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Encore une attaque des VioMe

C’était le 30/03/2020 quand ils ont coupé le courant à l’usine. Aujourd’hui, 25/04/2023, nous dénonçons une autre attaque frauduleuse et timide de SE BIOME, la coupure d’électricité à son siège, suite au vol de fil et de l’équipement électrique.
Dommages de milliers d’euros à peine quelques jours avant le festival prévu pour les dix années d’exploitation de l’usine autogérée.
Cette attaque indique le besoin de soutien et de présence sur le site de l’usine.
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ILS NE NOUS BATTRONT PAS !
Contrairement à toutes leurs attaques organisées, nous continuons vigoureusement, nous disons que nous ne ferons pas un pas en arrière et nous continuons avec détermination à préparer le grand festival pour les 10 années d’exploitation de l’usine.
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Nous ne succomberons à aucune menace, attaque, sabotage, nous ne tolérerons aucune tentative de suspension de l’exploitation de BIOME.
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L’usine est entre les mains des travailleurs et de la société, ET C’EST QU’ELLE RESTERA !
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Nous, travailleurs et employés de BIOME, disons que nous défendrons l’usine contre toute menace imminente ou toute tentative d’évacuation.
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CE COMBAT EST À NOUS ! !
 
ANNIVERSAIRE  – 10 ANS DE BIOME
« 10 ANS MAINTENANT N’EST PAS UNE UTOPIE, C’EST UNE USINE QUI ÉCRIT L’HISTOIRE ! »
 
Vendredi 28 avril et samedi 29 avril 2023

Soutenez cette lutte en participant à la commande groupée en cours organisée par notre comité plus d’informations ici

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Source https://www.facebook.com/SEVIOME/posts/539073608390256

Fils assassinés par des néonazis

Leurs fils ont été assassinés par des néonazis. Aujourd’hui, elles s’engagent à perpétuer leur mémoire.

Serpil Temiz Unvar et Magda Fyssa, qui ont perdu leurs fils dans des crimes racistes en Allemagne et en Grèce, unissent leurs forces pour lutter contre la violence d’extrême droite afin que les meurtres cessent.

Écrit par : Corina Petridi

Elles ne parlent pas la même langue.

Mais alors qu’ielles sont assises sur le canapé, dans un appartement du deuxième étage d’Athènes, et que l’interprète comble le fossé linguistique entre le grec et l’allemand, elles ne cessent de se serrer la main.

Malgré les 1 120 km qui les séparent, elles sont unies par un destin commun et par la couleur qu’elles portent toutes les deux. Noir.

Serpil Temiz Unvar : son fils a été assassiné par un néonazi à Hanau, en Allemagne. Magda Fyssa : son fils a été assassiné par un néonazi au Pirée, en Grèce.

Un attentat terroriste à Hanau

Le 19 février 2020, à 22 heures précises, des caméras de sécurité ont filmé Tobias R., 43 ans, sortant de sa voiture à quelques mètres du bar Arena, dans la ville allemande de Hanau, près de Francfort.

Deux secondes plus tard, Tobias R. a tiré sur Vili Viorel Păun, 22 ans, qui était assis sur le siège conducteur d’une voiture garée.

Il s’est ensuite dirigé vers un kiosque adjacent à l’Arena Bar. Au moins cinq coups de feu ont suivi.

Au même moment, des personnes se trouvant à l’intérieur de l’Arena Bar ont commencé à courir, cherchant une issue de secours. Ils avaient entendu les coups de feu, et l’un des témoins a vu Tobias R. entrer par la porte d’à côté, armé d’un pistolet. Les habitués de l’Arena Bar savaient que la sortie de secours était toujours fermée à clé, en raison des fréquentes descentes de police.

Les gens étaient coincés à l’intérieur du bar.

L’agresseur les a repérés et leur a tiré dessus à 16 reprises. Il a fui la scène du crime et la police a tenté de le retrouver – une enquête menée par Forensic Architecture et Forensis a ensuite mis en évidence les échecs et les insuffisances des autorités cette nuit-là.

Tobias R. a été retrouvé mort à son domicile plus tard dans la nuit. Utilisant la même arme que lors de l’attaque, il a abattu sa mère avant de se suicider.

Cet homme de 43 ans n’était pas inconnu des autorités. Trois mois avant l’attentat, il avait envoyé une lettre au ministère public allemand dans laquelle il mettait en garde contre une « agence de renseignement » qui piratait le cerveau des citoyens, tandis que sur son site web, il appelait à « l’anéantissement total » de certaines minorités d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient.

Après tout, les lieux qu’il avait ciblés pour l’attentat n’avaient pas été choisis au hasard. Les victimes étaient quatre Allemands d’origine turque, kurde, afghane et roumaine, tandis que deux Turcs, un Roumain, un Bosniaque et un Bulgare ont également été assassinés. L’attaque a été qualifiée d’acte terroriste d’extrême droite, l’assaillant ayant choisi des victimes qu’il croyait « non allemandes ».

« Le racisme est un poison, la haine est un poison », a déclaré la chancelière Angela Merkel.

