Carnet de notes d’un ethnologue en Grèce : Une analyse sociale journalière de la crise grecque
Lire sa rubrique Plegaria ….d’Athènes
http://www.greekcrisis.fr/2016/06/Fr0520.html#deb
Carnet de notes d’un ethnologue en Grèce : Une analyse sociale journalière de la crise grecque
Lire sa rubrique Plegaria ….d’Athènes
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Par , 15/06/2016 paru dans le Fakir n°(71) Juillet – Août 2015
C’est une bizarrerie : depuis deux ou trois ans maintenant, c’est sur le site de La Tribune qu’on suit la crise grecque. Alors autour d’un verre d’ouzo et devant de la moussaka, on a rencontré la cause de cette étrangeté : Romaric Godin. Pour causer de la gauche hellène, de la droite allemande, mais surtout de nos socialistes…
http://www.fakirpresse.info/romaric-godin-la-grece-une-tragedie-francaise
Six experts du Taiped, le fonds chargé de liquider les biens publics, ont été relaxés, vendredi. Ils étaient poursuivis dans l’affaire de la cession litigieuse de 28 bâtiments publics. L’ingérence de la Commission européenne n’est pas étrangère à cette décision de justice.
Pas de levée des poursuites, pas de déblocage d’une nouvelle tranche de prêt de 7,5 milliards d’euros. C’est en substance le chantage que laisse deviner la relaxe de six « experts » du Taiped, le fonds de privatisation chargé de la liquidation des biens publics grecs, après leur comparution, vendredi, devant la justice. Comme trois membres du conseil d’administration du fonds, ils étaient poursuivis pour « abus criminel de biens sociaux ».
L’affaire remonte à 2011, lorsque le gouvernement Papandréou transfère au Taiped 28 propriétés et bâtiments publics en vue de leur cession. Ces biens appartiennent aux ministères de la Culture, de l’Intérieur, de la Justice, de la Santé, de l’Éducation, mais aussi à l’administration fiscale, au secrétariat général des systèmes informatiques, à l’Agence statistique nationale et à la police d’Athènes.
En 2013, le conseil d’administration du Taiped approuve, sur proposition unanime du conseil des experts, et sous l’oeil bienveillant du gouvernement Samaras-Venizelos, la vente de ces biens, répartis en deux portefeuilles de 14 lots chacun, à deux établissements financiers, Ethniki Pangaia, filiale de la Banque nationale (rachetée depuis par le fonds d’investissement néerlandais Invel Real Estate), et Eurobank Property, filiale de la banque grecque Eurobank, propriété du milliardaire Spiro Latsis. Montant total de la transaction : 261 millions d’euros. Problème, les deux contrats de vente sont assortis de 28 contrats de location sur vingt ans : les institutions publiques concernées restent dans les murs, en contrepartie de loyers annuels qui s’élèvent, pour la première année, à 25,5 millions d’euros. Pour les banques acquéreuses, c’est une affaire en or : elles sont assurées d’amortir l’investissement en dix ans et de doubler leur mise en vingt ans. Mais pour l’État grec, c’est une perte sèche, propre à creuser encore un déficit public abyssal. Qu’importe, les créanciers de la Grèce, FMI en tête, pressent le pays de mettre en gage tous ses actifs publics pour éponger sa dette et l’affaire est conclue au mois de mai 2014. Au passage, les nouveaux propriétaires sont exemptés de tout impôt, taxe ou droit, et une clause du contrat les prémunit contre toute réduction des loyers. Pour bétonner l’arnaque, la Cour des comptes donne sa bénédiction à la transaction. Mieux encore, la somme perçue dans le cadre de cette vente n’est pas créditée sur un compte spécial du Trésor dans un délai de dix jours, comme le prévoit la loi. Et l’État grec ne verra jamais la couleur des 100 000 euros d’intérêts qui auraient dû lui être versés pour le retard.
