la conduite sans entrave des opérations de police ».

« La police délimitera une zone spécifique pour les journalistes et un officier désigné au préalable assurera la liaison et la communication avec eux pendant toute la durée du rassemblement, dans un but de coopération et de compréhension mutuelle ».

« Un aspect important des rassemblements est la présence de journalistes à ceux-ci. La présence et la protection des journalistes lors des rassemblements est un élément clé de la nouvelle conception. Cela permettra de garantir le droit des citoyens à l’information, mais aussi, dans le même temps, la conduite sans entrave des opérations de police, en particulier en cas d’incidents. Le plan de sécurité du rassemblement comprend également la préservation de l’intégrité physique des journalistes qui peuvent être au centre des épisodes, c’est pourquoi, selon la situation actuelle, ils peuvent porter des équipements distincts et protecteurs ».

Dans une autre section, le ministère semble profondément perturbé par les citoyens qui filment les affrontements et téléchargent des images et des séquences sur les médias sociaux et les sites web.

« Dans plusieurs cas, on a vu des groupes extrémistes provoquer des épisodes de désinformation ou de diffusion délibérée de fausses nouvelles, principalement par le biais d’Internet. Pour cette raison, il est extrêmement important d’avoir un processus de communication extraverti et dynamique de la part du ministère de la protection civile afin d’expliquer les actions, principalement de l’urgence, de la police grecque, la présentation des faits et la confrontation des fausses nouvelles.

La gestion de la communication du rassemblement fera partie intégrante de la planification opérationnelle et du plan de sécurité de l’autorité de police compétente. Le processus de communication commencera avant l’organisation d’un rassemblement et culminera pendant son déroulement, mais aussi après son achèvement, notamment en cas d’incidents violents.

Les informations seront fournies par les représentants de la presse de la police grecque, le service de presse du ministère de la protection civile et les services de presse des différentes directions, dans la zone où le rassemblement est organisé. Dans ce processus, la police grecque utilisera le matériel audiovisuel, qui a été collecté avec les moyens technologiques mentionnés ci-dessus et conformément au cadre de la DP. 75/2020 pour l’utilisation de systèmes de surveillance pour l’enregistrement ou la prise de sons ou d’images dans les lieux publics ».

S’adressant aux médias, les photoreporters ont déclaré que leur protection pendant les manifestations est un prétexte pour que la police ne veuille pas qu’ils fassent leur travail et enregistrent les faits. La célèbre photoreporter Tatiana Bolari a déclaré à tvxs.gr qu’elle se souvenait des attaques et des menaces reçues par les policiers pendant les manifestations.

Dans le même temps, le plan prévoit que

Les organisateurs devront enregistrer les manifestations et les rassemblements sur une plateforme en ligne de la police grecque avec leurs codes d’enregistrement fiscal – nom d’utilisateur et mot de passe pour accéder au taxisnet.

En ce qui concerne l’opération policière pendant les manifestations, le plan ambitieux prévoit, entre autres, qu’il y aura une « évaluation des risques de violence » en fonction de la taille de la manifestation. Selon cette évaluation, différents corps de police prendront des mesures allant de policiers moyens à des policiers anti-émeutes entièrement équipés pour la lutte de rue.

En outre, le plan vise à limiter l’utilisation de gaz lacrymogènes et à utiliser des canons à eau et des avertissements sonores pour inciter la foule à se disperser avant les tirs de gaz lacrymogènes et d’autres produits chimiques.

Les policiers porteront des caméras et des étiquettes avec des numéros et des insignes.

« De l’uniforme à l’âme, EL.AS sera du 21e siècle … » a déclaré le ministre Chrysochoidis.

Mais en fait, le plan vise à avoir un contrôle total des manifestations grâce à l’enregistrement en ligne et aux caméras qui filmeront les manifestants et la presse.

L' »évaluation des risques » proposée et l' »intensification des mesures policières » qui en découle n’ont de sens que jusqu’à ce qu’une révision et une rééducation radicales de la police aient lieu.

Jeudi 21 janvier 2021 : Une association d’étudiants de Thessalonique a dénoncé les violences policières excessives lors du rassemblement de protestation contre la présence de la police dans les universités – via le site d’information local thes.gr

PS : tant que cela ne sera pas fait, le ministre de la protection des citoyens pourra continuer à jouer avec son jeu de Lego, en déployant à son gré les minifigures en plastique en bleu (bleu) et les engins multicolores (manifestants, journalistes).

