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Procés Aube dorée

Procès de l’Aube dorée : le témoin oculaire du meurtre de Fyssa témoigne
Avec le témoignage du témoin à charge Dimitras Zorzou, qui était présente la nuit du meurtre de Pavlos Fyssas par Giorgos Roupakias, le premier procès de 2023 a débuté dans le cadre du procès Aube dorée, qui est jugé au second degré.

Ménélas Myrillas / SOOC

Le témoin a déclaré qu’elle ne connaissait pas Pavlos Fyssa et qu’elle se trouvait cette nuit-là, avec un ami, dans la rue où l’équipe d’assaut meurtrière de l’organisation criminelle néonazie a attaqué le groupe. Dimitra Zorzou a témoigné qu’elle était assise sur un banc adjacent lorsqu’elle a vu un groupe attaquer le groupe de Pavlos Fyssas et les frapper avec des battes, alors qu’à l’époque elle ne savait pas qu’il s’agissait d’un bataillon d’assaut de l’Aube dorée.

Lors de son témoignage, elle a vu une voiture rouler dans la direction opposée sur la rue Panagi Tsaldari (aujourd’hui Pavlos Fyssa), et un peu plus tard, elle a aperçu Roupakias sortir de la voiture et se diriger vers Pavlos Fyssa, le serrant dans ses bras, la victime criant « il m’a poignardé ».

Elle s’est plainte au tribunal que depuis qu’elle a trouvé le courage de témoigner au poste de police local au sujet du meurtre de Pavlos, elle a reçu de multiples intimidations et des dizaines de menaces contre sa vie.

Et vous pouvez suivre le procès d’aujourd’hui en détail sur Golden Dawn Watch  ou https://goldendawnwatch.org/

L’affaire Zac Kostopoulou devant le parlement européen

La demande de la mère de Jacques au Parlement européen acceptée

Le Comité discutera de la question de la brutalité policière et de l’impunité à l’occasion du rôle de la police dans le lynchage meurtrier de l’activiste et son acquittement par le tribunal mixte d’Athènes.

La famille de Zac demande justice et la poursuit en saisissant n’importe quel tribunal supérieur et commission qui peut examiner l’affaire de manière impartiale. Dans le texte de la requête, Eleni Kostopoulou a attiré l’attention sur le meurtre de son fils, déclarant qu’il existe une vidéo qui montre la manière brutale et inhumaine dont quatre policiers et deux civils ont traité son fils en lui donnant des coups de pied, de poing, en le traînant sur le trottoir, alors qu’il saignait, suffoquait et avait désespérément besoin de soins médicaux.

La candidature a été soutenue par l’Eurogroupe de gauche avec la proposition du député européen de SYRIZA-P.S. Alexis Georgoulis et a été votée par une large majorité des rapporteurs des eurogroupes des sociaux-démocrates, des verts et des libéraux (Renew). La proposition a rencontré l’opposition du rapporteur du Parti populaire européen, qui s’est abstenu. À ce jour, la pétition (n° 0605/2022) a recueilli 145 déclarations de soutien de citoyens européens sur le site internet de la commission des pétitions et reste ouverte aux déclarations de soutien.

Selon la procédure habituelle de la commission des pétitions, Mme Kostopoulou sera invitée à prendre la parole devant ses 35 membres et une discussion s’ensuivra entre les membres et un représentant de la Commission européenne pour décider des suites à donner à l’affaire.

Le 20 janvier, le procès au second degré doit s’ouvrir devant la cour d’appel, où les deux citoyens, le courtier et le joaillier, condamnés pour lésions corporelles mortelles à dix ans de prison chacun sans atténuation et sans libération conditionnelle, ont fait appel.

