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Loi travail : La France rejoint la Grèce dans la perte de ses droits

Ordonnances loi Travail : interpellez les député·e·s !

Le temps est compté si nous voulons empêcher le gouvernement d’imposer une nouvelle et inutile régression du droit du travail. Pour faire passer au plus vite sa « loi Travail XXL », Emmanuel Macron veut procéder par ordonnance et en empêchant tout débat au parlement. Un projet de loi d’habilitation doit être voté au parlement le 28 juillet. Puis les ordonnances doivent être adoptées en Conseil des ministres à partir du 20 septembre.

Mobilisons-nous pour empêcher le gouvernement de bâillonner le débat démocratique ! Plusieurs initiatives ont déjà été lancées, dont un outil d’interpellation des député·e·s pour leur demander de rejeter la procédure d’ordonnances.

C’est pourquoi nous vous appelons à vous adresser à vos député·e·s grâce à l’outil d’interpellation disponible ici sur le site d’Attac.

 

CR Rencontre collectif Grenoble CSPG Lyon

Rencontre des collectifs de solidarité avec le peuple grec de Lyon et de Grenoble
en présence de militants d’Attac Nord Isère le 17 juin 2017 à La Tour du Pin

Présents :
– Sylviane Champ, Roger Champ, Jonathan Jézouin ( Lyon)
– Christine Raymondos, Béatrice Risacher, Max Fouilloux (Grenoble)
– Raymond Marion, André Arnaud, Jean-Louis Guillard (Nord Isère)

Présentation des actions des collectifs de Lyon et de Grenoble

Lyon :
– initiatives publiques (rassemblements, conférences, projection de films …),
– soutien aux VIOME (commande de produits, venue de Makis Anagnostou),
– partenariat avec « On Vaulx mieux que ça » et « Les éclaireurs de Vaulx en Velin »,
– collecte et envoi de matériel médical, ( action arrêtée suite à un désaccord d’orientation avec le partenaire SECOL ( Solidarité Ecologie de l’Ouest Lyonnais )
– caravane de la solidarité vers la Grèce oct 2016,

– organisation des « 8 heures avec le Peuple grec » à Vénissieux

Grenoble :
– initiatives publiques (déambulations, parades à vélo, conférences, projection de films, tenue de stands …),
– information via le site internet régulièrement mis à jour et la newsletter hebdomadaire,
– collecte de fonds et envoi de médicaments vers les dispensaires,
– soutien aux VIOME (commande de produits, venue de Makis Anagnostou),
– participation au dernier convoi solidaire organisé par ANEPOS mars 2017.

Actualités en Grèce : situation qui empire, 4e mémorandum, ingérence de la troika, pas d’avancée sur l’annulation de la dette.

Difficultés à alerter sur la situation en Grèce

– les militants ont été très pris 1e semestre 2017 par l’élection présidentielle et législative,

– les actions ne sont pas relayées par les médias locaux et même par les autres associations,
– fonctionnement par à coup, mais pas de présence régulière,
– mais à Lyon ils travaillent sur un projet , sur proposition de jeunes grecs, d’une permanence/débat mensuelle dans un bar (Alternatibar) fréquenté par des jeunes.

Relation avec les autres collectifs (environ 30 sur toute la France)

En attendant une véritable charte de fonctionnement du réseau des collectifs, la réunion du 25 février 2017 à Paris a adopté une déclaration qui précise entre autres :
– refus de collaborer avec ceux qui appliquent ou prônent des politiques d’austérité
– action politique et solidaire pas humanitaire
– distinction entre une liste d’information ouverte à tous et une liste de discussion entre les collectifs accessible aux seuls représentant des collectifs.

Deux groupes de travail devaient se mettre en place avant le mois de juin :
– séparation des 2 listes
– élaboration de la charte à partir du projet présenté lors de cette réunion.

Malheureusement aucun de ces 2 groupes de travail dont l’organisation avait été confiée au CSPG de Lyon n’a vu le jour, principalement en raison d’un calendrier interne très chargé ( AG,modifications des statuts, etc…) et de la situation électorale chronophage.

Il n’y pas eu de réels débats sur ce qui s’est passé à l’arrivée de la caravane en Grèce et les objectifs et conditions de collaboration et partenariats n’avaient pas été suffisamment déclinés en amont.

Les questions que l’on peut se poser :

–  est ce qu’on abandonne la poursuite de la mise en place des 2 groupes de travail ?

– vu les difficultés rencontrées au niveau national, ne vaudrait-il pas mieux conserver ce niveau pour l’information et privilégier le niveau régional pour les actions ?
– faut-il vraiment relancer une caravane nationale lourde à organiser ? dans l’attente d’avancée sur les groupes de travail les 2 comités privilégieront de s’inscrire dans les actions de solidarité d’Anepos qui sont localement plus simples à organiser.

Les projets

– une journée contre les extrêmes droites prévue par le collectif de Lyon. Elle pourrait se tenir en novembre, et être organisée avec des partenaire comme le comité Vigilance 69. La « part belle » serait faite à la situation en Grèce. L’information sera donnée à un collectif anti-fasciste qui devrait se créer sur Grenoble. Pas de diffusion du document de travail sur ce projet.

– une pièce de théâtre « Alexis et Yanis » tourne actuellement, il serait peut-être intéressant (après en avoir examiné le contenu) de mutualiser entre Lyon et Grenoble la venue de la troupe.

– recherche de films et débats ,

– participation éventuelle au « festival des solidarités » (selon contenu)

– Grenoble : maintenir son site internet www.grece-austerite.ovh

Communication entre nos 2 collectifs

– Ce point  n’a pas été abordé, elle pourrait peut-être se faire via une liste commune des adhérents ?

– Échange permanent des informations et analyses sur l’évolution de la situation en Grèce ainsi que sur les initiatives des comités en France.