Source https://www.keeptalkinggreece.com/2021/01/21/greece-to-restrict-press-freedom-when-covering-protests-and-rallies

/Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

Refusons la police dans les universités, en Grèce aussi !

Collectif des enseignants – chercheurs « non à la police dans les universités »
;
L’université dans le collimateur de l’état, la démocratie grecque en danger. Le nouveau projet de loi, un choix stratégique pour l’établissement d’un État policier et de censure dans l’éducation..

 

Dans une conjoncture de pandémie et de confinement généralisé, le gouvernement grec annonce sa décision d’instituer une « brigade de protection », une véritable police des universités. Cette décision arrive dans la foulée d’une large campagne de diffamation des universités et de désinformation de l’opinion publique préparée par les médias pro-gouvernement, une campagne contre la prétendue délinquance et le crime généralisé au sein des établissements, qui ne sont pourtant déduits d’aucune étude ou statistique. Le nouveau corps de sécurité ne rendra pas des comptes aux organes de l’administration des universités mais seulement aux autorités policières. Les policiers sont autorisés à patrouiller en uniforme dans les établissements. Leurs fonctions ne seront pas déterminées par les universités. En plus le projet de loi en question oblige les universités de mettre en place un système de contrôle d’accès dans les campus et les bâtiments. La présence des gardes de la police complètent l’obligation des autorités universitaires de faciliter, par « tous les moyens », l’intervention des policiers des universités notamment en ce qui concerne la surveillance des locaux avec un équipement technologique spécial ainsi que l’« exercice des enquêtes prémilitaires » au sein des établissements.

Plusieurs réactions ont été soulevées. La majorité des conseils des universités, les associations des enseignants-chercheurs et des étudiants, s’oppose fortement à ce projet de loi. Même la fédération nationale de la police rejette ce projet dans son communiqué. Il s’agit d’une violation de la Constitution grecque et du principe de la libre administration des universités. Les établissements universitaires seront transformés en un milieu de surveillance, de répression, et de l’ordre. Ceci menace et compromet la démocratie et la libre circulation des idées entre université et société. Il est aussi possible qu’il engendra des agitations et de conflits violents.

Le collectif « non à la police dans les universités », qui a déjà assemblé plus de 1000 signatures des professeurs et des enseignants des universités grecques, demande par ailleurs que toutes les forces démocratiques s’opposent à l’adoption et l’application de cette intervention anticonstitutionnelle dans l’autonomie universitaire. En même temps, le collectif dénonce les attaques contre lui, tantôt via les discours haineux contre l’université publique, entrepris par les mass médias, tantôt via les attaques violentes et sexistes s’adressant personnellement à ses membres dans les réseaux sociaux. La page du collectif https://www.facebook.com/OxiAstynomiaStaPanepistimia et les publications sur Facebook ont été temporairement bloquées.

La doctrine du choc que le nouveau projet de loi autoritaire veut imposer aux universités, ainsi que les attaques coordonnées contre le collectif des universitaires, soulèvent des questions sérieuses concernant la légalité et la légitimité constitutionnelle et constituent des attaques contre la démocratie avec la responsabilité du gouvernement actuel.

Source https://universiteouverte.org/2021/01/21/non-a-la-police-dans-les-universites-en-grece-aussi/

Grèce : Extrême droitisation du gouvernement

Nouveau point sur la situation en Grèce (extrême-droitisation du gouvernement et autres nouvelles) par · Source et photos sur le site  http://blogyy.net/2021/01/11/extreme-droitisation-du-gouvernement-et-autres-nouvelles/

Trois sujets dans cette publication  :

– l’actualité brûlante en Grèce, dont les médias occidentaux ne disent presque rien ;

– vos questions sur cette actualité qui appellent des réponses et des précisions ;

– un bilan provisoire de l’appel à soutien du 30 décembre 2020 pour les actions solidaires autogérées qui, étant beaucoup plus faible qu’à l’habitude, nous conduit à vous alerter (réunion d’urgence hier).

