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Les armateurs grecs menacent l’UE

Vendredi 10 Juin 2016 17:45   L’expression

L’Union grecque des armateurs s’est élevée vendredi contre une remise en cause par l’UE des privilèges fiscaux de leur secteur, mettant en garde contre un étalage de linge sale pour toute la marine européenne. « Si nous entrons dans une enquête complète et que les consultations s’engagent (…) sur ce qui se passe dans le secteur de la marine marchande européenne, cela ouvrira la boîte de Pandore, pas pour la Grèce mais pour d’autres pays », a lancé le président de l’Union, Théodore Veniamis, au cours d’une conférence de presse. S’exprimant aux côtés de la commissaire européenne aux Transports, Violeta Bulc, il réagissait à une remise en cause par la Commission européenne des privilèges fiscaux dont profite en Grèce  l’ensemble du secteur maritime : armateurs, courtiers et actionnaires.

L’Union grecque des armateurs, qui détiennent la première flotte mondiale, se demande pourquoi cette remise à plat n’est pas également demandée à l’Allemagne ou aux Pays-Bas.

Y.Varoufalis interviewé par un média suisse.

Symbole de l’insoumission face au diktat de Bruxelles, l’ex-ministre des Finances grec Yanis Varoufakis n’a pas rangé sa veste de contestataire au vestiaire. Avec son mouvement Diem 25, l’économiste aux airs de rock star milite pour une Europe démocratique et rêve d’un printemps européen.

Diem 25, c’est votre réponse à l’Europe en crise. Pourquoi avoir créé ce mouvement?

Le mouvement que nous avons fondé en février dernier à Berlin a un objectif très simple: stopper la désintégration de l’Union européenne et les forces centrifuges qui nous divisent. Nous avons assisté à une démolition de la démocratie l’été dernier en Grèce via le secteur bancaire. Il y a donc de sérieuses fissures dans le processus démocratique en Europe et elles sont le résultat d’une crise économique causée par l’effondrement de l’architecture de la zone euro, une architecture qui n’a d’ailleurs jamais été capable de soutenir une crise économique. Cette désintégration ne peut que produire une crise comparable à celle des années trente et ainsi créer de la déflation, du racisme, de la xénophobie et faire éclore une génération perdue. L’Europe ne sera pas seule à souffrir, le monde entier sera aspiré dans ce tourbillon. Notre mouvement a un seul but: arrêter cette désintégration.

Comment l’Europe en est-elle arrivée là?

La grande question à laquelle j’essaie de répondre dans mon livre est: «Qu’est-ce qui a changé?» Pourquoi sommes-nous face à une situation où des pays qui se sont intégrés en dépit d’une histoire, d’une culture et d’une monnaie différentes ont fini par être divisés par une monnaie commune? C’est un paradoxe, non? Aux Etats-Unis, qui sont loin d’être un pays parfait, à chaque fois qu’il y a une crise, les Américains se réunissent, créent des institutions qui stabilisent l’union. En Europe, nous faisons l’inverse. En fait, et ça a été mon expérience lorsque j’ai été ministre des Finances, les nations sont fières et se tournent le dos. Et les pays faibles sont traités comme des colonies, pour être sacrifiés sur l’autel d’un jeu déplaisant et dépassé entre anciennes puissances européennes. Je dis bien «anciennes», car lorsqu’elles se laissent entraîner dans ce jeu, par exemple la France et l’Allemagne, elles perdent aussi leur propre pouvoir.

Imaginez-vous pouvoir lancer un printemps européen avec votre mouvement?

C’est tout à fait possible. Cela se voit partout où nous allons. Nous l’avons constaté lors du lancement à Berlin, mais aussi à Madrid, Barcelone, Rome. Je n’ai aucun doute que nous verrons surgir un printemps européen.

Quelle sorte d’Europe voulez-vous pour demain?

Une Europe démocratique! J’aimerais une fédération, un Parlement européen qui ne soit pas une plaisanterie comme c’est le cas actuellement, qui pourrait initier une législation, dissoudre le Conseil européen et l’Eurogroupe comme aux Etats-Unis où le Congrès a le pouvoir de dissoudre le gouvernement ou dans votre pays. Ça, ce serait bien. Alors, allons-y, créons une Fédération européenne démocratique!

Vous sentez-vous Grec ou Européen? Est-il possible d’être les deux aujourd’hui?

