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ISÈRE SAVOIE Le convoi solidaire pour les réfugiés s’organise

Point d’actualité suite à l’appel que vous avons publie le 20 février 2017 http://www.infoadrets.info/grece/isere-savoie-un-convoi-solidaire-pour-les-refugies/

C’est maintenant 21 camions qui vont partir en direction de la Grèce pour apporter leur soutien aux camps de réfugiés. Voici un point fait par Yannis Youlontas avec cet article : « L’heure est grave » Appel YY L’heure est grave 1 mars 2017

LE CONVOI ISÈRE SAVOIE

Ce sont deux citoyens d’Albertville qui vont faire le voyage. Ils ont reçu le soutien de diverses associations pour rassembler des fournitures et aussi pour le financement du voyage.

  •  le 18/3 à La fabrique des Bauges, lieu dit chez Poncier 73 340 Lescheraines se tiendra un concert de Bob’s Not Dead voir l’annonce sur leur site https://www.facebook.com/lafabriquedesbauges/,
  • le 11 mars à 19h à Albertville Salle du Champ de mars : projection du film «  Ne vivons plus comme des esclaves «  suivie d’un repas solidaire, soutenu par le SEL local,

  • Récolte de fournitures dans le Trièves auprès d’Isabelle 04 76 34 78 39, date limite mardi 7 mars,

  • Récolte de fournitures sur Grenoble (pas de local à ce jour)  : rendez-vous le mardi 14 mars entre 13h et 14h parking MC2 derrière le bâtiment, par le collectif de Grenoble,

  • Récolte de fournitures sur Pontchara   : rendez-vous le mardi 14 mars à 15h parking Le Coleo à Pontchara, par le collectif de Grenoble et l’association La bassine.

  • Récolte sur St Martin d’Uriage par l’association Belledonne Solidaire SAMEDI 11 Mars chez G. Binder  405 route du Replaton à Saint Martin d’Uriage  Tel. 04 76 89 73 94 ou 06 81 04 84 40.

Toute personne intéressée pour organiser une collecte peut se faire connaître en écrivant à » greceausterite@hotmail.com«

LES BESOINS SONT URGENTS EN :

Fournitures bébés : lait infantile en poudre ( tous âges) petits pots, couches ( tous âges) sérum physiologique, soins bébés, vitamines

Fournitures scolaires !: stylos, feutres, crayons, marqueurs,

Ouvrages enfants : bandes dessinées, livres bébés et enfants,

Jouets : playmobils, légos, petites poupées, dominos, jeux d’échecs, cartes à jouer, figurines et animaux ( pas de peluche ni d’encombrants),

Produits d’hygiène et paramédicaux  : brosses à dents, dentifrices, gels douches, shampooing, maalox, désinfectants, pansements,

Base alimentaire : lentilles, légumes secs, fruits secs, biscuits…

et n’oubliez pas des messages de soutien : avec dessins et ou photos, confiseries fermées, et non fragiles peuvent être ajoutées.

Les collectifs réunis à Paris ce 25 février 2017

Déclaration des collectifs et comités

solidaires du peuple grec

25 février 2017

Les membres des collectifs et comités solidaires du peuple grec, réunis à Paris ce 25 février 2017 :

  • appellent à poursuivre la résistance contre les politiques d’austérité et leurs conséquences dramatiques sur les populations, en Grèce, en France et ailleurs ;

  • réitèrent leur refus de collaborer avec ceux qui appliquent ou prônent ces politiques dévastatrices ;

  • rappellent que l’action de nos collectifs est sur un axe politique et solidaire, pas humanitaire, pour une entraide sans intermédiaire entre les mouvement sociaux qui développent des initiatives solidaires autogérées et/ou auto-organisées ;

  • proposent une information publique sur ces thèmes, notamment sur la situation réelle en Grèce, en distinguant une liste électronique d’information accessible à tous et une autre liste réservée aux discussions entre collectifs ; un groupe de travail est chargé de cette mise en œuvre ;

  • décident d’élaborer une charte de principes pour le bon fonctionnement du réseau des collectifs (qui restent totalement autonomes), sur la base de l’appel parisien de février 2013, de la déclaration commune du 20 février 2016 et d’un projet de charte porté ce jour par cinq collectifs ; un groupe de travail est chargé de préparer cette charte qui sera discutée dans les collectifs et adoptée avant l’été 2017.

Rien n’est fini, tout commence. L’austérité n’est pas une fatalité. La destruction croissante du bien commun, de la santé et de la vie, nécessite que nous redoublions d’efforts pour lutter, dans la solidarité et la fraternité entre les peuples.

Le 25 février 2017 à Paris

Les représentants des collectifs et comités présents :

Collectif citoyen de Grenoble contre l’austérité en Grèce et en Europe

Collectif artistique et solidaire Anepos Tarn

Comité de solidarité avec le peuple grec Lyon

Collectif solidarité France Grèce pour la santé Paris

Collectif Marseille avec les Grecs

Avec les Grecs Morbihan

Avec les Grecs Cornouaille

Bretagne Grèce solidarité santé

Collectif solidarité Grèce Poitiers

Abandonner l’euro peut contribuer à sauver l’Europe 

 

La remise en cause de la monnaie unique redonnerait un pouvoir de négociation aux pays débiteurs et favoriserait un rééquilibrage en faveur du développement du secteur productif et de l’emploi, expliquent les économistes Cédric Durand (Université Paris-XIII) et Sébastien Villemot (Observatoire français de conjonctures économiques) dans un article paru dans le Monde le 24 février 2017.

