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Archives de catégorie Austérité-Neolibéralisme

Les hôpitaux grecs reportent le traitement contre le cancer

Les hôpitaux grecs reportent les traitements contre le cancer en raison de pénuries et des frais dénonce l’Association médicale d’Athènes ( 17/01/2017 ANA-MPA)

La pénurie de fournitures essentielles et de médicaments oblige les hôpitaux grecs à reporter les traitements programmés, y compris ceux pour les patients atteints de cancer, a rapporté mardi l’Association médicale d’Athènes (AMA).

Elle a exprimé sa profonde inquiétude quant à l’incapacité des hôpitaux publics d’acheter les fournitures nécessaires pour fonctionner efficacement et bien, notant que le personnel médical et les patients ont signalé des pénuries graves qui pourraient mettre en danger les patients.

Entre autres, l’association a cité l’exemple récent de l’hôpital de Laiko, qui était souvent à court de médicaments contre le cancer et la semaine dernière a dû annuler les traitements programmés pour les patients atteints de cancer.

Le chef de l’AMA George Patoulis a noté que le report des traitements peut sérieusement nuire à leur efficacité et viole toujours la procédure scientifique appropriée, en plus de soumettre un groupe sensible comme les patients atteints de cancer à de grandes difficultés car ils ont souvent à parcourir de grandes distances des zones rurales Pour subir des traitements.
« Cette situation est intolérable et ne peut pas continuer », a-t-il noté.

Les chiffres terribles du chômage et de la pauvreté

Revue de la presse hellénique  18/12/2016

Chômage :  Selon les nouvelles données d’ELSTAT et de l’institut INE de la GSEE, 7 chômeurs sur 10 sont des chômeurs de longue durée (recherchent du travail depuis plus de douze mois, indépendamment de s’ils ont travaillé ou pas dans le passé), soit 820 000 personnes. Ils représentent 73 ,8% des chômeurs.
Neuf chômeurs sur dix ne perçoivent aucune aide.
Seuls 10% touchent une allocation chômage de l’OAED et 1,5% des chômeurs de longue durée inscrits touchent l’allocation supplémentaire de 200 euros.
En outre, ▪depuis six ans, le chômage a conduit à l’émigration 300 000 jeunes hautement qualifiés ; ▪chaque chômeur est en général sans emploi depuis deux ans et demi ;
▪350 000 foyers n’ont aucun membre qui travaille ; ▪le pourcentage des femmes au chômage (27,2%) est plus important que celui des hommes ; ▪le pourcentage le plus élevé est observé chez les jeunes de 15 à 24 ans (46,9%) ; ▪entre 2010 et 2014, le nombre des chômeurs inscrits a augmenté de 45% et le nombre des ayants droit à l’allocation chômage a été réduit de 47% ; ▪la sécurité sociale perd plus de 7 mds € par an en raison du chômage réel (Ta Néa).

TO VIMA :« La société mise à l’épreuve et les retraités », par Sifis Polymilis :

« Plus de 125 000 travailleurs en Grèce touchent moins de 100 euros par mois, selon les données officielles rendues publiques par la ministre du travail. Des centaines de milliers d’autres,travaillant à mi-temps, toucheraient autour de 500 euros par mois. M. Tsipras a décidé que ceux qui ont droit à une aide supplémentaire sont les retraités. Certes, les retraités ne font pas partie du groupe des privilégiés. Mais comparés à ceux qui travaillent dans le secteur privé, ils sont dans une situation nettement meilleure, puisqu’ils disposent d’un revenu petit, mais stable. Dans l’enquête menée sur les conditions de pauvreté extrême en Grèce, menée par l’équipe de M. Matsagganis, les plus de 65 ans sont la catégorie de population la moins touchée, seuls 2,7% d’entre eux étant en situation de pauvreté extrême, tandis que, cette proportion est de 24,4% pour les 18 à 29 ans, de 16,3%
pour les 30-44 ans, il est de 16,3%, et de 70% à 75% chez les chômeurs. Aucun pays qui investit surtout sur ses retraités n’a d’avenir. Les injustices subies par les retraités sont nombreuses et douloureuses pour certains. Mais la crise humanitaire vécue par les chômeurs, les jeunes, et les travailleurs précaires est manifestement plus grande (…) »

Wolfgang Schäuble : les Grecs ne sont pas encore assez pauvres

Pour lutter contre la misère, le gouvernement grec émet des tickets d’approvisionnement utilisables dans des magasins d’alimentation.

