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2eme rencontres euro méditerranéenne à Thessalonique « L’économie des travailleurs »

Pour rappel, la seconde rencontre Euro-méditerranéenne de «  l’économie des travailleurs » se déroulera dans l’usine Viome à Thessalonique du 28 au 30 octobre 2016.

Le programme : http://euromedworkerseconomy.net/fr/program/

en français programme-2eme-rencontre-euromeditarrenne

Une délégation française d’une quinzaine de membres y participera, principalement des membres de l’association pour l’autogestion, de Solidaires, de la CGT, de la Fabrique du Sud, etc…

Un Compte rendu sera publié sur le site de l’association Autogestion http://alterautogestion.blogspot.fr/

Grèce. 36 députés européens plaident pour un allègement de la dette

Publié sur l’Humanité

Trente-six députés européens socialistes, verts et de gauche, dont 13 Français, ont plaidé en faveur d’un allègement rapide de la dette grecque dans une lettre ouverte au commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

« De toute urgence, la Grèce doit sortir du cercle vicieux de la récession et de la déflation » où elle est engluée depuis six ans, souligne ce texte. Les signataires sont des députés au Parlement européens de dix pays de l’UE. « Tout retard supplémentaire en ce qui concerne l’ouverture de discussions concrètes et concluantes sur l’allégement de la dette pourrait avoir des résultats dévastateurs sur l’économie grecque », mettent-ils en garde.

Invoquant un « consensus parmi les économistes reconnus au sujet du caractère non soutenable de la dette grecque », ils rappellent que ce dossier est au centre d’une dispute entre les deux bailleurs de fond du pays surendetté, le FMI qui appelle à un allègement rapide et important et la zone euro qui traîne les pieds sous pression allemande.

« L’incertitude qui résulte de ces différends entrave la reprise grecque », jugent-ils, appelant à la mise au point, d’ici fin 2016, « d’une feuille de route claire pour l’allégement de la dette grecque », qui caracole à près de 180% du PIB.

A l’issue de la dernière réunion le 10 octobre des ministres européens des Finances, Pierre Moscovici avait souligné qu’il espérait obtenir, « d’ici la fin de l’année, un accord global » sur la marche du redressement financier grec qui permettra d’« aborder la question de la dette ». Mais le geste substantiel réclamé par la Grèce en échange de ses efforts pour se conformer aux demandes de ses créanciers pour plus d’austérité et de libéralisation de l’économie se heurte à l’intransigeance de l’Allemagne, qui renvoie un règlement de fond après les élections qu’elle organisera fin 2017.

« Monsieur le Commissaire,

Suite au débat sur la « Déclaration de la Commission – Situation macroéconomique en Grèce, les réformes structurelles et leur incidence, et perspectives de futures négociations dans le cadre du programme », qui a eu lieu le mardi 4 octobre à la plénière du Parlement européen, nous souhaitons en tant que députés européens attirer votre attention sur l’importance de l’allégement de la dette ainsi que sur la nécessité de mesures concrètes qui pourront soutenir le développement économique, social et environnemental de la Grèce.

De toute urgence, la Grèce doit sortir du cercle vicieux de la récession et de la déflation, et aller de l’avant grâce à des politiques qui soutiendront les investissements publics et privés ainsi que la création d’emplois de haute qualité. La responsabilité de ce changement revient à la fois au gouvernement grec et aux institutions. Il existe aujourd’hui un consensus parmi les économistes reconnus au sujet du caractère non soutenable de la dette grecque. Au sein même des institutions, différents points de vue existent quant à la manière de trouver une solution durable à la crise. Comme vous le savez, le FMI a une analyse différente de celle présentée par les institutions européennes à ce sujet. L’incertitude qui résulte de ces différends entrave la reprise grecque.

Tout retard supplémentaire en ce qui concerne l’ouverture de discussions concrètes et concluantes sur l’allégement de la dette pourrait avoir des résultats dévastateurs sur l’économie grecque, contrecarrer la légère diminution des niveaux de chômage et de pauvreté et retarder toute amélioration de la situation sociale et économique pour la période à venir.

Le 23 Septembre dernier, le FMI a déclaré qu’un nouvel allégement de la dette sur la base « d’hypothèses réalistes quant à la capacité de la Grèce à générer des excédents durables et de la croissance à long terme » sera nécessaire pour atteindre une situation macroéconomique durable. L’allégement de la dette est sans aucun doute une étape cruciale de l’effort pour mettre fin à la crise grecque. Les discussions sur l’allégement de la dette, dans le cadre de l’accord, doivent donc être ouvertes le plus rapidement possible, afin d’être achevées d’ici la fin de l’année. Celles-ci doivent aboutir à une feuille de route claire pour l’allégement de la dette grecque. Il s’agit d’une condition préalable à la nécessaire relance économique et sociale mais aussi à la limitation des besoins financiers de l’économie grecque qui permettra de créer un espace fiscal pour inciter les investissements publics et privés.

Nous, députés européens, croyons fermement que la Grèce a besoin d’un environnement macroéconomique stable. Par conséquent, elle a besoin de tourner la page des politiques d’austérité dogmatiques, en créant les conditions de sortie du Programme, qui devrait être le dernier. En cette période cruciale, il est nécessaire que la Grèce fasse le meilleur usage possible des fonds structurels qui, comme pour tous les autres pays en crise, doivent être considérablement augmentés, car il est de sa responsabilité de protéger les franges les plus vulnérables de sa population.

Dans le cadre des futures négociations avec le gouvernement de la République hellénique, nous vous exhortons à prendre en considération ces demandes formulées tant dans l’intérêt de la société grecque que des institutions européennes.

Nous serions heureux de pouvoir échanger plus longuement avec vous à ce sujet.

Cordialement,

Jean-Paul Denanot, FR (GUE/NGL),  Virginie Rozières, FR (S&D), Edouard Martin, FR (S&D), Bart Staes, BE (Greens/EFA), Tania Penas Gonzalez, SP (GUE/NGL), Josep Maria Terricabras, SP (Greens/EFA), Dimitrios Papadimoulis, GR (GUE/NGL), Fabio De Masi, DE (GUE/NGL), Eva Joly, FR (Greens/EFA), Guillaume Balas, FR (S&D), Sergio Cofferati, IT (S&D), Ernest Urtasun, SP (Greens/EFA), Curzio Maltese, IT (GUE/NGL), Emmanuel Maurel, FR (S&D), Georgi Pirinski, BG (S&D), Eric Andrieu, FR (S&D), Christine Revault d’Allonnes Bonnefoy, FR (S&D), Marisa Matias, PT (GUE/NGL), Patrick Le Hyaric, FR (GUE/NGL), Stelios Kouloglou, GR (GUE/NGL), Eleonora Forenza, IT (GUE/NGL), Monika Vana, AT (Greens), Louis-Joseph Manscour, FR (S&D), Isabelle Thomas, FR (S&D), Barbara Spinelli, IT (GUE/NGL), Kostas Chrysogonos, GRE, (GUE/NGL), Younous Omarjee, ES, (GUE/NGL), Elly Schlein, IT, (GUE/NGL), Joachin Schuster GER, (S&D), Michele Rivasi, FR, (Greens), Konstandinka Kuneva, GRE, (GUE/NGL), Ana Gomes, POR, (S&D), Martina Anderson, IRL, (GUE/NGL), Matt Carthy, IRL, (GUE/NGL), Liadh Ni Riada, IRL, (GUE/NGL), Lynn Boylan, IRL, (GUE/NGL). »

article original http://www.humanite.fr/grece-36-deputes-europeens-plaident-pour-un-allegement-de-la-dette-617933

Grèce : Berlin remporte une victoire décisive sur le dossier de la dette

Par Romaric Godin La tribune

 Le FMI pourrait rester en dehors du programme grec, ce qui enterre sa demande d’une restructuration d’envergure de la dette hellénique. Un succès pour Wolfgang Schäuble et une défaite au pire moment pour Alexis Tsipras.

