Publications par catégorie

Archives de catégorie Grèce

Avortement, les femmes décident !

L’acharnement des obscurantistes et autres réactionnaires de tout poil contre les lois qui garantissent le libre accès à une grossesse non désirée, constitue aussi un acte revanchard. C’est un acte symbolique de restauration de l’ancien ordre emblématique de la victoire de la contre-révolution, un acte d’infamie, imposée aux vaincus, aux prisonniers, aux esclaves, tout comme l’étaient la tonte des cheveux et les viols des femmes républicaines effectués par les fascistes de l’état franquiste espagnol pour humilier les démocrates.

De plus, l’abolition du droit à l’avortement est l’emblème idéologique de la droitisation la plus extrême d’une aile des partis de la droite traditionnelle, traversée par une profonde crise d’identité. C’est aussi le ciment avec lequel les radicaux de droites se regroupent. C’est pour cela que cette revendication a été mise dans le programme politique du Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy et des Républicains de Donald Trump.

En somme chaque victoire remportée pour imposer le droit à l’accès libre, sûr et gratuit sera une victoire non seulement pour les féministes, mais pour tous ceux et celles qui croient à l’émancipation humaine.

Voir l’article complet ici

Crise grecque

“La Grèce est ainsi bradée à travers les accords de type colonial imposés par la Troïka et ce n’est pas de la sorte que l’Europe deviendra démocratique”, fait remarquer dans son communiqué commentant la visite Macron, le mouvement de Yanis Varoufákis “DiEM25” .

Ainsi, les 39 hauts représentants des très grandes entreprises françaises qui ont accompagné Emmanuel Macron à Athènes, procèdent non pas dans un cadre de coopération économique avec un minimum d’équité, mais dans celui des accords néocoloniaux imposés à la Grèce par l’Eurogroupe. Je dois rappeler que l’Eurogroupe n’a pas d’existence formellement légale quant au droit international (et européen), c’est un club informel des ministres de zone euro, où c’est d’abord la loi du plus fort qui s’impose à tous les autres, c’est-à-dire la loi de l’Allemagne.

Les…gouvernants à Athènes accueillent… Emmanuel Macron. Presse grecque, septembre 2017

C’est d’ailleurs pour cette raison que les cinq ordonnances réformant le Code du travail en France ont été présentées le 31 août au Conseil des ministres en présence et avec l’approbation du vice-chancelier allemand, et nous voilà ainsi dans le… nouveau monde du néocolonialisme pluridimensionnel mais oligopolaire.

À chacun son niveau de formatage, et pour ce qui du très bas niveau de formatage de la Grèce, parmi les accompagnateurs d’Emmanuel Macron, la presse a cru remarquer la présence de Jacques Le Pape, ancien directeur adjoint de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, nommé depuis 2016 à la tête du dit Fonds grec chargé des privatisations.

En réalité, il s’agit de cette agence fiduciaire imposée à la Grèce par le carcan des colonisateurs européistes et copiée sur le modèle de la Treuhand de nom complet Treuhandanstalt, laquelle était l’organisme de droit ouest-allemand chargée de la privatisation des biens de la République démocratique allemande (RDA) après la réunification du pays.

Voir l’article complet ici

Les Grecs, de « cochons » à « sacrifiés »

« Un scandale démocratique », le sauvetage de la Grèce ? Si l’accusation était venue d’un militant altermondialiste, elle n’aurait guère surpris. Mais l’auteur de cette déclaration audacieuse n’est autre que Pierre Moscovici, qui s’exprimait ainsi lors d’une interview accordée samedi au quotidien italien Corriere della Sierra. Et dans laquelle il enfonce le clou : « Parce qu’en décidant de cette manière du sort d’un pays, en imposant des décisions détaillées sur les retraites… On touche aux choix fondamentaux d’un pays », dit l’actuel commissaire européen aux Affaires économiques. Une révélation de taille venant d’un responsable qui, en juin 2012, à la veille d’élections cruciales en Grèce, mettait en garde les électeurs hellènes sur le risque de voter pour Syriza, le parti de gauche anti-austérité dirigé par Aléxis Tsípras. Lequel sera finalement élu trois ans plus tard, en 2015. Avant de devoir renoncer à toutes ses promesses électorales sous la pression musclée des créanciers du pays. Depuis, les réformes sont le plus souvent décidées à Bruxelles avant d’être entérinées par la Vouli, le Parlement grec.

Reste qu’au moment où Emmanuel Macron arrive à Athènes avec l’ambition d’y lancer la refonte démocratique de l’Europe, le commentaire de Moscovici confirme un glissement subtil du storytelling de la crise grecque.

Qui l’a oublié ? Dans un passé pas si lointain, les Grecs assimilés à d’incorrigibles cigales, étaient stigmatisés pour leur gabegie. « Un pays laxiste », jugeait en mars 2010 Moscovici lui-même sur son blog, en évoquant ce canard boiteux, bientôt membre des « cochons » de l’Europe : les « Pigs », comme on désignait alors Portugal, Irlande, Grèce et Espagne.

Bénéfices

Changement d’ambiance : l’acronyme Pigs semble passé de mode. Et plutôt que de qualifier les Grecs de voleurs ou de paresseux, il est désormais de bon ton de saluer leurs sacrifices. À Paris, la nouvelle analyse macronienne dénonce même pudiquement des « mesures précipitées » imposées à la Grèce sous la férule des créanciers. Ce n’est certes pas un mea culpa, mais ce n’est plus une stigmatisation.