Lors du Congrès bancaire de Francfort, le 18 novembre, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a été interpellé sur la possibilité d’alléger la dette publique grecque, comme promis lors de la signature du troisième renflouement bancaire. Il n’en fallait pas plus pour agacer le ministre. Il a d’abord accusé le Premier ministre grec Alexis Tsipras de réclamer un allègement de la dette pour éviter de mettre en œuvre les « réformes ». Mais la triste réalité, est que l’économie grecque a déjà chuté d’un tiers. Ensuite il a proclamé :

Les Grecs doivent réaliser que leur niveau de vie est trop élevé.

Puis il a exigé des coupes supplémentaires dans les retraites, les salaires, etc., tout cela afin de rendre l’économie plus « compétitive ».

Quelques semaines plus tôt, l’Agence nationale de statistiques, qui utilise des normes européennes, avait calculé que 40 % de la population grecque vit sous le seuil de pauvreté. Les chiffres pour 2015 sur la pauvreté infantile, publiés le 16 novembre par l’Agence européenne de statistiques (EUROSTAT,) confirment cette triste réalité après cinq ans du « remède » de Bruxelles : 37,8% des enfants grecs de moins de 17 ans sont menacés de pauvreté et d’exclusion sociale, contre 28,7% en 2010. C’est la chute la plus brutale de toute l’Europe.

Cependant, en terme de pourcentage, la situation est encore pire en Roumanie avec 46,8% et en Bulgarie avec 43,7%. Vient ensuite la Grèce, suivie de la Hongrie avec 36,1%, juste devant l’Espagne, 34,4%, et l’Italie 33,5%.

Ces chiffres sont accablants dans une UE où le niveau global de pauvreté infantile n’a baissé que de 0,6 % entre 2010 et 2015 (passant de 27,5% à 26,9%), ce qui représente environ 25,26 millions d’enfants.

Selon l’INE-GSEE, l’Institut du Travail associé au syndicat grec GSEE, le taux de chômage réel en Grèce est de 30,8 %, avec plus de 800 000 chômeurs de longue durée (sans emploi durant 15 trimestres). Le taux officiel donné par l’agence grecque de statistiques ELSTAT est seulement de 23,4 % pour le mois d’août 2016, car il ne tient pas compte de ceux qui subissent un temps partiel, incluant même ceux qui ne travaillent qu’une heure par semaine ! Dans la réalité, de nombreux travailleurs sont employés à mi-temps, et beaucoup ont un arriéré de trois mois de salaire.

Néanmoins, les créanciers grecs exigent plus d’austérité et toujours plus de « réformes » – à commencer par la création d’un excédent budgétaire de 3,5 % pour rembourser la dette, et une modification du code du travail facilitant les licenciements. Ces réformes sont pour le moins complètement déconnectées de la réalité.

 http://www.solidariteetprogres.org/actualites-001/Wolfgang-Schauble-Grecs-pas-encore-assez-pauvres.html

Grèce : Encore des hausses de taxes

 La « tempête fiscale » débutée durant l’année 2016, conformément aux directives de l’Union Européenne, pour la mise en place du troisième protocole d’aide financière, se poursuivra sans relâche l’année prochaine.

Comme prévu, les plus hauts taux de TVA ( 13 et 24 %) seront étendus à plusieurs îles de la mer Egée.

Les consommateurs devront également piocher dans leur portefeuille, un « supplément carburant » est instauré :

3 centimes par litre sur l’essence, 8 pour le gazole, et 10 pour le gaz.