« L’Allemagne est aussi notre pays

Ferhat Unvar figure parmi les victimes de cette nuit-là. Ferhat, 23 ans, venait de terminer sa formation de technicien en installations de chauffage. Son cousin, Aydin Yilmaz, a déclaré au New York Times que Ferhat n’avait jamais visité le Kurdistan, le pays d’origine de ses parents.

« Il est important de dire qu’il est né à Hanau. Il est allemand. C’était un acte de terreur contre nous tous », a déclaré M. Yilmaz.

Le jour de l’anniversaire de Ferhat, en novembre 2020, sa mère, Serpil Temiz Unvar, a créé une fondation à la mémoire de son fils, Bildungsinitiative Ferhat Unvar, une initiative d’éducation antiraciste dans le cadre de laquelle de jeunes éducateurs (âgés de 15 à 30 ans) visitent des écoles allemandes et parlent aux élèves de l’attentat de Hanau, ainsi que de la discrimination raciste au sein du système scolaire.

Les visites d’écoles véhiculent le message central que « l’Allemagne est aussi notre pays » et que les immigrés et les enfants d’immigrés, qui sont nés et ont grandi en Allemagne, ont leur mot à dire sur l’avenir du pays.

Sherpil se souvient encore du racisme dont son fils a été victime pendant son enfance, ce qui la peine encore aujourd’hui, dit-elle. Elle sait que son fils n’est pas le seul à avoir été victime de discrimination dans le système éducatif. La plupart des enfants, dit-elle, subissent le stress et la pression qui les poussent à travailler et à faire des efforts pour être acceptés, alors que c’est au système éducatif qu’il devrait incomber de soutenir ces enfants et d’assurer leur intégration.

« Aller chercher Magda

Trois ans après l’attentat, Serpil Unvar prépare l’étape suivante : la création d’un réseau européen de mères ayant perdu leurs enfants lors d’agressions racistes.

La première réunion a eu lieu le vendredi 3 mars avec Magda Fyssa, mère du musicien antifasciste Pavlos Fyssa, assassiné par des membres d’Aube dorée, une organisation néonazie.

Le 17 septembre 2013, Pavlos Fyssas a été assassiné dans son quartier du Pirée par un « groupe d’assaut » de l’Aube dorée. Pendant des décennies, l’organisation néonazie a existé en marge de la scène politique, mais de 2012 à 2019, elle a été élue au Parlement grec.

Alors que des dizaines d’attaques contre des immigrés et des opposants politiques l’avaient précédé, le meurtre de Fyssas a donné lieu à des poursuites contre Aube dorée et à la condamnation de ses dirigeants pour gestion d’une organisation criminelle en octobre 2020.

Le jour de leur rencontre, Serpil Unvar avait accompagné Magda Fyssa à l’audience du procès en appel

« Je voulais commencer par la Grèce, avec Magda. Le but de cette visite est d’apprendre à se connaître, afin de pouvoir, si nous le souhaitons, unir nos forces et nos voix pour les faire entendre dans d’autres pays, d’abord en Europe, puis au-delà », a expliqué Serpil.

À la question de savoir pourquoi elle a choisi Magda Fyssa comme premier point de contact, Mme Serpil a répondu qu’elle s’était sentie très proche de Magda lorsqu’elle l’avait vue au tribunal, le jour où la justice grecque avait condamné Aube dorée en tant qu’organisation criminelle.

En sortant de la salle d’audience, Magda Fyssa avait crié : « Tu l’as fait, mon fils ». Sherpil se souvient qu’elle a immédiatement ressenti un lien avec cette femme, car lorsqu’elle réussit quelque chose, elle se tourne elle aussi vers son fils et lui dit qu’il a réussi.

« Dès que j’ai entendu Magda prononcer ces mots, je me suis sentie proche d’elle et j’ai voulu la rencontrer, avant même qu’il ne soit question d’un quelconque réseau international. C’était aussi quelque chose de personnel, quelque chose qui m’appartenait. C’est comme si mon fils lui-même m’avait écrit pour me dire « va chercher Magda ».

L’idée est de créer un réseau par l’intermédiaire des fondations qui ont déjà été créées en mémoire de Pavlos et de Ferhat.

Les deux femmes ont convenu que l’objectif du réseau n’est pas seulement de soutenir ceux qui ont perdu leurs enfants, mais aussi de coordonner un réseau européen et d’organiser des initiatives pour lutter contre les crimes racistes.

 

« Morts seulement quand nous sommes oubliés »

Il s’agit d’une étape importante pour elles et sur le plan personnel. Grâce aux initiatives collectives qu’elles ont prises ces dernières années, les deux femmes ont le sentiment de réaliser une partie des rêves de leurs fils.

« Nous essayons toutes les deux de réaliser les rêves de nos fils. Pour les jeunes qui sont partis sans avoir réalisé leurs rêves. Et peut-être que cela nous aidera à nous tenir debout, afin que nous puissions au moins laisser quelque chose derrière nous, quelque chose des rêves qu’ils avaient », a déclaré Magda Fyssa.