Scandalisés par ce braquage, des avocats du Pirée portent plainte. Une enquête est ouverte, elle est confiée au parquet anticorruption. Lequel conclut, en 2015, dans un rapport de 200 pages, à la sous-estimation de la valeur raisonnable des immeubles et de leur plus-value future. La justice évalue le préjudice, pour l’État grec, à 580 millions d’euros. Couverts par l’avis de la Cour des comptes, les experts et membres du conseil d’administration du Taiped ne peuvent, pourtant, être poursuivis pour malversation et détournement de fonds. Qu’à cela ne tienne, les suspects sont mis en examen pour « abus criminel de biens sociaux ».
Parmi les six experts relaxés vendredi contre toute attente, il y a trois Grecs et trois technocrates étrangers : un Slovaque, un Espagnol et un Italien, désignés par le groupe de travail de l’Eurogroupe. Tous ont minimisé leur rôle dans la transaction litigieuse, se présentant comme de simples « consultants ». Surtout, cette décision de justice n’est pas sans rapport avec les pressions extérieures, à commencer par celle de l’Eurogroupe qui aurait menacé, selon le quotidien grec Kathimerini, de bloquer le versement d’une tranche de prêt de 7,5 milliards d’euros déjà conditionnée à l’adoption, le 22 mai, d’un nouveau mémorandum d’austérité.
En fait, il semblerait même que Bruxelles ait exercé un chantage à l’immunité de ses « experts » intervenant en Grèce pour mettre en œuvre les programmes d’austérité. Le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas, l’a confirmé vendredi, en des termes à peine voilés : « Des marges de manœuvre satisfaisantes devraient être garanties à tous les experts européens qui aident la Grèce à redresser son économie et à retrouver le chemin de la croissance. »
Vendredi 10 Juin 2016 17:45 L’expression
L’Union grecque des armateurs s’est élevée vendredi contre une remise en cause par l’UE des privilèges fiscaux de leur secteur, mettant en garde contre un étalage de linge sale pour toute la marine européenne. « Si nous entrons dans une enquête complète et que les consultations s’engagent (…) sur ce qui se passe dans le secteur de la marine marchande européenne, cela ouvrira la boîte de Pandore, pas pour la Grèce mais pour d’autres pays », a lancé le président de l’Union, Théodore Veniamis, au cours d’une conférence de presse. S’exprimant aux côtés de la commissaire européenne aux Transports, Violeta Bulc, il réagissait à une remise en cause par la Commission européenne des privilèges fiscaux dont profite en Grèce l’ensemble du secteur maritime : armateurs, courtiers et actionnaires.
L’Union grecque des armateurs, qui détiennent la première flotte mondiale, se demande pourquoi cette remise à plat n’est pas également demandée à l’Allemagne ou aux Pays-Bas.
Symbole de l’insoumission face au diktat de Bruxelles, l’ex-ministre des Finances grec Yanis Varoufakis n’a pas rangé sa veste de contestataire au vestiaire. Avec son mouvement Diem 25, l’économiste aux airs de rock star milite pour une Europe démocratique et rêve d’un printemps européen.
Le mouvement que nous avons fondé en février dernier à Berlin a un objectif très simple: stopper la désintégration de l’Union européenne et les forces centrifuges qui nous divisent. Nous avons assisté à une démolition de la démocratie l’été dernier en Grèce via le secteur bancaire. Il y a donc de sérieuses fissures dans le processus démocratique en Europe et elles sont le résultat d’une crise économique causée par l’effondrement de l’architecture de la zone euro, une architecture qui n’a d’ailleurs jamais été capable de soutenir une crise économique. Cette désintégration ne peut que produire une crise comparable à celle des années trente et ainsi créer de la déflation, du racisme, de la xénophobie et faire éclore une génération perdue. L’Europe ne sera pas seule à souffrir, le monde entier sera aspiré dans ce tourbillon. Notre mouvement a un seul but: arrêter cette désintégration.