Source https://thepressproject.gr

Grèce : encore un jeune Rom tué par la police à Salonique

Le 5 décembre, Kostas Frangoulis, un Rom de 16 ans, a reçu 2 balles dans la tête tirées par un policier qui le poursuivait à moto. Son double crime ? Être parti d’une station-service de Thessalonique sans payer les 20 euros d’essence et conduire sans permis…

Après ce véritable réflexe anti-Roms du policier (qui ose parler de « bavure » ?), les Roms de Grèce ont été très nombreux à sortir dans les rues, face aux flics qui n’ont d’ailleurs pas hésité à s’en prendre violemment au père de la victime. Ces réactions de révolte sont à la mesure de la situation faite aux Roms du pays, traitéEs en citoyenEs de 5e catégorie : parquéEs dans des lotissements loin des centre-villes, vivant sans ressources et souvent sans accès à l’éducation, victimes des contrôles au faciès. Ils sont abandonnés dans une misère contre laquelle les travailleurEs sociaux et des associations luttent souvent en vain, aucun véritable moyen n’étant donné par le pouvoir pour aider les Roms à sortir de la pauvreté et de l’injustice. La réaction du pouvoir après le drame a d’ailleurs été d’envoyer la police fouiller les lotissements roms à travers le pays, donnant un nouveau feu vert au racisme anti-Roms de la police, avec les encouragements des médias aux ordres… La colère de représentantEs d’associations de Roms s’exprime tout simplement avec ce qui est devenu un mot d’ordre pour tous les Roms : Justice !

La grande peur du pouvoir

Dès le crime commis, le pouvoir a tout fait pour neutraliser l’information. Car il s’ajoute à une longue liste de crimes policiers que la jeunesse dénonce à travers le célèbre slogan : « Flics, cochons, assassins ! » Pour les dernières années : police accusée d’être impliquée dans les coups mortels portés au militant LGBTQI Zak Kostopoulos (2018), le jeune militant Vassilis Mangos tué sous les coups de la police à Volos (2020) après une manif contre les déchets de Lafarge-Aget, le jeune Rom Nikos Sambanis tué en banlieue d’Athènes de 36 balles tirées par 7 policiers (octobre 2021). Et d’autres encore… Sans oublier le meurtre du jeune Alexis Grigoropoulos le 6 décembre 2008, qui avait débouché sur des semaines d’une immense révolte, et qui a créé dans la bourgeoisie grecque un traumatisme durable du risque d’une insurrection de la jeunesse. Sa préoccupation depuis cette date, commémorée tous les ans par de grosses manifs en Grèce, est d’empêcher qu’une mobilisation durable et plus forte encore ne naisse de ces commémorations dynamiques. Et son seul moyen, c’est la répression, de plus en plus forte chaque année.

Une mobilisation durable

Après les manifs spontanées du 5 décembre, celles du 6 ont été cette année extrêmement massives et déterminées, avec un soutien très fort exprimé aux Roms… et la police partout, et son ministre (ancien du KKE, PC grec) accusant la gauche d’exploiter « une telle sorte d’événement ». Venant après les mobilisations très fortes du 9 novembre (grève générale) et du 17 novembre, elle traduit une colère et une détermination (face aux lacrymos et autres cadeaux policiers) croissantes.

Mardi 13, Frangoulis est mort des suites des blessures infligées. Le soir même, de nombreuses manifs ont eu lieu dans le pays, la police essayant de l’empêcher violemment à Athènes, en vain. Le pouvoir est donc engagé dans une inquiétante fuite en avant, Mitsotakis annonçant le 5 après le crime une prime de 600 euros pour tous les policiers, prime qui a été approuvée par Syriza et le KKE…

Jeudi 15, une grosse grève de l’Éducation nationale a vu sa manif athénienne attaquée par la police, preuve d’une répression dans tous les secteurs. Il faut dire que dans les slogans, on pouvait entendre : « Ce n’était pas un accident, c’est un crime d’État », ou « 600 euros pour les assassins, et des clous pour les enseignantEs » ! La jonction des luttes des jeunes, des travailleurEs, des marginaliséEs, voilà une ­perspective riche d’avenir.

 A Athènes, le 18 décembre 2022

Source https://nouveaupartianticapitaliste.org/actualite/international/grece-encore-un-jeune-rom-tue-par-la-police-salonique

Le “food pass” en Grèce

Le “food pass” en Grèce, mesure contre la vie chère ou tactique électorale ?