La restructuration de la dette hellénique (176 % du PIB dont 70 % détenus par la zone euro) est, semble-t-il, renvoyée aux… calendes grecques. Certes, les discussions sur l’entrée dans le troisième programme d’aide à la Grèce (signé en août 2015) du Fonds Monétaire International (FMI) ne sont pas encore terminées officiellement. Et une décision devrait être prise par l’institution de Washington en décembre. Mais il paraît désormais évident que le gouvernement allemand est resté ferme sur sa position de rejet de toute restructuration de la dette grecque.

Le ministre fédéral allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a fait son choix. Après avoir tenté d’obtenir la participation financière du FMI au programme grec signé en août 2015 et l’absence de coupes dans le stock de dette grecque , il a finalement renoncé à son premier vœu pour se concentrer sur le second. Aussi le FMI devrait-il ne rester que comme « conseiller » dans le cadre de la troïka, si l’on en croit une information publiée dimanche 9 octobre par Reuters (et officiellement démentie par le FMI). Une situation qui, in fine, convient le mieux du monde à la Wilhelmstrasse, siège du ministère fédéral des Finances allemand.

Des concessions « gérables » pour le gouvernement allemand

Certes, la facture sera plus élevée pour les contribuables allemands et européens puisque c’est le Mécanisme européen de Stabilité (MES) qui devra assumer le versement complet du programme. Mais c’est un moindre mal pour Wolfgang Schäuble dans la mesure où il ne s’agit que d’une garantie donnée au MES. Ce dernier se contentera, grâce à ladite garantie, dans un premier temps, de lever de l’argent sur les marchés pour le reverser à Athènes. Le gouvernement grec utilisera ensuite largement cet argent pour rembourser le FMI (sur les prêts versés dans le cadre des programmes précédents), la BCE et… le MES. Bref, c’est un circuit quasi fermé que Wolfgang Schäuble pourra prétendre indolore. Du reste, comme la recapitalisation des banques grecques a coûté moins cher que prévu, le MES devra sans doute verser moins que les 86 milliards d’euros prévus, ce qui compensera la non-participation financière du FMI.

La fin de la discussion sur la dette grecque

Moyennant cette petite concession politiquement gérable, Wolfgang Schäuble obtient beaucoup. Le FMI sera officiellement exclu du champ des négociations sur la dette grecque. Certes, il restera créancier pour 13 milliards d’euros sur les 294,4 milliards d’euros de la dette grecque. Certes, il pourra toujours prétendre qu’il faut des coupes franches dans le stock de dette grecque pour le rendre « soutenable ». Mais, dans les faits, il n’aura plus de moyens de pression sur les principaux créanciers, les pays de la zone euro. Ceci clôt, de facto, toute possibilité d’une réduction du stock de dette pour la Grèce puisque, sur ce point, le pouvoir réside dans l’Eurogroupe et que l’Eurogroupe est largement dominé par Wolfgang Schäuble. Il y aura sans doute quelques aménagements qui, in fine, ne régleront pas l’essentiel et ne seront que des éléments cosmétiques qui ne modifieront pas la nécessité pour la Grèce de dégager des excédents considérables.

Le FMI restera un gendarme utile

Mais, parallèlement, comme le souligne la source officielle citée par Reuters, le FMI demeurera dans la « troïka » et sera plus qu’un « simple conseiller ». L’institution de Washington pourra donc jouer le rôle qu’elle a joué en juin 2015 : celui de l’agent de la fermeté contre la Grèce. En juin 2015, le FMI avait rejeté un projet d’accord avec les créanciers en insistant sur la coupe des retraites. Une position « logique » : en l’absence de réduction dans les dettes à rembourser, Athènes doit dégager des excédents primaires (hors service de la dette) considérables et donc pratiquer une forme d’austérité permanente. Le FMI « conseiller » de la troïka sera une instance technique. Quelles que soient ses idées sur la « soutenabilité » de la dette grecque, l’institution de Washington devra, dans les conditions qui se présentent, recommander des politiques basés sur la fiction de sa « soutenabilité ». Autrement dit, Wolfgang Schäuble conserve seulement ce qu’il pense être le « bon » FMI, celui qui promeut l’austérité et les « réformes » en Grèce.

Préoccupations électoralistes à Berlin

Le succès est donc total pour le ministre allemand dans le contexte électoral allemand actuel. Avant des élections fédérales dans un an qui s’annoncent difficiles pour la CDU/CSU, il ne saurait être question d’accorder une restructuration de la dette grecque à Athènes. Ceci serait perçu comme un « cadeau à Athènes » par les partis qui grignotent l’électorat chrétien-démocrate : les Libéraux de la FDP et les Eurosceptiques de l’AfD.

Avec cette solution, Wolfgang Schäuble peut justifier l’adoption d’un nouveau « plan d’aide » moyennant une position ferme sur les « réformes » envers Athènes. Le message envoyé aux contribuables et épargnants allemands, si inquiets ces jours-ci est donc que « leur » argent est sous bonne garde. En passant, la Wilhelmstrasse maintient une dernière illusion : celle que la Grèce pourra rembourser sa dette avec les seules « réformes », ce qui flatte directement un électorat conservateur allemand qui est persuadé de la « magie des réformes ». Bref, le ministre des Finances pourra prétendre défendre parfaitement les intérêts allemands dans un sens allemand.

L’impasse de la stratégie Schäuble

Peu lui importe donc que, désormais, la nécessité d’une restructuration importante de la dette grecque apparaisse comme une évidence, non seulement par le FMI, mais par la plupart des économistes. Même le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, peu susceptible de sympathies « gauchistes » et en conflit ouvert avec le gouvernement grec, a réclamé une coupe « équivalente » à celle de 2012. En réalité, cette absence de restructuration va à l’encontre même des objectifs affichés par le programme.

Comment attirer des investissements bien valorisés lorsqu’un tel stock de dette laisse planer sur l’économie grecque la nécessité d’excédents primaires considérables jusqu’en 2054 ? Comment donner envie d’entrer dans un marché intérieur soumis à une si longue « ponction » qui, du reste, ne peut qu’augmenter ? En effet, si, par un hasard extraordinaire, la Grèce retrouve un accès au marché, comme c’est l’objectif de la troïka et du gouvernement grec, elle refinancera une partie de la dette due à des conditions d’intérêts bas aux Etats de la zone euro par une dette de marché qu’elle devra payer bien plus cher. Or, la dynamique des intérêts est la première source de croissance de la dette. Bref, c’est une spirale infernale qui assure à la Grèce une croissance faible, des ressources de privatisations dérisoires et le maintien d’une dette insoutenable. Au final, c’est bien l’assurance d’un défaut à moyen terme. Wolfgang Schäuble fait donc peser sur les générations futures de contribuables allemands sa stratégie politique à court terme.

