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Pour un débat sur la situation critique des incendies

Grèce : L’opposition critique Mitsotakis et le parti ND pour cette catastrophe sans précédent

23/08/2023

SYRIZA-PS demande un débat au Parlement au niveau des dirigeants politiques, dès que possible, sur la prévention et le traitement des incendies de forêt, la planification de la protection civile et la résilience du pays contre les conséquences de la crise climatique.

La décision a été prise après une discussion au sein du présidium du groupe parlementaire SYRIZA-PS. Selon le communiqué de presse du parti, « la réunion a exprimé la douleur de SYRIZA-PS pour la perte de nos semblables et la préoccupation intense pour la situation extrêmement critique sur les fronts de l’incendie et de l’énorme catastrophe environnementale. L’inadéquation et l’incompétence de M. Mitsotakis pour faire face une fois de plus aux incendies de manière opportune et efficace, a pour résultat que le pays, d’un bout à l’autre, est confronté à des conditions sans précédent, qui nécessitent la mobilisation immédiate des forces et le renforcement de l’appareil d’État. »

De son côté, le Parti communiste (KKE) a souligné que :

« La mort de dizaines d’êtres humains déracinés, retrouvés carbonisés dans la forêt de Dadia, est un horrible crime à plusieurs morts, qui met à mal toutes les justifications gouvernementales selon lesquelles la protection de la vie humaine est au cœur de la planification », souligne le Parti communiste grec dans une déclaration, à l’occasion de la tragédie indicible qui s’est produite à Evros.

Le KKE ajoute que « les personnes carbonisées dans l’Evros s’ajoutent à la longue liste des réfugiés et des migrants qui perdent la vie au cours de leur voyage de déracinement, contraints d’emprunter les routes les plus dangereuses pour éviter la répression et l’enfermement imposés par la politique de l’UE et des gouvernements ».

Dans le même temps, Αt ΚΚΕ note que « le mélange explosif de la politique anti-immigration et de l’absence totale de prévention et de planification anti-incendie, ne fait qu’engendrer de nouvelles tragédies, pour lesquelles les gens, Grecs et immigrés, paient le prix le plus lourd ».

Translated with DeepL

Source http://www.defenddemocracy.press/greece-the-opposition-criticizes-mitsotakis-and-the-nd-party-for-the-unprecedented-catastrophe/

Infos Grèce par Yannis Youlountas


Bonjour, beaucoup de nouvelles du mouvement social cet été :

– la mobilisation contre la privatisation des plages s’étend en Grèce
– le squat Jardin Botanique évacué au nord d’Athènes
– qui sont les hommes cagoulés qui chassent les migrants sous les yeux des policiers grecs immobiles ?
– des fascistes grecs impliqués dans l’assassinat de Michalis Katsouris, supporter antifasciste de l’AEK Athènes, par des néonazis croates
– grand succès populaire de l’initiative anarchiste contre les incendies
– première projection du nouveau film « Nous n’avons pas peur des ruines » aux RIA de St-Imier en Suisse 

 
Dans « Je lutte donc je suis » en 2015, Elias nous alertait déjà sur les prémices de la privatisation des plages à Paros, notamment à Piso Aliki. LA MOBILISATION CONTRE LA PRIVATISATION DES PLAGES S’ÉTEND EN GRÈCE Tout a commencé à Paros, il y a une dizaine d’années. Nous en parlions déjà dans le film « Je lutte donc je suis » :https://www.youtube.com/watch?v=97HTxo20c-E (surtout de la 27ème à la 30ème minute) et dans plusieurs articles à l’époque. 

Fraichement arrivé aux affaires, le parti Syriza avait promis de stopper la privatisation galopante des plages. Une loi limite en théorie l’accaparement des plages à 50% mais, dans les faits, elle est rarement respectée. La loi prévoit aussi de laisser toujours libres d’accès les 5 premiers mètres du bord de mer, mais en réalité, ce n’est pas le cas non plus. Les chaises longues bloquent souvent les déplacements au bord de l’eau. Depuis un mois, la mobilisation s’intensifie, parfois avec l’aide de certains touristes qui comprennent le problème et se joignent aux rassemblements. Les images d’une manifestation sur une plage de Paros, ce 23 juillet, ont tourné de façon virale sur les réseaux dit sociaux. .

Puis tout s’est enchaîné : en Chalcidique le 8 août, à Paros encore le 13 août, etc. Près d’Athènes et de Thessalonique, mais aussi à Rhodes et en Crète, plusieurs actions ont également eu lieu, allant du simple déplacement des chaises longues commerciales au sabotage de pancartes et de matériel gênant l’accès à la mer. Cependant, en Crète, c’est surtout sur la côte nord que le problème se durcit, en particulier autour de Réthymnon et d’Agios Nikolaos où les tarifs ont explosé (de 20 à 50 euros la journée contre 5 à 10 euros dans le sud de la Crète) et où les chaises longues n’ont cessé de se multiplier ces derniers mois. Selon plusieurs membres des collectifs en lutte : « Nous ne sommes pas seulement confronté à la volonté des riches de faire toujours plus de fric avec la nature et le tourisme de masse, mais aussi à l’objectif manifeste d’éloigner les pauvres de certaines plages où les hipsters veulent se retrouver entre eux. Une forme de ségrégation, en quelque sorte. » 

Des habitants de Paros et d’autres petites îles grecques sont parfois obligés de faire des kilomètres pour accéder à un bout de plage gratuit, alors qu’ils résident sur l’île depuis des générations et n’ont jamais connu ce problème auparavant (voir les vieilles photos des plages de Paros en noir et blanc). À quand une taxe pour respirer ? 

Si vous venez en Grèce cette année ou l’année prochaine, aidez-nous à refuser cette évolution insupportable : faites vous entendre, vous aussi ! Semez le trouble parmi les marchands de chaises longues et de parasols, et surtout parmi leurs clients souvent inconscients des conséquences ! Rejoignez nos collectifs et nos actions sur place, à Paros, en Crète ou sur le continent ! 50% de plages gratuites en libre accès, c’est vraiment un minimum ! Le résultat de cette lutte est déjà visible : la privatisation de l’espace public sur les plages commence déjà à reculer ! 

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LE SQUAT JARDIN BOTANIQUE ÉVACUÉ AU NORD D’ATHÈNES Nous vous en avions parlé à plusieurs reprises : le squat Jardin Botanique est un des plus beaux squats de Grèce avec, à la fois, de grandes serres vitrées où l’on cultive l’autonomie alimentaire dans l’autogestion et des bâtiments dans lesquels se réunissent plusieurs collectifs, avec un bar autogéré, une bibliothèque sociale, une ressourcerie gratuite, des repas partagés, des rencontres, des projections de films et de nombreuses autres activités depuis 14 ans d’existence. Lors des convois solidaires, nous avons aidé et soutenu ce lieu : échanges de semences anciennes, coup de main dans les jardins, soutien financier, etc.
 
Il y a trois mois, nous sommes également revenu en toute hâte, dès que le squat a été attaqué par un groupe de néonazis (qui préfigurait peut-être la volonté d’évacuation, tant les fascistes jouent souvent le rôle d’auxiliaires de police). Finalement, le squat Jardin Botanique a été évacué il y a quelques jours, avec non seulement des forces de police disproportionnées (MAT, OPKE, voltigeurs…), mais aussi un bulldozer pour commencer à détruire rapidement plusieurs murs du bâtiment principal (photos). Un cauchemar pour les résidents et pour le mouvement social du quartier de Petroupoli, au nord d’Athènes.  

En réalité, la mairie de Petroupoli veut bâtir ses nouveaux locaux à cet endroit là, pour profiter de la vue et de la nature proche, en lisière de garrigue, sur la colline. Rien d’écologique ni de social : juste un caprice de politiciens autoritaires qui veulent également éloigner un collectif trop actif contre leurs spéculations immobilières délirantes. 

Mais pour l’instant, c’est loupé ! Un autre squat vient d’être ouvert à Petroupoli et l’histoire est loin d’être finie ! 

De plus, nous avons décidé de sauvegarder et de diffuser la mémoire de ce magnifique projet. L’année passée, nous avions encore filmé des entretiens dans le Jardin Botanique, puis encore, juste après l’attaque fasciste, il y a trois mois. Finalement, nous avons décidé de conserver et de mettre à jour le moment prévu sur le squat Jardin Botanique dans le nouveau film « Nous n’avons pas peur des ruines » (des nouvelles fraiches du film à la fin de cette lettre d’info). Vous découvrirez ce qu’était cette belle aventure originale dans quelques semaines : une initiative formidable et inspirante qui continuera à faire des émules ailleurs !