Face à l’inflation, le gouvernement grec va mettre en place une mesure visant à rembourser une partie des dépenses des foyers. Un choix électoraliste sans réelle conséquence sur la vie chère, dénonce “News 24/7”.

C’est la dernière mesure de soutien à la population grecque décidée par le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis.

Alors que l’inflation tourne autour des 10 % en cette fin d’année 2022, un “food pass” doit soulager les foyers à partir de février et pour une durée de six mois. Les ménages grecs pourront ainsi se faire rembourser 10 % de leurs courses.

Selon les premières estimations, la mesure devrait coûter 640 millions d’euros et concerner 8,4 millions de citoyens grecs.

Les médias grecs ont sorti leurs calculettes, à l’instar de News 24/7. Le pure player de gauche assure que “la compensation de l’inflation ne correspond à rien d’autre qu’à un pourboire de 22 euros par mois et par personne”.

News 24/7 consacre un édito à ces nouveaux bons, après ceux pour l’essence, pour l’électricité… “Une vie au rabais”, titre-t-il ironiquement, critiquant la distribution de “bons” plutôt qu’un changement de politique.

“Le passe alimentaire n’est pas le seul ‘bon’ que le gouvernement a utilisé pour gérer sa communication sur la question de la vie chère.”

Une goutte d’eau

Le média d’opposition critique une “tactique électorale”, alors que les prochaines élections en Grèce auront lieu en 2023.

“Une goutte d’eau dans un océan de vie chère”, raille le site, rappelant par ailleurs que Kyriakos Mitsotakis s’opposait aux aides sociales avant de devenir Premier ministre du pays.

“Nous ne voulons pas de personnes dépendantes d’indemnités. Nous voulons des personnes qui vont reprendre leur vie entre leurs mains”, assurait M. Mitsotakis en novembre 2017, relève le média d’opposition.

“Les indemnités que K. Mitsotakis et les ministres de la Nouvelle Démocratie ont condamnées par le passé sont devenues une tactique préélectorale de base du gouvernement”, résume News 24/7.

“Le néolibéralisme met de côté ses concepts lorsqu’il s’agit de servir l’opportunisme préélectoral”, conclut le média de gauche

Source https://www.courrierinternational.com/article/inflation-le-food-pass-en-grece-mesure-contre-la-vie-chere-ou-tactique-electorale

Violence policière et mort d’un jeune de 16 ans

La police grecque affronte violemment des manifestants pour marquer la mort d’un adolescent

Par Eleni Stamatoukou

La police est accusée de brutalité excessive lors d’affrontements avec des manifestants à Athènes et à Thessalonique pour commémorer le meurtre d’un adolescent par la police en 2008 – un Rom de 16 ans a été hospitalisé.

Alors que des milliers de personnes sont descendues dans les rues d’Athènes et de Thessalonique pour le 14e anniversaire du meurtre d’Alexis Grigoropoulos, un étudiant de 15 ans, la journée a été marquée par des affrontements avec la police et l’agression d’un Rom de 16 ans, Kostas Fragoulis.

Selon le média grec Efsyn, la police anti-émeute a utilisé des gaz lacrymogènes, frappé des civils et procédé à des interpellations, dont neuf se sont soldées par des arrestations. Ils ont également pulvérisé des produits chimiques à l’intérieur de restaurants et d’immeubles d’habitation, pourchassant les personnes qui participaient aux manifestations.

Le 6 décembre 2008, Alexis Grigoropoulos et ses amis traînaient dans le quartier d’Exarchia, à Athènes, lorsque le groupe s’est disputé avec deux policiers, qui se sont d’abord éloignés avant de revenir.

Le garde spécial Epaminondas Korkoneas a abattu Alexis. Korkoneas a été condamné pour ce meurtre mais a depuis été libéré.

Immédiatement après la mort de l’adolescent, les gens sont descendus dans la rue et des émeutes ont éclaté dans toute la Grèce, entraînant la destruction de bâtiments publics et privés, principalement à Athènes.
Le père d’un manifestant mort, Vassilis Maggos, Yiannis, participe avec des manifestants à un rassemblement marquant le 14e anniversaire du meurtre de l’adolescent Alexis Grigoropoulos, à Athènes, le 6 décembre 2022. Photo : EPA-EFE/YANNIS KOLESIDIS GREECE OUT

La police a également été accusée de brutalité à Thessalonique, où un Rom de 16 ans, Kostas Fragoulis, a été blessé à la tête par l’arme d’un policier. Il a été hospitalisé dans un état critique.

