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Archives de catégorie Luttes- Changer le système

En Grèce, malgré les menaces, le mouvement étudiant se renforce !

Le mouvement des étudiantEs mais aussi des personnels des universités contre le projet obsessionnel de la droite grecque de créer des facs privées (voir l’Anticapitaliste du 18 janvier) semble avoir pris au dépourvu le gouvernement de Mitsotakis qui s’illusionne après sa victoire électorale de juin sur sa capacité à faire passer toutes ses mesures désastreuses contre le camp des travailleurEs et des jeunes.

Ses réactions, après trois semaines de très grosses mobilisations, prouvent avant tout sa peur des mauvaises idées que le mouvement pourrait donner à toute une série de secteurs – des mobilisations paysannes ont commencé, et les paysans de la région de Larissa, sinistrée après les inondations de l’automne, ont eu droit aux charges des Mat [l’équivalent des CRS].

Disqualification et répression du mouvement

La réaction du gouvernement est de deux ordres. D’abord, il tente de faire passer la mobilisation pour un mouvement minoritaire et violent. Quitte à faire s’embrouiller ses piliers : pour la manif du 18 janvier à Athènes, la police indiquait 5 000 manifestantEs, mais la chaîne de télé Skaï, chien de garde de la droite, osait n’en voir qu’à peine 1 000 ! Du coup, la police a pris les devants pour la manif du 25, en annonçant pour Athènes 1 000 manifestantEs pour un cortège bien plus gros que les deux semaines précédentes : au moins 8 000 dans la rue ! Ces derniers jours, les journaux de la droite titrent sur les « Assemblées générales de la terreur » ou sur les « Occupations par quelques-uns » opposées aux « Examens voulus par la majorité ».

Ensuite, le gouvernement lance le chantage aux examens qui de fait s’inscrit dans une ligne répressive croissante : le ministre de l’Éducation veut contourner le mouvement d’occupations en obligeant les directions des universités à organiser les examens semestriels, si nécessaire en distanciel (ce qui avait été catastrophique pendant la période de la pandémie !). Et comme bien sûr un certain nombre d’administrations rechignent (elles savent elles aussi le danger de la création de facs privées), les menaces sur des baisses de financement sont proférées.

Face à cela, les présidents d’université viennent d’affirmer que les examens doivent être passés « d’une manière ou d’une autre », mais la réponse sur cette passation, qui n’est pas une mince question dans une période de chômage jeune restant très fort, viendra certainement des équipes enseignantes et des AG. En dernier lieu, la répression vise avant tout les jeunes : présence policière suffocante, intervention policière ou judiciaire contre telle ou telle occupation, et même convocation à la police de collégienNEs dénoncéEs par leur directrice pour participation à l’occupation de leur collège en Crète. Sans oublier les agressions fascistes : une lycéenne membre de l’organisation des jeunes de nos camarades de NAR a été agressée au Pirée, ce qui a entraîné une manif de riposte antifasciste.

Une mobilisation qui fragilise le « gouvernement des 41% »

Début janvier, le porte-parole du gouvernement affirmait que le projet de loi « Université libre » (!!) serait déposé pour être voté fin janvier. En cette fin janvier, le gouvernement n’a toujours pas déposé ce projet, ce qui est déjà une première victoire. Cela tient sûrement à deux raisons. Tout d’abord, même si depuis deux ans, la droite a pu avancer dans son projet de privatisation/marchandisation, elle bute sur l’obstacle de l’article 16 de la Constitution, qui est formel : l’enseignement supérieur est public et gratuit. Elle tente donc de le contourner en s’appuyant sur un autre article, mais personne n’est dupe, et plus le gouvernement qui voulait passer en force tarde à déposer son projet, plus la fragilité constitutionnelle de son bricolage sera connue et risque de faire désordre. Le porte-parole parle désormais de fin février pour le vote, et la mobilisation, dont les manifs athéniennes s’achèvent de manière spectaculaire devant le parlement, vise à empêcher le dépôt du projet.

L’autre raison renvoie à une évidente difficulté de Mitsotakis dans la période. Montré du doigt y compris au sein des instances européennes pour ses atteintes aux droits (scandales des écoutes, attaques contre la liberté de la presse, comme vient de l’illustrer un procès mené par son neveu, ex-numéro 2 du gouvernement, contre le journal Efimerida ton Syntakton et d’autres médias), il a besoin, sur fond de mécontentement croissant contre la vie chère (en un an, la bouteille d’huile d’olive, base de la cuisine grecque, a plus que doublé son prix), de soigner sa prétention à se faire passer pour moderniste libéral.

L’un de ses actuels projets, annoncé lors de sa campagne électorale, est de faire voter le mariage homosexuel. Or, la droite grecque, liée très fortement à une église orthodoxe (religion d’État) très réactionnaire, se divise, avec une fronde interne très forte – le tiers de ses députéEs ne voteraient pas une telle loi – et on assiste à des coups tordus étonnants. Alors que l’un des ministres issus de l’extrême droite, Voridis, ex-dirigeant des jeunesses de la junte militaire (1967-74) a fait savoir qu’il ne voterait pas un tel droit, un autre ministre d’extrême droite, Georgiadis, connu pour avoir publié des textes bêtes et odieux contre l’homosexualité, tente quant à lui de convaincre la partie réticente de la droite de voter le projet… Mitsotakis pensait peut-être faire passer son projet de facs privées comme un élément de sa politique « moderniste », mais vu la grave tension que provoque ces jours-ci le projet de mariage homosexuel, il est peut-être plus prudent pour lui d’attendre un tout petit peu pour éviter l’extension à une grave crise politique. Même si la gauche reste non crédible dans les sondages, ce sont 58 % des sondéEs qui se déclarent aujourd’hui mécontents de la politique de ce gouvernement…