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QUI SONT LES HOMMES CAGOULÉS QUI CHASSENT LES MIGRANTS SOUS LES YEUX DES POLICIERS IMMOBILES ? 

Au Nord-Est de la Grèce, près de la frontière avec la Turquie, on ne compte plus les « ratonnades » et « les chasses aux migrants » commises par des groupes d’hommes masqués et cagoulés, en tenue militaire sans identifiant, armés de bâtons et de barres de fer.

Plusieurs témoignages récents confirment que des policiers ont observé ces agissements sans intervenir, notamment sur la rive grecque du fleuve Evros.

Début août, une cinquantaine de migrants syriens, dont des enfants et des femmes enceintes, étaient bloqués et agressés à plusieurs reprises sur une petite île du fleuve Evros, sans que la police intervienne, malgré les appels à l’aide.

En juin dernier, cela s’était déjà produit avec plus de 300 migrants bloqués ainsi. L’année passée, en août, 4 migrants étaient morts bloqués sur le même ilot, dont une petite fille de 5 ans décédée à la suite d’une piqûre de scorpion non soignée. 

Pour en savoir plus, vous pouvez lire les articles sur le sujet de l’excellent site infomigrants avec le tag evros : https://www.infomigrants.net/fr/tag/evros/  

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Cette façon de procéder entre les gardes-frontières et les milices nationalistes nous rappelle les mêmes pratiques dans d’autres situations : la destruction de l’espace social libre Synergio à Ilioupoli en août 2013, sous les yeux des voltigeurs arrivés sur les lieux juste avant les fascistes (donc parfaitement au courant), ou encore l’assassinat de Pavlos Fyssas un mois plus tard, toujours sous les yeux des flics impassibles, exceptés une policière qui était finalement intervenue, à la surprise de ses collègues qui étaient restés immobiles..

Plusieurs de nos proches sur place, membres de collectifs d’aide aux exilés dans le nord-est de la Grèce, tentent de connaître les liens précis entre ces chasseurs de migrants et les représentants de l’État grec qui les laissent faire. Cela rappelle aussi les nombreuses exactions de la police des frontières dans les îles de la mer Égée, allant jusqu’à repousser et provoquer le naufrage de bateaux avec des enfants à bord.  Depuis longtemps, des groupuscules fascistes jouent le rôle d’auxiliaires de police pour faire ce que l’État n’ose pas faire directement et officiellement. En Grèce, comme ailleurs, c’est devenu un phénomène courant. Tout l’histoire récente du pays a été jalonnée par des violences et des assassinats orchestrés de cette façon, dont le plus célèbre est sans doute le meurtre du député pacifiste Grigoris Lambrakis par un groupuscule fasciste créé et protégé par la hiérarchie policière et militaire, peu avant la dictature des Colonels. Une histoire que raconte magnifiquement le film Z de Costa Gavras, avec Yves Montand et Irène Papas.  

DES FASCISTES GRECS IMPLIQUÉS DANS L’ASSASSINAT DE MICHALIS KATSOURIS, SUPPORTER ANTIFASCISTE DE AEK ATHÈNES, PAR DES NÉONAZIS CROATES 

Vous avez sans doute vu passer l’info et, peut-être, les images violentes des hordes de néonazis croates, supporters du Dynamo Zagreb, descendus à Athènes pour chasser les supporters antifas de l’AEK Athènes. L’AEK est un club de football athénien fondé par les nombreux réfugiés grecs d’Asie mineure en 1924, après le génocide du Pontique (1915), puis la catastrophe de Smyrne (1922). Ce club populaire est devenu, au fil des années, l’un des principaux symboles du football antifasciste en Europe, en partenariat avec certains groupes antifas de San Pauli à Hambourg, de l’OM à Marseille et de Libourne en Italie. .

L’AEK Athènes est, par exemple, très apprécié à Exarcheia, même si on lui préfère les petits clubs de foot autogérés, loin des montagnes de frics du foot business, par exemple Asteras Exarchion ou Livas Rethymnon. Au-delà des polémiques du microcosme footballistique et des querelles de clochers, les affrontements contre des groupes qui font des saluts nazis se sont répétés à plusieurs reprises depuis les années 90. Parmi eux : les Bad Blue Boys de Zagreb célèbrent la mémoire d’Hitler et de ses alliés Oustachis. .

Durant l’attaque du 7 août à Athènes, plusieurs fans de l’AEK ont été grièvement blessés, dont une jeune fille de 13 ans, et un autre est mort d’un coup de couteau : ce supporter antifasciste de l’AEK s’appelait Michalis Katsouris. Il avait 29 ans.L’avocat des néonazis croates, Davorin Karatsic, a osé déclarer durant le début de l’enquête : « Il est connu que les fans de l’AEK sont la plus grande racaille humaine qui existe, ce sont des ordures humaines, des drogués, des gauchistes et des anarchistes » (sic).
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Pour l’instant, l’enquête révèle deux choses : tout d’abord, que les autorités grecques avaient été prévenues de cette arrivée massive bien à l’avance (par la police du Monténégro, d’Albanie et par l’UEFA elle-même, et surtout par la police de Croatie qui avait donné des informations précises concernant les supporters de Zagreb susceptibles de refuser l’interdiction de déplacement). Le projet à empêcher ? 250 supporters néonazis du Dynamo Zagreb étaient descendus lourdement chargés en Grèce pour « se faire des antifas ». C’est le premier scandale dans cette affaire qui fait beaucoup parler ces jours-ci et qui soulève la question : pourquoi les responsables grecs ont délibérément laissé faire et donc laissé tuer ? .

Ensuite, deuxième scandale, il se confirme que c’est bien des supporters grecs du Panathinaïkos (dont certains sont proches des Bad Blue Boys du Dynamo Zagreb) qui ont aidé ces derniers à s’orienter, allant jusqu’à les exfiltrer sur leurs motos et scooters vers 23 heures dans le quartier populaire de Nea Philadelphia. Plusieurs vidéos de surveillance (caméras du supermarché où était garé le cortège de motards pendant l’attaque et des entrées des stations de métro voisines) ainsi que la position de certains téléphones mobiles confirment cette alliance. Certes, cela concerne très peu de supporters du Panathinaïkos (qui sont loin d’être tous fascistes et impliqués dans cette affaire), mais cela donne une autre couleur à ce meurtre : des fascistes grecs ont encore tué ou participé à tuer un antifa, pendant que la police laissait faire à nouveau.

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Alors que les partis d’extrême-droite sont remontés en flèche aux dernières élections législatives en Grèce, malgré l’interdiction d’Aube dorée, il semble que les menaces et les actions violentes recommencent diversement un peu partout dans le pays : menaces de mort contre plusieurs activistes et solidaires durant l’hiver, attaques et dégradations de plusieurs lieux au printemps (dont le squat Jardin Botanique peu avant son évacuation par la police), agressions en marge de plusieurs manifestations contre le pouvoir, multiplication des chasses aux migrants dans le Nord-Est du pays, collaboration avec des supporters néonazis croates pour tabasser des supporters antifas et, finalement, assassiner Michalis Katsouris. Jusqu’où iront-ils ? 

Une autre information que nous venons d’intercepter : les groupes fascistes athéniens sont en train d’inviter massivement leurs homologues européens à un événement programmé le 1er novembre prochain sur l’avenue d’Héraklion à Athènes (en face du numéro 420 à 18h). Ils ont déjà lancé des milliers d’invitations au sein de l’extrême-droite et des néonazis de tout le continent, notamment en France. Leur prétexte : le dixième anniversaire de la mort de deux néonazis. Leur but : une démonstration de force. 

En Grèce, comme ailleurs en Europe, la montée du fascisme et de ses représentants dans le spectre électoral n’augure rien de bon pour nos droits, et en particulier pour les plus vulnérables que sont les migrants, les précaires de Grèce et d’ailleurs, ainsi que les minorités de toutes sortes, notamment sexuelles. Il est grand temps de réagir au plus vite, avant que l’Europe ne s’enfonce encore plus dans cette impasse mortifère.  

