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Vers un traité contraignant sur les transnationales

Vers un traité contraignant sur les transnationales ?par Maxime Combes

C’est sans doute l’une des négociations internationales les plus importantes de la période : du 24 au 28 octobre 2016, l’ONU a accueilli à Genève une deuxième session de négociations portant sur un éventuel futur Traité international contraignant sur les entreprises transnationales et les droits humains. Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU s’est en effet prononcé en juin 2014 en faveur d’une résolution en ce sens déposée par l’Équateur et l’Afrique du Sud. Adoptée par 20 voix, contre 14 dont la France [1] (et 13 abstentions), cette initiative est bienvenue et justifiée, tant il apparaît urgent de mettre fin à l’impunité dont bénéficient les transnationales et de garantir l’accès à la justice pour les victimes de leurs activités.

Une bataille qui prendra des années

La première session de négociations, qui s’est tenue en juillet 2015, et la réunion du mois d’octobre 2016, ne sont qu’un premier cycle de discussions au cours duquel experts et représentants de la société civile ont l’occasion d’établir un diagnostic devant les représentants des États. Ce n’est qu’en 2017 que ce groupe de travail du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU entrera dans le vif du sujet, avec l’examen d’un premier brouillon de Traité rédigé par l’Equateur. Si le Forum économique mondial de Davos ne tremble pas encore, ces négociations divisent fortement : les pays du Sud en soutiennent le principe, avec l’appui des ONG, tandis que les pays de l’OCDE y sont fermement opposés, tout comme les transnationales.

L’enjeu est de taille. Il n’est pas surprenant que l’Equateur soit à la proue de ce processus de négociations. Le scandale Texaco a profondément marqué le pays. La multinationale du pétrole avait en effet délibérément déversé, en pleine jungle et dans des rivières, des millions de tonnes de déchets toxiques liés aux forages et à l’exploitation pétrolière en Amazonie équatorienne entre 1964 et 1990. Condamné par la justice équatorienne pour les activités de sa filiale, qui s’est retirée des sites exploités sans dépolluer, Chevron refuse d’indemniser les victimes et les a même poursuivi en justice pour « extorsion ».

Des transnationales françaises mises à l’index

Emblématique de l’impunité dans laquelle se complaisent les transnationales, le cas Chevron n’est pas isolé. De Bhopal (20 000 morts au moins) au Rana Plaza (1135 morts), nombreux sont les accidents industriels pour lesquels il est difficile d’obtenir une condamnation des transnationales et des réparations pour les victimes. Le sujet ne concerne pas les seuls pays du Sud. Carrefour, Auchan et Camaïeu [2] sont impliqués dans l’affaire du Rana Plaza. Tandis que des sous-traitants de Carrefour, qui reconnaît ne pas procéder à des vérifications sociales jusqu’au bout de ses chaînes d’approvisionnement, sont accusés de recourir au travail esclave en Thaïlande [3].

Mise à l’index chaque année pour ses pratiques d’optimisation fiscale, Total n’est ainsi que relativement peu inquiétée pour les impacts environnementaux de ses activités pétrolières, notamment au Nigéria : il a fallu plus de 13 ans de procédures pour qu’elle soit condamnée pour la catastrophe de l’Erika. Alstom est accusé de corruption au Brésil, et est engagé dans la construction, avec EDF et GDF, de grands barrages en Amazonie qui dévastent des régions entières et bafouent les droits des populations. En Inde, c’est Veolia qui est accusée de profiter de contrats de gestion de l’eau très défavorables pour les populations, tandis que les projets d’Areva sont violemment contestés par les populations locales [4] .

Une impunité voulue par les pouvoirs publics et facilitée par la mondialisation

Cette (relative) impunité n’est pas fortuite. Les accords de l’OMC, et les accords bilatéraux ou régionaux visant à libéraliser le commerce et l’investissement, ont donné aux transnationales – et plus généralement à l’ensemble des entreprises privées – de nombreux droits. Ces politiques ont institué des cadres juridiques qui accordent des protections unilatérales à leurs activités mais qui ne leur imposent aucune obligation. En termes d’impacts sur les populations affectées, ces protections juridiques instituent ce qui est appelé une « architecture de l’impunité » : les transnationales peuvent violer les droits de l’homme et les droits du travail, dévaster l’environnement, sans être, dans la majorité des cas, réellement inquiétées.

Pour attirer des investisseurs internationaux et des bouts d’activités d’entreprises transnationales, de nombreux pays et collectivités territoriales sont prêts à leur accorder un « environnement attractif », y compris en réduisant les mesures de protection du travail ou de l’environnement. La recherche de compétitivité et l’accès aux marchés internationaux sont érigés comme les deux leviers de création de richesse, indépendamment des considérations d’équité et de soutenabilité écologique. Les territoires, les législations et les populations sont ainsi mis en concurrence les uns avec les autres au niveau international.

Les transnationales organisent et dirigent l’économie mondiale

Sous l’emprise de l’autonomie laissée aux marchés internationaux, le pouvoir déclinant des États se confronte au pouvoir grandissant des transnationales qui sont désormais des acteurs majeurs des relations internationales. Bien aidés par l’apparition de nouvelles technologies et par la financiarisation croissante du capitalisme, les transnationales sont devenues des acteurs dominants du droit commercial international et les marchés internationaux deviennent des espaces qui échappent, pour partie, à la juridiction des États. On est passé d’une économie mondiale structurée par les économies nationales à une économie mondiale reposant de plus en plus sur des réseaux de transnationales.

La division internationale du travail a en effet accentué la concentration des échanges entre quelques grandes transnationales. Près de 30% du commerce mondial s’effectue au sein même des transnationales, entre leurs filiales, et les deux tiers du commerce international correspondent à des échanges de biens intermédiaires, et non de produits finis. Acteurs majeurs du commerce international, elles maîtrisent les chaînes mondiales de valeur [5] : selon le rapport de la CNUCED de 2010, 82 000 entreprises transnationales contrôleraient 810 000 filiales. On considère aujourd’hui que sur les cent économies les plus puissantes de la planète, plus de 50 % sont des transnationales [6] , tandis que la maîtrise des importations et exportations est du fait d’une poignée d’entreprises [7]. A peine 737 banques, assurances ou grands groupes industriels contrôlent 80 % de la valorisation boursière des transnationales de la planète [8].

De l’ONU à l’OIT en passant par l’OCDE, primeur aux règles non contraignantes

Devenues les maîtres du jeu, les transnationales évoluent dans un cadre réglementaire international qui leur va comme un gant. Il n’existe pas, au niveau international, d’instrument juridiquement contraignant, pourvu de mécanisme de sanction, pour réguler et contrôler les impacts de leurs activités sur les droits humains et assurer l’accès à la justice pour les victimes. Toutes les expériences en ce sens ont jusqu’ici échoué. Dans les années 1970, sous la triple influence des pays du Sud, devenus numériquement majoritaires, des pays communistes et des milieux syndicaux internationaux, une réflexion sur la « responsabilité sociale » des firmes transnationales émerge progressivement à l’OIT et à l’ONU. Elle débouchera sur la « Déclaration de principes tripartite sur les entreprises transnationales et la politique sociale », adoptée en 1977 au sein de l’OIT, mais elle restera sans suite dans le cadre de l’ONU.

