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Documents secrets du FMI sur la Grèce

Par E Toussaint : Nous mettons à la disposition du public francophone des documents tenus secrets par le FMI. Il s’agit de documents authentiques qui ont été mis à la disposition de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque par Zoe Konstantopoulou, la présidente du Parlement grec en fonction entre le 6 février et le 3 octobre 2015. Le contenu de ces 2 documents qui datent de mars et de mai 2010 est accablant pour le FMI.

http://www.cadtm.org/Documents-secrets-du-FMI-sur-la

Le pays où on travaille le moins…un cliché qui tombe

C Kaimakis : La Grèce au 4ème rang mondial des heures le plus travaillées par travailleur … l’Allemagne en dernier précédée par les Pays Bas … ça remet les pendules à l’heure !

Guillaume Duval : Parmi tous les pays de l’OCDE (le club des pays riches), devinez où on travaille le moins longtemps chaque année ????? Mmmmh… Vous donnez votre langue au chat ? C’est en Allemagne bien sûr (un tiers de moins qu’en Grèce notamment). Et ce n’est pas Alternatives économiques qui le dit et en fait un graphique mais bien l’OCDE elle-même…

Pour une Union méditerranéenne des peuples libres

Par Pétros Papakonstantinou : Lorsque le Premier ministre britannique de l’époque, Neville Chamberlain, revint de Munich, où il venait de signer la capitulation honteuse avec l’Allemagne nazie, Winston Churchill lui adressa ces mots cinglants, restés dans l’histoire : « Tu avais à choisir entre la guerre et l’ignominie. Tu as choisi l’ignominie. Tu n’échapperas pas à la guerre ».

Alexis Tsipras s’est trouvé devoir affronter un dilemme bien différent, mais tout aussi inexorable, au cours du dramatique été 2015, lorsqu’il lui fallut choisir entre la guerre économique de l’Allemagne et l’humiliation politique de son gouvernement. Il fit le choix de la deuxième option, pour maintenir la Grèce à tout prix dans l’euro. Au bout du compte, la Grèce, tout comme les autres pays en difficulté, n’échappera pas à la sortie.

https://unitepopulaire-fr.org/2016/12/12/pour-une-union-mediterraneenne-des-peuples-libres-par-petros-papakonstantinou/

Grèce : démocratie introuvable !

28 décembre par Yorgos Mitralias CADTM

En matière de déni de démocratie, il y a eu évidemment l’illustre précédent du résultat, jamais respecté, du referendum français de 2005 sur la constitution européenne. Mais quand même, ce qui s’est passé en Grèce en ce funeste mois de juillet 2015 n’a pas son pareil dans l’histoire de l’Europe (anti)démocratique. Jugez-en vous-même…

http://www.cadtm.org/Grece-democratie-introuvable

Sur les mesures sociales ?

18/12 Sur les fameuses « mesures sociales » de TSIPRAS, Vangelis Goulas apporte ici quelques précisions :

Les médias françaises parlent des « mesures sociales » annoncées par Tsipras ,il s’agit d’un « dividende social »…de pacotille ,l’ ancien premier ministre Antonis Samaras avait aussi annoncé en décembre 2014, et pareillement à cause de la colère forte de la rue, avant les élections un « dividende social » identique .
Alexis Tsipras voit que son gouvernement ne pourra jamais passer les nouvelles mesures d’austérité demandées par les créanciers dans le cadre du 4eme mémorandum – et en contrepartie de l’ allégement hypothétique de la dette- et tente de faire une « sortie héroïque » vers des élections anticipées en orchestrant une fausse bagarre avec l’euro-groupe .
Les retraités grecs » ont manifesté jeudi soir contre le gouvernement ,les MAT-CRS ont barré la route vers la résidence du premier ministre et siège du gouvernement . « ils ont bafoué nos droits , ils nous donnent ,la charité  » tel était leur slogan cf Photo

23/12 de  Yannis Youlontas

« Non, on ne dit pas merci ! »

Grèce, ce matin. Un jeune journaliste de la télé publique (pro-Tsipras), micro en main, peine à faire son reportage de propagande (mélo) dans la queue des petits retraités qui vont chercher leur ristourne de Noël depuis hier. Un dame lui répond :
« Dire merci à Tsipras ? Mon petit, tu vas pas bien* ? Ce pantin** nous a coupé de 22% les retraites, exactement comme ses prédécesseurs ! Non, on ne dit pas merci ! Non, on n’est pas content ! » (applaudissements)