Bien sûr que je suis les deux. Je me sens aussi un citoyen du monde: quand je suis en Palestine, je me sens Palestinien, quand je suis en Israël, je me sens Juif, et quand je suis en Afrique, je me sens Africain. Notre identité est multiple et il est important de combiner le patriotisme – l’amour pour son pays – avec celui des autres.

Lorsque vous étiez étudiant en Angleterre, Margaret Thatcher était au pouvoir. Vous l’avez combattue mais lui reconnaissez d’avoir prédit l’échec de l’euro. Au fond, vous l’admirez?

C’est vrai, je l’ai combattue toute ma vie et durant mes dix années passées en Angleterre, j’ai participé à toutes les manifestations contre elle, mais sur ce point, elle a été visionnaire. Car le fait est que la monnaie est et restera toujours politique. Si vous tentez de la dépolitiser en confiant son administration à des banques centrales hors de ce circuit et sans Etat derrière pour les contrôler, cela ne fait que créer des politiques économiques ratées. Margaret Thatcher avait totalement raison et, en tant qu’intellectuel ouvert d’esprit, il faut savoir reconnaître la prescience chez ses adversaires lorsqu’elle est là.

La Grande-Bretagne, justement, se prononcera le 23 juin sur une sortie de l’Europe. Vous qui critiquez Bruxelles et les institutions êtes pourtant contre un «Brexit». Pourquoi?

Parce que la Grande-Bretagne ne peut tout simplement pas sortir de l’Europe, même si elle vote pour. Qu’elle le veuille ou non, son économie est intimement liée au marché européen et ce dernier n’est pas seulement un marché libre: il requiert des standards communautaires, des règles communes pour le marché du travail, des politiques environnementales communes… Donc, même une fois sortie de l’Union, Bruxelles dictera toujours les règles du jeu. La deuxième raison, et c’est une énorme erreur que l’on retrouve dans les arguments des pour et des contre, réside dans le fait que son appartenance à l’Union européenne relève de celle d’un club. Mais l’Union européenne n’est pas un club. Un «Brexit» ne fera qu’accélérer la désintégration de l’Union qui, si mon analyse macro-économique est juste, créera une déflation à laquelle la Grande-Bretagne n’échappera pas, même si elle en sort. Pour terminer, je citerai la fin d’Hotel California, cette chanson des Eagles que vous connaissez sans doute: «Vous pouvez régler la note quand vous voulez, mais vous ne pourrez jamais partir!»

La Suisse est aujourd’hui une petite île au milieu de l’Union européenne. Que pensez-vous de sa position? A-t-elle raison de rester en dehors?

Absolument! Vous, les Suisses, avez totalement raison de rester en dehors de cette Union, car elle est, comme je l’ai dit, si profondément anti-démocratique qu’elle consumerait votre Constitution et votre démocratie. Cela ne signifie pas pour autant que le pays doit demeurer pour toujours en dehors, mais l’Union européenne doit d’abord prendre exemple sur la Suisse en termes de combinaison de démocratie directe et indirecte de sa propre fédération. Pour le dire différemment: ne laissez pas votre Constitution se perdre dans le désordre des traités européens. Quand l’Union européenne se sera dotée d’une Constitution à l’image de celle de votre pays, alors la Suisse pourra entrer dans l’UE.

Le 5 juin prochain, les Suisses voteront sur le revenu de base inconditionnel. Vous avez déclaré que notre pays serait l’endroit idéal où l’introduire. Pourquoi?

Parce que vous êtes suffisamment riches! Un pays comme la Grèce ne pourrait pas l’introduire, car l’Etat grec ne peut même pas payer le papier de toilette dans les hôpitaux. Mais si vous n’êtes pas en faillite et si vous avez la capacité de mobiliser les ressources intérieures, comme c’est le cas en Suisse, alors vous pouvez introduire le revenu de base universel. Il permettrait de stabiliser une société aux inégalités salariales croissantes.

C’est donc un privilège de pays riches?

Il ne s’agit en effet pas de pauvreté, car le revenu de base n’a pas pour unique but de la réduire. Si vous voulez l’atténuer, vous devez faire autre chose, comme aux Etats-Unis où le programme d’aide supplémentaire à la nutrition fait un très bon travail en sortant des millions d’Américains du besoin. Non, le revenu de base, c’est beaucoup plus que cela: il s’agit de stabiliser la société en créant davantage de sécurité et par conséquent de rendre les gens libres.

Et pourtant, une majorité de Suisses devraient voter «non» le 5 juin prochain…

Le résultat n’a pas d’importance! Ce qui compte, c’est de pouvoir en débattre, de fertiliser les esprits autour de cette idée. Par le simple fait de débattre de cette question, nous créons déjà une nouvelle réalité.

