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SOS Méditerranée : non la situation ne s’est pas arrangée

Edito du 17/10/17

Chers amis,

La diminution des traversées pendant quelques semaines a suffi à détourner l’attention de la Libye et des décomptes macabres en Méditerranée. Trop rapidement certains se réjouissent en pensant qu’une solution a été trouvée et espèrent voir l’urgence s’éloigner.

Mais comment y croire ? Ceux qui ont réussi à fuir décrivent toujours le chaos et l’horreur des trafics humains qui règnent en Libye. Les équipes de l’Aquarius vivent des situations inédites comme par exemple le nombre de mineurs qui représentaient 40% des rescapés des sauvetages opérés la semaine dernière.

Plus que jamais nos capacités doivent être renforcées et nous sommes très heureux d’annoncer la création d’une nouvelle entité de SOS MEDITERRANEE, en Suisse, qui vient compléter le réseau européen déjà constitué par les trois associations française, allemande et italienne. Grâce aux spots publicitaires bientôt diffusés sur les chaines de télévision dans le cadre du label « Grande Cause Nationale » qui nous a été décerné cette année, nous espérons également sensibiliser le plus grand nombre à l’horreur qui se déroule aux portes de l’Europe.

Ensemble poursuivons notre mission, ensemble venons au secours de celles et ceux qui risquent leur vie en Méditerranée.

Lire le Journal de Bord Aquarius 7 opérations de sauvetage oct 2017

CR réunion collectif du 9 octobre 2017

Réunion du collectif « Citoyens contre l’austérité en Grèce et en Europe » du 9/10/2017

Présents : Christine, Marie-Claude, Béatrice, François, Max

Excusés : Liliane, Georges

1) Convoi solidaire vers la Grèce organisé par le collectif Anepos

Le prochain départ pour la Grèce aura lieu le 14 novembre.

Nicolas qui avait déjà fait le voyage au mois de mars repartira encore cette fois-ci. Nous pourrons donc lui confier les marchandises que nous aurons collectées. Il y aura aussi une camionnette qui vient de Suisse.

Collectes prévues les 18 et 25 octobre de 14h30 à 16h30 sur le parking derrière la MC2 ( volontaires Max et Christine, … ). Pour les personnes qui ne pourraient pas à ces heures là possibilité d’envoyer un message sur l’adresse du collectif qui cherchera une solution.

Le fruit de ces collectes sera stocké dans le garage de François.

Un tri sera nécessaire pour séparer la nourriture, les produits d’hygiène, le lait pour bébé …

La livraison à Nicolas pourrait se faire le 6 novembre, à cette occasion l’on pourrait rencontrer les copains de Savoie et de Haute Savoie et pourquoi pas autour d’un buffet … à voir.

Envoyer l’Information sur les lieux et heures de collecte : associations de Pontcharra et de St Martin d’Uriage, Trièves, le Tamis, le PG, le CIIP, listes du Cadtm et d’Attac, le site internet, un message spécifique envoyé aux destinataires de la newsletter, sur le site d’Anepos…

2) Pièce Alexis et Yannis

Réponse négative du Théâtre Ste Marie d’en bas avec comme argument un coût trop élevé de mise en œuvre. Le seule demande qui sort un peu de l’ordinaire dans la fiche technique envoyée par le réalisateur est le matériel de sur-titrage (la pièce est jouée en grec). D’après le réalisateur et des professionnels du secteur il existerait des dispositifs peu coûteux. Quand on aura plus d’infos, nous recontacterons l’administratrice.

3) Festival des solidarités (ex semaine de la solidarité internationale)

Nous pensions pouvoir nous insérer dans ce festival pendant la semaine du 6 au 9 novembre, sur le thème des migrants en Grèce mais aussi à Grenoble mais faute de salles disponibles nous abandonnons le projet.
Nous avions les témoignages des jeunes étudiantes qui sont allées à Athènes dans les lieux (essentiellement des squats) où se trouvent les réfugiés (City Plaza, Exarchia …). Même si la soirée ne peut pas se faire pendant le festival le projet n’est pas pour autant abandonné. Message à faire aux étudiants ( Christine).
Pour le reste (pièce de théâtre, groupe de musique, lieu) nous n’avons pas réussi à avancer, mais ce n’est que partie remise !

4) Les film que l’on pourrait projeter (pistes)

– AGORA de Yorgos AVGEROPOULOS il semble n’être pour l’instant que sous-titré en anglais. Contacter le producteur pour savoir s’il y a une version sous-titrée en français et ensuite voir les conditions de projection ( Christine)
– le prochain film de Yannis Youlontas
– documentaires et animations sur la dette grecque du CADTM
– un film de Philippe Menut (réalisateur de la tourmente grecque) Voir s’il s’agit d’un nouveau film ou une mise à jour de la tourmente grecque ( Max).

5) Retour visite chez les Viome à Thessalonique : Le 13 septembre 2017, Christine a déposé 3 cartons de produits pharmaceutiques et un déambulateur au dispensaire qui se trouve dans les locaux des Viome . Elle en a profité pour échanger avec eux et propose de faire un petit compte rendu commun avec Matthéos qui lui également a déposé des produits en juillet .

6) Prochaine réunion du collectif : la date pour novembre n’est pas arrêtée car le collectif sera mobilisé sur le convoi solidaire.