En parallèle, l’OCDE s’est également saisie de la question au début des années 1970. Très perméable aux intérêts des transnationales de par sa composition et son fonctionnement, l’OCDE adopte en 1976 des principes directeurs à l’intention des entreprises transnationales [9]. Un document qui semble bel et bien avoir influencé, et adouci, le contenu de la Déclaration adoptée par l’OIT un an plus tard. Mis à jour à cinq reprises depuis, ce document se limite à établir des recommandations non contraignantes en matière de « responsabilité des entreprises dans la société » (travail, droits de l’homme, environnement, protection des consommateurs, etc).

En 2000, les transnationales ont réussi à faire adopter le Pacte mondial [10] dans le cadre de l’ONU, tuant dans l’oeuf les volontés de remettre à l’ordre du jour l’idée d’un droit international contraignant. Les Principes directeurs de l’ONU relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme [11], adoptés en 2011, ne sont guère plus contraignants. En se limitant à des principes volontaires et limités, les institutions internationales ont étendu le domaine de la « soft law » au détriment d’un droit juridiquement contraignant. Bien que nombreux, ces dispositifs ne sont pas dotés d’instrument de vérification indépendante et de sanction. La documentation accumulée sur le terrain au fil des ans montre qu’ils ne permettent ni d’assécher les violations des droits humains, du droit du travail et des normes environnementales, ni de les condamner lorsqu’elles sont avérées.

Vers un traité contraignant ?

Beaucoup de commentateurs critiques prétendent qu’un droit international contraignant serait trop complexe. Il semble au contraire que la complexité, bien réelle, de la mise en œuvre d’une juridiction contraignante au niveau international, pourrait être levée avec un peu de détermination. Il faut bien constater que ce sont les pays du Nord, où siègent 85 % des transnationales, qui répugnent le plus à un texte contraignant : États-Unis, Australie et Canada sont aux abonnés absents tandis que l’UE refuse de s’exprimer clairement et a tendance à poser des conditions qui ont pour fonction de bloquer ou retarder le processus de négociation.

C’est tout l’enjeu des prochaines échéances : obtenir que la France et l’UE se joignent à ce processus historique, sans le bloquer et sans en réduire la portée. Le tout dans la perspective d’obtenir enfin un Traité international permettant aux victimes de dommages causés par les transnationales d’avoir accès à la justice devant une cour internationale. Née pour pour désarmer les marchés financiers et les banques, Attac France a bien l’intention d’apporter sa pierre pour désarmer le pouvoir des transnationales [12].

Nikos Chountis à Moscovici et Dombrovskis au sujet de l’UEM

COMMUNIQUE DE PRESSE

Les peuples d’Europe peuvent et doivent trouver des modes alternatifs de coopération économique en dehors et loin des liens de l’Euro.

L’eurodéputé de l’Unité populaire, Nikos Chountis, a formulé une critique sévère à l’encontre de l’UEM (Union économique et monétaire) et de l’euro, au cours du débat en séance plénière du Parlement européen concernant le renforcement de l’UEM.

Plus précisément, s’adressant aux Commissaires Moscovisi et Dombrovskis, Nikos Chountis a indiqué que : « l’UEM et l’euro se sont révélé un mécanisme économique et politique d’exécution de politiques concrètes, au profit des pays les plus forts économiquement et du capital ». Il a également souligné que, « en 18 ans d’existence de l’UEM et plus particulièrement pendant les années de crise, au nom de la stabilité financière l’austérité la plus dure qui soit a été appliquée, accentuant au final les inégalités sociales et régionales ».

Poursuivant son intervention, l’eurodéputé de l’Unité populaire a vertement critiqué l’euro, soulignant que « les gouvernements mémorandaires, comme celui de la Grèce, ainsi que les institutions européennes, au nom des règles et de la stabilité de l’UEM, ont violé les traités européens, la charte des droits fondamentaux, les constitutions nationales, ont annulé les référendums, ont discrédité la volonté des peuples et la démocratie ». D’où il tire la conclusion que, « actuellement, la nécessité d’un renforcement de l’UEM, requiert au fond davantage d’austérité, davantage de coupes budgétaires touchant les salaires et les retraites, davantage de privatisations des secteurs de l’eau, de l’énergie, des transports, moins de droits pour les travailleurs, davantage de chômage et d’insécurité ».

Vous trouverez ci-dessous le lien vers la vidéo de l’intervention : https://www.youtube.com/watch?v=L82ePCRv48s

Suit la prise de position de l’eurodéputé de l’Unité populaire, Nikos Chountis :

« L’UEM et l’euro se sont révélé un mécanisme économique et politique d’exécution de politiques concrètes, au profit des pays les plus forts économiquement et du capital.

En 18 ans d’existence de l’UEM et plus particulièrement pendant les années de crise, au nom de la stabilité financière l’austérité la plus dure qui soit a été appliquée, accentuant au final les inégalités sociales et régionales. 

Certains pays excédentaires et déficitaires, au nom de la monnaie commune et de la politique commune de change, ont lancé une très grande attaque contre les travailleurs, comportant des coupes dans les salaires, les retraites et les dans les dépenses sociales.

Le capital et les puissants de chaque pays, au nom de la libre circulation de capitaux, exploitent la moindre occasion pour frauder, spéculer sur les marchés financiers et protéger leurs propres intérêts.

Des pays comme la Grèce ont été soumis aux mémorandums pour que les banques et l’euro soient sauvés.

Les gouvernements mémorandaires, comme celui de la Grèce, ainsi que les institutions européennes, au nom des règles et de la stabilité de l’UEM, ont violé les traités européens, la charte des droits fondamentaux, les constitutions nationales, ont annulé les référendums, ont discrédité la volonté des peuples et la démocratie.

Actuellement, la nécessité d’un renforcement de l’UEM, requiert au fond davantage d’austérité, davantage de coupes budgétaires touchant les salaires et les retraites, davantage de privatisations des secteurs de l’eau, de l’énergie, des transports, moins de droits pour les travailleurs, davantage de chômage et d’insécurité. 

Pour les peuples européens, l’UEM et l’euro ne proposent pas de perspectives de prospérité et de développement pour eux et leurs enfants.

Les peuples d’Europe peuvent et doivent trouver des modes alternatifs de coopération économique en dehors et loin des liens de l’Euro.

*Une union économique et monétaire, couramment abrégée par les sigles UEM ou EMU (pour l’anglais Economic and monetary union), est un groupe de pays qui ont adopté une monnaie unique et ouvert leurs marchés économiques pour former une zone de libre-échange, c’est-à-dire la zone euro, qui est souvent dénommée simplement Union économique et monétaire.

Le service de presse 13.06.2017 

Merci à Vanessa de Pizzol pour la traduction du Grec.

Article sur Unité populaire :

https://unitepopulaire-fr.org/2017/06/17/n-chountis-a-moscovisi-le-renforcement-de-luem-signifie-davantage-dausterite/

La dette de la Grèce reste entière

La dette de la Grèce reste entière par Martine Orange Médiapart

À l’issue du sommet de l’Eurogroupe, jeudi 15 juin, rien n’a changé pour la Grèce. Les milliards d’aide promis par l’Europe serviront à payer les créanciers et à éviter le défaut du pays. Aucune annulation de la dette et pas même un réaménagement n’a été consenti.

