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Grèce : médicaments à crédits

De plus en plus de Grecs achètent leurs médicaments à crédit à la pharmacie, et les payent en plusieurs versements, en raison de difficultés financières.

Selon l’Association des pharmacies ( FAT) de la deuxième plus grande ville de Grèce, Thessalonique , il y au moins 50 à 100 citoyens par pharmacie qui demandent leurs médicaments à crédit.

Les dettes des Grecs dans le besoin recouvrent une gamme de médicaments de 10 € à 400 €. Dans de nombreux cas, le délai moyen de remboursement de la dette est jusqu’à trois mois ou six mois. Cependant, il y a aussi des cas où les dettes remontent à trois ans.

En tant que président de la FAT, Kyriakos Theodosiadis, note qu’un certain nombre de pharmacies font des versements de 50 à 100 euros. Les pharmaciens demandent souvent à leurs clients de verser des acomptes quelle que soit leur possibilité, même 3 ou 5€, afin qu’ils puissent être enregistrés.

« Certains clients reviennent en effet jamais à la pharmacie de honte car ils ne peuvent pas payer leurs dettes. Ils cherchent une nouvelle pharmacie pour obtenir leurs médicaments et ouvrir un nouveau cycle de la dette « , a déclaré Theodosiadis ajoutant que lorsque la dette est supérieure à 200 €, le débiteur ne répond pas normalement. « Certains paient par carte de crédit, mais ce n’est pas une solution, car ils reportent le problème à la banque de la pharmacie »

C’est la déficience économique qui oblige les retraités, les chômeurs et les travailleurs à temps partiel à acheter des médicaments à crédit. ils attendent les derniers ou les premiers jours du mois, quand ils obtiennent leur pension, le salaire ou l’ allocation de chômage pour payer leur dette à la pharmacie.

En raison des soi-disant « réformes » dans le secteur de la santé en 2012, une série de médicaments ne sont plus couverts par le fonds de sécurité sociale. Parmi ceux-ci sont des antibiotiques, des médicaments pour le rhume d’hiver, les sirops anti-toux – la liste est longue . En même temps, l’augmentation de la part de participation par l’assuré est élevée dans l’achat de médicaments et rend l’accès aux médicaments souvent impossible.

« Par exemple, pour un cardiotonique à valeur commerciale 1,42 euros €, le patient assuré paie 1,32 € euros et le EOPYY [Caisse nationale d’ assurance] seulement 0,06 euros €. En outre, pour le bien connu Lexotanil, l’assuré paie la totalité du montant de 1,88 €. Il faut ajouter 1 euro par ordonnance « , a déclaré Theodosiadis. Souvent, 10 euros doivent être payés par le patient, si le médecin a atteint le nombre de rendez-vous dans un mois.

« Dans sa tentative de réduire le coût des soins pharmaceutiques, le gouvernement n’a pas encore aboli le 1 euro par ordonnance. De plus, avec le soi-disant prix de référence qui change à intervalles réguliers, « le pourcentage d’auto-participation des assurés a augmenté à 35% en moyenne, alors qu’il était de 11% en 2010, » précise le président de la FAT.

La conclusion est que de nombreux patients ne vont pas du tout chez le médecin pour une prescription. Parce qu’en fin de compte, ils paient moins lorsqu’ils achètent le médicament directement à la pharmacie et non par une ordonnance.

« Nous parlons surtout des retraités et des personnes âgées à faible revenu qui ont besoin de ces médicaments, » souligne t il.

La « réforme de la santé » en 2012 a eu pour effet la montée en flèche de l’auto-participation des patients assurés à l’achat de médicaments. Au sommet de la crise économique, les personnes âgées et les retraités à faible revenu ont été contraints de couper leur traitement car ils ne pouvaient pas se le permettre. Pour certains, le dilemme était acheter un médicament ou manger….

A qui profite la dette grecque ?

Crise grecque. On nous parle d’une dette grecque insoutenable, impayable… mais au fait : à qui cette dette profite ? Qui sont les créanciers de la Grèce ? Pourquoi ont-ils prêté de l’argent à la Grèce et à quelles conditions ? Pourquoi la Grèce n’a pas été « sauvée » ?

Cette courte vidéo animée vous propose quelques éléments de réponses sur les trop peu connus prêts bilatéraux des pays européens, FESF et MES. Élaborée à partir du travail d’audit de la dette grecque, elle sera suivie par d’autres vidéos sur les créanciers de la Grèce.

Aidez-nous à diffuser cette vidéo réalisée par ZinTV et le CADTM Belgique auprès de vos contacts pour que les mensonges sur la dette grecque cessent (n’hésitez pas à l’inclure dans vos newsletters, la publier sur vos sites internet, sur vos réseaux sociaux, etc.)

http://www.cadtm.org/Video-A-qui-profite-la-dette


Printemps des poulpes: la rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque  et cette fois-ci un regard sur les élections en France.