L’EXTRÊME-DROITE EST LOIN D’AVOIR DISPARU EN GRÈCE

Depuis plusieurs jours, vous êtes nombreux à nous interroger sur la situation actuelle de l’extrême-droite en Grèce. Vous avez entendu parler d’un remaniement gouvernemental qui fait scandale, quelques semaines seulement après l’emprisonnement des principaux dirigeants du parti Aube Dorée. Et vous n’entendez plus parler de crimes et d’agressions. Tout porte à croire que la situation est devenue calme. Alors que se passe-t-il vraiment ? L’extrême-droite a-t-elle disparu en Grèce ou a-t-elle seulement changé de forme ?

En réalité, nous assistons à une mutation de l’extrême-droite grecque sur le modèle de beaucoup d’autres pays européens. Non seulement un nouveau parti nationaliste un peu moins radical (« La Solution Grecque ») a piqué une grosse partie de l’électorat d’Aube Dorée, mais surtout le premier ministre de droite, Kyriakos Mitsotakis, ne cesse de renforcer la présence de l’extrême-droite dans ses gouvernements successifs. Ce qui conduit à une politique toujours plus violente à l’égard du mouvement social, des précaires et des migrants.

(photo voir sur le site)

À quoi cela ressemble-t-il concrètement, dans notre quotidien en Grèce ? À un État toujours plus brutal, autoritaire et raciste. Voici quelques exemples depuis 18 mois :

— la répression est féroce contre les anarchistes et autres révolutionnaires, premières cibles du nouveau gouvernement comme il l’avait annoncé dès juillet 2019 lors de son arrivée au pouvoir ;
— le quartier libertaire d’Exarcheia est pris en étau et beaucoup des squats en Grèce ont été violemment évacués au fil des mois ;
— l’asile universitaire et d’autres mesures symboliques fortes prises à l’issue de la chute de la dictature des Colonels en 1974 ont été supprimés ;
— les initiatives solidaires autogérées sont harcelées dès lors qu’elles refusent de collaborer avec le pouvoir et les institutions ;
— la situation dans les prisons est catastrophique, au point que le Comité pour la prévention de la torture et traitements inhumains (CPT) du Conseil de l’Europe a publié un rapport alarmant le 9 avril 2020 dans lequel il demande au gouvernement grec de faire cesser les « mauvais traitements persistants des détenus » qui sont « une pratique courante dans toute la Grèce ».
— L’Union Européenne est cependant complice quand il s’agit des camps de réfugiés qu’elle cofinance en Grèce et qui s’avèrent pires que les précédents, en particulier au niveau censure et isolement, comme c’est le cas à Kara Tepe (Lesbos) où les membres des ONG sont désormais dans l’interdiction de révéler ce qu’ils voient, depuis le décret du 30 novembre 2020.
— Le Comité international de secours (IRC) a annoncé le 17 décembre une hausse importante des cas d’automutilation (+66%) et des problèmes de santé mentale (+71%) dans les camps en Grèce, une situation dramatique qui toucherait « les trois-quart » des exilés rencontrés à Lesbos, Samos et Chios.
— Refusant de remédier à ces souffrances, le premier ministre grec a choisi, au contraire, de venir apporter son soutien aux gardiens des camps de migrants et aux gardes-côtes en mer Égée pourtant réputés pour leur irrespect des règles de base dans l’aide aux personnes en détresse (qui vont par exemple jusqu’à provoquer la noyade de migrants désespérés en les refoulant avec des armes à feu et des bâtons ou en endommageant leurs embarcations).
— Contrairement à ce que prétend une rumeur fausse, les agressions de réfugiés n’ont pas cessé en Grèce, il y en a souvent malheureusement. Par exemple ce samedi 26 décembre 2020, une dizaines de fascistes armés de couteaux, de bâtons et de barres de fer ont attaqué un centre d’hébergement pour mineurs isolés (de 12 à 15 ans), près de Thessalonique. Ils ont brisé la porte d’entrée, pénétré l’enceinte et frappés les enfants en criant des slogans racistes. Parmi les 4 jeunes réfugiés blessés, l’un d’entre eux a été transporté à l’hôpital avec de graves problèmes respiratoires dus à des coups dans la poitrine. Une information relayée par une partie seulement de la presse grecque et aucun média occidental excepté infomigrants :

https://www.infomigrants.net/fr/post/29330/grece-deux-personnes-interpellees-apres-l-attaque-d-un-centre-pour-mineurs-isoles