Le tabac et les cigarettes ne seront pas en reste : le tabac à rouler sera taxé à 26 % ( 20 actuellement) et le paquet de cigarettes augmentera de 50 centimes, voire 1 euro.

Quant aux cigarettes électroniques, leurs recharges liquides se paieront 10 centimes de plus.

Le café (partie prenante de la vie quotidienne grecque), subira une hausse de 10 à 20%.

Enfin, une nouvelle taxe de 5 % sur les factures de téléphonie (mobiles et fixes) sera appliquée dès le début d’année.

 (www.lepetitjournal.com/athenes) 

http://www.lepetitjournal.com/athenes/economie/actu-economie/263158-hausse-de-taxes-une-nouvelle-deferlante-pour-la-vie-quotidienne-grecque

Grèce : expulsion d’une maison de soins

150 PERSONNES ÂGÉES À LA RUE…UNE HONTE !

La Maison de soins « Saint Georges » à Glyfada ( Banlieue d’Athènes) accueille des personnes âgées . La majorité d’entre elles sont handicapées et de nombreux patients sont atteints de la maladie d’Alzheimer.
Le responsable de la Maison n’ a pas payé à la société propriétaire le loyer de plus de trois mois, devant ainsi 194.000 euros. Le Tribunal a demandé l’expulsion le 4 juillet dernier. Personne n’en a été informé… Le 6 octobre le jugement est devenu exécutoire et le tribunal a envoyé les huissiers et la police pour procéder à l’expulsion des 150 personnes âgées résidentes ! Leurs familles ont du faire face à cette décision sans être ni informées ni préparées, devant trouver en urgence une solution de placement.
Les familles qui sont dans le désespoir parce qu’ils ne savent pas où se retourner appellent à une prolongation du séjour, jusqu’à ce qu’ils trouvent un endroit approprié pour l’ hospitalité.
Il est intéressant de noter, cependant, qu’un jour avant la fermeture , on a demandé aux parents de payer l’argent pour le séjour des patients dans la structure, ce qu’ils ont fait. Malgré leurs protestations il n’ y a pas eu de remboursement …

> Le journaliste qui a relaté ces faits note que ce n’est pas le 1er incident de ce type, d’autres Maison d’accueil pour personnes âgées ont fait faillite et ont procédé de la même façon…

9/10/16 d’un correspondant de Grèce.

Dépêche du dispensaire social D’ELLINIKO

Au désarroi  sans fin notre réponse c’est la Solidarité

Nous revenons sur la question de l’accès au Système National de Santé (ΕΣΥ) des patients non assurés, mais également des patients assurés, suite aux constats répétés que des patients sont exclus des prises en charge.

Examinons de manière exhaustive ce qui finalement s’applique aux personnes non assurés, aussi ce qui a récemment changé pour une partie des assurés sociaux(6), en Grèce.

Depuis 2014 (1) les personnes non assurées ont obtenu le droit d’accès aux soins primaires de santé, à l’exception des examens para cliniques, l’accès aussi aux médicaments, sans que soient pour autant éliminés les graves problèmes que nous avions exposés dans une publication (2)  plus ancienne (voir article en grec http://www.mkiellinikou.org/blog/2014/07/31/farmaka-2/). Le nouveau gouvernement a procédé à partir de 2015 à des changements partiels qui dans certains cas ont amélioré la situation, mais dans d’autres l’ont aggravée. Plus concrètement pour les personnes non assurées :

– Le droit d’accès aux examens para cliniques a été accordé, uniquement dans les structures publiques de soins. Mais on observe que les attentes pour avoir des rendez-vous sont longues, notamment dans les hôpitaux publics; alors plusieurs patients reviennent vers nous demander de l’aide. Nous faisons particulièrement référence à des cas urgents, nécessitant dans l’immédiat des examens tels l’IRM, la scintigraphie ou l’écho Doppler numérique, à des situations où l’attente d’un mois mettrait en péril la vie du patient.

