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Commission Nationale des Comités Locaux ATTAC 16/6/2015

« AUSTÉRITÉ GRÈCE »

CNCL DÉBAT 1 samedi 6 juin 10 h – 12 h 30

Animé par Serge gardien (ATTAC Rhône) autour de Vangelis Goulas (Syriza-Paris ), Panos Angelopoulos (collectif unitaire SFGS) , Patrick Saurin (collectif audit-citoyen (CAC) et membre de la commission pour la vérité sur la dette grecque ) et de Frédéric Lemaire (CA Attac et CAC),

Compte -rendu : Nicole Lacote Chagnon, Jean Paul Bouzonie (ATTAC 87 et 23)

Étant donné l’actualité et la nécessité des mobilisations, ce compte -rendu un peu plus détaillé comporte des informations pour les comités locaux qui veulent se mobiliser pour soutenir la Grèce.

PLAN

1 Intervention de Vangélis Goulas Syriza-Paris

2 Intervention de Panos Angelopoulos : Cinq ans d’austérité ! Une nouvelle résistance solidaire et populaire Les dispensaires et pharmacies sociaux solidaires autogérés : un exemple emblématique.Le collectif Solidarité France Grèce pour la Santé L’heure est plus que jamais à l’action concrète et à la mobilisation

3La « commission pour la vérité sur la dette grecque » (Patrick Saurin)

4 Quelles solidarités immédiates avec les Grecs ?

1 Intervention de Vangélis Goulas Syriza-Paris

Les élections du 21 Janvier en Grèce qui ont vu la victoire de Syriza ont créé un immense espoir parmi la population.Les premières mesures symboliques mises en place immédiatement concernant la vie quotidienne des grecs et la démocratie ont été bien accueillies du moins en Grèce.

Mais le gouvernement a dû faire face immédiatement à un véritable bras de fer avec les partenaires financiers et les institutions européennes bien décidés à ne pas cautionner de tels engagements .

La Toïka avait négocié précédemment à ces élections avec le gouvernement du Pasok des réformes imposant une austérité qui n’avait pas d’autre objectif que de dégager des capacités de remboursement de la dette grecque au détriment des besoins socio-économiques du pays. Résultat, non seulement la population a vu son niveau de vie régresser, mais les caisses de l’État sont vides et la fuite des capitaux a provoqué une panique dans la population.

Syriza a hérité de cette situation et c’est dans ce contexte que pour éviter l’asphyxie financière , ils tentent de négocier à nouveau ,n’ayant pour l’heure que réussi à gagner quelques mois.Les désaccords sur l’emploi, les retraites, la TVA, l’utilisation des Biens Publics etc…étayent ce bras de fer.

Une campagne de désinformation européenne est à l’œuvre pour décrédibiliser le gouvernement grec et sa population. En fait la Troïka vise à les humilier pour mieux obtenir leur capitulation et ce afin d’éviter que la Grèce ne serve d’exemple à d’autres pays eux aussi sous la pression d’une cure d’austérité sans précédent. De fait, la Grèce se retrouve seule devant les membres de l’Eurogroupe.

Les soutiens des peuples d’Europe existent mais les grecs n’ont pas assez utilisés leurs arguments.(cf , en France, le collectif audit-citoyen et commission pour la vérité sur la dette grecque).Partout en France des initiatives de soutien se structurent. Une grande manifestation est organisée à Paris le samedi 20 juin, (voir dernier paragraphe) .

Ces soutiens sont d’autant plus nécessaires que les négociations du 19 Juin vont être déterminantes.Ou la Grèce trouve un accord avec la Troïka, ou elle refuse d’honorer son prochain remboursement de dette.1,9 milliards d’euros devraient être reversés à l’Europe, au FMI, ou bien la Grèce choisit de payer salaires et retraites des grecs réévalués.