Consolidation du mouvement

Les étudiantEs en sont bien conscientEs : la situation est difficile, face à un gouvernement disposant de tous les moyens pour salir et réprimer le mouvement, et d’autant plus dangereux qu’il se sait actuellement en difficulté. Mais fort de mobilisations répétées depuis 2019, fort aussi de l’affaiblissement de la droite étudiante (qui était première aux élections étudiantes jusqu’à peu), le mouvement s’est bien préparé à s’opposer à un projet de loi qui rendrait encore plus fragiles le droit et les possibilités de poursuivre des études.

Même chose du côté des personnels enseignants et administratifs : dans la manif athénienne du 25 janvier, ils et elles étaient plusieurs centaines dans la rue, renforcés par l’arrêt de travail déposé par les deux fédérations du primaire et du secondaire, DOE et OLME. Les enseignantEs du supérieur multiplient d’ailleurs les réunions et textes d’information sur ce que signifierait pour la Grèce l’introduction des universités privées. Et dans le secondaire, ce sont non seulement les enseignantEs mais aussi les élèves qui se mobilisent, et contre le projet de loi universitaire, et contre l’état déplorable et dangereux de nombreux établissements publics. Le 25, ils et elles étaient en nombre à Athènes, dans un cortège très décidé et très animé !

Ce qui fait la force de la mobilisation actuelle, ce sont trois éléments : d’abord, la participation aux AG. Prin, le journal de NAR, donnait des chiffres : dans de nombreux endroits, on a eu des AG de 600 à 900 étudiantEs. Et ce n’est pas la « terreur » dénoncée par la presse de droite qui y règne, mais la volonté de s’informer et de décider. Même la droite vient parfois y participer, ce qui se conclut par un rejet de ses propositions. Mais l’autre atout du mouvement, dans la grande tradition des mobilisations jeunes en Grèce, ce sont les occupations : ce sont bien plus de la moitié des départements universitaires qui sont aujourd’hui occupés, et dans ce contexte, le chantage aux examens perd en efficacité face à la priorité : « Non à la dévalorisation de nos diplômes, gratuité des études ! Les étudiantEs ne sont pas des clientEs! ». Et bien sûr, les trois journées nationales de manifestations ont été des temps forts, d’autant qu’à côté des grandes manifs à Athènes, Salonique ou Patras, les étudiantEs sont descenduEs dans la rue dans toute une série de villes moyennes dotées de départements universitaires. Enfin, même s’il y a des obstacles, la tendance est à la coordination du mouvement, gage d’efficacité.

La prochaine journée nationale de mobilisation aura lieu ce jeudi 1er février, a priori sous les mêmes formes. Étendre le mouvement, peut-être déjà à toute l’Éducation (nouvelle tentative de la droite d’imposer aux enseignantEs du primaire et du secondaire des évaluations sanctions), lier cette lutte à d’autres secteurs, font partie des discussions sur la suite de cette lutte difficile mais massive et porteuse d’espoirs sur la dynamique qu’elle contribue à créer.

Solidarité avec la mobilisation des étudiantEs contre la marchandisation de l’éducation!

A. Sartzekis, Athènes, le 30 janvier 2024

Source NPA

Protestations contre les universités privés

Des milliers de personnes défilent en Grèce pour protester contre les universités privées

Des milliers d’élèves, d’étudiants et d’enseignants se sont rassemblés à Athènes et dans d’autres villes grecques pour protester contre la création d’universités privées. Les manifestants ont marché de l’université d’Athènes à la place Syntagma en scandant des slogans et en brandissant des banderoles en faveur d’une « éducation gratuite pour tous » et de »l’éducation n’est pas à vendre ».

Les enseignants et les professeurs ont observé un arrêt de travail de trois heures afin de pouvoir participer au rassemblement.

La grande manifestation s’est déroulée pacifiquement jusqu’à ce qu’un groupe d’une cinquantaine de personnes mette le feu à des poubelles, endommage des vitrines de magasins et se heurte à la police près de l’université polytechnique.

Des rassemblements de protestation ont également eu lieu à Thessalonique, où le média local thesstoday.gr a rapporté que la police a surveillé le rassemblement à l’aide de caméras portables. Les étudiants sont déterminés à poursuivre leurs protestations par des rassemblements et des occupations d’universités.

Source

En Grèce, des facs privées, pas question !

Fort de sa victoire législative au printemps 2023, Mitsotakis tente de réaliser un vieux rêve de la droite grecque : la création de facs privées interdite par l’article 16 de la Constitution qui impose pour le (seul) enseignement supérieur le monopole public et la gratuité.

Malgré la casse du droit du travail, les diplômes universitaires gardent leur importance, d’autant que l’entrée en fac s’organise autour d’examens nationaux, les « panhelliniès », où une note élevée permet d’obtenir la section et le lieu des études choisis en priorité.