Le gouvernement grec, grand perdant de l’accord FMI-Berlin

Pour finir, le choix de Berlin ne fait qu’un perdant : le gouvernement grec. Ce dernier, il est vrai, n’a guère brillé dans cette affaire. Alexis Tsipras a défendu longtemps une position assez contradictoire : chasser le FMI du programme pour ne pas subir ses exigences tout en réclamant une restructuration de la dette. Son calcul était que les partenaires européens, impressionnés par la volonté de réformes du gouvernement grec allaient lui accorder de meilleures conditions et une coupe dans la dette. Vains espoirs alors qu’Angela Merkel a entièrement laissé le dossier grec à Wolfgang Schäuble. Du coup, lorsque le débat entre le FMI et Berlin est entré dans le vif du sujet, Athènes s’est retrouvée désarmée et contrainte à rester passivement spectatrice. Désormais, Alexis Tsipras perd un argument de poids dans sa rhétorique : son « obéissance » envers la troïka devait donner à la Grèce une restructuration de la dette grecque. Ce ne sera pas le cas.

Des « efforts » pour rien…

Tout ce qui reste du programme de Syriza de janvier 2015 a donc désormais disparu. C’est une très mauvaise nouvelle pour le premier ministre grec qui, en fin de semaine, va devoir faire face à un très difficile congrès de son parti Syriza. Il est vrai que la justification de la politique du gouvernement, réalisé sous la dictée des créanciers est de plus en plus difficile. La Grèce dégage un excédent budgétaire primaire désormais considérable (3,3 milliards d’euros sur les six premiers mois de 2016), un excédent obtenu par des rentrées fiscales record, mais ces « efforts » ne paient pas : les créanciers ne sont guère plus « compréhensibles » et ont réclamé en mai un système « d’ajustement automatique » des dépenses en cas de non-respect des  objectifs de 2018. Comment alors justifier auprès de Syriza et de l’opinion l’utilisation, comme jeudi dernier, de la force publique de façon assez violente contre les retraités qui manifestaient ?

Situation critique pour Alexis Tsipras

 Alexis Tsipras compte beaucoup sur la reprise économique annoncée l’an prochain. Mais outre que cette reprise demeure incertaine compte tenu des mesures d’austérité décidée pour l’an prochain, la situation sociale est si critique en Grèce que les effets politiques de cette reprise risquent de ne pas se faire sentir dans la population. Désormais, une grande partie de la population grecque ne croit plus en la politique, une autre considère qu’il est de meilleure politique de redonner le pouvoir aux « vrais amis » des créanciers, les Conservateurs de Nouvelle démocratie, désormais largement en tête dans les sondages. D’autant que Syriza, toujours engluée dans une attribution peu claire des licences de télévisions, s’est montrée incapable de renouveler la politique grecque. L’accord entre le FMI et Berlin sur le dos de la Grèce n’est donc qu’une mauvaise nouvelle de plus pour un premier ministre à qui la situation semble désormais totalement échapper.

Article original http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-berlin-remporte-une-victoire-decisive-sur-le-dossier-de-la-dette-606241.html

Grèce : expulsion d’une maison de soins

150 PERSONNES ÂGÉES À LA RUE…UNE HONTE !

La Maison de soins « Saint Georges » à Glyfada ( Banlieue d’Athènes) accueille des personnes âgées . La majorité d’entre elles sont handicapées et de nombreux patients sont atteints de la maladie d’Alzheimer.
Le responsable de la Maison n’ a pas payé à la société propriétaire le loyer de plus de trois mois, devant ainsi 194.000 euros. Le Tribunal a demandé l’expulsion le 4 juillet dernier. Personne n’en a été informé… Le 6 octobre le jugement est devenu exécutoire et le tribunal a envoyé les huissiers et la police pour procéder à l’expulsion des 150 personnes âgées résidentes ! Leurs familles ont du faire face à cette décision sans être ni informées ni préparées, devant trouver en urgence une solution de placement.
Les familles qui sont dans le désespoir parce qu’ils ne savent pas où se retourner appellent à une prolongation du séjour, jusqu’à ce qu’ils trouvent un endroit approprié pour l’ hospitalité.
Il est intéressant de noter, cependant, qu’un jour avant la fermeture , on a demandé aux parents de payer l’argent pour le séjour des patients dans la structure, ce qu’ils ont fait. Malgré leurs protestations il n’ y a pas eu de remboursement …

> Le journaliste qui a relaté ces faits note que ce n’est pas le 1er incident de ce type, d’autres Maison d’accueil pour personnes âgées ont fait faillite et ont procédé de la même façon…

9/10/16 d’un correspondant de Grèce.

Dépêche du dispensaire social D’ELLINIKO

Au désarroi  sans fin notre réponse c’est la Solidarité

Nous revenons sur la question de l’accès au Système National de Santé (ΕΣΥ) des patients non assurés, mais également des patients assurés, suite aux constats répétés que des patients sont exclus des prises en charge.

Examinons de manière exhaustive ce qui finalement s’applique aux personnes non assurés, aussi ce qui a récemment changé pour une partie des assurés sociaux(6), en Grèce.

Depuis 2014 (1) les personnes non assurées ont obtenu le droit d’accès aux soins primaires de santé, à l’exception des examens para cliniques, l’accès aussi aux médicaments, sans que soient pour autant éliminés les graves problèmes que nous avions exposés dans une publication (2)  plus ancienne (voir article en grec http://www.mkiellinikou.org/blog/2014/07/31/farmaka-2/). Le nouveau gouvernement a procédé à partir de 2015 à des changements partiels qui dans certains cas ont amélioré la situation, mais dans d’autres l’ont aggravée. Plus concrètement pour les personnes non assurées :

– Le droit d’accès aux examens para cliniques a été accordé, uniquement dans les structures publiques de soins. Mais on observe que les attentes pour avoir des rendez-vous sont longues, notamment dans les hôpitaux publics; alors plusieurs patients reviennent vers nous demander de l’aide. Nous faisons particulièrement référence à des cas urgents, nécessitant dans l’immédiat des examens tels l’IRM, la scintigraphie ou l’écho Doppler numérique, à des situations où l’attente d’un mois mettrait en péril la vie du patient.

– En ce qui concerne l’admission des patients dans les hôpitaux publics, nous constatons une amélioration substantielle ; depuis la nouvelle loi il n’y a que très peu de cas de patients auxquels on réclame – illégalement – de payer. Nous sommes toutefois inquiets que cette amélioration ne soit provisoire puisque les budgets des hôpitaux n’ont pas été augmentés pour faire face à l’afflux accru de patients. Il ne faut pas oublier que le Système National de Santé (ΕΣΥ) sera ainsi appelé à prendre en charge trois millions environ de bénéficiaires potentiels supplémentaires, non assurés. Cela serait-il possible avec des budgets amputés de 50% depuis 2009?

– En ce qui concerne les médicaments nous constatons les faits suivants :

  1. a) Pour la grande majorité des personnes non assurées il reste valable ce qu’il l’était depuis 2014, c’est-à-dire qu’elles doivent payer le même restant à charge que les assurés. Une nouvelle difficulté réside dans les faits qu’il y a toujours 25% de restant à charge du patient et que le remboursement par les caisses se fait sur la base d’un prix négocié conventionnel et non du prix du marché. Au moment où la société s’appauvrit en rythme accéléré, une encore plus grande partie de la population a du mal à se procurer les médicaments nécessaires.
  2. b) Au sujet des personnes assurées sous le régime de la « Providence » [NdT: accordé à une partie de personnes matériellement démunies] et d’une partie des personnes non assurées, triées selon des critères bien strictes de revenus et de patrimoine(3), il est aujourd’hui dit [par le gouvernement] qu’il y aurait un accès GRATUIT aux médicaments. Ceci NE CORRESPOND PAS À LA RÉALITÉ du fait que, même si le restant à charge du patient est de 0%, il existe une différence entre le prix conventionnel du médicament négocié par la caisse d’assurance et le prix du marché et que cette différence doit être payée par le patient, qu’il soit assuré ou pas. Nous constatons ici un problème majeur puisque les personnes sous le régime de la « Providence » qui pouvaient jusqu’ici se procurer leurs médicaments GRATUITEMENT des hôpitaux publics doivent aujourd’hui payer comptant la différence ci-dessus mentionnée entre le prix conventionnel et le prix du marché, différence s’élevant parfois à de dizaines d’euros. Mais une personne ne disposant pas de ces sommes est ainsi automatiquement exclue du traitement dont elle a besoin. Ce déni de soins est CRIMINEL ; cela doit IMMÉDIATEMENT changer.