 

5ème sommet du Plan B les 21 et 22 octobre 2017 à Lisbonne

Sommet du Plan B à Lisbonne.Appel pour une Europe de la coopération démocratique et de la solidarité

 POUR UNE EUROPE DE LA COOPÉRATION DÉMOCRATIQUE ET DE LA SOLIDARITÉ

Lesbos : «Je veux que le monde m’écoute»

par Maria Malagardis, envoyée spéciale à Lesbos (Grèce) — 11 octobre 2017

 Dans le camp de Moria, près de 5 000 réfugiés s’entassent dans des conditions effroyables, non loin des touristes. Les ONG dénoncent le cynisme des dirigeants européens alors qu’en trois mois, plus de 10 000 personnes sont arrivées dans les îles grecques.
«Je n’en peux plus !» hurle soudain le jeune homme en gesticulant violemment, comme s’il donnait des coups de poing dans la nuit. Aussitôt, d’autres l’entourent et tentent de le calmer, mais ils semblent tout aussi nerveux, tendus, à cran. «Voilà neuf mois que j’ai fait ma demande d’asile. Et depuis ? Rien, aucune réponse ! Je reste ici, prisonnier sur cette île !» gémit encore Mahmoud, venu de Kobané en Syrie, avant de s’effondrer en sanglots.

Des larmes, on en voit souvent dans le camp de Moria, où sont immédiatement conduits tous ceux qui accostent clandestinement sur l’île grecque de Lesbos. Rares sont les conversations qui ne s’achèvent pas par des pleurs, au souvenir des épreuves traversées avant de s’échouer ici, l’un des points d’entrée de la forteresse européenne, où ces candidats à l’asile attendent d’être fixés sur leur sort. Souvent depuis très longtemps, en raison des lenteurs récurrentes dans l’examen des dossiers. Mais aujourd’hui, la situation a atteint un point critique et le désespoir vire à la crise de nerfs.

Vies humaines échouées

Mardi, l’ONG Médecins sans frontières (MSF), qui gère un dispensaire de santé mentale à Lesbos, a tiré la sonnette d’alarme. Elle demande aux autorités grecques de transférer immédiatement tous les réfugiés sur le continent, évoquant une augmentation inquiétante des patients traités, mais aussi celle des tentatives de suicide et d’automutilation. Car à Moria, les conditions de vie, «de survie», soulignent ceux qui s’y trouvent, sont déplorables. Et elles s’aggravent.

En cause, un nouvel afflux que personne n’avait anticipé. Car les arrivées sont reparties à la hausse et rendent la vie suffocante dans des camps désormais surpeuplés. Depuis juillet, pas un jour ne se passe sans que 100 à 200 personnes n’accostent sur l’une de ces îles qui font face à la Turquie. Alors qu’officiellement, les Européens se félicitent toujours d’avoir conclu un accord avec Ankara en mars 2016 pour stopper les traversées, c’est tout de même plus de 10 000 personnes qui sont arrivées sur les îles grecques en seulement trois mois. Rien qu’à Moria, près de 5 000 personnes s’entassent désormais dans un camp conçu pour en accueillir 1 800. Le week-end dernier, une fillette syrienne de 5 ans y est morte, faute de soins. Le médecin qui l’a auscultée, certainement trop débordé, s’était contenté de lui prescrire des antidouleurs.

Pendant ce temps, Bruxelles détourne le regard, la plupart des ONG sont parties, les autorités grecques promettent toujours de mieux gérer ce surplus de vies humaines échouées sur leurs côtes. Mais l’annonce, vendredi, de la construction de nouveaux centres sur place n’a fait que confirmer l’intention de garder les réfugiés sur des îles, peu à peu transformées en prison.

De loin, Moria, c’est une immense trouée au milieu des oliviers : des hangars, des bâtiments préfabriqués entourés de barbelés et gardés par l’armée grecque. L’afflux de nouveaux réfugiés a contraint depuis peu les autorités à déplacer dans de grandes tentes, juste à l’extérieur du camp, les hommes célibataires supposés plus résistants, face à l’absence de chauffage et d’eau courante. En réalité, même dans l’enceinte du centre, l’eau est souvent coupée pendant plusieurs jours. Sans explication. «On va aux toilettes dans le bush», explique Teddy, en désignant les champs d’oliviers. «C’est normal qu’on privilégie les familles et les enfants à l’intérieur du camp. Mais pour tous, le sentiment est le même : on a fui la mort, on se heurte au rejet et à l’indifférence», soupire ce trentenaire arrivé en décembre 2016, après un long périple depuis le Congo-Brazzaville, où l’inamovible président Denis Sassou-Nguesso poursuit impitoyablement les opposants.

Sur les plages de Lesbos, on aperçoit parfois un canot pneumatique dégonflé, plat comme une immense crêpe grise. Un énième bateau qui a accosté dans la nuit avec son nouveau lot de fugitifs en quête d’une vie meilleure.

Certes, ce ne sont plus les arrivées impressionnantes de 5 000 personnes par jour qui avaient marqué l’été 2015, lorsque les rivages de Lesbos étaient noyés sous les gilets de sauvetage orange abandonnés. «De toute façon, les passeurs ne proposent même plus de gilets de sauvetage pour la traversée, constate Hamed, un Iranien arrivé fin septembre avec sa femme et son fils de 8 ans. Et on a pourtant dû débourser 1 000 dollars par personne pour passer en Grèce.»Lui aussi a les yeux humides lorsqu’il évoque les persécutions et brimades subies en tant que chrétien en Iran. Mais l’arrivée à Lesbos n’a rien du soulagement espéré. «Les trois premiers jours, on a dû dormir dehors, par terre, juste là», souligne Somaya, la femme de Hamed, une blonde élégante en jean et sweat-shirt, qui désigne un sentier caillouteux où ruissellent les eaux sales. Depuis, on leur a fourni une minuscule tente où ils s’entassent à trois, plantée entre les conteneurs surpeuplés.

