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Grèce : 1e mai défilés et gréve contre de nouvelles coupes

Les syndicats en Grèce ont marqué lundi le 1er mai par des défilés et une grève nationale de 24 heures contre de nouvelles mesures de rigueur en échange de la poursuite du versement de prêts internationaux.

Quelque 10.000 personnes ont manifesté à Athènes et 3.500 à Thessalonique, selon la police.

Avec la grève, qui coïncide avec une journée fériée dans le pays, la plupart des magasins étaient fermés, comme les services publics, tandis que le trafic des bateaux et des trains était interrompu.

« Nous devons reprendre tout ce qui nous a été volé durant la crise », a déclaré le chef du parti communiste Dimitris Koutsoumbas. « Nous devons annuler toutes les lois contre les travailleurs (…) et effacer unilatéralement la dette » publique du pays, a-t-il ajouté.

Une grève générale est prévue le 17 mai par les syndicats pour protester contre les nouvelles mesures d’économie.

« Le gouvernement et les créanciers ont pressuré le peuple et les travailleurs depuis sept ans », a écrit de son côté le puissant syndicat des fonctionnaires Adedy.

Sous la pression de ses créanciers (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international), le gouvernement a accepté en avril 3,6 milliards d’euros d’économies en rognant les retraites en 2019 et en alourdissant les impôts en 2020. Ces mesures devraient être approuvées mi-mai par le Parlement et le gouvernement espère un accord global le 22 mai lors d’une réunion des ministres des Finances de la Zone euro.

Athènes et ses créanciers progressent vers un accord préliminaire, selon une source gouvernementale lundi.

« Il y a quatre dossiers avec des questions importantes et 4 ou 5 dossiers avec des questions plus mineures » qui restent à traiter, selon cette source citée par l’agence officielle ANA.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a déclaré dimanche dans la presse allemande qu’un accord global était réalisable le 22 mai « si le gouvernement (grec) respecte tous les accords ». « La Grèce a fait des progrès, les derniers chiffres sont positifs », a-t-il dit, « mais le gouvernement n’a pas encore honoré tous les accords ».

La Grèce et ses créanciers avaient conclu un accord sur une troisième tranche de prêt de 86 milliards d’euros en juillet 2015. Mais le FMI, qui s’oppose aux objectifs budgétaires fixés par la zone euro pour la Grèce et estime que la dette publique grecque n’est pas soutenable, conditionne sa participation financière à un troisième plan d’aide à un geste en faveur d’Athènes, alors que l’Allemagne freine des quatre fers.

La Grèce souhaite le plus tôt possible un accord avec ses créanciers car le pays endetté a besoin de nouvelles tranches de prêts pour payer des créances de plus de sept milliards d’euros en juillet.

http://www.boursorama.com/actualites/grece-defiles-et-greve-contre-de-nouvelles-coupes-ee2edef8fa51b7fb3122db1db46773fd

Décor sculpté : la rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque  et cette fois-ci un regard sur le dernier accord avec la Troïka.

Décor sculpté


L’été enfin ou presque, comme un avant-goût d’une destinée miraculeusement retrouvée. Les Grecs détestent l’hiver et abhorrent… la crise, sauf que dans les deux cas, c’est de la “météorologie” qu’il s’agit, d’après l’ambiance les mentalités moment. “On ne chargera pas le temps qui fait, sauf que nous n’aurons plus froid. Quand l’hiver s’en va, c’en est presque la délivrance, tellement c’est intense”, précise-t-il le voisin Chrístos, un sans-emploi… installé. Ambiance !

Au sujet de la Caryatide volée par Lord Elgin. Athènes, mai 2017

Entre avril et mai, c’est autant le moment… très solennel des factures d’électricité qui arrivent dans les boîtes aux lettres, celles qui correspondent très exactement à la consommation hivernale. Les impayés se comptent alors déjà par dizaines de milliers. SYRIZA et ses nouvelles mesures austéritaires annoncées (tout de même au soir du 1er mai), moins l’électricité.

“Nous avons conclu cet accord avec les institutions (Troïka) au soir du 1er mai. Les mesures adoptées sont douloureuses, sauf que par notre action globale, nous mettrons alors fin un jour, à la situation de dépendance que connait le pays. Ensuite, nous évoquerons pour la première fois officiellement, la diminution rendue nécessaire du montant de la dette grecque, et c’est une avancée très positive”, voilà pour le résumé du discours lénifiant et stéréotypé ténu par les “gouvernants” pour faire passer entre autres, la quatorzième diminution du montant des retraites depuis 2010 et l’ouverture des commerces… chaque dimanche durant toute l’année, une exigence de taille exprimée par le FMI dès 2010. Il fallait y penser et aussitôt le faire, et c’est alors fait !

“Alexis Tsipras et ses ministres sont des menteurs nés. Ils avaient déclaré publiquement, comme autant lors des rencontres avec nous, qu’une telle mesure ne passerait jamais, et nous voilà une fois de plus piégés par ces politiciens convertis… en valets des subordonnés de la Troïka. En Grèce, 90% du commerce, c’est toujours le fait des petites et moyennes entreprises, et d’ailleurs, près du 85% des employés y travaillent.”

“Nous, en tant qu’intersyndicale nous avons vivement protesté, et à nos côtés, se sont aussi rangées certaines grandes entreprises, notamment les hypermarchés tenus par des grecs. Le gouvernement, sous l’ordre de la Troïka s’occupe alors uniquement de l’intérêt des multinationales, comme autant de celui de certains gros poissons bien de chez nous, et encore pas tous. Leur but c’est la mise à mort du petit commerce et celle des employés avec. Fait inouï, en règle générale, nos patrons sont avec nous dans cette… guerre d’extermination contre le peuple grec,” (le Président de l’intersyndicale des employés dans le secteur du commerce, radio 90.1 FM, 06 mai 2017), cité de mémoire.

Sous l’Acropole et sous le soleil. Athènes, mai 2017

Sous le soleil très exactement, le pays est dépecé en mille et un morceaux, entre “investisseurs” et autres acquéreurs de tout: biens publics ainsi offerts sur un plateau, à l’agence des privatisations et cela pour une durée de 99 ans, développent sans doute visiblement durable. Cependant, il est parfois (ironiquement ?) question de cette Caryatide alors volé jadis par Thomas Bruce, alias Lord Elgin, (1766-1841), diplomate et militaire britannique, surtout connu pour avoir “déplacé” le décor sculpté du Parthénon d’Athènes à Londres. Anachronisme ou sinon ultime souvenir collectif ?

Au même moment sous l’Acropole, appartements, immeubles, hôtels, ou encore centres commerciaux, passent massivement sous contrôle… étranger, la très nouvelle économie y oblige, entre tourisme réconforté et l’engouement pour les plateformes de location uberophiles. Les… investisseurs affluent ainsi de partout, États-Unis, France, Allemagne, pays Scandinaves, mais également depuis l’Iran, le Liban, la Chine, voire la Turquie, et même la presse en parle (par exemple le quotidien économique “Imerisía” du 30/04), c’est pour dire. L’Occident… mirage de l’Orient !

Touriste à Athènes, mai 2017
Une certaine vision du monde en kiosque. Athènes, mai 2017
Entreprise en faillite. Athènes, mai 2017
Musique… murale. Athènes, mai 2017

Sous le soleil toujours, les livreurs forcément ambulants, certains d’entre eux en tout cas, les plus courageux, appellent à manifester et à suivre leur mouvement de grève prévu pour la journée d’action du 25 mai. Parmi leurs revendications: moins de précarisation, ne plus user (et abuser) des motos privées appartenant aux employés dans le cadre de leur “travail”… sans remboursement des frais d’entretien et parfois d’essence.

Ces hyposalariés… hypermobiles, voudraient que leur travail soit enfin officiellement déclaré et que les cotisations, certes symboliques, soient également versées. Suite à huit années de régime de la Troïka… Macronymique avant l’heure, les travailleurs restants, luttent (lorsqu’ils le peuvent) pour faire valoir leurs droits et conditions alors acquis… dès les années 1930 ou 1950.