GRAND SUCCÈS POPULAIRE DE L’INITIATIVE ANARCHISTE CONTRE LES INCENDIES !
 Une fois n’est pas coutume, c’est le groupe anarchiste Rouvikonas qui a été à l’origine de l’action la plus exemplaire et populaire de l’été. Devant la politique catastrophique de l’État face aux incendies et ses conséquences dramatiques les années passées (de nombreux morts en Grèce), Rouvikonas a décidé de créer un groupe de pompiers volontaires équipée d’un véhicule de pompiers acheté durant l’hiver et d’autres outils et matériaux. 

Durant le mois de juillet, cette année encore, les incendies ont fait des ravages, autour d’Athènes comme dans les îles (notamment à Rhôdes). Mais cette fois, le mouvement social a montré à l’État sa capacité à prendre ses affaires en main, en l’occurrence sa sécurité contre l’incendie. Jusque dans le parlement, l’action modeste mais efficace de l’équipe autogérée de pompiers volontaires a été évoquée par les différentes oppositions à la majorité gouvernementale : « les seuls pompiers qu’on voit réussir et qui sont vraiment organisés contre les incendies, ce sont les anarchistes, ce n’est pas normal ! » a crié un député interpellant le premier ministre à la Vouli (parlement grec). « Une fois de plus, vous êtes la risée de la population et ce sont des gens comme Rouvikonas qui jouent les Robin des Bois quand l’État ne fait pas son travail ! » a ajouté un autre. 

 Au fil des jours et des dévastations, le ton est passé de ironie à la colère profonde : le gouvernement grec a été accusé d’avoir encore augmenté le budget de l’armée (comme l’a également fait Macron en France), mais pas celui des pompiers (ni celui des hôpitaux), malgré les nombreuses alertes. Face à cette immobilisme, plusieurs chemins dans les garrigues ont été rouverts par le mouvement social, et non par l’État, pour permettre aux véhicules de pompiers de passer, à commencer par celui des anarchistes. 

Au final, après un mois de juillet dramatique, le véhicule de Rouvikonas a été légèrement endommagé et ses tuyaux spéciaux presque entièrement détruits, puis remplacés. Le groupe et ses soutiens veulent acheter au plus vite un deuxième véhicule pour le préparer (coût : environ 15.000 euros). Et pourquoi pas un troisième l’année prochaine, si possible. 

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Depuis quelques jours, nous avons donc commencé à collecter des fonds pour aider à acheter ce deuxième véhicule et à l’équiper. Pour l’instant, nous en sommes à 355 euros. Notre objectif est d’atteindre le tiers de la somme nécessaire (5000 euros) et, si possible, la moitié (7500 euros). Si vous voulez participer à ce soutien aux pompiers volontaires anarchistes en Grèce, qui ont encore fait la démonstration de l’autogestion, avec le soutien de nombreux volontaires, c’est ici :

1- Pour effectuer un virement à ANEPOSIBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730BIC : PSSTFRPPTOUObjet : « Pompiers » (ou alors « Actions solidaires » si vous souhaitez soutenir les initiatives autogérées habituelles, cuisines solidaires, squats, aide aux précaires grecs et migrants, frais de Justice de militants poursuivis).

 2- Pour participer via PAYPAL en soutien à l’action « Pompiers », suivez ce lien :https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=SL5WWY5763UJYSi vous souhaitez soutenir les initiatives autogérées habituelles (cuisines solidaires, squats, aide aux précaires grecs et migrants, frais de Justice de militants poursuivis), suivez ce lien :https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY 

3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOSAdresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 MartiguesMerci de préciser par un petit mot dans votre courrier si vous souhaitez que le montant de votre chèque soit utilisé entièrement ou partiellement pour l’action « Pompiers » (sans modifier l’ordre du chèque qui reste évidemment Anepos).Contact, suggestions, propositions : solidarite@anepos.netTél. France 06 24 06 67 98 / Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80Si jamais vous avez prévu d’aller en Grèce durant la fin de l’été ou le début de l’automne (par la route et par ferry) contactez-nous : car nous avons encore quelques cartons en attente dans plusieurs régions de France (pas beaucoup et ce sont les moins urgents, mais ce serait bien qu’ils puissent profiter de votre voyage. Sinon, ne vous inquiétez pas, on se débrouillera autrement (surtout ne faites pas le voyage exprès pour ça).

PREMIÈRE PROJECTION DU FILM « NOUS N’AVONS PAS PEUR DES RUINES » AUX RIA DE ST-IMIER Le samedi 21 juillet, nous avons présenté 40 minutes d’extraits du nouveau film « Nous n’avons pas peur des ruines » aux Rencontres Internationales Antiautoritaires de St-Imier, en Suisse, un siècle et demi après la célèbre initiative de Bakounine. Un grand moment d’émotion et de retrouvailles. Une organisation colossale avec plus de 5000 visiteurs du monde entier, dont une délégation du squat Notara 26 (parmi les photos). 

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La salle était pleine et chaleureuse. Les 200 spectateurs nous ont dit avoir beaucoup apprécié cette version provisoire. La première mouture du film sortira cet hiver dans sa version complète, puis sera mise en ligne gratuitement, après les corrections habituelles (au bout de quelques rencontres avec vous, en France, Suisse et Belgique, pour tenir compte de vos conseils et améliorer certains aspects techniques)..

Dans quelques jours, seront diffusés les deux bandes annonces (longue et courte) puis quelques extraits du film. Encore un peu de patience. « Nous n’avons pas peur des ruines » couvre la période de l’été 2019 à l’été 2023, en l’occurrence l’arrivée au pouvoir de Mitsotakis et sa politique encore plus offensive contre le mouvement social et les lieux autogérés, à Exarcheia et partout ailleurs en Grèce. Nous vous emmènerons dans plusieurs coins d’Athènes et jusqu’en Épire, au nord de la Grèce, et bien sûr en Crète ! .

On en reparle en septembre !

En attendant, merci de votre soutien et tenez bon ! N’hésitez pas à utiliser nos films précédents (« Ne vivons plus comme des esclaves », « Je lutte donc je suis » et « L’Amour et la Révolution ») qui sont tous à votre entière disposition, en Creative Commons, pour faire réfléchir le public et encourager également les luttes à l’ouest de l’Europe. Servez-vous ! Ne nous demandez pas notre accord ! Nous sommes nos propres pirates ! On se retrouvera cet hiver, de vive voix ! De tout cœur avec vous depuis la Grèce, aux côtés de nos camarades et compagnons grecs et migrants !  Yannis Youlountas et le collectif du film 

Evros : le visage brutal du régime frontalier européen

07 août 2023

Un groupe est bloqué depuis plus de trois semaines sur un petit îlot de la rivière Evros. Leur histoire comprend d’innombrables appels de détresse, des agressions physiques, des violences sexuelles, la non-assistance alors qu’une aide médicale immédiate était nécessaire, et le mépris total d’un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme, qui a accordé au groupe des mesures provisoires et ordonné à l’État grec de leur fournir de l’aide. Il s’agit d’un autre exemple clair de la réalité brutale que les gens endurent à la frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce.

Le 21 juillet 2023, un groupe de personnes a tendu la main à Alarm Phone. Les 52 personnes – dont plusieurs enfants et personnes âgées souffrant de graves problèmes de santé – nous ont raconté qu’elles étaient bloquées sur un petit îlot près du village de Lagyna, en territoire grec, au milieu de la rivière Evros, qui fait frontière entre la Grèce et la Turquie. En appelant le téléphone d’alarme pour demander de l’aide, ces personnes nous ont informés qu’elles étaient déjà bloquées sur l’îlot depuis huit jours. A 14:19 CEST le même jour, Alarm Phone a alerté les autorités grecques, ainsi que Frontex, l’UNHCR et diverses ONG par email au sujet des personnes en détresse, en partageant leur localisation et leur demande d’assistance immédiate et urgente.

À ce moment-là, nous ne savions pas que ce serait le début d’une odyssée de plus de deux semaines, sans fin en vue, qui comprendrait d’innombrables courriels et appels aux autorités, des protestations publiques via les médias sociaux pour mobiliser pour l’évacuation, une décision ignorée de la Cour européenne des droits de l’homme et une violence barbare continue de la part des forces grecques contre le groupe.