Sans souverain européen, pas de véritable budget ; et sans budget, pas de politique économique viable. Tant que l’Europe ne sortira pas de ce dilemme, la zone euro restera engluée dans le cercle vicieux de la stagnation, du ressentiment et des conflits de responsabilité. Si un fédéralisme budgétaire est hors de portée, il est alors crucial de pouvoir ajuster les taux de change pour dynamiser la croissance et l’emploi en sortant de l’union monétaire.

Néanmoins, deux difficultés sont généralement opposées à l’abandon de l’euro. La première concerne les effets perturbateurs à court terme sur les flux commerciaux et les prix. Il ne fait cependant guère de doute que les nouvelles parités permettraient très vite de résorber les déséquilibres et stimuleraient l’activité des pays ayant le plus souffert ces dernières années.

De plus, le contexte déflationniste préalable aiderait à contenir les effets d’entraînement de l’inflation importée dans les pays amenés à dévaluer.

La dette à court terme élément crucial

La seconde objection concerne l’interpénétration financière. Celle-ci serait tellement avancée qu’un démantèlement de l’euro ou, même, la sortie d’un seul pays, aurait des conséquences cataclysmiques sur les bilans des agents économiques. Dans une récente étude (« Balance Sheets after the EMU : an Assessment of the Redenomination Risk », Document de travail, OFCE, 10 October 2016), nous examinons ce problème en détail et en tirons trois principaux enseignements.

Le premier est que l’exposition des différents secteurs est beaucoup moins importante qu’on ne l’imagine généralement. D’abord, parce que l’essentiel des bilans étant adossé à des contrats de droit national, les engagements financiers correspondants seront aisément convertis dans la nouvelle monnaie, sans impact sur la solvabilité des agents domestiques.

Ensuite, les risques associés à une dévaluation du fait de l’accroissement du poids des obligations de droit étranger ou contractées en monnaie étrangère doivent être minorés du fait des actifs étrangers qui eux se valorisent même si, il est vrai, tous les agents ne sont pas uniformément protégés par leurs actifs internationaux.

Enfin, tous les éléments du passif ne posent pas problème. L’élément crucial est la dette internationale et, en particulier, la dette à court terme qui peut entraîner des défauts en série si son poids s’accroît brutalement en cas de dévaluation.

Les secteurs vulnérables peu nombreux

Une fois ces éléments pris en compte, et c’est le second enseignement de cette étude, il apparaît que les pays et les secteurs véritablement vulnérables sont peu nombreux. Les dettes publiques grecque et portugaise, comme la dette du secteur financier grec, devront inévitablement être restructurées en cas de sortie de l’euro, mais on sait déjà que leur soutenabilité est sujette à caution.

Pour le reste, le risque de redénomination concerne principalement les économies de petite taille dont le secteur financier est très développé et fortement internationalisé, notamment le Luxembourg dont la position extérieure représente plus de 180 fois son produit intérieur brut (PIB), mais aussi l’Irlande et les Pays-Bas.

Ainsi, les secteurs non financiers des différents pays sont peu exposés, ce qui suggère qu’une sortie de l’euro ou un démantèlement de la zone n’aura en tant que tel pas de conséquences majeures sur les bilans des entreprises.

Prenons le cas du secteur privé non financier en France. Fin 2015, la dette vulnérable à une redénomination représente 33 % du PIB (dont 17 % à court terme), mais les actifs internationaux représentent 74 % du PIB. Si l’on prend l’hypothèse d’une dévaluation de 11 %, le poids de la dette à court terme augmenterait de 2 % du PIB (3,7 % pour la dette totale), ce qui est important mais limité.

Stimulante dévaluation

Surtout que, dans le même temps, la valeur des actifs internationaux exprimée en monnaie nationale augmenterait (+8,6 % du PIB), ce qui signifie qu’in fine les agents privés seraient plus riches en monnaie nationale en cas de sortie de l’euro (+4,9 % du PIB).

Ce qui est le plus à craindre, ce sont des turbulences pouvant survenir dans le secteur financier. Outre une politique monétaire assurant l’intégrité du système de paiement et l’établissement temporaire de contrôles des capitaux pour contrecarrer la spéculation, les banques publiques devront faciliter l’accès au crédit des firmes les plus directement exposées et garantir la couverture des besoins en devises des entreprises pour les intrants essentiels.

Lire aussi :   Pierre Moscovici : « Tuer l’Europe, c’est asphyxier la France »

Si ces précautions sont importantes, notre exemple montre surtout que l’effet richesse d’une redénomination suivie d’une dévaluation peut stimuler l’activité économique.

Le troisième enseignement de cette étude est que les conséquences sur les bilans concernent aussi bien les pays qui devront dévaluer – et verront donc leur passif international exprimé en monnaie locale s’accroître – que les pays dont la nouvelle monnaie s’appréciera par rapport à la valeur de l’euro – ils verront leurs actifs internationaux exprimés dans leur nouvelle monnaie nationale perdre de la valeur.