« Je pense que nous avons fait un grand pas en avant. » « La lumière est au bout du tunnel. » Au sortir du sommet de l’Eurogroupe, jeudi 15 juin au soir, les tweets des responsables européens crépitaient. Tous se félicitaient du « grand accord » trouvé sur la Grèce : les créanciers européens s’étaient enfin entendus pour verser une aide de 8,5 milliards d’euros attendue depuis des mois par Athènes.

Dans les faits, la « grande avancée » n’est que l’exact respect des termes inscrits dans le plan de sauvetage de 86 milliards d’euros signé en juillet 2015. Il y était alors prévu que l’Europe verse quelque 7 milliards d’euros à la Grèce pour l’aider à rembourser ses dettes arrivant à échéance à l’été 2017. Si les responsables européens ont rejoué le drame connu depuis le début de la zone euro, des réunions sans fin, des tergiversations, c’est pour arracher, par chantage au gouvernement grec, de nouvelles concessions, de nouvelles réformes allant vers toujours plus d’austérité, toujours plus de réduction des dépenses, qui n’étaient pas prévues dans le cadre initial. Car qui pouvait croire un instant que les responsables européens, devenus les principaux créanciers d’Athènes, allaient laisser le gouvernement grec faire défaut, au risque de provoquer une nouvelle crise de la zone euro ?Et c’est exactement le but du « grand accord » trouvé entre les partenaires européens, jeudi soir : l’aide versée à la Grèce va directement servir à rembourser les créanciers, comme d’habitude. Les Européens vont débloquer tout de suite 7,4 milliards d’euros afin de permettre au gouvernement grec de rembourser ses crédits contractés auprès de la Banque centrale européenne (BCE), du Fonds monétaire international (FMI), et auprès des investisseurs privés pour le reliquat. La somme promise restante – un milliard environ – ne sera débloquée qu’une fois que les créanciers européens auront toutes les preuves qu’Athènes a bien rempli toutes les conditions exigées et mis en place les réformes requises.

Pour le reste, rien n’a changé : les Européens continuent de maintenir la Grèce juste la tête hors de l’eau, pas plus. Aucune annulation de dettes, aucun rééchelonnement n’est prévu tout de suite. Les Européens ne s’engagent à réexaminer le fardeau de la dette grecque (180 % du PIB) qu’à la fin du plan, c’est-à-dire fin 2018. C’est exactement le calendrier souhaité et annoncé par le ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, lors de la précédente réunion de l’Eurogroupe.Pour le gouvernement grec, la défaite est cuisante. En contrepartie d’efforts immenses pour respecter des ratios exorbitants de surplus budgétaires – 3,5 % du PIB –, de mesures toujours plus impopulaires qui l’amènent politiquement à ne plus tenir qu’à un fil, il espérait obtenir quelque assistance de la part de ses créanciers pour permettre au pays de repartir. Une nouvelle fois, il revient les mains vides, sans pouvoir promettre à sa population la moindre échappatoire à une austérité sans fin.

Le fait de n’avoir pas pu obtenir le moindre allègement de dettes n’est pas seulement une défaite politique, un problème de long terme. C’est aussi une question de survie immédiate : la Grèce, qui est le pays de la zone euro qui en a le plus besoin, reste exclue du programme de rachats de dettes (Quantitative easing) de la BCE, car elle ne remplit pas les conditions d’endettement requises. Sans cette garantie en dernier ressort de la banque centrale européenne, Athènes reste privée d’accès à tout marché financier, à tout investissement extérieur. Impossible de trouver les capitaux pour faire repartir une économie totalement effondrée – le PIB a chuté de 30 % en sept ans –, de nettoyer et restaurer un système bancaire en faillite, plombé par des portefeuilles de mauvaises créances qui ne cessent de s’accumuler au fur et à mesure que la crise se poursuit.

Cette réunion de l’Eurogroupe est d’autant plus cruelle pour le gouvernement grec, qu’elle marque un alignement complet des responsables européens sur les positions dures défendues par l’Allemagne. Tous les alliés sur lesquels la Grèce espérait pouvoir compter se sont soit révélés de peu de poids face à Berlin, soit lui ont fait défaut.

Le soutien de la France, en tout cas, lui a été de peu de secours. Ces derniers jours, l’Élysée n’a pourtant pas ménagé sa peine pour soutenir la cause du gouvernement grec et tenter d’ouvrir une nouvelle page de la crise de la zone euro. Jugeant que l’annulation de tout ou partie de la dette grecque est « inévitable », comme il l’a répété à plusieurs reprises, Emmanuel Macron a multiplié les gestes et les propositions en faveur d’Alexis Tsipras. La veille du sommet européen, le ministère de l’économie reparlait même de l’idée de lancer des obligations liées à la croissance, afin de donner quelque bouffée d’air à l’économie grecque et de lier le sort des créanciers à son rebond. La proposition avait été avancée il y a deux ans par Yanis Varoufakis, éphémère ministre des finances du gouvernement de Syriza.

À son arrivée au sommet de l’Eurogroupe, le nouveau ministre de l’économie, Bruno Le Maire, tenait des propos martiaux : « Je viens avec une détermination totale pour aboutir à un accord sur la question de la dette grecque. » La suite prouve que des déclarations fortes ne suffisent pas à inverser le cours des choses, qu’en matière de négociation européenne, le rapport de force seul compte. Et l’Allemagne est passée reine en la matière : elle est le « maître des horloges » européennes, selon l’expression favorite de l’Élysée. La France, si elle veut à nouveau peser sur la conduite européenne, ferait bien de retenir la leçon.

La caution du FMI

Mais l’abandon le plus amer pour Athènes est sans doute celui du FMI. Depuis le début de la crise, la Grèce entretient des relations orageuses avec l’institution internationale. Sur le terrain, les émissaires du fonds, dictant leurs conditions et leurs remèdes féroces, ont souvent été contestés voire malmenés par les gouvernements grecs successifs. Mais dans le même temps, Athènes a prêté une oreille attentive aux aveux du FMI, reconnaissant pas à pas, au vu des résultats catastrophiques obtenus, qu’il s’était trompé sur toute la ligne dans le traitement de la crise grecque. Avoir à ses côtés un allié de ce poids qui demandait également une révision du programme, qui conditionnait son soutien financier à l’allègement de la dette et un abaissement des ratios délirants de surplus budgétaire, donnait au gouvernement grec le sentiment qu’il n’était pas totalement isolé.