Certains métiers, également touchés (en réalité anéantis), autant par la crise que par les bouleversements dits technologiques, ne s’en remettront d’ailleurs plus jamais. La presse par exemple. D’après les données les plus récentes, parmi son personnel, composé de journalistes, techniciens et collaborateurs, et qui travaillaient il y a encore dix ans dans les médias, aujourd’hui, seul un quart restant y travaille encore. Et ce n’est pas tout. Et ce n’est pas tout, les rémunérations actuelles sont versés sans retard… pour seulement un petit 20% des salariés de la branche.

Serveurs. Athènes, mai 2017

En réalité, et comme le remarque une certaine presse économique cette semaine , les contrats et les Conventions collectives sont jetés à la poubelle, “alors que seule l’offre et la demande en fonction des nécessités, déterminent alors les salaires.” Bonne blague.

Mon ami Th., journaliste au si long chômage me disait récemment, que le salaire mensuel pour de postes importants dans son secteur, ne dépassent guère (ou sinon à peine) les 900€ par mois, pour à peu près 10h de travail par jour, six jours par semaine. C’est-à-dire, moins de 4€/heure, lorsque les employés sont disons payés. Derrière les beautés touristiques, et comme un après-goût d’une destinée perdue à jamais, le travail n’est plus, les luttes non plus.

Pour la manifestation des livreurs du 25 mai. Athènes, mai 2017
Bistrot dit branché. Athènes, mai 2017
Manifestation du 1er mai 2017 à Athènes (presse grecque).
Action… symbolique du chef de l’Unité Populaire. Hôtel Hilton, Athènes, 1er mai 2017

Le 1er Mai est passé par là, surtout… il est passé. Les syndicats, plus symboliques et rachitiques que jamais, ont fait défiler les leurs, dans la dispersion habituelle. Manifestants “d’en bas” généralement dignes qui défilent, mais alors usés. Caricatures d’époque. En manque d’utilité, et après avoir œuvré au sein de SYRIZA durant tant d’années (il l’a quitté avec l’aile gauche du parti en août 2015), le chef de l’Unité Populaire (Lafazánis), s’est déplacé jusqu’à l’hôtel Hilton pour protester verbalement contre la présence des émissaires de la Troïka. Sans plus ni moins.

Les Grecs, observent cependant à peine, toute cette théâtralité surfaite. Le “pouvoir politique” est factice, sa contestation l’est autant. Entre déclarations politiques… robotisées et rivalités symboliques, la métadémocratie virale (Macronymique !), s’érige alors en régime directement issu des mémoranda et de l’usurpation de tout. Et autant du sens à donner à la vie (ou à la mort), du moins en Grèce, on en rigole de plus en plus et les ex-pseudocitoyens, n’iront plus jamais voter pour certains (plus de 40% d’abstention aux législatives de septembre 2015, un record).

“Nous avons perdu notre patrie et notre avec elle autant notre démocratie, nous luttons donc pour maintenir leur lumière au plus profond de nous-mêmes, pour ne pas non plus succomber moralement et philosophiquement, car pour le reste, c’est déjà fait”, a-t-il poursuit mon ami Th., pas très en forme il faut dire.

Virus. Athènes, mai 2017
Lire les journaux sportifs… Athènes, mai 2017
Fenêtre. Athènes, mai 2017

Les Grecs se détournent alors de la lecture de la presse politique, ils lui préféreront volontiers celle des journaux sportifs, au besoin sans les acheter.

L’été enfin, comme un avant-goût d’une certaine destinée miraculeusement retrouvée. Les Grecs détestent l’hiver et haïssent… la crise c’est bien connu.

Et sans doute pour bien clore toute fenêtre de l’espoir, celle du Logos notamment, le ministre de l’Éducation (SYRIZA), a retiré depuis déjà quelques mois des programmes de l’enseignement secondaire, Antigone de Sophocle ainsi que l’Épitaphe, l’Oraison funèbre de Périclès dans Thucydide, comme… dans nos vies.

Animaux antiques représentés. Période classique, musée Kanellopoúlou, Athènes, mai 2017

Devant l’indignation provoquée, le dit ministère, prétend dans un communiqué (répété… depuis février 2017) “que ce changement des programmes, est peut-être provisoire”. Ambiance… toujours !

Ailleurs qu’à travers les hauts-lieux de crise grecque, un petit 30% de la population semble de débrouiller. L’univers de la crise grecque c’est… comme à la guerre. Ceux qui survivent, ceux qui meurent dans l’indifférence, ceux qui ne seront alors jamais touchés. “Nous passerons notre flottille sous pavillon britannique. Maintenant que le gouvernement a finalisé l’accord avec la Troïka, nous pouvons enfin planifier notre bisness”, discussion entre entrepreneurs du yachting au café dit des skippers à la plus importante marina d’Athènes en ce mois de mai. Bon vent…

Animaux antiques comme animaux athéniens contemporains, plus… adespotes que jamais, même combat ! Décor sculpté…

Combat entre animaux adespotes. Athènes, mai 2017

* Photo de couverture: Sous l’Acropole. Athènes, mai 2017

mais aussi pour un voyage éthique “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !” http://greece-terra-incognita.com/

Fin de l’hôpital public Grec ?

Des malades atteints du cancer renvoyés de l’hôpital

kinisi ENERGOI POLITES et Larisa CITY NEWS

L’hôpital doit-il être rentable ? Si l’on peut comprendre qu’il y ait des choix à faire en fonction du budget, comme cela se fait chez nous, la manière administrative et inhumaine dont sont appliquées en Grèce, les directives de privatisation de la santé que nos dirigeants ont décidées a Bruxelles augure mal de notre avenir.

Personnel infirmier vieillissant avec d’importants problèmes de santé.

Une enquête de la « Fédération Panhellénique des Travailleurs des Hôpitaux Publics » révèle que le personnel infirmier « trop rare » est âgé avec d’importants problèmes de santé et cela à cause du « manque tragique » qui se monte à 35% de postes inoccupés et oblige à des « horaires épuisants ».

La durée moyenne de service du personnel infirmier est de 25 ans. 15% des employés du service infirmier (4500) ont des certificats des Commissions Médicales pour des problèmes de sante et les congés maladie accordés chaque année sont au moins de 200 000 jours. « Le personnel infirmier travaille en situation de burn-out », rapporte la Fédération, en faisant remarquer « qu’il existe des risques d’erreur dans les soins infirmiers car la charge d’une personne est de 40 lits de malades ».

Selon la Fédération, le droit du travail n’est respecté dans aucun hôpital, 800 000 jours de repos et congés normaux sont dus. « Si les droits légaux étaient appliqués au personnel infirmier comme il se doit, le gouvernement fermerait les hôpitaux, signale la Fédération en mentionnant que 5 000 employés des services infirmiers avec déclarations de problèmes de santé ou de problèmes familiaux ont des demandes en attente pour un allègement de charges, 4 500 employés ont un certificat d’invalidité et peuvent prendre leur retraite d’invalidité, 7 000 employés ont acquis leurs droits à la retraite, mais « s’ils prennent leur retraite, les hôpitaux mettent la clef sous le paillasson ».

traduction Palili

http://kinisienergoipolites.blogspot.fr/2017/04/blog-post_744.html

Les chiffres se portent bien et les malades meurent

La « Fédération Panhellénique des Travailleurs des Hôpitaux Publics » dénonce l’ hôpital de Volos « qui a renvoyé de l’hôpital cinq malades atteints du cancer. »

« Les malades atteints du cancer pleurent et disent qu’ils rentreront chez eux pour mourir. »

Cinq malades qui devaient faire une chimiothérapie immédiate ont été renvoyés lundi dernier de l’ hôpital de Volos, vers d’autres hôpitaux du pays, malgré l’opposition de l’oncologue Giorgos Riga,dénonce la Fédération.

« Le Budget de l’hôpital de Volos pour les chimiothérapies est épuisé et depuis lundi dernier (20-3- 2017), les malades atteints du cancer sont renvoyés vers une destination inconnue » indique le communiqué de la Fédération.

Détails

« Hôpital de Volos

Encore un hôpital excédentaire, selon M.Polakis. Les chiffres se portent bien et les malades meurent.