* Παιδι μου πας καλά;
** Καραγκιόζης

Grèce : Désinformation, révolte, croissance ou pillage par YY

Dans le silence des mass-médias occidentaux, la révolte gronde en Grèce et la résistance s’amplifie. Après un mois de novembre très agité (cf. mes messages précédents) et des craintes de troubles qu’auraient fait remonter les services de renseignements grecs fin novembre, les manifestations et affrontements se poursuivent en ce mois de décembre 2016, avec en points d’orgue, des émeutes dans plusieurs villes ce 6 décembre(1), plusieurs actions de sabotage et une nouvelle grève générale ce 8 décembre amplifiée par plus d’une semaine de grève totale du trafic maritime provoquant rapidement un début de blocage de l’économie ces derniers jours.
Autre désinformation : les dirigeants européens racontent partout que la Grèce va mieux, ce qui sous-entend que l’austérité est un remède efficace contre la crise économique et sociale. Ils évoquent à la fois une baisse du chômage et une hausse de la croissance, parmi les grandes nouvelles saluées par des éditocrates.
Baisse du chômage en Grèce ? La bonne blague ! Au contraire : le chômage de longue durée (plus d’un an), celui qui n’est pas indemnisé ni pris en compte, poursuit sa hausse vertigineuse et continue de faire d’innombrables victimes. En plus, des centaines de milliers de Grecs se sont exilés, dont une majorité de jeunes qui, par conséquent, ne pointent plus en Grèce. Pour finir, ceux qui parviennent à trouver du boulot sont payés encore plus mal qu’avant. Les salaires sont en chute libre et les contrats (quand il y en a) sont précaires. On se rapproche petit à petit des emplois journaliers d’autrefois, à une époque où les ouvriers ne savaient pas si on leur donnerait du travail le lendemain. C’est beau le libéralisme.
D’où la même remarque sur la croissance : oui, c’est vrai, sur le papier, La croissance revient en Grèce, mais à quel prix ? La destruction des conquis sociaux, une précarité violente, toujours plus de drames et de situations épouvantables, des anciennes maladies qui réapparaissent, des enfants en état de malnutrition, des retraités qui ont cotisé toute leur vie et qui peinent à se loger et à se nourrir. Une croissance au prix de nombreuses expulsions et saisies de maisons particulières contre lesquelles des collectifs résistent et vont jusqu’à bloquer les tribunaux(2). Une croissance dopée par la grande braderie du bien commun, puisque tout est à vendre en Grèce, et par les grands travaux inutiles et nuisibles : extractivisme, plages bétonnées, complexes hôteliers insensés(3), mutation agricole chimique et dévastatrice… Une croissance des grands portefeuilles, puisque les plus riches sont encore plus riches au détriment de tous les autres : humains, animaux, territoires. Une croissance ? Non, un pillage et une calamité.
Ces mensonges (sur les résultats de l’austérité) et ce silence (sur nos résistances) conduisent à faire croire que telle est la voie à suivre, en cas d’épreuve. Les dirigeants politiques qui, en France, ont cassé le code du travail et se préparent à faire pire, notamment contre la sécurité sociale(4), pourraient un jour se targuer : « L’austérité, il n’en faut pas trop, bien sûr, mais en remède de cheval, même dans une situation désespérée comme en Grèce, vous voyez bien que ça marche ! »
Faux. L’austérité, ça ne marche pas. Les experts qui nous administrent des saignées depuis des années, comme les médecins de Molière au XVIIe siècle, ne font que déplacer la richesse vers les mêmes mains, au détriment de toutes les autres.
Oui, je sais, Tsipras a osé déclaré le 15 décembre à Berlin : « La crise grecque appartient définitivement au passé »(5). Mais, allez vous encore le croire, un an et demi après sa capitulation ? Non, bien sûr, car vous savez ce qui s’est passé depuis le 13 juillet 2015 : une politique de collaboration insupportable. Tous ceux qui, en France, ont choisi de ne plus soutenir sa stratégie depuis lors et de prendre leurs distances ont bien fait. Le théâtre n’a que trop duré. Et nous le savons plus que jamais : en face, nos tyrans ne lâcheront rien, sinon quelques miettes de circonstances pour manipuler l’opinion, à grand renfort de mise en scène. Parallèlement, ils continueront à montrer du doigt des boucs-émissaires (insurgés, réfugiés, militants syndicaux, fonctionnaires…) pour essayer de détourner les regards de leurs agissements en faveur d’un pouvoir toujours plus autoritaire et d’un capitalisme encore plus violent.
Dans ce contexte de mobilisation et de convergence de luttes, nous faisons appel à vous, car l’année qui s’annonce va être cruciale.
Premièrement, nous organisons une nouvelle collecte de fournitures à destination des initiatives solidaires autogérées en Grèce qui en ont besoin (celles que nous vous avons présentées dans nos films, pour la plupart). Autrement dit, il ne s’agit pas d’actions « pour » mais « avec » la population grecque en souffrance et « avec » les réfugiés, dont la majorité fuient la guerre en Syrie. La liste des besoins, fixée avec nos camarades sur place, est ici.
Deuxièmement, après Ne vivons plus comme des esclaves (6) et Je lutte donc je suis (7), nous commençons à préparer un troisième film (toujours en creative commons, gratuit sur internet et à but non lucratif) qui sera également en soutien aux initiatives solidaires autogérées. Si vous voulez en savoir plus et, éventuellement, nous aider, c’est là.
Courage pour l’année à venir. Tenez bon et comptez sur nous pour résister simultanément à l’autre bout de l’Europe.
La lutte continue, en Grèce, en France et ailleurs, dans notre diversité qui fait notre richesse et notre force.
Solidairement,
Yannis Youlountas
(1) Des affrontements ont eu lieu ces derniers jours dans une dizaine de villes, notamment à Thessalonique et surtout à Athènes le 6 décembre :
(2) Lire à ce sujet, l’interview de Filippos Filippides du comité « Vente aux enchères STOP » par Eva Betavatzi du CADTM.