Et d’ajouter : « Lorsque je quitterai cette vie pour le rejoindre dans la prochaine, je veux pouvoir le regarder dans les yeux. C’est ce qui m’intéresse : le regarder dans les yeux et lui dire ‘j’ai fait de mon mieux’, et je vois qu’elle veut la même chose. Et pas seulement elle, mais aussi toutes les mères qui ont perdu leurs enfants ».

Serpil essaie toujours de donner un sens à cet « acte insignifiant ». Elle souligne à quel point la présence de son fils dans ce bar ce soir-là est un hasard. Ferhat venait de terminer son entraînement et, comme il avait plus de temps libre, il a décidé de rester dehors quelques heures de plus ce soir-là.

Ferhat lui-même avait écrit : ‘Nous ne serons morts que lorsque nous serons oubliés’. Cette phrase est désormais ma mission », a-t-elle déclaré.

« Et nous y parviendrons – ils ne seront pas oubliés.

Dernier rappel commande groupée VioMe

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 11 ans l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante. Ils étaient menacés d’expulsion par la justice grecque et la nouvelle est tombée il y a quelques jours : le terrain a été vendu aux enchères électroniques (la dernière invention de la commission européenne pour pallier aux manifestations citoyennes qui s’opposaient aux expulsions de particuliers) .

Ils en appellent à la solidarité internationale. Il est plus que jamais nécessaire de les soutenir en participant à cette commande.

Voir le dernier appel des VioMe et notre tract d’information 

Depuis 2016 et la visite de Makis Anagnostou à Grenoble et afin de les soutenir, le comité de Grenoble organise chaque année une commande groupée de leurs produits. Pour celle de 2023 vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : Catalogue 2023

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : Bon-de-commande-Viome-2023

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée au mardi 2 mai 2023

Nous serons présents lors de la manifestation du 1er mai à Grenoble stand Attac 38

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

Les trois sauvetages les plus marquants

Gros bateau en bois surchargé et menaçant de chavirer, réanimation d’urgence d’un bébé tombé à l’eau, panique sur une embarcation pneumatique dégonflée à l’arrivée des garde-côtes libyens… Jérôme, Édouard et Claire racontent le moment le plus marquant de leurs nombreuses missions comme membres de l’équipe de sauvetage.

Chacune de nos 351 opérations en mer réalisées depuis mars 2016 avec l’Aquarius puis l’Ocean Viking, était pour le moins exceptionnelle. Pour tout dire, rien n’est – et ne devrait être – habituel dans cette situation où des femmes, des enfants et des hommes, véritables naufragé.e.s ayant traversé des épreuves sans nom, se retrouvent livré.e.s aux caprices de la mer et à l’avidité des passeurs qui profitent de leur détresse pour les entasser à prix fort sur des embarcations impropres à la navigation. Pourtant, si nos marins sauveteurs et sauveteuses ont conservé en mémoire le visage de dizaines de rescapé.e.s et autant de souvenirs de missions improbables, certains moments les ont marqué.e.s à tout jamais.

Jérôme : « Mais comment font-ils tenir autant de monde sur un bateau comme ça ? »

 

Pour sa première mission en mer, en 2021, Jérôme a eu droit à l’un des pires cauchemars des équipes de sauvetage. Aux temps de l’Aquarius, entre 2016 et 2018, les grands bateaux en bois, qui peuvent contenir jusqu’à 1 000 personnes, comptaient parmi les embarcations rencontrées fréquemment. Mais on lui avait dit qu’il n’y en avait plus. Dangereusement surchargés, y compris dans les cales où l’on entasse sans ménagement les femmes et les enfants, ces monstres instables menacent de se retourner au moindre mouvement de foule ou à la première vague. Et Les chances de survie sont quasi nulles si cela se produit. Devenus plus rares ces deux dernières années, en été 2021, ils ont eu tendance à faire leur réapparition et depuis 2022, des grands bateaux de pêcheurs avec jusqu’à 800 personnes à bord partent de l’est de la Libye, rapporte le site d’information Info Migrants. Alors qu’il ne s’attendait pas du tout à cette « rencontre » avec de si grands bateaux, Jérôme en a fait l’expérience et raconte sur cette vidéo inédite cette expérience troublante. « On aurait pu me mettre des claques que je n’aurais rien senti ! » confie-t-il.

Édouard : « On voit des trucs de dingue et on n’en parle pas. »

 

 Laurin Schmid / SOS MEDITERRANEE
 Laurin Schmid / SOS MEDITERRANEE

Le 27 janvier 2018 compte parmi les événements les plus traumatisants de toute l’histoire de SOS MEDITERRANEE. Ce jour-là, plusieurs dizaines de personnes sont tombées à l’eau à l’arrivée des équipes. Une trentaine ne survivront pas. « On voit des trucs de dingue et on n’en parle pas. » Édouard, marin-sauveteur sur l’Aquarius dès 2016, mettra des mois avant de coucher sur le papier son récit de cette opération dantesque. Extraits.

