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Liberté et l’indépendance de la presse

Une vingtaine de sociétés de rédacteurs et journalistes apportent leur soutien à Gaspard Glanz

Les sociétés des rédacteurs et des journalistes d’une vingtaine de médias, dont Reporterre, apportent leur soutien à Gaspard Glanz, journaliste indépendant gardé à vue pendant 48 heures avant de se voir notifier une interdiction de paraître à Paris les samedis et le 1er mai, l’empêchant d’accomplir son travail. Voici leur texte commun :

Samedi dernier, alors qu’il couvrait la manifestation des Gilets jaunes, notre confrère Gaspard Glanz a été interpellé sans ménagement et placé en garde à vue pendant quarante-huit heures. D’après les témoignages recueillis et publiés depuis, il a eu un mouvement d’humeur à destination de policiers, ces derniers refusant de l’entendre alors qu’il voulait se plaindre d’avoir été visé par un tir de grenade. Il lui est désormais interdit de paraître à Paris les samedis et le 1er-Mai, donc d’y couvrir les manifestations, jusqu’à sa comparution pour « outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique » le 18 octobre, ce qui revient à lui interdire de faire son travail de journaliste.

Les sociétés de journalistes et de rédacteurs signataires, qui apportent leur plein soutien à Gaspard Glanz, empêché de couvrir les prochaines manifestations parisiennes, c’est-à-dire de travailler et d’informer, dénoncent une fois encore les conditions de travail extrêmement difficiles qui sont les leurs dans le cadre des manifestations de Gilets jaunes. Une situation particulièrement difficile pour les journalistes indépendants et les photographes, souvent en première ligne. Les journalistes, qui ne font que leur métier, ne peuvent pas tolérer de se voir régulièrement pris pour cible par les forces de l’ordre : depuis le début du mouvement, 79 journalistes ont été victimes de violences policières, selon le décompte du journaliste David Dufresne, et la nouvelle loi « anticasseurs » renforce encore l’arbitraire et met un peu plus en danger la liberté de la presse.

Les SDJ et SDR déplorent également le silence assourdissant du ministre de la Culture et de la Communication, pourtant censé soutenir la liberté et l’indépendance de la presse.

Signataires : les sociétés des journalistes, sociétés des rédacteurs et sociétés des personnels de BFMTV, Les Échos, L’Express, Le Figaro, France 2, France 24, France 3 National, Franceinfo.fr, France Inter, L’Humanité, Le JDD, Libération, Le Média, Mediapart, Le Monde, L’Obs, Télérama, Paris Match, Le Parisien-Aujourd’hui en France, Sud-Ouest, Premières Lignes, RFI, RMC, TV5 Monde, 20 Minutes ainsi que les rédactions d’Alternatives économiques, du Bondy Blog, des Jours et de Reporterre.

Source https://reporterre.net/Une-vingtaine-de-societes-de-redacteurs-et-journalistes-apportent-leur-soutien

Open Arms : autorisation de sortie mais pas de sauvetage maritime

Open Arms : le gouvernement espagnol autorise la sortie mais pas le sauvetage maritime

Notre navire, l’Open Arms, pourra quitter le port de Barcelone pour acheminer l’aide humanitaire aux îles grecques de Lesbos et Samos, mais ne pourra pas atteindre la région de Sar Libye pour poursuivre ses missions de surveillance et de sauvetage, sous peine d’une amende de 300 à 900.000 euros.

Après avoir été bloqué pendant 100 jours dans le port de Barcelone, sans raison légale apparente, le gouvernement espagnol a donné son autorisation à l’Open Arms pour naviguer ce matin.

Le départ, prévu pour le week-end, visera à livrer des couvertures, de la nourriture et du matériel humanitaire de divers types (environ 20 tonnes) aux îles grecques de Lesbos et Samos, où la situation dans les camps de réfugiés est de plus en plus dramatique et où les conditions inhumaines dans lesquelles les personnes acceptées sont contraintes de vivre exigent des interventions urgentes.

Bien que nous considérions cette mission comme urgente et indispensable, nous réitérons notre désarroi lorsque nous voyons que notre départ est soumis à l’obligation de ne pas effectuer d’étapes intermédiaires, sous peine d’une amende allant de 300 à 900.000 euros.

Ainsi, le gouvernement espagnol nous refuse la possibilité de sauver les centaines de personnes qui, aujourd’hui plus que jamais, fuient la violence et la guerre en Libye.

Nous ne pensons pas qu’il soit acceptable que nous soyons contraints de négocier sur la vie des femmes, des hommes et des enfants, c’est pourquoi nous appelons à nouveau tous les gouvernements européens à trouver dès que possible des solutions structurées qui permettront aux navires des organisations non gouvernementales de retourner au travail, coordonnées et assistées par les institutions démocratiques que ces pays représentent.