Le budget prévisionnel de l’hôpital de Volos pour les chimiothérapies est épuisé et depuis lundi dernier 20-3-2017, les malades sont renvoyés vers une destination inconnue.

L’Unité de Chimiothérapie de l’hôpital de Volos est composée de deux médecins oncologues et de cinq infirmières. Elle effectue en moyenne 400 séances par mois pour 200 malades atteints du cancer.

Le budget prévisionnel dont dispose l’hôpital est de 220 mille euros par mois.

Vendredi 17-3-2017, l’Administrateur de l’hôpital de Volos a convoqué le médecin oncologue Giorgos Riga pour lui communiquer en présence du Directeur du Service de Santé qu’à partir de cette date il ne serait plus accepté de nouveaux malades pour la chimiothérapie, en raison du dépassement de 50% du budget. l’Administrateur déclare que la dépense est de 280 000 euros par mois au lieu de 220 000.

Le médecin oncologue M. Giorgos Riga refusa de renvoyer les malades atteints du cancer et l’Administrateur lui communiqua que le Directeur du Service de Santé le ferait. Concrètement, il lui annonça que tout nouveau malade atteint du cancer qui viendrait à l’unité de chimiothérapie serait dirigé vers le Directeur du Service de Santé qui se chargerait de le renvoyer. Depuis lundi 20-3-2017 ont été renvoyés cinq malades pour lesquels la Commission Oncologiste de l’hôpital avait jugé qu’une chimiothérapie immédiate était nécessaire.

L’administrateur n’a pas seulement ordonné de renvoyer les nouveaux malades, il a ordonné au médecin oncologue M. Riga, pour redresser les dépenses, de renvoyer des malades qui sont déjà suivis en chimiothérapie. Si cela est possible ?????

La plupart des malades qui arrivent à l’Unité de l’hôpital de Volos, ne sont pas de nouveaux malades, ils viennent à la suite d’une rechute et confient leur histoire à l’Unité. Ils connaissent l’unité oncologiste, lui font confiance et leur renvoi serait dommageable pour leur santé.

Mercredi 22-3-2017, ils ont renvoyé un malade en fauteuil roulant qui venait pour une chimiothérapie !!! Avec pour tout soin un antalgique !!!

Les malades du cancer sont renvoyés pour la chimiothérapie, vers une destination inconnue. Imaginez l’épreuve pour les malades en stade terminal ? C’est une tragédie qui se développe ces jours-ci à l’hôpital de Volos.

Les malades renvoyés pleurent, s’exaspèrent, désespèrent de leur sort et disent aux infirmières et aux médecins qu’ils vont aller chez eux pour mourir. Pour faire une chimiothérapie, il faudrait qu’ils demandent aux hôpitaux de Larissa, de Thessalonique, d’Athènes. Où vont ils trouver l’argent pour les frais ? L’épreuve qu’ils subissent est inimaginable. Pour faire une chimiothérapie, les malades deviennent une balle qu’on se renvoie d’hôpital en hôpital car les autres hôpitaux refusent de les recevoir par manque de financement.

Est ce que l’on mérite d’avoir des ministres de la Santé si irresponsables et si peu fiables ? C’est un danger public !!!

Nous tenons à féliciter le médecin oncologue Giorgos Riga qui n’a pas participé à cela et a rendu public le problème auprès des moyens d’information de masse de Volos.
Puissent les Administrateurs du Système, trouver une telle sensibilité !!! »

kinisi ENERGOI POLITES et Larisa CITY NEWS

traduction Palili

http://www.larisacitynews.gr/2017/03/kataggelies-tis-poedin-gia-to-nos…

»» http://kinisienergoipolites.blogspot.fr/2017/04/blog-post_744.html ;htt…

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https://www.legrandsoir.info/fin-de-l-hopital-public-grec.html

Grèce : médicaments à crédits

De plus en plus de Grecs achètent leurs médicaments à crédit à la pharmacie, et les payent en plusieurs versements, en raison de difficultés financières.

Selon l’Association des pharmacies ( FAT) de la deuxième plus grande ville de Grèce, Thessalonique , il y au moins 50 à 100 citoyens par pharmacie qui demandent leurs médicaments à crédit.

Les dettes des Grecs dans le besoin recouvrent une gamme de médicaments de 10 € à 400 €. Dans de nombreux cas, le délai moyen de remboursement de la dette est jusqu’à trois mois ou six mois. Cependant, il y a aussi des cas où les dettes remontent à trois ans.

En tant que président de la FAT, Kyriakos Theodosiadis, note qu’un certain nombre de pharmacies font des versements de 50 à 100 euros. Les pharmaciens demandent souvent à leurs clients de verser des acomptes quelle que soit leur possibilité, même 3 ou 5€, afin qu’ils puissent être enregistrés.

« Certains clients reviennent en effet jamais à la pharmacie de honte car ils ne peuvent pas payer leurs dettes. Ils cherchent une nouvelle pharmacie pour obtenir leurs médicaments et ouvrir un nouveau cycle de la dette « , a déclaré Theodosiadis ajoutant que lorsque la dette est supérieure à 200 €, le débiteur ne répond pas normalement. « Certains paient par carte de crédit, mais ce n’est pas une solution, car ils reportent le problème à la banque de la pharmacie »

C’est la déficience économique qui oblige les retraités, les chômeurs et les travailleurs à temps partiel à acheter des médicaments à crédit. ils attendent les derniers ou les premiers jours du mois, quand ils obtiennent leur pension, le salaire ou l’ allocation de chômage pour payer leur dette à la pharmacie.

En raison des soi-disant « réformes » dans le secteur de la santé en 2012, une série de médicaments ne sont plus couverts par le fonds de sécurité sociale. Parmi ceux-ci sont des antibiotiques, des médicaments pour le rhume d’hiver, les sirops anti-toux – la liste est longue . En même temps, l’augmentation de la part de participation par l’assuré est élevée dans l’achat de médicaments et rend l’accès aux médicaments souvent impossible.

« Par exemple, pour un cardiotonique à valeur commerciale 1,42 euros €, le patient assuré paie 1,32 € euros et le EOPYY [Caisse nationale d’ assurance] seulement 0,06 euros €. En outre, pour le bien connu Lexotanil, l’assuré paie la totalité du montant de 1,88 €. Il faut ajouter 1 euro par ordonnance « , a déclaré Theodosiadis. Souvent, 10 euros doivent être payés par le patient, si le médecin a atteint le nombre de rendez-vous dans un mois.

« Dans sa tentative de réduire le coût des soins pharmaceutiques, le gouvernement n’a pas encore aboli le 1 euro par ordonnance. De plus, avec le soi-disant prix de référence qui change à intervalles réguliers, « le pourcentage d’auto-participation des assurés a augmenté à 35% en moyenne, alors qu’il était de 11% en 2010, » précise le président de la FAT.

La conclusion est que de nombreux patients ne vont pas du tout chez le médecin pour une prescription. Parce qu’en fin de compte, ils paient moins lorsqu’ils achètent le médicament directement à la pharmacie et non par une ordonnance.

« Nous parlons surtout des retraités et des personnes âgées à faible revenu qui ont besoin de ces médicaments, » souligne t il.

La « réforme de la santé » en 2012 a eu pour effet la montée en flèche de l’auto-participation des patients assurés à l’achat de médicaments. Au sommet de la crise économique, les personnes âgées et les retraités à faible revenu ont été contraints de couper leur traitement car ils ne pouvaient pas se le permettre. Pour certains, le dilemme était acheter un médicament ou manger….

Printemps des poulpes: la rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque  et cette fois-ci un regard sur les élections en France.

Printemps des poulpes

Mois d’avril. Printemps ! Les terrasses des tavernes au centre-ville d’Athènes sont remplies. Des musiciens, plutôt tristes, amusent alors nos touristes comme ils le peuvent. Bouzouki indispensable, superbes chansons du rebétiko classique aux paroles poignantes, celles que nos touristes ne saisiront finalement pas. Entre deux bières et trois “brochettes à la grecque”… et à la viande de porc à 95% importée depuis les Pays-Bas, les médias de la colonie s’extasient déjà sur la… “seule grande victoire de l’unique… et grand Macron”. Printemps des poulpes !