Prime à la coopération

Ce point est extrêmement important, car il donne une prime à la coopération entre les différents pays ; du côté du passif ou de l’actif, les uns et les autres ont intérêt à coopérer pour empêcher des surajustements de change. Pour prévenir les turbulences financières, des négociations devraient également porter sur la restructuration des dettes publiques excessives et la réduction des secteurs financiers hypertrophiés.

Sur le plan économique, un démantèlement total ou partiel de l’euro créerait une nouvelle structure d’incitation favorable à une véritable coopération en Europe. Alors que l’architecture de la monnaie unique pousse à des politiques de compétitivité qui tendent à opposer les différents pays et nourrissent les tendances déflationnistes, sa remise en cause redonnerait un pouvoir de négociation aux pays débiteurs et favoriserait un rééquilibrage en faveur du développement du secteur productif et de l’emploi.

L’analyse de l’ajustement des bilans confirme ainsi que le diagnostic de Joseph Stiglitz : abandonner l’euro peut contribuer à sauver l’Europe.

Cédric Durand et Sébastien Villemot sont membres de l’European Research Network on Social and Economic Policy.

Film sur les VioMe à la MDA le 29 mars 2017

Le collectif de Grenoble vous invite à la projection d’un film sur la lutte des travailleurs VioMe en Grèce. C’est aussi l’histoire d’une autogestion où les salariés prennent en main leur avenir.

Next stop Utopia

Mercredi 29 mars 2017 à 20h 

Salle de conférence de la Maison des Associations à Grenoble

Pour mémoire le 31 mars 2016 le collectif avait donné la parole à Makis Anagnostou le représentant emblématique de cette lutte. Le lendemain il rencontrait les salariés d’Ecopla. Aujourd’hui ils sont toujours menacés d’expulsion par la justice grecque et en appellent à la solidarité internationale.

La soirée clôturera une commande groupée de leurs produits organisée par le collectif pour les soutenir dans leur projet . http://www.infoadrets.info/grece/soutenons-les-viome-commandes-de-produits/ . Un point sur la situation actuelle des VioMe sera fait.

La participation aux frais est libre, la recette de la soirée financera les droits d’auteurs du film et aidera les VioMe à couvrir leurs frais d’avocats et de justice.

Synopsis du film :Lors de la fermeture d’une usine de matériaux de construction à Thessalonique, en Grèce, 70 employés courent le risque de ne plus jamais trouver du travail. Ils décident alors d’occuper l’usine et de la faire fonctionner eux-mêmes.

Réalisateur Apostolos Karakasis Durée 91mn Sortie : 2015 Langues du film :  VO en Grec Sous-titres : Français Production :  Marco Gastine & Eleni Chandrinou pour Minimal Film

L’affiche de la soirée Next Stop Utopia_V2

Vidéo de la conférence de Stathis Kouvelakis :

 Que faire d’une victoire électorale ? A la lumière de l’expérience grecque.

Dans cette conférence du 20 février 2017 Stathis Kouvelakis introduit ses propos en partant de l’expérience amère payée par le peuple grec mais dont l’impact dépasse largement les frontières de la Grèce .

A l’heure actuelle toute proposition politique où que ce soit en Europe et au delà, qui affiche une volonté de vouloir rompre avec l’ordre néolibéral actuel et qui n’explique pas en quoi elle ne reproduira pas ce qui produit en Grèce, n’a aucune crédibilité et n’a pas le droit d’être pris au sérieux si elle ne tire pas les leçons de ce qui s’est passé en Grèce.

Cette défaite va se répéter sous des formes différentes mais avec les mêmes caractéristiques fondamentales . Si quelqu’un se présente comme voulant proposer une alternative politique de rupture avec cette barbarie néolibérale, ce capitalisme sanglant et qui ne dit pas  en quoi il ne fera pas comme Tsipras ne peut pas être pris au sérieux.

Il présente ensuite une analyse de la situation politique en Grèce depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza, l’attitude de l’UE avant la capitulation de Tsipras en juillet 2015, le niveau de résistance des grecs, la dynamique des assemblées générales populaires,…

 

https://www.youtube.com/watch?v=R4_mZR2ljhY

Grèce : le troisième mémorandum ne cesse de se durcir

Grèce : le troisième mémorandum ne cesse de se durcir

Par Romaric Godin

Obsédé par son objectif de faire entrer le FMI dans le plan de soutien à Athènes, les créanciers européens ont encore une fois demandé des mesures dures à Athènes.

Dans son roman, Grandeur et Décadence de César Birotteau, Balzac trace le portrait du « petit père Molineux », un propriétaire dont le loisir préféré consiste à tourmenter ses locataires et créanciers. Lorsqu’il le rencontre au bal du parfumeur qui signera sa chute, l’ennemi de Birotteau, le banquier Le Tillet, se fait à lui-même cette réflexion : « Si le père Birotteau fait faillite (…), ce petit drôle sera certes un excellent syndic. (…) Il doit, comme Domitien, s’amuser à tuer les mouches quand il est seul chez lui. » Or, à mesure que la crise grecque s’éternise, l’Eurogroupe, la réunion des ministres des Finances des Etats de la zone euro, ressemble de plus à ce « petit père Molineux ». Il semble prendre plaisir à torturer « sa » mouche, la malheureuse Grèce.