-Un accès aux soins primaires de Santé avait été accordé dès 2014 à travers le Réseau National de Santé Publique (PEDY) (1) comme que nous l’avons plus haut mentionné. Malheureusement il y a un très gros manque de personnel (1) et, compte tenu que les personnes non assurées ont accès aux structures publiques uniquement, pas aux médecins libéraux conventionnés, on observe de longues files d’attentes pour certaines spécialités. Cette situation va s’aggraver à partir de 2017 à cause du départ probable de plusieurs médecins qui, en application d’un référé de justice (1), travaillent actuellement encore au PEDY. Rappelons-nous que plus de 50% des médecins ont quitté ces Centres en février 2014 suite à la « réforme » d’EOPYY et la mise en place du PEDY, que suite au référé judiciaire certains ont pu y retourner, mais pas encore pour longtemps. Par conséquent l’encadrement médical du PEDY va se détériorer.

-Les citoyens sans numéro AMKA(4) sont totalement exclus des soins et seuls les cas graves de patients peuvent être soignés dans les hôpitaux publics, déjà bien surchargés de travail. Sur ce point-là une solution dans l’immédiat doit être trouvée aussi.

-Nous sommes devenus aussi les destinataires du désarroi d’une catégorie particulièrement sensible de patients, les patients souffrant de maladie psychique qui, à cause du nouveau cadre légal pour la délivrance des médicaments, galèrent d’hôpital en hôpital et se retrouvent pendant des jours sans le traitement nécessaire, avec toutes les conséquences que cela entraîne. La situation réelle que nous décrivons dépasse tout entendement humain. Des personnes sans ressources avec des problèmes psychiatriques qui, d’après la nouvelle circulaire du Ministère continueront de se procurer leurs médicaments uniquement dans les hôpitaux publics – la nouvelle loi pérennise une exception pour les traitements neurologiques et psychiatriques qui ne pourront pas pas être obtenus en officine de ville(5) – se font trimbaler d’hôpital en hôpital sous des prétextes tels que « le tampon sur l’ordonnance est celui d’un autre hôpital ». Le résultat est que ces personnes n’ont de choix que de s’adresser aux dispensaires sociaux. Ils arrivent vers nous dans des états d’angoisse et de désarroi.

Nous réclamons donc que les problèmes énumérés ci-dessus soient immédiatement pris en charge. C’est une condition pour que nous puissions accorder au Ministère de la Santé le droit de prétendre qu’il y a accès libre et gratuit pour les personnes non assurées au Système National de Santé (ΕΣΥ).

Les éléments que nous citons indiquent dans tous les cas que la planification politique actuellement à l’œuvre en Grèce a pour objectif le transfert des coûts vers les patients et qu’elle prendrait davantage en compte les injonctions du mémorandum, que le respect des besoins et de la particularité de chaque patient. 

Malheureusement les raisons d’existence des dispensaires sociaux n’ont pas encore disparu et nous sommes appelés à revoir notre stratégie pour ne pas se transformer en béquille d’un système qui, en étant en voie d’effondrement est à la recherche d’alibis. Nous continuerons de lutter pour un accès libre, gratuit et sans entraves des personnes non assurées au Système National de Santé,  en accompagnant le plus possible de patients vers les structures publiques de Santé, en surveillant les évolutions en matière de politique sanitaire et sociale, en réclamant la mise à niveau des services publics. En parallèle nous réduirons autant que possible l’offre médicale dans notre dispensaire, tout en renforçant en contrepartie l’offre de médicaments à la partie de la population qui ne peut pas en payer les frais. Tout cela sera mis en œuvre en tenant compte des critères de revenu, dans un cadre d’esprit humaniste, et en poursuivant la lutte pour le respect et l’élargissement des droits des patients.

Dans un pays qui traverse la 6e année d’austérité, dans lequel les inégalités sociales se creusent, aucun d’entre nous ne doit  faire preuve de complaisance envers la réalité du système. La solidarité est l’arme la plus puissante dont nous disposons. C’est cette solidarité qui apportera le renversement tellement souhaité et nécessaire au pays. 

DISPENSAIRE SOCIAL METROPOLITAIN D’ELLINIKO

HORAIRES DE FONCTIONNEMENT

JEUDI-VENDREDI 10 :00-20 :00, VENDREDI 10 :00-19 :00, SAMEDI 10 :00-14 :00

TELEPHONE : +30 210 9631950

ADRESSE: ancienne base américaine, près du Centre Culturel d’Elliniko, à 200m de la Police Routière

Site web :  http://www.mkiellinikou.org

Traduction du texte original par Manolis Kosadinos

Grèce : Résister, toujours !

En ce début d’automne, la situation continue d’empirer en Grèce, et on peut s’interroger sur des chiffres récents indiquant par exemple que la mortalité infantile est passée de 3,75 pour 1 000 en 2014 à 3,96 en 2015, ou que le nombre de morts et de départs à l’étranger dépasse celui des naissances et des arrivées en Grèce…

Ces chiffres à eux seuls justifieraient une rupture politique majeure, pour sortir de cette évolution catastrophique. Mais ce n’est pas la voie suivie par Tsipras et son gouvernement : il applique en élève consciencieux les ordres de la troïka qu’il avait acceptés en été 2015, et la phase actuelle, c’est celle des privatisations et de nouvelles attaques contre le droit du travail. Dans le collimateur, les compagnies nationales comme DEI (électricité) ou EYDAP (eau). Même si le ministre de l’Économie jure que l’eau ne sera pas privatisée, sa distribution à Salonique relève en partie du privé (d’autant plus intéressé que le dernier exercice y est fort bénéficiaire !) et des mobilisations ont commencé contre cette menace.

Mais de manière générale, le découragement que l’on notait avant les vacances n’est pas fini, face à un gouvernement dont beaucoup avaient cru les promesses de changement radical. Or, il suffit de voir la réforme des chaînes de télévision pour mesurer à quel point Syriza refuse tout changement du système : alors que la presse de droite est déchaînée (campagnes mensongères faisant passer Syriza pour le parti bolchevique !), le gouvernement, qui avait l’occasion de lancer une mobilisation pour des médias au service des intérêts de la population, s’est contenté de réduire le nombre de chaînes généralistes en les attribuant au plus offrant, c’est-à-dire aux plus efficaces des requins mafieux !

Nazis à l’offensive…

Aussi, dans ce climat, rien d’étonnant à ce que les nazis, stimulés par la libération de leurs chefs et par l’aide que leur apporte l’aile extrême du parti de droite, fassent leur réapparition dans les rues. Ainsi on voit aujourd’hui revenir des scènes de violence contre les immigréEs et les militantEs de gauche, comme avant l’arrivée de Syriza au pouvoir, cela sous l’œil bienveillant de flics qui viennent par exemple de garder 7 heures au poste, au centre d’Athènes, des enfants immigrés, sans les nourrir ou leur donner à boire, en les frappant et en les insultant !