Presse grecque. Athènes, le 25 avril 2017

Comme prévu, il y a eu aussitôt la réaction… spontanée des cadres SYRIZA, à l’instar de la porte-parole du parti Tsiprosaure, Rania Svigou, ayant publiquement et si chaleureusement félicité Pierre Laurent et son PC décidément Macronymique de leur “attitude responsable car de gauche” (quasi-explicitement se rangeant derrière Macron). Et pour ce qui tient de l’inqualifiable… qualifié d’Alexis Tsipras, celui-ci s’est empressé d’appeler au téléphone Emmanuel Macron pour lui souhaiter, d’après le reportage des médias grecs “le plus grand succès dans la bataille pour le second tour contre l’extrême droite, et pour lui exprimer toute sa confiance devant son élection. Et alors, pour qu’elles se prolongent enfin, l’amitié et la coopération entre la Grèce et France.”

“Emmanuel Macron lui a répondu qu’il avait soutenu depuis le début, en sa qualité de ministre de François Hollande, tous les efforts du gouvernement grec, et également, cette nécessité impérative de changer d’attitude envers la Grèce: ‘Il est certain que si je suis élu, nous travaillerons ensemble pour que l’Europe puisse répondre aux besoins de notre génération”… les Français, déjà après les Grecs, génération après génération devraient donc… se sentir rassurés.

L’Europe, fille du roi de Tyr, ayant été déjà et depuis bien longtemps enlevée par Zeus, transformé comme on sait en taureau à l’occasion, les Grecs ont l’impression que leur temps tourne plutôt rapidement et ainsi… en rond dans cette “Europe”. Heureusement que le cinéma existe toujours ; pour se changer un peu les idées à Athènes, c’est peut-être le moment d’un “Tour de France” , bien particulier, s’agissant bien entendu du film de Rachid Djaïdani avec Gérard Depardieu et Sadek, projeté en ce moment dans les salles à Athènes, dans le cadre du festival du cinéma francophone. Printemps, car tout n’est pas perdu !

Europe sur le taureau, terre cuite d’Athènes, 5e siècle av. J.-C. Musée Kanellopoúlou, Athènes, avril, 2017
“Le dernier tango à Paris du bipolarisme politique”. Presse grecque, le 25 avril 2017
“Tour de France”, le film de Rachid Djaïdani. Athènes, avril 2017

L’indifférence, ou sinon son apparence, se généralise, en réalité l’opinion grecque est en ce moment secouée par un bien détonant mélange de dépit et de colère, intériorisés jusqu’au plus profond des retranchements de la psyché. Après tout, le port de Thessalonique vient d’être à son tour vendu pour très exactement 231.926.000€, à une… coalition entrepreneuriale franco-germano-russe, les… heureux gagnants sont les sociétés, et funds: “Deutsche Invest Equity Partners GmbH”, “CMA-CGM”, “Belterra Investments” et “Terminal Link SAS” (presse grecque du 25 avril 2017) .

En cette même semaine… décidément bien Macronymique, le “gouvernement” Tsipras de la bonne méthode enfin découverte… pour enfin satisfaire aux exigences de la Troïka élargie, au sujet de l’ouverture des commerces durant tous les dimanches de l’année. Cette décision peut-elle être prise désormais au niveau régional et local (presse grecque du 26 avril) . C’est certainement en cela (également), que l’Europe… finira par répondre aux besoins dune certaine génération, d’après toujours la déclaration téléphonique… et d’amour, entre Emmanuel Macron et Alexis Tsipras.

Ainsi va la vie… et d’ailleurs pour de nombreux Grecs, leur quête de la survie s’approche bien fatalement du cercle implacable des nécessités vitales, d’où également cette mutation quand à leur sens politique restant. Lorsqu’on sait que l’action politique ne débute qu’à partir du moment où les humains transgressent un jour le domaine des nécessités vitales pour s’interroger sur le juste et l’injuste, on prend alors toute la mesure de… l’acosmisme triomphant en Grèce (comme ailleurs) en ce moment.

Sur nos murs, slogans du siècle précédant. Athènes, avril 2017
Concert gratuit sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
Antiquité… Tardive. Athènes, avril 2017

Sur nos murs, les slogans du siècle précédant en rajoutent à leur manière à cette impression qu’alors laisse derrière elle, l’accélération de l’histoire. Les illusions finissent par s’épuiser, les badauds et les touristes quant à eux, ils apprécieront surtout les concerts gratuits organisés à présent par la Ville d’Athènes sous l’Acropole, devant son nouveau musée. Pourquoi pas !

Après tout, Athènes ce n’est tout de même pas “Karakas” (au lieu de Caracas), son Agora antique nous paraîtrait même plus belle et davantage “parlante” que jamais. Eh oui ; la vie des peuples… ou des poulpes, c’est selon, elle restera toujours quelque part digne d’être vécue, même contre vents et marées.

Comme du temps de la longue (autre) Antiquité Tardive (IIIe-VIIe siècles de notre chronologie), l’ordre de notre monde connaît des changements sensibles. Le rôle et le statut des citoyens semblent s’être dégradés, pour bien le dire alors gentiment. L’effritement des revenus caractérise le sort du plus grand nombre, les cités (nos villes et États actuels) souffrent alors du déclin de leurs ressources propres et leur situation financière, et alors le statut d’emploi forcé rapproche les ouvriers de ces ateliers de la condition d’esclaves alors qu’ils sont en théorie des citoyens… à une différence près et cependant de taille: c’est bien le travail qui disparaît actuellement, tandis que comme au IVe siècle, la petite propriété continue à régresser et les petits propriétaires ont de plus en plus de mal à satisfaire les exigences fiscales de l’Empire.

Il me semble d’ailleurs, que suite à une énième réforme de l’Éducation nationale (en France), modifiant profondément l’enseignement de l’histoire au Collège et au Lycée, des périodes entières de cette histoire sont éliminées, l’Antiquité Tardive notamment (IIIe-VIIe siècles) et l’histoire byzantine, comme par hasard.

L’Agora ancienne près du cimetière du Céramique. Athènes, avril 2017
Karakas… à Athènes. Avril 2017
Le poisson et son marché. Athènes, avril 2017

Ce serait pourtant Byzance en apparence (et dans un autre sens), les touristes émerveillés se promènent sous l’Acropole, on découvre de nombreux livres en français chez certains bouquinistes de l’Agora d’Athènes (celle de 2017 !), et le poisson reste toujours étalé sur son marché. Nous contemplerions donc ce temps rallongé de la Troïka, à la manière d’un rite de passage, la récente Macronymie comprise.

Comme l’écrit d’ailleurs à son propos et si justement, mon ami Olivier Delorme sur son blog , “En Grèce, ‘En Marche !’ s’appelle Potami (Le Fleuve) et Macron (Stávros) Theodorakis, mais c’était déjà allé trop loin en 2015 pour que les gens s’y laissent prendre. Alors il y a eu Tsipras qui, au final, a joué le même rôle.”

“En Italie, Macron s’appelle Renzi et c’est venu par un coup d’État intérieur au parti dit de gauche PDS; ça c’est très vite usé. En Espagne, Macron s’appelle Rivera, En Marche ! porte le nom de Ciudadanos (Citoyens), et ça a suffisamment marché pour permettre à la droite de rester au pouvoir grâce au soutien faux-cul des socialistes.”

“Chaque fois, il s’est agi de faire croire qu’on faisait du neuf afin de donner un répit au vieil empire germano-européen en voie d’effondrement sur lui-même mais dont les peuples ne parviennent pas à comprendre qu’il faut se débarrasser pour retrouver des marges de maîtrise de leur propre destin. Chaque fois, il s’est agi de fournir une roue de secours au carrosse du désastre qui nous emporte à toute berzingue vers l’abîme. Partout, ça s’installe grâce au ralliement de la nomenklatura affolée de voir le peuple remettre en question sa position dominante – son dû.”