Texte © Migros Magazine – Viviane Menétrey

Grèce : la justice désavoue l’accord UE-Turquie

© Amnesty International/Olga Stefatou [23/05/2016]

L’accord honteux conclu entre l’UE et la Turquie ne résiste pas à son premier passage en justice.La justice grecque a mis en évidence la faille fondamentale de cet accord : la Turquie n’est pas un pays sûr pour les réfugiés.

LES FAITS : COMMENT LA JUSTICE GRECQUE A ENRAYÉ L’ACCORD

Un syrien qui arrive sur Lesbos suite à l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie demande l’asile en Grèce.
Les autorités d’asile grecques lui répondent, suite aux dispositions de l’accord, qu’il doit retourner en Turquie pour poser sa demande d’asile puisque la Turquie est un pays tiers sûr.
La personne fait appel à cette décision qui aurait débouché sur son renvoi forcé vers la Turquie.
Une commission d’appel infirme alors que le jugement de première instance, faisant valoir que la Turquie ne garantit pas aux réfugiés l’entière protection prévue par la Convention relative au statut des réfugiés
La commission a également indiqué que la Turquie ne respecte pas le principe de non-refoulement, qui interdit de renvoyer une personne vers un lieu où elle risquerait de subir de graves violations de ses droits.
La décision de la commission peut être contestée en appel, mais elle supprime le risque imminent que ce réfugié ne soit renvoyé de force en Turquie.

Lire aussi : Un pacte mondial pour résoudre la crise mondiale des réfugiés

UN ACCORD INJUSTIFIABLE DEPUIS LE DÉPART

Cette décision touche le cœur du problème de cet accord.
La Turquie n’est pas un pays sûr pour les réfugiés , elle ne leur offre pas une entière protection. De plus, les réfugiés risquent d’être détenus arbitrairement ou renvoyés vers le danger en Syrie, en Afghanistan ou en Irak.
Les garanties sur le papier ne suffisent pas.
Tant que la Turquie continuera de bafouer les droits des réfugiés et ne garantira pas pleinement leur protection, aucun autre réfugié ne doit être renvoyé dans le cadre de cet accord.

ASSURER PLUS D’ACCUEIL EN EUROPE

Encore une preuve que des « solutions » qui visent à maintenir des réfugiés à distance sont vouées à l’échec.
A l’heure actuelle, la communauté internationale doit se concerter pour organiser l’accueil des réfugiés.

Réfugiés: la Grèce va « intensifier » l’évacuation d’Idomeni

AFP Publié le 23/05/2016

La Grèce menace de bloquer le TTIP sur les indications géographiques

Par :  Sarantis Michalopoulos |  EurActiv.com | Traduit par: Manon Flausch

Le gouvernement grec veut mettre son veto au TTIP si l’accord n’offre pas de protection pour les indications d’origine de certains produits agricoles.

Selon un document du ministère grec de l’Économie obtenu par EurActiv, Athènes n’est pas très optimiste quant à la viabilité du partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement (TTIP), en cours de négociation entre Bruxelles et Washington, même si le pays tente toujours de trouver une solution acceptable pour tous.

« Il n’y a aucune preuve qu’il sera possible de conclure l’accord, étant donné que les États-Unis ne sont pas disposés à faire des concessions nécessaires à la finalisation du traité dans des domaines comme les marchés publics et les services d’expédition », lit-on dans le document.

La Grèce est particulièrement inquiète de l’impact possible du TTIP sur l’agriculture, et surtout sur les indications géographiques.

Point d’achoppement

Lors d’une interview récente avec EurActiv, Tom Vilsack, ministre américain à l’Agriculture, a admis que les indications géographiques n’étaient « pas une question facile » dans le cadre du TTIP.

>> Lire : La protection des indications géographiques dans le TTIP «n’est pas facile»

« Ce n’est pas facile, c’est un sujet qui demande beaucoup de travail et une réflexion créative afin de trouver une solution qui protège les uns sans exclure les autres », a-t-il indiqué.

Selon le document du ministère de l’Économie, la Grèce ne validera pas un accord qui n’offre pas une protection renforcée aux indications géographiques.

« Nous avons demandé à la Commission européenne de ne pas laisser cette question importante pour la Grèce aux étapes finales des négociations, quand il n’y aura plus de marge de manœuvre », précise-t-il, ajoutant que le pays n’accepterait pas que le TTIP entraine la classification des principaux produits agricoles comme « génériques », ce qui ne les protègerait pas assez.