Pour notre part, nous continuerons à faire ce que nous avons toujours fait, à savoir respecter les conventions internationales et le droit de la mer.

Qui composent Open Arms

POA, est une organisation non gouvernementale qui lutte pour les droits humains en mer. Elle a commencé ses missions de sauvetage en septembre 2015 à Lesbos (Grèce), où elle a sauvé un millier de personnes en mer Égée. A l’hiver 2016, elle a étendu ses missions en Méditerranée centrale, où elle a sauvé en 4 mois 15.000 vies à bord du voilier Astral. Depuis le début de ses missions en Méditerranée centrale, elle a sauvé 26.500 personnes, dont 5.000 à bord du navire Open Arms. Tout cela grâce aux dons de la société civile.

Source Proactiva Open Arms  Cet article est aussi disponible en: Espagnol, Italien

Le coût de la dette française diminue : est-ce vraiment une bonne nouvelle ?

19 avril par Anouk Renaud CADTM Belgique

Depuis 2011, le coût [1] de la dette française ne fait que diminuer. Cette réduction est le résultat de la baisse des taux d’intérêt auxquels emprunte la France. À l’heure actuelle, ces taux s’avèrent même négatifs pour certaines obligations de moins de 5 ans. Si bien qu’on estime que l’État français paie plus ou moins en moyenne 2% d’intérêts annuellement (1,7% en 2018) et que la tendance devrait continuer à la baisse, selon la Banque de France.

Source : Libération, Banque de France.
Intérêt de la dette publique française sur le PIB, en %
Source : Alternatives Économiques, Ameco.

Une bonne nouvelle donc pour de nombreux analystes, soulagés de constater que la dette publique française ne serait ainsi plus un problème voire même une aubaine [2].

1) 2% du PIB d’intérêts, c’est déjà trop

À y regarder de plus près 2% du PIB d’intérêts payés, c’est tout de même la modique somme d’environ 40 milliards d’euros qui vont chaque année dans les poches des créanciers. Une somme d’argent qui pourrait être investie ailleurs en améliorant par exemple l’état des services publics déliquescents, comme l’éducation, la santé, la culture…

Ceci étant dit, au-delà de leurs montants c’est surtout le mécanisme même de transfert de richesses que les intérêts génèrent qui est problématique. En effet, lorsqu’un État paie les intérêts de sa dette, il utilise l’argent du contribuable pour rémunérer les détenteurs de capitaux, qui lui en ont prêté et qui s’enrichissent grâce à celle-ci.

D’autant que si l’État français est amené à s’endetter ces dernières années (ou plutôt décennies), c’est en grande partie pour combler une baisse d’imposition des plus aisés (particuliers comme entreprises), comme l’a rappelé en juillet 2016 le rapport d’une mission d’évaluation et de contrôle sur la gestion et la transparence de la dette publique menée dans le cadre de la Commission des finances de l’Assemblée Nationale [3]. Selon son rapport, l’État français a renoncé à 83 milliards d’euros de recettes fiscales en 2016 soit « plus que le déficit budgétaire à financer et près du double de la charge de la dette [4] ». En somme, avec nos impôts et via le remboursement de la dette publique, nous contribuons à enrichir les actionnaires d’entreprises financières, qui eux échappent à l’impôt, légalement ou illégalement à travers des paradis fiscaux, contraignant l’État à s’endetter toujours plus.

2) La charge d’une dette, c’est les intérêts plus le capital à rembourser

La plupart des analyses concernant la charge de la dette publique française se limite à considérer uniquement le coût des intérêts. Or, pour avoir une vision plus exhaustive de combien nous coûte cette dette, il est utile de prendre également en compte le remboursement du capital. Cette non prise en compte est justifiée par le fait que l’État fait « rouler sa dette ». Autrement dit, qu’il rembourse le capital venant à échéance en contractant de nouveaux emprunts. L’État rembourse aux créanciers des sommes colossales en leur réempruntant les mêmes sommes avec en sus des intérêts à payer. Et ainsi de suite. Faire comme si ce mécanisme était insignifiant est problématique. Aujourd’hui plus de 65 % des emprunts publics sont utilisés pour rembourser le capital et payer les intérêts [5]. Une dette qui ne semble plus donc servir qu’à elle-même et à en enrichir certain•e•s.