Touristes sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
Livres en français. Athènes, avril 2017
Touristes très matinaux. Place de la Constitution, Athènes, avril 2017

Depuis la Grèce, nous savons déjà qu’il ne s’agit ni d’une “transition” d’un temps court et encore moins d’un moment (seulement ou simplement) électoral. Notre… Antiquité Tardive ainsi revisitée en avant-goût, est un temps relativement (et historiquement) long, et sûrement dangereux. Ce qui ne veut guère dire que ce… même temps ne nous serait-il pas compté dans un sens, bien au contraire, la Macronymie politique incarne déjà ce premier stade de la métapolitique, “l’épopée” d’Elon Musk et la technoscience en plus et en gestation.

Emmanuel Macron appartient ainsi à cette première génération 100% cooptée d’automates de la “politique” robotisée, à une différence près, les électeurs sont encore gentiment “menés” à finaliser le choix de… l’Empire. Seulement, ce processus métanthropique, se terminera tôt ou tard (si rien ne change), et tout simplement le droit de vote sera supprimé (ou sinon très largement réduit).

Les Grecs “d’en bas”, commentent alors le résultat de ce premier tour de la Présidentielle en France non sans une certaine amertume, pour ne pas dire sympathie hélas impuissante, face aux… perspectives qui semblent ainsi “s’offrir” au peuple français. Ensuite, les Français rencontrés par exemple à Athènes, sont visiblement hésitants et inquiets, indépendamment des choix politiques d’ailleurs. Nous cheminons parfois ensemble rue de la Théorie, et c’est comme pour les besoins d’une cérémonie pratiquante, qu’ensemble toujours, nous restons très méditatifs dans les musées, par exemple devant cet “ostrakon” portant le nom de Thémistocle fils de Néoclès, morceau de poterie sur lequel on inscrivait son vote durant le court épisode de la démocratie athénienne antique.

Le grand homme d’État et stratège athénien fut comme on sait, frappé d’ostracisme en 471 av. J.-C., et il s’était réfugié dans un premier temps à Argos, et ensuite auprès du roi de Perse Artaxerxès I, fils de Xerxès, que Thémistocle avait vaincu à Salamine. Le grand roi achéménide lui avait confié le gouvernement de cités grecques d’Asie Mineure, qu’il a administré jusqu’à sa mort en 459 av. J.-C.

L’ostrakon portant le nom de Thémistocle. Athènes, Musée Kanellopoúlou, avril 2017
Animaux adespotes entre les ruines antiques. Athènes, avril 2017
Sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
Femme, sans-abri. Athènes, avril 2017

Rappelons que dans la Grèce Antique, l’ostracisme est le bannissement d’une personne de la cité par décision de l’assemblée publique, procédure d’exclusion temporaire, de dix ans, permettant d’écarter un citoyen considéré comme dangereux pour l’État.

Sous l’Acropole justement, sous le soleil des… ostracismes parfois modernes, nos animaux adespotes (sans maître) se cachent parfois à peine entre les vielles pierres, puis, nos sans-abri souffriraient déjà un peu moins grâce à la météo désormais plus clémente. Notre muséographie enfin du théâtre antique, alors exact miroir de la démocratie, comme autant de sa fin en bien d’autres temps, pourrait peut-être nourrir encore notre réflexion.

Le visiteur attentif de la ville d’Athéna, remarquera finalement ce beau texte du cimetière antique de Céramique, reproduit d’ailleurs par un artiste de notre temps sur un mur proche:

“Il est une chose facile, louer un homme bon. Louange alors abondante que l’on peut trouver aisement. Mais maintenant, c’est dans les greniers de Perséphone, et dans une chambre ainsi partagée par tous, que Dionysos, apprécie alors cet éloge.”

Épitaphe de Dionysos, reproduit. Athènes, avril 2017
Exposition sur le théâtre antique revisité. Musée Kanellopoúlou, avril 2017
Aspects revisités du théâtre antique. Musée Kanellopoúlou, Athènes, avril 2017

Mois d’avril finissant. Printemps aux terrasses au centre-ville d’Athènes déjà remplies de notre théâtre bien contemporain.

Les médias s’extasient comme ils le peuvent, nos animaux adespotes nous observent alors sous l’Acropole, ils ont sans doute… l’aura de ceux qui ont vu certainement d’autres horizons… que nos métadémocraties actuelles.

Nous apprécions pourtant notre temps historique, nos échanges, encore réalisés au moyen d’un certain Logos, notre présentéisme, si possible réfléchi. Printemps… des poulpes et pourtant !

Animal adespote sous l’Acropole. Athènes, avril 2017
* Photo de couverture: Des musiciens, plutôt tristes. Athènes, avril 2017

mais aussi pour un voyage éthique “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !” http://greece-terra-incognita.com/

et son livre  » La Grèce fantôme » Voyage au bout de la crise 2010-2013

2019 coupes sombres dans les retraites pour des millions de pensionnés

Publié le 4/4/17 dans le petit journal d’Athènes : Le plus grand risque est attendu pour les retraités touchant des pensions supérieures à 1000 euros par mois, qui sont environ 750 000.

« L’ajustement » des retraites étudié par le gouvernement infligera des réductions allant de 5 à 620 euros par mois pour au moins 1,4 million de retraités lorsque l’écart entre la pension calculée selon l’ancienne réglementation et le nouveau système sera imposé à tous les retraités.

Les experts du gouvernement préfèrent envisager cette solution pour que les créanciers du pays, et en particulier le Fonds monétaire international, n’exige une réduction immédiate des retraites.

En dépit des propos rassurants tenus par le ministre des Finances Euclide Tsakalotos et le ministre du Travail Effie Achtsioglou cette semaine devant les députés,  le projet de loi  doit mener à une réduction des pensions d’environ 14 % pour plus de 1,4 millions de retraités.

Ceux qui subiront les baisses les plus importantes : les retraites les plus élevées versées seulement après quelques années de travail avec une réduction de 40 % dans certains cas.  Cependant, certaines personnes aux  pensions très faibles pourraient s’attendre à  une augmentation de leurs prestations mensuelles, atteignant dans certains cas 20 %, s’ils ont pris leur retraite après de nombreuses années d’emploi.

Les retraités aux pensions  supérieures à 1000 euros par mois, qui sont environ 750 000 perdront en 2019 18 %. Ils comprennent les fonctionnaires avec 35 années d’emploi, les policiers, les médecins, les  professeurs d’université et les anciens salariés du système de santé ESY.Les indépendants, dont les retraites sont versées par TBE subiront la plus grande baisse (environ 620 € /mois). Même les pensions minimales actuellement à 484,64 euros pour 15 ans d’emploi, perdront 22 %.

Hors cadre : La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque .

Hors cadre

Histoires de notre humanité alors hors cadre. Quotidien répété, crise régurgitée, le tout sous un soleil que l’on perçoit encore heureusement comme radieux. “La Grèce ne se relèvera plus jamais. Son économie ne sortira nullement de sa tombe, et quant au pays déjà colonie de Schäuble, il finira… par être dépecé”. Constants et craintes que l’on répète sans cesse… oraison funèbre bien d’ici, devenue permanente et ambiante, non pas celle de Périclès, mais l’autre, propagée autant par les ondes radio, à l’instar de cette complainte extraite de zone matinale du 31 mars 2017 (radio 90.1 FM).

Galerie marchande, boutiques en faillite et drapeaux. Athènes, mars 2017

Les médias répètent à souhait que “le prochain accord technique (‘staff level agreement’) entre le gouvernement et les institutions (Troïka élargie) n’est qu’une affaire de temps, d’ailleurs bien court. Et par conséquent, le gouvernement vient d’entreprendre dans l’urgence son habituel ‘massage’ préparatoire… des parlementaires de sa majorité pour ainsi faire avaler la énième pilule mémorandaire. D’autant plus, que parmi les mesures pressenties, figurent, l’abaissement du seuil d’imposition ramené à 5.900€ de revenus par an (au lieu de 8.636€ actuellement), autant que la nouvelle diminution du montant des retraites (plus de 900.000 retraités actuels seront concernés), une baisse d’ailleurs estimée à 30% en moyenne” (voir par exemple le quotidien “Kathimeriní” du 31 mars.