Le ministère grec de l’Économie rappelle qu’une production agricole de qualité donne de la valeur aux communautés locales, soutient le développement rural et la promotion de nouvelles possibilités d’emploi dans la production, le traitement et d’autres services.

« La libéralisation du marché ne peut se faire au détriment de la production agricole ou de la protection de l’environnement et des consommateurs, et ne peut faire passer les intérêts des entreprises avant ceux des citoyens », défend le ministère.

Protéger la feta

Selon les informations obtenues par EurActiv, Athènes s’inquiète surtout pour son fromage le plus connu, la feta, essentiel pour le secteur agricole, et particulièrement l’élevage, du pays et qui bénéficie d’une appellation d’origine protégée.

Un représentant grec a expliqué que le bétail était un élément crucial de la planification du développement du secteur agricole pour l’emploi, la croissance et les PME.

« La feta devrait vraiment être protégée d’une concurrence déloyale », assure-t-il, ajoutant que le nom du fromage avait déjà été utilisé de manière abusive par des entreprises dans des pays tiers.

Le représentant estime que la demande de feta dans le monde était énorme, ce qui lui donne un grand potentiel de développement dans le pays.

Augmentation des exportations agricoles

Selon une étude commandée par la chambre américaine de commerce à l’UE et réalisée par l’institut du commerce mondial, le TTIP devrait entrainer une augmentation permanente du PIB grec de 0,4 % et une hausse de 13 % des exportations vers les États-Unis.

Les secteurs de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche devraient augmenter leurs exportations de 81 millions d’euros et celui des aliments transformés de 99 millions d’euros. L’emploi dans le secteur agricole devrait également connaitre une hausse de 0,4 %.

Transparence

Le ministère de l’Économie a par ailleurs répété sa position en ce qui concerne la transparence des négociations. « Le processus de négociation ne donne pas aux États membres la possibilité de formuler leurs positions. Ils sont informés de l’avancée des négociations par la Commission et n’ont pas un accès direct aux textes consolidés hors des salles de lecture spéciales, dont l’accès est particulièrement strict », poursuivent en effet les auteurs du document, qui soulignent qu’Athènes s’oppose à un accord accéléré.

>> Lire : Athènes veut que les parlements nationaux ratifient le TTIP

« L’accord du TTIP ne sera pas validé s’il ne permet pas la défense et la promotion des principes fondamentaux de l’union et n’est pas réciproque », précise le document.

Contacté par EurActiv, Makarios Lazaridis, le responsable du service de presse du principal parti d’opposition, Nouvelle Démocratie, a insisté sur le fait que le TTIP pourrait contribuer à la croissance économique et à la compétitivité, mais a également souligné le problème de la transparence.

« Les négociations devraient se dérouler dans la plus grande transparence et grâce à une consultation adéquate, afin d’éviter les malentendus et de pouvoir gérer promptement toute difficulté ou tout point problématique de l’accord », a-t-il déclaré.

En Europe,quelles alternatives ?

Quelques liens au sujet des diverses initiatives pour une alternative en Europe ainsi que de l’expérience grecque

A) ALTERNATIVES :

1. Altersommet : http://www.altersummit.eu/?lang=fr

2. Sur la rencontre « plan B » à Paris.
L’ensemble des interventions peut être vue ici :
https://www.youtube.com/watch?v=pp4vo4y8Y-8&feature=youtu.be
https://www.youtube.com/watch?v=1S6NGITp4AA
Et avec divers points de vue http://www.regards.fr/web/article/plan-b-episode-1.

3. Manifeste DIEM25 impulsé par Varoufakis : http://diem25.org/manifeste-version-longue/
Pour un point de vue critique, de Frédéric Lordon :
http://blog.mondediplo.net/2016-02-16-DiEM-perdidi

4. Parallèlement : « Appel Austerexit » https://blogs.mediapart.fr/…/les-…/article/050915/austerexit

5. Sommet du plan B à Madrid, au départ initiée par un appel signé par des individus http://cadtm.org/Conference-europeenne-du-19-au-21.
La Déclaration finale (comme le déroulement et les conclusions des ateliers) peuvent se trouver sur le site http://planbeuropa.es/ (version française de la Déclaration finale = Appel à une Rébellion démocratique européenne & initiatives le 28 mai (anniversaire de la fin de la Commune de Paris) : http://cadtm.org/Declaration-pour-une-rebellion
Voir également l’article d’Eric Toussaint, « Nous avons besoin d’un plan B pour l’Europe » : http://cadtm.org/Nous-avons-besoin-d-un-plan-B-pour
Voir l’entretien de Zoé Konstantopoulou, « L’euro est devenu un instrument de chantage » : http://alencontre.org/…/zoi-konstantopoulou-leuro-est-deven…
Voir également l’intervention de Cédric Durand, «L’Union européenne n’est pas un champ de bataille. C’est une prison », http://alencontre.org/…/debat-lunion-europeenne-nest-pas-un…