Cette illusion vient de se dissiper. Berlin et le FMI, comme le laissait supposer la rencontre entre Angela Merkel et Christine Lagarde en février, ont trouvé un terrain d’entente. Lors de la réunion de l’Eurogroupe, Christine Lagarde s’est ralliée avec armes et bagages à la position défendue par les Européens et leur a apporté sa caution. Le FMI ne réclame plus une annulation de la dette, un allègement des conditions budgétaires, en contrepartie de sa participation. La seule promesse que les créanciers européens réexamineront le problème à la fin du plan de sauvetage, fin 2018, lui suffit pour l’instant, comme l’a confirmé Christine Lagarde à la sortie de la réunion : « Je proposerai au comité exécutif du FMI d’approuver le principe d’un nouvel accord avec la Grèce. L’accord [obtenu lors de l’Eurogroupe] permet de prendre plus de temps pour mener les négociations sur le niveau nécessaire d’allègement de la dette. »

Dans les faits, la participation du FMI au plan de sauvetage de la Grèce est purement formelle. Le fonds s’engage à apporter deux milliards d’euros d’aide, mais une fois que les Européens auront trouvé une entente et pourront proposer un projet d’allègement de la dette qui semble crédible. Mais cette parole suffit : l’important pour les Européens était de ramener le FMI à bord du plan de sauvetage. L’Allemagne et les Pays-Bas avaient tous les deux conditionné leur aide à la Grèce à la participation du FMI. Ce dernier s’y engageant, ils peuvent donc participer eux aussi au plan d’aide, sans renier leurs engagements politiques.

Des observateurs veulent croire que l’accord de l’Eurogroupe n’est qu’un moyen de temporiser, en attendant les élections législatives allemandes en septembre. « Impossible de vendre à une opinion allemande très hostile aux Grecs le moindre effacement de dette », expliquent-ils. Mais tout pourrait changer après, selon eux. D’ailleurs, soulignent-ils, l’Eurogroupe envisage de faire un premier réexamen de la dette à la fin 2017.

Pour la Grèce, ce sera trop tard : la BCE a prévu d’achever son programme de rachats de dettes souveraines justement à cette date. Compte tenu des pressions multiples qui s’exercent déjà sur le président de la banque centrale, Mario Draghi, pour sortir au plus vite de sa politique monétaire ultra-accommodante et revenir à une stricte orthodoxie monétaire, il paraît difficile d’envisager un prolongement d’un tel programme. Même s’il obtient un allègement de sa dette qui lui ouvrirait de nouveau l’accès aux marchés financiers, le gouvernement grec serait alors condamné à emprunter en payant les primes de risque les plus élevées.

C’est pourtant le scénario le plus favorable. Rien ne dit, en effet, que l’Allemagne, même après les élections, accepte un allègement de la dette grecque. Les libéraux, la force montante en Allemagne, avec lesquels la CDU-CSU d’Angela Merkel pourrait être amenée à former une coalition au lendemain des législatives, font du strict respect des règles européennes un cheval de bataille dans leur campagne. Tout aménagement, selon eux, est le signe d’une grave dérive laxiste. Pas besoin de pousser très fort la droite dure de la CDU, incarnée par le ministre des finances Wolfgang Schäuble, pour aller dans cette voie.

Les Allemands se sentent d’autant plus légitimes à demander cette stricte orthodoxie au sein de la zone euro que, pour eux, tout danger est écarté : les forces populistes, tant aux Pays-Bas qu’en France, qui représentaient un risque d’éclatement, ont été balayées lors des élections. La voie leur semble donc libre pour revenir à leur ordre. Et la Grèce doit servir d’exemple à tous les récalcitrants. Quitte à anéantir le pays, s’il le faut.

Non, la solidarité n’est pas un délit !

Le collectif de Grenoble est signataire de l’appel à soutien pour les procès en appel de Cédric HERROU, LUNDI 19 JUIN 13H30, et de Pierre-Alain MANNONI, LUNDI 26 JUIN 13H30, devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence

Universitaires solidaires

Sarah Sajn, CHERPA, Sciences Po Aix
Morgane Dujmovic, TELEMME, AMU-CNRS
Chiara Pettenella, CHERPA, Sciences Po Aix
Elen Le Chêne, CHERPA

NON, LA SOLIDARITÉ N’EST PAS UN DÉLIT !

Tous les jours des exilés, fuyant guerres, violences, dictatures, misère…, traversent la Méditerranée. Beaucoup y meurent. Les autres espèrent pouvoir trouver asile en Europe. Certains cherchent à venir en France. Mais ceux qui arrivent à Vintimille sont bloqués, la frontière leur étant fermée. Ceux qui parviennent néanmoins à franchir cette frontière sont refoulés par les forces de l’ordre (au motif du règlement Dublin) sans avoir la possibilité de demander l’asile. Y compris les mineurs isolés ! En violation par l’Etat des droits fondamentaux et de la loi. Pourtant certains les aident. Au nom de la justice et de la solidarité. L’association Roya citoyenne est de ceux-là ; entourée de nombreux autres citoyens.

Cédric Herrou, agriculteur dans la vallée de la Roya, a été condamné à 3000 € d’amende avec sursis pour avoir pris en charge des migrants sur le sol italien et les avoir aidés à transiter en sécurité vers la France. Le procureur qui avait requis 8 mois de prison avec sursis a fait appel. L’audience a été fixée au 19 juin à la Cour d’appel d’Aix.

Pierre-Alain Mannoni, enseignant-chercheur à Nice, qui était poursuivi pour avoir, lui aussi, convoyé des Erythréennes venues d’Italie, a été relaxé le 6 janvier par le tribunal correctionnel de Nice (qui a estimé qu’il avait agi pour préserver la dignité des personnes acheminées) alors que le procureur de la République avait requis 6 mois de prison avec sursis. Le procureur a fait appel. L’audience est fixée au 26 juin à la Cour d’appel à Aix.

C’est donc la solidarité qui est poursuivie en tant que délit. Quelle injustice !. Cédric Herrou et Pierre-Alain Mannoni doivent être soutenus, le plus massivement possible. En même temps nous rendrons hommage à tous ces exilés qui cherchent refuge.

Soyons nombreux à soutenir Cédric Herrou et Pierre-Alain Mannoni, poursuivis parce que solidaires !

Lundi 19 juin à 13 h 30 devant la Cour d’appel (procès de Cédric Herrou)

Lundi 26 juin à 13 h 30 devant la Cour d’appel (procès de Pierre-Alain Mannoni)

Premiers signataires : Ligue des droits de l’Homme (Aix-en-Provence), Collectif AGIR, La Cimade, Roya Citoyenne, Syndicat des avocats de France (section d’Aix)

Rappel solidarité City plaza menacé d’expulsion

Dan un précédent article nous avions diffusé l’appel de Vicky Skoumbi pour défendre le squat City Plaza http://www.infoadrets.info/grece/defendre-city-plaza-et-tous-les-squats-de-refugies/

Le gouvernement grec menace d’expulsion les réfugiés hébergés dans l’hôtel City Plaza et d’autres lieus squattés. Le collectif « Argenteuil- Bezons- ST Gratien » de France Grèce Solidarité prépare une campagne de popularisation avec les camarades grecs.

Campagne basée sur l’affiche jointe.

NON A L’EXPULSION ! La solidarité s’organise !

 La pétition toujours en cours s’adresse au gouvernement grec pour qu’il défende City  Plaza et tous les squats de réfugiés. Il s’agit de conter les pressions exercées sur le gouvernement pour qu’il donne l’ordre d’évacuation.