Printemps des poulpes

Mois d’avril. Printemps ! Les terrasses des tavernes au centre-ville d’Athènes sont remplies. Des musiciens, plutôt tristes, amusent alors nos touristes comme ils le peuvent. Bouzouki indispensable, superbes chansons du rebétiko classique aux paroles poignantes, celles que nos touristes ne saisiront finalement pas. Entre deux bières et trois “brochettes à la grecque”… et à la viande de porc à 95% importée depuis les Pays-Bas, les médias de la colonie s’extasient déjà sur la… “seule grande victoire de l’unique… et grand Macron”. Printemps des poulpes !

Presse grecque. Athènes, le 25 avril 2017

Comme prévu, il y a eu aussitôt la réaction… spontanée des cadres SYRIZA, à l’instar de la porte-parole du parti Tsiprosaure, Rania Svigou, ayant publiquement et si chaleureusement félicité Pierre Laurent et son PC décidément Macronymique de leur “attitude responsable car de gauche” (quasi-explicitement se rangeant derrière Macron). Et pour ce qui tient de l’inqualifiable… qualifié d’Alexis Tsipras, celui-ci s’est empressé d’appeler au téléphone Emmanuel Macron pour lui souhaiter, d’après le reportage des médias grecs “le plus grand succès dans la bataille pour le second tour contre l’extrême droite, et pour lui exprimer toute sa confiance devant son élection. Et alors, pour qu’elles se prolongent enfin, l’amitié et la coopération entre la Grèce et France.”

“Emmanuel Macron lui a répondu qu’il avait soutenu depuis le début, en sa qualité de ministre de François Hollande, tous les efforts du gouvernement grec, et également, cette nécessité impérative de changer d’attitude envers la Grèce: ‘Il est certain que si je suis élu, nous travaillerons ensemble pour que l’Europe puisse répondre aux besoins de notre génération”… les Français, déjà après les Grecs, génération après génération devraient donc… se sentir rassurés.

L’Europe, fille du roi de Tyr, ayant été déjà et depuis bien longtemps enlevée par Zeus, transformé comme on sait en taureau à l’occasion, les Grecs ont l’impression que leur temps tourne plutôt rapidement et ainsi… en rond dans cette “Europe”. Heureusement que le cinéma existe toujours ; pour se changer un peu les idées à Athènes, c’est peut-être le moment d’un “Tour de France” , bien particulier, s’agissant bien entendu du film de Rachid Djaïdani avec Gérard Depardieu et Sadek, projeté en ce moment dans les salles à Athènes, dans le cadre du festival du cinéma francophone. Printemps, car tout n’est pas perdu !

Europe sur le taureau, terre cuite d’Athènes, 5e siècle av. J.-C. Musée Kanellopoúlou, Athènes, avril, 2017
“Le dernier tango à Paris du bipolarisme politique”. Presse grecque, le 25 avril 2017
“Tour de France”, le film de Rachid Djaïdani. Athènes, avril 2017

L’indifférence, ou sinon son apparence, se généralise, en réalité l’opinion grecque est en ce moment secouée par un bien détonant mélange de dépit et de colère, intériorisés jusqu’au plus profond des retranchements de la psyché. Après tout, le port de Thessalonique vient d’être à son tour vendu pour très exactement 231.926.000€, à une… coalition entrepreneuriale franco-germano-russe, les… heureux gagnants sont les sociétés, et funds: “Deutsche Invest Equity Partners GmbH”, “CMA-CGM”, “Belterra Investments” et “Terminal Link SAS” (presse grecque du 25 avril 2017) .

En cette même semaine… décidément bien Macronymique, le “gouvernement” Tsipras de la bonne méthode enfin découverte… pour enfin satisfaire aux exigences de la Troïka élargie, au sujet de l’ouverture des commerces durant tous les dimanches de l’année. Cette décision peut-elle être prise désormais au niveau régional et local (presse grecque du 26 avril) . C’est certainement en cela (également), que l’Europe… finira par répondre aux besoins dune certaine génération, d’après toujours la déclaration téléphonique… et d’amour, entre Emmanuel Macron et Alexis Tsipras.

Ainsi va la vie… et d’ailleurs pour de nombreux Grecs, leur quête de la survie s’approche bien fatalement du cercle implacable des nécessités vitales, d’où également cette mutation quand à leur sens politique restant. Lorsqu’on sait que l’action politique ne débute qu’à partir du moment où les humains transgressent un jour le domaine des nécessités vitales pour s’interroger sur le juste et l’injuste, on prend alors toute la mesure de… l’acosmisme triomphant en Grèce (comme ailleurs) en ce moment.

Sur nos murs, slogans du siècle précédant. Athènes, avril 2017
Concert gratuit sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
Antiquité… Tardive. Athènes, avril 2017

Sur nos murs, les slogans du siècle précédant en rajoutent à leur manière à cette impression qu’alors laisse derrière elle, l’accélération de l’histoire. Les illusions finissent par s’épuiser, les badauds et les touristes quant à eux, ils apprécieront surtout les concerts gratuits organisés à présent par la Ville d’Athènes sous l’Acropole, devant son nouveau musée. Pourquoi pas !