Les procureurs ont accusé un policier de 32 ans de tentative d’homicide avec préméditation et d’utilisation illégale de son arme de service.

BIRN a demandé un commentaire à la police, mais a été renvoyé aux communiqués de presse. Selon la police, après avoir refusé de payer de l’essence, le véhicule de Fragoulis a effectué des manœuvres dangereuses et a tenté de percuter la moto des policiers, mettant ainsi leur vie en danger.

Face à un danger immédiat, la police a déclaré avoir fait usage d’une arme. Dans un second communiqué de presse, la police a annoncé l’arrestation du policier et une enquête officielle sur ses actions. Dans le même temps, il a été suspendu.

Des affrontements entre la communauté rom et la police ont éclaté mardi soir à Athènes et à Thessalonique. La police a été attaquée à coups de cocktails Molotov et de pierres, tandis que des barricades faites de poubelles ont été incendiées.
Photo : La police anti-émeute se tient près des flammes causées par un cocktail molotov lancé par des manifestants lors des affrontements qui ont suivi un rassemblement marquant le 14e anniversaire du meurtre de l’adolescent Alexis Grigoropoulos, à Athènes, en Grèce, le 06 décembre 2022. Grigoropoulos, un étudiant de 15 ans, a été tué le 6 décembre 2008 lors d’une fusillade apparemment provoquée par la police dans le centre d’Athènes, ce qui a déclenché des émeutes dans la capitale grecque. EPA-EFE/ORESTIS PANAGIOTOU GRÈCE OUT

Dans son rapport de juin 2022 sur l’arbitraire des autorités chargées des poursuites en Grèce, le médiateur grec note que l’année précédente, 308 plaintes ont été déposées, la plupart contre des policiers.

En octobre 2021, Nikos Sampanis, un Rom de 18 ans, a été abattu par la police lors d’une poursuite en voiture. La police a considéré que le véhicule avait été volé.

« Je ne sais pas dans quel pays développé quelque chose de similaire se produirait. Le ministre ferme les yeux sur les policiers accusés d’homicide, avant même qu’ils ne s’excusent, et discrédite en même temps tout concept de séparation des pouvoirs, une valeur fondamentale dans un État de droit », a déclaré le journaliste Kostas Koukoumakas à News247, qui a enquêté sur les brutalités policières.
Des véhicules passent devant des objets en feu après des affrontements entre Roms et policiers près du campement d’Ag.Sofia dans le quartier de Diavata à Thessalonique. Photo : EPA-EFE/ACHILLEAS CHIRAS GREECE OUT

Au milieu de ces développements, le Premier ministre a annoncé une allocation supplémentaire de 600 euros aux policiers et aux officiers du port. « Je ne pense pas que ce soit juste un mauvais timing », a déclaré M. Koukoumakas.

Le récent rapport de la Ligue hellénique des droits de l’homme documente que le recours à une force excessive et à l’arbitraire par la police grecque est un phénomène systémique.

« Les incidents ne sont pas isolés. Dans le même temps, il existe une culture bien ancrée d’impunité et d’absence de responsabilité en raison de l’insuffisance des enquêtes sur les affaires et de leur dissimulation systématique. Nous sommes à un point de basculement », a déclaré Katerina Pournara, avocate et membre du conseil d’administration de la Ligue hellénique des droits de l’homme.

Les recherches menées depuis plusieurs années par l’organisation de défense des droits Amnesty International ont également confirmé que la violence policière en Grèce est un phénomène systémique, et non exceptionnel, qui se reproduit à travers une culture de l’impunité.