Pour aider les grecs à argumenter dans ce bras de fer, la Commission de Vérité sur la Grèce est en cours de travail et doit rendre un délibéré le 18 Juin. (voir partie 3 de ce compte rendu)

S’il y a cessation unilatérale de paiement face au FMI, les conséquences sont imprévisibles.

Si la Grèce accepte un accord médiocre, elle se discrédite auprès de sa population, reste une Loi à voter indépendamment de la volonté de ses créanciers , mais …2 Intervention de Panos Angelopoulos

2 Intervention de Panos Angelopoulos

2 1 Cinq ans d’austérité !

Nous sommes aujourd’hui à 5 ans de l’adoption et l’application du premier mémorandum en Grèce, .Cinq ans extrêmement denses et douloureux, au cours desquels on a vu à l’état pur une longue série d’exactions dont est capable le système capitaliste dans son état néolibéral. : offensive contre toute notion de démocratie, de justice et de souveraineté 

Théâtre d’un état d’urgence instaurant un état de non-droit et bafouant systématiquement les libertés et les droits fondamentaux. Car la charte des droits fondamentaux de l’UE et la jurisprudence européenne, ainsi que les traités et conventions internationaux relevants des Nations Unies cessent d’être en vigueur dans des pays qui comme la Grèce sont soumis à des accords programmatiques, autrement dit Memoranda. 

Les chiffres et les statistiques que vous connaissez aussi bien que moi renvoient à l’état d’un pays qui vient de sortir d’une grande guerre. Entre 2010 et fin 2014, l’économie grecque s’est contractée de plus de 25%. Le chômage a explosé au taux record du 27% en touchant particulièrement les femmes et la jeunesse (60%). Le chômage de longue durée touche 80% des chômeurs-eusses. Il pousse à l’exode, Les salaires et retraites ont subi des coupes drastiques allant jusqu’à 40%, tandis que le pouvoir d’achat réel du salaire moyen a reculé au niveau de 2003, et du salaire de base au niveau de la fin des années 1970.

En 2012, le gouvernement dit d’Union nationale sous Papadémos, technocrate notoire et figure bien connue au service de Goldmann Sachs et de la BCE, a pris soin d’abolir tout cadre institutionnel de protection des droits de travail par une loi presque identique à la loi Macron qui favorisait l’arbitraire patronal, les licenciements massifs et la casse des conventions collectives. Cette même coalition gouvernementale, formée de PASOK, Nouvelle Démocratie et Laos (extrême droite radicale, raciste et xénophobe), a accéléré la destruction des services publics de l’énergie, de l’eau, du rail, de l’éducation et de la santé,. Il a procédé aussi à une vraie fausse décote de la dette grecque, de quelque 100 milliards d’euros. Sauf que cet allégement tant vanté à l’époque par les créanciers s’est fait pour une bonne partie sur le dos des caisses de retraite, de la sécurité sociale, ainsi que des universités et hôpitaux grecs. Car toutes ces structures, qualifiées dans le jargon de la finance comme des créanciers privés, après avoir été forcées d’acheter, moyennant leurs actifs, les obligations de l’État grec, se sont trouvées à leur insu, du jour au lendemain, participer à la réduction de la dette grecque en perdant ainsi une bonne partie de leurs fonds.

Cela fut donc un vrai pillage qui s’est accompagné par un autre : un pillage fiscal des classes moyennes par la hausse massive d’impôts directs et indirects pendant que les grandes entreprises et le grand capital bénéficiait de nouvelles exonérations.

En d’autres termes, on a assisté à une grave atteinte à toute notion d’égalité et de justice sociale par l’effondrement de toute structure de solidarité formelle, de tout ce qu’il relève d’un État social, des salaires socialisés, des biens communs défaisant ainsi la cohésion sociale du pays .

2 2 Une nouvelle résistance solidaire et populaire

Malgré le matraquage idéologique, médiatique et policier.,malgré la criminalisation et la répression qui ont largement transgressé tout cadre institutionnel et constitutionnel d’un État de justice, le mouvement social, a fait preuve de résistances tenaces, massives, combatives et inventives.