Tsípras, de son côté, s’accroche encore à l’espoir sans cesse reporté d’un allégement de la dette grecque qui lui permettrait de justifier les sacrifices imposés à ses concitoyens, au nom d’un endettement qui n’a fait qu’augmenter. Un autre discours, aussi récurrent que culpabilisateur, est désormais moins audible : celui selon lequel « les contribuables européens se saignent pour les Grecs ». Accusation qui mérite d’être nuancée, après les révélations récentes du quotidien Süddeutsche Zeitung sur les fabuleux bénéfices engrangés par Berlin grâce au « plan de sauvetage de la Grèce » : 1,34 milliard d’euros au total. Les prêts accordés par Paris auraient, eux, rapporté 729 millions d’euros, de 2010 à 2014.

« En réalité, tout ce qui est prêté à la Grèce ne fait qu’ajouter de l’endettement au pays et les seuls contribuables qui trinquent réellement sont les citoyens grecs », rappelle Eric Toussaint, un économiste belge, membre fondateur du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes. Peu après l’élection de Tsípras, Toussaint avait participé aux travaux de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque – aujourd’hui dissoute – qui s’était penchée sur cette question (Note du CADTM : La commission qui a été dissoute par le nouveau président de parlement grec en octobre 2015 s’est ensuite constituée en association en gardant le même nom. Elle a tenu plusieurs réunions et poursuit donc ses travaux sans le soutien des autorités grecques) .

Dramatisation

Cet été, c’est la justice grecque qui a mis les pieds dans le plat : après quatre années d’instruction et deux procès, Andreas Georgiou a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Cet ancien directeur de l’Office des statistiques grecques est accusé d’avoir augmenté les chiffres de la dette et du déficit de son pays pour l’année 2009. Une pratique surprenante qui confirme « la stratégie d’une dramatisation délibérée de la crise grecque pour en cacher les causes réelles, explique Eric Toussaint. La dette publique grecque était élevée mais pas insupportable (voir l’encadré ci-dessous). En revanche au tournant 2009-2010, ce sont les banques et les entreprises grecques qui sont trop endettées. Or elles ont bénéficié de prêts massifs de la part des banques françaises et allemandes. Après la crise de 2008, il était impossible de vendre à l’opinion que les banques avaient une fois de plus fauté en créant une bulle spéculative. On a donc transféré le problème sur la dette publique », souligne encore l’économiste. « Les Grecs sont friands de théories du complot »,notait un chroniqueur du Financial Times le 7 juillet, ajoutant : « En fait, c’est vrai, ils ont été en partie victimes d’un complot étranger. La Grèce a été sacrifiée pour sauver l’euro. » Sauf que bien sûr, à l’époque, on ne le disait pas.


Source : Libération

En réalité, comme Éric Toussaint et le CADTM l’ont écrit dans plusieurs articles à l’époque, la dette publique était insupportable pour le peuple grec, elle aurait dû être auditée, son remboursement aurait dû être immédiatement suspendu pendant la réalisation de l’audit, et ensuite la dette aurait dû être radicalement réduite. Voir la déclaration du CADTM du 3 mai 2010 écrite quelques jours avant la signature officielle du premier mémorandum.

Ce que le CADTM met en évidence, c’est que la dette privée grecque, en particulier celle des banques grecques, constituait le problème principal en 2009-2010. Le mémorandum a été mis en place pour favoriser l’intérêt particulier des banquiers privés français, allemands, grecs… en augmentant la dette publique grecque pour venir en aide aux grandes banques responsables de la crise.

Les chapitre 1 et 2 du Rapport préliminaire de la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque présentent clairement ce qui a produit l’augmentation de la dette publique grecque avant 2009-2010 et explique pourquoi le mémorandum de mai 2010 a été mis en place par la Troïka avec la complicité du gouvernement grec de l’époque.

Concernant la narration de la crise de 2009-2010, voir également Le récit discutable de Varoufakis des origines de la crise grecque et ses étonnantes relations avec la classe politique et l’intervention d’Éric Toussaint à la présentation du rapport préliminaire de la Commission de la vérité le 17 juin 2015 au parlement grec.

peinture jetée sur l’Institut français avant la visite de Macron

L’Institut français à Athènes a été vandalisé, la veille de la visite officielle d’Emmanuel Macron. Les réformes du droit de travail en France ont suscité une réaction mitigée en Grèce, où le chômage reste très important.

«Deux personnes circulant à moto ont projeté de la peinture noire sur la façade de l’Institut français à Athènes le soir du 6 septembre, à quelques heures de l’arrivée en Grèce d’Emmanuel Macron pour une visite officielle,» a-t-on appris auprès de la police. «Elles ont jeté une bouteille remplie de peinture sur le mur extérieur de l’institut, avant de prendre la fuite», a fait savoir la police à l’AFP.

L’action contre l’institut n’a pas été immédiatement revendiquée, mais le mode opératoire évoque celui des groupes anarchistes locaux. Déjà en novembre, deux personnes à moto avaient lancé une grenade contre la grille de l’ambassade de France, blessant légèrement un policier en faction.

Le 6 septembre, la police grecque a interdit les manifestations dans le centre-ville pendant la visite présidentielle.

La révision du droit du travail français en cours a suscité des commentaires mitigés en Grèce, où les suppressions d’emplois imposées par les créanciers internationaux du pays ont entraîné une forte augmentation du chômage au cours des dernières années.

Le président français Emmanuel Macron et son épouse Brigitte arrivent le 7 septembre en début d’après-midi à Athènes pour une visite qui doit s’achever le lendemain par un passage dans ce bâtiment jouxtant les jardins de l’Ecole française d’Athènes où le président recevra la communauté française.