« Les autorités grecques doivent rendre des comptes et protéger immédiatement les citoyens contre le recours illégal à la force et l’entrave à l’accès à la justice », a déclaré Despina Paraskeva-Veludogianni, responsable des campagnes d’Amnesty

Le procès en appel d’Amir Zahiri et Akif Razuli (communiqué)

Communiqué de presse des initiatives Legal Centre Lesvos, Aegean Migrant Solidarity, borderline-europe e.V., You can’t evict Solidarity et Deportation Monitoring Aegean

Le 8 décembre 2022, le procès en appel d’Amir Zahiri et Akif Razuli, reporté à deux reprises, a eu lieu à Mytilini, en Grèce. À la fin, la Cour d’appel composée de trois juges a acquitté Akif, mais a déclaré Amir coupable de « conduite de bateau » et l’a condamné à 8 ans de prison. Par rapport à la décision de toute première instance, sa peine a été considérablement réduite, ce qui signifie qu’il peut bénéficier d’une libération anticipée sur parole. Les initiatives Legal Centre Lesvos, Aegean Migrant Solidarity, borderline-europe e.V., You can’t evict Solidarity et Deportation Monitoring Aegean ont observé le cas de ces deux personnes à Lesvos et se réjouissent de leur prochaine libération de prison.

Après une journée de suspense quant à savoir si le procès allait avoir lieu ou être à nouveau reporté, le procès a finalement commencé jeudi en fin d’après-midi. Quatre témoins ont témoigné pour les accusés, qui étaient représentés par des avocats du Legal Center Lesvos et du Human Rights Legal Project Samos.

À la fin du procès, le procureur a proposé qu’Akif soit déclaré non coupable, en raison de l’absence de toute preuve qu’il conduisait le bateau, et les juges ont accepté.

Malgré les doutes émis quant à la culpabilité d’Amir, le tribunal l’a déclaré coupable d’avoir facilité l’entrée illégale sur le territoire, c’est-à-dire d’avoir conduit le bateau. Ils ont rejeté l’argument selon lequel Amir a été contraint de conduire le bateau par nécessité pour sauver la vie de sa famille et des autres personnes présentes sur le bateau – une raison légale d’acquittement. Toutefois, le tribunal a réduit sa peine à huit ans en raison de circonstances atténuantes, de sorte qu’il peut désormais demander une libération anticipée, compte tenu du temps qu’il a gagné en travaillant et en étudiant pendant son séjour en prison. Ce résultat, bien qu’insuffisant, est une bonne nouvelle pour sa famille.

Bien qu’il n’y ait jamais eu de preuves crédibles contre eux, les deux accusés sont maintenant en prison depuis presque 3 ans.

Le témoin des garde-côtes – le seul témoin de l’État contre Akif et Amir – ne s’est pas présenté une fois de plus pour témoigner au tribunal hier. Lors de leur procès en appel prévu en avril 2022, ledit témoin ne s’est pas présenté, ce qui a servi d’excuse pour reporter le procès.

Il s’agit malheureusement d’une situation courante dans ces affaires de « conduite de bateau », où les garde-côtes ou la police sont les seuls témoins contre l’accusé. Lundi dernier, dans l’affaire A.B., le tribunal de Mytilène a reporté le procès d’A.B. jusqu’en mai 2023, car le témoin des garde-côtes ne s’est pas présenté au procès et n’a pas donné d’excuse pour son absence. Bien que le tribunal ait infligé une amende de 200 euros à l’officier des garde-côtes pour ne pas s’être présenté, il s’agit d’une simple tape sur la main, alors que la vie d’A.B. est à nouveau maintenue dans les limbes pendant six mois supplémentaires.

Hier, le témoin des garde-côtes qui avait fait un témoignage écrit contre Amir et Akif ne s’est pas présenté au procès. Cette fois, heureusement, l’affaire a avancé.