— Autour des camps de la mer Égée, les agressions racistes sont également monnaie courante. Le 12 décembre 2020, un policier et trois garde-frontières ont été inculpés pour avoir battu des migrants quelques jours plus tôt, près du camp de Kara Tepe à Lesbos. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a montré les quatre fascistes en uniformes en train de battre deux demandeurs d’asile revenant d’un supermarché, puis de continuer à les frapper longuement après leur avoir passé les menottes. Ils ont été suspendus de leurs fonctions mais laissés en liberté jusqu’à leur procès où ils seront jugés pour « sévices » et « torture ». (photo voir sur le site)

Comme on l’a compris, ce n’est pas parce que les principaux dirigeants d’un parti fasciste ont fini par être mis en prison (au bout de dix ans d’agressions et de crimes plus odieux les uns que les autres, donc extrêmement tard) que le fascisme a pour autant disparu en Grèce. Non seulement, les agressions se poursuivent, mais surtout l’État grec vient de renforcer la présence de l’extrême-droite au sommet de l’exécutif.

Pour le dire autrement : qu’Aube Dorée disparaisse enfin est une bonne chose évidemment. Mais pour les antifascistes en Grèce, combattre un groupuscule fasciste durant toutes ces années et combattre un gouvernement d’extrême-droite n’est pas la même chose. La normalisation de l’extrême-droite, toujours plus présente au sein des nouveaux gouvernements successifs est un problème d’une autre envergure car, de cette façon, elle prend directement le contrôle de la Loi, du pouvoir et des outils de la répression, encore plus que par le passé. (photo voir sur le site)

LA GRÈCE PASSE AU BLEU MARINE

Un nouveau remaniement a eu lieu la semaine dernière qui confirme ce cap particulièrement inquiétant. Le nouveau ministre de l’intérieur, premier flic du pays, est désormais l’une des figures historiques du fascisme en Grèce, après avoir longuement milité pour la libération du Colonel Papadopoulos et le rétablissement de la dictature. Il s’appelle Makis Voridis.

Pour commencer, regardez cette photo de son intervention à une réunion publique du parti EPEN (organisation politique siamoise du Front national, avec un référence explicite à l’inspirateur Jean-Marie Le Pen) dans les années 80 à l’hôtel Caravel. Makis Voridis fait son discours devant le portrait de son mentor, le dictateur Papadopoulos, et déclare déjà ouvertement : « Abattons les choses et les personnes qui tentent de nous arrêter ! » (photo voir sur le site)

Regardez-le en compagnie des chefs du parti pour le retour de la dictature. Une dictature qui, faut-il le rappeler, a emprisonné, torturé et assassiné de nombreux opposants. (photo voir sur le site)

Aux élections de 1984 et 1988, les discours de Voridis appelaient au rétablissement de la dictature. Son slogan était : « La libération du pays viendra de la prison de Korydallos » (où était enfermé le Colonel Papadopoulos). (photo voir sur le site)

Quand il était étudiant, Voridis était surnommé « La hache » car il dirigeait un groupe fasciste qui poursuivait les étudiants gauchistes avec des battes de base-ball et sa fameuse hache, comme le montre cette photo prise en 1985 dans l’université de droit d’Athènes (à droite, l’une de ses victimes). Il a d’ailleurs été exclu de la fac cette année-là pour ses violentes attaques. (photo voir sur le site)

En 1986, le sinistre comité de soutien de Papadopoulos a reçu la visite de Jean-Marie Le Pen venu appeler à la libération de l’ancien dictateur et au retour de la junte. (photo voir sur le site)

Dans les années 1990, Makis Voridis participe à la structure pan-européenne mise en place par Bruno Gollnisch au nom du Front national. Ici, il célèbre le 30ème anniversaire du putsch des Colonels, sur un plateau de télévision le 21 avril 1997, avec son ami de l’époque : le néo-nazi Michaloliakos, futur chef d’Aube Dorée.

23 ans plus tard, suite à des choix stratégiques différents, l’un est au pouvoir et l’autre en prison. (photo voir sur le site)

Devenu très proche de Jean-Marie Le Pen, Makis Voridis  vient célébrer le 36ème anniversaire du putsch des Colonels le 21 avril 2003 au congrès du Front National qui se déroule à Nice. (photo voir sur le site)

En 2005, Voridis adhère à un nouveau parti nationaliste grec : le LAOS. Il continue de voyager au sein de l’extrême-droite européenne. Par exemple, il intervient le 8 novembre 2009 au congrès de fondation du Parti de la France, à l’invitation de son ami Carl Lang. (photo voir sur le site)

C’est en 2012, après 30 ans de service au sein de l’extrême-droite grecque et européenne, qu’il rejoint opportunément l’aile droite du parti Nouvelle Démocratie en lorgnant une part de gâteau du pouvoir.