 

Grèce : Seule la lutte peut stopper cette descente aux enfers

Publié le 1 juillet sur NPA

Mauvaise surprise pour les touristes qui se promènent en ce moment à Athènes ou sur les îles grecques : les poubelles s’entassent, résultat d’une grève des travailleurs dans les mairies…

En effet, plus de 10 000 travailleurs, pour la moitié dans le nettoyage, ont soudainement appris, par décision du tribunal, que leur contrat précaire de huit mois, renouvelé fin 2016 exceptionnellement pour un an, n’est pas conforme à la législation instaurée par la troïka en 2011, et que, par conséquent, non seulement ils vont se retrouver automatiquement au chômage mais aussi qu’ils vont être obligés de rembourser les salaires perçus !

La réponse des travailleurs a été immédiate : la lutte commence, mais elle est minée notamment par le cadre européen imposé, qui interdit les embauches à des postes de travail normaux et qui prévoit la privatisation de toute la chaîne, hautement lucrative, de la gestion des déchets. En interdisant aux mairies – formellement responsables – de payer ces salaires, on pousse celles-ci en urgence à conclure des contrats avec des sociétés privées. Le gouvernement tente de stopper le mouvement en appelant les salariés à travailler gratuitement, avec des promesses de ne pas réclamer les salaires payés, inventant aussi des contrats renouvelables de deux mois (!) dans une perspective d’embauche très incertaine pour un quart d’entre eux l’année prochaine…

Privatiser, la troïka sait très bien faire : la dernière réunion de l’Eurogroupe a failli éclater, car la justice grecque s’est mise à examiner le scandaleux bradage de 28 immeubles publics par la troïka en 2011-2013. Ainsi, on a appelé pour examen les « experts » de l’époque (les cadres nommés par la troïka pour le bradage avaient, eux, été par précaution « immunisés » de toute responsabilité !). Mais comme ces dits « experts » n’étaient pas tous grecs, des ministres, notamment l’espagnol Luis de Guindos, ont menacé de mettre leur veto si leurs compatriotes n’étaient pas exemptés de tout examen judiciaire…

Desserrer la pression, lutter

Du coup, la décision de l’Eurogroupe tombe bien : débloquer les 8,5 milliards d’euros qui arrivent à échéance ce mois-ci, et « en échange », obtenir de la part des Grecs la promesse de 113 nouvelles mesures (libéralisation plus poussée des licenciements, ventes aux enchères des appartements de gens pauvres endettés, nouvelles coupes des retraites, limitations du droit de grève, baisse des allocations sociales, etc.), ainsi qu’un projet de contrôle du budget très contraignant… jusqu’à 2060 (projet que même le FMI juge « irréaliste » et ridicule).

Quant aux promesses de restructuration de la dette ou d’extension en Grèce du programme « quantitative easing » de la Banque centrale européenne – les deux batailles symboliques du marchandage de Syriza – elles ont été superbement ignorées par l’élite européenne. La contribution spécifique de Macron aura été une « clause de croissance » pour s’assurer qu’un surplus éventuel additionnel irait bien aux créditeurs, et non à la populace…

Face à tout cela, les travailleurs du nettoyage montrent la voie de la lutte. Comme les retraités, en mobilisation contre le nouveau programme de baisse constante et à long terme des pensions (qui en plus commencent à introduire dans le secteur public la pratique généralisée du retard de payes). Avec enfin, et surtout, la belle victoire des travailleurs (majoritairement d’origine pakistanaise) de l’usine des plastiques Georgiou, cela après une grève de trois semaines !

D’Athènes, Tassos Anastassiadis

https://npa2009.org/actualite/international/grece-seule-la-lutte-peut-stopper-cette-descente-aux-enfers

Grèce… cadre naturel ! La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque et notamment le scandale de l’annulation des poursuites contre des membres du TAIPED.

Grèce… cadre naturel !

 

Été brûlant. 45° à l’ombre. À Athènes et dans les villes importantes du pays, les déchets n’avaient été que partiellement collectés. Le “gouvernement” avait laissé entendre qu’il réquisitionnerait les agents (contractuels) et qu’il impliquerait aussi l’armée… dans cette bataille. Ailleurs, les initiatives privées et locales ont entre-temps, partiellement résolu le problème. Et pour le reste, en Golfe Argosaronique par exemple, le pays revêt ses (faux) habits d’été pour préserver son image présumée idyllique, surtout… devant son tourisme. Le cadre naturel y est certainement… sans la société. Été ainsi brûlant.

Été grec, Golfe Argosaronique, juin 2017

En Golfe Argosaronique (Golfe d’Athènes) où les ordures ont été généralement ramassées, les grandes flottilles estivales apparaissent déjà dans les ports comme dans les baies. Fait nouveau, les premiers Chinois, clients à bord des voiliers (et parfois skippers) attirent comme il se doit tous les regards. Inassouvis on dirait de la nouveauté technologique (à l’instar manifestement des autres terriens), ils passeront près d’une heure à tirer de leurs selfies. Il semblerait toutefois que le selfie cristallise particulièrement le mal-être en ce siècle inédit.

Au bistrot du port, le propriétaire de l’établissement observait les Chinois, à la fois impuissant et… radicalement stupéfait. Ils ont apporté de leurs voiliers, bouteilles de champagne et autres alcools à consommer… sur place au bistrot, après avoir toutefois commandé trois salades ! Sans doute parce que “La pratique est le seul critère pour tester la vérité”, d’après ce slogan (chinois) de 1978 annonçant la fin de la révolution culturelle, le bistrotier de l’Argosaronique devait s’y connaitre peut-être un peu.

Les plages finiront bien par être fréquentées, certains habitants et habitantes du pays iront pêcher tous les jours à la ligne faute de mieux, et l’été, la grande saison grecque, ira alors battre son plein comme d’habitude. Sous les 45° à l’ombre, et ce blog subira autant lors de sa composition, tout l’éblouissement de cette lumière et alors touffeur qui absorbent ainsi tout. Rien de bien nouveau pourtant.