Le lendemain de l’alerte, les autorités grecques ont informé Alarm Phone des efforts déployés conjointement avec Frontex pour rechercher le groupe : « […] nous tenons à vous informer qu’après des recherches approfondies menées par les autorités grecques et les patrouilles conjointes de Frontex dans la zone indiquée par les coordonnées et plus largement, aucune présence humaine n’a été trouvée ». Ce n’est pas la dernière fois que les autorités grecques affirment avoir été incapables de trouver le groupe malgré des « recherches approfondies ».

Quelques jours plus tard, le 26 juillet, les personnes nous ont raconté qu’elles avaient entendu des bruits de voiture la veille du côté grec de la rivière, mais qu’elles attendaient toujours l’aide dont elles avaient un besoin urgent. Dans le même temps, leur état s’aggravait de jour en jour : ils ont fait état de blessures et de divers problèmes de santé, et nous ont dit que la santé mentale de chacun se détériorait rapidement en raison des difficultés persistantes auxquelles ils étaient confrontés. L’acte violent consistant à laisser des personnes bloquées pendant des jours sur un îlot ne risque pas seulement d’entraîner des blessures physiques, mais constitue en soi un tourment mental qui traumatise les gens. À ce stade, la non-assistance des autorités grecques et de Frontex était déjà préjudiciable aux personnes appelant à l’aide, mais la situation allait continuer à se détériorer au cours des prochains jours.

Le 27 juillet, à 8h18 CEST, les autorités grecques ont à nouveau affirmé avoir recherché les personnes : « […] nous aimerions vous informer qu’après des recherches approfondies menées par les autorités grecques et la patrouille Frontex à l’endroit indiqué par les coordonnées et plus largement, aucune présence humaine n’a été trouvée ». Et ce, bien que la région d’Evros soit une zone frontalière hautement militarisée, où l’UE a investi des centaines de millions d’euros pour fortifier la frontière. Les technologies déployées dans la région comprennent des capteurs, des caméras thermiques et des drones – mais malgré cela, les autorités grecques et Frontex déclarent qu’ils sont incapables de trouver un groupe dont la localisation est clairement indiquée ? C’est très embarrassant. S’il est clair que leur déclaration est un mensonge flagrant, il est remarquable que les autorités grecques et Frontex aient atteint un point où des contrevérités aussi évidentes sont devenues implicites dans leurs activités opérationnelles. Pour en arriver là, ces stratégies doivent être largement acceptées dans leurs rangs et démontrent ainsi que les moyens brutaux de dissuasion utilisés aux frontières de la Grèce se sont normalisés, passant de la violence ouverte et brutale à la désinformation et à la non-assistance. Cela est particulièrement vrai dans la région d’Evros, comme l’ont démontré les jours suivants les développements dont nous avons été témoins dans cette affaire.

Un jour plus tard, le 28 juillet, le groupe nous a de nouveau parlé d’activités sur la rive grecque de la rivière : les personnes avaient repéré une voiture noire garée « du côté grec » et un drone qui les survolait. Peu après, ils ont déclaré avoir été attaqués par la police et ce qu’ils ont décrit comme des « mercenaires » : « La police et les mercenaires nous ont pris d’assaut. Ils ont commencé à frapper le monde. Et maintenant, nous sommes dans l’eau ». Ils nous ont envoyé plusieurs vidéos montrant l’attaque cruelle.

Nous avons immédiatement informé les autorités de l’attaque. Il est clair que dans cette zone frontalière hautement militarisée et contrôlée, une telle attaque n’aurait pas pu se produire sans un certain niveau de coordination de la part des autorités – celles-là mêmes qui prétendaient depuis des jours qu’elles ne pouvaient pas perdre de temps.

Nous avons immédiatement informé les autorités de l’attaque. Il est clair que dans cette zone frontalière hautement militarisée et contrôlée, une telle attaque n’aurait pas pu se produire sans un certain niveau de coordination de la part des autorités – celles-là mêmes qui affirmaient depuis des jours qu’elles ne parvenaient pas à localiser le groupe. Après l’attaque, les gens nous ont dit qu’ils étaient choqués et dévastés. Cependant, cette attaque n’a pas marqué la fin de leurs souffrances. Le groupe nous a dit qu’après l’attaque, les autorités turques les avaient forcés à retourner sur le même îlot qu’auparavant.

Avec l’initiative Rule39, une demande de mesures provisoires auprès de la Cour européenne des droits de l’homme a été déposée le 1er août. À ce moment-là, nous étions en contact avec les personnes depuis 11 jours. Pendant toute cette période, les autorités étaient au courant de l’existence du groupe et de ses appels à l’aide. Malgré cela, les appels à l’aide du groupe sont restés ignorés. De plus, au lieu de recevoir de l’aide, les personnes ont été violemment attaquées.

Dans la matinée du 2 août, la réponse de la Cour européenne des droits de l’homme est arrivée : la Cour avait accordé les mesures provisoires et ordonné à la Grèce de fournir de la nourriture, de l’eau et une assistance médicale. Nous avons immédiatement informé les autorités, y compris Frontex et le HCR, de cette décision et réitéré le besoin urgent d’assistance pour le groupe.

Dans la matinée du 3 août, les autorités grecques ont envoyé un autre courriel, affirmant une fois de plus avoir cherché, mais pas trouvé, les personnes. Dans le même temps, les personnes ont partagé avec nous des vidéos les montrant en train de crier bruyamment à l’aide. En désespoir de cause, le groupe a décidé de traverser la rivière lui-même. C’est extrêmement dangereux : chaque année, des dizaines de personnes meurent dans la rivière Evros, dont les forts courants souterrains peuvent noyer les gens. Heureusement, ils ont réussi à traverser la rivière et sont arrivés sains et saufs sur la rive grecque, ce qu’ils ont documenté par plusieurs vidéos qu’ils ont envoyées à Alarm Phone. Ils ont déclaré avoir parlé à deux personnes portant des chemises sur lesquelles était écrit « police ». C’est à ce moment-là qu’un chapitre incroyablement violent de leur voyage a commencé.

Après avoir appris que le groupe parlait avec la « police », les équipes d’Alarm Phone ont de nouveau appelé différents postes de garde-frontières et de police, notamment ceux de Soufli, Alexandroupolis et Thrace. Tous nos appels sont restés sans réponse. Entre-temps, les personnes ont indiqué qu’elles avaient été mises dans des voitures et nous ont dit qu’elles craignaient d’être ramenées en Turquie. La position qu’ils nous ont communiquée les montrait près de Soufli :

Nous avons continué à appeler les autorités, mais soit elles n’ont pas décroché, soit elles ont rejeté la responsabilité en affirmant que l’affaire ne relevait pas de leur compétence, soit elles ont refusé de donner des informations.

Peu après minuit le 4 août, les personnes ont de nouveau contacté Alarm Phone. Ils ont été repoussés en Türkiye et sévèrement battus. Une femme du groupe a expliqué ce qui leur était arrivé après avoir été emmenés dans la voiture :

Elle nous a raconté comment, après une demi-heure dans la voiture, les jeunes hommes et même certaines femmes ont été sévèrement battus. Les agresseurs ont dépouillé les femmes de tous leurs vêtements et ont forcé les jeunes hommes à ouvrir les yeux pour regarder les femmes déshabillées. Ils ont ensuite roué les hommes de coups. La femme a déclaré que le groupe était inquiet car deux des hommes attaqués ont été battus à mort. Les agresseurs ont même battu les femmes âgées et leur ont dit de retourner dans leur pays. Le groupe a de nouveau été forcé de retourner sur l’îlot et a signalé que plusieurs personnes manquaient à l’appel, dont les deux hommes qui avaient été violemment battus.

Les gens nous ont dit qu’ils avaient été gravement secoués et indignés, et qu’ils voulaient désespérément savoir ce qu’il était advenu de leurs amis disparus, dont ils craignaient qu’ils ne soient morts. Ils ont indiqué que parmi leur groupe se trouvaient des bébés de trois ans qui sont, à juste titre, extrêmement perturbés psychologiquement et traumatisés par l’agression violente de la police grecque. « S’il vous plaît, pouvez-vous les aider ? La Turquie et la Grèce les ont laissés en plan. Savons-nous où se trouvent les personnes disparues ?

Nous voulons savoir ce qu’il est advenu des personnes disparues. Qui est responsable de cette attaque brutale et de ces violences sexuelles ? Et quel a été le rôle de Frontex dans toute cette histoire ? Comment peut-on ignorer les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme ? Et pourquoi l’aide a-t-elle été refusée à plusieurs reprises à des personnes qui en avaient un besoin urgent ?