Après avoir été nommé ministre de l’Agriculture du premier gouvernement Mitsotakis, c’est cet homme qui, la semaine dernière, a pris le contrôle du ministère de l’intérieur et qui va donner ses ordres à la police. (photo voir sur le site)

Autre choix particulièrement ironique de Mitsotakis : une députée notoirement antimigrants est promue au poste de ministre adjointe à l’Intégration des réfugiés. Sofia Voultepsi a notamment déclaré que les migrants sont des « envahisseurs non armés ». Une autre fois, elle a osé dire : « il y a des humains qui vivent dans le voisinage des Roms ». (photo voir sur le site)

Mitsotakis n’a pas fait pire en se déclarant satisfait des conditions de vie des migrants dans le camp de Kara Tepe ce 31 décembre 2020 : (photo voir sur le site)

Traduction de l’article de Inotos : « Lesbos : Kyriakos Mitsotakis est heureux de la structure des réfugiés à Kara Tepe. Le Premier ministre a semblé presque excité par ce qu’il a vu à Kara Tepe lors de sa visite à Lesbos, refusant de se rappeler les images récentes du camp de réfugiés inondé et leurs appels désespérés pour des conditions de vie humaines. » (photo voir sur le site)

Pendant ce temps, une autre figure historique de l’extrême droite en Grèce garde sa place au gouvernement : Adonis Georgiadis est un autre transfuge du parti d’extrême droite LAOS. Lui aussi en a fait des vertes et des pas mûres. En 2006 par exemple, il a co-édité en Grèce un pamphlet antisémite intitulé « Juifs, l’entière vérité » qui faisait l’apologie d’Adolf Hitler et appelait à l’extermination des Juifs.

Adonis Giorgadis a également propagé des opinions violentes à l’égard des musulmans et d’autres non orthodoxes. Parmi ses sorties célèbres, il a notamment déclaré que la gauche a « remis la Grèce entre les mains des musulmans et autres déchets comme ça ». (photo voir sur le site)

Devenu proche de Mitsotakis, Giorgadis reste ministre de la Croissance et de l’Investissement. Les 120 000 oliviers déjà coupés à Kastelli en Crète, c’est lui. Comme quoi, l’extrême-droite n’est pas plus écolo que la droite.(photo voir sur le site)

UNE DÉRIVE AUTORITAIRE DANS L’AIR DU TEMPS

Comme on l’a vu ces derniers mois, en Grèce comme en France, tous les prétextes sont bons pour dominer, exploiter, culpabiliser et piétiner un peu plus la foule désorientée. Une foule inconsciente de sa capacité à renverser le cours des choses pour prendre sa vie en mains, perdue dans le repli sur soi, le crétinisme et la recherche de boucs-émissaires encore plus pauvres.

Le capitalisme ne nous protège pas du fascisme, et pour cause : le fascisme est la forme ultime du capitalisme. Il est déjà présent en germe dans tous les replis de notre société basée sur la domination et l’exploitation, en dépit de ses déclarations d’intention et de ses belles devises. Le fascisme est partout dès lors que l’autorité se manifeste, menace et brutalise : dans le couple, dans l’éducation, dans notre rapport à la vie et à la Terre sous toutes les formes, dans la guerre économique ou militaire, dans la misère invisibilisée comme dans le luxe pétaradant, dans la hiérarchie de la production et dans celle de l’administration… partout ! Ce n’est qu’une question de degré, d’opportunité, de circonstance. Une différence qui va jusqu’à montrer du doigt avant de tuer, au lieu de le faire silencieusement dans l’hypocrisie et les faux habits de la démocratie. (photo voir sur le site)

Combattre le fascisme sans remettre en question la société autoritaire qui légitime les rapports de domination et le capitalisme qui organise l’exploitation, c’est jeter des pierres dans l’eau : on peut se satisfaire d’un peu de bruit et de quelques vaguelettes un bref instant, mais le fond reste le même. Car le fond du problème, en réalité, c’est tout le système qui l’engendre. La Justice bourgeoise ne suffira pas à nous débarrasser du fascisme, ni en Grèce ni en France. La preuve : il est toujours là, et plus puissant encore, comme un hydre aux multiples têtes qui repoussent sans cesse.