De nouvelles formes de résistance, plus discrètes et décentralisées dans les quartiers répondent aux besoins quotidiens des populations en détresse tout en menant une pédagogie populaire sur les vraies causes de la crise et sur une transformation sociale à venir. Ces résistances d’initiative populaire hors du cadre marchand dominant suscitent réappropriation de l’action politique..

On les voit émerger dans des domaines les plus divers, depuis la distribution des produits de première nécessité sans intermédiaires, directement par les producteurs ; des repas populaires pour les plus démunis ; du soutien scolaire des enfants des familles gravement atteintes par la crise ; du soutien juridique aux travailleurs impayés ou licenciés, aux familles risquant l ‘expulsion ou aux migrants.

2 3 Les dispensaires et pharmacies sociaux solidaires autogérés : un exemple emblématique.

La santé est peut-être le secteur plus gravement atteint par les politiques austéritaires de ces dernières années. : fermeture de presque d’un tiers du parc hospitalier du pays et d’innombrables services de soins primaires , suppression de dizaines de milliers de postes de personnel médical et paramédical, instauration de franchises pour toute consultation à l’hôpital, y compris dans les urgences, ainsi que sur le médicament. Et cela le moment même où 1/3 de la population s’est trouvé sans couverture maladie et le 40% des bénéficiaires n’arrivaient plus à payer leurs traitements. On a assisté aussi à la recrudescence des dépressions, à la prolifération de pathologies telles que l’hypertension, les maladies cardiaques, le cancer, ainsi qu’à la réapparition de maladies pendant longtemps disparues, comme la tuberculose et le paludisme.

Les dispensaires sociaux solidaires sont venus répondre à cette urgence par une jonction inédite entre les professionnels de santé du public,les citoyens militants et les patients eux-mêmes. Ils fonctionnent sur la base du bénévolat et des décisions prises collectivement et à égalité. Collaborant avec les hôpitaux publics pour l’accès de tous aux soins, l’actuel ministre délégué à la Santé (lui même co fondateur du premier dispensaire social en Crète) a appelé les dispensaires autogérés à continuer leurs activités pendant cette période transitoire malgré les mesures déjà prises. Ils sont actuellement une 60aine sur tout le territoire, et se sont dotés d’une coordination nationale. Ils se procurent du matériel nécessaire en appelant aux dons en nature et en organisant des événements culturels. Ils ont vocation à disparaître dès le rétablissement d’un véritable service public de santé qui devra s’inspirer de cette expérience autogérée de démocratie sanitaire.

2 3 Le collectif Solidarité France Grèce pour la Santé

Depuis février 2013, le collectif unitaire SFGS s’ est donné trois axes principaux :

– sensibiliser la population française sur la crise sanitaire et sociale en Grèce comme sur les politiques qui en sont les causes ;

– collecter et envoyer des dons financiers, du matériel médical et pharmaceutique nécessaire aux pharmacies et dispensaires sociaux ;

– faciliter les contacts directs entre structures de santé, associations et collectifs français et les dispensaires sociaux autogérés, en vue de jumelages et parrainages éventuels ;

En mai dernier, une délégation du SFGS de 25 personnes s’est rendue à Athènes. Elle a visité les dispensaires , rencontré différents responsables politiques tout en apportant de l’aide financière (voir ci joint le n° de juin de SFGS ) ,. Ce soutien politique à cette nouvelle forme de résistance devrait permettre de d’impliquer de nouveaux acteurs en France en s’appuyant sur une campagne de parrainages /jumelages.