Non seulement les attaques ont soumis les gens à une violence manifeste, mais la non-assistance continue a conduit à de nombreuses urgences médicales – notamment trois personnes âgées atteintes de diabète ayant besoin d’une assistance médicale, une personne âgée souffrant de problèmes circulatoires au niveau de la jambe, qui était violette des deux côtés, une femme enceinte souffrant de contractions et d’hémorragies, et plusieurs enfants faibles, en détresse mentale et gravement piqués par des moustiques. Il convient également de noter que le groupe nous a expliqué qu’il n’avait plus d’eau ni de nourriture depuis plusieurs jours et qu’il était contraint de boire l’eau de la rivière, ce qui comporte un risque d’empoisonnement.

Malheureusement, il ne s’agit pas d’un incident isolé, mais plutôt de la répétition d’un schéma trop familier. Le niveau incroyable de violence utilisé – qui ne peut être compris que comme des formes systématisées de torture et de brutalisation – contre les personnes en déplacement est odieux. Il illustre la déshumanisation implicite du régime migratoire européen raciste. En outre, elle démontre un dysfonctionnement évident des institutions européennes, où les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme sont facilement ignorées par la Grèce, sans conséquence. Au lieu d’être obligées de prendre des mesures, les autorités grecques ont simplement répondu à Alarm Phone et à la CEDH que les personnes ne pouvaient pas être localisées. Une fois de plus, nous voyons comment Frontex est impliqué dans une situation qui a abouti à un refoulement brutal.

Le 6 août, les personnes étaient toujours bloquées sur l’îlot. Elles étaient également dans un état de détresse qui ne cessait de s’aggraver. Ils ont exprimé leur choc et leur incrédulité quant au fait qu’une décision de la CEDH ne compte manifestement pas en Grèce. Ils ont eux-mêmes appelé le 112 plus de 50 fois et écrit des courriels à Frontex et aux autorités grecques, mais au lieu de recevoir l’aide dont ils ont tant besoin, ils ont été victimes d’attaques répétées et vicieuses.

Au petit matin du 7 août, le groupe nous a de nouveau contactés pour signaler une nouvelle attaque, nous disant que « des mercenaires nous ont attaqués alors que nous étions endormis [sur l’îlot], et nous avons été renvoyés en Turquie ». Ils nous ont ensuite raconté qu’ils avaient été récupérés par l’armée turque, qui les forçait à rentrer en Grèce. Le groupe était incroyablement angoissé et a déclaré qu’il était « devenu un ballon de football entre l’armée grecque et l’armée turque ». Alors que la situation n’est pas prête de s’arrêter et que les personnes, qui ont un besoin urgent d’aide médicale, sont repoussées de part et d’autre de la rivière par les forces grecques et turques, nous insistons à nouveau sur le fait que ces attaques doivent cesser et que les personnes doivent recevoir l’aide dont elles ont besoin de toute urgence.

Nous, ainsi que le groupe actuellement bloqué sur l’îlot, sommes choqués et indignés – même si nous sommes témoins de tels crimes et attaques contre les personnes en mouvement presque quotidiennement, et avec une intensité croissante. Nous continuerons à lutter contre la normalisation de cette violence et ne pardonnerons jamais à ceux qui en sont responsables. Alors que la Grèce tente de dissimuler le massacre de Pylos, dont les garde-côtes helléniques sont responsables, le visage réel et impitoyable du régime frontalier grec reste clairement visible dans la région d’Evros, tout comme la complicité de l’UE.

Source https://alarmphone.org/en/2023/08/07/evros-the-brutal-face-of-the-european-border-regime/

Traduit par Deepl

SOS MEDITERRANEE L’urgence de repartir en mer

ÉDITO du 20 juillet 2023
Le 11 juillet dernier, alors que nous venions de débarquer 57 rescapé.e.s dans le port de Civitavecchia en Italie, les autorités italiennes nous ont informé.e.s que notre navire l’Ocean Viking était placé en détention pour une durée indéterminée.

C’est un coup dur pour notre mission, quelques jours après que les garde-côtes libyens eurent tiré des coups de feu à proximité de notre équipe et de personnes rescapées, le vendredi 7 juillet après-midi, lors d’une opération de sauvetage. Cet incident, le troisième cette année impliquant des garde-côtes libyens, s’inscrit dans un contexte d’insécurité croissante en Méditerranée.

Alors que les associations humanitaires comblent le vide mortel laissé par les États européens, ces entraves s’ajoutent à l’obligation de débarquer dans des ports éloignés, écartant ainsi les navires humanitaires de la zone des sauvetages. Pendant ce temps, 1931 décès ont été recensés en Méditerranée depuis le début de l’année 2023 (OIM), parmi lesquels 289 enfants, soit deux fois plus que l’année dernière sur la même période, a alerté récemment le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF).

Car les départs s’accélèrent des côtes nord-africaines dans des conditions de chaleur étouffante, accroissant encore les risques pris par les personnes qui fuient la Libye et auxquelles nos équipes apportent les premiers soins et assistance à bord.

Face à l’ensemble de ces défis, nous restons déterminé.e.s et mettons tout en œuvre pour reprendre au plus vite notre mission vitale !

L’équipe de SOS MEDITERRANEE
#RepondezACeSOS
Source https://sosmediterranee.fr

Ocean Viking bloqué

Détention de l’Ocean Viking 

Communiqués et Déclarations

Marseille, 13 juillet 2023 - Le 11 juillet 2023, à la suite d’une inspection de contrôle par l’État du port (PSC) d’une durée de sept heures, menée par les garde-côtes italiens dans le port de Civitavecchia, en Italie, l’Ocean Viking, a été placé en détention par les autorités italiennes, pour une durée indéterminée. Le navire affrété par SOS MEDITERRANEE depuis 2019 est opéré en partenariat avec la Fédération Internationale des sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (FICR). Des discussions sont en cours avec les parties prenantes concernées.

L’inspection a abouti à l’identification d’un nombre très limité de déficiences techniques et administratives. Malheureusement, l’une d’entre elles nécessite une investigation plus approfondie, impliquant les différents acteurs de la certification et l’armateur. Il s’agit d’une interprétation restrictive de la convention SOLAS (Safety of Life at Sea – 1974), un accord international qui établit les normes de sécurité minimales pour la construction, l’équipement et l’exploitation des navires. Cette interprétation restrictive faite par les autorités italiennes concerne des éléments qui n’ont jamais été signalés au cours des sept précédents contrôles par l’Etat du port subis par l’Ocean Viking depuis quatre ans. Cette interprétation des exigences de la Convention SOLAS est d’autant plus surprenante qu’elle n’est pas conforme à l’interprétation et à l’application communément admise du règlement concerné.  

SOS MEDITERRANEE travaille activement avec toutes les parties prenantes concernées pour trouver des solutions afin de retourner en mer le plus rapidement possible, alors que l’année 2023 s’est déjà révélée particulièrement meurtrière en Méditerranée. 

La détention de l’Ocean Viking intervient cinq jours après un incident de sécurité auquel son équipage a été confronté. Le vendredi 7 juillet, des coups de feu ont été tirés à moins de 100 mètres de l’équipe de secours humanitaire et des naufragés par les garde-côtes libyens après un sauvetage – incluant une femme et cinq enfants non accompagnés – alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Ocean Viking.   

Non seulement, les navires humanitaires comblent le vide mortel laissé par les États européens en Méditerranée centrale et sauvent des vies, mais ils sont eux-mêmes mis en danger durant les sauvetages par les tirs des garde-côtes libyens parrainés par l’UE. De plus, ces navires sont ensuite envoyés dans des ports éloignés pour débarquer les rescapés, avant d’être de surcroît détenus par les autorités. 

Le début de l’année a été particulièrement tragique avec plus de 1 890 morts en Méditerranée ; cette réalité déjà sombre est encore exacerbée par la détention actuelle de l’Ocean Viking, qui doit donc temporairement suspendre les opérations de sauvetage vitales menées par SOS MEDITERRANEE et de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).  “La situation en Méditerranée est très préoccupante. Les travailleurs humanitaires y sont attaqués alors que les taux de mortalité sont alarmants. Nous avons besoin de toute urgence d’une présence continue de navires de sauvetage pour porter secours à un nombre croissant d’embarcations en détresse. La détention actuelle compromet considérablement notre capacité à sauver des vies dans les eaux internationales », déclare Sophie Beau, co-fondatrice et directrice générale de SOS MEDITERRANEE France.  