Le président français, accompagné d’une délégation d’une quarantaine de chefs d’entreprises, aura des entretiens avec le président grec Prokopis Pavlopoulos et le Premier ministre Alexis Tsipras le 7 septembre dans l’après-midi, avant de prononcer sur la symbolique colline de la Pnyx, face à l’Acropole, un discours consacré notamment à l’Europe.

Wikipédia : Sous l’Antiquité, la Pnyx était le siège de l’Ecclésia, l’assemblée des citoyens, qui y votait à main levée les lois, votait le budget, désignait les membres de la Boulê, de l’Héliée et les magistrats.

Voir l’article d’origine

Je n’accepte pas l’invitation à la profanation de la Pnyx

La France, son peuple, les luttes du peuple et ses représentants ont toujours été les bienvenus pour le peuple grec.

Je me souviendrai toujours de l’énorme contribution de la France officielle, sous le Général De Gaulle, et du peuple français, qui ont empêché l’exécution des peines de mort qui nous avaient été infligées par le régime grec qui a suivi la guerre civile.

Mais, la visite d’aujourd’hui présente une différence majeure.

Aujourd’hui, c’est le droit du plus fort qui s’impose.

La Grèce impuissante, grâce aux mémorandums, accueille en tant qu’investisseurs l’invasion financière la plus cynique, en la personne d’un groupe  qui accompagne le président français.

Les infrastructures qui n’ont pas encore été cédées, sont dans la file d’attente.

Nous ne vendons pas, nous bradons.

Ils n’investissent pas, ils augmentent leur propre richesse en suçant toute trace de vie du peuple grec.

Simple bilan, simples mathématiques.

Et tout cela sous le régime d’un chantage inédit du point de vue historique.

Avec l’épée du maître-chanteur sur la table, qu’accompagne un cynique “Vae Victis” (Malheur aux vaincus).

Rien ne peut modifier l’estime que nous nourrissons pour le peuple français.

Mais, nous n’accepterons pas comme faits accomplis ce qui sera convenu entre les groupes d’entrepreneurs qui accompagnent le Président de la République Française et le Premier ministre de Grèce.

C’est pourquoi je n’accepte pas l’invitation à être présent aujourd’hui à la profanation de la Pnyx.

Manolis Glezos

Athènes, le 7 septembre 2017

Autre article de Panagiotis Grigoriou sur le même sujet, ici

Un autre regard sur la visite d’E.Macron à Athènes

le 7/9/17 publié par  
 Manolis Glezos : Je n’accepte pas l’invitation à être présent aujourd’hui à la profanation de la Pnyx

La France, son peuple, les luttes du peuple et ses représentants ont toujours été les bienvenus pour le peuple grec.

Je me souviendrai toujours de l’énorme contribution de la France officielle, sous le Général De Gaulle, et du peuple français, qui ont empêché l’exécution des peines de mort qui nous avaient été infligées par le régime grec qui a suivi la guerre civile.

Mais, la visite d’aujourd’hui présente une différence majeure.

Aujourd’hui, c’est le droit du plus fort qui s’impose.

La Grèce impuissante, grâce aux mémorandums, accueille en tant qu’investisseurs l’invasion financière la plus cynique, en la personne d’un groupe  qui accompagne le président français.

Les infrastructures qui n’ont pas encore été cédées, sont dans la file d’attente.

Nous ne vendons pas, nous bradons.

Ils n’investissent pas, ils augmentent leur propre richesse en suçant toute trace de vie du peuple grec.

Simple bilan, simples mathématiques.

Et tout cela sous le régime d’un chantage inédit du point de vue historique.

Avec l’épée du maître-chanteur sur la table, qu’accompagne un cynique “Vae Victis” (Malheur aux vaincus).

Rien ne peut modifier l’estime que nous nourrissons pour le peuple français.

Mais, nous n’accepterons pas comme faits accomplis ce qui sera convenu entre les groupes d’entrepreneurs qui accompagnent le Président de la République Française et le Premier ministre de Grèce.

C’est pourquoi je n’accepte pas l’invitation à être présent aujourd’hui à la profanation de la Pnyx.

Manolis Glezos

Athènes, le 7 septembre 2017

Voir l’article complet et les autres photos  Manolis Glezos : Je n’accepte pas l’invitation à être présent aujourd’hui à la profanation de la Pnyx

le texte original en grec http://tlaxcala-int.org/article.asp?reference=21454

le 7/7 Par Constant Kaimakis  MACRON VIENT SE FAIRE VOIR CHEZ LES GRECS …« ΜΑΚΡΟΝ, ΜΑΚΡΙΑ! » (MACRON, DÉGAGE! )

La venue de Macron en Grèce s’est déroulée dans une Athènes transformée en véritable forteresse. Centre ville bouclé, tous les sites français sous haute protection policière, plus de 2000 policiers mobilisés, des centaines de flics en civil, hélicoptères, l’État grec n’avait pas lésiné pour « sécuriser » la visite du Président français et empêcher toute sorte de manifestation… La venue de Macron en Grèce a provoqué de vives réactions et à la même heure 2 manifestations étaient prévues dans Athènes. Jouant sur les mots ( Macron , phonétiquement, veut dire « loin » en grec… ) les manifestants ont pris pour slogan : « MACRON, LOIN! … MACRON, DÉGAGE! » 
Symbole fort de cette 1 ère journée de visite de Macron à Athènes, les discours de fin de journée avaient lieu sur la colline du Pnyx au centre d’Athènes, située à l’ouest de l’Acropole et surplombant l’ancienne Agora. Malgré les interdictions de manifester prises par le pouvoir grec, la manifestation prévue en fin d’après midi souhaitait se rendre en cortège au Pnyx. Malgré une imposante force policière anti-émeute, elle a pu se former mais a été réprimée par les MAT ( CRS) qui ont frappé des militants de LAE ( Unité Populaire) et ont gazé les manifestants ( cf Photos et vidéos) . Panagiotis Lafazanis , secrétaire général de LAE a déclaré que les interdictions de manifester « rappellent des temps sombres qu’a connu le pays . Nous avons bravé les interdictions et nous nous sommes retrouvés dans la rue pour protester contre la visite du président français, qui est ici comme un agent avec une délégation d’ hommes d’affaires pour saisir ce qu’il peut être vendu dans ce pays. » 
Manolis Glezos, l’infatigable résistant, a refusé l’invitation officielle de se rendre à ce qu’il a qualifié de « profanation du Pnyx » par des « people » et des « affairistes » plus cyniques que jamais!