3) On ne sait pas à qui on rembourse la dette

Derrière la question du coût de la dette publique, se cache (sic) celle de l’identité des créanciers. Qu’ils soient élevés ou non, nous ne savons toujours pas à qui nous payons chaque année les intérêts de la dette. Outre la difficulté technique d’identifier les créanciers du pays dans un contexte de marchés très volatiles, le principal obstacle demeure juridique et donc politique. En effet, l’ordonnance n°2014-863 du 31 juillet 2014 relative au droit des sociétés exclut les obligations d’État de la possibilité de connaître à tout moment l’identité des détenteurs des obligations, et ce en raison d’une volonté de maintenir le caractère concurrentiel du marché de la dette française [6].

Et le rapport de la Commission des finances de l’Assemblée nationale d’en conclure : « la charge de la dette est payée par les impôts, il est légitime que les Français et leurs représentants sachent à qui sont versés chaque année plus de 40 milliards d’euros » [7].

4) La baisse des taux ne doit pas cacher la dépendance structurelle des États aux marchés

Cette baisse des taux demeure conjoncturelle et ne va pas durer éternellement. Tôt ou tard, notamment quand la BCE mettra fin à sa politique de quantitative easing, les taux repartiront à la hausse. Et ne serait-ce qu’1% d’intérêt en plus, le surplus se chiffrera tout de suite en milliards supplémentaires à payer par le contribuable. Cette incertitude et la crainte d’une charge qui augmente de nouveau traduisent en réalité la dépendance structurelle des États aux marchés financiers pour ce qui est (entre autres) de leur financement. Une dépendance bien entendu organisée au fil des décisions politiques prises à la fois aux niveaux européen et national [8]. Dit autrement, se réjouir d’une embellie quant à la baisse des taux revient à omettre que ce sont les marchés qui font la pluie et le beau temps. Un pouvoir colossal, qui place les États dans une dépendance à la fois financière mais aussi politique vis-à-vis de ces marchés. C’est ce que montre très bien le sociologue B. Lemoine : « les marchés financiers fixent les conditions du financement public. Non seulement le taux d’intérêt mais également quelle politique macroéconomique doit être suivie pour recueillir leur assentiment » [9].

5) Le problème de l’endettement public ne se limite pas au coût financier de la dette

Apprécier le caractère problématique ou non d’une dette, à l’aune uniquement de son coût, amène à confisquer et dépolitiser le débat autour de l’endettement public. Circonscrite à des enjeux techniques et financiers, on nous fait croire (et on le croit nous-mêmes) qu’il faut être expert•e ou économiste pour comprendre quelque chose à la dette et donc émettre un avis dessus. Or, les enjeux techniques et financiers sont précisément des enjeux politiques, sur lesquels nous avons toutes et tous voix au chapitre. De plus, cantonner le débat à la sphère technique, à la question du coût ou de la soutenabilité de la dette, c’est-à-dire de savoir si la dette française est payable, empêche d’interroger sa légitimité, c’est-à-dire de savoir si elle doit être vraiment payée. Les interrogations, telles que « pourquoi l’État s’est endetté ? Quelles ont été les conditions et modalités d’emprunts ? Qui détient la dette ? » ces questions ne restent que trop peu souvent posées sur les plateaux télévisés et dans les colonnes des journaux, évinçant avec elles, celle des responsabilités.

Et cela sans compter que les coûts d’une dette ne se limitent déjà pas à son seul coût financier. Ne serait-ce qu’à considérer le coût écologique colossal généré par ces politiques d’endettement (cf. point 7°). Des coûts cachés et des questions qu’un audit citoyen pourrait mettre en lumière pour tenter d’y trouver des réponses.

6) Quel que soit son coût, la dette justifie l’austérité

Affirmer que la dette ne serait plus un problème c’est oublier aussi l’usage politique qui en est fait, à savoir son utilisation comme moyen ou prétexte pour mettre en place des politiques d’austérité. Le procédé est désormais bien rodé (mais toujours aussi efficace) : invoquer le niveau (insoutenable) de la dette publique française pour ensuite annoncer, justifier et légitimer des réformes et des coupes budgétaires. Malheureusement, ces dernières décennies, la politique gouvernementale française nous en offre chaque jour des exemples supplémentaires. L’emploi de la dette comme moyen de chantage à l’austérité était d’une limpidité rare dans le cas de la SNCF et de la volonté du gouvernement de réformer l’entreprise l’année dernière en échange d’une reprise de dette. E. Macron déclarait en effet : « Parlons-nous franchement : si on reprend la dette, quel nouveau pacte social la SNCF est-elle prête à avoir ? (…) Nous demandons à la SNCF d’aller plus loin sur les réformes, le statut, la mobilité, le régime de retraite [10] ». Rebelote, avec les réformes du régime de l’assurance chômage et celui des retraites. Pour la première, il s’agit de faire des économies en modifiant les règles de l’assurance chômage, c’est-à-dire en restreignant les droits au chômage pour désendetter l’Unédic [11]. Le crédo du gouvernement français (et de ses prédécesseurs) reste la baisse des dépenses publiques pour diminuer l’endettement et le déficit publics, et cela en dépit d’une charge de la dette en diminution ces dernières années.