Après tout, Athènes ce n’est tout de même pas “Karakas” (au lieu de Caracas), son Agora antique nous paraîtrait même plus belle et davantage “parlante” que jamais. Eh oui ; la vie des peuples… ou des poulpes, c’est selon, elle restera toujours quelque part digne d’être vécue, même contre vents et marées.

Comme du temps de la longue (autre) Antiquité Tardive (IIIe-VIIe siècles de notre chronologie), l’ordre de notre monde connaît des changements sensibles. Le rôle et le statut des citoyens semblent s’être dégradés, pour bien le dire alors gentiment. L’effritement des revenus caractérise le sort du plus grand nombre, les cités (nos villes et États actuels) souffrent alors du déclin de leurs ressources propres et leur situation financière, et alors le statut d’emploi forcé rapproche les ouvriers de ces ateliers de la condition d’esclaves alors qu’ils sont en théorie des citoyens… à une différence près et cependant de taille: c’est bien le travail qui disparaît actuellement, tandis que comme au IVe siècle, la petite propriété continue à régresser et les petits propriétaires ont de plus en plus de mal à satisfaire les exigences fiscales de l’Empire.

Il me semble d’ailleurs, que suite à une énième réforme de l’Éducation nationale (en France), modifiant profondément l’enseignement de l’histoire au Collège et au Lycée, des périodes entières de cette histoire sont éliminées, l’Antiquité Tardive notamment (IIIe-VIIe siècles) et l’histoire byzantine, comme par hasard.

L’Agora ancienne près du cimetière du Céramique. Athènes, avril 2017
Karakas… à Athènes. Avril 2017
Le poisson et son marché. Athènes, avril 2017

Ce serait pourtant Byzance en apparence (et dans un autre sens), les touristes émerveillés se promènent sous l’Acropole, on découvre de nombreux livres en français chez certains bouquinistes de l’Agora d’Athènes (celle de 2017 !), et le poisson reste toujours étalé sur son marché. Nous contemplerions donc ce temps rallongé de la Troïka, à la manière d’un rite de passage, la récente Macronymie comprise.

Comme l’écrit d’ailleurs à son propos et si justement, mon ami Olivier Delorme sur son blog , “En Grèce, ‘En Marche !’ s’appelle Potami (Le Fleuve) et Macron (Stávros) Theodorakis, mais c’était déjà allé trop loin en 2015 pour que les gens s’y laissent prendre. Alors il y a eu Tsipras qui, au final, a joué le même rôle.”

“En Italie, Macron s’appelle Renzi et c’est venu par un coup d’État intérieur au parti dit de gauche PDS; ça c’est très vite usé. En Espagne, Macron s’appelle Rivera, En Marche ! porte le nom de Ciudadanos (Citoyens), et ça a suffisamment marché pour permettre à la droite de rester au pouvoir grâce au soutien faux-cul des socialistes.”

“Chaque fois, il s’est agi de faire croire qu’on faisait du neuf afin de donner un répit au vieil empire germano-européen en voie d’effondrement sur lui-même mais dont les peuples ne parviennent pas à comprendre qu’il faut se débarrasser pour retrouver des marges de maîtrise de leur propre destin. Chaque fois, il s’est agi de fournir une roue de secours au carrosse du désastre qui nous emporte à toute berzingue vers l’abîme. Partout, ça s’installe grâce au ralliement de la nomenklatura affolée de voir le peuple remettre en question sa position dominante – son dû.”

Touristes sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
Livres en français. Athènes, avril 2017
Touristes très matinaux. Place de la Constitution, Athènes, avril 2017

Depuis la Grèce, nous savons déjà qu’il ne s’agit ni d’une “transition” d’un temps court et encore moins d’un moment (seulement ou simplement) électoral. Notre… Antiquité Tardive ainsi revisitée en avant-goût, est un temps relativement (et historiquement) long, et sûrement dangereux. Ce qui ne veut guère dire que ce… même temps ne nous serait-il pas compté dans un sens, bien au contraire, la Macronymie politique incarne déjà ce premier stade de la métapolitique, “l’épopée” d’Elon Musk et la technoscience en plus et en gestation.

Emmanuel Macron appartient ainsi à cette première génération 100% cooptée d’automates de la “politique” robotisée, à une différence près, les électeurs sont encore gentiment “menés” à finaliser le choix de… l’Empire. Seulement, ce processus métanthropique, se terminera tôt ou tard (si rien ne change), et tout simplement le droit de vote sera supprimé (ou sinon très largement réduit).