Accord qui ne peut être que “technique” et qu’il le demeurera à jamais… jusqu’à l’effondrement à venir que l’on pressent… fort chaotique sous l’Acropole. En tout cas, pour rendre nos affaires humaines décidément hors cadre plus claires, il faut préciser qu’en Grèce, l’employé moyen du secteur privé restant et qui gagnant pour un temps plein 400€/mois, ce qui devient de règle, deviendra ainsi imposable.

Les journées passent, le Printemps avance et nos touristes se demandent (et me questionnent) parfois au sujet de la crise grecque. Car de temps à autre ils ont du mal à distinguer cette crise décidément grecque du premier regard, sauf à se promener en Grèce de manière à peine plus approfondie et cela d’abord à Athènes. Maigre consolation pourtant (crise ou pas) pour les badauds d’où qu’ils viennent, sur les hauteurs du mont Hymette on y découvre encore quelques rares troupeaux. Puis, près du jardin botanique, des travaux de restauration ont pu reprendre sur le site des thermes romains, cette fois en plein centre-ville. Tout n’est pas sombre alors. La découverte de ces thermes avait d’ailleurs contraint dans les années 1990 le constructeur du métro à modifier ses plans. Autres temps ?

Troupeau du mont Hymette. Attique, mars 2017
Sur le site des thermes romains. Athènes, mars 2017
Sur le site des thermes romains. Athènes, mars 2017

Rappelons que les historiens et les archéologues retiennent que ces thermes romains ont été fondés après le raid des Hérules, ethnie comme on sait germanique ayant pillé Athènes vers l’an 267 de notre chronologie, mettant ainsi fin à la tradition sculpturale de la ville. Peut-être que les historiens et les archéologues du futur, de toute évidence les… paléo-informaticiens du temps d’après, retiendront qu’à la suite du… raid de la Troïka élargie sur Athènes en ce début du troisième millénaire, le pays ne s’est plus jamais relevé.

Histoires de notre humanité décidément hors cadre. L’Union syndicale des journalistes d’Athènes a déclenché jeudi 30 mars un mouvement de grève du personnel à la radio de SYRIZA 105,5, dénonçant très précisément, le licenciement abusif d’une journaliste. Le communiqué adopté de manière quasi-unanime par l’assemblée générale du personnel de la radio de SYRIZA 105,5 FM est clair:

“Nous condamnons fermement la décision de licenciement de notre collègue Katerina Kanaki. Il lui a été annoncé qu’elle ne pourra plus continuer à travailler à notre radio, à compter du 31 mars. Nous condamnons et nous dénonçons autant, la tentative entreprise de la part de la direction, consistant à présenter ce licenciement comme relevant plutôt d’une ‘non-embauche’. Notre collègue travaillait à la radio 105,5 FM, pour d’ailleurs de besoins confirmés et permanents depuis le 1er juin 2016. Pour ces dix mois de travail et jusqu’à présent, elle n’a reçu que deux versements de 400 euros chaque fois.”

Manifestation place de la Constitution. Athènes, mars 2017
Manifestation place de la Constitution. Athènes, mars 2017
Touristes à Athènes, mars 2017

“Ainsi, nous condamnons avec indignation la méthode utilisée par la direction, car après neuf mois d’obstruction, et alors prétendant ‘examiner les moyens, tout comme le cadre de son recrutement’ promis, elle lui fait signer en trompe l’œil un contrat d’apprentissage d’une durée de 15 jours seulement le 17 Mars, en réalité dans le but de faire valoir le cadre juridique qui en découle, et pour aussitôt y mettre fin.” “Nous considérons que le licenciement de notre collègue inaugure une période bien funeste pour les salariés de la radio SYRIZA 105,5 FM, menaçant directement les relations au travail, étant donné en outre des propos abominables ouvertement tenus par certains membres de la direction, du genre: ‘ceux qui ne tiennent pas le coup, ils peuvent partir’ etc.”, presse grecque, le 30 mars 2017, par exemple “IEfimerida”.

Vue… d’Athènes. Mars 2017

Et comme le ridicule tue rarement… hormis la gauche, le député et… intellectuel organique du parti ANEL (partenaire de SYRIZA au gouvernement), vient de déclarer (31/03): “Je ne suis pas d’accord avec toutes ces nouvelles mesures (d’austérité), d’autant plus que le pays est sous occupation. Il s’est transformé en une colonie de la dette, et certes, la politique du gouvernement, c’est bien une politique de gauche, sauf que sa mise en œuvre ne l’est pas”, journal “To Pontíki”.

Les Grecs n’ont plus l’air de prêter la moindre attention aux déclarations des Tsiprosaures, sur la place de la Constitution seul le soleil brille encore ou sinon, quelques rares manifestants héroïques et symboliques. Ceux dénonçant par exemple la mise en vente de l’importante compagnie d’assurance filiale de la dite Banque Nationale de Grèce, qui n’est plus une banque, et encore moins nationale, ni… de Grèce, car bradée à de funds étrangers (sous la… gouvernance Tsipras II en automne 2015) au 2% de sa valeur. Nos touristes, déjà assez nombreux à Athènes, observent la scène, “Athens, very beautiful sightseeing”, en effet !

“NON à l’euro”. Athènes, mars 2017
Un euro symbolique ? Athènes, mars 2017
Rencontre… au mont Hymette. Mars 2017

Devant le siège de l’Union syndicale des journalistes d’Athènes, une grande banderole déployée croit rappeler aux passants restés indifférents, les luttes menées depuis déjà un moment “Pour la liberté, comme pour la dignité” de notre société. Sauf que la Troïka est passée par là, et ensuite… SYRIZA. Ce n’est tout de même pas rien, sept ans d’histoires vécues et pratiquées depuis 2010, crise dite grecque.

Et pour rendre ce “futur” mieux compréhensible à nos amis Français (bien justement occupés et même préoccupés par le Printemps électoral qui est le leur), je dirais que l’affaire SYRIZA se résumerait alors tout simplement dans un certain cas tout à fait hypothétique et imaginaire: Jean-Luc Mélenchon est élu et aussitôt il se comporte comme un… François Hollande, pour ensuite ouvertement revendiquer et même imposer, le programme bancocrate et européiste d’Emmanuel Macron (on pourrait imaginer pareillement un cas équivalant à droite, avec Marine Le Pen). Inimaginable dirions-nous tout cela !

Athènes, tout de même sous un soleil radieux. La Garde Evzone (République)… gardera, particulièrement les apparences, les équipes sportives iront toujours se rencontrer dans les gymnases, et les touristes admireront comme il se le doit le stade antique d’Athènes, rénové pour les premières Jeux olympiques de l’ère moderne, en 1896. Notre existence, la plus élémentaire qu’elle soit parfois, elle ne demandera pas tant d’imagination pour… se loger volontiers dans une si petite boîte du temps présent.

“Pour la liberté, comme pour la dignité”. Athènes, mars 2017
La Garde Evzone. Athènes, mars 2017
Équipes sportives. Athènes, mars 2017
Le stade des Jeux olympiques de 1896. Athènes, mars 2017
Dans une petite boîte. Animal de Greek Crisis, Athènes, mars 2017

“Nous savons concilier le goût du beau avec la simplicité et le goût des études avec l’énergie. Nous usons de la richesse pour l’action et non pour une vaine parade en paroles. Chez nous, il n’est pas honteux d’avouer sa pauvreté ; il l’est bien davantage de ne pas chercher à l’éviter. Les mêmes hommes peuvent s’adonner à leurs affaires particulières et à celles de l’État ; les simples artisans peuvent entendre suffisamment les questions de politique. Seuls nous considérons l’homme qui n ‘y participe pas comme un mutilé et non comme un oisif.”, c’était l’autre oraison funèbre, d’après Thucydide celle de Périclès… décidément aujourd’hui totalement hors cadre.

“Athens, very beautiful sightseeing”. Vraiment !