Huis-clos étouffant      

Il suffit d’y entrer pour avoir le souffle coupé : pour faire face à l’afflux actuel, des draps blancs suspendus sur un fil divisent désormais l’espace dévolu à chaque famille. Une vingtaine de personnes s’entassent ainsi sur moins de 10 m2. Mimona, venue de Damas, s’inquiète pour sa fille Dina, 11 ans. La fillette passe la journée à dormir dans ce huis-clos étouffant et refuse de s’alimenter depuis son arrivée dans le camp. Derrière le drap voisin, une femme venue d’Alep pleure silencieusement en regardant le plafond, allongée au milieu de ses six enfants.

«En réalité, rien dans l’accord UE-Turquie n’oblige à maintenir ces gens sur les îles où ils accostent, rappelle Eva Cossé, la responsable de Human Rights Watch en Grèce, présente à Lesbos. Les autorités grecques affirment que c’est à cause de la Turquie qui n’accepterait de reprendre que les déboutés du droit d’asile restés sur les îles où ils ont accosté. Mais des responsables européens nous ont ouvertement expliqué qu’eux aussi souhaitent que les gens restent sur les îles, et justement dans ces conditions. Afin de les inciter à envoyer des messages négatifs aux futurs candidats au départ», explique la chercheuse qui arpente souvent les couloirs de la Commission européenne. Elle se dit «sidérée par le cynisme» de certains décideurs : «Ils ne cachent même plus leur manque de compassion pour le sort de ces gens. Et répètent que seuls leur importe les chiffres.» Ceux des expulsions vers la Turquie. Depuis la mise en place de l’accord UE-Ankara, 1 360 personnes y ont été envoyées depuis la Grèce. Les pays européens souhaiteraient désormais accélérer ce «rendement».

Dans son rapport publié mardi, MSF constate pourtant une augmentation nette des violences subies par les réfugiés en Turquie depuis la signature du deal avec l’Union, régulièrement fustigé par les ONG. «Sans compter qu’il est très difficile de savoir exactement ce que deviennent ceux qui y sont renvoyés», renchérit Eva Cossé.

Pourquoi les arrivées ont-elles augmenté à ce point depuis juillet ? «On ne sait pas trop. Est-ce un afflux lié à la météo, à une baisse du prix des passeurs, à une relâche des contrôles côté turc ?» s’interroge la coordinatrice de MSF à Lesbos, Aria Ntanika, qui s’alarme elle aussi du climat de désespoir psychologique et matériel qui règne à Moria : «D’autant que les nouveaux arrivants sont eux aussi très fragiles. Il y a beaucoup de femmes et d’enfants, de Syrie ou d’Irak. Et on les envoie à Moria, où il n’y a désormais même plus assez de rations alimentaires pour tous, et où ils s’entassent dans la saleté sans savoir ce que sera leur avenir.»

«Dieu, aide-moi à ne pas perdre espoir»

Tenter quand même de fuir l’île ? A Moria, tout le monde peut partir du camp pendant la journée. Certains l’ont même quitté définitivement et dorment dans des bâtiments en ruines à la sortie de Mytilène, la capitale. Comme ces jeunes Algériens et Marocains, tous âgés d’une vingtaine d’années, qui traînent la journée sur les quais du port. Avec l’espoir de s’enfuir. Ils ne s’en cachent même pas. Eux savent qu’ils n’ont aucune chance d’obtenir l’asile. Alors ils guettent la rotation des ferrys, encore nombreux, même en cette saison.

Les touristes sont revenus à Lesbos. On peut les voir dans le nord, attablés aux terrasses du minuscule petit port de Skala Sikaminia. Là où il y a deux ans, les pêcheurs se relayaient pour sauver les milliers de réfugiés qui arrivaient chaque jour. Désormais, on ne voit plus que des surfeurs blonds et des retraités aisés dans ce décor qui a repris ses couleurs de carte postale. A Lesbos, deux mondes se côtoient : ceux qui ont le droit de circuler librement et les autres, nés du mauvais côté de la planète, et échoués dans ce cul-de-sac.

Mais profiter des ferrys pour tenter de s’enfuir clandestinement est une cause quasi perdue, tant les contrôles sont drastiques. Alors certains se tournent vers le ciel après avoir tant espéré de la mer. Au milieu des oliviers, sur les hauteurs qui dominent Moria, d’étranges cris résonnent parfois couvrant les vibrations des cigales : «Dieu, aide-moi ! Aide-moi à tenir, à ne pas perdre espoir !» implore Jean-Yves en génuflexions devant une grande bible. Venu de Côte-d’Ivoire, son dossier est en attente depuis dix mois. Et désormais, il ne croit plus qu’en Dieu, «pour [le] sauver de cet enfer». Teddy, lui, écrit des poèmes. Comme celui qui démarre par ces mots : «Ecoute ce cri qui cloche du fin fond des îles grecques / Je veux que le monde m’écoute du Vatican jusqu’à La Mecque / Perdu sur cette île, comme égaré dans un désert…» Le titre du poème ? «Un cauchemar officiel».

http://www.liberation.fr/planete/2017/10/11/lesbos-je-veux-que-le-monde-m-ecoute_1602491

 

Le convoi solidaire Isère Savoie pour la Grèce : la collecte

Comme indiqué dans notre précédent article il y aura bien un (voire 2) fourgons qui partiront le 14 novembre 2017 de Savoie pour répondre à l’appel de Yannis Youlontas.