(3) Par exemple, le site d’Hellinikon à Athènes (où de nombreuses initiatives autogérées sont implantées) : bientôt transformé en mini Quatar pour la haute bourgeoisie sur un immense terrain acheté pour moins du dixième de sa valeur. Voir la vidéo.

(4) Voir à ce sujet l’excellent film de Gilles Perret : La Sociale.

(5) Sources en langue française : Reuters, Rfi… Déclaration qui a évidemment provoqué un tollé en Grèce !

(6) Film Ne vivons plus comme des esclaves (2013) : gratuit en intégralité ici (n’hésitez pas à partager ou même profiter des fêtes pour le visionner en groupe et susciter la discussion).

(7) Film Je lutte donc je suis (2015, nouvelle version novembre 2016) : gratuit en version longue ici (n’hésitez pas à partager ou même profiter des fêtes pour le visionner en groupe et susciter la discussion).

Quatre raisons de ne pas payer la dette grecque au FMI

Par Renaud Vivien du CADTM

Le 7 décembre, le FMI attend de la Grèce un versement de 299 millions d’euros. Cette dette correspond à une partie du prêt de « sauvetage » octroyé par l’institution en 2010. Le FMI ne devrait pas être payé pour au moins quatre raisons.

Premièrement, le versement attendu porte sur une dette largement illégitime puisque seulement 5% des prêts octroyés en 2010 et en 2012 ont été affectés au budget grec. Les 95% restants ont servi à payer les dettes détenues majoritairement par les banques privées étrangères et à recapitaliser les banques grecques. Ces chiffres ne proviennent pas d’une organisation révolutionnaire mais d’une étude menée par le think tank néo-libéral allemand European School of Management and Technology. Il s’agit donc bien d’une opération de sauvetage mais pas celle qui est présentée dans le discours officiel. Les bénéficiaires ne sont pas les citoyen-ne-s grec-que-s mais les banques, qui ont été intégralement remboursées avec l’argent public des contribuables européens via les prêts du FMI, des États et des institutions de l’UE. Cette opération de sauvetage est donc illégitime à fois pour la population grecque sommée de payer au FMI (avec un taux d’intérêt de 3,6% !) la dette résultant de ces sauvetages mais aussi pour les autres peuples en Europe venus sauver une fois de plus les responsables de la crise financière qui avaient spéculé sur la dette grecque. Dans son premier rapport, le Comité d’audit de la dette grecque mis sur pied par l’ex-présidente du Parlement hellénique démontrait que le « problème grec » n’a pas pour origine une gestion débridée des finances publiques mais bien une crise bancaire qui a été colmatée avec de fonds publics.

Deuxièmement, la dette réclamée par le FMI est intégralement odieuse. Selon la doctrine juridique qui s’appuie sur des jurisprudences nationale et internationale, une dette est qualifiée d’« odieuse » lorsqu’elle réunit deux éléments : d’une part, l’absence de bénéfice pour la population de l’État qui la contracte et, d’autre part le fait que créanciers en étaient conscients |1|. Le rapport du Bureau indépendant d’évaluation du FMI publié en juillet |2| prouve que la qualification de « dette odieuse » est parfaitement adaptée au cas grec. En effet, la direction du FMI savait dès 2010 que la dette était insoutenable et que le programme d’austérité imposé en contrepartie du prêt allait aggraver la situation du pays.