SOS MEDITERRANEE condamne toute tentative de mettre en danger la vie de son équipage et des rescapés. Les travailleurs humanitaires, les civils et les naufragés ne peuvent en aucun cas être une cible. L’organisation espère que l’Ocean Viking pourra reprendre ses opérations de sauvetage dès que possible.

Crédit photo : Claire Juchat / SOS MEDITERRANEE

Source https://sosmediterranee.fr/communiques-et-declarations/cp-detention-ocean-viking/

Intervention de Magda Fyssa au 24ème Festival Antiraciste d’Athènes

Magda Fyssa a participé à l’événement – débat sur l’extrême droite, exprimant sa colère face à l’entrée des partis d’extrême droite au Parlement.

Magda Fyssa a également évoqué les difficultés rencontrées par ceux qui ont soulevé la lutte antifasciste devant les tribunaux et quel a été le chemin parcouru par le mouvement au cours de la dernière décennie. À ce jour, les « meurtres d’État », les « meurtres policiers », les « féminicides » se poursuivent.

« Qu’est-ce qu’on fait de tout ça ? Dix ans que Paul a été assassiné, je continue et je vois des meurtres partout. Zak,  meurtres d’État, meurtres policiers, féminicides. Je suis toujours très en colère », a-t-elle déclaré.

Et elle a clairement fait savoir à quel point elle était en colère contre la situation actuelle :

« Honnêtement, je suis très en colère. En colère contre nous tous. Parce que les mots ont du bon. Mais quand [le fascisme] frappe à votre porte et que vous avez un meurtre et que vous le portez à vie. Et tout cela ne suffit pas. Quand vous avez la perte de votre enfant, la façon dont cela s’est passé. Nous seuls savons ce que nous traversons. Ce qu’est le nazisme ».

En conclusion, Magda Fyssa a lancé un appel à l’unité des luttes et au soutien des victimes des meurtres policiers et des familles des victimes de Tempe.https://twitter.com/i/status/1677748643179241473

Notre pays est en deuil et en colère

Notre pays est en deuil et en colère. Le meurtre de Nahel tué par un policier à bout portant à Nanterre, a mis à nu les effets de décennies de politiques publiques discriminatoires et sécuritaires ciblant notamment les quartiers populaires et la jeunesse qui y grandit et particulièrement les personnes racisées et précarisées. L’escalade des violences est une impasse et doit cesser. La conception essentiellement répressive de la police, et l’évolution législative de 2017 sur l’usage des armes de service, aggravent ce que la population vit et subit que ce soit en termes de discriminations et de pratiques racistes.

Les tensions entre population et police viennent de loin et s’inscrivent dans une histoire marquée d’injustices, de préjugés, de violences, de discriminations, de sexisme… et d’un racisme systémique qui traverse l’ensemble de la société et qui n’est toujours pas éradiqué.

Les habitant·es des quartiers concernés et notamment les femmes pallient bien souvent seul·es les carences en termes de services publics. C’est bien la régression de ceux-ci, l’école, les lieux de partage et de culture, sportifs, la poste, les administrations etc. et le recul du soutien de l’État au tissu associatif qui ont largement contribué à marginaliser ces quartiers et des territoires entiers bien au-delà, particulièrement dans les Outre-mer.

L’abandon de ces populations de quartier est aggravé par le contexte économique d’appauvrissement, d’inflation, de hausse des loyers, des prix l’énergie et la réforme de l’assurance chômage. Les inégalités sociales touchent particulièrement les enfants et les mères isolées. C’est ce que montrent les révoltes qui ont secoué les quartiers populaires depuis quelques jours en réaction à la tragédie de Nanterre.

En plus de décennies de dérives d’une politique du maintien de l’ordre, de lois sécuritaires (loi sécurité globale, loi séparatisme…) et de mesures d’exception, nous assistons depuis quelques jours à des pressions du gouvernement pour mettre en place une justice expéditive. Le prononcé de mises en détention préventives systématiques avec des peines de plus en plus lourdes n’est pas acceptable !

L’urgence n’est pas celle de la répression qui ne fera que renforcer l’extrême-droite et fera reculer une fois de plus les droits et libertés.

L’apaisement durable n’est possible que si le gouvernement prend les mesures nécessaires pour répondre à l’urgence de la situation et aux exigences des populations concernées.

L’ONU a critiqué à plusieurs reprises les politiques sécuritaires et les problèmes institutionnels de racisme en France, en particulier dans les forces de l’ordre.

Ce sont les discriminations qui sont un poison toxique qui décrédibilise l’idée même d’égalité et sème le désespoir.

L’extrême droite en fait son lit pour diviser toujours davantage la société. Nous dénonçons l’appel à la guerre civile contre les quartiers populaires et la qualification des personnes qui en sont issues de « nuisibles » par des syndicats de policiers.

Nous condamnons la constitution d’une cagnotte de soutien au policier qui a tué Nahel à l’initiative d’un membre de l’extrême droite et l’absence de toute action du gouvernement, mettant ainsi de l’huile sur le feu.

Tout est à repenser et construire. Il faut partir de bases nouvelles, créer des espaces de discussions larges et tirer les leçons des erreurs des politiques publiques depuis des décennies, en respectant les histoires, parcours, cultures et singularités dont se nourrit notre aspiration collective à l’égalité. Il est plus que temps d’écouter et de prendre en compte les demandes des habitant·es des quartiers populaires et en particulier sa jeunesse !

La situation nécessite que le gouvernement prenne ses responsabilités et apporte des réponses immédiates pour sortir de l’affrontement :

  • abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;
  • une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement ;
  • le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;
  • la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité
  • administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police.

Rien ne peut cependant se faire sans un autre partage des richesses, sans lutter contre les inégalités sociales. Rien ne peut se faire sans la lutte contre la pauvreté et la précarité, aggravées par le dérèglement climatique, la hausse des loyers et des charges, et sans le renforcement des services publics et de l’éducation populaire. C’est à ces chantiers que le gouvernement devrait s’attaquer au lieu de mener des politiques publiques régressives qui font le lit de l’extrême droite.

Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités et partis politiques sont mobilisés pour le maintien des libertés publiques et individuelles.

Dans l’immédiat, nous appelons à rejoindre tous les rassemblements et marches autour de ces revendications, partout dans le pays à partir du mercredi 5 juillet, à l’exemple de la marche organisée par le Comité Vérité et Justice pour Adama le 8 juillet, à Beaumont-sur-Oise, et de celle de la Coordination Nationale contre les violences policières du 15 juillet.
Nous appelons à des marches citoyennes le samedi 8 juillet dans toute la France et les territoires ultra-marins.

Nous construirons ensemble les suites de ces mobilisations.