2 4 L’heure est plus que jamais à l’action concrète et à la mobilisation

Au moment où le bras de fer avec les créanciers atteint son point critique.Au moment où la stratégie de la BCE, de la Commission européenne et des ministres membres d’Eurogroupe, vise à fermer au plus vite la «parenthèse» d’un gouvernement de gauche radicale, à faire capituler à tout prix le gouvernement grec, ne serait-ce que pour l’exemple, pour démontrer qu’il n’y a pas d’alternative à l’UE actuelle ;

On est toutes et tous conscients que ce qui se passe en Grèce concerne notre avenir commun, qu’il peut être à la fois un levier en faveur des politiques alternatives et sociales à l’échelle européenne, qu’une lourde hypothèque pour l’ensemble des forces progressistes en cas de mise en échec.

Pour peser sur ce rapport de force extrêmement fragile, on n’a que deux moyens : le changer à l’intérieur du pays où on est, en l’occurrence la France, et la solidarité internationale.

Et on doit être prêts à entreprendre toute action allant à ce sens :

Par des mobilisations larges et unitaires comme celles prévues pour la semaine du 20 au 26 juin,

Par des campagnes de contre-information pour briser le matraquage médiatique et idéologique  en cours,

Mais aussi par des initiatives susceptibles de créer des ponts avec les grecs, et de rompre l’isolement que leurs réservent les hautes instances financières et les dirigeants européens.

3 La « commission pour la vérité sur la dette grecque » (Patrick Saurin)

La présidente du parlement grec ,Zoé Konstantopoulou est à l’origine de cette commission , créée le 4 avril 2015. Elle a été précédée en 2011 par la création d’un comité contre la dette animé par Yorgos Mitralias, membre grec du CADTM et par Sofia Sakorafa député européenne.

Cette commission spéciale du Parlement hellénique a pour mission «  d’établir la vérité sur les causes de l’émergence et de l’accroissement démesuré de la dette publique, d’auditer la dette et de promouvoir la coopération internationale du Parlement grec avec le Parlement européen et les Parlements d’autres pays ainsi qu’avec de organisations internationales qui s’occupent de dette, ceci afin de stimuler la prise de conscience du problème par la population grecque, la communauté internationale et l’opinion publique internationale ».

Placée sous la houlette d’Éric Toussaint , porte parole du CADTM et composée d’une trentaine d’experts bénévoles, grecs et étrangers ( dont 3 français : le juriste Renaud Vivien, l’économiste Michel Husson et Patrick Saurin) , cette commission va s’atteler dans un premier temps à décrypter les dettes contractées par le pays depuis 2010 , qui représentent aujourd’hui environ 4/5e du poids total de la dette publique grecque.

Cet examen scientifique et minutieux permettra d’identifier les parties de la dette publique qui peuvent être considérées comme :

illégales  : les contrats qui n’ont pas respectés soit la réglementation grecque, soit la réglementation internationale, soit la réglementation du pays d’origine du créancier

illégitime: les parties de la dette qui n’ont pas bénéficié à l’ensemble de la population ou qui présentent des taux d’intérêts excessifs

odieuses : les contrats qui violent délibérément les droits fondamentaux des populations. Il s’agit notamment des contrats d’armement dont certains comportent des « pots de vins », tel celui passé avec la société allemande Siemens.

insoutenables : contrats de prêts qui si ils étaient honorés attenteraient aux droits fondamentaux des citoyens grecs (santé, accès à l’eau, chauffage, éducation et nourriture) ;

 Le récente demande des institutions européennes conditionne l’aide attendue par la Grèce à, entre autres, une augmentation de la TVA sur les produits de premières nécessité de 77 %. Une étude récente d’un institut de recherche allemand a établi que les impôts des populations les plus modestes ont augmenté de 337 %

L’objectif de l’audit initié par la présidente du parlement grec est d’informer les citoyens grecs et étrangers sur cette situation , de pointer les responsabilités , d’analyser le rôle de la « troïka » et d’avancer des pistes pour une annulation d’une partie de la dette.