Là est donc un des dangers les plus préoccupants de la dette publique : la contrainte qu’elle induit. Une influence politique exploitée à des fins de neutralisation de toutes alternatives politiques à la doxa néolibérale.

7) Le remboursement d’une dette implique forcément de la croissance, suicidaire d’un point de vue écologique

Selon la logique économique qui nous est présentée, pour contenir le niveau d’endettement public, il faut que les taux d’intérêt soient inférieurs aux taux de croissance. Cela évite ainsi de provoquer ce qu’on appelle « un effet boule de neige ». Si ce n’est pas le cas, des excédents budgétaires primaires doivent être dégagés ou alors de nouveaux emprunts doivent être contractés pour payer les anciens. Cela signifie que pour la France il faudrait un taux de croissance de plus de 2%. La soutenabilité de la dette repose par conséquent sur une exigence de croissance. En fait, c’est le mécanisme d’endettement même qui repose sur cette nécessité. Même si les niveaux de croissance élevés appelés de leurs vœux par beaucoup venaient à revenir, elle n’en demeurerait pas moins catastrophique. Outre le fait qu’elle ne profite qu’à une minorité de privilégié•e•s, la croissance repose notamment sur l’exploitation des femmes, des hommes et de la nature (et le pillage de ces « ressources » bon marché dans les pays du Sud pour le cas français). Si le capitalisme a démontré son pouvoir de résilience et d’expansion à de multiples reprises, l’enjeu et les limites écologiques pourraient bien changer la donne.

Conclusion :

Bien entendu, le niveau d’endettement d’un pays et le poids du service de sa dette restent un enjeu très important pour ne pas dire crucial, car en découlent ses marges de manœuvre en termes de politiques budgétaires. Pour autant, le niveau d’endettement ne doit pas être le critère utilisé pour déterminer si une dette est un problème ou non. Une dette publique, aussi minime et peu onéreuse soit-elle, peut s’avérer tout à fait illégitime.

Bref, qu’un État s’endette n’est pas un problème en soi. Par contre, comment il le fait, qui en profite, pour financer quoi, quelles politiques publiques en découlent… peut le devenir. Plutôt que de se féliciter de rembourser de moins en moins, il serait grand temps de déterminer via un audit citoyen, si tout simplement nous devons rembourser cette dette publique quels qu’en soient son montant et son coût financier [12].

Relecture : Marie-Claude Carrel
Tribune publiée sur le site de Politis

Notes

[1Généralement lorsque l’on parle de « coût » ou de « charge » de la dette publique, il est fait référence au seul paiement des intérêts, sans prendre en compte le remboursement du capital. Voir point 2°

[2Voir notamment cet article du journal Libération qui illustre bien cette position, bien qu’il soit loin d’être le seul : Savinien de Rivet, « La charge de la dette une ardoise qui pèse de moins en moins », Libération, janvier 2019. Accessible à : https://www.liberation.fr/france/2019/01/11/la-charge-de-la-dette-une-ardoise-qui-pese-de-moins-en-moins_1698530

[3Mission d’évaluation et de contrôle sur la gestion et la transparence de la dette publique », Commission des finances, Assemblée Nationale, 6 juillet 2016. Accessible à : http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i3936.asp

[4Page 25 du rapport, cité par Nicolas H, « France : la commission des finances dénonce une gestion opaque de la dette au seul profit des acteurs financiers », CADTM, janvier 2018. Accessible à : http://www.cadtm.org/France-La-commission-des-finances

[5Page 23 du rapport, Ibid.

[6Pages 107 et 109 du rapport, Ibid.

[7Page 102 du rapport, Ibid.

[8Voir à ce sujet les travaux de B. Lemoine.

[9Benjamin LEMOINE, L’ordre de la dette. Enquête sur les infortunes de l’État et la prospérité du marché, Éditions La Découverte, Paris, 2016, p.8.