Baz crie : « Le bébé, là-bas ! » C’est mon cauchemar. Je l’ai vu et depuis le premier moment, je me suis dit : « c’est foutu pour lui, regarde pas ». Mais voilà qu’on arrive dessus. « Je le prends ! » Voilà c’est dit, je tends le bras, je plonge ma main dans l’eau. Puis tout l’avant-bras, pour attraper la barboteuse molletonnée du bout des doigts. Je le soulève hors de l’eau, il est lourd, plein de flotte. (…) Je dois lui faire un massage cardiaque. Le canot de sauvetage se cabre. Le moteur gueule, on n’entend plus que ça et Baz qui essaie de gueuler plus fort dans sa radio pour prévenir les équipes médicales. Son teint est presque blanc, lui qui devrait avoir la peau noire. Foutu pour foutu, je n’y vais pas de main morte. Je me rends compte que je masse un peu vite alors je cherche les paroles de la chanson qu’on nous donne pour bien faire. Et je me retrouve à chanter « staying alive » en pleurant à moitié, et je le regarde, je chante pour lui. « Écoute-moi garçon ! » (…) J’écarte les jambes et je cherche mes appuis pour assurer ma position avant de me lever. Je lance le décompte, en continuant de masser, comme à l’entraînement. 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 ! Les mains de Baz sont juste là, parfaitement placées. Je lui passe le bébé, il le passe à d’autres mains tout aussi bien placées. (…) Une fois revenu à bord on a demandé comment allaient les bébés. On a eu un petit temps avant de croire qu’ils étaient tous revenus à la vie. On a pleuré, on s’est pris dans les bras, mais on n’a rien dit de plus.

Lire tout le témoignage d’Edouard

Claire « Les garde-côtes libyens foncent sur nous à pleine vitesse. C’est la panique ! »

Claire Juchat / SOS MEDITERRANEE
Claire Juchat / SOS MEDITERRANEE

Lorsqu’on lui demande le moment qui l’a le plus marquée, Claire écarquille les yeux et souffle : « il y en a tellement ! »  Elle finit par évoquer cette fois où les garde-côtes libyens ont failli provoquer un naufrage au moment où son équipe secourait un pneumatique dégonflé. Un scénario qui se produit de plus en plus souvent.

Nous sommes en avril 2022. Nous sommes en train d’évacuer les personnes en détresse depuis l’embarcation surchargée vers les canots de sauvetage. Les conditions sont vraiment médiocres. Une vedette des garde-côtes libyens arrive sur nous à pleine vitesse. Elle tourne autour de l’embarcation pneumatique dégonflée que nous secourons, causant de fortes vagues. Leur arrivée créé une immense panique parmi les naufragé.e.s. Épouvantées, de nombreuses personnes essaient de sauter directement dans le canot de sauvetage depuis l’épave. Le canot est assailli. Pour ces personnes, retourner dans ce qu’elles appellent « l’enfer libyen » est pire que la mort.  On tente de les calmer, le bruit des moteurs est assourdissant. Grâce à de nombreuses manœuvres, personne ne tombe à l’eau. Pourtant, tout au long du transfert, les garde-côtes libyens continuent leurs manœuvres dangereuses, jusqu’à la fin !

Je me souviens que sur l’autre canot de sauvetage, juste avant, Jérémie [chef de l’équipe de sauvetage] venait d’extraire un tout petit bébé, un nourrisson d’à peine deux mois ! Ce n’est qu’une fois en sécurité sur l’Ocean Viking, environ deux heures après le sauvetage, qu’en discutant avec les gens, je me suis rendue compte que 12 personnes étaient tombées à l’eau durant la nuit avant qu’on arrive. Il y avait de grosses vagues, l’embarcation était surchargée, certaines personnes ont glissé et ont disparu dans l’eau noire. Celles et ceux qu’on a secouru.e.s étaient donc en état de choc, auquel s’est ajouté la peur d’être ramené.e.s en Libye. Au cours des jours, je suis devenue assez proche de la maman de ce bébé. Et je me disais que son petit avait déjà vécu tant d’atrocités en si peu de temps de vie : l’enfer libyen, la traversée, la mort de 12 personnes, les dangereuses manœuvres des garde-côtes libyens… Lorsqu’elle a débarqué avec son bébé, j’étais vraiment émue et triste à la fois à l’idée que ces deux êtres devraient encore affronter de nombreuses difficultés.

Source https://sosmediterranee.fr/focus/les-trois-sauvetages-les-plus-marquants/

Des nouvelles du prochain convoi solidaire et soutien lutte

2. DES NOUVELLES DU CONVOI SOLIDAIRE

Dans ce contexte tendu, le déploiement des fourgons solidaires se fait avec prudence et méfiance. D’autant plus que nous avons des adolescents avec nous et, parfois, des convoyeurs très âgés ou en mauvaise santé.

Ces problèmes de santé sont d’ailleurs la cause de beaucoup de retards dans nos départs vers la Grèce : quand l’un doit se faire opérer avant de partir, l’autre est retenu par un accident imprévu. Une compagnonne qui devait également partir avec nous lutte désormais contre un cancer et nous ne cessons de penser à elle. Un autre compagnon de voyage a du revenir en France suite à l’accident de voiture de son épouse. Moi-même, j’ai du faire la même chose durant l’hospitalisation de ma mère suite à un AVC. Bref, c’est un peu l’hécatombe durant ces premiers mois de 2023.