Marchandisation et exclusion

Système sélectif sévère, bachoté souvent dans de petites boîtes privées, mais ayant permis à un grand nombre de jeunes l’accès à des études sinon gratuites, en tout cas moins chères que dans bien des pays européens. Cela est fortement remis en cause depuis plusieurs années par un processus de marchandisation de l’enseignement avec l’existence de boîtes « supérieures » privées donc payantes, les « collèges », liées à des facs étrangères (environ 18 000 élèves). L’ex-ministre de l’Éducation a instauré l’équivalence professionnelle de leurs diplômes avec ceux de l’enseignement public. Avec l’instauration depuis trois ans d’une note minimum pour l’admission en fac. Ce système a déjà écarté 38 000 jeunes de la fac avec comme choix soit les « collèges » s’ils sont riches, soit la recherche d’emploi (précarité). Et aussi, l’affaiblissement continu des facs : baisse des financements (de 2008 à 2021, moins 18 %) et du nombre de personnels dans les facs (même période, moins 33 %). Le nombre moyen d’étudiantEs par enseignantE est de 47 (la moyenne en Europe est de 13).

Mitsotakis pense donc que le fruit est mûr et qu’il peut tenter de contourner l’article 16. Il se base aussi sur des sondages (59 % de la population ne serait pas contre les facs privées…) et sur une opposition réformiste pas prête à une lutte centrale.

Un début de mobilisation étudiante prometteur

Les étudiantEs ont eux et elles très bien compris le projet : une attaque frontale contre la fac publique et gratuite, une mise en cause de leurs diplômes et de la possibilité de faire des études ! Loin de la propagande sur « la fac privée aidera la fac publique à s’améliorer », ils refusent la fac privée comme accélérateur de la casse du public (moins de financements, fermeture de départements…). Et après infos et discussions en AG, 120 sections syndicales (dans chaque département d’université, 1 section) dans tout le pays ont appelé à une première mobilisation nationale. Le jeudi 11, des milliers de jeunes étaient dans la rue, dont au moins 5 000 à Athènes avec des dizaines d’enseignantEs et des centaines de lycéenNEs conscients de la menace. Preuve de la peur du pouvoir, une pesante présence policière qui n’a pu empêcher le succès général de l’action. Le mouvement va chercher à s’étendre avec AG, occupations, liens aux syndicats ouvriers et une prochaine mobilisation le jeudi 18 janvier. Une réjouissante détermination qui a besoin d’une forte solidarité !

Athènes, le 14 janvier 2024

Source https://lanticapitaliste.org

Soutenir les VioMe de Thessalonique


Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés, il y a 10 ans, l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils ont été expulsé des locaux par le fond de pension qui a participé à l’enchère publique mais les ouvriers ont réussi à s’installer dans des locaux plus précaires à proximité. Ils en appellent à la solidarité internationale.

Ils viennent de nous confirmer qu’ils pourront honorer une commande groupée du comité de Grenoble comme nous le faisons chaque année depuis 2016 pour les soutenir.

Les documents pour organiser cette commande pour le printemps 2024 sont en préparation.

Nous les communiquerons ultérieurement.

Vous pouvez suivre sur leur blog leur situation en utilisant la fonctionnalité traduction http://biom-metal.blogspot.com/

Le comité de rédaction

Prochain convoi solidaire vers la Grèce 2024

Comme les années précédentes, un convoi solidaire va partir vers les lieux autogérés en Grèce, en soutien aux luttes et aux collectifs qui aident les précaires grecs et exilés.

À l’occasion de la tournée du film Nous n’avons pas peur des ruines, un ou plusieurs fourgons du convoi seront présents à chaque projection-débat. Voici la liste des besoins, si vous souhaitez transmettre quelque chose :

Voir la tournée du film avec les dates de passage et présence du réalisateur. Dans notre région le 14 janvier 2024 à Chambéry, le 4 ou 5 avril 2024 Grenoble. Des informations pratiques seront diffusées sur ce site ultérieurement.

La révolte des étudiantEs de Polytechnique « n’ira pas au musée » !

par A. Sartzekis

Le 17 novembre 1973, un tank de la junte des colonels abattait la grille d’entrée de l’université Polytechnique à Athènes, écrasant les étudiantEs mobiliséEs en masse et donnant le signal d’un massacre dans et autour de la fac.

Un an plus tard, la junte soutenue par les États-Unis tombait et depuis, chaque année, des mobilisations massives célèbrent cette révolte. Ces dernières années, la droite à laquelle participent d’anciens suppôts de la junte, tente de salir et faire oublier cet acte historique, dont le caractère, comme le souligne dans EF Syn le journaliste antifasciste Dimitris Psarras, est « une révolte liant l’explosion spontanée de la jeunesse avec l’action organisée de groupes de la gauche contre la dictature ».

« Éducation, pain, liberté »

Aujourd’hui encore, c’est là l’une des plus grandes peurs de la droite au pouvoir, car le mot d’ordre d’alors « Éducation, pain, liberté » reste plus actuel que jamais : dans les manifs cette année, les jeunes dénonçaient les mesures de privatisation et d’exclusion dans l’éducation, la politique de misère et de chômage. Ils dénonçaient aussi une répression violente des policiers de Mitsotakis, non seulement contre les mobilisations (par exemple, avec la destruction de la place Exárcheia, symbole de résistance), mais aussi contre la jeunesse en général. Cette semaine, les policiers ont de nouveau tué un jeune Rom et tabassé plusieurs jeunes.