– En ce qui concerne l’admission des patients dans les hôpitaux publics, nous constatons une amélioration substantielle ; depuis la nouvelle loi il n’y a que très peu de cas de patients auxquels on réclame – illégalement – de payer. Nous sommes toutefois inquiets que cette amélioration ne soit provisoire puisque les budgets des hôpitaux n’ont pas été augmentés pour faire face à l’afflux accru de patients. Il ne faut pas oublier que le Système National de Santé (ΕΣΥ) sera ainsi appelé à prendre en charge trois millions environ de bénéficiaires potentiels supplémentaires, non assurés. Cela serait-il possible avec des budgets amputés de 50% depuis 2009?

– En ce qui concerne les médicaments nous constatons les faits suivants :

  1. a) Pour la grande majorité des personnes non assurées il reste valable ce qu’il l’était depuis 2014, c’est-à-dire qu’elles doivent payer le même restant à charge que les assurés. Une nouvelle difficulté réside dans les faits qu’il y a toujours 25% de restant à charge du patient et que le remboursement par les caisses se fait sur la base d’un prix négocié conventionnel et non du prix du marché. Au moment où la société s’appauvrit en rythme accéléré, une encore plus grande partie de la population a du mal à se procurer les médicaments nécessaires.
  2. b) Au sujet des personnes assurées sous le régime de la « Providence » [NdT: accordé à une partie de personnes matériellement démunies] et d’une partie des personnes non assurées, triées selon des critères bien strictes de revenus et de patrimoine(3), il est aujourd’hui dit [par le gouvernement] qu’il y aurait un accès GRATUIT aux médicaments. Ceci NE CORRESPOND PAS À LA RÉALITÉ du fait que, même si le restant à charge du patient est de 0%, il existe une différence entre le prix conventionnel du médicament négocié par la caisse d’assurance et le prix du marché et que cette différence doit être payée par le patient, qu’il soit assuré ou pas. Nous constatons ici un problème majeur puisque les personnes sous le régime de la « Providence » qui pouvaient jusqu’ici se procurer leurs médicaments GRATUITEMENT des hôpitaux publics doivent aujourd’hui payer comptant la différence ci-dessus mentionnée entre le prix conventionnel et le prix du marché, différence s’élevant parfois à de dizaines d’euros. Mais une personne ne disposant pas de ces sommes est ainsi automatiquement exclue du traitement dont elle a besoin. Ce déni de soins est CRIMINEL ; cela doit IMMÉDIATEMENT changer.

-Un accès aux soins primaires de Santé avait été accordé dès 2014 à travers le Réseau National de Santé Publique (PEDY) (1) comme que nous l’avons plus haut mentionné. Malheureusement il y a un très gros manque de personnel (1) et, compte tenu que les personnes non assurées ont accès aux structures publiques uniquement, pas aux médecins libéraux conventionnés, on observe de longues files d’attentes pour certaines spécialités. Cette situation va s’aggraver à partir de 2017 à cause du départ probable de plusieurs médecins qui, en application d’un référé de justice (1), travaillent actuellement encore au PEDY. Rappelons-nous que plus de 50% des médecins ont quitté ces Centres en février 2014 suite à la « réforme » d’EOPYY et la mise en place du PEDY, que suite au référé judiciaire certains ont pu y retourner, mais pas encore pour longtemps. Par conséquent l’encadrement médical du PEDY va se détériorer.

-Les citoyens sans numéro AMKA(4) sont totalement exclus des soins et seuls les cas graves de patients peuvent être soignés dans les hôpitaux publics, déjà bien surchargés de travail. Sur ce point-là une solution dans l’immédiat doit être trouvée aussi.

-Nous sommes devenus aussi les destinataires du désarroi d’une catégorie particulièrement sensible de patients, les patients souffrant de maladie psychique qui, à cause du nouveau cadre légal pour la délivrance des médicaments, galèrent d’hôpital en hôpital et se retrouvent pendant des jours sans le traitement nécessaire, avec toutes les conséquences que cela entraîne. La situation réelle que nous décrivons dépasse tout entendement humain. Des personnes sans ressources avec des problèmes psychiatriques qui, d’après la nouvelle circulaire du Ministère continueront de se procurer leurs médicaments uniquement dans les hôpitaux publics – la nouvelle loi pérennise une exception pour les traitements neurologiques et psychiatriques qui ne pourront pas pas être obtenus en officine de ville(5) – se font trimbaler d’hôpital en hôpital sous des prétextes tels que « le tampon sur l’ordonnance est celui d’un autre hôpital ». Le résultat est que ces personnes n’ont de choix que de s’adresser aux dispensaires sociaux. Ils arrivent vers nous dans des états d’angoisse et de désarroi.