Il n’est pas étonnant qu’en cette période de crise, des libéraux et des membres de l’extrême-droite se rapprochent et s’unissent : le fascisme gagne toujours de l’avancement en temps de crise. Quand le pouvoir se raidit, se durcit, se cramponne à ses privilèges. Car le fascisme est le joker du capitalisme. Il est son vrai visage, dans le trouble et l’agitation, quand le masque démocratique tombe.  (photo voir sur le site)

LE VIRUS DE LA MISÈRE

La Grèce commence à vivre une nouvelle crise sociale et humanitaire peut-être encore plus grave que la précédente. Malgré les signes avant-coureurs qui nous entourent et la dette abyssale qui va bientôt atteindre les 200% du PIB (selon l’agence de notation Moody’s), l’État grec s’empresse d’acheter d’innombrables armes parmi lesquelles 18 Rafales au français Dassault pour 2,5 milliards d’euros (dont 1,5 milliards à régler l’an prochain). Kyriakos Mitsotakis a décidé de doubler son budget militaire dès l’année prochaine, alors qu’il est déjà l’un des plus élevés en Europe toutes proportions gardées. Parmi ses emplettes, il a également prévu de nouvelles frégates, des hélicoptères et des drones en veux-tu en voilà. Il va aussi embaucher 15.000 bidasses de plus.

À cause d’Erdogan ? En apparence oui, mais en réalité, vu le recrutement massif également chez les flics, les nouveaux gadgets qui leur sont destinés, ainsi que pour renforcer la surveillance des opposants politiques, on peut supposer que ces armes peuvent servir à tout. L’Histoire l’a montré en maintes occasions. Ce ne sont pas seulement les tensions géopolitiques qui génèrent cette attitude du pouvoir, vu qu’elles durent depuis très longtemps avec les dirigeants turcs successifs, mais aussi les risques de troubles intérieurs en Grèce dans une période de plus en plus sombre. À force de réprimer les activistes, on peut craindre de les radicaliser. À force de laisser la base sociale s’enfoncer dans la misère, on peut craindre qu’elle se rebiffe. Même si on semble aujourd’hui très loin d’un nouveau soulèvement en Grèce, on sait par expérience que ces choses là peuvent arriver très vite. Il suffit parfois d’une étincelle, d’une goutte d’eau ou de sang. (photo voir sur le site)

Une autre rumeur fausse concerne la pseudo bonne santé de l’économie grecque, au prétexte que l’État est en train de rembourser sa dette au FMI de façon anticipée (en l’occurrence 3,6 milliards de prêts qui devaient expirer en 2021 et 2022). Il lui restera encore à payer 1,2 milliards à l’instance internationale par la suite. Mais, en réalité, l’État grec n’a évidemment pas l’argent pour rembourser ce prêt : il ne fait qu’emprunter simultanément sur les marchés financiers auprès de créanciers moins exigeants que le FMI (qui a tendance à dicter la politique des pays où il intervient). C’est tout ! Idem pour les baisses d’impôts qui sont surtout des cadeaux aux patrons et aux actionnaires. L’essentiel des 1,2 milliards offerts se résume aux baisses des impôts sur les bénéfices des entreprises (de 28 à 24%) et de la taxation des dividendes (de 10 à 5%). Autrement dit, c’est une probable hausse de la TVA (l’impôt qui frappe tout le monde, surtout les pauvres puisqu’ils consomment une proportion plus forte de leur faible revenu) qui devra compenser ce nouveau cadeau aux riches. Mitsotakis, c’est Robin des Bois à l’envers. Pas étonnant qu’il soit copain avec Macron. (photo voir sur le site)

Parmi les autres chaises musicales entre les ministères, le très libéral Kostis Hadjidakis laisse le ministère de l’Environnement et de l’Énergie, au sein duquel il a déverrouillé l’exploitation des territoires sauvages et protégés, pour celui du Travail, avec pour mission d’utiliser le prétexte de la crise actuelle pour en finir avec les ruines du droit du Travail en Grèce. En août 2019, un nouveau projet de loi a déjà été adopté qui supprime la condition obligatoire pour justifier le licenciement d’un employé. Idem concernant la rémunération des heures supplémentaires qui n’est plus impérative. Tout ça à cause du virus, bien sûr ! Ben voyons ! (photo voir sur le site)