Les selfies. Golfe Argosaronique, juin 2017
Les selfies ! Golfe Argosaronique, juin 2017
Les voiliers. Golfe Argosaronique, juin 2017

La presse aura entre-temps largement épilogué au sujet de cette grève des contractuels à la collecte des déchets. Ces derniers auront manifesté une dernière fois dans Athènes jeudi 29 juin, puis, la grève… intenable, a pris officiellement fin au soir du même jour (quotidien “Kathimeriní”) . Grève il faut dire déjà intenable car largement impopulaire, la société grecque se disloque et ainsi ses vues particulières alors dominent.

Il faut préciser que depuis tant de décennies, “l’entrée” comme on dit des contractuels dans les services municipaux (essentiellement à la collecte des déchets), avait constitué l’antichambre conduisant tout droit à l’embauche définitive. Les clientélismes politiques (Nouvelle Démocratie, PASOK et récemment SYRIZA) auront (presque) tout fait pour maintenir… la situation. Sauf que par ce “temps de crise” (en réalité sous le nouveau régime), et, au moment où une bonne moitié des employés du privé restent et demeureront durablement au chômage et que plus d’un demi million de jeunes Grecs ont émigré, les contractuels… des déchets n’ont guère la côte.

Particularismes, particularités dans leur gloire, face notamment à la puissance (sociale) collective… désamorcée. Et les “gérants”, géreront les affaires de “notre gouvernance” à leur seule et unique guise. Tout ne passe pourtant pas inaperçu, en dépit de la lassitude des âmes grecques. Ces derniers jours, une partie de la presse s’est tout de même sentie obligée de réagir face à l’annonce du montant du salaire annuel (270.000€) dont bénéfice Ourania Aikateriniari, PDG de la “Treuhand-II” “à la grecque”. Agence comme on sait fiduciaire ayant comme mission de brader les biens publics du pays, au profit des néo-colonisateurs appelés parfois “créanciers” (ou assimilés) dans la novlangue dominante (hebdomadaire “To Pontíki” du 29 juin) .

Pour la petite histoire, la PDG… exécutante, a déjà besogné (et certainement appris) auprès de la BNP Paribas, de l’Eurobank, de Deutsche Bank, de DEI (vice-PDG Régie d’Électricité en Grèce, entre 2010 et 2015, qu’elle privatisera d’ailleurs, d’après les prérogatives liées à son nouveau poste), elle a enfin aussi œuvré chez Ernst & Young . Été grec, alors baignades !

Contractuels manifestants. Athènes, le 29 juin 2017 (presse grecque)
Tsipras… roi des déchets. “Kathimeriní” du 29 juin 2017
Femme qui pêche. Golfe Argosaronique, juin 2017
Plage. Golfe Argosaronique, juin 2017

Dans les cafés, les anciens se racontent de leurs histoires forcement du passé, histoires personnelles présumées privées mais qui ne le sont pas en réalité. Ils évoqueront par exemple l’épopée de Georges l’Américain, l’homme était revenu au village vers 1970 des États-Unis où il avait émigré dans les années 1940. Il avait ramené une voiture très américaine, puis il s’est marié, retraité déjà “mais retraité du temps ancien, donc véritable retraité, et non pas comme aujourd’hui”.

Aux dires des vieillards, Georges aurait incontestablement bien vécu. Il aimait les fêtes, il dépensait sans trop compter dans les tavernes, il invitait facilement à boire et enfin, il a trouvé une femme-épouse du coin, évidemment beaucoup plus jeune que lui. Sauf que le lustre même de l’Amérique n’est guère eternel, et que Georges l’Américain n’est plus de ce monde depuis les années 1990, son épouse, toujours plus jeune que lui, elle vient de disparaître (sauf pour la mémoire locale) il y a seulement quelques années.

Et à l’image de l’Agora des vieillards comme des cafés, les medias grecs (dont largement internet), véhiculent cette nostalgie du passé supposé “entier”, à travers toute une myriade de documents, vidéos, textes et surtout photographies, issus de cette “autre Grèce disparue à jamais”.

La Grèce des années 1950-1960 (Internet grec, d’après les photos d’un visiteur Allemand)
La Grèce des années 1950-1960 (Internet grec, d’après les photos d’un visiteur Allemand)
Athènes, Agora Romaine, juin 2017

Ainsi, dans ce café du Péloponnèse, il a été aussi question entre vieillards, de la Guerre Civile (1944-1949), comme plus généralement de notre plus terrible décennie grecque, celle de la guerre (1940-1949). Dimítris, s’est mis alors à raconter: “J’y étais moi, dans les forces spéciales, nous avons combattu les communistes, et alors ? Depuis, je boite, blessé depuis à mon pied gauche, je traîne la patte, comme notre pays qui traîne alors sa patte depuis ces années-là. Les politiciens ; tous des traîtres, les Karamanlis comme tous les autres, seulement Papadópoulos avait tenté quelque chose mais il a été renversé par les Américains en 1973.”

Personne n’a voulu contredire, ouvertement en tout cas, cette thèse de Dimítris à propos de Papadópoulos, chef de la Junte des Colonels (1967-1974), effectivement “remplacé” par les Américains en novembre 1973, mettant à sa place Ioannídis, lequel leur était plus docile. Anéstis, le bistrotier, visiblement gêné, a coupé court à ce monologue pro-Papadópoulos: “Arrêtez les gars avec ces histoires. Je vais mettre de la musique”.

Et aussitôt, le… bruitage habituel repartit, puisant dans la playliste-déchetterie omniprésente il faut dire, grecque et internationale, d’une radio forcement privée. D’une dictature… à l’autre !