Préparation du convoi dans le Tarn, entre deux manifestations contre la réforme des retraites et contre le projet autoroutier, avec une belle convergence de collectifs et d’organisations (sur le tee-shirt : « Pas touche à Exarcheia et aux occupations »)

À cela s’ajoute la lutte contre la réforme des retraites (et son monde). Car beaucoup d’entre nous sont fortement impliqués dans ce mouvement formidable, auquel s’ajoute la résistance contre les grands travaux inutiles et nuisibles (bassines, autoroutes…). C’est pourquoi 5 des 15 fourgons qui devaient partir ne partiront qu’à l’issue de cette séquence historique.

Préparation du convoi à Martigues, entre deux manifestations. Idem à Mâcon, à Sisteron, etc.

Mais bon, tant bien que mal, nous avons commencé à partir et à livrer, au fil des semaines, et ce mouvement va s’étendre et se renforcer dans les prochains jours. En début de semaine prochaine, un cinquième fourgon va arriver de France (le deuxième d’une longue série pour Exarcheia), alors qu’un premier fourgon va rentrer de Crète chargé de légumes, de fruits et d’huile d’olive pour nos lieux autogérés à Athènes (notamment pour le Notara 26, le réseau des collectifs solidaires de l’Attique, SODAA, des résistants en grosse galère parmi lesquels les membres de Rouvikonas les plus précaires).

Toujours un superbe accueil au K*Vox, l’une des deux bases du groupe Rouvikonas, pour les membres du convoi immédiatement questionnées sur les luttes actuelles en France 🙂

La question est maintenant de savoir ce que nous allons pouvoir faire au niveau financier, car toutes ces structures, lieux et collectifs autogérés ont besoin d’argent dans cette période difficile (actions solidaires, travaux dans les lieux, insuffisance en produits de première nécessité, frais de Justice…). Nous avons commencé à apporter de l’aide économique à plusieurs de ces assemblées, mais beaucoup moins qu’à l’habitude. Et pour cause : en raison de la situation actuelle en France, nous avons évidemment récolté beaucoup moins de soutien que les années précédentes. La plupart de nos appuis habituels sont — pour le moment — aux abonnés absents, notamment les principaux à quelques exceptions près. C’est dur ! Mais on peut le comprendre. Les Grecs eux-mêmes disent : « la priorité est de soutenir la résistance en France actuellement, les caisses de grève et les frais de Justice des manifestants ». Plusieurs de nos amis migrants nous ont dit la même chose ces jours-ci. Tous les yeux sont braqués sur l’hexagone depuis l’autre bout de l’Europe.

Beaucoup d’actions de soutien au mouvement social en France sont organisées en Grèce, presque chaque semaine depuis trois mois : rassemblements, banderoles, actions diverses… Les tags se multiplient sur les murs, en solidarité avec les manifestants qui battent le pavé à 2000 km plus à l’ouest, et les banderoles jusqu’au sommet des plus hautes montagnes de Grèce ! Parallèlement, on prépare, nous aussi, la journée du 1er mai qu’on espère intense.

Appel de Rouvikonas à participer massivement aux manifestations du premier mai 2023 / Sondage sur internet : « en qui avez-vous confiance ? » Sur les 1841 réponses : 4% pour le premier ministre, 3% pour la cour suprême de Justice, 1% pour le président grec et 92% pour Rouvikonas 😉

Dans ce contexte, on comprend tous, sans malaise, que nos moyens soient extrêmement réduits, mais bon, on se permet quand même de vous informer de la situation. La chute est telle qu’il est difficile d’assurer ce qui doit l’être, les priorités, les urgences, tout ce qui est vital.

Nous avons aussi besoin d’acheter plus d’huile d’olive et de légumes en Crète pour soutenir nos initiatives solidaires autogérés sur le continent. Si vous le voulez, vous pouvez participer en achetant vous-même ces produits, en versant les sommes nécessaires directement à nos camarades paysans producteurs pour que les livraisons puissent être effectuées.

Lefteris, paysan en lutte dans les montagnes crétoises près de Chania, fait partie des oléiculteurs qui nous fournissent de l’huile d’olive pour les lieux autogérés d’Athènes et d’ailleurs (Lefteris est aussi musicien et intervient dans le documentaire « Je lutte donc je suis »). Nous avons d’autres fournisseurs, notamment à Kastelli, parmi les paysans en lutte contre le projet d’aéroport / Livraison au réseau des collectifs solidaires de l’Attique

Livraison d’huile, de fruits et de légumes aux exilés du Notara 26 à Exarcheia.

Pour tout vous dire, cela fait des semaines que nous évoquons entre nous la nécessité urgente de vous envoyer un message de « rappel », dans l’espoir que l’aide revienne à un niveau plus habituel, mais nous n’avons pas osé. Précisément, depuis le 10 février, il y a deux mois et demi !

Si nous le faisons aujourd’hui, c’est que c’est vraiment nécessaire et primordial.