6. Réseau ERENSEP, European Research Network On Social and Economic Policies, initié par Costas Lapavitsas et Oskar Lafontaine :https://www.google.fr/search…

B) SUR LE PLAN B, CONTRIBUTION DE CATHERINE :
Catherine Samary – Intervention à Madrid en tant que membre d’Attac, co-signataire du livre « Que faire de l’Europe ? Désobéir pour refonder » sur la base de l’article http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article37082« Construire l’espace politique européen, dans/contre/hors de l’UE… »

C) SUR L’EXPERIENCE GRECQUE, CONTRIBUTIONS D’ALEXIS CUKIER:
Deux livres co-écrit sur l’expérience grecque :
avec Stathis Kouvélakis, La Grèce, Syriza et l’Europe néolibérale :http://ladispute.atheles.org/…/lagrecesyrizaetleuropeneolib…

Avec Pierre Khalfa (livre collectif), Europe, l’expérience grecque. Le débat stratégique :
http://croquant.atheles.org/detox/europelexperiencegrecque

Le communiqué de l’Eurogroupe

Publié le 12 mai 2016 sur Unité populaire Paris : Voici l’accord  » guillotine » et  » écorcheur » de l’eurogroupe

Un nouveau mémorandum, des mesures brutales, la question de la dette renvoyée aux calendes grecques, sur la base d’un accord SANS réduction !

 L’accord de l’Eurogroupe a porté sur des diminutions automatiques des dépenses (c’est-à-dire des salaires et des retraites), ainsi que sur de nouvelles mesures fiscales en cas de dérive par rapport à l’objectif des 3,5 % d’excédent primaire pour 2018. Euclide Tsakalotos a pris en charge la préparation d’un décret présidentiel incluant la « guillotine automatique » avant le prochain Eurogroupe du 24 mai, pour que l’évaluation se poursuive.

Comme indiqué dans sa déclaration officielle, l’Eurogroupe exige du gouvernement l’inscription dans la loi d’un mécanisme particulièrement sévère de coupe dans les dépenses, sans que le gouvernement grec n’ait un droit d’intervention ou d’actions unilatérales, mécanisme que viendra compléter une série de mesures permanentes, concernant à la fois des coupes, et des augmentations de ressources (NdE : des augmentations d’impôts),

L’Eurogroupe appelle le gouvernement grec et les créanciers à mener à bien dans les jours à venir le travail préparatoire pour boucler l’évaluation sur le plan des échelons techniques, en y incluant le mécanisme préventif de coupe des dépenses. Dans cette optique, l’Eurogroupe attend d’avoir très rapidement à sa disposition le nouveau mémorandum qui viendra se greffer sur le document de l’accord. Ce projet baptisé « mémorandum cru réservé » (« mémorandum-cave » NdT) contiendra l’intégralité de la liste finale des prérequis, en même temps que la référence à l’accomplissement des conditions de la première évaluation. Il appartient au gouvernement grec de faire des pas immédiats dans l’application des prérequis -y compris l’inscription dans la loi de l’accord. Avec l’application complète des prérequis par les autorités grecques, l’Eurogroupe sera prêt à apuyer le versement de la deuxième tranche du programme de prêt du MES

L’intégralité du communiqué officiel de l’Eurogroupe en français

L’Eurogroupe se félicite de l’achèvement d’un paquet de mesures susceptibles d’ouvrir la voie à un succès de la première évaluation du programme du MES (Mécanisme Européen de Stabilité) fondé sur l’adoption des conditions préalables.