SIGNATAIRES DE L’APPEL

Syndicats : CGT, CNT-Solidarité Ouvrière, Fédération Syndicale Étudiante (FSE), FSU, Solidaires Étudiant-e-s, Syndicat des Avocats de France, UNEF le syndicat étudiant Union, Syndicale Solidaires, Union Étudiante,
Associations : 350.org, Adelphi’Cité, Amnesty International France, Alternatiba, Alternatiba Paris, Les Amis de la Terre France, ANV-COP 21, Attac France, Bagagérue, Conscience, Coudes à Coudes, DAL Droit au Logement, La Fabrique Décoloniale,FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigrés-e-s), Fédération Nationale de la Libre Pensée, Fédération nationale des maisons des potes, Femmes Egalité, Fondation Copernic, Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·es), Greenpeace France, Jeune Garde Antifasciste, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Memorial 98, Observatoire nationale de l’extrême-droite, Organisation de Solidarité Trans (OST), Planning familial, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les racismes-RAAR, REVES Jeunes, SOS Racisme,
Collectifs : Alliances et Convergences, Assemblée des Gilets Jaunes de Lyon & Environs, Colère Légitime, Collectif civgTENON, Collectif des Écoles de Marseille (le CeM), Collectif national pour les Droits des Femmes, Collectif Nouvelle Vague, Collectif Vérité et Justice pour Safyatou, Salif et Ilan, Collective des mères isolées, Comité des Soulèvements de la Terre Sud-Essonne, Comité Local de Soutien aux Soulèvements de la Terre Aude, Comité Soulèvement Bas-Vivarais, Comité les Soulèvements de la Terre Lyon et environs, Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Villefranche, Comité local de soutien aux Soulèvements de la Terre Romans-sur-Isère, Comité nîmois de soutien aux Soulèvements de la Terre, Comité de soutien à Moussé Blé, Comité justice et vérité pour Mahamadou, Comité Les Lichens Ardéchois, Comité Vérité et Justice pour Adama, Coordination des comités pour la défense des quartiers populaires, Démocra’psy, Dernière Rénovation, En Gare, Justice pour Othmane, La Révolution est en marche, La Terre se soulève en Corrèze, Le Peuple Uni, Les Soulèvements de la Terre – comité Île-de-France, Les Soulèvements de l’Entre2Mers (33), Lyon en lutte, Lyon Insurrection, Nîmes Révoltée, Réseau GBM, Rejoignons-nous, Collectif du 5 novembre – Noailles en colère (Marseille), Syndicat des quartiers populaires de Marseille, Collectif Justice pour Claude Jean-Pierre, Youth for Climate IDF,
Organisations politiques : ENSEMBLE ! – Mouvement pour une Alternative de Gauche, Écologiste et Solidaire, Europe Ecologie Les Verts (EELV), La France insoumise (LFI), Front Uni des Immigrations et des quartiers populaires (FUIQP), Gauche Ecosocialiste (GES), Génération.s (G.s), Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF), Parti de Gauche (PG), Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS), Parti Ouvrier Indépendant (POI) Réseau Bastille, Révolution Écologique pour le Vivant (REV), Union communiste libertaire (UCL).

P.-S.

Crédit image : Arnaud Vilette César

Source https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/communique-unitaire-notre-pays-est-en-deuil-et-en-colere

Grèce : des migrants filmés menottés et yeux bandés dans un camion à Kos

Une vidéo publiée ce lundi 26 juin par l’ONG Aegean boat report montre une dizaine de migrants entassés dans une camionnette, les mains attachées dans le dos et les yeux bandés, à l’est de l’île de Kos, en Grèce. Les autorités à l’origine de cette capture n’ont pas été identifiées, tout comme la destination des passagers.

C’est une vidéo qui fait froid dans le dos. L’ONG Aegean boat report a publié ce lundi 26 juin sur Twitter une vidéo montrant un groupe de migrants menottés, les yeux bandés, et entassés à l’arrière d’une camionnette aux fenêtre obstruées.

L’ONG a été contactée à plusieurs reprises par une femme enfermée dans le véhicule (non visible dans la vidéo) et implorant de leur venir en aide. « Une femme nous a appelés à deux reprises ce lundi, raconte Tommy Olsen, fondateur d’Aegean boat report. La communication était compliquée car elle parlait arabe et pas anglais. Elle a expliqué que son groupe de migrants avait été battu par des forces de police non identifiées. Leurs affaires ont été confisquées, ils se sont fait attacher les mains et on leur a bandé les yeux », précise-t-il.

Selon lui, parmi les 14 migrants du groupe, syriens et palestiniens, il y aurait deux enfants dont les mains n’ont pas été entravées, comme on peut le constater dans la vidéo. C’est l’un d’eux qui aurait pu filmer la scène, selon Tommy Olsen.

« Forces de police » non identifiées

Dans une série de messages vocaux écoutés par InfoMigrants, une femme appelle à l’aide : « S’il vous plaît, s’il vous plaît, mes mains sont attachées, nous avons pu filmer sans qu’ils me voient, venez nous aider. Regardez ce qu’il nous est arrivé et comment ils nous traitent », dit-elle.

Dans la vidéo, on aperçoit et on entend deux hommes discuter en grec. Ils évoquent d’ailleurs la ville de « Marmari » à Kos. De leur côté, les migrants sont assis à même le sol du véhicule, et restent silencieux. L’un d’eux demande tout de même : « Toilettes », à un moment. D’après la localisation satellite du téléphone, la scène aurait eu lieu dans le nord-est de l’île, elle même située à seulement 4 kilomètres de Bodrum, en Turquie.

Carte de l'île grecque Kos (marquée en rouge) située à quelques kilomètres de la Turquie | Crédit : Google Maps
Carte de l’île grecque Kos (marquée en rouge) située à quelques kilomètres de la Turquie | Crédit : Google Maps

Risque de refoulement en Turquie

D’après Tommy Olsen, ce genre de scène est plausible dans les îles grecques de la mer Egée. « C’est assez courant depuis quelques années. En Grèce, nous avons des unités de police spéciales qui sont déployées pour garder les frontières. Elles sont notamment présentes sur les îles, elles conduisent des véhicules banalisés, utilisent des technologies de pointe comme des drones, et peuvent donner des ordres à la police locale. ces unités sont très entraînées », explique l’humanitaire.

Tommy Olsen dit avoir perdu le contact avec les gens du véhicule depuis le début d’après-midi : « On pense qu’ils vont être placés sur une embarcation pour être refoulés en Turquie, estime-t-il. En général, quand on leur bande les yeux et qu’on les menotte, ce n’est pas pour les emmener dans un camp de réfugiés ».

Contactée, la mairie de Kos assure que « l’incendie observé sur cette vidéo relève de la juridiction du gouvernement et pas de la municipalité » et rappelle que « Kos a traité des milliers de réfugiés dans le respect des droits humains ».

>> À (re)lire : Grèce : démantèlement d’un réseau de passeurs entre la Turquie et l’île de Kos

Les refoulements en Turquie, bien qu’illégaux, ont été fréquemment documentés par les ONG internationales ces dernières années. Les garde-côtes grecs sont régulièrement pointés du doigt pour ces pratiques. Sur les huit premiers mois de l’année 2022, la Grèce a bloqué l’entrée de plus de 150 000 migrants sans papiers à ses frontières terrestres et maritimes.

Le mois dernier, le New-York time a révélé comment les garde-côtes grecs avaient placé sur un canot à la dérive en mer Égée un groupe de migrants, en majorité des enfants, dont un nourrisson. Le groupe se cachait sur l’île de Lesbos quand il a été intercepté puis placé sur une embarcation en mer. A la suite de cette publication, la Commission européenne a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante.

La rédaction d’InfoMigrants reçoit aussi régulièrement des témoignages d’exilés racontant avoir été refoulés en mer par les garde-côtes grecs. Le dernier date de mai 2022 lorsque Brian expliquait qu’un bateau floqué d’un drapeau grec a repoussé son groupe de migrants vers les eaux turques. « Ils nous ont crié dessus et ont pointé leurs armes sur nous », témoignait le jeune homme.

Source https://www.infomigrants.net/fr/post/49931/grece–des-migrants-filmes-menottes-et-yeux-bandes-dans-un-camion-a-kos

Sauver la colline de Strefi

La colline de Strefi est l’un des rares coins de forêt d’Athènes et c’est le seul d’Exarcheia qui soit aussi un espace public en accès libre. Depuis le 3 octobre 2022, au prétexte de réhabiliter la colline, deux entreprises auxquelles la mairie d’Athènes a offert le chantier s’attellent à la détruire : la société immobilière Prodea Investments et UNISON, entrepreneur de la mairie pour les espaces verts. Par le biais de la privatisation directe ou indirecte des espaces publics, les parcs et les places du monde entier se trouvent réduites à des destinations touristiques. Avec pour conséquence l’expulsion de celles et ceux qui y habitent, y vivent et s’y retrouvent tout au long de l’année.

L’Assemblée Ouverte de Défense de la Colline de Strefi lance une campagne de crowfunding pour soutenir financièrement sa lutte. Cette lutte est freinée par les dépenses exorbitantes liées aux recours judiciaires contre Prodea, aux arrestations de nos membres et aux mobilisations fréquentes. Nous vous invitons à soutenir financièrement notre tentative commune de sauver la colline, Exarcheia et leur histoire de l’offensive la plus brutale et coordonnée que le quartier ait jamais connu. https://player.vimeo.com/video/836641241/

Qui sommes-nous ?

L’Assemblée Ouverte de Défense de la Colline de Strefi a vu le jour en 2021. Elle fédère la résistance face à ce chantier destructeur afin d’y mettre un terme. Ce nouveau collectif fondé sur les principes d’autogestion et de solidarité organise de nombreuses actions, des rassemblements, bloque les travaux directement et sur le plan juridique, organise des évènements culturels et sportifs, plante des arbres, nettoie la colline laissée à l’abandon par la mairie. Tout cela en relation avec les autres collectifs du quartier, animés par la volonté inébranlable de préserver la colline de Strefi, qu’elle demeure publique et hors des logiques de profit. Cette lutte s’inscrit dans une mobilisation plus large pour que le quartier d’Exarcheia demeure un foyer d’actions politiques et sociales diverses et variées.