Nous réclamons donc que les problèmes énumérés ci-dessus soient immédiatement pris en charge. C’est une condition pour que nous puissions accorder au Ministère de la Santé le droit de prétendre qu’il y a accès libre et gratuit pour les personnes non assurées au Système National de Santé (ΕΣΥ).

Les éléments que nous citons indiquent dans tous les cas que la planification politique actuellement à l’œuvre en Grèce a pour objectif le transfert des coûts vers les patients et qu’elle prendrait davantage en compte les injonctions du mémorandum, que le respect des besoins et de la particularité de chaque patient. 

Malheureusement les raisons d’existence des dispensaires sociaux n’ont pas encore disparu et nous sommes appelés à revoir notre stratégie pour ne pas se transformer en béquille d’un système qui, en étant en voie d’effondrement est à la recherche d’alibis. Nous continuerons de lutter pour un accès libre, gratuit et sans entraves des personnes non assurées au Système National de Santé,  en accompagnant le plus possible de patients vers les structures publiques de Santé, en surveillant les évolutions en matière de politique sanitaire et sociale, en réclamant la mise à niveau des services publics. En parallèle nous réduirons autant que possible l’offre médicale dans notre dispensaire, tout en renforçant en contrepartie l’offre de médicaments à la partie de la population qui ne peut pas en payer les frais. Tout cela sera mis en œuvre en tenant compte des critères de revenu, dans un cadre d’esprit humaniste, et en poursuivant la lutte pour le respect et l’élargissement des droits des patients.

Dans un pays qui traverse la 6e année d’austérité, dans lequel les inégalités sociales se creusent, aucun d’entre nous ne doit  faire preuve de complaisance envers la réalité du système. La solidarité est l’arme la plus puissante dont nous disposons. C’est cette solidarité qui apportera le renversement tellement souhaité et nécessaire au pays. 

DISPENSAIRE SOCIAL METROPOLITAIN D’ELLINIKO

HORAIRES DE FONCTIONNEMENT

JEUDI-VENDREDI 10 :00-20 :00, VENDREDI 10 :00-19 :00, SAMEDI 10 :00-14 :00

TELEPHONE : +30 210 9631950

ADRESSE: ancienne base américaine, près du Centre Culturel d’Elliniko, à 200m de la Police Routière

Site web :  http://www.mkiellinikou.org

Traduction du texte original par Manolis Kosadinos

Communiqué du META des travailleurs de la santé

Le jeudi 6 octobre nous faisons grève et nous manifestons contre les politiques dictées par les mémorandums qui détruisent la Santé Publique

Mardi 4 octobre 2016 Source : http://ergasianet.gr  Traduction : Manolis Kosadinos

Le gouvernement de SYRIZA-ANEL après le vote parlementaire pour le 3e mémorandum, ratifié en accord avec les autres partis pro-mémorandum, en continuant à délivrer des lettres de créance aux créanciers et à la Troïka, applique des politiques dures contraires aux intérêts du peuple et des travailleurs. Ayant subi une mutation complète il applique scrupuleusement les politiques néolibérales en marchant sur le chemin tracé par les gouvernements pro-mémorandum précédents.

Il considère même que la politique exercée les sept dernières années est incontournable et il la parachève sous l’habillage idéologique du « il n’existe pas d’alternative»

En même temps la société subi une hémorragie. L’assurance sociale est en voie de destruction, les retraites se réduisent à des allocations sociales, les salaires fondent suite aux nouvelles diminutions et l’acharnement fiscal alors que le chômage et au galop. Les privatisations des biens sociaux et le bradage du patrimoine du peuple, que les luttes populaires avaient jusqu’à présent empêché, sont maintenant mis en œuvre suite à la soumission totale du gouvernement aux « besoins » des créanciers et du service de la dette.