En vue du premier examen, la Grèce mettra en application, parmi les mesures préalables :

  1. Un premier paquet de mesures budgétaires paramétriques qui atteindront 3 % du PIB d’ici 2018. Ce paquet comprend la réforme des retraites, la réforme du système des impôts et aussi des dispositions budgétaires paramétriques, telles qu’une réforme de la TVA et des mesures concernant la masse salariale du secteur public,
  2. Un mécanisme de prévention supplémentaire qui sera inscrit dans la loi pour garantir qu’un paquet de mesures, y compris des mesures non discrétionnaires, sera automatiquement mis en application dès qu’il y aura des preuves objectives d’une impossibilité d’atteindre les objectifs concernant l’excédent primaire (3,5 % à moyen terme). Si les mesures sont mises en application, sous une forme temporaire, dès le déclenchement du mécanisme, il faudra un accord sur des mesures structurelles permanentes avec les institutions, y compris des mesures concernant les recettes, qui entreront en vigueur l’année suivante, dans le cadre du processus budgétaire régulier, afin de ramener le budget structurellement sur des rails. Toute exception à l’activation de ce mécanisme ne concernera que des circonstances exceptionnelles, qui auraient de graves conséquences économiques et qui échapperaient au contrôle du gouvernement. Ces exceptions devront faire l’objet d’un accord préalable avec les institutions.

La première évaluation comprend également l’application de la stratégie pour les prêts non performants, qui contribuera à renforcer les bilans des banques qui favorisera le retour du crédit intérieur dans l’économie grecque. Comme condition préalable, des mesures seront prises pour ouvrir immédiatement le marché pour la vente et le traitement des prêts performants et non performants, avec une exception temporaire pour les petits prêts garantis par des résidences principales

L’Eurogroupe réaffirme qu’un programme de privatisation considérablement renforcé est une pierre angulaire du nouveau programme du MES. Dans ce contexte, l’Eurogroupe se félicite de l’accord sur l’adoption prochaine de la loi instituant le fond grec d’investissement et de privatisation, et aussi le transfert initial d’actifs qui font partie des conditions préalables de la première évaluation. Le conseil d’administration du Fonds sera nommé d’ici Juin 2016 et le Fonds deviendra pleinement opérationnel au plus tard à partir de septembre.

Conformément aux déclarations du Sommet européen et de l’Eurogroupe de l’été 2015, l’Eurogroupe est prêt à examiner, si nécessaire, d’éventuelles mesures supplémentaires concernant la dette visant à assurer que les besoins de refinancement de la Grèce sont maintenus à des niveaux soutenables à long terme. Ces mesures dépendent de la mise en œuvre intégrale des dispositions convenues dans le cadre du programme du MES et seront prises en considération après achèvement de la première évaluation et si toutes les conditions préalables ont été remplies.

L’Eurogroupe accepte les principes généraux suivants pour les éventuelles mesures supplémentaires concernant la dette : a) assurer l’accès aux marchés, b) lisser le profil de remboursement, c) favoriser le processus d’ajustement du pays même après la fin du programme, et d) rester flexible pour répondre aux incertitudes de la croissance du PIB et des taux d’intérêt dans l’avenir

L’Eurogroupe convient également de créer une base de référence pour l’examen de la viabilité de la dette grecque, d’après laquelle, en se situant dans le cadre du scénario de base de l’analyse de la viabilité de la dette (DSA), les besoins bruts de financement de la Grèce devraient rester sur une trajectoire durable.

L’Eurogroupe envisage une approche séquencée, à travers laquelle un ensemble de mesures concernant la dette pourrait être progressivement mis en place, si nécessaire, pour répondre à l’indice de référence convenu sur les besoins bruts de financement en respectant les conditions prédéfinies du programme du MES. L’Eurogroupe réaffirme qu’il n’y aura pas d’haircut, de la valeur nominale de la dette, et que les mesures qui seront prises seront conformes au droit communautaire et au cadre juridique du MES et du FESF. L’Eurogroupe examinera :

-A court terme, les possibilités d’améliorer la gestion du programme de la dette.

-A moyen terme, l’Eurogroupe demande à l’EWG d’explorer des mesures concrètes, comme l’allongement du délai de grâce, et des délais de paiement qui pourront être utilisés si nécessaire à la fin du programme du MES ; également, des mesures comme l’utilisation des bénéfices du programme d’achat de la banque centrale européenne (SMP et ANFA)

Et enfin, à long terme, l’Eurogroupe se tient prêt, si nécessaire et sous condition de respect des objectifs d’excédent primaire, à évaluer la nécessité d’éventuelles mesures supplémentaires concernant la dette, à la fin du programme, pour veiller à ce que les besoins de financement brut de la Grèce restent à des niveaux durables.

L’Eurogroupe mandate l’EWG pour continuer à explorer les détails techniques du paquet de mesures sur la dette et pour en rendre compte à l’Eurogroupe lors de sa prochaine session régulière le 24 mai.