“Athens, very beautiful sightseeing”. Athènes, mars 2017
* Photo de couverture: Hors cadre ? Athènes, mars 2017

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Grèce selon l’UNICEF : Détérioration dramatique des conditions de vie des enfants

Le Comité national grec de l’Unicef tire la sonnette avec son rapport pertinent sur les effets dévastateurs de la crise et des politiques d’austérité sur les les ménages vivant avec des enfants en Grèce pendant ces années de crise et de mise en œuvre des politiques l’austérité.
Parmi les constatations et les conclusions du rapport:
⇒ Les enfants font maintenant face à un risque significativement plus élevé de la pauvreté et la privation par rapport à la population totale.
⇒ Au cours de la crise, le bien – être des familles avec des enfants est plus affecté que le reste de la population du pays.
⇒ Un demi – million d’ enfants dans le pays vivent dans des familles pauvres.
⇒ L’expérience de la pauvreté pendant l’ enfance conduit à l’ accumulation des difficultés qui auront une incidence négative sur leurs réalisations futures à l’ âge adulte, contribuant ainsi à la reproduction de la pauvreté et de l’ inégalité.
⇒ Près d’ un enfant sur deux en Grèce vivent dans des conditions de privation matérielle *. Avec le chiffre de 45%, la Grèce est de loin l’endroit où les enfants sont confrontés à la plus grande privation matérielle parmi les 14 membres les plus anciens pays de l’ UE.
⇒ La pauvreté et la privation rend impérative la conception et la mise en œuvre de politiques appropriées pour soutenir et renforcer les familles avec enfants.
⇒ Le soutien des familles avec enfants devrait devenir une priorité dans l’agenda politique du gouvernement.
⇒ Le soutien des familles avec enfants devrait reposer sur des politiques publiques grâce à une combinaison appropriée des prestations (en nature et en espèces) et les paramètres (par exemple un congé parental ou d’ installations pour l’harmonisation du travail et de la vie familiale).

L’UNICEF organisera jeudi 6 Avril son grand « Radio-marathon » annuel avec le soutien et la coopération de la radio grecque, qui participe avec tous ses programmes et le soutien des grandes stations de radio privées sur le thème central « Pour chaque enfant qui a faim, à côté de nous ou loin de nous ».

* L’indice des mesures de privation matérielle de l’incapacité des ménages à répondre à certains besoins fondamentaux (biens et services) qui sont considérés comme essentiels pour le bien-être et le niveau de vie des personnes, comme le paiement des factures de services publics, de répondre aux besoins financiers d’urgence, une bonne nutrition, un chauffage adéquat, 1 semaine de vacances et l’accès aux biens de consommation durables particuliers. Une privation expérience des enfants, ils vivent dans un ménage qui ne satisfait pas au moins 3 des 9 besoins de base sélectionnés. Dans le dénuement extrême sont les ménages qui sont incapables de répondre à quatre de ces 9 personnes.

Μισό εκατομμύριο παιδιά στη χώρα ζουν σε φτωχές οικογένειεςΠέμπτη 6 Απριλίου – Μεγάλος Ραδιομαραθώνιος UNICEF με την Ελληνική Ραδιοφωνίακαι την
unicef.gr

Grèce : pénurie de médicaments et de vaccins

Thessalonique : Cri d’alarme des pharmaciens face à la pénurie de médicaments et de vaccins :  

Le président de l’Association des pharmaciens de Thessalonique, Kyriakos Theodosiadis , a déclaré qu’il y a une grave pénurie de médicaments sur ordonnance, y compris certains vaccins vitaux pour les enfants ( c’était déjà le cas en décembre 2016 pour le vaccin contre la grippe).

Le président de l’association des pharmaciens affirme que ces pénuries sont causées par des tactiques de fournisseurs qui se contentent d’envoyer seulement une offre limitée de médicaments à chaque expédition.

Lundi dernier K.Theodosiadis a lancé un véritable cri d’alarme: « En ce moment, nous avons une grave pénurie de vaccins pour les enfants âgés de 6 mois à 15 ans, y compris la rougeole, la varicelle et l’hépatite », ajoutant que les pharmacies ont si peu de médicaments sur ordonnance que certains patients doivent attendre jusqu’à quatre mois avant leur prescription !

Cette « crise » dans la crise est récurrente. Les pharmaciens grecs alertent régulièrement l’opinion en dénonçant l’instauration d’un cercle vicieux : la population n’ayant pas d’espèces pour payer ses médicaments, pas plus que les caisses d’assurance-maladie, les pharmaciens ne peuvent passer commandes, car il est indispensable de tout prépayer aux laboratoires pharmaceutiques pour une pharmacie grecque.

Les laboratoires – étrangers le plus souvent – n’acceptent d’envoyer leurs produits dans le pays qu’à condition qu’ils soient payés immédiatement, et en cash, et ce, au même titre que n’importe quelle entreprise étrangère. Désormais, ils ne livrent plus qu’au compte-goutte. Le contrôle des changes n’a rien arrangé en la matière… Il se dit aussi que certains pourraient bien évidemment en profiter pour créer un véritable marché parallèle de ces biens précieux produits … à moins que cela ne soit déjà fait … au plus grand bonheur des laboratoires pharmaceutiques et/ou intermédiaires qui pourraient ainsi relever leurs tarifs destinés à la clientèle la plus aisée … ou la plus nécessiteuse en terme de soins. Enfin , il est évident qu’une telle situation est fortement propice à la libéralisation du marché tant souhaité par la troïka et ses laboratoires pharmaceutiques …
On comprend dans ce contexte la bataille essentielle menée par les dispensaires et pharmacies autogérées et le nécessaire devoir de solidarité avec ces structures  ( voir les nouvelles du convoi solidaire qui arrive aujourd’hui en Grèce).

Ni piéton ni phoque : la rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque .

Ni piéton ni phoque

Le beau temps revient au pays en case. Il faut bien dire que la pluie soutenue tombant sur Athènes devient rapidement gênante. C’est connu, les rues et les avenues se transforment aussitôt en ruisseaux et il ne fait pas bon d’être piéton dans pareils cas. De toute manière, les Grecs préfèrent le soleil. Lui seul, il attenue les souffrances de la crise, il amoindrit les esprits, comme il doit sans doute nous faire éviter… certains suicides. Alors soleil !

Par ce temps, on redécouvre l’histoire. Athènes, Parc d’Histoire maritime

Et par cette météo entre soleil et orages, on redécouvre parfois notre histoire lorsque le temps nous le permet. Par exemple, les navires de guerre au Parc d’Histoire maritime accueillent alors les curieux, autochtones ou hétérochtones. Un passé présenté comme toujours glorieux au beau milieu d’un présent alors si gluant. On visite par exemple le croiseur cuirassé Geórgios Avéroff ayant servi comme navire amiral de la marine royale grecque durant la première moitié du XXe siècle, et c’est le seul navire de ce type existant encore des nos jours au monde, désormais exposé comme navire musée dans ce port de Phalère.

Les années passent, et ainsi certaines traces demeurent. Photos exposées, réalisées par son équipage de ce jadis d’entre-deux-guerres (de l’autre siècle), l’uniforme de l’Amiral Kountouriotis, et bien en face, l’autre navire célèbre, le légendaire contre- torpilleur Velos II.

Il ne fait pas bon d’être piéton. Athènes, mars 2017

Ce dernier est entré dans l’histoire en 1973, lorsque son équipage, sous le commandement du capitaine Nikólaos Pappás avec six officiers et 25 sergents, se retire d’un exercice de l’OTAN, et part se réfugier en Italie pour demander l’asile politique, en réaction de taille, face à la dictature des Colonels (1967-1974).

L’ex USS CHARETTE DD-581 de la classe ‘Fletcher’ construit en 1942, avait été offert par les États-Unis à la marine grecque en 1959 et a servi jusqu’en 1991, quand il a été désarmé. Mais pour les Grecs, pour ceux déjà qui n’ont pas la mémoire courte, Velos demeurera l’exact synonyme de ce geste extraordinaire contre la junte d’alors.

Photo exposée à bord du Croiseur cuirassé Avéroff. Athènes, mars 2017
L’uniforme de l’Amiral Kountouriotis. Croiseur cuirassé Avéroff, Athènes, mars 2017
Le légendaire contre- torpilleur Velos II. Athènes, mars 2017

Sauf que du côté des… autres petites histoires bien grecques, et fort actuelles, rien ne change. D’après la presse du moment, les dettes des Grecs envers l’État (non acquittées) ont augmenté de 1,6 milliards, rien qu’en janvier 2017. Il faut en outre comprendre que sur dix millions d’habitants que compte encore ce pays, exactement sous le soleil, plus de 4,7 millions de Grecs sont redevables (contributions impayées) envers l’État (fisc), et plus de 850.000 de citoyens… se sont vus saisir leurs biens ou leurs revenus par l’administration, quotidien “Kathimeriní”.