Livraisons simultanément dans le principal squat de Chania en Crète (Rosa Nera) et dans plusieurs squats d’Exarcheia (Notara 26, K*Vox, structure autogérée de santé Adye…)

3 – POUR SOUTENIR NOS LUTTES ET NOS ACTIONS SOLIDAIRES

Ne faites quelque chose que si vous le pouvez. Surtout, ne vous affaiblissez pas si la situation est très difficile pour vous aussi. Nous nous adressons uniquement à celles et ceux qui peuvent : c’est le moment, si vous le voulez, si vous le pouvez. Cette fin de mois d’avril et ce mois de mai vont être déterminants. Nous sommes sur place, nous luttons nous aussi contre le pouvoir, nous aussi contre les fascistes. Nous travaillons l’utopie à bras le corps, sans lâcher quand les périodes sont difficiles. Malgré toutes les épreuves de ces dernières années, en particulier depuis 2019, Rouvikonas est toujours debout, Notara 26 est toujours debout, et beaucoup d’autres lieux et projets que vous aimez, que vous avez vu dans nos documentaires et que vous avez soutenus. La lutte continue malgré les embûches et les difficultés. « On est là, même si Mitsotakis le veut pas, nous on est là » 😉

Merci de voir ce que vous pouvez faire.

1- Pour effectuer un virement à ANEPOS
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « Action Solidarité Grèce »

2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :
https://www.paypal.com/donate/?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY

3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues

4- Pour effectuer un virement directement sur le compte d’un camarade producteur d’une denrée nécessaire, contactez-nous.

Contact, suggestions, propositions : solidarite@anepos.net
Tél. France 06 24 06 67 98 / Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80

Les fourgons passent par les Alpes ou par Ventimille, plus au Sud, puis prennent le ferry à Ancona (à leurs frais)

4 – TROIS FILMS À VOTRE DISPOSITION ET BIENTÔT UN QUATRIÈME !

Autre chose : inutile de nous demander l’autorisation pour diffuser nos films, notamment pour financer les caisses de grèves ou des frais de Justice. Comme nous l’avons déjà dit, tous nos films sont à votre entière disposition, en creative commons, à votre service pour faire réfléchir le public et soutenir les luttes en France aussi. À notre connaissance, plus d’une vingtaine de projections de nos trois films ont eu lieu depuis début février. Servez-vous ! Ne nous demandez pas notre accord ! Nous sommes nos propres pirates ! L’hiver prochain, le quatrième opus sortira : « Nous n’avons pas peur des ruines ». Nous en reparlerons durant l’été, avec de belles surprises à la clé, et une tournée parmi vous, bien sûr 😉

Encore une fois, bonnes luttes ! Tenez bon !

De tout cœur avec vous depuis la Grèce, avec nos camarades et compagnons grecs et migrants.

Vive la Sociale !

Yannis Youlountas po/ les membres de l’action

Source https://www.grece-austerite.ovh/?p=14211&preview=true

 

 

Grèce Regain d’attaques fascistes contre les lieux autogérés

Message de Yannis Youlountas

Bonjour,

Je vous écris depuis l’un des nombreux squats où nous faisons une étape ces jours-ci, avec deux des fourgons solidaires qui se déploient en Grèce en ce moment. D’autres fourgons sont en train d’arriver et nous rejoindront à Athènes à partir de lundi, puis durant tout le mois de mai, du Nord au Sud. Tant bien que mal, l’opération prévue a commencé et je vous en parlerai dans la deuxième partie de ce message.

Affiches appelant à la manifestation d’hier à Petroupoli

1 – ALERTE ANTIFASCISTE

La première des nouvelles est d’abord l’offensive que nous subissons à nouveau de la part des fascistes. Depuis plusieurs mois, les attaques violentes se multiplient à nouveau, contre des camarades et contre des lieux. Simultanément, les menaces de mort recommencent contre certains d’entre nous, comme à l’époque d’Aube dorée, notamment contre ceux qui ont déjà été agressés par le passé.

Cette semaine, deux de nos lieux autogérés ont subi des attaques fascistes :

Ce lundi, le squat « Patmou kai Karavia » a été attaqué et vandalisé à Kato Patissia (centre d’Athènes, à 3 km au nord d’Exarcheia).

Ce mercredi, les fascistes ont également attaqué le squat « Jardin Botanique » à Petroupoli (quartier excentré au nord-ouest d’Athènes).

Le squat « Jardin Botanique » à Petroupoli, lieu où s’est déroulé la deuxième attaque fasciste de la semaine

Durant cette deuxième attaque de la semaine, les fascistes ont frappé juste après la tombée de la nuit, avec des cagoules, alors que le squat était encore en activité. Ils ont tout d’abord tagué des croix gammées et celtiques autour du bâtiment principal, ainsi que des slogans nationalistes, avant de pénétrer dans le hall d’entrée. À l’intérieur, dix des fascistes cagoulés se sont retrouvés nez à nez avec deux militantes antiautoritaires qui ont aussitôt donné l’alerte. Dans les locaux du squat se déroulaient alors un cours de danse et une répétition de théâtre. Il était environ 21h30.

Tout le monde s’est mis à rejoindre le hall à toute vitesse, alors que les fascistes proférait des insultes et des menaces de mort accompagnées de saluts nazis. Voyant le monde arriver, les fascistes se sont enfuit tout en jetant de gros pétards derrière eux.