Athènes, sous l’ombre. Agora ancienne, juin 2017
Dans Athènes, sous-location, quartier de la Pláka. Juin 2017
Quartier de la Pláka, tôt le matin. Juin 2017

Dans Athènes, les touristes déambulent lorsque nos animaux adespotes iront trouver de l’ombre du côté des vielles pierres, sous les arbres de l’Agora. Été brûlant. 45° à l’ombre. Dans les quartiers de la capitale comme dans les villes importantes du pays, les déchets finiront par être collectés car les camions benne à ordures ménagères circulent de nouveau.

La colonie se porte alors si bien, la dite “Haute Cour de Justice”, dans sa délibération du 29 juin, elle vient d’annuler la procédure pénale visant neuf membres du TAIPED (“Treuhand” – I, structure imposée par les colonisateurs Troïkans en 2011), voilà pour la dernière des nouvelles (quotidien “Kathimeriní” du 30 juin) .

Parmi ces neufs… technocrates, explicitement accusés pour détournements de fonds et pour avoir fait perdre à l’État grec près de 580 millions d’euros suite à la vente de 28 biens immobiliers (publics appartenant à divers ministères), trois, sont les ressortissants des pays de l’Eurocontrol (un Espagnol, un Italien et un Slovène). Ainsi, suite au récent Eurogroupe ; ces pays, dont d’bord l’Espagne, ont menacé de bloquer l’attribution de la tranche (nommée “dose” pour la presse grecque) de près de huit milliards d’euros, destinés à la Grèce… et servant quasi-exclusivement, à réintégrer les caisses des dits créanciers (le remboursement eternel !).

La procédure visant donc ces neuf technocrates à la tête du TAIPED date de juillet 2015, et elle a été initiée et instruite par deux Procureurs luttant contre la corruption, Ioánna Sévi et Angelikí Triantafillou, ayant donné également suite à la plainte déposée par un bon nombre d’avocats inscrits au barreau du Pirée (médias grecs du 20 juillet 2015) .

Le Président de la Bulgarie visitant le musée de l’Acropole. Athènes, juin 2017
Athènes, juin 2017
Affiche: 100 ans depuis la Révolution de 1917 et le livre de Victor Serge. Athènes, juin 2017

Notons que le quotidien “Kathimeriní” daté du 30 juin, classe son reportage relatif à cette décision scandaleuse de la “Haute Cour de Justice” au sujet du TAIPED, dans sa rubrique “Économie”, et non pas “Politique”, ni même “Justice”. Preuve, s’il en est besoin, que l’économisme actuel fait bel et bien la force principale de ce totalitarisme métadémocratique galopant qui est le nôtre, en Grèce, comme hélas ailleurs.

Les pantins et autant escrocs du “gouvernement Tsipras” souriront ainsi encore devant les cameras, comme ils se contenteront à faire visiter le nouveau musée de l’Acropole au président de la Bulgarie voisine. Voitures blindées, officiels escortés, le tout, sous le regard innocent des touristes qui n’auront rien compris, ni même voulu saisir des évidences du pays réel tant visité, ni peut-être finalement de leur propre pays.

Été brûlant. 45° à l’ombre. Dans Athènes et dans le quartier de la Pláka on y découvre les nouvelles annonces pour ces sous-locations d’époque, au moment où l’uberisation Airbnbienne a déjà bouleversé les… “données structurelles” d’une économie déjà fort estropiée depuis… l’avènement de la Troïka (pour ne pas dire depuis la mise en place de la zone Euro).

Caïque de pêche ayant quitté son port. Péloponnèse, juin 2017

Ailleurs, les caïques quitteront encore leurs ports pour pêcher, au moment où les premiers Chinois, clients à bord des voiliers, tireront de leurs selfies.

Été grec, alors baignades ! À l’heure de la sieste, le bistrotier aura enfin coupé sa… musique comme il se doit. Surtout de l’eau, comme de l’amour pour nos animaux adespotes. Grèce… cadre naturel !

De l’eau et de l’amour. Péloponnèse, juin 2017
Photo de couverture: Réalités, Péloponnèse, juin 2017

mais aussi pour un voyage éthique, pour voir la Grèce autrement “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !”   http://greece-terra-incognita.com/

JC Juncker docteur Honoris Causa d’une université en Grèce mais jusqu’où iront-ils ?

Université de Thessalonique : Les étudiants protestent contre la nomination de JC Juncker comme Docteur Honoris Causa :

Les étudiants des organisations ΑΡΡΕΝ, ΕΑΑΚ et du groupe Lutte étudiante socialiste ont protesté devant le bâtiment administratif de l’Université Aristote de Thessalonique pour exprimer leur opposition à la cérémonie prévue le 13 juillet pour la proclamation du Commissaire européen Jean-Claude Juncker, comme docteur honoris causa de la Faculté de droit.

Ils ont accroché des banderoles à l’entrée du bâtiment du recteur, qui caractérisent comme « indésirable» le président de la Commission européenne ( « Les notes de service et leurs serviteurs n’ont pas leur place dans nos écoles. Juncker indésirable ! »), et ont demandé au recteur adjoint, Théodore Laopoulos, l’annulation de la nomination prévue.

M. Laopoulos a dit que cette décision de l’université serait maintenue, les étudiants ont exprimé leur intention de faire obstacle au déroulement de la cérémonie. Selon une annonce du recteur de l’université, Périclès Mitka, cette nomination de M. Juncker est « comme une reconnaissance concrète de sa contribution aux valeurs fondamentales de la culture politique et juridique européenne. »

VIDÉOS : https://youtu.be/yGZJr-kAUps  https://youtu.be/yxehr8edlAI https://youtu.be/QEEkEU7AUow

Grèce : Garantir les ventes de biens saisies par des ventes en ligne !!

On se disait bien que la troika ne supporterait pas longtemps les actions citoyennes contre les ventes aux enchères des biens saisies.

LES SAISIES IMMOBILIERES – Passent en ligne pour garantir le calme publié sur le petit journal

« Sors d’ici, corbeau! »: en Grèce, les notaires en charge des enchères judiciaires sont confrontés à des publics souvent très remontés. Pour y parer, les ventes se feront bientôt sur internet, avec la bénédiction des créanciers du pays.