Même chose pour les étudiants les plus pauvres qui vont voir disparaître 20.000 places dans les universités en 2021, au bénéfice des écoles privées. Les études sont donc réservées à ceux qui ont de l’argent grâce à leur famille. Les autres iront tout simplement au turbin, en bas de l’échelle sociale, comme leurs parents. La lutte des classes, il semble que ça existe encore, contrairement à ce que nous affirment les éditocrates ridicules.  Et que dire du budget accordé à la santé qui va baissé de 17% en 2021, en pleine saturation des capacités hospitalières ?

Depuis deux mois, 5000 Grecs sont morts du covid19. Mais combien sont morts de la misère qui frappe de plus en plus fort ? Et combien vont mourir dans les prochains mois, directement ou indirectement, du fait des événements qui se produisent actuellement ? La crise sanitaire est l’arbre qui cache la forêt de la crise sociale qui va suivre et commence déjà. Et tout ça, non pas à cause du virus lui-même et de ses conséquences immédiates, mais du fait des choix politiques qui sont faits au même moment. Le pouvoir aime à profiter de toutes les opportunités, même avec les meilleures prétextes, pour accroître sa domination, nous domestiquer, nous soumettre, nous exploiter,  nous presser comme des citrons. (photo voir sur le site)

Ensuite, il nous jette des miettes pour tenter de faire oublier tout ce qu’il nous prend. En Grèce, un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté (3,5 millions d’habitants) et la moitié des sans-abris d’Athènes survivent avec moins de 20 euros par mois. Mais la mairie d’Athènes (dirigée par le neveu du premier ministre) se complait à rendre public que, durant l’année 2019, elle a fait 2606 lavages de vêtements (8 par jour), distribué 5200 médicaments (11 par jour) et transmis 2900 bons d’achats de 50 euros en partenariat avec des supermarchés et le Lions Club de Kifissia. Des chiffres en réalité ridicules pour une immense commune avec un budget important face à une telle misère. Une aide grotesque de la part de dirigeants qui font partie des responsables de ladite misère.

Voilà pourquoi nous refusons de collaborer avec le pouvoir et ses institutions. En Grèce, le mouvement social a majoritairement choisi l’autogestion et l’indépendance la plus totale dans ses actions de solidarité. La plupart des lieux autogérés refusent de signer une quelconque convention et conçoivent l’entraide comme un élément de la lutte. C’est notamment le cas de tous ceux que nous vous avons présentés dans nos films depuis 8 ans (en particulier ceux dont nous sommes membres).

BILAN PROVISOIRE DE L’APPEL À SOUTIEN DU 30/12/2020 : UN ÉCHEC PRÉVISIBLE

L’appel à soutien lancé il y a dix jours pour les actions solidaires autogérées (du fait de nos difficultés cet hiver) a reçu un écho beaucoup plus faible qu’à l’habitude. Nous avons totalisé moins de 2000 euros (entre le 30/12 et le 10/01), sans doute à cause du contexte économique inquiétant. Nous le redoutions un peu. Lors d’une réunion d’urgence qui s’est tenue hier, nous avons décidé de vous alerter. Il est bon que celles et ceux qui peuvent contribuer sachent que d’autres ne le peuvent plus en ce moment et que la plupart de nos projets en cours sont gelés (à commencer par les achats de nourriture et de produits de première nécessité pour une vingtaine de lieux et collectifs). Aujourd’hui, nous vous informons simplement de la situation et vous laissons voir ce que vous pouvez peut-être faire. Si vous êtes en difficulté, surtout ne contribuez pas : ne vous mettez pas en danger, partagez juste l’appel, c’est déjà un soutien appréciable. Comme nous le disions dans le message précédent, il n’est pas certain que nous pourrons lancer une collecte cet hiver suivi d’un convoi solidaire, vu le contexte compliqué.