Les Grecs “d’en bas”, commentent alors le résultat de ce premier tour de la Présidentielle en France non sans une certaine amertume, pour ne pas dire sympathie hélas impuissante, face aux… perspectives qui semblent ainsi “s’offrir” au peuple français. Ensuite, les Français rencontrés par exemple à Athènes, sont visiblement hésitants et inquiets, indépendamment des choix politiques d’ailleurs. Nous cheminons parfois ensemble rue de la Théorie, et c’est comme pour les besoins d’une cérémonie pratiquante, qu’ensemble toujours, nous restons très méditatifs dans les musées, par exemple devant cet “ostrakon” portant le nom de Thémistocle fils de Néoclès, morceau de poterie sur lequel on inscrivait son vote durant le court épisode de la démocratie athénienne antique.

Le grand homme d’État et stratège athénien fut comme on sait, frappé d’ostracisme en 471 av. J.-C., et il s’était réfugié dans un premier temps à Argos, et ensuite auprès du roi de Perse Artaxerxès I, fils de Xerxès, que Thémistocle avait vaincu à Salamine. Le grand roi achéménide lui avait confié le gouvernement de cités grecques d’Asie Mineure, qu’il a administré jusqu’à sa mort en 459 av. J.-C.

L’ostrakon portant le nom de Thémistocle. Athènes, Musée Kanellopoúlou, avril 2017
Animaux adespotes entre les ruines antiques. Athènes, avril 2017
Sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
Femme, sans-abri. Athènes, avril 2017

Rappelons que dans la Grèce Antique, l’ostracisme est le bannissement d’une personne de la cité par décision de l’assemblée publique, procédure d’exclusion temporaire, de dix ans, permettant d’écarter un citoyen considéré comme dangereux pour l’État.

Sous l’Acropole justement, sous le soleil des… ostracismes parfois modernes, nos animaux adespotes (sans maître) se cachent parfois à peine entre les vielles pierres, puis, nos sans-abri souffriraient déjà un peu moins grâce à la météo désormais plus clémente. Notre muséographie enfin du théâtre antique, alors exact miroir de la démocratie, comme autant de sa fin en bien d’autres temps, pourrait peut-être nourrir encore notre réflexion.

Le visiteur attentif de la ville d’Athéna, remarquera finalement ce beau texte du cimetière antique de Céramique, reproduit d’ailleurs par un artiste de notre temps sur un mur proche:

“Il est une chose facile, louer un homme bon. Louange alors abondante que l’on peut trouver aisement. Mais maintenant, c’est dans les greniers de Perséphone, et dans une chambre ainsi partagée par tous, que Dionysos, apprécie alors cet éloge.”

Épitaphe de Dionysos, reproduit. Athènes, avril 2017
Exposition sur le théâtre antique revisité. Musée Kanellopoúlou, avril 2017
Aspects revisités du théâtre antique. Musée Kanellopoúlou, Athènes, avril 2017

Mois d’avril finissant. Printemps aux terrasses au centre-ville d’Athènes déjà remplies de notre théâtre bien contemporain.

Les médias s’extasient comme ils le peuvent, nos animaux adespotes nous observent alors sous l’Acropole, ils ont sans doute… l’aura de ceux qui ont vu certainement d’autres horizons… que nos métadémocraties actuelles.

Nous apprécions pourtant notre temps historique, nos échanges, encore réalisés au moyen d’un certain Logos, notre présentéisme, si possible réfléchi. Printemps… des poulpes et pourtant !

Animal adespote sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
* Photo de couverture: Des musiciens, plutôt tristes. Athènes, avril 2017

mais aussi pour un voyage éthique “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !” http://greece-terra-incognita.com/

et son livre  » La Grèce fantôme » Voyage au bout de la crise 2010-2013

Réactions Unité populaire au résultat des élections en France

Le résultat de Mélenchon et de la Gauche française au premier tour des élections présidentielles en France est une grande réussite

Déclaration de Panayiotis Lafazanis, secrétaire du Conseil Politique dUnité Populaire

Je salue de la part d’Unité Populaire les pourcentages obtenus par Mélenchon, et la Gauche française de combat, au premier tour des élections présidentielles.

Les pourcentages de Mélenchon sont une grande réussite pour lui et pour la Gauche. Obtenus à ce combat électoral mené dans les conditions d’adversité et d’alarmisme, ils sont une surprise agréable et positive.

La réussite de Mélenchon a d’autant plus de valeur qu’elle a été obtenue en dépit d’un climat de diffamation de la Gauche, créé dans l’Europe entière, et en France en particulier, par Alexis Tsipras et par SYRIZA, transformé en parti nouvellement converti aux mémorandums, par leur capitulation humiliante et leur trahison.

La Gauche se révèle bien résiliente ; en se refondant elle devient la réponse à un grand besoin des peuples, l’espoir pour des sociétés et un monde plus humains.

Nous souhaitons à Mélenchon, et aux forces qui l’ont soutenu, le succès aux élections législatives françaises à venir, lors desquelles un Grec binational, militant d’Unité Populaire, se propose comme candidat aux bulletins électoraux de la Gauche de combat, soutenus par Mélenchon.

Après ce premier tour des élections présidentielles la France ne restera pas la même. Les establishments d’Allemagne et d’Europe ont beau jubiler. Leur victoire aux élections françaises est  une victoire à la Pyrrhus, sans perspective.