Tous ces faits renforcent la colère des jeunes contre ce pouvoir très mal élu (un électeur sur cinq) et qui tente de faire croire le contraire pour imposer ses sales mesures. D’où l’importance du 17 novembre cette année, préparé en ce cinquantenaire par plusieurs meetings pour débattre du lien entre 1973 et 2023. Et, le 17, ont donc eu lieu dans le pays de nombreuses manifs, avec dans les principaux mots d’ordre des slogans antifascistes et anti-répression, et comme toujours une dynamique anti-impérialiste qui, cette année, a pris la couleur d’un soutien massif au peuple palestinien, notamment sur les banderoles et par le port de centaines de drapeaux palestiniens.

Mouvement social dynamique et absence de perspective crédible à gauche

À Athènes, la manif, formée de cortèges étudiants, de la gauche radicale et révolutionnaire et du KKE (PC grec), et forte de 30 000 personnes, est allée jusque devant l’ambassade américaine, une bonne partie continuant en direction de l’ambassade d’Israël. En tête de cortège, derrière un immense drapeau palestinien, les étudiantEs de Polytechnique et parmi eux, plusieurs soldats en uniforme, pour rappeler l’importance de résister à l’embrigadement. À Salonique, à Patras, les cortèges étaient massifs et partout avec ce caractère anti-impérialiste, forcément tournés contre la politique des États-Unis en raison de l’histoire locale et du soutien américain à Nétanyahou. Manque pourtant une dénonciation de l’impérialisme russe, de sa terrible guerre d’agression contre le peuple ukrainien et de son sale rôle en particulier dans le soutien à peine déguisé à des mouvements fascistes. Cela renvoie à l’histoire de la gauche grecque, marquée par le stalinisme et le campisme, mais aussi, dans la période, par une désorientation et un sectarisme très forts, certains se réjouissant ainsi de l’éclatement de Syriza (avec un « chef » sans aucune référence de gauche et grand inquisiteur) qui vient se rajouter au paysage très dispersé de la gauche grecque. En ce sens, ce 17 novembre illustre le paradoxe d’un mouvement social très dynamique et d’une absence de perspective crédible à gauche qui rend très urgentes des initiatives de dialogue et de recomposition.

A. Sartzekis

Athènes, le 18 novembre 2023

Source L’anticapitaliste

Les VioMe continuent !

Les capitalistes et la police ont tenté de se débarrasser de BIOME, mais cela continue sans patrons (vidéo)

21/11/2023

Dix ans après le début des activités de BIOME, le coup répressif le plus puissant a été porté par l’État et le monde des affaires. Pendant plusieurs jours, la police a tenté d’envahir BIOME et de l’évacuer afin d’exploiter l’espace pour la société Acsion Limited qui a acheté le terrain lors d’une vente aux enchères électronique. Pendant plusieurs jours, les ouvriers, solidaires, ont tenu le chantier, chassant la police et les équipes de l’entrepreneur.

Cependant, l’État a ensuite rempli la zone avec le MAT, les forces de sécurité, l’OPKE et d’autres forces et a réussi à entrer dans BIOME. Les travailleurs n’ont pas abandonné et ont activé le plan alternatif, qui consistait à déplacer la production vers ce qu’on appelle la « parcelle 60 ». Il s’agit d’une partie de l’usine, qui était déjà utilisée pour certaines fonctions et qui dispose de suffisamment d’espace et d’infrastructures pour que BIOME puisse continuer à fonctionner pleinement. Le terrain en question n’est pas passé entre les mains des acheteurs car il a été exclu de la vente aux enchères car il avait été réservé dans le passé par une autorité indépendante. La route vers ce nouveau départ n’est pas pavée de pétales de roses. En fait, il s’agit d’un chemin de terre, au sens figuré comme au sens littéral, puisque l’accès se fait nécessairement par un nouvel itinéraire. Malgré l’évolution défavorable et le transfert de toute la production dans un espace plus petit, BIOME reste la seule usine occupée de toute l’Europe qui fonctionne sans patrons. Regardez la première vidéo, où Makis Anagnostou, travailleur de BIOME, nous guide dans le nouvel espace et explique ce qui s’est passé.

Dans la vidéo suivante, nous nous plaçons devant la clôture que l’entreprise propriétaire a placée entre l’ancien et le nouveau site BIOME et commentons ses grandes dimensions qui ne nous permettent même pas de contempler l’ancien site.

« Ils n’ont pas lésiné sur la clôture. En plus du pouvoir, ils ont aussi l’argent et ils ne seront pas avares en matière d’exclusion. Ils ne sont avares que lorsqu’ils doivent donner à la classe ouvrière ce qu’elle a à donner » , a déclaré Makis Anagnostou.

A la question sur le fonctionnement actuel de l’usine, Makis Anagnostou a notamment répondu : « Rien n’a changé par rapport à la situation précédente, la production continue de fonctionner normalement. L’assemblée tous les matins est désormais une règle, c’est notre droit et notre obligation statutaires de tenir l’assemblée tous les matins. Rien n’a changé, nous continuons normalement. Nous continuons quand même parce que nous étions prêts à faire face à une telle situation, nous en avions déjà discuté. »

Concernant les prochaines étapes, après ce revers, Makis Anagnostou a répondu : « Le monde qui est à côté de BIOME a montré qu’il réagit, et dans ce moment difficile, si vous voyez comment les commandes et les demandes ont augmenté, bien sûr nous devrions produire. C’est terrible. C’est l’un des rares moments où nous avons payé tout ce que nous devions et aujourd’hui nous sommes dans une bonne position. » En fait, l’employé de BIOME a souligné que, sur la base des commandes reçues, BIOME est sur une trajectoire de croissance et « d’autres personnes viendront pour pouvoir travailler et en fait dans de meilleures conditions que celles dans lesquelles nous travaillons depuis tant d’années ». .