En parallèle il prépare une nouvelle offensive contre le monde du travail par la diminution du salaire minimum des jeunes, l’autorisation des licenciements collectifs, la réduction du temps payé des salariés, par la modification de la loi sur les syndicats et l’atteinte au droit de grève afin de créer des statuts encore plus « flexibles » et  moins payés pour les travailleurs.

Et encore le gouvernement, par l’application de la mesure sur « l’évaluation » et la désignation d’objectifs pour les structures, nous mènera vers la fusion et la suppression de services du secteur public alors que tout ce qui reste encore de l’Etat social – éducation et santé – continuera à se contracter et se rétrograder avec en parallèle une prise d’ampleur gigantesque des entreprises privées et de la marchandisation.

La situation dans le système public de Santé s’aggrave. Le sous-encadrement et le sous-financement se poursuivent et mènent à l’assèchement de plusieurs structures. Même si le Ministère de la Santé s’efforce de créer par des effets de communication une impression d’amélioration de la situation, il est démenti sans appel par la triste réalité. Les soins primaires de Santé sont en réalité inexistants alors que les structures restantes continuent à fermer. Les résultats sont que les citoyens sont obligés de recourir au système hospitalier, de subir des heures de galère  et que la charge de travail dans les hôpitaux soit davantage intensifiée.

Les hôpitaux agonisent à cause du sous-financement. Plusieurs d’entre eux sont dans l’impossibilité de faire face à leurs besoins de fonctionnement, particulièrement augmentés par ailleurs.

Le manque de personnel va en s’accentuant, en contrepoint duquel on entend la farce des annonces gouvernementales au sujet des embauches. On entend parler d’embauches mais on ne voit pas arriver de nouveaux salariés. Il est typique de cette situation l’aveu de M. Polakis(2) lors de sa rencontre avec les syndicats que, parmi les 985 embauches annoncées de titulaires en 2015 seulement 563  ont été effectives dans les hôpitaux.

Ce nombre cependant n’est en aucun cas suffisant pour remplacer les départs à la retraite. Ce n’est même pas une goutte dans l’océan pendant que les travailleurs de la Santé font des doubles postes, ne peuvent pas prendre leurs repos ni leurs congés. Et ce n’est certainement pas un nombre qui assure le fonctionnement des hôpitaux ni des soins hospitaliers efficaces et sans complications pour les citoyens.

En parallèle le gouvernement applique la flexibilisation accrue du travail en recourant à du personnel de suppléance(2), aux contrats d’ouvrage(3) (comme au Centre hellénique pour le Contrôle et la Prévention des Maladies – KEELPNO), au paiement par carnets de notes de frais(4), les quinquamestres(5), le travail d’utilité publique alors que la mise en place programmée de contrats à durée déterminée pour les services d’intendance (propreté, gardiennage, alimentation) mènera nombre des travailleurs actuels au licenciement et rendra définitif le régime moyenâgeux des rapports de travail dans les hôpitaux.

Confrères et consœurs, travailleuses et travailleurs

En tant que formation syndicale META des travailleurs de la Santé nous avons souligné que la lutte pour la défense du système public de santé n’est pas seulement affaire des travailleurs de la Santé. Il y a besoin d’organiser les mobilisations locales des syndicats et de les coordonner avec le reste de la société et les collectifs locaux pour la défense des structures de soins  et le renversement des politiques du mémorandum appliquées dans le domaine de la Santé publique.