Dans les minutes qui ont suivi, de nombreux membres du mouvement social ont convergé autour du squat « Jardin Botanique » pour essayer de retrouver les assaillants, mais sans succès : la pseudo race supérieure a préféré détaller dans la nuit, aussi vite que possible, en contradiction avec leur attitude prétentieuse et machiste à leur arrivée, devant les deux militantes antiautoritaires 😉

Précisons que le « Jardin Botanique » de Petroupoli n’est pas un squat comme les autres. Il est très grand, avec une immense cour intérieure (qui nous a déjà été prêtée pour garer nos plus grands fourgons durant des convois passés) et parmi ses bâtiments se trouvent deux serres en dur dans lesquelles le collectif cultive un potager solidaire autogéré. Il y a quelques mois, nous étions à nouveau dans ce lieu magnifique pour peaufiner le tournage de notre quatrième documentaire, « Nous n’avons pas peur des ruines » (qui sortira l’hiver prochain). La plupart des membres de l’assemblée du squat sont aussi membres de l’organisation AK (Mouvement antiautoritaire pour la démocratie directe).

L’une des serres du « Jardin Botanique » / Tournage de « Nous n’avons pas peur des ruines, il y a quelques semaines, dans l’autre serre / Visite du « Jardin Botanique » par des membres du convoi, il y a quelques jours

Dès le lendemain, la sécurité du grand squat a été renforcée, notamment avec la participation de membres de Rouvikonas venus apporter leur soutien, ainsi que plusieurs groupes antifascistes.

Vendredi soir, les nombreux camarades et compagnons de luttes venus d’un peu partout ont formé une immense patrouille à motos qui est partie sillonner les rues du quartier, puis de tout l’ouest d’Athènes, sous le nez des flics immobiles et silencieux, jusque tard dans la nuit.

Hier à midi, une grande manifestation antifasciste, cette fois à pied, est partie de la place ronde de Petroupoli pour rejoindre le « Jardin Botanique », avec beaucoup de monde.

Durant la semaine, d’autres lieux autogérés ont remarqué une profusion de tags fascistes et néonazis sur leurs murs extérieurs. Beaucoup plus qu’à l’ordinaire. Ces lieux sont pour la plupart anarchistes et souvent en lien avec l’aide aux migrants, mais pas seulement.

Au nord-ouest du quartier d’Exarcheia, dans la nuit de lundi à mardi, des tracts fascistes menaçants ont été déposés autour du squat Notara 26 par le groupe « Cri de guerre » qui se revendique ouvertement du « national-socialisme ». Un autre groupe fasciste, nommé « Against Modern Athens », multiplie également les menaces contre le squat de réfugiés et migrants. C’est précisément ce groupe fasciste qui avait réussi, en septembre dernier, à arracher l’une des banderoles de la façade du Notara 26, pour ensuite publier une photo sur laquelle ils posaient avec la banderole à l’envers accompagnée de slogans haineux.

Bref, nous sommes actuellement en alerte. D’autant plus que l’État agit, lui aussi, contre certains de nos lieux. Le Notara 26 a encore subi des coupures de son système d’alimentation électrique la semaine passée. D’autres squats font sans cesse l’objet de tentatives d’intimidation. Les voltigeurs à motos circulent au plus près de nos lieux autogérés pour contrôler et brutaliser les militants et les migrants, et quelquefois pire à l’égard des filles. Le pouvoir cherche à faire peur et, simultanément, la peste brune ressort de sa tombe, telle une milice venant lui donner le bras !

Nos luttes actuelles concernent aussi la gentrification galopante du centre d’Athènes et les travaux inutiles et nuisibles, à commencer par l’offensive de l’État qui essaie de construire une station de métro sur la place centrale du quartier à Exarcheia, contre l’avis de la population, ainsi que développer des projets immobiliers sur la verte colline de Strefi. Comme le titrait récemment un article d’Elsa Perrigueur dans l’Huma : « Exarcheia [est devenue] une zone à défendre au cœur d’Athènes ».

Source https://www.grece-austerite.ovh/?p=14211&preview=true

 

Rappel Lancement par le comité grenoblois de la commande groupée VioMe

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 11 ans l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante. Ils étaient menacés d’expulsion par la justice grecque et la nouvelle est tombée il y a quelques jours : le terrain a été vendu aux enchères électroniques (la dernière invention de la commission européenne pour pallier aux manifestations citoyennes qui s’opposaient aux expulsions de particuliers) .

Ils en appellent à la solidarité internationale. Il est plus que jamais nécessaire de les soutenir en participant à cette commande.

Voir le dernier appel des VioMe et notre tract d’information 

Depuis 2016 et la visite de Makis Anagnostou à Grenoble et afin de les soutenir, le comité de Grenoble organise chaque année une commande groupée de leurs produits. Pour celle de 2023 vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : Catalogue 2023

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : Bon-de-commande-Viome-2023

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée

au mardi 2 mai 2023

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

A noter que le comité grenoblois soutenu par Attac 38 évoquera la situation des VioMe et tiendra un stand lors de la soirée co-organisée par Attac 38 et la CISEM dans le cadre du mois décolonial voir l’annonce Voir l’annonce

 

Communiqué SOS MEDITERANNEE

SOS MEDITERRANEE condamne les tirs des garde-côtes libyens qui ont mis délibérément en danger ses équipes et les personnes en détresse en Méditerranée.