Le site ouvrira en septembre, avec quelque 15.000 biens, explique Georgios Rouskas, président du Conseil national du notariat hellénique.

« Ce sera un peu comme eBay », peste Victor Tsiafoutis, un avocat qui soutient les personnes endettées pour l’association de consommateurs Ekpizo. « Tout est fait pour faciliter les saisies… Tout est fait pour les banques », ajoute-t-il.

Ces derniers mois, les notaires ont dû jouer au chat et à la souris avec les activistes anti-saisies, qui se mobilisent à chaque vente.

Les membres de ces groupes, dont certains ex-ministres du premier gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras, interrompent les ventes, avant d’escorter les notaires à l’extérieur du tribunal, sous le nez de la police.

Lassés, les notaires ne s’occupaient plus depuis octobre que des cas les plus pressants, grève du zèle à laquelle ils ont mis fin vendredi.

« Le problème était devenu aigu… Nous étions devenus des punching-balls », remarque Me Rouskas.

– ‘Enclins aux extrêmes’ –

Pourtant, soulignent les notaires, ces ventes ne concernent pas les personnes les plus démunies puisque dans la plupart des cas, les biens vendus valent plus de 300.000 euros.

En 2010, au début de la crise qui plombe la Grèce depuis sept ans, une loi avait été édictée pour protéger les logements familiaux des saisies.

Et les années suivantes, tant les créanciers publics que privés se sont abstenus d’ordonner celles-ci avec trop de sévérité.

Dans les milieux bancaires, on considère que de toute façon, dans un pays à l’économie paralysée, les biens saisis auraient eu du mal à trouver preneur.

Mais des débiteurs bien moins fragiles en ont profité pour essayer de protéger l’ensemble de leurs biens, assure Me Rouskas.

« Les Grecs sont enclins aux extrêmes », observe le notaire. « On nous demande à présent de stopper toutes les enchères, qu’il s’agisse d’un entrepôt, d’une usine, d’une villa, d’un hôtel ou d’un bateau, bref, tout ce qui peut s’appeler +propriété individuelle+ ».

Les banques poussent aussi à une réforme, même si elles ont pendant des années été peu regardantes à accorder des prêts à tous ceux qui en demandaient, du simple particulier au parti politique, en passant par les groupes de médias.

Mais leurs portefeuilles de prêts sont à présent plombés par un tiers à une moitié de créances douteuses.

La future plateforme électronique, conçue avec des experts de l’UE et du FMI, « profitera surtout aux fonds et aux investisseurs étrangers, étant donné qu’il n’y a pas de liquidités en Grèce », pronostique Me Tsiafoutis.

Les enchères auront lieu trois fois par semaine, de 11h00 à 17h00, avec un droit de participation proportionnel à la valeur du bien.

– ‘Pourquoi me faire frapper?’ –

Le logiciel a été développé par Newsphone Hellas, compagnie plutôt connue en Grèce pour ses émissions de télémarketing nocturnes.

« C’était les plus avancés », remarque Me Rouskas, soulignant également qu’avec cet opérateur, le coût sera de 20.000 euros pour chacune des neuf chambres notariales grecques, soit cinq fois moins qu’envisagé au début du projet.

Y aura-t-il encore des oppositions avec le nouveau procédé? « Sans doute, mais je pense que ça marchera ».

Le 15 juin néanmoins, des anarchistes, visage masqué, ont pénétré en force dans le hall de Newsphone Hellas, et jeté de la peinture.

Me Rouskas affirme que les notaires ne sont pas intimidés. « Nous sommes habitués à mener des enchères en public, donc nous n’avons pas peur ». Il se prévaut aussi de ce que les notaires « ont aidé » à repousser les ventes les plus cruelles.

D’autres ne sont pas aussi optimistes. « Je ne vois pas pourquoi je devrais me faire frapper sous prétexte que quelqu’un n’a pas payé ses dettes à temps », avance un autre notaire, sous couvert d’anonymat.

Ni le ministère de la Justice, ni deux grandes banques, interrogés par l’AFP, n’ont souhaité s’exprimer sur la future plateforme.

http://lepetitjournal.com/284174

Hommage aux personnes migrantes disparues en mer

À l’occasion de la journée internationale des réfugiés, ce mardi 20 juin, artistes, associations et habitants ont rendu hommage aux plus de 10 000 personnes migrantes mortes ou disparues en mer Méditerranée depuis 3 ans.

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Près du canal de l’Ourq à Paris, des centaines de personnes ont participé à l’action citoyenne baptisée « Fais ton bateau » initiée par la chanteuse Emily Loizeau. Petits et grands sont invités, par les différentes associations ayant répondu à l’appel (Amnesty, Souria Houria, La Cimade, LDH, Médecins du Monde, etc.), à plier de fragiles embarcations de papier, symbolisant autant de personnes ayant eu le courage de tenter la traversée maritime la plus dangereuse au monde. Parmi les stands présents sur le parvis de la rotonde, l’association européenne SOS Méditerranée permet de nombreux sauvetages, son bateau l’Aquarius intervenant rapidement dans les eaux internationales au large des côtes libyennes où la plupart des naufrages se produisent.

Pour ne pas être « noyé dans la honte »

Sans l’actions de ces associations, nous serions « noyés dans la honte car notre indifférence assassine » dénonce Daniel Pennac. À l’intérieur de la rotonde, c’est devant un parterre d’enfants, ravis d’écouter l’auteur du livre Eux c’est nous, abordant la question des réfugiés, qu’il explique que cette journée est en l’honneur de « tous ceux qui sur cette planète ont besoin de nous ».
Après sa lecture en duo avec le comédien Emmanuel Noblet, l’auditoire regagne l’extérieur malgré la torpeur de cette chaude après-midi, attiré par la musique de Lamma Orchestra. Pendant plus de deux heures de nombreux artistes se partagent la scène (Sandra N’kake, Bab X, Sanseverino, Dominique A, Naissam Jalal et Osloob et d’autres). Les chansons sont  ponctuées par des lectures intenses. Les comédiennes Anouk Grimberg et Irène Jacob ont choisi de donner à entendre Atiq Rahimi et Eri de Luca et le réalisateur Cyril Dion lit pour sa part quelques lignes écrites par Laurent Gaudé.