Concessions de l’Eurogroupe

Certes, dans sa réunion du lundi 20 février, l’Eurogroupe a prétendu « lâcher du lest » au gouvernement grec : il a accepté de renvoyer ses inspecteurs à Athènes, ouvrant ainsi la possibilité à terme d’une conclusion de la seconde revue du programme qui, elle-même, ouvre la porte au versement des fonds nécessaires aux remboursements des échéances de juillet prochain qui sont d’environ 7 milliards d’euros, principalement auprès de la BCE. Bref, l’Eurogroupe fait la fleur à la Grèce de ne pas fermer la porte à une faillite dont ils seront, eux-mêmes, les principales victimes.

Plus intéressant, sans doute, est la concession faite à Athènes d’accorder des mesures de croissance, en cas de dépassement des objectifs, comme le gouvernement grec l’a fait en fin d’année 2016 avec la prime accordée aux retraités. Mais, en réalité, l’Eurogroupe semble se comporter avec la Grèce comme le cruel empereur Romain Domitien, cité par Du Tillet, avec ses victimes. « La veille du jour où il fit crucifier son trésorier, il le convoqua dans sa chambre (…), le laissa partir joyeux et rassuré et lui fit même l’honneur de partager son dîner », raconte l’historien Suétone qui résume : « Sa barbarie était non seulement immense, mais encore astucieuse et imprévue. » Ainsi en est-il de l’Eurogroupe qui va faire payer très cher ses bontés.

De nouvelles mesures exigées…

Le gouvernement grec s’est en effet engagé à réaliser une nouvelle réforme des retraites, effaçant ainsi celle qu’il avait lui-même établi l’an dernier et qu’il avait fait accepté aux créanciers au prix d’immenses concessions (notamment des baisses de dépenses automatiques en 2018 en cas de déviation de l’objectif d’excédent primaire de 3,5 % du PIB). Il devra aussi accepter une réforme du marché du travail et une nouvelle réforme fiscale, quelques mois à peine après avoir relevé la TVA d’un point et durci l’impôt sur le revenu. En tout, a indiqué sans badiner et avec une joie non dissimulée, le commissaire européen aux Affaires européennes Pierre Moscovici, la Grèce va devoir encore réaliser des « efforts » de 2 % du PIB.

La logique perdante se poursuit

Très clairement, donc, les créanciers entendent poursuivre la politique menée depuis 2010 en continuant à l’aggraver. Désormais, le troisième mémorandum signé en août 2015, ressemble de plus en plus à une boîte de Pandore d’où surgissent chaque année de nouvelles mesures d’austérité. Et il ne faut pas compter sur les effets « compensatoires » des mesures de « croissance » : ces dernières seront forcément limitées par la marge de manœuvre budgétaire (qui n’est pas certaine d’être chaque année aussi vaste que celle de l’an dernier) et, surtout, de la bonne volonté des créanciers. Il ne s’agira que de « propositions » helléniques qui devront être validées et acceptées par les créanciers. Pas question donc de refaire l’opération de la fin de l’année dernière avec la prime sur les retraites qui avait été une décision unilatérale. Or, selon Le Monde qui cite des sources européennes, « pas question pour les Grecs d’avancer leurs propres réformes tant qu’ils n’auront pas donné toutes les assurances aux créanciers que l’excédent primaire sera d’au moins 3,5 % en 2018 et 2019 ». Et, depuis 2010, tout est dans cette question de « confiance » utilisée par l’Eurogroupe pour obtenir davantage d’Athènes. Autrement dit, Athènes devra attendre pour relancer l’activité, pas pour faire l’austérité. C’est dire si l’on peut douter des déclarations de Michel Sapin selon lesquelles la Grèce est sortie de la logique austéritaire.

Séduire le FMI

C’est qu’en réalité, dans l’esprit des créanciers, la Grèce ne compte pas. Ces mesures ne visent pas à restaurer la compétitivité de l’économie hellénique, pas davantage à rétablir la force de son Etat que l’on dit défaillant, moins encore à rendre soutenable sa dette. Le seul et unique but de ces mesures consiste à résoudre l’impossible équation dans laquelle se sont enfermés les créanciers de la Grèce : parvenir à faire entrer le FMI dans un programme que ce dernier sait intenable tout en ne cédant pas sur la nécessité reconnue par le FMI de réduire le stock de dettes grecques. En exigeant de nouvelles mesures d’économie, les créanciers tentent de faire entrer au chausse-pied la soutenabilité de la dette grecque dans les calculs du FMI. La preuve en est que, d’après le gouvernement grec, l’Allemagne réclame « 10 ans » d’excédents primaires élevés. Une mesure qui ne servirait qu’un objectif : accumuler les réserves pour rembourser la dette. C’est donc une fiction de plus permettant notamment aux Allemands de maintenir cette exigence qui avait présidé à la naissance de ce troisième plan : la participation, théoriquement impossible, du FMI.