Vidéo manif de LAE : https://www.pscp.tv/w/1MYxNXqymvzGw
https://youtu.be/WI4QeasA-BY

Demain, pour son 2 ème jour de visite, Macron sera accueilli à Thessalonique par une manif des salariés de la Sté des eaux de Thessalonique (ΕΥΑΘ) qui protestent contre la réunion, qualifiée de « grande braderie » , prévue avec le gouvernement grec et les entrepreneurs français qui accompagnent Macron Voir les photos https://www.facebook.com/constant.kaimakis/posts/1952040198397531?pnref=story

le 8/9 par Yannis Youlontas http://blogyy.net/2017/09/07/desintox-le-voyage-en-grece-de-macron/

 

 

Figues de septembre La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Figues de septembre 

Le pays réel et le pays touristique ne se rencontrent pas forcément. Septembre déjà. Orages passagers sur le Météores et sur leurs monastères, visiteurs Orthodoxes issus de la proximité balkanique et pas uniquement, grande affluence. La rentrée, la rentrée, à Athènes les médias et le “gouvernement” n’ont que ce mot-là à la bouche et dans la foulée des insignifiances, les Tsiprosaures communiquent dès lors et amplement sur la visite officielle d’Emmanuel Macron en Grèce dans moins d’une semaine. Rentrée des apparences.

Septembre, mois des mariages. Thessalie, fin août 2017

Septembre, mois aussi des mariages. Sur les bords des lacs en altitude les futurs mariés iront se faire photographier, d’après les usages de la nouvelle imagerie populaire, nouvelle, depuis près d’une dizaine d’années il faut préciser. Pendant ce temps, les touristes, ceux surtout de l’Europe de l’Est Orthodoxes affluent sur les Météores: Bulgares, Roumains, Serbes, Moldaves, Russes et Ukrainiens, venus… le plus souvent directement à bord de leurs belles voitures depuis leurs pays.

Pendant que les touristes réaliseront leurs meilleures selfies entre les rochers des Météores… à leurs risques et périls, le pays réel grec se passionnera davantage du football que des comptines des médiacrates et des politiciens. En n’attendant plus grand chose de la politique, pour ceux qui le peuvent, animaux adespotes des Monastères compris, le mois de Septembre est plutôt synonyme d’un deuxième été grec et non pas de rentrée.

Les petits ferrys à destination d’Égine et de Póros depuis le Pirée quittent le Pirée encore bondés de monde (grec) pour le week-end, décontraction alors partielle à bord, les passagers finissent toujours par se raconter un certain quotidien incertain, “mais c’est évidemment la vie”.

Le pays… réel du football. Grèce, août 2017

Touristes aux Météores. Thessalie, août 2017

Selfies aux Météores. Août 2017

Animaux adespotes des Météores. Thessalie, août 2017

Sans guère de vergogne comme cela devient de saison depuis l’ultime ridiculisation des pantins politiques, un retraité, passager du ferry vers Égine ne s’embarrassera plus du politiquement correct: “Eh bien, il nous faut de nouveau un Papadópoulos” (chef des Colonels sous leur régime de dictature entre 1967 et 1974).

Parmi les autres Grecs à bord, personne n’a souhaité contredire et encore moins défendre notre régime pseudodémocratique aux ordres de la néocolonisation européiste. Et quant aux rares touristes à bord du petit ferry, ils ne comprennent certes pas la langue de Sophocle comme autant celle de… Damoclès. En effet, le navire a aussitôt levé son ancre… mais la croisière ne s’amuse visiblement plus.

Dans l’indifférence la plus totale, le “gouvernement” annonce sa “grande reforme” de la fonction publique, on brasse alors du vent. Au même moment, les agents du fisc alors très indépendant (il dépend seulement des dites institutions troïkannes et non plus de l’État grec, échappant totalement au contrôle du “Parlement”) ils se font plutôt facétieusement… tabasser par les commerçants qui sont censés être contrôlés. Grèce alors pays âpre et réel, le pantin Tsipras préféra se faire photographier aux côtés d’un boulanger lui ayant offert un petit pain rond pour les circonstances de la propagande. Pauvre propagande… réduite en miettes et ainsi ridiculisée de la sorte et de saison.

Tsipras et son petit pain rond. Presse grecque du 31 août 2017

Le ferry échoué près de l’île d’Ios. Presse grecque du 31 août 2017 – Photo A. Moussamas

Le ferry échoué près de l’île d’Ios. Presse grecque du 31 août 2017

L’autre grande affaire de la semaine tient de l’échouage du ferry “Blue Star Patmos” près d’un récif à proximité du port de l’île d’Ios, autrement, une si belle Cyclade. Le navire a heurté ces écueils dans la nuit du lundi au mardi (29 août) déviant très paradoxalement de sa trajectoire habituelle à une vitesse estimée entre 15 et 17 nœuds d’après les reportages de la presse grecque .