La grande question à laquelle j’essaie de répondre dans mon livre est: «Qu’est-ce qui a changé?» Pourquoi sommes-nous face à une situation où des pays qui se sont intégrés en dépit d’une histoire, d’une culture et d’une monnaie différentes ont fini par être divisés par une monnaie commune? C’est un paradoxe, non? Aux Etats-Unis, qui sont loin d’être un pays parfait, à chaque fois qu’il y a une crise, les Américains se réunissent, créent des institutions qui stabilisent l’union. En Europe, nous faisons l’inverse. En fait, et ça a été mon expérience lorsque j’ai été ministre des Finances, les nations sont fières et se tournent le dos. Et les pays faibles sont traités comme des colonies, pour être sacrifiés sur l’autel d’un jeu déplaisant et dépassé entre anciennes puissances européennes. Je dis bien «anciennes», car lorsqu’elles se laissent entraîner dans ce jeu, par exemple la France et l’Allemagne, elles perdent aussi leur propre pouvoir.
C’est tout à fait possible. Cela se voit partout où nous allons. Nous l’avons constaté lors du lancement à Berlin, mais aussi à Madrid, Barcelone, Rome. Je n’ai aucun doute que nous verrons surgir un printemps européen.
Une Europe démocratique! J’aimerais une fédération, un Parlement européen qui ne soit pas une plaisanterie comme c’est le cas actuellement, qui pourrait initier une législation, dissoudre le Conseil européen et l’Eurogroupe comme aux Etats-Unis où le Congrès a le pouvoir de dissoudre le gouvernement ou dans votre pays. Ça, ce serait bien. Alors, allons-y, créons une Fédération européenne démocratique!
Bien sûr que je suis les deux. Je me sens aussi un citoyen du monde: quand je suis en Palestine, je me sens Palestinien, quand je suis en Israël, je me sens Juif, et quand je suis en Afrique, je me sens Africain. Notre identité est multiple et il est important de combiner le patriotisme – l’amour pour son pays – avec celui des autres.
C’est vrai, je l’ai combattue toute ma vie et durant mes dix années passées en Angleterre, j’ai participé à toutes les manifestations contre elle, mais sur ce point, elle a été visionnaire. Car le fait est que la monnaie est et restera toujours politique. Si vous tentez de la dépolitiser en confiant son administration à des banques centrales hors de ce circuit et sans Etat derrière pour les contrôler, cela ne fait que créer des politiques économiques ratées. Margaret Thatcher avait totalement raison et, en tant qu’intellectuel ouvert d’esprit, il faut savoir reconnaître la prescience chez ses adversaires lorsqu’elle est là.
Parce que la Grande-Bretagne ne peut tout simplement pas sortir de l’Europe, même si elle vote pour. Qu’elle le veuille ou non, son économie est intimement liée au marché européen et ce dernier n’est pas seulement un marché libre: il requiert des standards communautaires, des règles communes pour le marché du travail, des politiques environnementales communes… Donc, même une fois sortie de l’Union, Bruxelles dictera toujours les règles du jeu. La deuxième raison, et c’est une énorme erreur que l’on retrouve dans les arguments des pour et des contre, réside dans le fait que son appartenance à l’Union européenne relève de celle d’un club. Mais l’Union européenne n’est pas un club. Un «Brexit» ne fera qu’accélérer la désintégration de l’Union qui, si mon analyse macro-économique est juste, créera une déflation à laquelle la Grande-Bretagne n’échappera pas, même si elle en sort. Pour terminer, je citerai la fin d’Hotel California, cette chanson des Eagles que vous connaissez sans doute: «Vous pouvez régler la note quand vous voulez, mais vous ne pourrez jamais partir!»
Absolument! Vous, les Suisses, avez totalement raison de rester en dehors de cette Union, car elle est, comme je l’ai dit, si profondément anti-démocratique qu’elle consumerait votre Constitution et votre démocratie. Cela ne signifie pas pour autant que le pays doit demeurer pour toujours en dehors, mais l’Union européenne doit d’abord prendre exemple sur la Suisse en termes de combinaison de démocratie directe et indirecte de sa propre fédération. Pour le dire différemment: ne laissez pas votre Constitution se perdre dans le désordre des traités européens. Quand l’Union européenne se sera dotée d’une Constitution à l’image de celle de votre pays, alors la Suisse pourra entrer dans l’UE.