C’est bien sûr sur le terrain de la question des réfugiéEs que les nazis essaient de se refaire une santé, impulsant des mouvements de prétendus « citoyens indignés » et les poussant à s’en prendre physiquement aux réfugiéEs. Et cela marche en partie, y compris sur des îles jusqu’ici solidaires comme Mytilène. Ils tentent aussi de retourner des mouvements solidaires, comme celui qui refuse de céder aux banques des maisons de familles endettées, en faisant adopter des revendications telle que « refus que les banques redonnent nos maisons pour y loger des réfugiés » (vu en Crète, une île pourtant antifasciste !).

Face à tout cela, il est donc indispensable que le mouvement populaire accentue ses mobilisations. Or, en cette rentrée, l’unité est peu au rendez-vous, comme on l’a vu lors de l’anniversaire du meurtre du rappeur Fyssas par les nazis : au moins six manifs différentes… Dans ce climat, il est donc très important de s’appuyer sur des victoires locales, comme cela vient de se passer à Salonique, avec une mobilisation populaire obtenant du tribunal qu’une famille menacée d’expulsion (père infirme…) garde son logement. Comme le dit le NAR (une des composantes d’Antarsya), cette petite victoire ouvre la voie : on lâche rien !

D’ Athènes, A. Sartzekis

article original https://npa2009.org/actualite/international/grece-resister-toujours

Tsipras, un an après: des promesses à la réalité

Sur Médiapart le 5 Octobre par Amélie Poinssot

Un an après la réélection d’un Syriza débarrassé de son aile gauche, où en est le gouvernement Tsipras ? Mediapart a décidé de reprendre les promesses de campagne de septembre 2015 et de les comparer avec les mesures réellement mises en place par l’exécutif grec.

« Débarrassons-nous du passé, conquérons le lendemain. » Tel était le slogan de Syriza pendant la campagne électorale de septembre 2015. La « coalition de la gauche radicale » (signification de Syriza en grec), qui avait accédé aux plus hautes fonctions de l’État neuf mois plus tôt, sortait d’un été harassant. Après avoir échoué à négocier un accord favorable à Bruxelles et accepté un troisième mémorandum d’austérité en échange de nouveaux prêts européens, le parti d’Alexis Tsipras faisait scission : son aile gauche partait pour former « Unité Populaire ».

Le 20 septembre pourtant, Syriza remportait son pari. Des élections législatives anticipées convoquées par Tsipras afin de clarifier la ligne politique, le donnaient vainqueur du scrutin. Reconduit au poste de premier ministre, il reformait alors une coalition gouvernementale avec la droite des Grecs Indépendants. Et il y a précisément un an, dans son discours de politique générale du 5 octobre 2015, il prenait toute une série d’engagements pour lutter contre le désastre économique et social dans lequel s’est enfoncé le pays.

Depuis, le grand tournant radical est-il arrivé ? Syriza se distingue-t-il encore des partis sociaux-démocrates européens ?

Pour y répondre, Mediapart a décidé de reprendre, point par point, le programme électoral de Syriza et le discours de politique générale de Tsipras. Et de le comparer avec les mesures mises en place par l’exécutif grec.

La restructuration de la dette

« Voulons-nous que ceux qui négocient la dette soient ceux qui toutes ces années ont clamé qu’elle était viable, ou ceux qui ont renvoyé la nécessité de sa réduction aux créanciers ? », écrit Syriza dans un tract électoral de septembre 2015. Dans son discours de politique générale le 5 octobre suivant, Alexis Tsipras promet un « allègement substantiel de la dette » et annonce les propositions qu’il fera aux créanciers : « allongement des maturités, baisse des taux d’intérêt et courte période de grâce ».

Un an plus tard, après d’innombrables annonces, les négociations sur l’allègement de la dette publique (176 % du PIB) sont toujours au point mort. Les deux créanciers de la Grèce, Commission européenne et FMI, défendent des positions contraires : la première, alignée sur l’hostilité de Berlin à un tel scénario, n’y est pas favorable, tandis que le second – moins exposé à la dette grecque – pousse dans le sens d’une restructuration. L’Allemagne bloque d’autant plus qu’elle ne voudra pas avancer sur ce dossier sensible avant les élections législatives prévues outre-Rhin à l’automne 2017. Parallèlement, les finances de la Grèce sont toujours sous l’examen étroit des institutions européennes qui versent les tranches des prêts promis à l’été 2015 en fonction de l’avancée des réformes. Athènes attend ainsi le feu vert de l’Eurogroupe, lundi prochain, pour le décaissement de 2,8 milliards d’euros. Une fois celui-ci réalisé, Alexis Tsipras espère encore ouvrir le chapitre de la dette d’ici à la fin de l’année.

La relance de l’économie

C’est l’un des premiers objectifs annoncés dans le discours de politique générale d’Alexis Tsipras. Le chef de gouvernement propose alors un « renforcement de la technologie et de l’innovation » et se fixe comme priorité d’encourager « les investissements privés ». Il promet pour cela la création d’un « département spécial pour attirer les investissements », chargé d’un plan de développement des investissements, de la création de « marques grecques » et de nouvelles entreprises. Il promet également la fondation d’« une nouvelle banque de développement ».

Rien de tout cela n’est mis en œuvre aujourd’hui. En juin dernier, Alexis Tsipras a dévoilé une « feuille de route », mais depuis, les créanciers ont rendu un avis négatif sur la création d’une nouvelle banque, arguant du fait qu’ils financent déjà les banques grecques. Parallèlement, l’imposition sur les entreprises a été renforcée.

Les droits des travailleurs

« Voulons-nous que ce soit Syriza qui négocie le droit du travail, la protection et les libertés des travailleurs ainsi que les conventions collectives, ou ceux qui ont provoqué le retour à un monde du travail moyenâgeux ? » feint de s’interroger le parti de Tsipras dans son tract électoral de septembre 2015. Dans son discours de politique générale, le premier ministre grec veut, face à « l’échec de la recette néolibérale », introduire un « nouveau modèle » basé sur « le renforcement et la protection du salaire et de l’emploi ». Il promet notamment une « hausse progressive du salaire minimum » et « l’annulation des discriminations visant les jeunes travailleurs ».

Le salaire mensuel minimum est toujours au même niveau (établi dans le mémorandum de 2012) : 586 euros brut ; et 510 euros brut pour les plus jeunes jusqu’à l’âge de 25 ans. Les conventions collectives, remises en cause sous les gouvernements précédents qui les avaient fait passer au second niveau derrière les accords d’entreprise, existent toujours sur le papier. Mais elles n’ont pas de caractère obligatoire : leur application est laissée au libre choix des employeurs.

Pour la première fois, les chaînes privées payent leurs licences

La lutte contre l’exclusion

« Voulons-nous que ce soit la gauche de la société ou la droite des voleurs qui négocie les emprunts rouges [les emprunts non remboursés – ndlr] des maisons convoitées par les banques ? » dit Syriza dans son tract électoral. Dans son discours de politique générale, Tsipras précise qu’il a pour objectif de supprimer le risque de saisie immobilière visant les foyers qui ne parviennent plus à rembourser leur emprunt immobilier.