Le beau navire, moderne car récent (construit en 2012) repose depuis et fort heureusement sur ce… jardin d’écueils, pourtant bien connu des navigateurs. Grèce… éternelle, rochers et alors écueils. Les 206 passagers d’abord paniqués, il ont été évacués à l’aide d’autres navires vers le port de l’île d’Ios ; la triste vérité si l’on croit les reportages en tout cas, c’est que la coque du “Blue Star Patmos” serait tout de même déchirée sur de dizaines de mètres, ce qui pour l’instant rendrait son remorquage assez périlleux.

Très probablement une tragédie maritime aurait été évitée peut-être de justesse étant donné que le navire est très moderne (les compartiments étanches et les pompes d’évacuation d’eau ont effectivement fonctionné) et parce qu’il… repose tout simplement sur le jardin d’écueils. Ainsi, la question à poser serait plutôt celle de l’erreur dite “fatalement humaine” ou sinon technique, celle de l’électronique embarquée.

Plus précisément pourtant, tout le monde sait que les vitesses (normalement basses) d’approche comme de sortie des ports ne sont pas respectées par de nombreuses compagnies, car c’est la course contre la montre… comme pour la rentabilité. C’est bien connu, le temps… c’est de l’argent et les assureurs s’occuperont du reste, même au cas où l’état du beau “Blue Star Patmos” blessé serait jugé irréparable.

En attendant la fin des expertises, lesquelles ne seront peut-être pas totalement médiatisées lorsque l’actualité s’occupera d’autres faits élus pour devenir marquants, les pèlerins grecs de Saint Nectaire d’Égine (sanctifié en 1961) rempliront les autres ferrys, les touristes Orthodoxes des pays de l’Est laisseront tous leurs vœux sur de petits papiers enroulés et placés entre les rochers des Monastères des Météores. Septembre donc et les plages déjà de la Grèce continentale se vident à l’occasion. Rentrée !

Papiers et voeux. Météores, Thessalie, août 2017

Architecture de Thessalie. Trikala, août 2017

Les plages se vident. Grèce continentale, fin août 2017

Présentation du livre de Yórgos Kalos. Bourg de l’île de Póros. Août 2017

L’été… officiel se termine de la sorte comme presque prévu. Nous dégustons ses dernières figues déjà de septembre. Sur son île de Póros, Yórgos Kalos, homme politique de droite et ex-ministre Nouvelle Démocratie, lequel fort heureusement ne fait pas que de la politique, a présenté son récent ouvrage littéraire devant un (bien petit) auditoire de notables et de curieux. Pourtant, ses histoires relatant la vie anecdotique des Poriotes sont fort intéressantes et bien écrites. Finalement, la politique ne détruirait pas toujours, ni entièrement ses hommes ou ses femmes.

Le pays réel et le pays littéraire ne se rencontrent pas forcément. Septembre déjà. Les touristes photographient la Garde Evzone devant notre “Parlement”, pays aux apparences de son image presque sauvées. Dimitri, mon neveu qui vit à Trikala, musicien professionnel du bouzouki et du chant Rebétiko, développera aux visiteurs venus de France musique à l’appui, toute l’évolution de ce genre musical entre les années 1930 et les importants apports initiés par Vassílis Tsitsánis , le grand Rebète et enfant de Trikala.

En marge de la mélodie, mon neveu exprimera son infortune actuelle, générée par la situation sans issue des Grecs au pays de la dite crise, réalité certes traduisible, mais pas forcément saisie par les amis et visiteurs du pays.

“Tous ceux qui pratiquent suffisamment le bouzouki, ils s’improvisent alors professionnels occasionnels, voire réguliers, pour vingt à trente euros la soirée, tandis qu’au même moment, les grands noms d’Athènes cassent désormais leurs tarifs pour se produire dans notre Grèce profonde. Entre ces deux réalités, nous professionnels reconnus… nous tirons la langue. Mon épouse vient d’ouvrir une petite taverne au village faute d’autre issue face au chômage.”

Dimitri, mon neveu et son bouzouki. Musée Tsitsánis de Trikala. Août 2017

Montagnes thessaliennes. Août 2017

Les bêtes de Stéphanos. Thessalie, août 2017

Animal d’une taverne. Thessalie, août 2017

“Notre petite taverne est ouverte chaque week-end pour l’instant et très peu en semaine, j’y suis souvent, je aide mon épouse, je me fais… musicien, serveur et surveillant de grillades. Sinon, parfois nous acceptons de nous produire à Athènes ou à Thessalonique lorsque seulement nos frais sont payés, c’est-à-dire sans être rémunérés pour notre prestation. Car, comme voyager autrement nous devient alors impossible, ces occasions de sortir de chez sont rares et précieuses. Aussi, pour enfin boire notre café sur la route ; cela-dit, nous nous produisons également de la sorte dans le but d’être mieux connus.”

Nous avons quitté la Thessalie en musique, ayant aussi aperçu hâtivement les bêtes de Stéphanos, mais cette fois, l’ami éleveur était fort occupé. Septembre déjà, les visiteurs du pays, exotiques ou pas, photographient toujours et encore la Garde Evzone devant le “Parlement”, ou ils réalisent parfois de belles poses devant les escaliers en marbre de la vieillie Bibliothèque nationale.

Cependant, très peu nombreux sont ceux qui voudront découvrir la maison de notre poète Yórgos Seféris , et dans ce… dernier quartier du poète, on nourrit un peu l’espoir et autant les animaux adespotes et on le fait même savoir par voie d’affichage face aux… réfractaires: “Nourrir les animaux adespotes est un acte légal par la loi 4039/12 et par la décision de la Cour Suprême 1/13/1631/8.4.13”. Encore heureux, les mémoranda (législation sous la Troïka) ont déjà balayé le droit du travail et les Conventions Collectives avec, mais en fin de compte, nous pouvons encore prendre soin des animaux adespotes, ultime pays réel !