Parce que vous êtes suffisamment riches! Un pays comme la Grèce ne pourrait pas l’introduire, car l’Etat grec ne peut même pas payer le papier de toilette dans les hôpitaux. Mais si vous n’êtes pas en faillite et si vous avez la capacité de mobiliser les ressources intérieures, comme c’est le cas en Suisse, alors vous pouvez introduire le revenu de base universel. Il permettrait de stabiliser une société aux inégalités salariales croissantes.
Il ne s’agit en effet pas de pauvreté, car le revenu de base n’a pas pour unique but de la réduire. Si vous voulez l’atténuer, vous devez faire autre chose, comme aux Etats-Unis où le programme d’aide supplémentaire à la nutrition fait un très bon travail en sortant des millions d’Américains du besoin. Non, le revenu de base, c’est beaucoup plus que cela: il s’agit de stabiliser la société en créant davantage de sécurité et par conséquent de rendre les gens libres.
Le résultat n’a pas d’importance! Ce qui compte, c’est de pouvoir en débattre, de fertiliser les esprits autour de cette idée. Par le simple fait de débattre de cette question, nous créons déjà une nouvelle réalité.
Texte © Migros Magazine – Viviane Menétrey
L’accord honteux conclu entre l’UE et la Turquie ne résiste pas à son premier passage en justice.La justice grecque a mis en évidence la faille fondamentale de cet accord : la Turquie n’est pas un pays sûr pour les réfugiés.
Un syrien qui arrive sur Lesbos suite à l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie demande l’asile en Grèce.
Les autorités d’asile grecques lui répondent, suite aux dispositions de l’accord, qu’il doit retourner en Turquie pour poser sa demande d’asile puisque la Turquie est un pays tiers sûr.
La personne fait appel à cette décision qui aurait débouché sur son renvoi forcé vers la Turquie.
Une commission d’appel infirme alors que le jugement de première instance, faisant valoir que la Turquie ne garantit pas aux réfugiés l’entière protection prévue par la Convention relative au statut des réfugiés
La commission a également indiqué que la Turquie ne respecte pas le principe de non-refoulement, qui interdit de renvoyer une personne vers un lieu où elle risquerait de subir de graves violations de ses droits.
La décision de la commission peut être contestée en appel, mais elle supprime le risque imminent que ce réfugié ne soit renvoyé de force en Turquie.
Lire aussi : Un pacte mondial pour résoudre la crise mondiale des réfugiés
Cette décision touche le cœur du problème de cet accord.
La Turquie n’est pas un pays sûr pour les réfugiés , elle ne leur offre pas une entière protection. De plus, les réfugiés risquent d’être détenus arbitrairement ou renvoyés vers le danger en Syrie, en Afghanistan ou en Irak.
Les garanties sur le papier ne suffisent pas.
Tant que la Turquie continuera de bafouer les droits des réfugiés et ne garantira pas pleinement leur protection, aucun autre réfugié ne doit être renvoyé dans le cadre de cet accord.
Encore une preuve que des « solutions » qui visent à maintenir des réfugiés à distance sont vouées à l’échec.
A l’heure actuelle, la communauté internationale doit se concerter pour organiser l’accueil des réfugiés.
La Grèce va « intensifier à partir de mardi ou mercredi » l’évacuation du camp d’Idomeni, où des milliers de migrants s’entassent depuis la fermeture de la route des Balkans, mais n’entend pas vider le camp par la force, a indiqué lundi à l’AFP une source gouvernementale.
« Ces derniers quinze jours nous avons transféré plus de 2.000 personnes du camp », à la frontière avec la Macédoine, où étaient lundi officiellement recensées 8.400 personnes, « nous allons maintenant mener une opération plus massive de transfert dans la mesure où nous avons désormais 6.000 places disponibles dans des centres d’accueil » de la région, a indiqué cette source.
« Il y aura une présence policière, et nous serons persuasifs, mais l’usage de la force à grande échelle pour forcer tous ces gens à partir d’un coup n’est pas prévue », a-t-elle ajouté.
Selon une autre source gouvernementale, les haut-parleurs installés dans le camp diffusaient lundi des messages pour informer les migrants qu’ils devaient se préparer à partir.