Nos interventions auprès des entreprises Prodea et UNISON et nos manifestations pour la protection de la colline et contre la répression policière, la gentrification et la transformation touristique du quartier d’Exarcheia rendent notre présence visible et envoient un message fort :

LA COLLINE DE STREFI RESTERA LIBRE, HORS DE QUESTION QU’ELLE DEVIENNE LA POPRIÉTÉ* DE QUI QUE CE SOIT.

(*tsifliki, en grec, renvoie à un vaste terrain agricole possédé sous l’empire Ottoman par un propriétaire privé)

La destruction de la colline

Depuis le 3 octobre 2022, Prodea Investments, en collaboration avec la mairie d’Athènes, a transformé la colline en chantier gardé par des flics. Ses interventions dévastatrices, avec le soutien sans réserve de la mairie et l’indifférence de l’Office des Forêts, engendrent de sérieux problèmes pour la vie collective de la colline, pour ses oiseaux et pour ses animaux, qui auparavant profitaient d’un environnement forestier et aujourd’hui ont du mal à y vivre.

Les travaux n’apportent aucune solution au principal problème de la colline, à savoir les inondations et l’érosion des sols. Au contraire, les travaux menés à ce jour ont non seulement aggravé la situation mais également dangereusement modifié la physionomie de la colline. Lors de l’installation de réseaux électriques souterrains pour l’éclairage et la vidéosurveillance (CCTV), de profonds fossés ont été creusés sur toute la longueur et la largeur de la colline. Ces fossés ont détruit une grande partie des buissons et des herbacées ainsi que des racines d’arbres. La conséquence de cette destruction, avec celle de plusieurs rochers et l’abattage des pentes, c’est que le peu de terre meuble qui a pu se former dégringole à la moindre pluie. De plus, avec la bétonnisation imminente de la ligne de crête et la destruction des rochers, de rares plantes endémiques disparaîtront, de même que les animaux qui résident là-haut.

Enfin, leur but n’est pas la résolution des problèmes de Strefi mais sa transformation. Faire d’un espace forestier une destination touristique sous surveillance. L’objectif est le même à chaque intervention du maire, Kostas Bakoyannis, dans le centre d’Athènes : place Omonoia, place Syntagma, dans la Grande Allée (Megalos Peripatos), au Lycabette. Un objectif tourné vers l’intérêt des investisseurs et du secteur touristique, aux dépens de la population des habitant·es qui se retrouve persécutée.

Une offensive coordonnée

La gentrification et le réaménagement d’Exarcheia visent à faire mourir le quartier, c’est-à-dire à éliminer sa spécificité telle qu’elle s’est construite historiquement. Le quartier d’Exarcheia favorise depuis plus d’un siècle la création et le développement de mouvements politiques qui construisent des alternatives radicales. C’est un lieu de vie politique et d’expression directe au sein de contre-structures auto-organisées et auto-gérées et de lieux occupés. Son histoire est celle d’évènements conflictuels et insurrectionnels, de résistances et de questionnements. La gentrification met en œuvre le pillage et le formatage d’Exarcheia, qui est transformé en destination touristique, en zone de divertissement et de consommation stériles et standardisés. Les espaces publics, libres, sont accaparés par des entreprises privées et de gros investisseurs, les lieux occupés sont fermés et vidés, les expulsions et les expropriations augmentent soudainement, les airbnb pullulent et les bars hipsters se multiplient. Le réaménagement détruit des lieux historiques de la vie politique, comme l’École polytechnique, dont les étudiant·es sont éloigné·es et qui est peu à peu muséifiée. Le Musée national d’archéologie est privatisé et étendu au détriment de l’espace public, cerné par les chaînes d’hôtels.

Évidemment, le réaménagement d’Exarcheia s’accompagne d’une répression féroce pour étouffer toute résistance. Ainsi, les flics gardent le chantier du métro qui détruit la seule place du quartier. La seule chose qui ait poussé sur la colline de Strefi, c’est les différents corps de police qui font des contrôles abusifs et de l’intimidation permanente, et interdisent l’accès à la colline – sauf pour les touristes. On ne compte plus les interpellations préventives visant les personnes qui n’ont pas le profil désiré.

Notre lutte

Notre opposition à la répression continuelle dans le quartier d’Exarcheia et à son pillage par les investisseurs se traduit par une lutte quotidienne. Face à leurs efforts pour détruire l’identité de notre quartier, pour nous chasser de nos maisons, pour nous interdire l’accès à des espaces verts et publics désormais abandonnés , nous résistons par une présence quotidienne dans le quartier de nos vies personnelles, professionnelles et politiques. Notre objectif et notre vision des choses, c’est de préserver l’identité que nous avons choisi de donner à notre quartier depuis des années, d’assurer l’accès de tous les êtres qui le souhaitent à la colline de Strefi. Nous n’acceptons aucune autre utilisation de la colline que comme espace public, qui constitue un bien pour toutes et tous, au vu des inombrables espèces de plantes rares qui y poussent, au vu de ses tortues et des dizaines d’espèces d’oiseaux qui nichent dans ses arbres.

La colline de Strefi brille sous les rayons du soleil quand des enfants y jouent au basket et au foot, quand petits et grands savourent leur café ou font un pique-nique sous les arbres, quand des jeunes gens grandissent en contemplant les couchers de soleil, que toute sorte de chiens s’y promène et que les chats s’y prélassent au soleil. Nous résisterons à toutes les tentatives à venir de transformation d’une colline libre en espace surveillé par la police et par des caméras, qui n’accueillera que des touristes, des cafés hors de prix et leur encombrant , sans être en libre accès et sans place pour des actions politiques et sociales en son sein.

Notre intérêt, c’est de nous libérer d’un système qui alimente l’oppression et l’isolement, afin que notre vie soit aussi libre et sauvage que possible, aussi proche de la nature et aussi ouverte aux autres que possible.

Pour pouvoir continuer à défendre efficacement la colline, l’assemblée de la colline de Strefi a aussi besoin de soutien économique pour financer la diffusion de son action (journaux, affiches, évènements, matériel, tracts) et couvrir ses frais de justice (recours contre Prodea et la mairie, arrestation de ses membres).

POUR QUE LA COLLINE DE STREFI RESTE LIBRE, PUBLIQUE ET SAUVAGE !

Source https://www.firefund.net/savestrefihill

Magda Fyssa sur l’entrée des nazis au Parlement grec

La mère de  Pavlos Fyssas assassiné par les néo-nazis condamnés , la femme qui porte la lutte antifasciste sur ses épaules depuis dix ans, qui a lutté pour voir, et a vu les néo-nazis d’Aube Dorée en prison, a fait des déclarations à l’occasion de l’entrée du parti néo-nazi « Spartans » au Parlement avec le « carburant » Kasidiaris.

« Réjouissez-vous d’eux. Vous les vouliez et vous les avez fait sortir. Certains ont travaillé pour cela. Je suis ici dans la rue et je me bats contre le fascisme que j’ai sur le dos », a déclaré Magda Fyssa, avant de poursuivre : « Vous avez tous travaillé pour obtenir le fascisme :

« Vous avez tous travaillé pour revenir au Parlement. Maintenant, si une partie ne voulait pas d’eux, les autres les voulaient. Toutes les chaînes disaient qu’il s’agissait de quelque chose de nouveau. Prenons maintenant la nouveauté que Kasidiaris est à l’intérieur…

Malheur à nous qui sommes dans la rue et qui combattons le fascisme depuis dix ans maintenant pour entendre un jour les Spartiates et que Kasidiaris soit à l’intérieur.
 
Quelqu’un a travaillé pour cela. Jusqu’à aujourd’hui, je n’avais pas entendu dire que les Spartiates existaient en tant que parti et maintenant ils sont entrés au Parlement. La communauté qui les a fait émerger devrait s’en réjouir et savoir qu’ils nous trouveront contre lui et que nous ne reculerons pas ».

Source http://www.defenddemocracy.press/magda-fyssa-on-the-entrance-of-nazis-in-the-greek-parliament/

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