Le premier ministre promet en outre des abonnements dans les transports pour les personnes handicapées, les familles nombreuses, les chômeurs et les retraités de plus de 65 ans touchant de faibles pensions. Il promet également une couverture santé à tous ceux qui sont sortis du système public d’assurance santé, l’embauche de 1 093 employés et 2 500 médecins et infirmiers, ainsi que l’évaluation du fonctionnement des hôpitaux. En bref, il veut un « nouveau modèle de soins primaires ».

Côté chômage, le premier ministre annonce que des programmes vont être mis sur pied afin d’embaucher 100 000 chômeurs « dans les six mois ». Et 150 000 de plus entre mars 2016 et la fin de l’année.

> Pour l’heure, aucune loi n’a été votée pour interdire la saisie par les banques des habitations principales.

> Des abonnements pour les transports ont été mis en place à Athènes et à Thessalonique pour les chômeurs enregistrés, ainsi que pour les personnes handicapées – grecques et réfugiées – qui ne gagnent pas plus de 23 000 euros par an. En province, ces personnes peuvent bénéficier d’une réduction de 50 % sur les réseaux d’autocar. Les retraités à faibles ressources ne bénéficient pas du dispositif.

> Tout le monde a maintenant accès aux urgences dans les hôpitaux publics, le ticket modérateur de 5 euros mis en place par les gouvernements précédents a été supprimé. Mais le problème de l’accès aux soins reste entier pour tous ceux qui ont besoin d’être hospitalisés ou doivent subir des traitements dans la durée. Les médicaments ne sont pas remboursés.

Manifestation de retraités à Athènes, le 3 octobre 2016, pendant le dépôt du projet de budget 2017 © Reuters

> Les embauches promises dans le secteur de la santé n’ont pas été effectuées. Le gouvernement a réitéré en ce début de semaine sa volonté d’embaucher du personnel et annonce le recrutement de 4 000 médecins et infirmiers d’ici au mois de janvier.

> Le projet de budget 2017 déposé lundi au parlement prévoit une allocation de solidarité destinée à 270 000 ménages démunis. Montant total : 760 millions d’euros. Parallèlement, ce projet envisage de nouvelles coupes dans les pensions de retraite complémentaire ainsi qu’une réduction de l’EKAS – une allocation pour les retraités les plus modestes –, tandis qu’une première « réforme » des retraites a déjà été votée en mai, après des mois de négociations avec les créanciers : d’ici à 2022, l’âge légal de départ à la retraite sera repoussé de 65 à 67 ans, et de nouvelles cotisations sont introduites dans les pensions.

La transparence dans le paysage audiovisuel

Le 5 octobre 2015, Alexis Tsipras promet, entre autres mesures destinées à lutter contre la corruption et la fraude fiscale, l’aboutissement du processus d’attribution des licences aux chaînes de télévision privée et l’encaissement par l’État des recettes correspondantes.

> Un an plus tard, l’appel d’offres est mené à son terme : début septembre, quatre licences sont attribuées, pour un montant total de 246 millions d’euros. Les magnats grecs restent dans le paysage, mais c’est la première fois que les chaînes privées du pays vont s’acquitter de leur dû auprès de l’État.

La réforme de l’administration

Dans son discours de politique générale, Alexis Tsipras parle de « réforme radicale de l’administration publique avec un combat simultané contre la corruption et la bureaucratie » ; il annonce « un changement profond des processus de l’administration publique ».

> Aucune réforme, pour l’heure, ne va dans ce sens.

Les privatisations continuent

Le retour sur les marchés

« Objectif, dans les vingt prochains mois, le rétablissement de la liquidité, et la récupération de l’accès aux marchés », dit le premier ministre devant les députés en octobre 2015.

> Aujourd’hui, la Grèce est encore très loin de revenir sur les marchés. Son financement est assuré par l’ensemble des prêts décidés à l’été 2015 par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Mécanisme européen de solidarité (MES). Un contrôle strict des capitaux est par ailleurs toujours en place : les habitants du pays ne peuvent retirer plus de 840 euros en liquide toutes les deux semaines. Les entreprises ayant des capitaux à l’étranger sont, elles, limitées à des retraits correspondant à 30 % de ce capital.

Le dossier des privatisations

Dans son discours de politique générale, Tsipras se dit attaché au caractère public des compagnies d’électricité DEI et ADMIE. Il promet « un plan réaliste, alternatif, qui garantira l’ouverture du marché de l’énergie sans mettre en danger le caractère public des réseaux d’énergie électrique ».

Il annonce parallèlement la création d’une nouvelle « agence de valorisation du patrimoine public », afin de définir les conditions des privatisations et de valoriser le patrimoine de l’État « suivant le principe de l’intérêt public ».

> Les privatisations des entreprises publiques (lancées avec le mémorandum de 2012) continuent. L’organisme chargé des appels d’offres est effectivement refondu, en septembre : le TAIPED (Fonds de valorisation de la propriété publique) devient EESP (Société grecque des participations et propriétés). Un Français – Jacques Le Pape, ex-numéro 2 de Christine Lagarde au ministère des finances et ancien dirigeant d’Air France KLM – est nommé à sa tête. Et fin septembre, le parlement grec transfère à cette agence les compagnies publiques d’eau et d’électricité, premier pas vers la privatisation. Quelques mois plus tôt, la privatisation de l’ensemble du port du Pirée a par ailleurs été achevée au profit du géant chinois Cosco (avril 2016), ainsi que celle de 14 aéroports régionaux, rachetés par l’allemand Fraport (décembre 2015). Enfin, la vente de l’autoroute Egnatia, dans le nord du pays, est enclenchée, de même que celle du distributeur de gaz DESFA.

La fiscalité

Comme tous les gouvernements précédents, Tsipras annonce une réforme fiscale : « pour un système fiscal simple, stable et juste », assure-t-il devant la Vouli le 5 octobre 2015.

> Un an plus tard, le système fiscal reste le même. Mais la pression fiscale s’est renforcée sans distinction. Conformément au mémorandum signé en août 2015 à Bruxelles, la TVA a été augmentée en juin, passant de 23 à 24 %, et le taux réduit de TVA en vigueur sur certaines îles a été supprimé. Le taux d’impôt sur les bénéfices des entreprises, de son côté, est passé de 26 à 29 %. Et l’impôt sur le revenu des professions libérales a été fortement augmenté, poussant de plus en plus de professionnels à travailler au noir. Ainsi, un contribuable déclarant 24 000 de revenus annuels touchera, une fois ses revenus déduits des impôts, 9 046 euros – soit une imposition à hauteur de 62 %. Par ailleurs, dans le projet de budget 2017 déposé ce lundi, de nouvelles hausses de taxes sont prévues sur les impôts indirects. Selon ce projet, les contribuables grecs payeront au total 2,5 milliards d’euros en impôts supplémentaires.

L’accueil des réfugiés

Le 5 octobre 2015, Tsipras déclare : « Face à la logique des forteresses et des barbelés, face à la logique qui veut transformer les frontières européennes en champ de bataille, nous devons travailler dur pour démontrer que l’humanité, la solidarité, la fraternité ne sont pas des utopies mais peuvent devenir une action politique. » Il promet la création de 5 hotspots (centres d’enregistrements des demandeurs d’asile) sur les îles où arrivent la plupart des migrants, et la poursuite des négociations avec les partenaires du pays et les institutions européennes afin de renforcer la solidarité sur le continent et d’établir de nouvelles règles pour remplacer l’accord de Dublin II (accord qui implique le renvoi des demandeurs d’asile dans le premier pays européen dans lequel ils ont été enregistrés).