L’opération sera « graduelle », comme cela s’est passé au port du Pirée, d’où quelques 4.000 migrants ont été transférés depuis fin avril vers des centres organisés, a précisé la première source. Quelque 1.500 personnes campant dans des conditions improvisées y étaient toutefois encore comptabilisées lundi.
Une source policière a confirmé à l’AFP qu’une opération était en préparation, avec l’envoi de renforts policiers dans le camp de fortune, mais sans pour autant confirmer qu’elle aurait lieu mardi.
L’envoi de renforts vise à « prévenir les réactions d’une minorité de migrants qui pourraient réagir négativement », a indiqué une autre source policière. « La majorité des migrants ne ferait aucune difficulté pour partir (…), des mesures supplémentaires ont été prises pour éviter de mauvaises surprises », a-t-elle ajouté.
« Ces deux dernières semaines, il y a eu une évacuation +douce+, c’est-à-dire par la persuasion qui a permis le départ de 2.500 personnes et cela va continuer », a précisé ce policier.
Des milliers de migrants et réfugiés, dont nombre d’enfants et mineurs, vivotent depuis des semaines dans des conditions misérables dans ce camp, après la fermeture début mars de la route des Balkans, empruntée depuis 2015 par des centaines de milliers de personnes fuyant conflits et misères pour gagner les pays du nord de l’Europe.
Depuis plusieurs semaines, des réfugiés ont tenté de forcer la frontière et ont eu à faire avec l’armée et la police macédoniennes. Le mois dernier, quelque 260 réfugiés avaient du être signés après l’usage massif de de gaz lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc par la police macédonienne.
23/05/2016 12:20:13 – Athènes (AFP) – © 2016 AFP
Par : Sarantis Michalopoulos | EurActiv.com | Traduit par: Manon Flausch
Le gouvernement grec veut mettre son veto au TTIP si l’accord n’offre pas de protection pour les indications d’origine de certains produits agricoles.
Selon un document du ministère grec de l’Économie obtenu par EurActiv, Athènes n’est pas très optimiste quant à la viabilité du partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP), en cours de négociation entre Bruxelles et Washington, même si le pays tente toujours de trouver une solution acceptable pour tous.
« Il n’y a aucune preuve qu’il sera possible de conclure l’accord, étant donné que les États-Unis ne sont pas disposés à faire des concessions nécessaires à la finalisation du traité dans des domaines comme les marchés publics et les services d’expédition », lit-on dans le document.
La Grèce est particulièrement inquiète de l’impact possible du TTIP sur l’agriculture, et surtout sur les indications géographiques.
Point d’achoppement
Lors d’une interview récente avec EurActiv, Tom Vilsack, ministre américain à l’Agriculture, a admis que les indications géographiques n’étaient « pas une question facile » dans le cadre du TTIP.
>> Lire : La protection des indications géographiques dans le TTIP «n’est pas facile»
« Ce n’est pas facile, c’est un sujet qui demande beaucoup de travail et une réflexion créative afin de trouver une solution qui protège les uns sans exclure les autres », a-t-il indiqué.
Selon le document du ministère de l’Économie, la Grèce ne validera pas un accord qui n’offre pas une protection renforcée aux indications géographiques.
« Nous avons demandé à la Commission européenne de ne pas laisser cette question importante pour la Grèce aux étapes finales des négociations, quand il n’y aura plus de marge de manœuvre », précise-t-il, ajoutant que le pays n’accepterait pas que le TTIP entraine la classification des principaux produits agricoles comme « génériques », ce qui ne les protègerait pas assez.
Le ministère grec de l’Économie rappelle qu’une production agricole de qualité donne de la valeur aux communautés locales, soutient le développement rural et la promotion de nouvelles possibilités d’emploi dans la production, le traitement et d’autres services.
« La libéralisation du marché ne peut se faire au détriment de la production agricole ou de la protection de l’environnement et des consommateurs, et ne peut faire passer les intérêts des entreprises avant ceux des citoyens », défend le ministère.