L’axe franco-allemand est gravement traumatisé. Tout comme la zone euro et l’UE, il est sans avenir, voire sans avenir immédiat.

La Grèce a encore moins d’avenir avec l’euro dans l’UE néolibérale.

Le message des élections françaises est un message pour marcher et lutter en commun adressé à toutes les forces de la Gauche de combat en Grèce.

C’est un message pour la création d’un grand front politique, populaire et électoral de toutes les forces radicales de gauche, des forces progressistes, patriotiques, anti-mémorandistes de notre pays, sans exclusions ni velléités de petites hégémonies.

Toutes les forces de l’espace politique ainsi défini, qui opposent un déni, ou qui feignent lindifférence, face au besoin d’un grand projet unitaire, offrent objectivement des services précieux et inespérés au régime mémorandiste compromis, dont nous avons le devoir de faire tomber ici et maintenant et de faire s’écrouler avec lui le personnel politique et l’oligarchie qui le soutiennent et qui pillent notre pays et notre peuple.

Le Bureau de Presse

Athènes, le 24/04/2017  

https://unitepopulaire-fr.org/2017/04/24/declaration-de-panayiotis-lafazanis-secretaire-du-conseil-politique-dunite-populaire-grece/

Le parti néonazi Aube dorée survit à deux ans de procès

par Charlotte Stievenard, Athènes publié vendredi 21 avril 2017

Tandis que 69 de ses membres sont accusés de participation à une organisation criminelle, la formation d’extrême droite continue de séduire 7% de l’électorat à l’échelle nationale

Prison de Korydallos, dans la banlieue d’Athènes. Dans la petite salle du tribunal, une quinzaine d’avocats de la partie civile font face à une dizaine de collègues représentant 69 membres du parti d’extrême droite Aube dorée, accusés de participation à une organisation criminelle.

Au cœur du procès figurent trois dossiers majeurs: la tentative de meurtre de quatre pêcheurs égyptiens en juin 2012 dans une banlieue du Pirée, l’agression à la batte de base-ball de membres du syndicat communiste Pame et l’attaque du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, poignardé en septembre 2013 par un militant néonazi. Une affaire qui a mené à l’arrestation de l’ensemble de la direction du mouvement et à leur placement en détention provisoire, avant leur mise en liberté surveillée 18 mois plus tard.

75 témoins entendus

Le procès dure depuis deux ans. Une durée qu’il doit à différents facteurs. A la lenteur proverbiale du système judiciaire grec, une lenteur condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme. A une grève des avocats, qui a paralysé les tribunaux pendant cinq mois. Et à sa propre complexité, ainsi qu’à l’ambition de la cour de découvrir si les différentes actions jugées ont résulté de décisions individuelles ou d’une politique de la hiérarchie du parti. Un objectif au nom duquel 75 personnes ont témoigné à ce jour.

L’épisode à l’étude ce mercredi est moins dramatique que d’autres, puisqu’elle n’a pas fait couler de sang. Mais elle éclaire utilement le fonctionnement d’Aube dorée. Dans une vidéo postée sur YouTube apparaît une scène survenue à Messolonghi, une ville de l’ouest de la Grèce, en 2012, peu après l’entrée du parti néonazi au parlement. Un député aux longs cheveux noirs, Kostas Barbaroussis, marche dans le marché local à la tête d’un groupe d’une quinzaine d’hommes. Certains portent des t-shirts noirs ornés du logo du parti, un méandre grec qui rappelle le svastika nazi. En chemin, ils détruisent des stands au motif qu’ils seraient «illégaux», tandis que leurs propriétaires, supposément étrangers, ont fui.

La violence pour combler les failles de l’Etat

Certains habitants s’interposent à l’instar d’une dame qui leur crie, porte-monnaie à la main: «Ils faisaient ça pendant les dictatures!» Mais d’autres saluent l’action du groupe. A la fin du film, le député nouvellement élu se justifie face à la caméra. «Nous sommes venus voir comment les autorités municipales et la police pratiquent leurs contrôles, déclare-t-il. Mais comme ils ont remis ça à plus tard, comme ils n’avaient pas l’intention de le faire, nous l’avons fait nous-même.» Pour une des avocates de la partie civile, Chrisa Papadopoulou, la stratégie est claire. Les militants entendent combler les failles de l’État. Le problème, ajoute-t-elle, «c’est qu’ils ont choisi pour ça la violence et les actions illégales».

C’est en pleine crise qu’Aube dorée a bâti son ascension. A l’entrée de Perama, une banlieue ouvrière du Pirée, les grues du port à conteneurs racheté par le géant chinois du fret maritime Cosco font face à de petits immeubles d’habitation en béton clair. C’est dans ce bastion communiste, où existe une forte opposition à Aube dorée, que des membres du syndicat PAME se sont fait tabasser en 2012. Dans la rue, nombreux sont ceux qui se désolidarisent publiquement du parti néonazi. Il n’empêche, la formation y compte aussi des partisans. Elle a dépassé la barre des 10% aux élections de 2012, et celle des 9% en 2015.