Tout comme pour le convoi du mois de mars, notre collectif coordonne sur Grenoble la récupération et l’acheminement des fournitures qui seront transportées en Grèce par Nicolas. Il a reçu le soutien de diverses associations en Savoie. Un concert de Rebetiko est prévu samedi 21 octobre dans les Bauges pour l’aider à financer le voyage.

Rappel des besoins et modalités de récupération.

Les besoins sont urgents en :

Fournitures bébés : lait infantile en poudre ( urgence vitale N°2) petits pots, mixers de type babycook, soins bébés, sérum, vitamines, couches ( surtout 3, 4 et 5)

Jouets : petites tailles tels que figurines, légos, échecs et animaux ( ni peluches ni encombrants),

Produits d’hygiène et paramédicaux : gels douches, protections périodiques, dentifrice, brosses à dents, lessives, pansements, chevillères, genouillères, ( ni attelles, ni médicaments)

Base alimentaire : légumes secs, fruits secs, biscuits, céréales, thé, café, autres

et n’oubliez pas des messages de soutien : avec dessins et ou photos, des confiseries fermées et non fragiles peuvent être ajoutées.

Important : la place dans les fourgons n’étant pas extensible, merci de vous en tenir à cette liste.

Vous pouvez aussi  envoyer des chèques libellés à l’ordre d’ANEPOS en indiquant au dos « Convoi Isère-Savoie du 14/11/2017 »

– soit directement à l’adresse suivante : ANEPOS « Action Solidarité Grèce » BP10 81540 Sorèze,

– soit par l’intermédiaire du collectif de Grenoble lors des rendez-vous  ou dans la boite aux lettres (n° 86) d’Attac 38 à la MDA rue Berthe de Boissieux à Grenoble.

Rendez-vous pour la récupération des fournitures sur Grenoble :

Le mercredi 18 octobre et le mercredi 25 octobre de 14h30 à 16h30 sur le parking derrière la MC2 (4 rue Paul Claudel à Grenoble).

Le collectif prend aussi contact avec les associations déjà partenaires en mars pour envisager d’autres lieux de collectes,  les informations seront données sur ce site.

Tout lieu sur Grenoble qui voudrait offrir des horaires plus larges peut rentrer en contact avec le collectif greceausterite@hotmail.com

Pour ce convoi, un garage pour le stockage et le tri est prêté gracieusement par un militant, il permettra ainsi de regrouper les fournitures par type de produits et préparer des cartons pour Nicolas.

Pour les personnes qui ne pourraient vraiment pas se rendre à l’un des 2 rendez-vous peuvent adresser un message à l’adresse suivante greceausterite@hotmail.com nous chercherons une solution pour récupérer les fournitures.

Vous trouverez l’appel complet de Yannis Youlontas http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?rubrique4

Comme le dit Yannis  » pas question de baisser les bras pas question de laisser faire « 

Grèce : En finir avec les dettes illégitimes

Véronique Laurent 

C’est un cheval de Troie juridique. Le Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM ) fournit une arme pour tenir tête aux créanciers : le concept de « dette odieuse ». Qui pourrait servir à la Grèce à genoux. Le Belge Éric Toussaint, historien et docteur en sciences politiques, et Zoé Konstantopoulou, juriste et ancienne présidente du Parlement grec, en décortiquaient l’historique et les enjeux durant la dernière Université d’été du CADTM, à Namur, en juillet dernier. axelle (http://www.axellemag.be/) y était.

La plupart des États s’endettent pour financer leurs dépenses : ils émettent des « bons du trésor » ou des « obligations souveraines » pour équilibrer leur budget – les États-Unis, la Belgique le font. La Grèce le faisait. Ces bons sont achetés par des organismes sur des marchés financiers : ces acheteurs touchent alors les intérêts de ces emprunts.

Retour sur la dette grecque

Fin 2009, le gouvernement grec fraîchement élu annonce que le déficit du pays est en fait deux fois plus élevé que ce qui avait été présenté auparavant. L’origine de ce déficit est par ailleurs au cœur d’un débat politique. À la suite de cette annonce fracassante, c’est l’engrenage infernal. Les agences qui notent la « fiabilité financière » d’un pays dévalorisent la Grèce. Tout le monde essaie de revendre ses bons du trésor grecs dont le prix a dégringolé ; plus personne ne veut prêter d’argent au pays, ou alors à des taux totalement démesurés. Bref, la Grèce n’arrive pas à boucler son budget et, en avril 2010, demande une aide internationale.

Une dette pourrait être répudiée si elle va à l’encontre de l’intérêt général et si ses créanciers sont conscients de son impact néfaste au moment du prêt.

Se sentant encore fragiles après la crise de 2008, les États de la zone euro et le FMI (Fonds Monétaire International) craignent de nouvelles faillites bancaires ; des pays comme l’Italie, le Portugal ou l’Espagne sont également touchés par une hausse des taux d’intérêt que leur imposent les marchés financiers, échaudés par l’exemple grec. Les États de la zone euro et le FMI se mettent à racheter les titres grecs afin d’arrêter l’effondrement de leur prix, faisant ainsi passer la dette grecque dans les mains publiques (alors qu’auparavant, elle était détenue sur des marchés financiers privés). La « Troïka » (FMI + Commission européenne + Banque centrale européenne) impose alors à la Grèce de prendre toujours plus de mesures d’austérité afin de rembourser sa dette ; mais depuis sept ans, la dette a explosé, forçant la Grèce à rembourser toujours plus et plongeant les citoyen-nes dans une terrible crise économique et sociale (voir les portraits dans ce dossier). À l’image de pays qui ont refusé de payer leur dette financière envers leurs ex-colonisateurs, de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer une « dette odieuse », et la remettre en question.