Nous vous  appelons de participer massivement

à la grève et à la mobilisation

de la Fédération Panhellénique des Salariés des Hôpitaux Publics (POEDHN)

le jeudi 6 octobre 2016

 Nous réclamons:

  • La Santé publique et gratuite pour tout le peuple
  • Qu’aucune structure de soins, aucun département, aucun centre de santé ne soit fermé
  • Des embauches de personnels titulaires afin que toutes les structures existantes puissent fonctionner en toute sécurité
  • L’augmentation du financement et des réponses adéquates aux besoins de fonctionnement de tous les hôpitaux
  • L’intégration des travailleurs de la Santé au régime des métiers lourds
  • L’augmentation de la rémunération du travail de nuit, des jours fériés, des heures supplémentaires
  • Non à la légalisation et la propagation des rapports flexibles de travail dans les hôpitaux (« carnets », travail d’utilité publique, contrats à durée déterminée, etc.)
  • Retour des postes organiques supprimés et embauche de personnels titulaires dans tous les métiers et tous les postes.
  • Rattrapage graduel de toutes les pertes de salaire(6)

Face à cette offensive frontale nous, travailleuses et travailleurs, ne pouvons pas rester dans l’indétermination. Nous, travailleuses et travailleurs, face aux politiques du mémorandum, à la priorisation du service de la dette, à l’impasse, à la voie vers le désastre que poursuit le gouvernement en appliquant des politiques contraires à l’intérêt du peuple, nous opposons le chemin de la lutte et du soulèvement populaire pour le renversement des politiques du mémorandum, pour l’effacement de la dette, pour la défense des biens communs, de la Santé publique, pour le développement au bénéfice de la société et des travailleurs, et non au profit du capital et de la Troïka.

 Απέναντι σε αυτήν την ολομέτωπη επίθεση οι εργαζόμενοι δεν μπορούμε να μένουμε αμήχανοι. Εμείς, απέναντι στις μνημονιακές πολιτικές, στην εξυπηρέτηση του χρέους, στον αδιέξοδο, καταστροφικό μονόδρομο που βαδίζει η κυβέρνηση με τις αντιλαϊκές πολιτικές και στη λογική του «δεν υπάρχει άλλος δρόμος», προτάσσουμε το δρόμο του αγώνα με παλλαϊκό ξεσηκωμό για την ανατροπή των μνημονιακών πολιτικών, την διαγραφή του χρέους, την προάσπιση των δημόσιων αγαθών, της δημόσιας υγείας και την ανάπτυξη προς όφελος της κοινωνίας και των εργαζομένων κι όχι της τρόικα και του κεφαλαίου.

Nous participons massivement

  • à la grève déclarée par la Fédération Panhéllenique des Salariés des Hôpitaux Publics (POEDHN)
  • et à la marche depuis le Centre des Urgences (EKAB) vers le Ministère de la Santé

 Le Secrétariat de la formation syndicale META des travailleurs de la Santé

 (1)Note du traducteur : META, « Front pour un Renversement par la Lutte des Classes », formation syndicale grecque, en première ligne dans la lutte contre l’austérité, la dérégulation néolibérale et les mémorandums.

(2)Note du traducteur : personnels médicaux, paramédicaux ou autres embauchés sous contrats, non titularisés, contractuels

 (3)Note du traducteur : contrats de travail déguisés en contrats commerciaux, exonérant l’employeur du droit du travail et de l’obligation de cotiser pour l’assurance maladie et vieillesse mais maintenant l’obligation de subordination pour le travailleur

 (4)Note du traducteur : variante du cas précédent où les salariés sont présentés comme des « auto-entrepreneurs » et par conséquent soumis à la lourde fiscalité des indépendants et payés par notes de frais, appelés en raccourci « travailleurs à carnets ».

 (5)Note du traducteur : contrats précaires et sous-payés d’une durée de cinq mois cofinancés par l’Organisme pour l’Emploi (OAED) et le Plan National de Développement – ESPA, organisme pour l’utilisation des Fonds européens. Ils sont adressés aux chômeurs de longue durée et aux jeunes et rémunérés à hauteur de 652 € brut, 427 € net, par mois.

 (6)Note du traducteur : Les pertes de revenus enregistrés par les salariés grecs à partir de 2010 s’élèvent en moyenne à 30%. Elles ont été plus importantes dans le domaine de la Santé.

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