Protéger la feta
Selon les informations obtenues par EurActiv, Athènes s’inquiète surtout pour son fromage le plus connu, la feta, essentiel pour le secteur agricole, et particulièrement l’élevage, du pays et qui bénéficie d’une appellation d’origine protégée.
Un représentant grec a expliqué que le bétail était un élément crucial de la planification du développement du secteur agricole pour l’emploi, la croissance et les PME.
« La feta devrait vraiment être protégée d’une concurrence déloyale », assure-t-il, ajoutant que le nom du fromage avait déjà été utilisé de manière abusive par des entreprises dans des pays tiers.
Le représentant estime que la demande de feta dans le monde était énorme, ce qui lui donne un grand potentiel de développement dans le pays.
Augmentation des exportations agricoles
Selon une étude commandée par la chambre américaine de commerce à l’UE et réalisée par l’institut du commerce mondial, le TTIP devrait entrainer une augmentation permanente du PIB grec de 0,4 % et une hausse de 13 % des exportations vers les États-Unis.
Les secteurs de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche devraient augmenter leurs exportations de 81 millions d’euros et celui des aliments transformés de 99 millions d’euros. L’emploi dans le secteur agricole devrait également connaitre une hausse de 0,4 %.
Transparence
Le ministère de l’Économie a par ailleurs répété sa position en ce qui concerne la transparence des négociations. « Le processus de négociation ne donne pas aux États membres la possibilité de formuler leurs positions. Ils sont informés de l’avancée des négociations par la Commission et n’ont pas un accès direct aux textes consolidés hors des salles de lecture spéciales, dont l’accès est particulièrement strict », poursuivent en effet les auteurs du document, qui soulignent qu’Athènes s’oppose à un accord accéléré.
>> Lire : Athènes veut que les parlements nationaux ratifient le TTIP
« L’accord du TTIP ne sera pas validé s’il ne permet pas la défense et la promotion des principes fondamentaux de l’union et n’est pas réciproque », précise le document.
Contacté par EurActiv, Makarios Lazaridis, le responsable du service de presse du principal parti d’opposition, Nouvelle Démocratie, a insisté sur le fait que le TTIP pourrait contribuer à la croissance économique et à la compétitivité, mais a également souligné le problème de la transparence.
« Les négociations devraient se dérouler dans la plus grande transparence et grâce à une consultation adéquate, afin d’éviter les malentendus et de pouvoir gérer promptement toute difficulté ou tout point problématique de l’accord », a-t-il déclaré.
Quelques liens au sujet des diverses initiatives pour une alternative en Europe ainsi que de l’expérience grecque
A) ALTERNATIVES :
1. Altersommet : http://www.altersummit.eu/?lang=fr
2. Sur la rencontre « plan B » à Paris.
L’ensemble des interventions peut être vue ici :
https://www.youtube.com/watch?v=pp4vo4y8Y-8&feature=youtu.be
https://www.youtube.com/watch?v=1S6NGITp4AA
Et avec divers points de vue http://www.regards.fr/web/article/plan-b-episode-1.
3. Manifeste DIEM25 impulsé par Varoufakis : http://diem25.org/manifeste-version-longue/
Pour un point de vue critique, de Frédéric Lordon :
http://blog.mondediplo.net/2016-02-16-DiEM-perdidi
4. Parallèlement : « Appel Austerexit » https://blogs.mediapart.fr/…/les-…/article/050915/austerexit
5. Sommet du plan B à Madrid, au départ initiée par un appel signé par des individus http://cadtm.org/Conference-europeenne-du-19-au-21.