« Répudier » la dette, un concept politique

Au 19e siècle, le nouvel État mexicain « répudie » sa dette envers le Portugal, parce qu’il estime que cette dette ne respecte ni le bien commun ni l’intérêt du peuple. Cuba, avec le soutien financier et militaire des États-Unis, fera de même vis-à-vis de l’Espagne. Avec l’argument supplémentaire selon lequel la dette était d’autant plus injuste que les banquiers prêteurs savaient bien que le remboursement était impossible.

En 1917 en Russie, le règne des tsars se termine dans le sang. Le gouvernement provisoire répudie les dettes du tsar Nicolas II. Alexander Nahum Sack, ancien ministre tsariste, théorise en 1927 cette répudiation. Il la soumet à deux premières conditions principales : une dette pourrait être répudiée si elle va à l’encontre de l’intérêt général et si ses créanciers sont conscients de son impact néfaste au moment du prêt. C’est la naissance du concept de « dette odieuse » : la « doctrine » de Sack sort ainsi la dette du domaine purement économique. Une troisième condition est encore théorisée au niveau du droit international : le caractère despotique du régime en place.
Et quand on veut, on peut : en 2004, par exemple, suite à la défaite de Saddam Hussein, la dette de l’Irak se voit réduite de 80 %. Mais, aux yeux des États-Unis, qui ont mené les négociations financières, il s’agissait d’un pays hautement stratégique… Contrairement aux pays pauvres très endettés (dits « PPTE »), dont le remboursement de la dette contribue à plomber le développement et qui bénéficient d’allègements de dette bien moindres.

La Grèce sous tutelle ?

En 2010, afin de rembourser la dette publique, le gouvernement grec signe donc un accord avec la Troïka qui l’oblige à instaurer de sévères politiques d’austérité. Selon le CADTM et de nombreux-ses économistes |1|, ces mesures n’ont pas aidé au redressement de l’économie. « Le programme d’ajustement auquel la Grèce a été soumise était, et reste dans son intégralité, un programme politiquement orienté », dénonce en juin 2015 la Commission pour la vérité sur la dette grecque, créée par le Parlement grec et sa présidente d’alors, Zoé Konstantopoulou, et coordonnée par Éric Toussaint. Au contraire, les mesures qui se sont succédé depuis 2010 ont porté atteinte aux droits fondamentaux des citoyen-nes, détruisant les droits sociaux et vendant les biens publics à des sociétés privées (acier, eau, électricité, aéroports, infrastructures…). Du vol pur et simple, dénonce Zoé Konstantopoulou.

Les mesures qui se sont succédées depuis 2010 ont porté atteinte aux droits fondamentaux des citoyen-nes, détruisant les droits sociaux et vendant les biens publics à des sociétés privées.

Des millions de chômeurs/euses, 300.000 entreprises fermées, 300.000 scientifiques envolé-es vers l’étranger, un taux de suicide élevé, des milliers de foyers sans électricité, la pauvreté généralisée allant jusqu’à la famine… « L’austérité tue », assène encore Zoé Konstantopoulou.

Peut-on parler d’une stratégie d’oppression systématiquement appliquée ? Zoé Konstantopoulou en est persuadée, en particulier depuis que la Commission pour la vérité sur la dette grecque a révélé des documents confidentiels du FMI, prouvant que l’instance connaissait l’impact que les mesures d’austérité allaient provoquer. Et depuis juillet 2015, le doute n’est plus possible ; la volonté populaire, exprimée lors du référendum – une majorité pour le « non » aux « mémorandums », c’est-à-dire aux plans d’austérité successifs –, n’a pas été respectée.

Les Nations Unies mobilisées

Le CADTM demande, avec d’autres instances et associations, la création d’un Tribunal international de la dette, à même de juger ce type de conflits, et où la doctrine de la dette odieuse pourrait s’appliquer. Ce combat avance. En septembre 2015, à l’Assemblée générale des Nations Unies, une majorité de pays a voté une résolution visant à établir neuf principes applicables aux questions de dette souveraine. Vous savez quoi ? La Grèce s’est abstenue, suivant le mot d’ordre des pays de l’Union européenne… Sauf l’Allemagne et le Royaume-Uni qui ont fait cavaliers seuls (avec les États-Unis, Israël, le Canada et le Japon) en votant contre, sous prétexte que les Nations Unies n’étaient pas le bon endroit pour discuter de dettes : ces pays aimeraient le faire hors instance régulatrice démocratique !

Les Nations Unies, avec le principe d’une voix par pays (ce qui donne du poids aux plus petites puissances), instaurent un rapport de force un peu plus équilibré. Et même si les neuf recommandations ne vont pas encore assez loin pour le CADTM (qui propose que les pays débiteurs puissent prendre certaines mesures d’autodéfense minimums face à des créanciers abusifs), leur adoption prouve, dans cette lutte aux intérêts politiques et économiques immenses, que la démocratie existe encore et qu’il faut continuer à l’activer.


Cet article est extrait du magazine Axelle n°202 qui consacre un dossier spécial « La Grèce sous l’austérité ».

Notes

|1| Relire notamment cette tribune de 300 économistes de tous les continents appelant les gouvernements grec et européens à « engager des négociations de bonne foi avec le nouveau gouvernement grec pour résoudre la question de la dette », dans « Nous sommes avec la Grèce et l’Europe », www.blogs.mediapart.fr, 5 février 2015.