[10Eric Béziat, « Les projets radicaux d’Emmanuel Macron pour « réinventer » la SNCF », Le Monde, septembre 2017. Accessible à : https://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2017/09/06/les-projets-radicaux-d-emmanuel-macron-pour-reinventer-la-sncf_5181512_1656968.html

[11À propos de la dette de l’Unédic, voir le rapport d’audit du GACDAC, avril 2018. Accessible à : http://www.cadtm.org/Verite-et-transparence-pour-la-dette-de-l-Assurance-chomage-plutot-que

[12Pour en savoir plus sur un audit citoyen de la dette publique française, voir le rapport de 2014 du CAC, Collectif pour un audit citoyen :
https://www.audit-citoyen.org/2014/05/27/que-faire-de-la-dette-un-audit-de-la-dette-publique-de-la-france/

Source http://www.cadtm.org/Le-cout-de-la-dette-francaise-diminue-est-ce-vraiment-une-bonne-nouvelle

Rappel Projection débat film Her job de Nikos Labôt le 25 avril au Club

En présence de Marisha Triantafyllidou .

Synopsis : Athènes, de nos jours, Panayiota, est une femme au foyer, complètement dévouée à son mari et à leurs deux enfants. Elle est peu allée à l’école, ne sait pas lire, a quitté la demeure familiale pour le domicile conjugal, passant d’une domination à une autre. Crise oblige Panayiota, pour la première fois de sa vie, doit travailler ailleurs qu’à la maison et se risquer ainsi à l’autorité et la subordination, mais aussi l’amitié, la lutte et le goût de la liberté.

Cliquer sur l’image

Les places sont en vente sur le site du club https://vad-grenoble-club.cotecine.fr/reserver/

L’acte XXII à Toulouse asphyxié

De partout des gilets jaunes ont convergé vers Toulouse pour l’acte XXII le samedi 13 avril. Beaucoup de monde était au rendez-vous à ce rendez-vous national mais il est difficile de savoir exactement combien tellement les différents cortèges ont été divisés et gazés du début à la fin de la journée. Nous étions quand même sûrement entre six et dix mille manifestant·e·s, mais surtout extrêmement motivé·e·s malgré la violence policière incessante. En effet nous n’étions pas les seuls motivés : la police était aussi là en nombre et bien décidée à empêcher toute contestation, toute expression. Alors que Macron veut nous faire de belles annonces la moindre manifestation est maintenant sauvagement réprimée. Ainsi même le Syndicat National des Journalistes a publié un communiqué sur le droit de manifester « piétiné » à Toulouse :

La plus élémentaire des libertés que se doit de garantir toute démocratie digne de ce nom est bien celle de pouvoir manifester. Or hier à Toulouse, les deux manifestations prévues, dont une au moins déclarée en bonne et due forme en préfecture, n’ont pu se dérouler normalement, tout simplement !

Dès 12h30, une première attaque massive et violente des forces de l’ordre a ainsi interdit tout début de formation de cortège des Gilets Jaunes, qui avaient choisi Toulouse comme point de ralliement national. Et moins d’une heure plus tard, c’est la manifestation appelée par plusieurs organisations nationales (LDH, FSU, CGT, Solidaires…) qui a de la même façon été tuée dans l’oeuf, alors même que ce second cortège avait pour mot d’ordre la défense de la liberté de manifester… [1]

Au vu du silence médiatique et à l’autoritarisme qui s’installe tranquillement, il semble important de témoigner de cette manifestation. Les multiples cortèges font que notre déambulation et son récit sont très partiels, espérons que cela soit complété par d’autres.

A notre arrivée à 13h30 au point de rendez-vous les lacrymos ont déjà commencé à pleuvoir depuis 1h sur les personnes à l’heure au premier rendez-vous. Au moins deux cortèges sont nassés plus loin. On entend les grenades exploser et on voit les nuages de gaz mais impossible de rejoindre nos compagnon·ne·s. Plusieurs cortèges de centaines de personnes tentent des parcours improvisés et détournés par des petites rues du centre pour rejoindre les enfermé·e·es dans le dispositif policier. Mais à chaque détour la BAC ou une brigade de CRS finit par bloquer et gazer sans ménagement. L’ambiance est étonnante, malgré la violence policière constante il n’y a pas ou peu de réponse de notre côté, les cortèges finissent disloqués puis tout le monde retourne au point de rendez-vous initial en groupes plus ou moins gros. Retour au point de départ donc. Les blindés sont également arrivés, des GJ en fauteuil leur font face.

Moment de flottement, où aller, que faire ? Lorsque des camions de gendarmes mobiles tentent de traverser la foule agglutinée au point de rendez-vous ils se font bien sûr un peu bloquer, ils manquent alors d’écraser quelqu’un et finissent par gazer sur la seule place relativement tranquille aux alentours. Cela aura au moins le mérite de provoquer un mouvement massif et enfin un cortège large dans les rues commerçantes. Un autre cortège nous rejoint également et à ce moment nous sommes des milliers à chanter et crier pendant au moins une heure et demie. Au classique « Emmanuel Macron, ho tête de con, on vient te chercher chez toi » s’ajoute des « ha, anti, anticapitalistes » ou le nouveau tube GJ : « On est là, on est là ! Même si Macron ne le veut pas, nous on est là ! Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur ! Même si Macron ne le veut pas, nous on est là ! » La batucada résonne, un open mic s’agite, des guitares mettent l’ambiance … mais nous sommes coincés d’un bout à l’autre de la rue.