Cette affirmation s’appuie sur le procès-verbal de la réunion du Conseil exécutif du FMI du 9 mai 2010 au cours de laquelle s’est joué le sort de la Grèce. On y apprend que de nombreux directeurs du FMI soulevaient l’échec annoncé du mémorandum. Pour le représentant argentin : « Les dures leçons de nos propres crises passées sont difficiles à oublier. En 2001, des politiques similaires ont été proposées par le Fonds en Argentine. Ses conséquences catastrophiques sont bien connues (…) Il est très probable que la Grèce finisse plus mal en point. Les mesures d’ajustement recommandées par le Fonds vont réduire le bien-être de sa population et la capacité réelle de remboursement de la Grèce après la mise en œuvre de ce programme ». Le représentant de la Suisse ajoute : « un examen sérieux devrait être accordé à la restructuration de la dette comme moyen d’assurer la viabilité budgétaire et de faire assumer une partie du fardeau de l’ajustement aux créanciers privés ». Puis de poser la question-clé : « Pourquoi la restructuration de la dette et la participation du secteur privé n’ont-elles pas été prises en considération ? ». En effet, si le FMI avait appliqué ses critères habituels en matière de soutenabilité, il aurait imposé un allègement de la dette grecque dès 2010. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Et pourquoi est-il même allé jusqu’à changer soudainement ses règles pour pouvoir prêter à un État insolvable ?

La réponse fut donnée officiellement trois ans plus tard dans un autre rapport du FMI qui souligne que l’ajournement de la restructuration de la dette a été mis à profit par les banques privées « pour réduire leur exposition et transférer la dette aux institutions publiques |3| ». Comme l’ont déclaré l’ex-représentant de la Grèce au FMI et un ex-conseiller économique de Barroso auditionnés au Parlement grec par le Comité d’audit de la dette, le français Strauss-Kahn, qui occupait le poste de directeur du FMI, a délibérément exclu en 2010 la restructuration de la dette afin de protéger les banques européennes principalement françaises et allemandes qui étaient les plus exposées.

La troisième raison pour invalider la créance du FMI est qu’elle est tout bonnement illégale. D’une part, les mesures imposées en échange du prêt bafouent la souveraineté de la Grèce et violent de nombreuses conventions internationales protégeant les droits humains comme l’a souligné l’Expert de l’ONU sur la dette dans son rapport sur la Grèce |4|. D’autre part, le gouvernement grec n’a pas voté l’accord de prêt de 2010 contrairement à ce que prévoit la Constitution.

Illégitime, odieuse, illégale, la dette grecque demeure également insoutenable, davantage encore qu’en 2010 du fait de l’imposition de trois memoranda qui détruisent jour après jour l’économie et les conditions de vie de la population. Le poids de cette dette, qui empêche l’État de remplir ses obligations en matière de droits fondamentaux, s’alourdit mécaniquement au rythme de l’austérité et des privatisations exigées par les créanciers entraînant un cercle vicieux dans lequel le gouvernement sollicite de nouveaux prêts pour payer des dettes croissantes.

Pour briser ce cercle infernal et stopper le crime, l’annulation inconditionnelle de la dette grecque s’impose. Ne nous y trompons pas : l’initiative ne viendra pas du FMI en dépit de ses rapports qui soulignent sa responsabilité dans le marasme grec et de ses déclaration récentes en faveur d’un allègement de la dette qui, soulignons le, ne concernerait pas ses créances et s’accompagnerait d’une nouvelle dose d’austérité. Elle ne viendra pas non plus de l’Eurogroupe dont les Ministres des finances se réunissent le 5 décembre. Interrogé par le député M. Van Hees, le Ministre belge des finances a répondu « qu’une décote sur la dette nominale était exclue » et que « le processus d’ajustement grec devait se poursuive de manière identique même après la période sous programme ». Penser qu’une solution juste à la dette grecque est possible dans le cadre actuel des négociations reviendrait donc à croire au Père Noël.