En même temps que l’acceptation et la mise en œuvre des politiques, cet accord sur la dette et sur les assurances de financement de ses partenaires européens devrait permettre la participation du FMI au programme.

L’Eurogroupe invite les institutions et les autorités grecques à achever dans les jours à venir le travail sur le plan des échelons techniques pour la première évaluation, programme préventif inclus. Dans ce contexte, l’Eurogroupe attend de recevoir rapidement le projet de protocole d’accord complémentaire, qui contiendra une liste complète de mesures préalables, et aussi le rapport complet en vue de la première évaluation. Il invite les autorités grecques à prendre des mesures immédiates pour mettre en œuvre les mesures préalables, y compris leur adoption légale. Avec l’application des mesures préalables par les autorités grecques, en se conformant si nécessaire aux procédures nationales, l’Eurogroupe est prêt à appuyer le versement de la deuxième tranche du programme du MES.

La Grèce en grève générale

A Thessalonique , les syndicats ont bloqué le Port et des milliers de manifestants ont défilé dans les rues du centre ville : vidéo : https://youtu.be/LpGaGTjLTC4.
Parallèlement, des manifestants ont voulu crié des slogans devant les bureaux de SYRIZA et envahir les locaux. Les MAT ( CRS grecs) les ont arrosés de gaz lacrymogènes.
Une autre manif est prévue Samedi 7 mai à 19h devant la Tour Blanche ainsi que Dimanche 8 mai matin Place Aristote.
Voir vidéos:
https://youtu.be/7EI6UUoxCXg
https://youtu.be/M_dJjeMQPQk
https://youtu.be/2L2DQ0vwQdE

Les syndicats du privé et du public ont appelé à une grève générale ce vendredi et ce samedi pour protester contre deux projets de loi controversés sur la réforme des retraites et l’impôt sur le revenu. La capitale grecque semble désormais à l’arrêt.

Les syndicats du privé  et du public  ont entamé une grève générale de 48 heures ce vendredi à laquelle s’est joint le syndicat PAME pour protester contre deux projets de loi controversés sur la réforme des retraites et l’impôt sur le revenu. «Tout le monde dans la rue», «les nouvelles mesures contre les travailleurs et contre le peuple du gouvernement et des créanciers (UE et FMI) ne vont pas passer», a indiqué un communiqué de l’Adedy, la confédération des fonctionnaires.

Le principal syndicat du secteur privé, GSEE, a qualifié les réformes examinées au Parlement de «dernier clou dans le cercueil» des travailleurs et des retraités qui ont déjà payé le tribut le plus lourd à six années d’austérité.

«Ils (le gouvernement et le Parlement) essaient de prouver à l’Eurogroupe qu’ils sont de bons élèves, mais ils détruisent le système de sécurité sociale de la Grèce», a déclaré un dirigeant du GSEE en évoquant la réunion de lundi à Bruxelles. 

Transports en commun, métro, bus, train et bateaux… La Grèce fonctionne désormais au ralenti. A Athènes, aucun transport en commun ne fonctionnait, vendredi matin. Car le personnel du métro, du tramway, des bus et des trains interurbains est en grève jusqu’à dimanche matin, selon leurs syndicats. Seuls les taxis sont disponibles pour se déplacer dans la capitale.

Aucun train ne circulait dans le pays et les bateaux reliant la Grèce continentale aux îles sont également restés à quai. Le puissant syndicat des marins PNO a pour sa part annoncé une grève de quatre jours, de vendredi à mardi ainsi pas de bâteaux pour les îles d’aujourd’hui jusqu’à mardi.

Toutefois, les bus interurbains, appartenant à la société privée Ktel, desservaient les liaisons entre la capitale et les villes du pays. Le trafic aéroportuaire n’a pas été affecté. Le syndicat des aiguilleurs du ciel ne participe pas, pour le moment, à ce mouvement. De son côté, le secteur public fonctionnait au ralenti,  les bâtiments administratifs sont fermés, les hôpitaux publics fonctionneront avec l’effectif minimum de sécurité  et l’ensemble de la presse sera quant à elle en grève vendredi et samedi. Le syndicat de l’Electricité de Grèce sera en grève pendant 48h00 à partir du vendredi 6 mai, à minuit

Les agriculteurs se préparent à manifester dans la capitale, samedi 7 mai.

La GSEE a lancé un mot d’ordre de grève de 24h00 pour la journée du dimanche 8 mai également, tandis que les magasins resteront fermés le même jour (l’un des dimanches ouvrés, selon la nouvelle législation).