The Greek Government :  Defend City Plaza and all Refugee Squats.”

https://www.change.org/p/the-greek-government-defend-city-plaza-and-all-refugee-squats?recruiter=19892648&utm_source=share_petition&utm_medium=twitter&utm_campaign=share_petition

Le texte de la pétition en français petition city plaza


Communiqué de presse de l’eurodéputée de Syriza Konstantina Kuneva (traduction en français)

City Plaza héberge notre commune humanité. Il faut empêcher l’évacuation de cette structure exemplaire d’accueil de réfugiés

« City Plaza est le meilleur hôtel d’Athènes. Peut-être même de toute l’Europe. Car il héberge la solidarité, la dignité et la créativité des humains. Depuis 14 mois il a accueilli un peu plus que 1500 réfugiés, et en ce moment il en héberge 400 dont 170 enfants, et il le fait dans des conditions exemplaires, celles de l’auto-organisation et du soutien bien organisé de collectifs solidaires et de centaines de simples citoyens. Mais même les anciens employés de cet hôtel, qui n’ont toujours pas reçu les impayés que leur doit la direction, ont gracieusement concédé la fourniture hôtelière- mobilier et équipement- qui leur a été attribuée par les tribunaux à titre d’indemnités de licenciement.

Les réfugiés et les solidaires ont transformé un hôtel abandonné depuis huit ans par ses propriétaires en une oasis d’humanité. C’est pour cela que  j’appelle les autorités de faire tout leur possible pour empêcher l’exécution de l’ordre du Procureur d’évacuer l’hôtel. D’ailleurs, même en termes strictement économiques, la poursuite du fonctionnement de cette structure exemplaire d’accueil de réfugiés, ainsi que de toute autre structure analogue, peut s’avérer plus avantageuse que le transfert de ses résidents à un campement. Mais c’est certainement sur le plan social et sociétal que la coexistence des réfugiés avec les habitants d’un quartier d’Athènes s’avère précieuse. Je crois que les autorités étatiques compétentes sont en mesure de trouver une solution satisfaisante, apte à protéger cet exemple paradigmatique de solidarité [qu’est City Plaza].

Lancement du tribunal permanent des peuples TPP

Tribunal permanent des peuples (TPP) sur  la violation des droits humains des personnes migrantes et réfugiées, et son impunité
Gardez la date:
Lancement du TPP à Barcelone, 7-8 juillet 2017 
Nous voulons vous informer sur le processus du Tribunal permanent des peuples (TPP) sur  la violation des droits humains des personnes migrantes et réfugiées, et son impunité, et vous demander de soutenir avec vos signatures l’appel.

Demande de signatures d’organisations, collectifs, réseaux

Vous trouverez ici l’Appel international à l’organisation d’un Tribunal permanent des peuples (TPP) sur la violation des droits humains des personnes migrantes et réfugiées, et son impunité.

Il inclut les objectifs et le processus du tribunal. C’est important de compter avec la signatures de vos organisations. D’ici le 20 juin 2017 nous voulons réunir un maximum de signatures d’organisations, collectifs, réseaux, que seront envoyés au TPP.

Clickez ici pour enregistrer votre signature 

Objectif de l’audience du TPP

L’objectif de ce processus et de la Session du TPP est d’identifier et de juger la chaîne de cor-responsabilités sur toute la route parcourue par les personnes migrantes et réfugiées, au cours de laquelle leurs droits humains sont violés de forme systématique, fait qui demande d’agir urgemment et d’assurer l’accès à la justice.
C’est un processus que nous aspirons à construire depuis le bas, avec les personnes les plus impliquées et directement affectées, les organisations de personnes migrantes et refugiées.

Processus de consultation:

Les organisations qui convoquent, Transnational Migrant Platform Europe (TMP-E), Filipino Center-Barcelona, ACATHI-Barcelona, Transnational Institute (TNI), se sont réunies avec différentes organisations et collectifs à Barcelone en décembre 2016 et mars 2017, afin de préparer les premiers pas vers le TPP. Pendant ces réunions, nous avons accordé convoquer formellement le TPP sur le régime de frontières de l’Union Européenne et les violations des droits humains des personnes migrantes et réfugiées.

Le Tribunal Permanent des Peuples a accepté notre pétition et le lancement du TPP aura lieu à Barcelone, le 7 et 8 juillet 2017. La première Session aura lieu à Barcelone en décembre 2017 et la deuxième en 2018.

La préparation du TPP est ouverte aux organisations et collectifs de personnes migrantes et refugiés, aux réseaux et plateformes qui soutiennent le travail de dénonciation des violations des droits humains et des droits des Peuples, qui ont lieu dans les multiples frontières européennes, et tout le long de la route de migration.

Prochaines étapes:

•    7 juillet 2017: Session interne de travail avec les organisations, réseaux et plateformes qui s’engagent dans le processus.
•  8 juillet 2017, Barcelone: Inauguration officielle et publique du TPP
•    Juillet – Novembre 2017: Développement du processus du Tribunal et préparation des cas.
•    Décembre 2017, Barcelone: Première Audience du TPP à Barcelone (date à confirmer).

Contact:
Groupe de coordination du TPP à Barcelone:  pptribunal_eu@riseup.net
Jille Belisario (TMP-E)
Jeza Goudi (PPT Barcelona)

Premiers convocants:

Transnational Migrant Platform Europe (TMP-E): Platform of Filipino Migrant organisations: Commission for Filipino Migrant Workers (CFMW), Geneva Forum for Filipino Concerns, Centro Filipino-Barcelona, Kasapi-Hellas, CFMW Italia; MDCD (Morrocan Platform in Europe): Euro-Mediterraan Centrum Migratie & Ontwikkeling (EMCEMO),  Al Maghreb, CODENAF, IDD, Khamsa, Migration et Developpement, Na’oura, RESPECT Network Europe, Social Development Cooperative, Africa Roots Movements, ECVC – Coordinadora Europea de Vía Campesina, Associació Catalana per la integració d’homosexuals, bisexuals i transexuals inmigrants (ACATHI), Carovane Migranti, Comitato Verità e Giustizia per i Nuovi Desaparecidos, Entrepobles, Espacio del Inmigrante, Fotomovimiento, Institut de Drets Humans de Catalunya, IRIDIA, Mujeres Pa’lante, NOVACT, OMAL, Sindicato Popular de vendedores ambulantes, Stop Mare Mortum, SOS Rosarno, SUDS, Tanquem els CIEs Barcelona, Transnational Institute (TNI), Tras la Manta, Unitat contra el feixisme i el racisme (UCFR).

Antécédents sur le Tribunal Permanent des Peuples (TPP)

Le Tribunal Permanent des Peuples a été créé en 1979, en prenant comme référence principale la Déclaration des droits des peuples d’Alger, et a depuis tenu 40 sessions et des phrases dont les résultats sont disponibles ici. Le TPP est un tribunal  d’opinion- qui agit de manière indépendante des Etats et répond aux demandes des communautés et des peuples dont les droits ont été violés. Le but des audiences du TPP est de « restaurer l’autorité des peuples lorsque les États et les organisations internationales ont échoué à protéger les droits des peuples »

Le Secrétariat du TPP se trouve à la Fondation Lelio & Lisli Basso Issoco à Rome (voir ici le Site Web).