Il est important de rappeler que les accusés ont témoigné lors du premier procès que lorsqu’ils ont atteint les eaux grecques dans leur voyage depuis la Turquie en mars 2020, les garde-côtes helléniques ont tenté de les refouler vers la Turquie et, ce faisant, ont endommagé le bateau qui a commencé à couler. Selon le témoignage des défendeurs, les garde-côtes ont alors été contraints de prendre tous les passagers à bord et de les ramener en Grèce. Il est particulièrement important de noter qu’hier, c’est le Procureur qui a soulevé la question de savoir s’il y a eu ou non une tentative de refoulement par les garde-côtes pendant la traversée d’Amir et Akif, dans son interrogatoire des défendeurs. L’absence continue du témoin des garde-côtes est également à noter, étant donné les implications qu’il pourrait avoir été impliqué dans cette tentative de refoulement – le véritable crime dans cette affaire.

Environ 40 personnes des groupes de solidarité et de la presse étaient présentes à l’intérieur de la salle d’audience et se sont rassemblées à l’extérieur après le procès. À 19 heures, lorsque les verdicts et les peines ont été annoncés, les deux hommes ont été accueillis par des banderoles et des chants célébrant leur liberté.

L’acquittement d’Akif Razuli et la réduction de peine d’Amir Zahiri, hier, constituent une petite victoire. Mais il s’agit d’un tout petit pas dans un contexte où il y a encore des milliers de personnes qui sont emprisonnées en Grèce avec la même accusation, simplement parce qu’elles cherchaient un meilleur avenir. Nous serons aux côtés de tous ceux qui sont en prison pour avoir franchi les frontières et nous lutterons avec eux pour leur liberté.
– Kim Schneider de l’initiative Vous ne pouvez pas expulser Solidarité.

Après presque trois ans, ce résultat est le strict minimum de ce que mérite Akif. Il est venu en Grèce comme réfugié et s’est retrouvé en prison sans aucune preuve contre lui. Nous espérons que la loi injuste contre la contrebande dont lui et Amir ont été accusés sera abolie et que la persécution des réfugiés dans les rouages du système judiciaire grec prendra fin.
-Vicky Aggelidou, du Centre juridique de Lesvos, qui a représenté Akif Rasuli.

    Si je ne considère que ce seul procès, je n’ai rien à critiquer du point de vue de la procédure. Cependant, la poursuite d’Akif Razuli et d’Amir Zahiri n’est pas faite de ce seul procès. Même si les violations précédentes étaient corrigées par l’acquittement d’Akif Razuli, il ne récupérera aucune des presque trois années qu’il a passées en prison sans raison. Et il ne faut pas oublier qu’Amir Zahiri a de nouveau été reconnu coupable. Bien que la peine ait été considérablement réduite et qu’Amir Zahiri puisse maintenant espérer être bientôt libéré sur parole, il s’agit toujours d’une condamnation motivée par des raisons politiques dans un procès qui n’aurait pas dû avoir lieu.    -Annina Mullis, observatrice du procès pour European Lawyers for Democracy and Human Rights et Swiss Democractic Lawyers.

Le procès d’hier a partiellement réparé une grande injustice contre Amir et Akif. Nous espérons qu’à l’avenir, nous ne verrons plus jamais de cas similaires de personnes condamnées sans preuves ni témoins et sans interprétation adéquate, comme ce fut le cas lors du tout premier procès d’Amir et Akif.
-Équipe de pacificateurs communautaires – Aegean Migrant Solidarity

Contact presse :
Lorraine Leete
Centre juridique de Lesvos
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Notre adresse postale est la suivante
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Grèce : il y a 49 ans, le massacre de Polytechnique

A. Sartzekis
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Retour sur la mobilisation organisée le 17 novembre en Grèce à l’occasion du 49e anniversaire du massacre de Polytechnique.

Le 17 novembre 1973 est l’une des dates clés de l’histoire contemporaine grecque et des luttes politiques et sociales du pays : se situant dans le prolongement des innombrables actes de résistance au régime fascisant de la dictature des colonels (1967-1974) mis en place sur instigation de la CIA, des centaines d’étudiantEs avaient occupé l’Université Polytechnique d’Athènes (dans le quartier d’Exarcheia) et popularisé leur action en appelant à la chute des colonels. Ceux-ci ont alors lancé l’armée contre les étudiantEs, l’image du tank défonçant le portail de l’université étant connue de tous les Grecs depuis cette sinistre date. Bilan de la répression : au moins 24 morts, des centaines de blesséEs et d’arrestations. Un an plus tard, la dictature, de plus en plus déstabilisée, tombait, en envoyant l’armée grecque occuper l’île de Chypre et lui faisant subir une terrible défaite face à l’armée turque, ce qui a débouché sur le partage de l’île en deux zones depuis lors séparées par des murs.