Cette démarche s’appuie sur l’alinéa 9 de l’article 7 du Règlement (UE) n ° 472/2013 du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2013 relatif au renforcement de la surveillance économique et budgétaire des États membres de la zone euro connaissant ou risquant de connaître de sérieuses difficultés du point de vue de leur stabilité financière qui stipule qu’ «Un État membre faisant l’objet d’un programme d’ajustement macroéconomique réalise un audit complet de ses finances publiques afin, notamment, d’évaluer les raisons qui ont entraîné l’accumulation de niveaux d’endettement excessifs ainsi que de déceler toute éventuelle irrégularité. » (texte intégral, réf . :  http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:32013R0472)

Malgré la difficulté à mener ces investigations (créanciers privés réticents , secrets bancaires,…) ,un premier rapport sera présenté en grec et en anglais le jeudi 18 juin au Parlement Hellénique ( sont invités les directeurs et anciens directeurs du FMI et de la BCE) ; une synthèse sera aussi publiée en français.

Cette démarche très politique a un caractère crucial dans la mesure où les recours sont compliqués et réduits il y avait en Grèce un accord avec le ministère de la justice qui invalidait tout recours citoyen car les mémorandums étaient considérés comme intérêts nationaux et sur le plan européen les accords programmatiques n’ont pas obligation de respecter les différentes chartes européennes (voir intervention de Panos Angelopoulos ).

Deux autres commissions ont été crées : l’une sur les mémorandums et l’autre sur le remboursement des dommages de guerre avec l’ Allemagne.

4 Quelles solidarités immédiates avec les Grecs ?

La question de savoir comment aider les grecs ayant été évoquée à plusieurs reprises, nous regroupons ci dessous , toutes les réponses données lors des échanges :

1 A la question posée : « Que pouvons nous faire concrètement pour vous aider aujourd’hui ? », la réponse unanime est de « commencer par virer vos gouvernements qui soutiennent la politique austéritaire de l’Union économique européenne.

2 Créer des collectifs de soutien à la Grèce (souvent en s’appuyant sur les CAC ) , soutenir la semaine d’action européenne du 20 au 26 juin « Unis pour les droits des peuples et contre l’austérité en Grèce et en Europe ! » http://aveclesgrecs.com/, participer à la manifestation du Samedi 20 Juin, à Paris 15H : »Grèce, France, Europe : l’austérité tue, la démocratie meurt »

3 Soutenir les actions et faire connaître le comité Solidarité France – Grèce, pour la santé qui soutient les dispensaires et pharmacies autogérées en Grèce ( https://solidaritefrancogrecque.wordpress.com/)

4 Ecrire aux élus locaux : Le Collectif pour un audit citoyen de la dette publique et le « Collectif avec les Grecs » ont décidé d’interpeller les élu-e-s au moyen d’un courrier qu’ils ont convenu de diffuser le plus largement possible sur le territoire national par l’intermédiaire de leurs réseaux militants.  (5/lettre-ouverte-de-citoyens-aux-elu-e-s-de-la-republique-ne-soyez-pas-les-complices-de-la-mise-mo )

5 Signer et faire signer les deux pétitions « La Grèce, une chance pour l’Europe» et l’appel pour soutenir la Grèce qui résiste et sa Commission pour la Vérité sur la Dette publique sur le site du CAC : http://www.audit-citoyen.org/

6 Relayer dans les médias la synthèse en français de l’audit de la dette souveraine qui sera présentée le jeudi 18 juin 2015 au Parlement Hellénique.

Pièce jointe:bulletin de juibn2015 du SFGS .

La situation en Grèce de 2010 à aujourd’hui 2 juin 2015

Présentation de Christine lors la réunion du collectif du 2 juin

Octobre 2009 : la dette 113 % du PIB

Spéculations financières : les banques se refinançaient auprès de la Banque centrale européenne (BCE) au taux de 1 % et prêtaient à la Grèce à 6 %, ce taux passant même à 12 % début 2010. le retour de la Grèce sur les marchés financiers en avril 2014 s’est traduit par un emprunt à un taux de 4,75 % alors que le taux de refinancement des banques était de 0,25 %.