La manifestation fini par se remettre en route, direction le point de départ, seule route accessible, il est déjà près de 17h. Quelques tags commencent à apparaître. Il s’agira du seul moment où les personnes ont pu s’exprimer tranquillement puisque dès que la manifestation s’élance sur un boulevard, elle est chargée avec gaz, canon à eau et grenades de désencerclement. Divisés, un cortège est repoussé vers le canal, alors qu’une grande partie des personnes crient « Pas vers le canal ! ». On déambule sans trop savoir où aller, une ou deux vitrines tombent (une agence de crédit et une d’immobilier) et les flics multiplient les charges avec de moins en moins de monde. Retour au point de départ.

La place a visiblement été massivement gazée elle aussi, des palets sont même en train d’enfumer l’hôtel de luxe voisin. Les personnes qui se rejoignent et étaient sur place tentent donc de partir à nouveau en cortège. Les pubs tombent et des tags fleurissent, rivalisant d’imagination : « Gilet au bout de mes rêves »… Mais au bout du boulevard, c’est un piège géant qui nous attend. Les flics bouchent toutes les issues et gazent la place à ne plus y voir. Impossible de sortir et les flics nous repoussent dans les gaz, impassibles ils resserrent la nasse et nous poussent malgré les personnes en détresse. Ils vident les cages d’escalier où les personnes s’abritent pour que tout le monde subissent au maximum. Le canon à eau tire sur les gens qui s’approchent des flics ou qui s’abritent un peu. Les palets recouvrent littéralement le sol. Une issue est forcée par un mouvement massif et le canon à eau tire dans le dos des gens qui se sauvent. Il finira par être bloqué avec une roue dans une bouche d’égout en traversant le terre plein. Petite victoire face au déchaînement de violence que nous avons subi. Il ne s’agissait pas de protéger quelque bien matériel que ce soit mais juste de punir le plus violemment possible les personnes qui osent continuer à manifester. Un flic le dit d’ailleurs en nous repoussant dans les gaz : « Vous n’aviez qu’à partir avant ».


Les gens retrouvent de l’air et on arrive à se sauver avant qu’une nouvelle nasse ne se referme. Nous entendons parler d’un cortège qui s’est fait coincer sous un pont et asphyxier avec les gaz dans un milieu semi-fermé. La BAC tirait d’en haut en rigolant… Les récits se multiplient mais tous ont en commun gaz et violence policière. Les nouvelles arrivent : il y a déjà au moins 20 arrestations, la justice va continuer le sale travail de la police. [2] Il y aurait au moins deux blessé·e·s graves. Retour au point de départ, lui aussi, ça devient tristement habituel, sous les gaz.

Plus tard dans la soirée ce sera même la place du Capitole qui finira sous les gaz, à croire que les flics se croient dans un mauvais jeu vidéo avec munitions illimitées. Malgré tout, les manifestant·e·s qui avaient la possibilité physique de rester sont revenu·e·s sans cesse et ont maintenu l’ambiance. Notre détermination reste forte et c’est bien notre puissance face à leurs armes.


Notes

[2Au total il y aura plus de 40 interpellations et les premières personnes accusées d’avoir dissimulé leur visage grâce à la nouvelle loi anti-casseur. Pourtant, sans se protéger des gaz avec au minimum une écharpe, manifester ce samedi était extrêmement risqué.

Source https://labogue.info/spip.php?article443

Grèce: bateau de migrants refoulé en Turquie

Un bateau transportant 35 voyageurs migrants en détresse dans les eaux grecques a été refoulé en Turquie

Aux premières heures du 11 avril,  Alarm Phone a été contacté par un bateau avec 35 personnes à son bord qui avaient fui la Syrie, l’Irak, la Palestine et la Somalie et se trouvaient en détresse en mer. Le groupe comprenait dix enfants, y compris des nourrissons, et cinq femmes, ainsi que des personnes gravement blessées par la guerre. Notre équipe a rapidement alerté les garde-côtes grecs de la situation, à 4 h 57, heure locale, alors que le bateau se trouvait clairement dans les eaux territoriales grecques (près de l’île Agathonisi). Bien que nous ayons par la suite reçu plusieurs autres coordonnées GPS des passagers, que nous avons transmises aux garde-côtes grecs, les autorités grecques nous ont informés que le bateau avait été «retrouvé» dans les eaux turques.