Un FMI divisé

Le Fonds de Washington n’a pas encore donné de réponse. Christine Lagarde rencontrera le 22 février Angela Merkel. Sa position est très délicate. D’un côté, les Européens pèsent lourd mais exige une nouvelle fois que le FMI oublie ses règles élémentaires de conduite, comme en 2010. Les membres émergents du Fonds pourraient hésiter à se lancer dans une nouvelle et coûteuse erreur. D’autant que le principal contributeur au Fonds, les Etats-Unis, semblent désormais, peu soucieux de tenir compte des intérêts allemands. La directrice générale du FMI va donc devoir se montrer très convaincante pour faire avaler à la direction du FMI cette nouvelle aventure grecque…

Des Grecs sans marge de manœuvre

Côté grec, la victoire est donc particulièrement amère, même si le gouvernement affirme avoir tenu ses « lignes rouges ». Il jure aussi que, pour tout euro de mesures additionnelles, il y aura un euro de « mesures compensatoires » sous forme de baisse d’impôts sur la propriété foncière, sur les sociétés ou sur la valeur ajoutée. Une ligne de défense peu crédible en Grèce compte tenu des capitulations répétées du gouvernement Tsipras, mais aussi des conditions posées par les créanciers. Comment ces derniers accepteraient-ils des baisses d’impôts alors qu’ils exigent des hausses pour séduire le FMI ? Bref, tout ceci semble peu sérieux. Comme la mouche de Domitien, la Grèce semble encore condamnée à une torture sans fin où son intérêt n’est qu’un élément accessoire pour ceux qui décident de son sort.

http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-le-troisieme-memorandum-ne-cesse-de-se-durcir-643580.html

Soutenons les VioMe : commandes de produits

Collectif Grèce- austérité Grenoble                                                       ATTAC 38 CADTM38

http://grece-austerite.ovh

Contact greceausterite@hotmail.com

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après avoir été abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 4 ans ont repris leur usine en coopérative ouvrière. Cette usine fabrique des produits d’entretien écologiques. Ils sont menacés d’expulsion par la justice grecque. Ils en appellent à la solidarité internationale. En proposant leurs produits par le biais de ventes militantes.

Leur lutte pour le maintien de leur activité et de leur emploi est emblématique des résistances actuelles du peuple grec.

Tout comme en 2016 afin de les soutenir le collectif de Grenoble vous propose de passer une commande groupée de leurs produits.

Vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : ici Catalogue produits VioMe prix détail

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : ici Bon de commande Viome 2017

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée au 5 avril 2017

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

Isère Savoie Un convoi solidaire pour les réfugiés

A l’appel de Yannis Youlontas un convoi solidaire de 13 camions partira de plusieurs régions de France le samedi 25 mars au matin et arrivera à Athènes mardi 28 mars.

Principale zone d’arrivée : quartier d’Exarcheia à Athènes (mais aussi Thessalonique, Lesbos et la Crète pour certains véhicules).

Vous trouverez l’appel complet de Yannis Youlontas http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?rubrique4

LE CONVOI ISÈRE SAVOIE

Ce sont deux citoyens d’Albertville qui vont faire le voyage. Ils ont reçu le soutien de diverses associations pour rassembler des fournitures et aussi pour le financement du voyage.

– le 18/3 à La Fabrique des Bauges, lieu dit chez Poncier 73 340 Lescheraines se tiendra un concert de Bob’s Not Dead (voir l’annonce sur leur site https://www.facebook.com/lafabriquedesbauges/)

– A Albertville ( date en cours) soirée de soutien avec la projection d’un des films de Yannis Youlontas et récolte de fournitures.

Pour l’Isère le collectif de Grenoble ne dispose pas de local pour récolter les fournitures ; en revanche il se propose de coordonner l’action avec le Trièces, Pontchara, Albertville et Chambéry pour permettre l’acheminement des fournitures à Chambéry aux alentours du 15 mars.

D’ores et déjà des habitants du Trièves ont commencé à rassembler des fournitures mais toute personne intéressée pour organiser une collecte peut se faire connaître en écrivant à  » greceausterite@hotmail.com« 

LES BESOINS SONT URGENTS EN

Fournitures bébés : lait infantile en poudre ( tous âges) petits pots, couches ( tous âges) sérum physiologique, soins bébés, vitamines

Fournitures scolaires : stylos, feutres, crayons, marqueurs,

Ouvrages enfants : bandes dessinées, livres bébés et enfants,

Jouets : playmobils, légos, petites poupées, dominos, jeux d’échecs, cartes à jouer, figurines et animaux ( pas de peluche ni d’encombrants),

Produits d’hygiène et paramédicaux : brosses à dents, dentifrices, gels douches, shampoing, maalox, désinfectants, pansements,

Base alimentaire : lentilles, légumes secs, fruits secs, biscuits…

et n’oubliez pas des messages de soutien : avec dessins et ou photos, confiseries fermées et non fragiles peuvent être ajoutées.

pour ceux qui le veulent vous pouvez toujours envoyer des fonds à : Anepos BP10 81540 Sorèze

FEUILLE DE ROUTE DU CONVOI SOLIDAIRE DE MARS 2017

– Samedi 25/03 (tôt le matin) départ vers l’Italie et nuit près de Bologne,

Dimanche 26/03 départ vers le port d’Ancona et nuit dans le ferry,

Lundi 27/03 arrivée à Patras et départ vers Corinthe,

Mardi 28/03 départ vers Athènes et début des livraisons aux collectifs solidaires autogérés d’Exarcheia et alentours,

Mercredi 29/03 et jeudi 30/03 poursuite des livraisons, bricolage dans les lieux, aide aux personnes, accueil éventuel de fourgons retardataires (à éviter si possible), actions politiques éventuelles, visite guidée d’Exarcheia par Maud et Yannis, etc.

Vendredi 31/03 plusieurs fourgons solidaires partiront vers d’autres directions, par exemple celui de Maud et Yannis quittera Athènes vendredi soir pour livrer d’autres lieux en Crète.