Il décrit également l’événement de soutien à BIOME qui aura lieu le lendemain à Berlin et la dimension écologique du fonctionnement de BIOME. Enfin, le travailleur de BIOME a souligné la nécessité d’une unité parmi les opprimés, de la Palestine aux États-Unis et à BIOME.

Regardez la vidéo ici : https://youtu.be/7nP9OrDhycI

Ensuite, nous avons pris la voiture, avons laissé les autres ouvriers derrière nous pour continuer la production et avons « transporté » Makis Anagnostou à l’aéroport pour qu’il puisse se rendre à Berlin. Nous avons profité du court trajet pour discuter de l’internationalisme que BIOME porte comme message. Nous avons parlé des ouvriers de l’usine GKN de Florence qui se préparent à parcourir les mêmes chemins d’occupation et d’autogestion, retirant ainsi à BIOME de la manière la plus agréable le titre de seule usine occupée en Europe qui fabrique des produits. En fait, c’est pour cela qu’ils ont invité BIOME à discuter de la manière dont il peut y avoir un tel exemple « 1,2,3 plusieurs BIOME », a déclaré de manière caractéristique Makis Anagnostou, en parlant de la nécessité de poursuivre le projet.

Enfin, le travailleur de BIOME a évoqué à nouveau la dimension écologique que devrait avoir le mouvement syndical, décrivant la production à la fois de GKN et de BIOME.https://youtu.be/Pc1n2zGVhpo

Rédacteur journalistique : Christos Avramidis
Réalisateur : Manos Cizek

Source https://info-war.gr/kapitalistes-astynomia-apopeirathik/

Communiqué des VioMe

Après 10 ans de fonctionnement réussi de l’usine de produits de nettoyage naturels et écologiques gérée par les travailleurs de VIO.ME., à la mi-septembre 2023, l’État grec, en coopération avec des fonds étrangers, a décidé de s’attaquer à l’usine occupée et gérée par les travailleurs. Avec d’importantes forces de police, ils ont soudainement commencé à construire une clôture autour de l’usine afin que l' »investissement » puisse se poursuivre.

Sur ordre du nouveau propriétaire, des forces de police excessives ont confiné les travailleurs et les personnes solidaires dans le bâtiment 60 occupé, les obligeant à déménager leurs biens et leurs machines de production. La clôture rend la production et l’accès à l’usine difficiles.

Tout cela a conduit VIO.ME. à mener une bataille inégale dans des conditions difficiles pour un modèle de fonctionnement différent où les travailleurs prennent la production en main et font fonctionner l’usine sans patrons.

Compte tenu de ce qui précède, nous vous invitons le vendredi 10 novembre à 19h30 au squat Rote Insel (près de S+U Yorkstraße, contactez-nous pour l’adresse), pour montrer notre soutien et notre solidarité à VIO.ME.
Un travailleur de VIO.ME., Makis Anagnostou, participera à l’événement de solidarité et informera sur la juste lutte des travailleurs de VIO.ME. De la musique live et un DJ set suivront et les recettes de la boîte de soutien financier seront reversées au syndicat des travailleurs de VIO.ME.

OCCUPER, RÉSISTER, PRODUIRE.
VIO.ME. restera entre les mains des travailleurs.

Rassemblement Européen Neonazi

LE « RASSEMBLEMENT EUROPEEN NEONAZI » appelé par les nazis d’Aube Dorée à Nei Iraklio, banlieue d’Athènes a été annulé par le mouvement antifasciste.

Le 1er novembre 2023, l’organisation néonazie grecque « Aube dorée » a tenté d’organiser un « rassemblement néonazi paneuropéen » à Neo Iraklio, banlieue au nord d’Athènes. L’objectif était d’organiser une cérémonie devant le site où deux membres de l’Aube dorée ont été assassinés le 1er novembre 2013, il y a dix ans.

L’événement « paneuropéen », annoncé et planifié par A.D., a échoué lamentablement pour une seule raison : la mobilisation massive du mouvement antifasciste. Des organisations anarchistes, antifascistes, des partis politiques de gauche et des syndicats étaient présents.