Se faisant photographier à Athènes. Août 2017

Devant le ‘Parlement’. Athènes, août 2017

La maison de Yórgos Seféris. Athènes, août 2017

Pour les animaux adespotes. Athènes, août 2017

‘Nourrir les animaux adespotes est un acte légal’. Athènes, août2017

Septembre alors, la météo s’améliore pour ce qui tient des vents naturellement dominants ; le remorquage du “Blue Star Patmos” pourrait peut-être commencer dans les prochains jours, d’agrès la presse du samedi 2 septembre.

Le pays réel et le pays touristique ne se rencontrent pas forcément. Sauf parfois à bord de certains ferrys ou sinon, devant la condition immanquable des animaux adespotes grecs. Autrement, rentrée médiatique et “politique” dans la foulée des insignifiances.

Grèce… éternelle, rochers et alors écueils. Figues de Septembre !

Jeune animal adespote. Trikala, Thessalie août 2017

* Photo de couverture: Les Météores et leurs monastères. Août 2017

mais aussi pour un voyage éthique, pour voir la Grèce autrement “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !”   http://greece-terra-incognita.com/

Carte postale : la rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Carte postale

Soleil couchant. Les visiteurs du pays et du moment auront très justement adoré son côté carte postale. Les chats d’Hydra par exemple, ses autres animaux insulaires, sa cohue enfin autant de saison. La vie est certainement belle, et d’ailleurs, pas nécessairement celle des autres. La presse grecque de cette fin août évoque la rareté et en même temps brièveté des vacances des Grecs. Août finissant au pays carte postale.

La Grèce carte postale. Hydra, août 2017

Le 15 août étant déjà un souvenir distant, Athènes se remplie de jour en jour. “À l’année prochaine et passons-nous un hiver si possible clément”, tel est le souhait traditionnel de cette fin août exprimé entre Grecs. En effet.

Dans les îles, les petits pêcheurs arrivent toujours à bon port pour y vendre leurs prises directement, le succès est assuré. La vie locale, celle qui est travaillée ne s’offrira pas forcement au premier regard des visiteurs. Tôt dans la matinée sur le port d’Égine par exemple, et pendant que les touristes sommeillent à l’hôtel ou à bord d’un voilier amarré, les marchants de primeurs étalent leurs fruits devant leurs bateaux fixés car muées en étales.

Leur sourire supposé habituel n’y est pas, le temps presse. La messe du dimanche se termine et les premiers clients vont bientôt arriver. À certains cafés d’Égine fréquentés par les habitants, le temps révolu semble être alors figé, prenant explicitement la forme de la décoration murale des lieux. Photographies et publicités d’antan suggéreront ainsi une certaine durée, voilà en tout cas pour ce qui relève du stricte domaine des impressions récurrentes.

Autres animaux. Hydra, août 2017
L’arrivée des pêcheurs. Golfe Saronique, août 2017
Marchand de primeurs. Égine, août 2017

Les habitants du matin, sensiblement plus matinaux que les touristes y boivent leur café, si possible grec, car l’espresso des cafés traditionnels n’est souvent pas leur point le plus fort. Les discussions tournent fatalement autour des conditions météorologiques en passant par le football, pour y arriver fatalement à la politique. “Vous de SYRIZA, vous salopez le pays, vous n’aimez pas la Grèce, vous la détruisez”.

“Tu ne peux pas dire cela lorsque les vieux grands partis ont gouverné de la sorte depuis la fin de la dictature des Colonels.” “Taisez-vous les gars et souvenez-vous des faits réels car vous avez l’âge, la dite dictature des Colonels avait mieux géré le pays que vos maîtres démocrates”, voilà pour ce qui tient de l’autre… couleur locale.

La messe du dimanche se termine, et le mendiant des lieux renforce… sa démarche auprès des fidèles sans trop de succès il faut dire. Signe aussi des temps, lassitudes. Sous ce si grand soleil levant du mois d’août, j’ai traduit pour les participants à mes programmes “Greece Terra Incognita” toute… la force de ce jugement déjà très vulgaire, peinturé sur une cabine téléphonique près du musée archéologique d’Égine.

“Varoufákis, indic, traître, paresseux, gigolo de rigolade, profiteur et salopard, méchant homme”, voilà pour cette… “diatribe”. Tout le monde sait que Varoufákis et son épouse de la classe aisée, possèdent une belle villa sur Égine, jadis fréquenté par la famille Tsipras, ceci expliquerait peut-être un peu cela.

Au café des habitants. Égine, août 2017
Avant la sortie de la messe et le mendiant. Égine, août 2017
“Varoufákis, indic…”. Égine, août 2017

Plus intelligemment, les personnages de Varoufákis et de Tsipras sont caricaturés pour les besoins du spectacle écrit par Aléxandros Kollatos, “Yanis et Alexis”. La pièce m’a été présentée par Aléxandros Kollatos (‘Yanis Varoufákis’) et Antonis Ziogas (‘Alexis Tsipras’) en avant-première au printemps dernier. Je constante que depuis, cette admirable satire politique connait alors le succès mérité, d’ailleurs Yanis Varoufákis l’a jugé fort réussie et quant à Alexis Tsipras, il n’a jamais voulu réagir.