Renaud Vivien est co-secrétaire général du CADTM Belgique ; www.cadtm.org et membre de la Commission d’audit de la dette grecque 

Source : Le Soir

Notes

|1| http://www.cadtm.org/La-dette-odieuse-selon-Alexandre

|2| http://www.ieo-imf.org/ieo/pages/Co…

|3| http://www.imf.org/external/pubs/ft…

|4| http://goo.gl/4YYCR2

 

http://www.cadtm.org/Quatre-raisons-de-ne-pas-payer-la

Dr. SCHAÜBLE provoque à nouveau le peuple grec

Dr SCHAÜBLE PROVOQUE A NOUVEAU LE PEUPLE GREC ET ANNONCE UNE NOUVELLE VAGUE D’AUSTERITE SEVERE

Le ministre allemand de l’Economie, Wolfgang Schaüble, s’est surpassé dans la provocation : au cours d’un Congrès de banques vendredi dernier à Francfort, il a affirmé – pour le dénoncer – que « les Grecs vivent au-dessus de leurs moyens. Ils bénéficient de prestations sociales et de pensions hors de proportion avec  leur revenu intérieur brut – et même supérieures à celles qui existent en Allemagne ( !) ».

Il a aussi répété que « la Grèce n’a pas de problème pour assurer le service de la dette au cours de la décennie prochaine », selon Reuters. Il a à nouveau émis l’opinion qu’un allègement de la dette grecque freinerait la mise en oeuvre des réformes.

Selon lui, la Grèce ne réalise pas les réformes nécessaires au développement du pays dans plusieurs domaines : les services publics, la question du travail et la réglementation du marché intérieur.

Il s’agit là du troisième « Non » du ministre allemand aux demandes de la Grèce concernant la dette, formulées après la visite du président américain sortant Obama à Athènes.

« Ceux qui parlent aujourd’hui d’allègement de la dette grecque découragent ceux qui veulent des réformes » a déclaré jeudi  Schaüble à Vienne. Il avait soutenu la veille, dans une interview au journal  Passauer Neue, que la discussion concernant l’allègement de la dette porte tort à la Grèce. « Celui qui dit : « Nous allons diminuer ta dette » fait du mal à la Grèce », a-t-il  déclaré en vue de la réunion critique de l’Eurogroup prévue le 5 décembre.

Au cours d’une intervention précédente, Schaüble avait soutenu que le problème du pays n’était pas la dette, mais le manque de compétitivité et avait souligné que l’allègement du fardeau ne ferait que diminuer la volonté de réformes. Il insiste pour le report de toute discussion à ce sujet à la fin de la réalisation du programme : « Si nous en parlons maintenant, cela amoindrira la disposition du gouvernement à réformer ».ti-einai-to-euro-h-apath-toy-euro

ANNONCE D’UNE NOUVELLE VAGUE D’AUSTERITE EN GRECE

Ces déclarations provocantes de Schaüble ne sont pas seulement révélatrices du mépris profond qu’il a pour un peuple et pour un pays où tous les mémorandums qu’il a imposés ont échoué, un pays où règne depuis presque 9 années consécutives une très grave récession et une austérité d’une sauvagerie jamais vue.

Elles viennent à point pour montrer le ridicule de l’Obamania qui avait envahi la Grèce de la soumission volontairement : les paroles d’Obama concernant la dette se sont révélées un simple exercice de relations publiques, qui a été totalement ignoré en Allemagne. Surtout, ces déclarations sont l’annonce d’une nouvelle vague de coupes brutales dans les salaires, les retraites et les dépenses publiques, puisque selon Schaüble les Grecs reçoivent des prestations supérieures à ce qu’ils produisent, et même comparativement supérieures à celles que reçoivent les Allemands !

Ces prises de position ridiculisent aussi le gouvernement et toute la classe politique volontairement soumise aux mémorandums : Schaüble indique ainsi, avec une incroyable arrogance, en véritable colonialiste, le programme de privations et d’appauvrissement que le personnel politique grec devra mettre en application par la suite pour le plus grand malheur du peuple grec.

Il se confirme une fois de plus que la Grèce ne peut rien attendre de « philhellènes » du genre d’Obama – ni des néocolonialistes allemands qui tentent de sauver un « européanisme » antisocial et une « mondialisation » de brigandage et de guerre.

La Grèce peut et doit se redresser, avec une stratégie nationale de reconstruction et de justice, en réponse aussi bien au bloc néolibéral des mémorandums qu’à l’offensive réactionnaire des néo-conservateurs.

Source iskra.gr

traduction Joelle Fontaine

https://unitepopulaire-fr.org/2016/11/20/les-grecs-vivent-au-dessus-de-leurs-moyens-dr-schauble-provoque-a-nouveau-le-peuple-grec/

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