BREVE NOTICE DU CONTEXTE POLITIQUE Le 7 octobre 2020, le mouvement antifasciste réussit à faire condamner l’Aube Dorée en tant que « organisation criminelle » à travers un procès juridique historique, qui a abouti à l’emprisonnement de plusieurs de ses membres. Cependant, nous nous réservons de considérer cet événement comme une « victoire » absolue, notamment parce que les événements de ce 1er novembre nous emmènent à une et seule conclusion : le néo-fascisme et le néo-nazisme s’écrasent dans la rue grâce à la contre-attaque antifasciste, organisée et solidaire. Le mouvement antifasciste doit donc lutter contre les fascistes et les nazis agissant sous le couvert de la police, mais pas que : La police grecque, ayant par le passé voté pour l’Aube dorée à 50 %, non seulement autorise les actions de l’extrême droite, mais les soutient dans les bureaux de vote comme dans la rue, de vrais nazis en uniforme.La banlieue de « Neo Iraklio », a été pendant plusieurs années le deuxième plus grand siège de l’Aube dorée à Athènes (420 avenue Neo Iraklio/ Λεωφόρος Ηρακλείου 420 – comme par hasard situé à côté du Commissariat de la police) qui servait comme base pour toute le secteur nord d’Athènes. Leur siège va fermer le 25/06/2014, grâce à l’opposition du mouvement antifasciste. Or, les nazis de l’A.D. vont continuer leur activité de manière plus discrète, tandis que d’autres groupes (principalement les nazis de l’organisation « Propatria ») se forment en absorbant des anciens membres de l’AD. La perte de l’axe parlementaire de l’A.D., ainsi que d’une partie de sa branche armée, sera la conséquence de la mobilisation massive du mouvement antifasciste. La dissolution a été un coup fort pour l’organisation de l’A.D. qui a été obligée de trouver de nouvelles façons de s’organiser. Les élections de 2023 nous ont montré que la lutte contre le fascisme est loin d’être fini : le parti de « droite extrême » et néolibérale « Nouvelle Démocratie » triomphe contre le parti opportuniste de SYRIZA, tandis que plein d’autres partis de l’extrême droite entrent au parlement. L’un d’entre eux, « Spartiates », fonctionne sous les ordres du nazi emprisonné Elias Kasidiaris, ancien membre condamné de l’A.D. Les attaques fascistes se sont multipliées au cours de la période écoulée. En août 2023, deux cents néonazis du Dynamo Zagreb profitent d’un match de football entre le Dynamo Zagreb et l’équipe grecque AEK, qui a lieu dans la banlieue de « Nea Philadelphia », à Athènes (elle avoisine à la banlieue de Néo Iraklio dans sa partie nord-ouest) pour attaquer les supporteurs d’AEK, connus pour leur antifascisme combatif. Ce soir là, ils ont assassiné l’antifasciste Michalis Katsouris, fan de l’équipe de football « AEK », et ont blessé aussi un autre garçon de 13 ans.

L’ANNULATION DE LA « FIESTA » À l’approche du 1er novembre et en raison de la mobilisation du mouvement antifasciste, la police interdit les rassemblements, afin de rendre plus difficile la réalisation des réunions antifascistes. Le 20 octobre au soir, des antifascistes détruisent le monument mis en place pour les néo-nazis assassinés à Néo Iraklio. Le 28 octobre au soir, après un concert antifasciste réunissant plus de 2000 personnes, la police grecque intervient de manière très provocatrice et procède à plusieurs interpellations. Le même soir, à Néo Iraklio, la police attaque violemment des membres du mouvement antifasciste, et en laisse plusieurs blessé.e.s. Une antifasciste de 16 ans a été tabassée par la police et reste toujours hospitalisée dans un état critique, en même temps que les médias systémiques tentent de nuire à la personnalité et l’engagement de l’antifasciste. La tension se propage à d’autres régions du pays et des affrontements avec la police éclatent un peu partout. Le soir même, une marche est organisée en hommage à l’antifasciste de 16 ans gravement blessée. Elle se termine sur la place Syntagma et, de là, se rend à Exarchia, où des nouvels affrontements ont lieu. Le 1er novembre , la situation s’aggrave encore. Les néonazis, après avoir « tenu » un « rassemblement » d’une soixantaine de personnes devant leur »monument », échec énorme par rapport à la vision d’organisation d’un ‘rassemblement paneuropéen », déferlent dans le centre-ville d’Athènes,avec la bénédiction policière . A la station de métro Monastiraki, quarante nazis de « Propatria » agressent des personnes revenant de rassemblements antifascistes, ainsi que de personnes racisées et sexisées, avec la « tolérance » de la police qui se trouvait à l’extérieur de la station. Les nazis de Propatria , munis d’extincteurs et de bidons d’essence, ont attaqué violemment les personnes dans les wagons. Ils vident des bidons d’huile sur elles en criant notamment des insultes sexistes et les menaçant de leur brûler vives, en présence de la police. C’est clairement une intimidation meurtrière par des pogroms fascistes contre des personnes racisées, sexisées et des immigrées. Les force de l’ordre « DELTA » et « DIAS » arrivent sur les quais, non pas pour protéger les victimes et arrêter les agresseurs nazis, mais pour procéder à des interpellations d’antifascistes. Ailleurs à Athènes, des affrontements ont eu lieu entre les antifascistes et la police, à Thiseio, Victoria, et d’autres quartiers de la ville. Le mouvement antifasciste grec a bien montré ces derniers jours que les nazis ne sont pas tolérés dans l’espace public et a répondu de manière combative aux provocations et aux attaques de la police et des nazis. Aujourd’hui la tension règne toujours, de nouvelles provocations sont attendues. Solidarité et soutien avec le mouvement antifasciste en Grèce ! Solidarité avec nos camarades blessées ! Solidarité avec nos compagnon.nes de Grèce et avec nos compagnon.nes antifascistes dans le monde entier!

Source Initiative des étudiant-e-s, travailleurs et travailleuses grecques à Paris

Propagande et réalité

Mise au point concernant les événements de ces derniers jours à Athènes.