Ce n’est rien de grave. Ils ne font que la chasse à quelques Pakistanais

Dans un café décoré de bleu et de cordes à bateaux, une centaine d’hommes attendent le début d’un match de basket de l’Olympiakos, l’équipe du Pirée. Accoudés à une table, deux chauffeurs de taxi aux larges épaules se disent électeurs de la Nouvelle démocratie, le parti conservateur du clan Karamanlis.

Le plus vieux ne voit pourtant rien de mal aux actions musclées d’Aube dorée, des actions qualifiées pourtant de passages à tabac par les associations antiracistes. «Ce n’est rien de grave, argumente-t-il. Ils ne font que la chasse à quelques Pakistanais.» Son collègue s’en mêle. «Je ne voterai jamais pour Aube dorée, car mon grand-père a été tué par les nazis pendant la guerre», insiste-t-il. Mais ce quarantenaire aux cheveux rasés ne cache pas pour autant une certaine sympathie pour la formation. Il est heureux que le procès ait pratiquement disparu des écrans de télévision. «Les médias n’en ont plus besoin, ironise-t-il. Ils ont fait leur propagande.»

Stratégie de récupération

Le frère du président d’Aube dorée, l’avocat Panagiotis Michalolias, tient le même discours. «Nous pensons que le procès a été déclenché au vu des résultats électoraux de 2012, alors que le gouvernement n’arrivait pas à freiner le parti.» Depuis les intentions de vote restent bloquées au même niveau à l’échelle nationale, autour de 7%.

A Perama, Aube dorée poursuit sa stratégie de récupération. En 2015, le parti a inauguré les bureaux d’un «Syndicat des travailleurs grecs des chantiers navals» et, en janvier dernier, le député Yiannis Lagos est venu s’afficher devant les caméras à la tête d’un groupe de parents opposés à la scolarisation d’enfants réfugiés.

Vidéo édifiante

Différents éléments démontrent le caractère néonazi du parti – une vidéo de 2005 montre par exemple la direction d’Aube dorée à un concert de rock néonazi, où s’entendent les slogans «Sieg Heil!» et «Juden raus!». Mais malgré leur publication régulière, le parti de Nikolaos Michaloliakos n’est pas près de disparaître. «Le procès est nécessaire à la délégitimation de ce parti, explique le président de la Fédération internationale pour les droits de l’homme, Dimitris Christopoulos. Mais il ne peut réduire seul l’impact de l’extrême droite.»

https://www.letemps.ch/monde/2017/04/21/parti-neonazi-aube-doree-survit-deux-ans-proces

Le poème de Yannis Ritsos. Ειρηνη( La paix)

Dans le meeting pour la paix de ce dimanche 9 avril à Marseille J Luc Melanchon terminait par ces mots avant de lire le poème du grec Yannis Ritsos : La paix.

« A la Grèce vers laquelle se tournent à cet instant nos pensées, qui une nouvelle fois plongée dans les sacrifices et les souffrances, se demande comment et par où commencera la fin de cet épisode horrible qu’ils sont en train de vivre. Parents qui voient leurs enfants partir, retraités qui croupissent dans la misère et le talon de fer du capital et des banques qui presse.
Les Grecs, si nous autres les français nous nous libérons les premiers des chaînes de l’argent  soyez assuré que nous viendrons à la rescousse, les espagnols de même , les portugais, les italiens, les 12 millions de pauvres en Allemagne.

Et avant que j’achève, c’est à la Grèce encore que je vais emprunter des mots. Hier je cherchais quoi vous dire pour conclure et voila qu’un ami plus lettré que moi me dit : j’ai pensé à un poète grec, il s’appelle Yannis Ritsos  ça s’appelle La paix « 

Voici le poème en grec et sa traduction en français.

Le rêve de l’enfant, c’est la paix.
Le rêve de la mère, c’est la paix.
Les paroles de l’amour sous les arbres
c’est la paix.

Quand les cicatrices des blessures se ferment sur le visage
du monde
et que nos morts peuvent se tourner sur le flanc et trouver
un sommeil sans grief
en sachant que leur sang n’a pas été répandu en vain,
c’est la paix.

La paix est l’odeur du repas, le soir,
lorsqu’on n’entend plus avec crainte la voiture faire halte
dans la rue,
lorsque le coup à la porte désigne l’ami
et qu’en l’ouvrant la fenêtre désigne à chaque heure le ciel
en fêtant nos yeux aux cloches lointaines des couleurs,
c’est la paix.

La paix est un verre de lait chaud et un livre posés devant
l’enfant qui s’éveille.

Lorsque les prisons sont réaménagées en bibliothèques,
lorsqu’un chant s’élève de seuil en seuil, la nuit,
à l’heure où la lune printanière sort du nuage
comme l’ouvrier rasé de frais sort de chez le coiffeur du quartier,
le samedi soir
c’est la paix.