Date du retour en France en fonction des préférences de chacun.

Stoppons l’austérité et la dette ! Oui, mais comment ?

Par Thierry Müller . Cet article est un compte-rendu des discussions collectives qui se sont tenues dans le cadre de l’atelier “Stoppons l’austérité et la dette ! Oui mais comment ?” lors de l’événement Les 8 heures contre la dette illégitime, organisé le 4 décembre 2016 par le CADTM Belgique.  

Intervenant-e-s : Yiorgos Vassalos (Initiative de Solidarité avec la Grèce qui résiste), Yannis Youlountas (philosophe, écrivain, réalisateur), Ania Deschoemacker (PSL-LSP). Animation : Anouk Renaud (Cadtm Belgique) Distribution paroles : César Chantraine (CADTM Belgique) Synthèse : Thierry Müller

1. Quelle stratégie pour la Grèce depuis la Belgique ?

a) État de la situation

Cela fait maintenant six ans que la Grèce est le terrain de politiques d’austérité féroces et demeure sous une tutelle digne d’un régime colonial. D’ailleurs, le 3e mémorandum conclu en juillet 2015 pousse l’application des mesures néolibérales à un niveau inédit (privatisation du Trésor, privatisations supplémentaires, énième réforme des retraites…). L’état économique, social et humanitaire du pays est catastrophique. Les défauts sur les dettes privées se multiplient dans ce contexte de crise et entraînent une multiplication des saisies immobilières depuis le début de cette année.

En termes de mobilisations, de résistances, les avis sont partagés. Pour certains, la gauche politique et syndicale est dans le coma, elle ne peut rien faire, il n’y a plus d’espoir.

Alors que, pour d’autres, force est de constater que, sur le terrain, ça grouille d’initiatives locales et que les luttes à la base reprennent.

b) Pourquoi la montée de la gauche politique en Grèce a-t-elle conduit à un échec ?

La capitulation/trahison de Syriza/Tsipras n’était-elle pas quelque part prévisible, dans la mesure où les élites “providentielles” finissent toujours par “trahir”/décevoir/capturer la lutte… ? Ne sommes-nous pas quelque part responsables de nous laisser ainsi berner à chaque fois ? On s’illusionne quant à ce que l’on peut obtenir par la voie électorale ; ne plus miser que sur la seule voie électorale est déjà le signe d’un recul de la lutte, du rapport de force.

Face à la crise du capitalisme, il n’y a pas de solution à l’intérieur de ce système. L’expérience grecque nous a montré que ce système ne fera aucune concession si aucune lutte ne l’y contraint. Or, Syriza ne proposait pas de sortir des clous et n’organisa aucune mobilisation populaire pour le soutenir

c) Que faire ?

L’échec Syriza a tué l’espoir, on sait qu’il n’y a(ura) pas de sauveur suprême à attendre , il nous faut reprendre nos vies en mains.

D’une manière générale, il semble y avoir consensus pour dire que toute initiative de résistance est bonne à prendre, et à soutenir.

À la base, au niveau local : chacun peut agir, là où il est, sans attendre ni espérer : résister, créer et articuler une multitude de formes d’actions et de solutions, démontrer que s’organiser autrement (solidarité) est possible.
Pour ce qui est du champ de l’immigration, par exemple, articuler une mobilisation collective à partir de recherches de solutions concrètes aux problèmes quotidiens.

À un niveau plus “macro”, il faut préparer un plan de sortie de l’euro et même sortir de l’architecture européenne, imposer des changements sur les territoires nationaux et, à partir de là, reconstruire une architecture européenne nouvelle, un nouveau projet fédérateur, avec une perspective politique de gauche, qui affronte le joug que nous imposent “ceux qui tiennent la finance”.

Au niveau national, les propositions ont fusé : reconstruire un syndicat de classe, un Front radical et démocratique qui se donne pour objectif la conquête du pouvoir, un programme politique proposant l’abolition de la dette, la nationalisation des secteurs clés de l’économie, d’ambitieux plans d’investissement dans les domaines des soins, des services publics, de l’agriculture… Ces mouvements qui doivent être animés par une démocratie interne forte et l’axe anticapitaliste doit rester la ligne rouge, la balise à suivre.

Parallèlement, au niveau national, la question des conquêtes au niveau municipal, comme levier sur lequel s’appuyer a été soulevée.

Les discussions ont même abordé un niveau de long terme ou plus en fond du moins, avec des enjeux tels que : repenser la démocratie, l’État, le pouvoir. Nous sommes au temps de l’hiver, celui où la renaissance est en gestation, lente et hors visibilité.

Il faut en revenir aux fondamentaux, travailler sur un nouvel imaginaire social qui remet en question le capitalisme, le productivisme, le consumérisme, la démocratie représentative.

2. Quelle stratégie pour la Belgique ?

a) Constats et quelques pistes-clés

Avec un des gouvernements le plus à droite de son histoire, la Belgique connaît des attaques cinglantes contre les droits économiques et sociaux fondamentaux. Les luttes menées à l’initiative des syndicales, acteurs prépondérant dans le mouvement social Belge, ont suscité de l’enthousiasme en 2014, mais ont fortement ralenti depuis.