LES MENSONGES DU GOUVERNEMENT GREC, LA COM BIDON DES NAZIS ET LA RÉALITÉ SUR CE QUI S’EST PASSÉ

Tout et n’importe quoi a été dit sur ce qui s’est passé à Athènes depuis quelques jours : mobilisations paneuropéenne des fascistes et des antifascistes, manifestations dans plusieurs quartiers de la ville, affrontements violents, interventions de la police, arrestations préventives…

LES MENSONGES DU GOUVERNEMENT GREC

Le pouvoir se drape une fois de plus dans l’habit du chevalier blanc : dans les médias, le gouvernement prétend avoir été neutre, face à deux extrêmes qui « se rejoignent dans des mêmes pratiques violentes » et avoir essayé au maximum de protéger la population athénienne de ces « hordes barbares ». En réalité, comme le montrent les vidéos que nous avons publiées, la police grecque s’est clairement positionnée dans le camp des fascistes et ce n’est pas une surprise. Les néonazis ont été protégés et escortés à plusieurs reprises, au point de faire un petit bout de manif sous protection policière malgré l’interdiction annoncée une semaine auparavant.

Durant le moment le plus choquant, en l’occurrence la tentative de brûler vives des personnes dans le métro (1), dans la station Monastiraki, la police a longtemps laissé faire, puis elle est intervenue en laissant partir la quasi-totalité des agresseurs (sur l’une des vidéos, on voit même un policier aider un néonazi à récupérer son casque avant de partir sans être inquiété). Un seul néonazi a finalement été arrêté, malgré les circonstances extrêmement graves, les blessures nombreuses et la volonté de tuer.

À l’inverse, dans d’autres quartiers d’Athènes, les antifascistes ont été réprimés violemment par la police. L’exemple le plus terrible est celui d’une jeune antifasciste de 16 ans frappée à la tête par les cow-boys de l’unité de police OPKE, comme le confirment plusieurs témoins, à la fin d’un concert antifasciste organisé le 28 octobre qui a rassemblé 2500 personnes. Elle est actuellement hospitalisée dans un état critique (2). Presque toutes les autres victimes des violences policières sont des antifascistes, mais aussi des passants qui ont eu la malchance d’être là au mauvais moment et qui ont été chargés et frappés également.

Autre enfumage : le gouvernement se prévaut d’avoir stoppé l’arrivée d’un groupe de 21 fascistes italiens à l’aéroport, deux jours avant l’événement. Mais il ne pouvait pas en être autrement : ce commando de Casa Pound avait publiquement annoncé son voyage en Grèce et ses intentions violentes. Tout le monde était au courant. L’alerte avait été donnée. Et qui plus est, les membres de ce pseudo commando étaient tatoués de symboles fascistes à gogo jusque sur le visage et n’avait pas que des slips dans leurs bagages. Les laisser venir aurait conduit à refaire ce qui s’était passé en août, quand la police grecque avait laissé venir jusqu’à Athènes plus de 200 supporters néonazis croates du Dynamo Zagreb avec les conséquences qu’on connait : l’assassinat à coups de couteau de notre camarade Michalis Katsouris, militant antifasciste et supporter de l’AEK Athènes, et les blessures graves de plusieurs autres personnes, dont une jeune fille de 13 ans.

Tous les autres invités fascistes sont entrés en Grèce sans problème et on rejoint leurs petits copains néonazis pour le rassemblement. Sauf qu’ils étaient beaucoup moins nombreux que prévu. Pourquoi ? Premièrement du fait de l’interdiction du rassemblement (et du contre-rassemblement) annoncée une semaine avant. Deuxièmement du fait de la forte mobilisation antifasciste, très visible partout dans la rue, sur les murs, dans les médias indépendants et sur internet. Beaucoup de fascistes grecs et visiteurs ont jeté l’éponge bien avant la journée du premier novembre. La preuve : les fascistes n’étaient finalement qu’une petite centaine au rassemblement à la mémoire des deux néonazis tués il y a dix ans (voir photo du rassemblement fasciste en pièce jointe, avec la croix celtique sur le drapeau grec, à comparer avec les photos des rassemblements antifascistes beaucoup plus nombreux).

LA COM BIDON DES NAZIS

Du côté des néonazis, c’est le grand n’importe quoi en matière de communication, comme d’habitude. Alors qu’ils ont complètement échoué dans leur projet grandiose de mobiliser « des milliers de nationalistes de toute l’Europe » et de reformer des « bataillons d’assaut » pour préparer « le ménage nécessaire dans une Europe dégénérée » (sic), ils essaient d’isoler deux choses en particulier durant ces derniers jours pour ne pas parler du reste.

Ces deux choses retenues sont le guet-apens sur quelques antifascistes et migrants dans le métro (dont les fascistes se sont dépêchés de tirer des memes sur internet, ici en pièces jointes) et la prise d’un petit drapeau anarchiste (un drapeau du collectif de soutien aux migrants du squat Prosfygika, également en pièce jointe).

Concernant le guet-apens dans le métro, ils traitent leurs victimes de « poules mouillées » (y compris sur les vidéos) en oubliant de préciser qu’elles étaient beaucoup moins nombreuses et accompagnées de personnes vulnérables. Nos camarades et compagnons se sont bien sûr défendus, mais l’effet de surprise associé à la menace de l’incendie avec plusieurs bidons d’essence et d’huile (non pas un bidon mais trois) ont perturbé leur défense, dans le chaos et les cris assourdissants. Il y a eu très vite des blessés, dès les premières secondes, et la panique chez les autres passagers.

Concernant la prise du drapeau du collectif de soutien aux migrants du squat Prosfygika (un groupe d’immeubles vétustes squattés au nord d’Exarcheia, juste de l’autre côté de l’avenue Alexandras), il n’y a pas de quoi pavoiser. Ce n’est pas une banderole ni un autre objet collectif, c’est juste le petit drapeau d’un bâton que quelqu’un a perdu dans un affrontement. C’est dire si les néonazis n’ont pas grand chose à montrer !