Toutefois, selon les positions GPS et les témoignages directs des migrants, leur bateau était entré dans les eaux territoriales grecques.

Les garde-côtes grecs ont été les premiers présents sur le site du bateau en détresse et ont donc été obligés d’intervenir et de mener une opération de sauvetage. Cependant, comme l’ont indiqué les migrants à bord, les autorités grecques les ont dupés en leur demandant de suivre le navire des garde-côtes grecs « vers la Grèce », alors qu’il se dirigeait effectivement vers la Turquie. Quand ils ont compris ce qui se passait, ils ont cherché à faire demi-tour et à se diriger à nouveau vers la Grèce. À ce moment-là, ils avaient atteint les eaux turques et les garde-côtes grecs les ont empêchés de s’échapper tout en laissant le soin aux gardes-côtes turcs d’approcher pour mener une opération de «sauvetage». Les demandes d’aide et de sauvetage des réfugiés n’ont pas été entendues par les garde-côtes grecs.

Lorsque notre équipe  Alarm Phone s’est renseignée sur ces mesures, les garde-côtes grecs ont tenté de nous convaincre par un coup de téléphone qu’ils avaient en fait trouvé le bateau migrant à l’endroit où il avait été récupéré. Ils nous ont demandé de clore l’affaire car une opération de sauvetage avait été menée avec succès par les garde-côtes turcs. Nous n’avons pas tenu compte de leur demande, car nous ne réglons généralement les cas de détresse qu’après confirmation définitive par les  migrants eux-mêmes. Dans leur témoignage, les migrants ont confirmé ce que la position GPS transmise avait déjà indiqué: les garde-côtes grecs avaient refusé une opération de sauvetage et renvoyé le bateau dans un lieu situé dans les eaux turques. Après cette tentative contrariée de fuir la Turquie, où ils craignent un refoulement dans leur pays d’origine et la guerre, ils tenteront probablement encore une fois d’atteindre la Grèce par la mer, ce qui signifie que, pour assurer leur sécurité, ils devront risquer  leur vie encore une fois. En 2019, déjà 14 personnes sont mortes aux frontières turco-grecques lors d’une telle tentative.
….

The Alarm Phone dénonce avec force ces mesures illégitimes prises par les garde-côtes grecs qui ont trompé des personnes en détresse extrême en mer pour les ramener dans un endroit où elles ne pouvaient pas trouver de protection.

https://alarmphone.org/en/2019/04/15/refoulment-alarm-phone-migrants-distress-greece-turkey/

 

CR réunion du collectif du 15 avril 2019

Réunion du collectif « Citoyens de Grenoble contre l’austérité en Grèce et en Europe » du 15/04/2019

Présents : Christine, Georges, Béatrice, Max

Excusées : Lucienne, Liliane

Présence du collectif lors de la soirée Attac du 18/4/2019 sur l’Europe malade du libéralisme

– présentation du collectif
– vente de produits et information sur VIOME

Diffusion du film Her Job au cinéma Le Club jeudi 25 avril 2019 à 20h15

– présence de l’actrice principale du film : Marisha Triantafyllidou
– Christine voit avec le Club les détails pratiques (interprète, accueil …)
– affiches et tracts N&B et couleurs ont été faits
– distribution à la soirée Attac du 18/4 et dépôts dans plusieurs lieux
– envoi aux divers partenaires (associations, syndicats, partis) + cours de Grec + sites (Tamis, Ici Grenoble, Les Antennes, Infogrèce)
– 19h buffet ou chacun apporte à manger et/ou à boire (rendez-vous à 18h30 pour la mise en place)

Festival des solidarités A ce jour n’ayant pas de projet à proposer pour le prochain festival, le collectif n’envisage pas d’y participer mais fixe une réunion en juin au cas où une opportunité se présenterait.

Retour sur SOS Méditerranée : Christine a assisté en Lozère à une soirée organisée par RESF et SOS Méditerranée. Le débat était précédé d’un diaporama sur les migrations de population et sur l’origine des sauvetages en mer méditerranée et d’un film qui présentait les 10 premiers jours en mer de l’Aquarius. Le collectif va contacter SOS Méditerranée pour savoir si une tournée est en cours et dans ce cas proposerait un partenariat local ( SOS Méditerranée, CIIP, APARDAP, …) pour organiser une soirée à Grenoble.

Pour info les intervenants étaient invités le lendemain dans 2 collèges.

Prochaine réunion du collectif

Lundi 17 juin 2019 de 17h à 19h salle 209 de la Maison des associations de Grenoble (salle réservée au nom d’Attac)

SOS Méditerranée : Exigeons le respect du droit en mer Méditerranée !