« La mort flotte à la surface de la Méditerranée »

Avant de clôturer le concert, Emily Loizeau partage avec le public une note d’espoir illustrant la force des mobilisations: l’association Paris d’Exil vient de lui annoncer qu’une expulsion a pu être empêchée. Elle invite ensuite un slameur, Marvin Ouattara, à prendre le micro.

Le poète réfugié scande dans un texte poignant : « dites à ma mère que la mer m’emporte dans ses bras ». La chanteuse interprète Invisible en écho à sa volonté de mettre en lumière « ces humains et ces histoires » avant de guider la foule vers l’une des rives du bassin de la Villette pour le grand lâcher de bateaux.
Les gestes joyeux se mêlent aux regards graves. Le symbole est d’autant plus fort que des mineurs isolés étrangers, soutenus par l’Asmie (association de solidarité avec les mineurs isolés étrangers), ont témoigné quelques instants plus tôt de leurs parcours et la plupart ont affronté les flots.
Suite à ce moment de recueillement, des projections de documentaires (Les migrants ne savent pas nager de Jean-Paul Mari et Franck Dhelens, Les enfants de la jungle de Thomas Dandois et Stéphane Marchetti, Silent war de Manon Loizeau et Annick Cojean et Exode de James Bluemel) sont proposées dans les salles du cinéma sur les rives du canal.
À la nuit tombée, certains rejoignent l’enceinte de la rotonde pour participer aux échanges avec les réalisateurs et différents acteurs associatifs, engagés sur terre comme en mer.
Les personnes cherchant refuge sont les premières victimes des politiques migratoires européennes. Et elles sont contraintes de prendre des voies de plus en plus meurtrières. Ceux qui ont participé à des sauvetages en mer, vu les centres de rétention, révélés les camps de torture tirent la sonnette d’alarme. Face à l’inacceptable, tous appellent à porter devant les élus la question morale de leur responsabilité, à exiger notamment l’ouverture de voies légales et la fin des politiques d’externalisation des frontières.
« On essaie de nous vendre une crise migratoire qui relève plus de la crise de l’accueil qu’autre chose. On vit une crise humanitaire, car on laisse des milliers de personnes prendre des risques démesurés. Les différents pays européens ont créé ces conditions » analyse Jean-François Corty de Médecins du Monde.
Quant aux situations dramatiques dans lesquelles se retrouvent les migrants ayant réussi à atteindre notre rive de la Méditerranée, elles relèvent elles aussi de choix politiques. « Quand on est la sixième puissance du monde, on a la capacité d’accueillir dans des conditions décentes et les stratégies d’insuffisance délibérées doivent être dénoncées » insiste-t-il.
Pour clore cette riche initiative, acteurs de la société civile et participants s’accordent sur la nécessité de penser la suite pour approfondir ces partages et nourrir cet élan de solidarité.
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La Tribune d’Emily Loizeau publiée dans Libération : Nous sommes tous potentiellement un migrant

La pétition adressée au Président de la République : M. Macron, trop de réfugiés meurent en mer. Agissez !

Article publié par La cimade http://www.lacimade.org/hommage-aux-personnes-migrantes-disparues-mer/

France : La rigueur budgétaire est à l’ordre du jour

La rigueur budgétaire est à l’ordre du jour un article de Romaric Godin publié le 27 juin 2017 dans Mediapart 

Bruno Le Maire a annoncé des « économies très concrètes » dès 2017. Une volonté de sabrer dans les dépenses malgré les coûts macroéconomiques, qui a pour ambition de restaurer la « confiance » de l’Allemagne. La conversion du gouvernement aux orientations de la droite se confirme.

Ces deux axes n’ont rien d’étonnant : ils sont les deux arguments que souhaite apporter Emmanuel Macron à Angela Merkel pour la convaincre – et convaincre l’opinion publique allemande – d’avancer sur davantage d’intégration dans la zone euro. C’est la conséquence logique de la stratégie du nouveau président : d’abord « réformer » la France avant de réformer la zone euro.

L’objectif de faire passer dès cette année le déficit public sous les 3 % du PIB est donc érigé en priorité de l’action gouvernementale. Bruno Le Maire affirme ne pas faire des « 3 % un totem, mais un symbole ». Ce qui revient en réalité à en faire un… totem. Et pour atteindre cet objectif, tout semble devoir être mis en œuvre. « L’intérêt national impose de prendre des décisions difficiles pour repasser sous la barre des 3 % de déficit public », indique Bruno Le Maire, qui promet des « décisions très concrètes d’économies ». Une position confirmée lundi 26 juin au journal de 20 heures de TF1 où il a annoncé des « propositions qui concerneront tous les secteurs de la dépense publique ».

Autrement dit, l’austérité budgétaire sera au menu du second semestre de 2017 et sans doute encore de l’année 2018. Là encore, rien d’étonnant : Bruno Le Maire, défenseur, pendant les primaires de la droite, d’un extrémisme budgétaire, à l’image de nombre de ses concurrents, a été nommé à Bercy pour rallier une partie de la droite après la présidentielle. Autrement dit, le choix du ministre est politique mais aussi économique. Du reste, sur TF1, il a repris les discours de la primaire de la droite parlant d’une France « droguée à la dépense publique ».