Quant à la thématique de la dette, les gouvernements successifs s’engagent à réduire le poids de la dette pour rentrer dans les clous des critères européens, alors que dans les faits, l’endettement ne fait qu’augmenter, à tel point, qu’il atteint plus de 100% du PIB et que certaines communes se retrouvent dans des situations réellement alarmantes.

Les nouvelles technologies sont également un élément du contexte à prendre en compte, car, avec celles-ci, le pouvoir accroît sa fabrication du consentement (manipulation de l’opinion), sa surveillance, sa répression, si bien d’ailleurs qu’aujourd’hui fonctionnent à plein les pratiques d’autocensure. Il faut réagir : soyons résolus de ne plus servir, bloquons la production, cessons d’adhérer à leur société de consommation.

La grève générale du début de l’année 2012 fut exemplaire, des expériences de front radical et démocratique comme D19-20, les luttes anti-CETA et anti-TTIP, ont démontré leur efficacité ; il faut poursuivre ces expériences, les relancer, en créer d’autres.

La résistance dans la rue, la grève générale et la montée du PTB ont une efficacité manifeste mais il faut relancer et questionner cette dynamique.

Il faut un plan d’action inclusif, très large, réellement de gauche, construit à la base, avec un plan de mobilisation dans la durée.

b) Autres “Que faire” ?

La désobéissance civile est une stratégie d’action intéressante à explorer, notamment en synchronisant les luttes complémentaires de groupes affinitaires multiples.

Elle permet également de développer des dynamiques créatives, nouvelles, “visibles”, “buggantes”, “hors partis”, multiformes.

En résumé : on sent d’une part une volonté d’actions et de résistances par rapport à un pouvoir central avec qui les comptes doivent se régler directement et impérativement, la volonté d’un mouvement construit dans un “hors de l’entre soi classique” des luttes syndicales et politiques qui soit un mouvement de masse démocratique et radical, et d’autre part la volonté que se développe une multiplicité de pratiques locales, créatives, où la rencontre entre résistants et populations se fait sur le mode de “la stimulation de la volonté et du désir à partir d’imaginaires collectifs mobilisateurs”.

c) Questions

Si beaucoup de pistes très diverses ont émergées durant cet atelier, beaucoup de questions ont également fait surface.

Comment se pense et se construit le lien entre ces luttes micro-politiques et celles plus unifiantes du macro-politique ? Une articulation qui semble nécessaire puisque les expériences micro seraient trop défensives et locales que pour provoquer par elles-mêmes un changement d’envergure au niveau du pouvoir central, alors qu’une lutte macro qui ne s’appuierait pas sur des alternatives locales concrètes serait vouée à l’échec, à la récupération, à la réforme ?

Cette articulation nécessite-t-elle le choix d’un objet commun (exemple : la démocratie) ou d’un objectif unique et rassembleur (faire tomber le gouvernement, taxer les riches, etc.) ?
Qui doit prendre l’initiative de ce mouvement large : les syndicats, avec des consignes de lutte précises (mais définies où ? à et par la base ? comment contrôler les directions syndicales ?) ou le PTB (mais peut-il initier un mouvement inclusif et démocratique de lutte ici et maintenant ?) ? Si non, qui peut et doit jouer le rôle nécessaire du relais politique ?

http://www.cadtm.org/Compte-rendu-de-l-atelier-Stoppons

Toujours plus de précarité pour les travailleurs grecs

À 26 ans, Elisabeth Voglis habite toujours chez ses parents dans un quartier défavorisé d’Athènes. Elle n’a pas vraiment le choix avec son revenu de moins de 300 euros (324 USD) par mois.

Après plusieurs mois de chômage, la jeune femme diplômée d’un brevet esthétique-cosmétique n’a pas trouvé mieux que des missions en intérim pour faire la promotion de produits dans les supermarchés et les grands centres commerciaux.

« Tu es payée 23,50 euros (25,30 USD) pour une journée de huit heures et habituellement tu ne travailles que deux ou trois jours par semaine. Ce n’est qu’un emploi temporaire, le temps de trouver mieux et de ne pas rester inactive », concède-t-elle.

Vu le nombre faible d’heures effectuées, Elisabeth ne cotise pas normalement pour sa retraite et sa sécurité sociale. Mais au chômage depuis presqu’un an avec une allocation de 360 euros (380 USD) par mois, elle risquait de perdre complétement sa sécurité sociale si elle ne retrouvait pas un emploi.

En Grèce, les chômeurs de longue durée (en recherche d’emploi depuis 12 mois) représentent 72,2 % du total des travailleurs inoccupés. Une situation qui les prive de couverture sociale et qui ne permet plus le remboursement de leurs frais de soins de santé.

« Nous sommes une génération perdue. Nous sommes sortis du lycée au début de la crise et elle va nous suivre pendant plusieurs années. Nous avons le choix entre accepter des salaires de misère, être au chômage ou nous exiler à l’étranger ! », soupire Elisabeth.

Le chômage, dans un pays qui compte une dizaine de millions d’habitants, touche plus d’un million de personnes, mais près de 50 % des jeunes et 27 % des femmes.

« Lorsque tu as plus de 25 ans, tu es aussi discriminé par certaines entreprises, » avoue Elisabeth.