Grèce : Trois femmes sous l’austérité

10 octobre par Katja Lihtenvalner , Kostis Ntantami

En Grèce, la vie se conjugue au présent, pas au futur. À Athènes, axelle (www.axellemag.be) a rencontré trois femmes qui nous ont confié leur quotidien. Leurs témoignages permettent d’incarner concrètement les conséquences des mesures d’austérité, prises sous la pression des institutions internationales européennes et financières.

La crise touche sévèrement la Grèce depuis 2010. Le taux de chômage est de 22 % : 26 % chez les femmes et 18 % chez les hommes. Ces chiffres ont certes diminué récemment, mais la réalité sociale demeure inchangée. Les femmes que nous avons rencontrées avaient des rêves ; elles les ont enterrés le long du chemin, à force de perdre leurs illusions, de serrer les dents pour se débrouiller jour après jour. Elles ne pensent plus à demain.

Piereta

Piereta Petani (Crédits photo Kostis Ntantamis)

Piereta Petani a 21 ans. « Cela fait deux mois que je cherche un travail. Je vais attendre que la saison d’été se termine, et je serai ensuite peut-être plus chanceuse », nous explique-t-elle lorsque nous la rencontrons dans le quartier touristique de Plaka, au cœur d’Athènes.

Après ses études secondaires, Piereta a travaillé dans un café. « J’ai toujours rêvé de devenir photographe. Pour me former, il fallait que je m’inscrive dans une école privée, car les institutions publiques n’ont aucun équipement : j’aurais eu l’impression de perdre mon temps. » Les parents de Piereta ne pouvant pas l’aider, elle a dû travailler pour financer ses études.

En Grèce, le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans est le plus élevé de l’Union européenne : 44,4 %. « Je n’avais pas d’expérience : être serveuse était l’un des seuls jobs auxquels je pouvais prétendre », se souvient Piereta. Elle a travaillé deux ans dans un café de Cholargos, une banlieue d’Athènes. « Quand j’ai commencé les études, je travaillais d’arrache-pied pour gérer les deux. Dès le matin, pendant huit heures, je servais au café, et puis j’allais à l’école de 17h à 20h. Heureusement, j’ai réussi mes examens », dit-elle fièrement.

On recherche une femme attirante

« Les cafés, les bars et les restaurants sont les seuls endroits où vous pouvez trouver du boulot actuellement. Mais les annonces sont humiliantes », explique Piereta. Parfois, les employeurs/euses indiquent rechercher une employée « jeune et attirante ». « Si une femme n’est ni jeune ni attirante aux yeux de l’employeur, elle aura beaucoup de difficultés à trouver du travail dans ce domaine », déplore-t-elle.

Si une femme n’est ni jeune ni attirante aux yeux de l’employeur, elle aura beaucoup de difficultés à trouver du travail comme serveuse.

Cela fait maintenant trois ans que Piereta travaille comme serveuse : « Il y a un modèle standard que les patron•nes suivent, ici. On nous promet 300 euros par mois pour cinq jours de travail par semaine. Et puis ces cinq jours se transforment rapidement en six. Et puis on commence à parler des difficultés financières de l’établissement et on réduit petit à petit ton salaire. Un jour, tu atteins tes limites et tu t’en vas. Ils trouvent une autre fille. C’est un cercle sans fin. »

Dans tous les bars où Piereta a travaillé, elle était officiellement employée à mi-temps. Ainsi, les employeurs/euses échappaient à l’inspection du travail, dotée de peu de moyens. Et, au fait, pour quel salaire ? « Trois euros de l’heure. C’est standard. On gagne environ 25 euros par jour. Ce n’est pas un salaire : personne ne peut vivre comme un•e adulte indépendant•e avec cette somme. »

Piereta a terminé son école de photographie et, pour l’instant, est sans emploi. « J’ai travaillé régulièrement depuis trois ans, mais officiellement je n’ai travaillé que quelques mois, puisque mes patrons m’ont forcée à signer un engagement soi-disant à mi-temps. En conséquence, je n’ai pas droit aux allocations de chômage », explique-t-elle.

Après 20 ans, toujours étrangère

Une autre difficulté pour Piereta est sa nationalité : ses parents albanais-es se sont installé-es en Grèce au début des années 90. « J’avais deux ans. Vingt ans plus tard, je n’ai toujours pas de papiers grecs », explique-t-elle, décrivant la manière dont la bureaucratie la force à payer sans cesse des frais de traduction et de documentation. Sa nationalité est une source de discrimination dans sa recherche d’emploi : « L’employeur/euse me demande d’où je viens, mais, après ma réponse, il/elle n’est plus intéressé-e. »

Piereta reste persuadée qu’elle réalisera son rêve : « C’est vrai que la vie pour nous est catastrophique en ce moment, mais je crois toujours que je serai photographe », fait-elle, déterminée. Elle collabore à différents médias sociaux, et essaie de promouvoir son travail personnel en ligne.