Lien vers la première session du TPP sur les multinationales en Afrique du Sud – Août 2016

Lien vers la Sentence du TPP sur les Multinationales Européenes en Amérique Latine (46 cas et 3 Sessions en 2006, 2008 et 2010).

Défendre City Plaza et tous les squats de réfugiés

Nous relayons ici l’appel de Vicky Skoumbi, rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια pour contrer les pressions faites auprès du gouvernement grec pour expulser City plaza.

Tout d’abord quelques informations qui permettent de comprendre la situation.

Le 17 mai dernier le Procureur  a donné l’ordre d’évacuer trois squats à Athènes : Citiy Plaza (hôtel occupé par des réfugiés et des solidaires) et deux autres squats  (à Exarchia au  119 rue Zoodochou Pigis « Cat’s spirit / Women’s Squat » et  à la périphérie d’Athènes à Haidari, « occupation Papoutsadiko »).  L’ordre laissait    quinze jours de délai aux occupants avant l’exécution.  Il fut diffusé le 7 juin dans la presse et d’après le cnn.gr il s’agit d’un ordre donné à la suite de plaintes déposées par les propriétaires des immeubles en question. Concernant City Plaza et toujours d’après cnn.gr il s’agit du deuxième ordre d’évacuation donné par le procureur.

Le tout fut largement diffusé par des médias de droite, accompagnée par l’information que la propriétaire de City Plaza a déposé plainte contre l’actuel ministre de  Protection du citoyen (càd de l’ordre publique) et le chef de police pour manquement à l’obligation d’exécuter l’ordre du procureur.  De toute évidence il y a  actuellement une campagne dans plusieurs médias pour faire pression sur le  gouvernement afin qu’il évacue City Plaza.

La pétition s’adresse au gouvernement grec pour qu’il défende City  Plaza et tous les squats de réfugiés. Il s’agit de conter les pressions exercées sur le gouvernement pour qu’il donne l’ordre d’évacuation.

The Greek Government :  Defend City Plaza and all Refugee Squats.”

https://www.change.org/p/the-greek-government-defend-city-plaza-and-all-refugee-squats?recruiter=19892648&utm_source=share_petition&utm_medium=twitter&utm_campaign=share_petition

Le texte de la pétition en français petition city plaza

A signer et  à diffuser le plus largement possible!

En vous  remerciant tous et toutes de votre solidarité

Bien amicalement à vous

Vicky Skoumbi

Rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια

Rencontre interrégionale collectif Grenoble et CSPG Lyon

La rencontre entre le collectif de Grenoble et le Comité de solidarité avec le peuple Grec de Lyon se tiendra le 17 juin après midi à La Tour du Pin .

A l’ordre du jour :

– tour de table rapide de présentation de chacun et bilan de chaque comité,

– point sur la situation en Grèce et difficultés à alerter en France,

– nos relations avec les autres collectifs et notamment les suites concrètes de la réunion nationale du 25/2,

– quelle forme de solidarité avec les grecs ?

– les actions et outils communs entre le CSPG et le collectif de Grenoble.

Mémoires du large : la rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Mémoires du large


On se croit en été. Il faut déjà y croire et y faire croire. Pour une fois, c’est vrai quelque part. Nos touristes admirent Athènes, et la Place de la Constitution devant le “Parlement” se révèle un domaine de prédilection pour la réalité augmentée… déjà celle des “selfies”. Cependant, à l’intérieur du bâtiment, la Constitution n’est plus. Été, temps des baignades et des immersions !

Baignades au Pirée. Juin 2017

En ce vendredi 9 juin, la “majorité” Tsipras, a même introduit certains amendements et modifications grammaticales aux lois… adoptées pourtant il y a à peine dix jours. Modifications bien entendu qui ont été imposées par la Troïka élargie. Il faut surtout y faire croire.

À travers les ondes des radios on évoque donc avec amertume cette ultime (?) ridiculisation du régime parlementaire (90,1 FM zone matinale du 9 juin): “Lorsque la moindre virgule ou tournure de phrase doit désormais être directement dictée par les émissaires de la Troïka, le gouvernement grec atteint désormais les sommets de la bouffonnerie. Et cette ridiculisation, elle tient aussi au fait que les textes ainsi modifiés (autant dictés par la Troïka) avaient été votés seulement dix jours auparavant.”

Alexis Tsipras et les siens, (tout comme les Mitsotakis ou les funestes Pasokiens), incarnent alors jusqu’à la moelle ces petites élites locales fort conciliantes, fabriquées et/ou recrutées pour seconder à l’asservissement de “leur” pays, participant de leur manière à la dernière en date… technologie disciplinaire, imposée notamment par le financierisme globalisant.

Cependant, cette dimension… technocoloniale des réalités grecques (et ce n’est qu’un exemple), ne peut plus être dissimulée sous les verbiages à peine tenables des politiciens, et encore moins à travers leur outrance… autant preuve de leur grossièreté. “Nos” calculs en algorithmes… dépasseraient ainsi et de loin, ceux du vieux Diophante d’Alexandrie, à l’instar de son célèbre Épitaphe et à son énigme, sitôt solutionné .

Nos touristes admirent Athènes. Juin 2017
Vieille affiche… oubliée. Athènes, juin 2017
La réalité. “Quotidien des Rédacteurs”, 28 mai 2017
Diophante d’Alexandrie chez un bouquiniste. Athènes, juin 2017

J’avais d’ailleurs soutenu très tôt ici sur ce blog, et cela dès sa création en octobre 2011, que cette “crise grecque” n’est pas une crise, mais seulement et plus exactement, une (nouvelle) forme de guerre, entreprise contre la société grecque et contre le pays (sans parler de la suppression des droits sociaux et du régime de type parlementaire). Avec sept années d’amère expérience depuis… l’avènement troïkan, je dirais alors que l’espace postmoderne à travers ce type de guerre, il comporte décidément de bien nombreuses dimensions: économiques, symboliques, psychologiques, informationnelles (médiatiques), de même que son terrain strictement humain… de la société ciblée.

J’utilise certes également le terme de “crise grecque” car (signe des temps), le champ sémantique (à l’exacte symétrie de celui de la guerre) nous est pareillement suggéré, c’est-à-dire imposé. Les Grecs réalisent seulement à présent que “leur crise” est sans limite de temps (sauf réaction radicale de leur part), car l’objectif à satisfaire peut prendre des années ou des décennies. La “Treuhand” dans sa transposition grecque par exemple, elle contrôlera potentiellement les biens du pays pour une durée de 99 ans, et les mesures adoptées par les Tsiprosaures (ou par les Papandréou et Samaras), se… déclencheront et se suivront sur plusieurs décennies. Cela, très indépendamment des pseudo-scrutins électoraux.

Librairie Grigoríou (homonymie) fermeture définitive. Athènes, juin 2017
Café à Athènes. Juin 2017
Imprimerie. Athènes, juin 2017

La dite “crise” c’est un changement de régime alors durable. Pratiquement toutes les administrations de l’État grec sont tutélisées par les contrôleurs troïkans, et d’ailleurs, les contribuables grecs remplissent et déposent déjà très officiellement leurs déclarations de revenus auprès cette Autorité (dite) Indépendante des Recettes Publiques (conçue directement et contrôlée par la Troïka et par Bruxelles), et non pas, auprès de l’administration fiscale de leur pays dont le caractère régalien et (supposons démocratiquement contrôlée) vient d’être tout simplement supprimé (loi 4389 – 94/Α/27-5-2016 “gouvernement” SYRIZA).