Lorsque le jour qui est passé
n’est pas un jour qui est perdu
mais une racine qui hisse les feuilles de la joie dans le soir,
et qu’il s’agit d’un jour de gagné et d’un sommeil légitime,
c’est la paix.

Lorsque la mort tient peu de place dans le cœur
et que le poète et le prolétaire peuvent pareillement humer
le grand œillet du soir,
c’est la paix.

Sur les rails de mes vers,
le train qui s’en va vers l’avenir
chargé de blé et de roses,
c’est la paix.

Mes Frères,
au sein de la paix, le monde entier
avec tous ses rêves respire à pleins poumons.
Joignez vos mains, mes frères.
C’est cela, la paix.

Yannis Ritsos (1909 – 1990)
Texte traduit du grec par l’auteur,

Grèce : pénurie de médicaments et de vaccins

Thessalonique : Cri d’alarme des pharmaciens face à la pénurie de médicaments et de vaccins :  

Le président de l’Association des pharmaciens de Thessalonique, Kyriakos Theodosiadis , a déclaré qu’il y a une grave pénurie de médicaments sur ordonnance, y compris certains vaccins vitaux pour les enfants ( c’était déjà le cas en décembre 2016 pour le vaccin contre la grippe).

Le président de l’association des pharmaciens affirme que ces pénuries sont causées par des tactiques de fournisseurs qui se contentent d’envoyer seulement une offre limitée de médicaments à chaque expédition.

Lundi dernier K.Theodosiadis a lancé un véritable cri d’alarme: « En ce moment, nous avons une grave pénurie de vaccins pour les enfants âgés de 6 mois à 15 ans, y compris la rougeole, la varicelle et l’hépatite », ajoutant que les pharmacies ont si peu de médicaments sur ordonnance que certains patients doivent attendre jusqu’à quatre mois avant leur prescription !

Cette « crise » dans la crise est récurrente. Les pharmaciens grecs alertent régulièrement l’opinion en dénonçant l’instauration d’un cercle vicieux : la population n’ayant pas d’espèces pour payer ses médicaments, pas plus que les caisses d’assurance-maladie, les pharmaciens ne peuvent passer commandes, car il est indispensable de tout prépayer aux laboratoires pharmaceutiques pour une pharmacie grecque.

Les laboratoires – étrangers le plus souvent – n’acceptent d’envoyer leurs produits dans le pays qu’à condition qu’ils soient payés immédiatement, et en cash, et ce, au même titre que n’importe quelle entreprise étrangère. Désormais, ils ne livrent plus qu’au compte-goutte. Le contrôle des changes n’a rien arrangé en la matière… Il se dit aussi que certains pourraient bien évidemment en profiter pour créer un véritable marché parallèle de ces biens précieux produits … à moins que cela ne soit déjà fait … au plus grand bonheur des laboratoires pharmaceutiques et/ou intermédiaires qui pourraient ainsi relever leurs tarifs destinés à la clientèle la plus aisée … ou la plus nécessiteuse en terme de soins. Enfin , il est évident qu’une telle situation est fortement propice à la libéralisation du marché tant souhaité par la troïka et ses laboratoires pharmaceutiques …
On comprend dans ce contexte la bataille essentielle menée par les dispensaires et pharmacies autogérées et le nécessaire devoir de solidarité avec ces structures  ( voir les nouvelles du convoi solidaire qui arrive aujourd’hui en Grèce).

Eurogroupe : Jeroen Dijsselbloem dérape et refuse de s’excuser

Par Romaric Godin  La tribune

Le président de l’Eurogroupe qui cherche à s’accrocher à son siège a déclaré que les pays du sud ont « dépensé leur argent pour de l’alcool et des femmes » puis ont demandé de l’aide. Des propos qui reflètent toutes les erreurs de la crise de la zone euro.

Jeroen Dijsselbloem a apparemment bien du mal à se remettre de la lourde défaite de son parti travailliste qui a perdu 27 sièges sur 36 lors des élections néerlandaises du 15 mars. Dans un entretien avec le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ), celui qui est encore ministre des Finances des Pays-Bas et président de l’Eurogroupe – et qui entend rester à ce dernier poste selon ses dires – a défendu sa position de fermeté face aux pays du sud.

Pas d’excuses

« Durant la crise de l’euro, les pays du nord ont montré de la solidarité avec les pays touchés par la crise. En tant que social-démocrate, je donne beaucoup d’importance à la solidarité. Mais vous avez aussi des obligations. Vous ne pouvez pas dépenser tout l’argent dans l’alcool et les femmes et ensuite demander de l’aide », avait ainsi déclaré Jeroen Dijsselbloem. Des propos d’une grande violence pour lesquels le Néerlandais a refusé catégoriquement de s’excuser devant le parlement européen ce mardi 21 mars.