Le message précédent : http://blogyy.net/2020/12/29/alerte-grece-120-000-oliviers-deja-coupes-pour-laeroport-de-kastelli-et-autres-nouvelles/

Nous devons également attendre encore plusieurs mois avant de sortir le nouveau film (qui sera comme toujours en soutien des collectifs et lieux présentés) : Après Ne vivons plus comme des esclaves (2013), Je lutte donc je suis (2015) et L’Amour et la Révolution (2018), Nous n’avons pas peur des ruines sortira probablement en septembre 2021, avec la participation d’un grand nombre de collectifs du mouvement social et beaucoup de belles surprises (musiques, lieux, etc.).

Voilà pourquoi, sans convoi et sans film actuellement, sans même la possibilité d’organiser des concerts de soutien, il ne nous reste plus que cet appel crucial pour parvenir à réaliser les actions les plus nécessaires et urgentes.

Rappel des trois façons de participer (de préférence par virement ou Paypal, car ça va plus vite que par chèque) :

1- Pour effectuer un virement à ANEPOS

IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730

BIC : PSSTFRPPTOU

Objet : « Action Solidarité Grèce »

2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :

https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY&source=url

3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS

Objet : « Action Solidarité Grèce »

Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues

Contact : solidarite@anepos.net

Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80 / Tél. France 06 24 06 67 98

Liste des lieux et collectifs aidés matériellement et/ou financièrement durant l’année écoulée (principalement de février à septembre 2020), malgré un contexte particulièrement difficile :

– Centre social autogéré Alimoura à Ioannina (nous avons financé la réparation du local qui avait été saccagé par une attaque fasciste) ;

– Usine autogérée Bio.Me à Thessalonique (soutien et achat de savons et produits fabriqués par les ouvriers, alors que l’électricité venait de leur être coupée) ;

– Mikropolis à Thessalonique (soutien au plus grand espace social libre de Grèce qui est actuellement en train de déménager) ;

– Initiative antifasciste d’aide aux réfugiés près d’Évros (au moment où ces derniers étaient pris au piège entre les deux états grecs et turcs, et où des identitaires européens étaient venus pour tenter de pratiquer la chasse à l’homme, ainsi qu’à Lesbos) ;

– Réseau Solidaire de Crète (et soutien à la création de nouveaux lieux dans l’île, dont nous vous reparlerons)

– Initiative de Kastelli en Crète contre le nouvel aéroport (nous avons participé au financement de la procédure de Justice contre l’aéroport qui est en train de basculer à l’échelle européenne, alors que 120.000 des 200.000 oliviers ont déjà été coupés et que l’opinion est de plus en plus opposée au projet, nous avons également participé à plusieurs réunions et actions sur place, et soutenu les paysans en lutte contre ce projet) 

– Centre Social autogéré Favela au Pirée (soutien financier et achat de tee-shirts pour épauler ce lieu situé dans une zone où les fascistes rôdent souvent et où l’un d’entre nous, a été agressé violemment en juin 2019 par un groupe de néo-nazis qui lui avait tendu un guet-apens avant que les passagers d’une rame de tramway ne parviennent à le sauver) ;

– K*Vox à Athènes (base d’un des groupes les plus actifs en Grèce) ;

– Aide aux frais de Justice de plusieurs compagnons de luttes , notamment pour leur éviter d’aller en prison suite à des actions pourtant exemplaires ;

– squat Notara 26 à Athènes (le plus ancien lieu d’accueil des réfugiés dans le quartier d’Exarcheia) ;

– Plusieurs cuisines sociales (soutien financier et livraison de produits alimentaires) ;

– Structure autogérée de santé d’Exarcheia (soutien financier et livraison de matériel médical) ;

– Réseau École Buissonnière-Pédagogie Freinet (soutien financier et livraison de fournitures en aide aux enfants précaires) ;

– actions solidaires à Lesbos (nombreuses initiatives depuis mars et, surtout, après l’incendie du sinistre camp de Moria et l’errance de nombreuses familles en difficultés).

CONTRE L’AÉROPORT DE KASTELLI (SUITE)

Vous avez été nombreux à réagir aux images montrant les milliers d’oliviers arrachés (120.000 au total pour l’instant) et les inondations de septembre 2020 causées par cette déforestation insensée. Voici encore d’autres images, celles des inondations de novembre 2020 pour les mêmes raisons, toujours autour de Kastelli, ainsi que la visite du principal responsable sur place, début 2020

Tenez bon. Bon courage pour 2021 et à bientôt,

Maud et Yannis Youlountas po/ collectif artistique et solidaire Anepos

(suite à la réunion d’urgence du 10 janvier 2021

Translate »