Dans la matinée du 25 mars, les garde-côtes libyens, financés, équipés et formés par les États membres de l’Union européenne (UE), ont menacé, au moyen d’armes à feu, les équipes de l’Ocean Viking, navire de sauvetage humanitaire. Ils ont ensuite intercepté brutalement environ 80 personnes en détresse dans les eaux internationales.

Plus tôt dans la journée, l’Ocean Viking, navire de sauvetage affrété et opéré par SOS MEDITERRANEE, avait été alerté de la présence d’une embarcation en détresse dans les eaux internationales au large de la Libye par l’organisation civile Alarm Phone qui gère une ligne téléphonique d’urgence. Alors que l’Ocean Viking se dirigeait vers la position afin de porter secours à l’embarcation en détresse, le patrouilleur 656 des garde-côtes libyens est arrivé sur les lieux, s’approchant dangereusement de l’Ocean Viking. Toutes les tentatives de l’équipe à la passerelle pour contacter le bâtiment des garde-côtes libyens par VHF sont restées sans réponse, tandis que l’équipage des garde-côtes libyens a commencé à se comporter de manière agressive, menaçant avec des armes à feu et tirant plusieurs coups de feu en l’air.

La sécurité de ses équipes étant compromise, l’Ocean Viking a quitté les lieux à plein régime, alors que les garde-côtes libyens continuaient à tirer des coups de feu. L’avion de surveillance civile Seabird 2, de l’ONG Sea Watch, surveillait la scène de détresse. Seabird 2 a confirmé plus tard avoir repéré des personnes tombées par-dessus bord de l’embarcation pneumatique en détresse, récupérées par la suite. Au total, environ 80 personnes ont finalement été interceptées par les garde-côtes libyens et renvoyées de force en Libye.

C’est la deuxième fois cette année que SOS MEDITERRANEE est témoin d’une situation où les garde-côtes libyens mettent sciemment en danger la vie des personnes en détresse en mer et compromettent la sécurité des équipes de l’Ocean Viking. En janvier, les garde-côtes libyens avaient perturbé une opération de sauvetage en cours en empêchant l’équipe de recherche et de sauvetage à bord de notre canot de sauvetage de retourner au navire principal. Heureusement, les personnes rescapées ainsi que l’équipe de sauvetage avaient alors finalement pu embarquer à bord de l’Ocean Viking.

Cette année, le premier trimestre a été meurtrier en Méditerranée centrale : au moins 410 personnes sont mortes ou portées disparues selon l’Organisation internationale pour les migrations. Plusieurs naufrages tragiques ont récemment secoué l’opinion publique. Mais pour toute réponse à cette tragédie qui continue à emporter des milliers de vies humaines en Méditerranée centrale, ce sont des coups de feu que nous recevons maintenant, des coups de feu tirés par des forces financées et entraînées par les États membres de l’Union européenne (UE).

SOS MEDITERRANEE condamne cette escalade de la violence et la mise en danger délibérée de nos équipes et des personnes naufragées en Méditerranée centrale par les garde-côtes libyens, soutenus par l’UE. Une réponse humanitaire en Méditerranée centrale en accord avec le droit international et maritime est attendue depuis longtemps.

Source https://sosmediterranee.fr/communiques-et-declarations/tirs-garde-cotes-libyens/

Marche pour la défense de VioMe à KAMARA

Choix politiques meurtriers en Méditerranée

SOS MEDITERRANEE / Medicins sans frontieres; Rescue of a rubber boat on 11.12.2016; Photo: Laurin Schmid/SOS MEDITERRANEE

Trente personnes ont péri dimanche dernier lors d’un nouveau naufrage au large de la Libye, alors qu’elles auraient pu être secourues. En quatre semaines à peine, au moins 248 femmes, hommes et enfants se sont noyé.e.s en Méditerranée centrale selon les Nations-Unies.

Depuis le début de nos opérations en 2016, nous constatons qu’en dépit des dangers, de nombreuses personnes continuent de fuir les souffrances et les graves violations des droits humains dont elles sont victimes sur des embarcations surchargées et impropres à la navigation.

A cette tragédie humanitaire, les Etats européens répondent par une politique de dissuasion meurtrière en retirant les moyens de sauvetage, en finançant et formant des forces extérieures pour opérer des interceptions et retours forcés en Libye et, enfin, en entravant l’action des navires d’ONG de recherche et de sauvetage qui opèrent en Méditerranée centrale.

Tant que les Etats européens fuiront leurs responsabilités, nous continuerons de compter les morts.

Nous appelons au rétablissement urgent de services efficaces pour la coordination de la recherche et du sauvetage, en conformité avec le droit international. Nous demandons également le déploiement immédiat de moyens consacrés au sauvetage dans cette région maritime abandonnée.

A l’heure où nous vous écrivons, l’Ocean Viking s’apprête à repartir en mer pour sauver des vies.
Aidez-nous à continuer notre mission vitale !
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