LA RÉALITÉ SUR CE QUI S’EST PASSÉ

Ce qui est à retenir de cette semaine mouvementée à Athènes, c’est d’abord que la mobilisation antifasciste a été importante (cf. photos), épaulée par quelques visiteurs d’autres villes d’Europe (sans oublier des solidaires de squats souvent en provenance d’Europe occidentale, notamment de France, Espagne, Belgique, Suisse et Allemagne). Plusieurs groupes anarchistes dont Rouvikonas ont envoyé leur section antifasciste. Les assemblées de squats de réfugié-es/migrant-es également, à commencer par le Notara 26 et Prosfygika. Les autres groupes révolutionnaires n’ont pas manqué à l’appel, de même que plusieurs syndicats et organisations politiques, sans oublier les étudiants, les enseignants et les parents d’élèves. Bref, la mobilisation a été forte. Il y avait environ 2500 personnes au concert antifa le 28 octobre et entre 500 et 2000 personnes à chaque manif et rassemblements dans plusieurs quartiers d’Athènes, malgré l’interdiction. Les murs de la ville ont clairement été antifas durant cette semaine, comme souvent en Grèce. Idem sur internet. Il n’y a pas eu photo.

De leur côté, les néonazis grecs et leurs rares visiteurs fascistes ne sont sortis de leur cachette que pour aller attaquer discrètement des migrants dans les rues sombres (au moins trois fois) à 10 contre 1. Ils ne se sont quasiment jamais montré nulle part, ou alors sous protection policière. Et surtout, ils n’ont même pas réuni 100 personnes à leur rassemblement prévu de longue date, à la mémoire des deux néonazis tués il y a dix ans. Un bide complet !

Par contre, ils ont rappelé à quel point ils sont des nazis : vouloir brûler vives des personnes dans un wagon, chasser des migrants dans la nuit… Ils ont également rappelé qu’ils sont des zombies et des froussards : rien du tout en pleine lumière, que des actions de nuit, en catimini, toujours en supériorité numérique, absolument toujours (quand ils m’avaient attaqué au Pirée, je me souviens que leur premiers mots étaient : « c’est bon, il est seul » avant que le métro arrive par chance et que les voyageurs ne viennent me sauver et m’emmènent à l’hôpital, et c’est le cas pour la plupart de celles et ceux qui ont été attaqués).

Au final, « plus de femmes blessées que d’hommes, à la fois par les nazis et par les flics, n’est-ce pas aussi un symbole ? » me souffle Maud à mes côtés. Oui, le sang de plusieurs femmes et adolescentes a coulé, de Monastiraki à Viktoria. Et cela montre aussi à quoi mène leur violence viriliste et patriarcale.

CONCLUSION

Le gouvernement et sa police ne sont pas des remparts contre les fascistes, ni en Grèce ni en France. D’abord parce que les gouvernements grecs et français sont composés de transfuges de l’extrême-droite (des anciens du LAOS dans le gouvernement Mitsotakis ou encore Darmanin, ancien de l’Action française, dans le gouvernement Borne). Ensuite, parce que la plupart des MAT (CRS) qui ont frappés les antifascistes sont connus pour voter à l’extrême-droite, sans même s’en cacher (tatouages, logos sur leurs tenues, menaces fréquentes…), tout comme beaucoup de leurs homologues dans l’hexagone et ailleurs dans le monde. Enfin, parce que le capitalisme et la société autoritaire produisent le fascisme comme l’orage produit la foudre. Et pas uniquement le fascisme formel, organisé en parti ou en groupe de militants bas du front. Le fascisme en général, présent dans tous les replis de la société autoritaire : dans le couple, l’éducation, le travail, etc.

Tant qu’il y aura des rapports de domination et d’exploitation dans la société, il y aura du fascisme, c’est-à-dire des opinions et des actes exacerbés en la matière, mais qui ne sont qu’un effet loupe de ce que produit naturellement cette société absurde.

Tant que la compétition primera sur la coopération et que les mots liberté et égalité seront vides de sens, il y aura du fascisme sous toutes les formes.

Combattre le fascisme nécessite donc également de lutter plus globalement contre le système politique et économique qui le génère. Un système archaïque, basé sur la hiérarchie, la division et la mise en concurrence des humains.

Voilà pourquoi nous sommes partisan d’un antifascisme radical (3) qui ne combat pas seulement les effets, mais aussi les causes.

Yannis Youlountas

(1) Vidéos du guet-apens dans le métro qui montrent notamment la bienveillance des policiers à l’égard des néonazis : http://blogyy.net/2023/11/02/athenes-des-nazis-ont-tente-de-bruler-vives-des-personnes-dans-le-metro/

(2) Vidéos des fortes tensions à Athènes, suite aux violences policières qui ont frappé les antifascistes, dont une jeune fille de 16 ans : http://blogyy.net/2023/11/01/fortes-tensions-a-athenes-suite-a-des-violences-policieres/

(3) Je conseille à ce sujet un nouveau livre écrit collectivement par La Horde et édité par Libertalia : « Dix questions sur l’antifascisme ». Un excellent bouquin à lire absolument et à faire connaitre. Le sommaire en dix questions est ici :

https://lahorde.samizdat.net/Dix-questions-sur-l-antifascisme-La-Horde
Source http://blogyy.net/2023/11/03/propagande-et-realite/
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