D’après cette loi, (…) “est instituée l’Autorité Administrative Indépendante sans forme juridique sous le nom l’Autorité Administrative Indépendante (A.A.D.E.) dont la mission consiste à l’évaluation et à la perception des impôts, des douanes et autres organismes publics, des recettes relatives à la portée de ses prérogatives. L’Autorité jouit de son entière indépendance opérationnelle, de son autonomie administrative et financière et elle n’est pas soumise au contrôle, ni à la surveillance des organismes gouvernementaux, des agents ministériels ou d’autres autorités administratives.”

“L’Autorité est soumise à un contrôle parlementaire, tel que défini par les Règles de la Chambre et l’article 4 de la présente loi. (…) Par cette institution de l’Autorité, le Secrétariat Général du ministère des Finances (imposition des revenus, taxes est supprimé” (loi 4389 – 94/Α/27-5-2016) . Notons ici que le prétendu contrôle parlementaire de l’Autorité n’est que fumisterie. D’après l’article 4 de cette même loi, “les membres et le président de l’Autorité peuvent être amenés à s’exprimer devant l’Assemblée pour des éclaircissements, voire de collaborer le cas échéant”. Syntaxe suffisamment vague, tout simplement, pour (presque) dire que l’Autorité n’est pas soumise au contrôle du “Parlement”.

Le chat de l’imprimerie. Athènes, juin 2017
Retour à la mer. Marina de Kalamaki (Athènes Sud, mai 2017
La “Villégiature” de Carlo Goldoni. Spectacle à Athènes, mai 2017

Notons surtout, que… l’Autorité n’a pas de forme juridique, ce qui devraient inciter les contribuables de la colonie à ne plus verser un seul sou d’impôt à cette Autorité, et plutôt mettre en place un autre organisme où leurs impôts et autres taxes seraient ainsi versés, organisme citoyen et provisoire (le temps du rétablissement de l’État grec) ; l’idée a été publiquement suggérée, mais comment alors la réaliser concrètement ?

Sauf que dans leur présumée “vraie vie”, les Grecs n’ont plus tout le courage nécessaire pour ainsi suivre à la trace ces tératogenèses engendrées par “leur Parlement”. La vie est un combat (c’est le maître-mot), le pays, tout comme sa société sont suffisamment décousus, autant que leurs secteurs d’activité. La librairie… Grigoríou (homonymie !) au centre-ville d’Athènes a fait faillite, tandis que les professionnels de la croisière en voilier remettent leurs bateaux en mer… en espérant une bien meilleure saison qu’en 2016. C’est aussi le moment tant attendu des premières baignades au Pirée, à défaut d’autres possibilités, sauf que bien souvent le cœur n’y est pas.

Kóstas imprimeur, que je n’avais pas vu depuis près de trois ans et qui ne suit plus vraiment le fil de l’actualité des medias, est accablé par la situation et il n’ira pas se baigner avant longtemps comme il le dit lui-même. “Nous tournons encore, sauf que l’imposition et les cotisations ont considérablement augmenté. Mes salariés embauchés depuis trois ans ne gagnent guère plus que 600€ par mois, je ne peux pas faire mieux… et de leur côté, ils ne sont pas très motivés non plus”.

Les pâtes artisanales de Pavlos. Béotie, juin 2017
Chez Pavlos. Béotie, juin 2017
Le fameux Lion de Chéronée, juin 2017

“Les maisons d’édition produisent… et produisent tant de livres, je sais par contre qu’une bonne partie de cette production reste et restera invendue. En plus, et là c’est grave, ils ne nous payent pas toujours et comme on sait, les banquent ne nous prêtent plus du tout. Ensuite… il y a toujours et surtout en ce moment les circuits parallèles de l’argent que l’on pourrait emprunter mais à de taux alors usuriers. Nous sommes sortis de l’économie réelle dans un sens, rien ne sera plus comme avant, sauf sans doute pour le chat de notre imprimerie.”

Changement de décor, Pavlos, fabricant de pâtes sèches artisanales en Béotie depuis les années 1990 rencontré chez lui, se dit satisfait de la commercialisation de sa production. “Je vends partout aux alentours, toutes les superettes du coin ainsi que certaines autres en Grèce Centrale et à Athènes me connaissent. Je viens de lancer un nouveau produit plus haut de gamme que je commercialise à Mykonos via un traiteur. Oui, c’est par le luxe… lié au tourisme que je vais pouvoir m’en sortir, voire m’enrichir… l’imposition alourdie des entreprises ne me fait pas peur. Ici dans les campagnes, nous nous connaissons tous et nous nous débrouillons”.

Pavlos se montre optimiste, bien plus d’ailleurs que son épouse Rena, optimisme alors seulement de façade ? Il rêve… d’acquérir une Jaguar d’occasion… comme de l’immatriculer en Bulgarie via une société de leasing. En tout cas, rencontrer Pavlos et discuter avec lui, c’est un peu “voyager” dans la Grèce des années 1990-2010.

La demeure de Psipsinos. Athènes Nord, juin 2017
Psipsinos, Athènes Nord, juin 2017

Non loin de chez Pavlos, s’y trouve toujours le fameux Lion de Chéronée, monument thébain, en souvenir de la bataille de Chéronée, en 338 avant notre chronologie Philippe II de Macédoine y remporta la victoire sur la coalition des cités grecques du Sud, dont Athènes et Thèbes. Les… Jaguar mécaniques n’existaient pas encore, le leasing non plus.

On se croit donc en été en dépit des orages, ceux de la météo, comme ceux du… “Parlement”. Dans les quartiers aisés d’Athènes Nord, les amis des bêtes… ont-ils investi pour offrir une demeure à Psipsinos, l’animal adespote (sans maître) du coin, tandis que dans les quartiers des chantiers près du Pirée où certains ouvriers travaillent encore, on y vend ces autres maisons pour chiens au prix de 15€.

Les gros navires y naviguent évidemment, autant que les gros mensonges du “gouvernement grec” on dirait, car il faut ainsi y croire et y faire croire. Nos touristes admirent nos monuments, comme nous pouvons aussi admirer nos tortues de mer, il faut dire invisibles depuis l’Acropole.

Un travailleur. Port de Pérama, près du Pirée, juin 2017
Maisons pour chiens à partir de 15 €. Pérama, juin 2017
Tortue de mer. En Golfe Saronique, juin 2017

Et quant à Mimi, le chat de Greek Crisis, il se montre très attaché en ce moment… aux “Mémoires du large” d’Éric Tabarly . C’était aussi en juin (1998), que le grand navigateur disparaissait en mer d’Irlande, projeté paraît-il dans l’eau, par le pic de la voile aurique de son bateau.