Edito

Chers amis,

Il est insupportable à l’heure où des hommes, des femmes et des enfants en détresse continuent de mourir noyés en Méditerranée de retirer des bateaux susceptibles de venir les secourir. C’est pourtant ce qui vient d’être décidé par l’Union Européenne avec l’interruption de la partie navale de l’opération Sophia.

Il est intolérable d’entendre un représentant de l’Etat déclarer publiquement que « les ONG se font complices des passeurs.» Formuler des accusations infondées sur les ONG de sauvetage en mer sans apporter aucune preuve ni précision est une nouvelle tentative pour jeter le discrédit sur les acteurs du sauvetage en Méditerranée. Ce sont pourtant les propos tenus par Mr Castaner, ministre français de l’intérieur lors d’une réunion du G7 le vendredi 5 avril dernier.

A l’approche des élections européennes, il est plus que temps d’exiger de nos dirigeants qu’ils prennent leurs responsabilités. La période électorale qui s’ouvre est propice pour porter nos demandes. Nous attendons de nos Etats européens qu’ils mettent tout en œuvre pour sauver des vies en mer et que les rescapés soient débarqués dans des lieux sûrs, qu’ils cessent les campagnes diffamatoires contre les ONG de sauvetage et qu’ils s’accordent sur un système de débarquement efficace, cohérent et transparent des survivants vers un lieu sûr.

Nous, citoyens européens, exigeons le respect du droit en mer Méditerranée !
#RespectLawOfTheSea

http://www.sosmediterranee.fr/


Pour mémoire la lettre à M Castaner https://www.grece-austerite.ovh/sos-mediterranee-lettre-a-m-castaner/

 

Conférence-débat avec Dominique Plihon jeudi 18 avril à Grenoble

Le collectif Grèce-austérité vous invite à

à la conférence-débat

Cette Europe malade du libéralisme. Comment réagir ?

avec Dominique Plihon, porte-parole d’Attac France,

Jeudi 18 avril 2019 à 20h

à la Salle de conférence Maison du tourisme

14 rue de la république à Grenoble

Tram A et B arrêt Maison du tourisme

Depuis plusieurs mois, notre pays est traversé par de profonds mouvements sociaux. S’ils ont des sources différentes, ils se rejoignent pour pointer les conséquences dramatiques des politiques menées par les gouvernements qui se sont succédés ces dernières années.

L’Union européenne traverse aujourd’hui une crise existentielle. Des politiques d’austérité imposées au nom de règles économiquement absurdes ont mis les peuples à genoux. Aussi, la défiance envers l’Union est désormais telle que son avenir politique est incertain. C’est pourquoi il est urgent de lui donner un nouveau souffle et avant tout de rompre avec le poison néolibéral.

Et si la seule manière de sauver l’Europe était de désobéir ?  la désobéissance ou l’éclatement, telle est désormais l’alternative.

Défendre un autre modèle, qui remettrait au cœur l’idée d’une Europe sociale, démocratique et écologique.

Retrouver le chemin d’une politique de solidarité est le seul moyen d’engager les peuples dans la construction d’une véritable communauté politique européenne.Prévisualiser les modifications (ouvre un nouvel onglet)

Organisée par Attac Isère Site internet www.local.attac.org/attac38

Vaincre l’UE et les réactions xénophobes

Vidéo de la conférence débat à Nanterre du 22 mars 2019 par la campagne Frexit de gauche « Vaincre l’UE et les réactions xénophobes » avec Stathis Kouvelakis et Ugo Palheta.

Depuis la crise de 2008, la brutalité avec laquelle l’Union Européenne malmène les peuples révèle sa vraie nature. Au service des oligarchies nationales, l’UE est un carcan pour étouffer les démocraties et casser les systèmes sociaux.

De façon inquiétante, la dérive technocratique alimente une extrême-droite véhiculant un imaginaire identitaire xénophobe dirigé contre les migrants et les minorités ethniques et religieuses, musulmanes notamment.

En face, la gauche pro-européenne croit combattre le nationalisme xénophobe en se jetant dans les bras de l’Europe. Pourtant, toute politique sociale est impossible dans le cadre de l’UE, puisque celle-ci soumet les peuples à la concurrence et au libre-échange généralisés.

De fait, la construction européenne attise les rivalités tant entre les nations européennes – la Grèce en fournit un exemple tragique – qu’avec le reste du monde.

Pour la gauche fidèle à ses idéaux, la tâche historique est de retrouver le sens de la nation, débarrassée de toute référence identitaire.

Peut-on redéfinir un projet national qui serait indissociable de l’idée d’une solidarité inclusive et d’un internationalisme de coopération, nécessaires tant pour la démocratisation de la France que pour le retour à des relations apaisées en Europe ?

 

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