23 avril 2010 : la Grèce demande l’aide du FMi

2 mai 2010 : 1er plan d’aide de 110 Mds d’€ – mémorandum Troïka- baisse de 25% des salaires, gel des salaires pendant 3 ans , augmentation de la TVA

mars 2012 : 2eme plan d’aide de 130 Mds -mémorandum Troïka – nouvelle baisse des salaires,1 Mds d’économie dans la santé, suppression de 2500 postes de médecin publics, baisse de 400 Millions des investissements public, fermeture de ERT, 44% de retraités ont moins de 300 € / mois –

Conséquences des politiques d’austérité : une catastrophe humanitaire
– 3 000 000 n’ont plus accès aux soins – hausse de 43 % de mortalité infantile -27 % de chômeurs ( 9,7 % en 2009) dont 85 % n’ont pas d’indemnités et 60% jeunes – 4500 suicides- 45 % de la population sous le seuil de pauvreté- 180 000 entreprises fermées- émigrations des jeunes-

Conséquences des politiques d’austérité : une catastrophe démocratique
loi votée en un seul article, 10h de lecture, contient amnistie pour corruption, liste Lagarde bloquée

25 janvier 2015 : Arrivée de Syriza au pouvoir- gouvernement Tsipras coalition gauche radicale.
Affiche une volonté de négocier avec les institutions et ne plus subir la Troïka, souhaite rester dans l’Euro,

20 février 2015 l’Eurogroupe prolonge de quatre mois l’aide financière ( jusqu’à fin juin) à la Grèce et lui donne jusqu’au 24 février pour envoyer une liste des réformes envisagées.

23 février 2015 le gouvernement grec envoie une liste de réformes que les pays de l’Eurogroupe acceptent. Parmi ces réformes se trouvent :
• la lutte contre l’évasion fiscale qui coûte au pays 35 milliards d’euros ;
• la lutte contre la corruption et le cartel des prix ;
• la poursuite des privatisations ;
• l’attribution d’aides aux plus démunis.

A ce jour non versés :
– le solde du 2eme plan : soit 7, 2 Mds
– 1,9 milliard correspondant aux bénéfices des banques centrales sur les obligations grecques

Ce qui a été fait en 100 jours : Tsipras 21 mai 2015
– enrayer la crise humanitaire bons alimentation
– rétablissement du courant électrique aux familles,
– relèvement des petites retraites,
– fermeture des camps de rétention pour immigrés
– Échelonnement sur 100 mensualités pour ceux qui ont des dettes envers l’État en 24 jours 180 000 demandes
– création d’un ministère pour lutter contre l’évasion fiscale
– liste Lagarde est ré-ouverte depuis 2010 alors qu’elle contient 2062 noms seulement
6 avaient été poursuivis . Leonidas Bobolas, un des plus éminents hommes d’affaires du pays devait 1.964.000€ d’impôts impayés et a été appelé par le KEFOMEP (le centre de taxation des particuliers fortunés) . Il a versé 1,8 millions d’€ de caution.
– corrections des injustices : licenciement des femmes de ménage du ministère des finances, des gardiens scolaires et d’autres fonctionnaires.
– réouverture de ERT la télévision publique
– la revendication nationale des réparations allemandes et du prêt d’occupation a été notifiée officiellement et au plus haut niveau

Ce que le gouvernement veut encore faire :
– Des excédents primaires bas, en particulier cette année et en 2016 afin de rompre le mécanisme de reproduction de l’austérité et retrouver l’espace budgétaire nécessaire.

– Ne pas ajouter des engagements et des obligations portant sur de nouvelles coupes. Aucune nouvelle baisse des salaires et des pensions, pas de mesures qui vont intensifier les inégalités sociales et ramener l’économie dans une spirale de récession.

– Restructuration de la dette afin de mettre un terme au cercle vicieux des cinq dernières années qui oblige le pays à obtenir sans cesse de nouveaux prêts pour rembourser les précédents.