Des manifestations très puissantes

Depuis la fin de la dictature, le 17 novembre est une journée de mobilisation de la jeunesse scolarisée, précédée souvent par des initiatives commémoratives (débats, concerts…) dont le sens n’a jamais été perdu malgré les ans.

Cette année, une semaine après le très grand succès de la grève générale du 9 novembre, le gouvernement espérait un « petit » 17 novembre. À cet effet, comme d’habitude il a voulu jouer sur la peur en déployant une armée de MAT (les CRS, presque 6 000 à Athènes) et en multipliant des hélicos avec projecteurs. À Salonique, le président de la fac, qui se réjouit que des flics puissent patrouiller dans « son » université, avait carrément fait fermer l’université, sinistre provocation contre la mémoire des luttes du peuple grec et tout simplement contre la démocratie.

Mais les discours lénifiants sur le 17 novembre comme « fête de tous les Grecs » (de même, le 1er mai est depuis l’époque du dictateur Metaxas la « Fête des fleurs ») et le cadre répressif n’auront servi à rien : de l’avis de beaucoup, les manifestations du 17 novembre ont été encore plus fournies que celles du 9 novembre. À Athènes, la police a compté 20 000 manifestantEs comme pour le 9, mais nos camarades de NAR annoncent entre 35 000 et 40 000 personnes. Les cortèges étudiants étaient incroyablement massifs, ceux des syndicats étaient souvent fournis, de même que ceux des organisations de la gauche révolutionnaire ou réformiste. Sans oublier des cortèges associatifs, comme celui des habitantEs d’Exarcheia, mobilisés contre un projet vicieux de station de métro sur la place du même nom. Et des manifs importantes ont eu lieu ailleurs, comme à Salonique, Patras, dans les villes universitaires de Crète…

Les mots d’ordre portaient bien sûr contre la politique du Premier ministre Mitsotakis, « Pain, éducation, liberté » étant plus que jamais un concentré des revendications sociales et démocratiques. Les mots d’ordre anti-impérialistes ont également résonné très fort, ce qui se justifie face aux cadeaux faits à l’impérialisme US qui peut maintenant disposer d’une base maritime au nord-est de la Grèce, à Alexandroupolis, pas loin de l’entrée dans les détroits menant à la mer Noire. Refuser que la Grèce soit impliquée dans une future guerre inter-impérialiste, notamment par le biais de ces bases, est central. Mais on doit pourtant noter une faiblesse de la dimension anti-impérialiste de cette manif de 2022, liée au fait que sur la question de la sale guerre russe en cours en Ukraine, en dehors de quelques organisations sur des positions marxistes révolutionnaires, le « moins mauvais » qu’on constate dans la gauche radicale et révolutionnaire grecque est de dénoncer à la fois l’impérialisme US et l’invasion poutinienne de l’Ukraine.

À Athènes, A. Sartzekis

Source https://nouveaupartianticapitaliste.org/actualite/international/grece-il-y-49-ans-le-massacre-de-polytechnique-0

Propos gravement diffamatoires, injures et menaces proférés contre SOS MEDITERRANEE

Communiqué

« L’association SOS MEDITERRANEE condamne avec la plus grande fermeté les propos gravement diffamatoires proférés publiquement par certains responsables politiques, l’accusant de complicité avec des passeurs ou mettant en cause les conditions de son action en mer Méditerranée, ainsi que les injures et menaces portées contre ses dirigeants et ses salariés. 


Sa mission s’opère dans le strict respect du
droit maritime international. L’association SOS MEDITERRANEE a d’ailleurs été reconnue Grande Cause nationale en 2017 et a reçu le prix UNESCO Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix en 2017. En octobre 2022, elle s’est vu décerner le prix de la Fédération Internationale du Sauvetage en Mer (IMRF) pour la « contribution exceptionnelle d’une équipe aux opérations de recherche et de sauvetage en mer ». 