Mimi et… les “Mémoires du large” d’Éric Tabarly. Athènes, juin 2017
* Photo de couverture: Navire quittant la zone industrielle près du Pirée. Juin 2017

mais aussi pour un voyage éthique “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !” http://greece-terra-incognita.com/

Sur les réfugiés semaine 23

8/6/17 Un tiers seulement des jeunes réfugiés scolarisés en Grèce

En Grèce, l’année scolaire s’achève bientôt, et malgré les efforts du gouvernement, seul un tiers des enfants réfugiés sont scolarisés. Une lacune importante selon le Fond des Nations unies pour l’enfance : l’Unicef accompagne le gouvernement pour améliorer le système et appelle à renforcer l’intégration de ces enfants.

Avec notre correspondante à Athènes, Charlotte Stiévenard

Lors de sa visite à Athènes, Afshan Khan, la directrice régionale de l’Unicef a rappelé les chiffres. Seuls 3500 enfants réfugiés sont scolarisés en Grèce. Or ils sont 12 000 en âge de l’être. Si elle reconnaît que « ça a l’air de faire beaucoup ici, sachant que les services sociaux dans leur ensemble ont été mis sous pression à cause des mesures d’austérité », la responsable de l’organisation des Nations unies pour l’enfance rappelle l’ordre de grandeur : « 12 000 enfants cela représente beaucoup moins qu’un pour cent de l’ensemble des enfants » scolarisés dans le pays.

Pendant la visite, Afshan Khan a notamment rencontré le président Prokopis Pavlopoulos, mardi 6 juin 2017.

Des cours dans la langue maternelle des enfants ?

L’une des difficultés pour le gouvernement est de convaincre les parents encore dans des situations instables de scolariser leurs enfants. « Les parents qui pensaient que très rapidement ils allaient avoir la possibilité de partir en Allemagne ou en Suède, réalisent que ça ne se fait pas aussi vite », observe Eric Durpaire, le chef des opérations de terrain pour l’Unicef en Grèce.

Mais selon Eric Dupraire, cela devrait s’améliorer : « Les parents réalisent qu’ils sont partis pour rester quelque temps en Grèce, donc la barrière du court terme a été levée. Ensuite les mouvements vont beaucoup plus se limiter, les deux tiers des réfugiés et migrants vont être en appartement, il va y avoir une sorte de stabilité. »

Certains enfants sont aussi déscolarisés depuis plusieurs années. Selon l’Unicef, une des clefs pour les réhabituer à l’école, c’est de leur proposer des cours dans leur langue maternelle en parallèle. Pour ce faire, l’organisation internationale a notamment signé un partenariat avec la ville d’Athènes.

http://www.rfi.fr/europe/20170608-jeunes-refugies-peu-scolarises-grece-unicef

6/6/17 La République tchèque n’accueillera plus aucun réfugié d’Italie et de Grèce par Pierre Meignan

Le gouvernement tchèque a annoncé lundi que la Tchéquie n’accueillerait plus aucun demandeur d’asile dans le cadre du système de relocation par quotas des réfugiés arrivés en Grèce et en Italie. Cette réaction aux menaces de la Commission européenne à l’encontre des Etats récalcitrants à respecter ce programme d’ici son terme, en octobre, acte en fait une situation existante. La République tchèque n’a en effet plus accueilli le moindre réfugié depuis mai 2016.

 Voici quelques semaines, le commissaire européen aux Migrations et Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, lançait un dernier avertissement depuis le Parlement européen : la Commission entamerait des procédures pour traîner devant la Cour de Justice de l’UE les pays rechignant à l’effort collectif d’accueil des réfugiés. La République tchèque faisait partie des Etats visés, et le gouvernement, plutôt que de modifier sa politique migratoire, a décidé ce lundi de la confirmer. C’est le ministre de l’Intérieur, le social-démocrate Milan Chovanec, artisan de cette politique, qui l’a annoncé :

« Je voudrais informer l’opinion publique sur le fait que le gouvernement, sur la base du matériel préparé par le ministère de l’Intérieur, a décidé de mettre fin à la participation de la République tchèque au système de relocalisation par quotas, au regard de l’aggravation de la situation sécuritaire et du caractère dysfonctionnel de ce système. Le gouvernement s’en remet au ministère de l’Intérieur pour cesser ses activités dans ce domaine. Cela signifie que la République tchèque ne fera plus en sorte de demander des migrants pour leur relocalisation depuis la Grèce et l’Italie. »

Cela ne changera pas grand-chose puisque, depuis l’adoption du mécanisme, en septembre 2015, la Tchéquie n’a été capable d’accueillir que douze réfugiés, lesquels provenaient de la Grèce, sur les 2 600 prévus d’après le plan de répartition. Depuis le printemps de l’année dernière, Prague a déjà cessé toute démarche dans le domaine. Aussi, si le système est dysfonctionnel, c’est peut-être également parce que des pays comme la République tchèque ne jouent pas le jeu. C’est ce que dénonce Magda Faltová, de l’Association pour l’intégration et la migration :

« Du point de vue des activités de l’Etat, qui consisteraient pour les fonctionnaires du ministère de l’Intérieur à choisir activement les personnes à accueillir et à s’arrêter suite à cette décision, cela n’a absolument aucun impact. Puisqu’ils ne font déjà rien du tout. Mais au moins le gouvernement le dit maintenant clairement. »

Pour Milan Chovanec, après les récents attentats au Royaume-Uni, et dans lesquels aucun réfugié ne semble pour l’heure impliqué, c’est aussi la situation sécuritaire en Europe qui motiverait le choix du gouvernement. Les djihadistes ont jusqu’alors pourtant relativement épargné la République tchèque, où les autorités indiquent régulièrement qu’il n’existe aucune menace concrète. L’eurodéputé Luděk Niedermayer, du parti conservateur TOP 09, regrette d’ailleurs que la Tchéquie ne soit pas capable de respecter ses engagements européens et balaie cet argument sécuritaire :

« C’est à la République tchèque de trouver de véritables demandeurs d’asile dont elle est sûr qu’ils ne présentent pas de danger. Ils sont des dizaines de milliers en Italie et en Grèce. Donc, personnellement, je ne crois pas que parmi tous ces demandeurs d’asile, il ne soit pas possible d’en trouver plusieurs dizaines que nous pourrions 

 Mais la position de M. Niedermayer est isolée au sein de son propre parti et plus généralement dans le spectre politique tchèque. Les politiciens de l’opposition comme de la majorité approuvent plutôt la décision du gouvernement, à quelques mois des législatives, dans un pays où l’opinion publique est largement hostile à l’accueil des réfugiés. Et Milan Chovanec se dit prêt au bras de fer avec la Commission européenne, dans le cas où elle mettrait à exécution sa menace de procédures contre les Etats récalcitrants :

« Le ministère de l’Intérieur a été désigné comme l’organe responsable de la communication sur ce sujet et il devra aussi préparer l’opposition éventuelle à la procédure d’infraction qu’on peut attendre de la part de la Commission européenne. »

A la décharge de la République tchèque, avec douze réfugiés accueillis, elle fait mieux que la Hongrie et la Pologne, qui n’en ont accueilli aucun. Parmi les pays du groupe de Visegrád, dont l’opposition aux quotas est connue, c’est toutefois la Slovaquie qui s’en tire le mieux. Bratislava a en effet poussé l’effort jusqu’à en accueillir seize.

http://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/la-republique-tcheque-naccueillera-plus-aucun-refugie-ditalie-et-de-grece

 

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