Irini

Irini Papachrisostomidou (Crédits photo Kostis Ntantamis)

Irini Papachrisostomido, 38 ans, vient de Naoussa, au nord du pays. « Dans une communauté aussi petite [la population est d’environ 19.000 habitant-es, ndlr], les femmes peuvent uniquement travailler en tant que serveuses », explique-t-elle en nous racontant son histoire dans le petit appartement qu’elle loue à Exarchia, au centre d’Athènes. « À la campagne, si une femme est célibataire, elle vivra très certainement chez ses parents. Si elle a une relation, elle se mariera et vivra une vie de famille. » Mais Irini attendait autre chose de la vie. Après des années de travail comme serveuse dans sa ville natale, elle décide donc en 2015 de déménager à Athènes. « Je ne me faisais pas d’illusions. Je sais très bien qui je suis. Une femme d’une trentaine d’années, sans diplôme universitaire, n’a pas beaucoup d’opportunités », dit-elle.

Déçue par Syriza

Irini raconte que son déménagement a été favorisé par la crise des réfugié-es et la déception vis-à-vis de Syriza, le parti de gauche au pouvoir depuis janvier 2015. « J’ai vu la situation des réfugié-es à la télévision et j’ai décidé de rejoindre des initiatives de solidarité. Je ne pouvais pas regarder tout cela de loin. » Elle pense que le gouvernement n’a offert aucune solution concrète. Et cette déception rejoint celle qu’elle ressent à l’égard de Syriza, qu’elle soutenait depuis des années. « Je ris, maintenant, quand je repense à la façon dont je croyais au système social que Syriza défendait, se souvient-elle. Comment peut-on rêver autant ? Et à quel point peut-on tomber de haut face à la réalité ? »

Quand j’ai vu qu’il n’y avait plus aucune raison de continuer à croire au rêve que vendait Syriza, j’ai pris mes affaires et je suis partie.

Irini admet que, jusqu’à maintenant, elle n’a toujours pas « fait le deuil » de Syriza. « C’est l’une des raisons qui m’empêche d’être active en ce moment, et je peux très bien comprendre la passivité et l’apathie de beaucoup de gens. Quand j’ai vu qu’il n’y avait plus aucune raison de continuer à croire au rêve que vendait Syriza, j’ai pris mes affaires et je suis partie. »

Pas de vacances

Irini vit désormais dans un petit studio qu’elle partage avec une colocataire et travaille dans un magasin d’art. « Au début, on m’a promis de me faire travailler huit heures par jour et cinq jours par semaine. Les cinq jours sont devenus six et, jusqu’à présent, mon contrat est à mi-temps. Mon salaire me permet de payer mon loyer, mais rien d’autre », raconte-t-elle. Alors que certain-es de ses ami-es lui envoient des messages depuis leurs vacances, Irini, elle, est restée à Athènes cet été. « Je n’ai pas les moyens de partir en vacances. Je travaille quasiment tous les jours. »

« J’aimerais être mère, confie enfin Irini. Mais dans ces conditions, je n’ose pas imaginer à quoi va ressembler mon avenir. Chaque mois, c’est la lutte. Pas pour vivre, mais pour survivre. »

Katerina

Katerina Karneri (Crédits photo Kostis Ntantamis)

Katerina Karneri a 62 ans ; elle est née et a grandi à Athènes. « J’ai enseigné le théâtre toute ma vie », nous explique-t-elle au début de notre entretien, dans son appartement de Kipseli, un quartier central de la capitale. Katerina travaille encore : elle enseigne le théâtre dans une école privée deux fois par semaine, et elle essaie de vendre des bijoux qu’elle fabrique elle-même. « Auparavant, j’avais une vie de qualité. Je travaillais dans trois écoles publiques différentes, pour un salaire décent », sourit-elle en repensant à ce temps passé.

Katerina, son mari Stefanos et leur fils Aris vivaient dans un petit rez-de-chaussée, mais étant donné qu’à la fin des années 2000, leur situation était stable, la famille a décidé d’acheter un appartement. « Je n’oublierai jamais 2010, l’année où ma vie a changé, confie Katerina. Nous avons pris un crédit pour notre appartement et, dans les jours qui ont suivi, mon mari est tombé gravement malade. Quelques mois plus tard, j’ai perdu mon travail dans chacune des trois écoles où j’enseignais. Ma vie s’est effondrée. »

L’austérité détruit tout

En 2010, après avoir demandé l’aide internationale (voir les articles suivants), la Grèce s’est vu imposer de prendre toujours plus de mesures d’austérité afin de rembourser sa dette. Ces mesures – qui se sont encore aggravées depuis – ont particulièrement impacté les citoyen-nes, comme Katerina.

« Les écoles voulaient employer des enseignant-es au rabais et se passer des ateliers théâtre. Je me suis tout à coup retrouvée sans emploi, avec mon mari malade et un emprunt à rembourser. » Katerina pense que sa vie s’est effondrée à cause des mesures d’austérité, qui l’ont laissée totalement sans soutien de la société. « J’étais déprimée, je voulais mourir. Heureusement, mon fils avait un emploi et a pu nous aider », se souvient-elle.

Mais vivre avec l’argent de son fils mettait Katerina mal à l’aise. Dès que son mari s’est rétabli, elle a cherché des solutions. « Sur internet, j’ai découvert la technique du macramé. Je m’y suis mise en me disant que je pouvais le faire toute seule. » Ce travail créatif lui a aussi permis de se remettre moralement sur pied. En vendant ses productions sur des marchés, elle a fait de nouvelles connaissances. « J’ai rencontré une personne qui est maintenant mon patron à l’école de théâtre où je travaille. Je suis payée 300 euros, au moins j’ai un petit salaire », explique Katerina. Elle exerce huit mois par an, mais quand l’école est fermée, elle ne touche rien.