La Cour des comptes rendra public, jeudi 29 juin, son rapport sur les finances publiques, qui déterminera une grande partie du budget 2018. L’institution de la rue Cambon devrait confirmer le « dérapage » budgétaire pour 2017, ce qui donnera lieu à des mesures immédiates et sans doute très dures car, comme on l’a vu, le budget n’a pas vocation à gérer une situation française, mais à envoyer un message à Bruxelles et à Berlin. Un déficit public de 3,2 % du PIB en fin d’année dans le cadre budgétaire actuel est parfois évoqué, ce qui supposerait de trouver cinq à six milliards d’euros d’économies, soit un quart de point de PIB. Ces décisions devraient être prises, selon Bruno Le Maire, dès cet été.

Ces décisions passeront-elles par une loi de finances rectificative, un « collectif budgétaire » ? Quelques indices laissent penser que le gouvernement ne fera pas ce choix. Ainsi, une ordonnance a été prévue à la loi d’habilitation pour suspendre le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu en 2018. Or cette décision aurait normalement dû faire l’objet d’un projet de loi de finances rectificative, preuve que l’on ne souhaite pas entrer a priori dans cette logique. Cela pourrait signifier que l’exécutif ne veut pas entrer dans des mesures de recettes pour régler le problème de 2017. L’effort sera donc porté par des mesures de réduction des dépenses, ce que Bruno Le Maire a implicitement confirmé au Figaro, qui a repris son antienne contre « l’addiction de la France aux dépenses publiques ».

Comme le gouvernement ne souhaite pas modifier l’objectif budgétaire inscrit dans la loi de finances 2017 (qui est de 2,8 % du PIB pour le déficit public) et qu’il ne souhaite pas passer par des hausses d’impôts, il peut avoir recours aux méthodes de pilotage des dépenses, telles la mise en réserve de certains crédits ou les « décrets d’annulation », qui permettent de réduire les crédits prévus de 1,5 %. Il n’est cependant pas certain que ces moyens suffisent. Mais Bruno Le Maire annonce dans Le Figaro qu’il ne veut pas « colmater des brèches ». Lundi sur TF1, il annonce un effort qui concernera tous les secteurs de l’État. Dans ce cas, si le gouvernement souhaite couper dans la dépense de façon durable et forte – et cela impliquera nécessairement une réduction des transferts sociaux –, il lui faudra en passer par un collectif budgétaire. Ce qui est certain désormais, c’est que l’heure est à la rigueur budgétaire.

Et ce mouvement devrait se poursuivre en 2018. Là encore, il faudra attendre, jeudi, l’audit de la Cour des comptes pour estimer les grands choix du prochain budget. Mais une deuxième année sous les 3 % du PIB de déficit public permettrait à la France de sortir en 2019 de la procédure de déficit excessif. Le gouvernement peut penser que ce serait une preuve du changement de politique suffisante pour convaincre Berlin. Il y aura donc, pour le premier budget du quinquennat, une volonté de serrer encore les boulons. C’est pourquoi Bruno Le Maire a annoncé dans Le Figaro que la transformation du CICE en baisse permanente de cotisations, transformation qui suppose un double coût annuel de 20 milliards d’euros puisque le CICE est un crédit d’impôt versé avec un décalage, est reportée, sans doute au moins à 2019.

Le ministre a également annoncé des cessions de participation de l’État dans des secteurs « non stratégiques ». Cela pourrait permettre de réduire le déficit, mais n’empêchera pas de couper dans les dépenses, ce qui semble être une priorité du locataire de Bercy. De fait, Bruxelles a tendance à saluer davantage les baisses de déficit fondées sur des baisses de dépenses. Dans ces conditions, il sera intéressant de suivre les arbitrages du futur budget au regard des objectifs fixés par le président de la République durant la campagne électorale, notamment en matière d’investissement public. C’est en effet ce poste qui a été le plus sacrifié, jusqu’ici, sur l’autel de la consolidation budgétaire.

L’austérité budgétaire pour rétablir la « crédibilité » de la France en Europe. Ce pari repose sur l’idée que la croissance résistera à ce nouveau tour de vis budgétaire centré sur les dépenses. Or une telle politique aura nécessairement des conséquences négatives sur la croissance. Le déni de cette évidence par le ministre de l’économie, sa volonté de réduire à tout prix la dépense publique sont autant de signes inquiétants d’une certaine inconscience à cet égard. D’autant que l’on sait que les réformes du marché du travail ont, dans un premier temps du moins, des effets négatifs pour la croissance.

La question, centrale pour l’exécutif, consiste donc à évaluer la solidité de l’accélération actuelle de la croissance française et sa capacité à absorber un choc budgétaire. La note de conjoncture de l’Insee publiée la semaine dernière permet d’en douter. La croissance y passerait bien de 1,1 % à 1,6 %, mais elle n’est pas soutenue par un mouvement solide : la demande intérieure ralentit et le commerce extérieur affiche toujours une contribution négative, certes moins forte qu’en 2016.

L’autre question que devra se poser le gouvernement est celle des bénéfices attendus de cette politique. Il n’est pas certain que Berlin se contente d’un retour sous les 3 % du PIB du déficit public avant de se lancer dans une forme de mutualisation des ressources au sein de la zone euro. La question centrale que pose un budget européen ou un parlement de la zone euro, par exemple, est bien le risque qu’une telle évolution fera prendre aux contribuables allemands. Pour réduire ce risque, Berlin – surtout si les libéraux du FDP rejoignent la coalition gouvernementale en septembre prochain – pourrait exiger davantage, notamment un désendettement, qui suppose un recul du déficit primaire et du déficit structurel.

Bruxelles devrait, de toute façon, demander à Paris encore des efforts après 2019, notamment pour ramener le déficit structurel en 2020 à 0,5 % du PIB et engager, conformément au pacte budgétaire, une politique de désendettement. L’Italie, quoique sous les 3 % du PIB de déficit depuis 2012, reste sous la pression constante de la Commission en raison de sa dette publique encore élevée. Il pourrait en être de même pour la France. Le chemin pour convaincre Berlin est donc encore long.