– Un sérieux programme d’investissements, coordination des financements des investissements, notamment dans les infrastructures et les nouvelles technologies.

Pourquoi un blocage ?
terrain d’entente : – les objectifs budgétaires – les changements marginaux dans la TVA qui devraient fonctionner dans le sens de la redistribution en faveur des couches inférieures – fonctionnement de certaines institutions pour renforcer l’administration du recouvrement fiscal
blocage : – changement du cadre institutionnel qui définit le fonctionnement du marché du travail, déjà déréglementé, salaires, retraites

Appel de Alexis Tsipras et Zoe Konstatopoulou pour le respect du choix démocratique des grecs, pour que le gouvernement applique sa politique, pour une Europe des peuples, de la solidarité et non une Europe de totalitarisme économique.
« Les lignes rouges du gouvernement sont aussi les lignes rouges du peuple grec ».

1 juin 2015 : mini sommet avec F Hollande, Angela Merkel Christine Largarde, directrice du FMI et Jean-Claude Juncker, celui de la Commission européenne.

Echec car FMi intransigeante sur les réformes ( exige encore que la retraite passe à 67 ans)

2 juin 2015 : il y a urgence. Le 5 juin, la Grèce doit rembourser 300 millions d’euros au FMI. D’après plusieurs sources proches des négociations, Athènes peut trouver l’argent.

Mardi, le « groupe de Bruxelles », constitué de représentants de l’administration grecque et des créanciers, devait se réunir à nouveau pour tenter de finaliser un « draft » d’accord. S’ils y parviennent, ce dernier pourrait être envoyé à Athènes pour approbation.

Mais la Grèce craint que si elle envoie ce chèque, sans assurance d’un accord avec Bruxelles dans la foulée, elle ne puisse pas assurer les remboursements suivants au Fonds (336 millions d’euros le 12 juin, 560 le 16 et 336 le 19 juin).
Par ailleurs, pour que les prêts restant à verser (les 7,2 milliards) puissent l’être, il faut un accord en Eurogroupe (réunion des 19 ministres des finances de la zone euro), puis une validation par quelques parlements nationaux – dont le Bundestag.

L’essentiel de la dette grecque est détenu par des créanciers publics : prêts bilatéraux des États européens 53 milliards d’euros ; FESF : 141,8 milliards ; FMI : 32 milliards ; BCE : 27,7 milliards ; créanciers privés : 44 milliards d’euros. Dette 174 % du PIB

Compte rendu du 2 juin

Réunion du collectif Grèce-Austérité du 2 juin 2015

20 personnes présentes

Tour de table de présentation des participants

Pourquoi un collectif sur la Grèce ? : mobiliser la population sur les enjeux importants de ce qui ce passe en Grèce (respect du choix démocratique du peuple grec, lutte contre les politiques d’austérité, rôle de l’Union européenne …)

Exposé de Christine sur la situation en Grèce de 2010 à aujourd’hui (contenu de son intervention joint).

Deux interventions du collectif ont déjà eu lieu place Victor Hugo à Grenoble entre 12h et 13h30, les 12 et 26 mai avec panneaux explicatifs, banderole, distribution de tracts, discussions, déambulation autour de la place (un peu comme les Mères de la place de Mai à Buenos Aires) avec drapeaux grecs, mégaphone (musique grecque et lecture des morceaux choisis du tract). Peu de monde sur la place le 26 à cause d’un temps mitigé.

Deux autres sont prévues les mardis 9 et 23 juin.
Pour favoriser la discussion, une proposition a été faite de mettre une table et de proposer du café. Il n’y a pas eu de décision de prise, il faudrait donc que les participants donnent leur avis et surtout : qui apporte la table et qui apporte du café (en plus de Lucienne qui propose de faire du café grec) ?
Un(e) journaliste du Dauphiné sera averti(e) de ces interventions.