Les syndicats protestent contre la réforme des retraites

Des manifestations sont prévues à Athènes et dans d’autres villes du pays pendant le week-end. Dimanche, les syndicats avaient déjà prévu des manifestations pour fêter la journée du 1er mai, qui n’a pas été célébrée en Grèce dimanche dernier en raison de la Pâques orthodoxe. La décision des syndicats est intervenue dans la foulée de la décision du Parlement de débattre et de soumettre au vote des députés ce week-end les deux projets de loi controversés. Ils accusent le gouvernement d’une réalisation d’un « coup d’Etat parlementaire» par sa décision soudaine de faire avancer le débat sur le projet de loi avant la fin de semaine en utilisant des procédures accélérées et demandent que les rassemblements pour la Fête du travail prévues deviennent  des rassemblements de grève.

Concrètement, les syndicats protestent contre la réforme des retraites, une condition préalable, selon les créanciers, pour la poursuite des versements des prêts internationaux dans le cadre du troisième prêt octroyé au pays en juillet 2015. La réforme des retraites prévoit la réduction des pensions les plus élevées, la fusion des multiples caisses d’assurance, l’augmentation des cotisations et l’instauration d’une retraite nationale de 384 euros par mois pour ceux ayant travaillé pendant 20 ans.

Outre ce projet de loi, le Parlement doit débattre d’un projet de loi sur la réforme de l’impôt sur le revenu prévoyant l’augmentation des taxes sur les carburants, l’alcool et le tabac  et de l’imposition pour les moyens et hauts revenus. La grève générale annoncée est la quatrième contre le gouvernement d’Alexis Tsipras depuis sa réélection en septembre après un premier mandat entre janvier et août 2015. La dernière grève a eu lieu le 4 février, les syndicats avaient également protesté contre la réforme des retraites et les nouvelles mesures de rigueur.

Sur les réfugiés

Nous publions ici quelques articles sur la situation des réfugiés :

Publié le 10/4/16 Médiapart La police de Macédoine repousse des migrants venant de Grèce  Mediapart Police repousse migrants

Publié le 9/4/16 par http://www.ladepeche.fr/article/2016/04/10/2322238-grece-des-dizaines-de-migrants-blesses-a-idomeni.html

Publié le 9/4/16 AFP Cinq migrants, dont un enfant, se sont noyés ce samedi matin en mer Egée au large de l’île grecque de Samos, quand leur embarcation venue des côtes turques a chaviré.

«Au total, cinq personnes sont saines et sauves, quatre sont portées disparues mais cinq ont péri : un enfant et quatre femmes, lors du naufrage de leur embarcation en plastique de 3,5 mètres de long», a indiqué à l’AFP une responsable de ce service.

L’enfant a succombé à ses blessures à bord d’un bateau de l’Agence de la surveillance des frontières européennes (Frontex) après avoir été récupéré par l’équipage avec cinq autres survivants, comme les corps des quatre autre victimes, a précisé cette source.

Des recherches étaient en cours pour retrouver quatre autres personnes portées disparues qui se trouvaient sur le bateau naufragé selon des déclarations des survivants.

Ce naufrage serait le premier survenu dans les eaux grecques en Egée depuis le récent accord UE-Turquie

Publié le 8/ 4/16 http://www.lapresse.ca/international/crise-migratoire/201604/08/01-4968994-la-grece-reprend-les-expulsions-de-migrants-vers-la-turquie.php

Publié le 8/4/16 https://www.lorientlejour.com/article/979885/ne-desesperez-pas-nous-vous-aimons-la-grece-parle-aux-migrants-coinces-au-piree.html

Publié le 08/04/16 Des militants se jettent à l’eau pour empêcher le départ du bateau qui doit ramener les migrants en Turquie.
Des militants des droits de l’homme, solidaires des migrants de Lesbos se sont jetés tôt ce matin dans le port de Mytilène pour empêcher le départ du bateau en direction de la Turquie en s’accrochant à l’ancre !
Soutenus par une trentaine de militants criant des slogans sur les quais, les militants ont été arrêtés par la garde côtière grecque du Port. https://youtu.be/t52qkKNpfCQ

Publié le 7/4/16 par Amnesty International : Grèce. Des réfugiés détenus dans des conditions déplorables, sur fond de course à la mise en œuvre de l’accord UE-Turquie

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2016/04/greece-refugees-detained-in-dire-conditions-amid-rush-to-implement-eu-turkey-deal/

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