> Les cinq hotspots sont entrés en fonction sur les îles de Leros, Lesbos, Chios, Samos et Kos.

> La solidarité européenne que Tsipras appelait de ses vœux ne s’est pas concrétisée ; au contraire : aucun État membre de l’Union n’a respecté ses engagements en termes de quotas de réfugiés. Différents pays, notamment ceux des Balkans, ont fermé leurs frontières les unes après les autres. Un accord a été signé en mars entre l’UE et la Turquie afin de stopper au maximum l’arrivée des migrants sur le continent et déléguer à Ankara l’accueil et le « tri » des réfugiés. Plus de 60 000 exilés en transit sont maintenant coincés en Grèce. Face à cette situation, le gouvernement grec continue de demander du soutien en Europe, ainsi que nous l’expliquait dernièrement le ministre grec délégué à la politique migratoire, Yannis Mouzalas. Mais l’aide sollicitée n’est pas au rendez-vous, et Dublin II est toujours en vigueur

Communiqué du META des travailleurs de la santé

Le jeudi 6 octobre nous faisons grève et nous manifestons contre les politiques dictées par les mémorandums qui détruisent la Santé Publique

Mardi 4 octobre 2016 Source : http://ergasianet.gr  Traduction : Manolis Kosadinos

Le gouvernement de SYRIZA-ANEL après le vote parlementaire pour le 3e mémorandum, ratifié en accord avec les autres partis pro-mémorandum, en continuant à délivrer des lettres de créance aux créanciers et à la Troïka, applique des politiques dures contraires aux intérêts du peuple et des travailleurs. Ayant subi une mutation complète il applique scrupuleusement les politiques néolibérales en marchant sur le chemin tracé par les gouvernements pro-mémorandum précédents.

Il considère même que la politique exercée les sept dernières années est incontournable et il la parachève sous l’habillage idéologique du « il n’existe pas d’alternative»

En même temps la société subi une hémorragie. L’assurance sociale est en voie de destruction, les retraites se réduisent à des allocations sociales, les salaires fondent suite aux nouvelles diminutions et l’acharnement fiscal alors que le chômage et au galop. Les privatisations des biens sociaux et le bradage du patrimoine du peuple, que les luttes populaires avaient jusqu’à présent empêché, sont maintenant mis en œuvre suite à la soumission totale du gouvernement aux « besoins » des créanciers et du service de la dette.

En parallèle il prépare une nouvelle offensive contre le monde du travail par la diminution du salaire minimum des jeunes, l’autorisation des licenciements collectifs, la réduction du temps payé des salariés, par la modification de la loi sur les syndicats et l’atteinte au droit de grève afin de créer des statuts encore plus « flexibles » et  moins payés pour les travailleurs.

Et encore le gouvernement, par l’application de la mesure sur « l’évaluation » et la désignation d’objectifs pour les structures, nous mènera vers la fusion et la suppression de services du secteur public alors que tout ce qui reste encore de l’Etat social – éducation et santé – continuera à se contracter et se rétrograder avec en parallèle une prise d’ampleur gigantesque des entreprises privées et de la marchandisation.

La situation dans le système public de Santé s’aggrave. Le sous-encadrement et le sous-financement se poursuivent et mènent à l’assèchement de plusieurs structures. Même si le Ministère de la Santé s’efforce de créer par des effets de communication une impression d’amélioration de la situation, il est démenti sans appel par la triste réalité. Les soins primaires de Santé sont en réalité inexistants alors que les structures restantes continuent à fermer. Les résultats sont que les citoyens sont obligés de recourir au système hospitalier, de subir des heures de galère  et que la charge de travail dans les hôpitaux soit davantage intensifiée.

Les hôpitaux agonisent à cause du sous-financement. Plusieurs d’entre eux sont dans l’impossibilité de faire face à leurs besoins de fonctionnement, particulièrement augmentés par ailleurs.

Le manque de personnel va en s’accentuant, en contrepoint duquel on entend la farce des annonces gouvernementales au sujet des embauches. On entend parler d’embauches mais on ne voit pas arriver de nouveaux salariés. Il est typique de cette situation l’aveu de M. Polakis(2) lors de sa rencontre avec les syndicats que, parmi les 985 embauches annoncées de titulaires en 2015 seulement 563  ont été effectives dans les hôpitaux.

Ce nombre cependant n’est en aucun cas suffisant pour remplacer les départs à la retraite. Ce n’est même pas une goutte dans l’océan pendant que les travailleurs de la Santé font des doubles postes, ne peuvent pas prendre leurs repos ni leurs congés. Et ce n’est certainement pas un nombre qui assure le fonctionnement des hôpitaux ni des soins hospitaliers efficaces et sans complications pour les citoyens.

En parallèle le gouvernement applique la flexibilisation accrue du travail en recourant à du personnel de suppléance(2), aux contrats d’ouvrage(3) (comme au Centre hellénique pour le Contrôle et la Prévention des Maladies – KEELPNO), au paiement par carnets de notes de frais(4), les quinquamestres(5), le travail d’utilité publique alors que la mise en place programmée de contrats à durée déterminée pour les services d’intendance (propreté, gardiennage, alimentation) mènera nombre des travailleurs actuels au licenciement et rendra définitif le régime moyenâgeux des rapports de travail dans les hôpitaux.

Confrères et consœurs, travailleuses et travailleurs

En tant que formation syndicale META des travailleurs de la Santé nous avons souligné que la lutte pour la défense du système public de santé n’est pas seulement affaire des travailleurs de la Santé. Il y a besoin d’organiser les mobilisations locales des syndicats et de les coordonner avec le reste de la société et les collectifs locaux pour la défense des structures de soins  et le renversement des politiques du mémorandum appliquées dans le domaine de la Santé publique.

Nous vous  appelons de participer massivement

à la grève et à la mobilisation

de la Fédération Panhellénique des Salariés des Hôpitaux Publics (POEDHN)

le jeudi 6 octobre 2016

 Nous réclamons:

  • La Santé publique et gratuite pour tout le peuple
  • Qu’aucune structure de soins, aucun département, aucun centre de santé ne soit fermé
  • Des embauches de personnels titulaires afin que toutes les structures existantes puissent fonctionner en toute sécurité
  • L’augmentation du financement et des réponses adéquates aux besoins de fonctionnement de tous les hôpitaux
  • L’intégration des travailleurs de la Santé au régime des métiers lourds
  • L’augmentation de la rémunération du travail de nuit, des jours fériés, des heures supplémentaires
  • Non à la légalisation et la propagation des rapports flexibles de travail dans les hôpitaux (« carnets », travail d’utilité publique, contrats à durée déterminée, etc.)
  • Retour des postes organiques supprimés et embauche de personnels titulaires dans tous les métiers et tous les postes.
  • Rattrapage graduel de toutes les pertes de salaire(6)

Face à cette offensive frontale nous, travailleuses et travailleurs, ne pouvons pas rester dans l’indétermination. Nous, travailleuses et travailleurs, face aux politiques du mémorandum, à la priorisation du service de la dette, à l’impasse, à la voie vers le désastre que poursuit le gouvernement en appliquant des politiques contraires à l’intérêt du peuple, nous opposons le chemin de la lutte et du soulèvement populaire pour le renversement des politiques du mémorandum, pour l’effacement de la dette, pour la défense des biens communs, de la Santé publique, pour le développement au bénéfice de la société et des travailleurs, et non au profit du capital et de la Troïka.