Dans le même registre, avec seulement 50% versé du montant total des cotisations sociales des indépendants (professions libérales) en ce début 2017, c’est alors la consternation pour le “gouvernement”. Le nouveau calcul initié en 2016… oblige les indépendants à verser entre 60% et 80% de leur chiffre d’affaires (en impôts, taxes et cotisations, par l’obligation faite d’avancer l’impôt de l’année suivante), et c’est ainsi que la date limite des paiements vient d’être repoussé une deuxième fois par le “gouvernement”. “L’effondrement c’est pour bientôt”, croit savoir le voisin Chrístos, tout comme le voisin Kóstas, ou encore, le voisin Petros. Nous sentirions la fin arriver… nous l’espérerions même.

En attendant, les gens se baladent, les jeunes surtout, et ce 25% à 30% de la société s’en sort encore bien ou difficilement, tandis que le grand corps mourant de l’ex-classe moyenne s’enfonce davantage. Rien que les cas (repérés) de branchements illégaux au réseau électrique ont dépassé les 10.000 en 2016 d’après la Régie… record absolu d’après les reportages. Cela, au moment où les premières fraises ont fait leur apparition à Athènes, au même titre que le drapeau national… accompagné de celui de l’occupation européiste, et de celui enfin, de l’équipe du Pirée, le légendaire Olympiakós. Donc circulons !

Les gens sortent. Athènes, mars 2017
Fraises, bananes et autres fruits. Athènes, mars 2017
Les trois drapeaux. Athènes, mars 2017

En attendant, et même si certains se baladent encore, Peter Koening (économiste et analyste géopolitique) vient d’adresser son accablante et émouvante “Lettre ouverte au peuple de Grèce: Vous êtes abattus sous les yeux du monde entier” (en anglais sur le site canadien d’analyse “Global Research”).

L’auteur, dénonce entre autres et à très juste titre, les “socialistes caviar de SYRIZA pour avoir laissé leur pays saigner à mort littéralement, moralement, socialement et psychologiquement. (…) Prenez votre situation en vos mains. Ne croyez pas vos politiciens, ni vos médias ! Quittez cette organisation criminelle appelée Union européenne, de même que ce système monétaire criminel de l’Occident, et qui vous étrangle jusqu’à la mort. Récupérez votre souveraineté, votre monnaie. Cessez de payer la dette, et le système occidental ne pourra rien faire contre votre décision. Et il ne pourra rien faire, parce que vous ferez tourner votre pays via vos propres banques publiques et votre monnaie, en y allant progressivement mais sûrement, en reconstruisant toute une économie dévastée. Le paiement de la dette est d’ailleurs négociable. Les exemples abondent dans ce monde. L’Argentine en est un, et d’ailleurs récent. Même l’Allemagne avait renégocié sa dette internationale en 1952 lors des Accords de Londres sur la dette extérieure allemande”.

Ô peuple de Grèce, réveille-toi devant l’évidence. N’acceptez pas ce que le gouvernement, Bruxelles et la Troïka vous imposent, à vous, comme à votre pays. Exigez le Grexit en suite fort logique et légale à votre vote triomphant du ‘NON’ à tout nouveau ‘plans de sauvetage’ passant par l’austérité imposée par la Troïka. Si vous le faites, vous verrez rapidement la lumière au bout du tunnel – une lumière ayant a été trop longtemps dissimulée par l’Allemagne, par ces gangsters de la Troïka et par votre propre gouvernement”.

En librairie, nouveau siècle ? France, 2016
L’Union européenne, “Quotidien des Rédacteurs”, Athènes, mars 2017
L’Union européenne allemande, “Quotidien des Rédacteurs”, Athènes, mars 2017

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, essaye toujours de duper les Grecs, et d’impressionner le reste du monde, en menaçant de la Grèce de sortie de la zone euro. Tout gouvernement sain d’esprit, saurait pourtant transformer cette menace en initiative propre, afin de quitter ce monstre pétrifié que vous appelez l’Union européenne, ainsi que sa fausse et illusoire monnaie commune nommée euro. Sauf qu’en Grèce, c’est la morbidité qui y règne, et c’est tout le problème. Ainsi, à la morbidité de la Troïka, le gouvernement grec répond par sa propre et totale servitude morbide, en se conformant entièrement à la destruction de millions de compatriotes dépossédés et réduits en esclavage”.

Le beau temps qui revient au pays comme à sa case, les gens fréquentant les cafés en bord de mer comme si de rien n’était, notre théâtre est si ambiant… L’acteur et metteur en scène Alexandre Kollatos m’avait invité cette semaine à la première répétition privée de sa nouvelle pièce de théâtre. Elle est intitulée “Yanis et Alexis”, une fiction… d’amour, imaginée entre Yanis Varoufákis et Alexis Tsipras dont l’histoire bien brève relate de manière tragi-comique la (première) terrible période Syriziste, entre janvier et juillet 2015.

Ma photo est certes floue, sauf que la pièce ne l’est pas du tout. Nous n’étions que quatre spectateurs invités à cette première avant l’heure et nous avons tous bien pu rire. C’est alors si important par les temps qui courent et qui ne rigolent alors plus en Grèce depuis 2015, et c’est autant vrai que nous ne rions pratiquement plus.

Le pays en case. Grèce, déjà en 2012
Les gens qui fréquentent les cafés en bord de mer. Athènes, mars 2017
“Yanis et Alexis” d’Alexandre Kollatos. Athènes, mars 2017

Alexandre, comme son “Yanis et Alexis” sont à la recherche d’une salle à Athènes, puis, qui sait peut-être plus tard à Paris, à Londres, à Bruxelles ou à Berlin. Nous le lui souhaitons ardemment.

En attendant, le beau temps revient au pays où il ne fait pas toujours bon d’être piéton, la mesure se perd et c’est pour que l’hybris triomphe. L’inexplicable tient de l’insupportable (comme son contraire). Car en cette… belle Cyclade d’Ios, Théodosis, le phoque connu et aimé (presque) de tous, a été retrouvé inanimé… Une mort causée par balle alors tirée d’une arme à feu que l’on dira toujours “humaine”. Sur l’île, d’après les reportages de la presse locale c’est la consternation. Pays où il ne fait pas bon d’être piéton ni phoque.

Maigre consolation… maritime, les archéologues pensent avoir découvert les vestiges de la base navale de la flotte grecque menée par Eurybiade et Thémistocle face à celle des Perses de Xerxès Ier pendant la bataille de Salamine en 480 av. J.-C.. Autres temps ?

L’assassinat de Théodosis, île d’Ios. Cyclades, mars 2017
Maigre consolation… Vestiges de la bataille de Salamine, mars 2017 (presse grecque)

Sauf qu’en Grèce, c’est la morbidité qui y règne, et c’est toujours tout le problème. L’esclavage c’est encore la nouvelle convention en interne que la direction des magasins H&M entend imposer aux salariés. Ces derniers devraient accepter (entre autres), d’être mutés temporairement à n’importe quelle boutique de l’enseigne à travers toute la Grèce, le tout, en supportant les coûts des déplacements et de l’hébergement… pour quelques centaines d’euros par mois de salaire seulement. C’est aussi cela la politique de la Troïka, et autant celle de… SYRIZA caviar au pays où il ne pleut pas, sauf seulement l’été.

Manifestants devant un magasin H&M. Athènes, mars 2017 (presse grecque)

Le beau temps reviendra un jour au pays en case… et c’est l’animal (à peu près) adespote (sans maître) de ‘Greek Crisis’ qui nous le dit. Pour les piétons, pour les employés des magasins H&M, et peut-être même pour les phoques.

L’animal de Greek Crisis. Athènes, mars 2017

* Photo de couverture: Le croiseur cuirassé Geórgios Avéroff. Athènes, mars 2017

mais aussi pour un voyage éthique “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !” http://greece-terra-incognita.com/

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