Lorsque le spectacle avait été représenté à Égine en août 2017 (et ensuite à Hydra), il a été remarqué par ceux de la presse francophone, à l’instar du “Temps” de Genève: “Alexandre Kollatos, comédien et auteur franco-grec, prononce sur l’île d’Égine quelques mots à l’issue de la représentation de sa dernière satire, ‘Yanis et Alexis’: ‘Déçu par ce couple politique que j’avais pourtant soutenu et pour lequel j’avais voté, j’ai écrit ce texte pour faire rire.’ Les deux principaux personnages de la pièce sont Yanis Varoufákis, ministre grec des Finances, et Alexis Tsipras, premier ministre.”

’Yanis et Alexis’ à Hydra. Août 2017

“Au premier semestre 2015, le duo avait tenu en haleine toute l’Europe, tentant de mettre un terme aux politiques d’austérité imposées au pays depuis 2010 et de les remplacer par des solutions alternatives. Les négociations avec les créanciers du pays dureront six mois, avant de se solder, face à l’intransigeance de leurs interlocuteurs, par des résultats décevants: la signature d’un nouvel accord avec l’Union Européenne, la BCE et le FMI, qui impose à la Grèce de nouvelles mesures d’austérité, et la démission de Yanis Varoufákis. Cette période sert de trame à Alexandre Kollatos. L’auteur transforme le duo aux manettes du pays en un couple passionné, qui se débat à Bruxelles et rompt au bout de six mois.”

“La satire séduit. Ce 13 août au soir, la centaine de chaises déposées devant la scène en plein air n’ont pas suffi pour accueillir le public: il a fallu en réquisitionner dans la maison voisine. Un tel engouement n’est pas un hasard. SYRIZA est en chute libre dans les sondages et la déception gagne la population.” (“Le Temps”, 24 août 2017).

Après l’incendie sur l’île de Spetses. Août 2017 (presse grecque)

Mais dans l’autre vraie vie estivale, les incendies criminels et politiquement significatifs sévissent un peu partout en Grèce. Après l’île de Spetses (où fort heureusement le feu a été rapidement maîtrisé), c’est en mer Ionienne et plus précisément à Zakynthos que plus de 75 incendies se sont déclarés depuis le début de la saison (presse grecque du 27 août).

Certains en Grèce prétendent que ces incendies, toujours d’origine criminelle, accompagneraient en quelque sorte la future carte énergétique… de la colonie Helladique, entre passages des futurs oléoducs et gazoducs, et futures exploitations des gisements pétroliers et gaziers. Dramatisation ?

Cependant, et au soleil couchant, les visiteurs du pays et du moment adoreront surtout et d’abord son côté carte postale et nous avec, dans la mesure du possible. Sur une île seulement habitée d’une petite famille d’éleveurs, nous avons ainsi pu rencontrer l’animal semi-adespote des lieux, et les étables, pendant que les troupeaux se trouvaient en dehors pour paître… en liberté toujours surveillée.

Soleil couchant, île du Golfe Saronique. Août 2017
Les étables de l’île. Août 2017
Les étables de l’ile. Août 2017
Le chat semi-adespote de cette île. Août 2017

Mieux entourés… dans leur carte-postale, les visiteurs du pays photographient comme nous d’ailleurs les chats d’Hydra, île de caractère comme on aime dire non sans raison, une île aussi très fréquentée. Son tourisme, y est presque de masse et il faut attendre les mois d’automne et je dirais même d’hiver pour mieux retrouver l’inégalable atmosphère hydriote, celle ayant tant inspiré Leonard Cohen, ou nos poètes comme Odysséas Elytis.

Les plus chanceux parmi les visiteurs, ont même pu suivre la litanie de l’Icone de la Panagía (titre porté par la vierge Marie dans l’Église orthodoxe) sur le port de l’île, de nombreux Hydriotes, tout comme les officiels et les marins présents ont également assisté à la cérémonie marquant les neuf jours de la Dormition de la Sainte Vierge.

Les bars ont pour un bref moment enfin baissé le volume de leur “musique”. Fort heureusement dans un sens, les cartes postales encore vendues aux touristes ne sont pas… sonorisées et seules quelques photos de jadis intelligemment exposées ici ou là, rappelleront parfois aux visiteurs, certains aspects de l’économie d’antan. Images un eu floues ainsi exposées, entre les éponges péniblement pêchées par les équipages près des côtes de l’Afrique du Nord jusqu’à la première moitié du siècle précédant, ou encore plus près de nous, la… construction hôtelière plus récente, celle des années 1970.

Café à Hydra. Août 2017
Devant l’Icone de la Sainte Vierge. Hydra, août 2017
Métiers de jadis. Photo à Hydra, août 2017
Construction hôtelière des années 1970. Photo à Hydra, août 2017
Photographie animalière. Hydra, août 2017
Chat d’Hydra, août 2017

Temps et lieux d’alors et de l’effort, voire parfois d’une intense concentration. La couleur locale actuelle selfilisée en rajoutera une… ultime couche à sa sauce, durant l’été en tout cas. Les chats d’Hydra contempleront sans doute encore la mer d’après nos postulats anthropomorphiques, et c’est aussi de saison.

Dans le Péloponnèse et plus précisément à Hermione, non loin d’Hydra, le retraité grec paupérisé laisse éclater tout son emballement suite à sa prise… un petit poulpe plus exactement, les touristes de passage ont sensiblement applaudi, la carte postale est ainsi restée intacte.

Retraité pêcheur. Hermione, août 2017
Retraité pêcheur. Hermione, août 2017

Notre carte postale se voudra inlassablement harmonieuse et elle apparaîtra toujours de la sorte, il faut le souligner.