« Lors d’un entretien d’embauche pour travailler dans un salon d’esthétique, le patron m’a fait remarquer que je lui coûterai plus cher qu’une autre candidate plus jeune ». En effet, le salaire minimum grec mensuel pour un temps plein pour une personne de moins de 25 ans s’élève à 510 euros brut (548 USD), pour une personne de plus de 25 ans il est de 586 euros (630 USD).

Si le chômage a baissé de plus de trois points en deux ans comme le rappelle avec fierté le gouvernement Syriza, les nouvelles embauches se font de plus en plus en temps partiel ou en intérim. D’après les dernières données du ministère du travail, plus de 22 % des salariés grecs sont employés à mi-temps ou à temps partiel et touchent moins de 400 euros net (430 USD) par mois.

« Avant la crise, ces contrats à temps partiel ne représentaient que 5 % des embauches, ces derniers mois ils ont explosé avec plus de 40 % des recrutements à mi-temps ! », soutient Dimitris Karagiorgopoulos du principal syndicat du privé, la Confédération générale des travailleurs grecs (GSEE).

« Comme une des dernières réformes prévoie d’augmenter les cotisations sociales pour les employeurs, ils essaient de trouver des moyens de faire des économies. D’employer une personne à mi-temps coûte deux fois moins cher à une entreprise ! », ajoute-t-il.

Des employeurs peu scrupuleux

Certaines entreprises préfèrent ainsi embaucher à mi-temps quitte à payer au noir les heures supplémentaires ou ne pas les rémunérer du tout. Stella a subi de telle pratique lors de son précédent emploi pour un site en ligne.

« Ton contrat stipule un temps partiel de six heures par jour mais en fait tu fais systématiquement huit heures par jour. La charge de travail est telle que tu ne peux pas rester que six heures au bureau. Mais pas question de demander à être payée pour ces heures supplémentaires, sinon le rédacteur en chef te réplique qu’il te trouvera très vite un remplaçant ! », explique la jeune journaliste.

« Les employeurs pensent que nous accepterons tout pour ne pas nous retrouver au chômage », réplique Elisabeth qui est aussi passée par des emplois rémunérés au pourcentage des ventes réalisées.

« Je faisais pendant un certain temps du démarchage par téléphone pour une compagnie d’assurance. À chaque fois que tu réussis à convaincre une personne à souscrire à cette assurance tu gagnes 35 euros (38 USD). Dans le mois, tu peux espérer tout au plus gagner 350 euros (380 USD). Lors du recrutement, tu peux aussi choisir d’avoir un contrat normal mais tu as alors l’obligation d’être rentable et d’avoir au moins un client par jour sinon tu es viré! », raconte la jeune femme.

Autre pratique qui gagne du terrain en Grèce: la rémunération d’une partie du salaire en bons d’achat.

Selon le quotidien grec de centre droit Kathimerini, plus de 200.000 employés du secteur privé touchent entre 20 à 25 % de leur salaire en bons d’achat.

Au syndicat patronal grec (SEV), ces chiffres sont nuancés: « Ce n’est pas à proprement parler une partie de leur salaire, mais des bonus ». Alors que l’État grec prévoit une taxe sur d’autres bonus donnés aux employés comme les voitures, les tickets alimentaires ne sont pas pour l’instant imposés.

Yannis Kostopoulos a été embauché dans une grande compagnie de téléphonie il y a moins d’un an. Pour 30 heures hebdomadaires, il touche 320 euros (345 USD) net mais dispose également de 150 euros (162 USD) de coupons utilisables dans les supermarchés et dans certaines chaînes de restauration.

« Mes collègues arrivés avant moi dans la boîte touchaient il y a encore un an et demi des bonus en argent liquide. Évidemment, je préférerais avoir à la place des coupons du liquide qui me permettrait de payer mon loyer, mon électricité, mes déplacements…Mais vu le contexte actuel en Grèce, tu te contentes de ce que tu peux ! », s’exclame Yannis.

Pour Dimitris Karagiorgopoulos de la GSEE, « aucun employeur ne peut remplacer une partie du salaire par des coupons, avec lesquels tu ne cotises pas pour la sécurité sociale ou pour les retraites. Nous avons informé le ministère du travail et nous espérons qu’il va prendre des mesures contre cette pratique ».

Mais au ministère du travail, les priorités sont autres : lutte contre le travail au noir qui représente plus de 10 % de l’économie grecque et négociations avec les créanciers du pays (Banque centrale européenne, Union européenne, Fonds monétaire international) pour permettre de débloquer une tranche du prêt de 86 milliards d’euros (93 milliards USD) accordé à la Grèce.

Après l’augmentation de la TVA sur certains produits alimentaires et sur l’hôtellerie, une réforme laborieuse des retraites qui supprime progressivement le système d’aide aux retraites les plus faibles et augmente les cotisations d’assurance-maladie, les créanciers exigent du gouvernement grec de passer une loi facilitant les licenciements collectifs et permettant aux employeurs de fermer provisoirement une entreprise à la suite d’un conflit social.

Les syndicats appellent aux rassemblements et aux manifestations depuis plusieurs mois déjà et se plaignent du manque de consultations du gouvernement sur ces questions.

« Nous espérions avec l’élection du Syriza en 2015 que le revenu minimum serait revu à la hausse, que nos droits sociaux seraient préservés, mais aujourd’hui nous nous rendons compte que ce n’était que des illusions », se désole Yannis.

https://www.equaltimes.org/toujours-plus-de-precarite-pour?lang=en

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