Le risque de cette politique est évident : obsédée par la consolidation budgétaire, la France pourrait courir après des objectifs d’autant plus difficiles à atteindre qu’ils affaiblissent une croissance déjà fragile et faible. Le cercle vicieux de l’austérité ne saurait être écarté pour la France.

https://www.mediapart.fr/journal/economie/270617/la-rigueur-budgetaire-est-lordre-du-jour

Chanson : C’est la Grèce

C’est la Grèce chanson en solidarité avec le peuple grec ( voir les paroles plus bas)

C’EST LA GRÈCE…

Je-voudrais-lui-dire-bravo, lui-rendre-hommage
Faire entendre sa colère et son courage.
L’aider à reprendre espoir, chasser sa peine,
Faire cesser cette mascarad’ européenne.

Personne ne lui fera courber l’échine
Notr’ soeur, fière et rebelle, qu’on assassine.
Suivons son exemple, relevons la tête
Chassons ces vautours qui s’ payent la bête.
Refrain
—————————————
C’est la Grèce que l’on matraque,
Que l’on poursuit, que l’on traque.
C’est la Grèce qui se soulève,
Qui souffre et se met en grève.
C’est la Grèce qu’on emprisonne,
Que la troïka rançonne,
Qui nous donne envie de vivre,
Qui donne envie de la suivre
Jusqu’au bout, jusqu’au bout.

Oui , c’est le même sort qu’on nous réserve
C’est la même soupe que les banquiers nous servent.
De Madrid à Paris, la même galère
Unissons nos forces, battons-nous mes frères !

Soufflant du coeur d’Athènes, la révolte gronde
Tendue vers une vie solidaire et féconde
Un av’nir sans pouvoir, sans arrogance
Débarrassé des maîtres de la finance.

refrain

CR réunion du collectif du 19 juin 2017

Réunion du « Collectif citoyens de Grenoble contre l’austérité en Grèce et en Europe » du 19 juin 2017.

Présents : Mattheos K.,Béatrice R., Marie-Claude C., Max F., Christine R.

Excusés : Liliane C., Bernard L., Georges V., Jeanne E.

1) Retour sur la rencontre entre le CSPG de Lyon et le collectif de Grenoble qui s’est tenue le samedi 17 juin à La Tour du Pin :

Etaient présents 3 membres du CSPG de Lyon, 3 du collectif de Grenoble et 3 d’Attac Nord Isère nos hôtes.

Après un tour de table de présentation des membres et des actions faites par chaque comité ont été abordés :

– l’actualité en Grèce ( situation qui empire, 4e mémorandum, ingérence de la troïka, non annulation d’une partie de la dette au dernier Eurogroupe).

– les difficultés à alerter sur la situation en Grèce,

– les relations avec les autres collectifs,

– liste des projets envisagés par chaque comité.

2) Retour sur les visites dans les dispensaires et choix pour les prochains départs :

– Ilion par Max ( voir son compte rendu sur le site),

–  Corinthe : Liliane doit faire un compte rendu qui sera mis sur le site,

–  Exarcheia, Ilion, et autres : Lauren fera un compte rendu,

–  Matthéos se rendra en juillet au dispensaire en Thessalonique ouvert par les VioMé.

Le collectif, devant le nombre important de dispensaires, préfère privilégier un partenariat avec ceux qui affichent ouvertement leur non allégeance au pouvoir en place aussi les dispensaires de Iilion, Exarchia et VioMé semblent suffisants.

3) Point financier

Le collectif n’ayant pas d’entité juridique sa comptabilité est tenue au sein de celle d’Attac 38 dans deux états distincts :

– un pour individualiser l’utilisation des dons à destination des dispensaires autogérés grecs ( dons en argent, envois postaux,)

un autre pour le fonctionnement du collectif dans lequel apparaît les couts des films, débats, remboursement de transport,…)

A ce jour le 1er fait apparaître un excédent de 46,10 € et le 2eme un déficit de 131,41 €.

Si le collectif veut continuer des actions à destinations des dispensaires, il ne peut pas compter uniquement sur les financements d’Attac38 et du CADTM 38 et doit relancer des campagnes de dons, sinon il ne sera plus possible de continuer à envoyer du matériel médical en Grèce.

Quelles actions ? C’est l’objet du point suivant.

4) Les actions du collectif pour les mois à venir : continuer à alerter sur la situation en Grèce en tenant à jour le site internet et en proposant des actions avec un support film, théâtre, conférence et ainsi relancer des appels aux dons. La tenue d’un stand sur une place de la ville avec distribution de tracts n’est pas retenue sauf pour annoncer une action.

– une soirée musique grecque : Matthéos prend contact avec un groupe de musique,

– un pièce de théâtre «  Alexis et Yannis » qui évoque de façon humoristique le drame qui s’est passé au 1e semestre 2015 avant la capitulation de Tsipras est en tournée. Prendre contact avec l’auteur pour connaître les conditions (Christine) et s’il ne parle pas français c’est Matthéos qui prendra le relais,

– recherche de film : contacter le producteur de Next stop Utopia (Christine), contacter Yannis Youlontas sur l’état d’avancement de son dernier film ou du film sur le dernier convoi solidaire (Christine), voir chez les diffuseurs de films alternatifs ( tous),

– conférence sur la situation économique en Grèce ou sur la dette (échec du dernier Eurogroupe) voir avec le CADTM ( M Claude), contacter une connaissance à Unité populaire ( Christine),

– participer au « festival des solidarités » en novembre 2017: se rapprocher du collectif organisateur sur Grenoble (Christine),

– soutenir les VioMé ( situation juridique à suivre),

– participer au nouveau convoi solidaire organisé par ANEPOS peut-être à l’automne 2017 en le préparant suffisamment en amont pour avoir le temps de mobiliser et de l’adosser à une manifestation ( film, conférence si possible).

6) Prochaine réunion du collectif : lundi 4 septembre 2017 de 17h à 19h salle 109 MDA.

 

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