Entre deux escales et pendant que leurs clients visitent les lieux et autant les apparences de la toute dernière Grèce, les skippers professionnels iront boire leur café du mérite pour discuter mer, falaises et météo. Les sujets dits politiques demeurent et demeureront inabordables. L’autre vie, gagnée ou perdue au labeur comme à l’inactivité fait aussi péniblement partie du paysage du présentéisme grec actuel, au futur d’ailleurs inabordable car inconnu pour la majorité des habitants… de la carte postale.

Ma saison de… travailleur “Greece Terra Incognita” n’est pas terminée, et nos curieux et cultivés visiteurs auront parfois du mal à comprendre ce que signifie… l’abolition dans ce pays, du temps comme du futur potentiellement perceptibles. D’ailleurs ils ne visitent pas la Grèce que pour comprendre… et nous les comprenons.

Couleur locale. Hydra, août 2017
Ancre issue de la période antique. Musée d’Hydra, août 2017

Grèce côté carte postale, soleil surtout couchant. Chats d’Hydra et d’ailleurs, mouillages face au vent aux traces des mouillages anciens, eaux territoriales de l’instantané rajouté.

Remarquables réalités augmentées parfois privées de sens, la vie… est certes belle, carte postale et alors selfies !

Animal adespote. Hydra, août 2017
* Photo de couverture: Chat d’Hydra. Août 2017

mais aussi pour un voyage éthique, pour voir la Grèce autrement “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !”   http://greece-terra-incognita.com/

Gaspillage alimentaire- Solidarité et entraide entre Grecs

Lessivés par une crise qui a parfois brisé leurs vies, les Grecs avancent à tâtons vers de nouvelles formes de solidarité qui concilient aide aux plus démunis et lutte contre le gaspillage alimentaire et la vie chère.

Derrière le marché central d’Athènes, Xenia Papastavrou vient en aide à cette Grèce déclassée qui fait la queue aux soupes populaires, en aidant à récupérer les invendus des magasins d’alimentation.

« En juin, on nous a donné 3.000 kilos de melons, en août on a reçu 7.200 petits packs de lait », explique cette Grecque de 39 ans, dans ses locaux. Sur l’écran de son ordinateur défilent des adresses d’associations caritatives dans tout le pays, des flèches et des tableaux de chiffres compliqués.

Son idée est pourtant des plus simples: mettre en relation les grands magasins, petites supérettes, cantines et restaurants qui ont des surplus et ces bénévoles qui manquent de tout pour distribuer des repas aux victimes de la crise.

« Boroume! » (Nous pouvons » en français), l’organisation qu’elle a créée il y a trois ans, au plus fort de cette épuisante crise, participe ainsi à la distribution de 2.500 repas par jour aux plus démunis, de Thessalonique à Patras en passant par Athènes.

Tous les jours, elle centralise les nouvelles offres de produits et trouve une association caritative proche qui a besoin de ces légumes, de ces pains ou « même de ces 12 tiropita (tourtes au fromage) restées invendues à la boulangerie du coin ».

« La Grèce est un pays qui jette beaucoup », explique-t-elle. « Dans les tavernes, si on n’a pas une pyramide de Khéops dans son assiette, un repas entre amis n’est pas réussi », ironise-t-elle.

Mais la crise a fait changer les esprits dans un pays où plus d’un quart des gens sont menacés de pauvreté, selon les statistiques officielles.

Dans son épicerie solidaire du bouillonnant quartier d’Exarchia, Tonia Katerini dresse peu ou prou le même constat: « En Grèce, il y avait jusqu’ici l’idée que manger des produits de qualité, ça coûte cher et les Grecs étaient peu regardants à la dépense », souligne cette architecte indépendante qui consacre une dizaine d’heures par semaine à cette coopérative. Sur les étagères en bois, le riz, les lentilles rouges ou l’huile d’olive vendus en vrac sont proposés en moyenne « 10 à 15% moins chers qu’en supermarché ».

Pour y arriver, l’épicerie coopérative Sesoula, comme les 11 autres qui ont fleuri à Athènes depuis que la Grèce est sous perfusion financière, se passe d’intermédiaires et négocie directement avec les producteurs.

Cette idée est née il y a trois ans avec le « mouvement des patates ». Des producteurs, mécontents des marges encaissées par les intermédiaires, se sont lancés dans la vente directe, jetant les sacs de patates des camions aux clients. A des prix imbattables.

« La crise nous oblige à en finir avec le chacun pour soi pour réfléchir à ce que nous pouvons faire ensemble pour nous sortir du pétrin », souligne Mme Katerini.

La famille a constitué jusqu’ici le garde-fou contre la misère dans un pays où un quart de la population est au chômage.

« Mais cela ne suffit plus », constatent les deux femmes. Quand la retraite des parents se retrouve encore amputée pour cause de nouveau plan de rigueur, quand le pécule économisé pour les coups durs s’épuise, « le collectif doit prendre le relais », poursuit Mme Katerini.

Avec cette crise sans fin, les files d’attente aux soupes populaires se sont allongées: des personnes âgées, de plus en plus nombreuses, des mères, aussi, beaucoup. Certaines arrivent casserole à la main « pour faire croire à leurs enfants qu’elles ont préparé le repas et dissimuler ainsi un peu leur pauvreté », explique Mme Papastravou.

Dans le quartier de Zografou, ni huppé ni vraiment populaire, ils étaient 80 à venir à la soupe populaire il y a six ans. Ils sont 500 aujourd’hui.

« Vous voyez comme c’est important de s’entre-aider collectivement », conclut-elle.

Source : Athènes AFP

mardi 29/8 http://www.lepetitjournal.com/athenes/accueil/actualite/224124-en-grece-on-s-entraide-en-luttant-contre-le-gaspillage-alimentaire

Translate »