 Απέναντι σε αυτήν την ολομέτωπη επίθεση οι εργαζόμενοι δεν μπορούμε να μένουμε αμήχανοι. Εμείς, απέναντι στις μνημονιακές πολιτικές, στην εξυπηρέτηση του χρέους, στον αδιέξοδο, καταστροφικό μονόδρομο που βαδίζει η κυβέρνηση με τις αντιλαϊκές πολιτικές και στη λογική του «δεν υπάρχει άλλος δρόμος», προτάσσουμε το δρόμο του αγώνα με παλλαϊκό ξεσηκωμό για την ανατροπή των μνημονιακών πολιτικών, την διαγραφή του χρέους, την προάσπιση των δημόσιων αγαθών, της δημόσιας υγείας και την ανάπτυξη προς όφελος της κοινωνίας και των εργαζομένων κι όχι της τρόικα και του κεφαλαίου.

Nous participons massivement

  • à la grève déclarée par la Fédération Panhéllenique des Salariés des Hôpitaux Publics (POEDHN)
  • et à la marche depuis le Centre des Urgences (EKAB) vers le Ministère de la Santé

 Le Secrétariat de la formation syndicale META des travailleurs de la Santé

 (1)Note du traducteur : META, « Front pour un Renversement par la Lutte des Classes », formation syndicale grecque, en première ligne dans la lutte contre l’austérité, la dérégulation néolibérale et les mémorandums.

(2)Note du traducteur : personnels médicaux, paramédicaux ou autres embauchés sous contrats, non titularisés, contractuels

 (3)Note du traducteur : contrats de travail déguisés en contrats commerciaux, exonérant l’employeur du droit du travail et de l’obligation de cotiser pour l’assurance maladie et vieillesse mais maintenant l’obligation de subordination pour le travailleur

 (4)Note du traducteur : variante du cas précédent où les salariés sont présentés comme des « auto-entrepreneurs » et par conséquent soumis à la lourde fiscalité des indépendants et payés par notes de frais, appelés en raccourci « travailleurs à carnets ».

 (5)Note du traducteur : contrats précaires et sous-payés d’une durée de cinq mois cofinancés par l’Organisme pour l’Emploi (OAED) et le Plan National de Développement – ESPA, organisme pour l’utilisation des Fonds européens. Ils sont adressés aux chômeurs de longue durée et aux jeunes et rémunérés à hauteur de 652 € brut, 427 € net, par mois.

 (6)Note du traducteur : Les pertes de revenus enregistrés par les salariés grecs à partir de 2010 s’élèvent en moyenne à 30%. Elles ont été plus importantes dans le domaine de la Santé.

Réactions à l’intervention de P.Moscovici au parlement européen

Lire l’interpellation de N. Chountis et l’article de l’AFP sur boursorama

N. Chountis  interpelle P.Moscovici au parlement européen

Publié le 7/10/16 sur Unité populaire

Nikolaos Chountis député européen de  Laiki Enotita-Unité Populaire à l’adresse du Commissaire Moscovici, en séance plénière du Parlement Européen : « Le Gouvernement Grec est le meilleur élève de l’Europe en matière de privatisations et d’austérité »

Intervention du Député Européen d’Unité Populaire, Nikolaos Chountis, lors de la séance plénière du Parlement Européen, portant sur la situation économique de la Grèce et le futur des réformes structurelles du Programme.

S’adressant au Commissaire compétent pour les Affaires Économiques, Pierre Moscovici, Nikolaos Chountis a déclaré:

« Monsieur Moscovici,

Vous mentez. Vous êtes venus pour enjoliver le 3ème mémorandum  et la situation de l’économie grecque. Le Gouvernement Grec est aujourd’hui, pour vous, le meilleur élève de l’Europe en matière de privatisations et d’austérité.  Vous en êtes complice. Vous avez conduit 40% des citoyens grecs à vivre sous le seuil de pauvreté.

Au nom du service de la dette publique et de la croissance, les retraites et les salaires subissent une énième baisse alors qu’augmentent les impôts. Le droit du travail est démantelé, le chômage a atteint des niveaux record.

Aux réactions sociales, on répond par la répression et les gaz chimiques, comme on l’a vu hier contre les retraités. Vous me direz que cela advient à Paris aussi.

Vous êtes hypocrites et spéculateurs car, avec le gouvernement grec, vous bradez le bien commun de mon pays. Les Allemands se sont emparés des aéroports. Les Italiens, les chemins de fer. Le transfert du footballeur Pogba a coûté le double de ce rachat. Les Chinois ont pris les ports et maintenant, vos amis entrepreneurs français s’apprêtent à acquérir l’eau.

Vous avez donné le feu vert aux vautours des marchés financiers, afin qu’ils récupèrent les emprunts rouges et qu’ils jettent les citoyens grecs hors de chez eux.

Selon vos critères et ceux du système bancaire européen, des entreprises, de l’oligarchie grecque et du Gouvernement Grec désormais pro mémoranda, le programme est couronné de succès, et il doit être achevé. Pour le peuple grec, étranglé par les impôts et la pauvreté, pour la jeunesse grecque contrainte à l’exil, c’est un échec qui doit être renversé.

Honte à vous, Monsieur Moscovici, car vous être finalement venus nous dire que vous avez mué la Grèce en une colonie de la dette de la Troïka et des marchés financiers.

*Níkos Chountís Ministre adjoint aux Affaires européennes dans le premier gouvernement Tsípras  du 27 janvier jusqu’au 13 juillet 2015 et député européen de « Laiki Enotita-Unité Populaire »depuis le 20 juillet 2015.

Traduction Marie Laure Veilhan

Zone euro: Moscovici pousse la Grèce à finaliser ses réformes avant lundi

Publié le 4/10 par AFP sur Boursorama

Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a invité mardi à Strasbourg le gouvernement grec à terminer les réformes qu’il avait promises en échange d’un gigantesque plan d’aide avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro lundi.

« Je profite de cette tribune pour lancer un appel au gouvernement grec: il est d’importance capitale que nous puissions conclure d’ici à lundi, date de l’Eurogroupe à Luxembourg », a-t-il déclaré devant les eurodéputés réunis en sessions plénière. « Il s’agit de finaliser ces réformes, qui sont déjà adoptées sur le principe ».

Des mesures auraient selon lui « dû être prises pour mi-septembre dans les domaines de la réforme des retraites, de la gouvernance des banques ou de la libéralisation du marché de l’énergie ».

Athènes et les pays de la zone euro s’étaient entendus en juillet 2015 sur un troisième plan d’aide prévoyant l’octroi de crédits jusqu’à 86 milliards d’euros à la Grèce, qui de son côté s’était engagée à un certain nombre de réformes.

Le début de leur mise en oeuvre a traîné. Mais celles-ci enclenchées, la zone euro avait versé en juin une tranche de crédits de 7,5 milliards d’euros à Athènes pour lui permettre de rembourser des crédits antérieurs.

Le versement de 2,8 milliards d’euros lui est encore promis à condition qu’elle continue ses réformes.

« Nous sommes en train d’évaluer actuellement les progrès », a affirmé Pierre Moscovici, qui espère « conclure la seconde revue de programme » permettant le versement de ces 2,8 milliards d’euros « dans un délai raisonnable », qu’il a fixé au mois de novembre.

« Une conclusion dans les délais prévus serait aussi le signal de cette normalité économique tant attendue par les investisseurs », a-t-il dit.

L’article sur bousorama http://www.boursorama.com/actualites/zone-euro-moscovici-pousse-la-grece-a-finaliser-ses-reformes-avant-lundi-e96d4fe8d96546c120b090257ebfec66

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