La Déclaration finale (comme le déroulement et les conclusions des ateliers) peuvent se trouver sur le site http://planbeuropa.es/ (version française de la Déclaration finale = Appel à une Rébellion démocratique européenne & initiatives le 28 mai (anniversaire de la fin de la Commune de Paris) : http://cadtm.org/Declaration-pour-une-rebellion
Voir également l’article d’Eric Toussaint, « Nous avons besoin d’un plan B pour l’Europe » : http://cadtm.org/Nous-avons-besoin-d-un-plan-B-pour
Voir l’entretien de Zoé Konstantopoulou, « L’euro est devenu un instrument de chantage » : http://alencontre.org/…/zoi-konstantopoulou-leuro-est-deven…
Voir également l’intervention de Cédric Durand, «L’Union européenne n’est pas un champ de bataille. C’est une prison », http://alencontre.org/…/debat-lunion-europeenne-nest-pas-un…
6. Réseau ERENSEP, European Research Network On Social and Economic Policies, initié par Costas Lapavitsas et Oskar Lafontaine :https://www.google.fr/search…
B) SUR LE PLAN B, CONTRIBUTION DE CATHERINE :
Catherine Samary – Intervention à Madrid en tant que membre d’Attac, co-signataire du livre « Que faire de l’Europe ? Désobéir pour refonder » sur la base de l’article http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37082« Construire l’espace politique européen, dans/contre/hors de l’UE… »
C) SUR L’EXPERIENCE GRECQUE, CONTRIBUTIONS D’ALEXIS CUKIER:
Deux livres co-écrit sur l’expérience grecque :
avec Stathis Kouvélakis, La Grèce, Syriza et l’Europe néolibérale :http://ladispute.atheles.org/…/lagrecesyrizaetleuropeneolib…
Avec Pierre Khalfa (livre collectif), Europe, l’expérience grecque. Le débat stratégique :
http://croquant.atheles.org/detox/europelexperiencegrecque
Publié le 12 mai 2016 sur Unité populaire Paris : Voici l’accord » guillotine » et » écorcheur » de l’eurogroupe
Un nouveau mémorandum, des mesures brutales, la question de la dette renvoyée aux calendes grecques, sur la base d’un accord SANS réduction !
L’accord de l’Eurogroupe a porté sur des diminutions automatiques des dépenses (c’est-à-dire des salaires et des retraites), ainsi que sur de nouvelles mesures fiscales en cas de dérive par rapport à l’objectif des 3,5 % d’excédent primaire pour 2018. Euclide Tsakalotos a pris en charge la préparation d’un décret présidentiel incluant la « guillotine automatique » avant le prochain Eurogroupe du 24 mai, pour que l’évaluation se poursuive.
Comme indiqué dans sa déclaration officielle, l’Eurogroupe exige du gouvernement l’inscription dans la loi d’un mécanisme particulièrement sévère de coupe dans les dépenses, sans que le gouvernement grec n’ait un droit d’intervention ou d’actions unilatérales, mécanisme que viendra compléter une série de mesures permanentes, concernant à la fois des coupes, et des augmentations de ressources (NdE : des augmentations d’impôts),
L’Eurogroupe appelle le gouvernement grec et les créanciers à mener à bien dans les jours à venir le travail préparatoire pour boucler l’évaluation sur le plan des échelons techniques, en y incluant le mécanisme préventif de coupe des dépenses. Dans cette optique, l’Eurogroupe attend d’avoir très rapidement à sa disposition le nouveau mémorandum qui viendra se greffer sur le document de l’accord. Ce projet baptisé « mémorandum cru réservé » (« mémorandum-cave » NdT) contiendra l’intégralité de la liste finale des prérequis, en même temps que la référence à l’accomplissement des conditions de la première évaluation. Il appartient au gouvernement grec de faire des pas immédiats dans l’application des prérequis -y compris l’inscription dans la loi de l’accord. Avec l’application complète des prérequis par les autorités grecques, l’Eurogroupe sera prêt à apuyer le versement de la deuxième tranche du programme de prêt du MES
L’Eurogroupe se félicite de l’achèvement d’un paquet de mesures susceptibles d’ouvrir la voie à un succès de la première évaluation du programme du MES (Mécanisme Européen de Stabilité) fondé sur l’adoption des conditions préalables.