Ce que l’on devrait faire :
Prendre notre place dans la semaine de mobilisation européenne qui aura lieu du 20 au 27 juin :
infos sur le site http://www.audit-citoyen.org/.
Le 20 juin manifestation à Paris, que faisons nous et avec qui ?
– montée à Paris ?
– manif à Grenoble ?
– stands place Grenette (par exemple)
– autre chose

Ce que l’on pourrait faire pendant la semaine ou après :
– Organiser d’une réunion publique avec des intervenants extérieurs (Patrick Saurin, Pascal Franchet …)

– Pièce de théâtre « Dette système » par des comédiens belges qui se déplacent aussi en France :
http://cadtm.org/Premieres-representations-de-la

– Films comme par exemple : « Ne vivons plus comme des esclaves », « je lutte donc je suis » (en préparation) :
http://nevivonspluscommedesesclaves.net/

– Déambulation en vélo dans Grenoble et son agglomération

– Faire une conférence de presse

– Inviter les conseils municipaux à prendre position sur l’austérité (les communes sont touchées du fait de la baisse de la dotation de l’Etat)

– Interpeler les parlementaires

Information : dans le cadre de la fête du Travailleur Alpin aura lieu le vendredi 26 juin à 18h : « Solidarité internationale avec la Grèce et Syriza« 

Prochaine réunion du collectif le mardi 16 juin de 19h à 21h salle 123 de la MDA de Grenoble … mais n’est-ce pas trop tard si l’on veut organiser quelque chose le 20 juin ?

Compte rendu du 26 mai

Présents : Joelle, Max, Chritine, Marie-Claude, Michèle, Mylène, Bruno, Gilles, François

Analyse de la déambulation place Victor Hugo

On maintien l’idée de tourner autour de la place Victor Hugo en même temps que quelques uns d’entre nous distribue des tracts en parlant avec les passants.

On a observé quelques nouvelles têtes.

On n’a pas pensé à avertir la presse de notre déambulation.

L’affiche d’invitation de la prochaine déambulation pourrait avoir un texte du style :

« Quelle que soient vos convictions et les partis dans lesquels vous militez, il est important de se mobiliser pour le peuple grec et alerter sur ce qui se passe en Grèce. »

Penser à contacter les personnes qui ont laissé leur adresse pour la prochaine déambulation.

Analyse des fiches argumentaires

Une fois les fiches revues, le rédacteur (trice) corrige la fiche et la met dans la catégorie « argumentaire » sur le site.

La prochaine étape pourrait être la réalisation d’une FAQ (Foire Aux Questions) qui proposerait des liens vers les pages correspondantes. Il pourrait y avoir 3 types de fiches argumentaires :

  • réponse rapide à des questions
  • réponse argumentée à des questions
  • présentation détaillée

Bruno va rédiger une fiche pour répondre à la question : « les grecs ont emprunter, il faut maintenant qu’ils remboursent la dette » (note personnelle après la réunion : il existe peut-être déjà quelque chose sur ce sujet sous le titre : « les grecs, qu’ils crèvent ! »)

Parmi les arguments qui nous semblent convaincant :

  • en réponse à la question les grecs sont des fraudeurs, ils ne paient pas d’impôt : l’impôt est prélevé à la source sur les salaires. Les fraudeurs sont dont à chercher parmi les Bobolas mis en prison pour un impayé de 4 milliards d’euros non réclamés par le gouvernement précédent suivant les recommandations de la commission européenne.
  • Pour qu’un Etat marche bien, il doit emprunter. D’ailleurs, les particuliers n’empruntent-ils pas pour acheter une voiture ou leur appartement ?

 Prochains rendez-vous

2 juin 19h réunion du collectif : maison des associations salle 210

9 juin 12h déambulation place Victor Hugo

23 juin 12h déambulation place Victor Hugo

23 juin 14h30 Echange sur les fiches argumentaire : maison des associations, salle à préciser

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