SOS MEDITERRANEE a mandaté ses avocats pour qu’ils étudient toutes actions judiciaires appropriées, en vue de sauvegarder ses intérêts et ceux de tous ses bénévoles et salariés qui, jour après jour, sauvent des vies humaines. 

Nous sommes une association humanitaire, nous ne faisons pas de politique. Face à une situation humanitaire d’urgence en Méditerranée, notre raison d’être est notre mission de sauvetage en mer. »  

François Thomas, Président de SOS MEDITERRANEE France 

Source https://sosmediterranee.fr/communiques-et-declarations/propos-diffamatoires-injures-menaces/

Grèce : colère sociale sur fond de possible tempête politique

Après 10 ans de mémorandums, la crise économique actuelle est encore plus dure en Grèce, d’autant que la seule préoccupation du gouvernement ultralibéral de Mitsotakis est de brader le public au privé.

La politique de Mitsotakis, c’est aussi l’argent facile sans emplois durables (tourisme estival), ce sont également des décisions énergétiques sans plan d’ensemble : implantations autoritaires de champs d’éoliennes pour le seul profit de patrons copains et comme seul effet de massives mobilisations locales, comme en Eubée la semaine dernière.

Au total, la situation est tragique pour une grande partie de la population : une inflation record (12 % en septembre), des hausses vertigineuses des prix de l’énergie et des produits de base, et cela sans aucune perspective de vraie relance. Sur les 23 régions de l’Union européenne où le chômage des jeunes dépasse 30 %, six sont grecques, et trois millions d’habitantEs (sur 10,7) sont en même temps en danger de pauvreté et d’exclusion sociale1. Face à cela, la mise en scène du « panier bon marché de la ménagère » par le ministre d’extrême droite Georgiadis est jugée aussi ridicule que vaine.

Déferlante de la colère sociale

Comme le montrent diverses mobilisations, la colère enfle face à un gouvernement au seul service des riches et qui s’enfonce dans une logique faite de violente répression mais aussi de flicage paranoïaque : les écoutes téléphoniques du cercle de Mitsotakis visent non seulement la gauche militante et les politiciens réformistes ou centristes, mais aussi le cœur de la droite, d’où une charge violente la semaine dernière d’un des piliers du régime, le glauque armateur propriétaire de deux des principaux journaux-propagande lèche-bottes du Premier ministre !

Une crise de la droite peut-être non durable mais qui affaiblit le gouvernement face à la pression sociale de la rue. En effet, GSEE (confédération unique du privé) et ADEDY (fédération unique du public) ont été obligées d’appeler à la grève générale le 9 novembre, pour exiger une hausse réelle des salaires, le rétablissement des conventions collectives, l’abolition de la loi anti-syndicat. La grève a été massive, et les manifestations très importantes dans tout le pays : à Athènes, la police a compté 20 000 manifestantEs, nos camarades de NAR jusqu’à 30 000 ; on a pu compter plus de 15 000 avec PAME (courant syndical du PC KKE, au cortège massif mais assez terne), 10 000 fort dynamiques avec les syndicats de base soutenus par la gauche radicale et révolutionnaire, 3 000 à 5 000 avec GSEE aux côtés duquel Syriza faisait un retour fourni dans la rue. Mais comme toujours, trois cortèges s’évitant, et donc une absence de dynamique unitaire qui risque d’offrir comme seule perspective d’alternative à la droite un futur gouvernement Syriza-Pasok pour « mieux gérer » la crise du capitalisme. Construire dans les luttes le front unique pour rendre crédible la seule vraie alternative, la rupture avec la meurtrière loi du marché, ça urge !

À Athènes

A. Sartzekis

  • 1. Chiffres publiés par le quotidien Ef Syn.

Source https://nouveaupartianticapitaliste.org/actualite/international/grece-colere-sociale-sur-fond-de-possible-tempete-politique

Rejet du Conseil d’Etat sur le gel des travaux à Exarchia

Le Conseil d’État rejette la demande des résidents d’Exarchia de  » geler  » la station de métro

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