En vue du premier examen, la Grèce mettra en application, parmi les mesures préalables :
La première évaluation comprend également l’application de la stratégie pour les prêts non performants, qui contribuera à renforcer les bilans des banques qui favorisera le retour du crédit intérieur dans l’économie grecque. Comme condition préalable, des mesures seront prises pour ouvrir immédiatement le marché pour la vente et le traitement des prêts performants et non performants, avec une exception temporaire pour les petits prêts garantis par des résidences principales
L’Eurogroupe réaffirme qu’un programme de privatisation considérablement renforcé est une pierre angulaire du nouveau programme du MES. Dans ce contexte, l’Eurogroupe se félicite de l’accord sur l’adoption prochaine de la loi instituant le fond grec d’investissement et de privatisation, et aussi le transfert initial d’actifs qui font partie des conditions préalables de la première évaluation. Le conseil d’administration du Fonds sera nommé d’ici Juin 2016 et le Fonds deviendra pleinement opérationnel au plus tard à partir de septembre.
Conformément aux déclarations du Sommet européen et de l’Eurogroupe de l’été 2015, l’Eurogroupe est prêt à examiner, si nécessaire, d’éventuelles mesures supplémentaires concernant la dette visant à assurer que les besoins de refinancement de la Grèce sont maintenus à des niveaux soutenables à long terme. Ces mesures dépendent de la mise en œuvre intégrale des dispositions convenues dans le cadre du programme du MES et seront prises en considération après achèvement de la première évaluation et si toutes les conditions préalables ont été remplies.
L’Eurogroupe accepte les principes généraux suivants pour les éventuelles mesures supplémentaires concernant la dette : a) assurer l’accès aux marchés, b) lisser le profil de remboursement, c) favoriser le processus d’ajustement du pays même après la fin du programme, et d) rester flexible pour répondre aux incertitudes de la croissance du PIB et des taux d’intérêt dans l’avenir
L’Eurogroupe convient également de créer une base de référence pour l’examen de la viabilité de la dette grecque, d’après laquelle, en se situant dans le cadre du scénario de base de l’analyse de la viabilité de la dette (DSA), les besoins bruts de financement de la Grèce devraient rester sur une trajectoire durable.
L’Eurogroupe envisage une approche séquencée, à travers laquelle un ensemble de mesures concernant la dette pourrait être progressivement mis en place, si nécessaire, pour répondre à l’indice de référence convenu sur les besoins bruts de financement en respectant les conditions prédéfinies du programme du MES. L’Eurogroupe réaffirme qu’il n’y aura pas d’haircut, de la valeur nominale de la dette, et que les mesures qui seront prises seront conformes au droit communautaire et au cadre juridique du MES et du FESF. L’Eurogroupe examinera :
-A court terme, les possibilités d’améliorer la gestion du programme de la dette.
-A moyen terme, l’Eurogroupe demande à l’EWG d’explorer des mesures concrètes, comme l’allongement du délai de grâce, et des délais de paiement qui pourront être utilisés si nécessaire à la fin du programme du MES ; également, des mesures comme l’utilisation des bénéfices du programme d’achat de la banque centrale européenne (SMP et ANFA)
Et enfin, à long terme, l’Eurogroupe se tient prêt, si nécessaire et sous condition de respect des objectifs d’excédent primaire, à évaluer la nécessité d’éventuelles mesures supplémentaires concernant la dette, à la fin du programme, pour veiller à ce que les besoins de financement brut de la Grèce restent à des niveaux durables.
L’Eurogroupe mandate l’EWG pour continuer à explorer les détails techniques du paquet de mesures sur la dette et pour en rendre compte à l’Eurogroupe lors de sa prochaine session régulière le 24 mai.
En même temps que l’acceptation et la mise en œuvre des politiques, cet accord sur la dette et sur les assurances de financement de ses partenaires européens devrait permettre la participation du FMI au programme.
L’Eurogroupe invite les institutions et les autorités grecques à achever dans les jours à venir le travail sur le plan des échelons techniques pour la première évaluation, programme préventif inclus. Dans ce contexte, l’Eurogroupe attend de recevoir rapidement le projet de protocole d’accord complémentaire, qui contiendra une liste complète de mesures préalables, et aussi le rapport complet en vue de la première évaluation. Il invite les autorités grecques à prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre les mesures préalables, y compris leur adoption légale. Avec l’application des mesures préalables par les autorités grecques, en se conformant si nécessaire aux procédures nationales, l’Eurogroupe est prêt à appuyer le versement de la deuxième tranche du programme du MES.