Interpelé par le député européen des Verts catalans Ernest Urtasun, Jeroen Dijsselbloem a pris un ton docte : « l’idée qu’il s’agit d’une attaque lorsque je suis sérieux sur les règles et que je les prends au sérieux est une erreur », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter : « ce que vous devez comprendre c’est que si vous voulez maintenir le soutien politique et public dans toute l’Union européenne pour la solidarité, vous devez toujours parler des engagements et des efforts qui doivent être faits par chacun pour maintenir cette solidarité ». Bref, la métaphore de Jeroen Dijsselbloem ne visait donc qu’à faire accepter aux peuples du nord de l’Europe le « soutien » (sous forme de prêts associés à de l’austérité) à leurs « partenaires » du sud.

Prendre acte pour rester en place ?

L’explication n’a guère convaincu Ernest Urtasun qui a jugé qu’il ne l’a pas jugé « drôle » et s’est interrogé s’il s’agissait du « premier acte de la candidature du Néerlandais à la poursuite de son poste ». Et de fait, Jeroen Dijsselbloem, dans la même interview, a affirmé que son départ plus que probable du ministère des Finances du royaume ne lui interdit pas de poursuivre son mandat jusqu’en janvier 2018. En prenant un ton rude, à la limite de l’insulte, il confirme au véritable maître de l’Eurogroupe, Wolfgang Schäuble, le ministre fédéral allemand des Finances, sa détermination à se montrer ferme envers la Grèce.

Excès de zèle

Sur la Grèce, l’Eurogroupe ne cesse de se montrer ferme et d’ajouter de nouvelles exigences à Athènes pour faire entrer le FMI dans un troisième mémorandum qui est plus que jamais un échec.  Cette exigence de faire entrer le FMI dans le programme, ce qui suppose un durcissement de ce programme, est une demande germano-néerlandaise, donc une demande de Jeroen Dijsselbloem et de Wolfgang Schäuble. Dernière trouvaille en ce sens de l’Eurogroupe : les ministres des Finances pourraient demander un feu vert de l’opposition grecque pour s’assurer que les engagements du gouvernement grec soient maintenus en cas d’élections. Une nouveauté qui réduit encore la capacité d’action des autorités helléniques. Dans cette fermeté renouvelée et sans fin, Jeroen Dijsselbloem semble vouloir faire preuve d’un certain excès de zèle afin de conserver un poste que la logique, la décence et la démocratie voudraient qu’il rende.

Xénophobie

Au-delà de cet élément de contexte (qui explique aussi en partie l’indignation espagnole puisque le ministre des Finances espagnol Luis de Guindos est candidat non déclaré à la présidence de l’Eurogroupe), cette déclaration de Jeroen Dijsselbloem est un révélateur des erreurs et des aveuglements de ceux qui dirigent l’Eurogroupe. La narration que ces dirigeants soutiennent et qu’ils présentent à leurs peuples est celle de peuples du sud indolents et dépensiers. Et ce serait pour cette raison que la crise de l’euro a éclaté et que les peuples du nord ont dû mettre la main à la poche pour les aider. Ce faisant, contrairement à ce qu’il affirme, Jeroen Dijsselbloem ne défend pas la solidarité, il défend une vision ethnique de l’Europe avec des peuples de fourmis travaillant pour des cigales. Il attise la xénophobie, entretient l’incompréhension mutuelle et flatte les égoïsmes nationaux. Il tue ce qui fait l’idée européenne.

Controuver les faits

Surtout, il controuve les faits. Les Grecs sont ceux qui travaillent le plus en Europe, les Allemands et les Néerlandais étant plutôt en queue de peloton. Enfin, la crise de l’euro doit autant à la hausse des dépenses publiques grecques qu’à l’entrée de la Grèce dans l’euro, à la dérégulation financière et aux maintiens d’excédents courants immenses de l’Allemagne et des Pays-Bas. Dans une union monétaire, il n’y a pas de « bons » et de « mauvais » élèves, il y a des actes individuels de certains Etats qui ont des conséquences pour tous. La modération salariale unilatérale de l’Allemagne a été sans doute la principale force, avec la crise de 2007, du déclenchement de la crise de la zone euro. La Grèce a ainsi toujours eu un niveau de dépenses sociales inférieur à celui de la moyenne européenne.

Arrogance

Enfin, ce mot désastreux de Jeroen Dijsselbloem est une preuve de ce sentiment de supériorité et d’arrogance des pays du nord de l’Europe qui ont voulu imposer leur modèle coûte que coûte aux pays du sud, déclenchant une aggravation de la crise en rajoutant de l’austérité à l’austérité. Une logique que la Grèce paie encore… En attendant, des députés espagnols ont réclamé la démission du ministre néerlandais. Ils risquent d’en être pour leurs frais. Le favori pour remplacer Jeroen Dijsselbloem, le Slovaque Petr Kazimir avait, en juillet 2015, fait polémique en se félicitant d’avoir brisé le « printemps d’Athènes »…

http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/eurogroupe-jeroen-dijsselbloem-derape-et-refuse-de-s-excuser-668111.html

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