Ne pas penser à la pension

Katerina est une ancienne marathonienne ; elle aime nager. « Je n’ai pas d’argent pour partir en vacances, alors cinq fois par semaine, en transports en commun, je vais à la plage aux alentours d’Athènes », dit-elle. Elle avait toujours pensé qu’à son âge, elle serait plutôt en train de faire du tourisme dans les îles grecques. Cet été, Katerina s’est aussi occupée en créant de nouveaux bijoux, notamment à partir de capsules Nespresso usagées. Le soir, elle s’installe dans une petite rue touristique proche de l’Acropole et elle vend ses réalisations. Même si elle ne gagne pas beaucoup d’argent, elle dit que cela la tient en vie.

J’essaie de ne pas penser à ma pension. Je dois au moins travailler jusqu’à mes 65 ans. Mais avec mon revenu actuel, ma retraite sera limitée.

« J’essaie de ne pas penser à ma pension. Je dois au moins travailler jusqu’à mes 65 ans. Mais avec mon revenu actuel, ma retraite sera limitée », précise-t-elle. La plupart des amies de Katerina, du même âge qu’elle, ont décidé de prendre leur retraite de manière anticipée par crainte d’être coincées par la crise économique. « Elles vivent maintenant avec 300 ou 400 euros de retraite, en devant aussi soutenir des enfants ou des petits-enfants sans emploi. C’est la réalité de l’austérité en Grèce », conclut Katerina en préparant son petit sac de bijoux pour les vendre, ce soir, dans les rues d’Athènes.


Cet article est extrait du dossier « La Grèce sous l’austérité », magazine axelle, n° 202, octobre 2017.

Source Axelle

Iles grecques à vendre

PLUS DE QUARANTE ILES GRECQUES SONT A VENDRE

Plus de 40 îles grecques sont actuellement en vente à des prix ridiculement bas en raison des effets de la crise financière et des mesures fiscales accrues mises en place par le gouvernement.

Les prix ont diminué de plus de 60% dans la plupart des cas, les professionnels de l’immobilier notent que l’offre a même doublé.

Selon un professionnel du secteur, les îles proposées à la vente 70 millions d’euros avant la crise s’offrent maintenant entre 10 à 15 millions d’euros.

Les experts précisent cependant que le marché de l’île grecque est concurrentiel par rapport à celui d’autres pays. Mais les ventes restent difficiles à concrétiser en raison des formalités administratives, des autorisations de construction, des accords des services archéologiques et forestiers, des avals donnés par le Ministère de la Défense, et dans de nombreux cas le classement des îles en zones naturelles protégées.

L’île de Scorpios qui appartenait au magnat grec Aristote Onassis a été cédée avec son ilot voisin Sparti, à un milliardaire russe pour 117 millions d’euros, le prix de vente d’origine, fixé en 2008 avoisinait les 200 millions d’euros.

Oxia près de  Zakynthos s’est vendue pour un peu moins de 5 millions d’euros  (7 millions d’euros au départ) à l’ancien émir du Qatar.

Le profil des acheteurs s’est quelque peu modifié. Les investisseurs se sont détournés des îles au profit de propriétaires privés.

https://lepetitjournal.com/athenes/plus-de-quarante-iles-grecques-sont-vendre-158331

Migrants cibles de groupuscule fasciste

Le samedi 7 octobre, à Aspropyrgos, petite ville à l’ouest d’Attique, deux ouvriers agricoles pakistanais  ont été la cible d’une agression violente par un groupe de 5 hommes qui les ont frappés avec une brutalité particulière  avec de poings américains en concluant leur agression avec un coup de couteau. La victime la plus grièvement blessé, Asfak Mahmud, portait de blessures très importantes au visage et fut hospitalisé d’urgence.  Cet ouvrier pakistanais, installé en Grèce depuis dix ans, était devenu la cible du groupuscule fasciste à cause de ses activités antifasciste et antiraciste : il avait participé aux manifestations antiracistes organisées sur place en mai et juin dernier.

 C’est la énième agression des migrants dans cette petite ville où le taux de chômage atteint de records et une partie de la population habite dans des favelas ; selon les organisations antiracistes, on y dénombre une soixantaine d’attaques racistes depuis un an. Non seulement des personnes ont été grièvement blessés mais aussi  des maisons arbitrant des migrants attaquées en pleine nuit en mettant ainsi la vie de leurs habitants en danger. Les agresseurs sont connus des autorités, car leur groupe se promène en ville à visage découvert en proférant des injures racistes et en semant la terreur. D’ailleurs plusieurs d’entre eux ont été formellement identifiés par des victimes des agressions précédentes, mais malgré cela, aucun d’eux n’a   été  jusqu’à maintenant inquiété par la police. D’après Petros Konstantinou du KEERFA (Mouvement united Against racisme and fascist threat)  il s’agit du  même groupe qui avait attaqué la manifestation antiraciste du 17 juin dernier. Leur impunité ne saurait persister sans la connivence de la police et des autorités municipales. A chaque agression raciste, les premiers à être arrêtés sont les victimes, surtout s’il s’agit des sans-papiers, tandis que les agresseurs jouissent de la protection des forces de l’ordre.

Samedi dernier, les agresseurs après avoir lacéré  avec des poings américains et un couteau le visage de leurs victimes, ils ont menacé de les brûler vives si ils ne quittaient pas le pays. Les deux victimes ont reconnu deux de leurs agresseurs qui pour l’instant n’ont pas été arrêtés. Asfak Mahmud a confirmé avoir reçu à plusieurs reprises des menaces par des membres de l’Aube Dorée (nazis grecs)  qui très probablement est l’auteur de cette attaque, malgré un communiqué de démenti que l’organisation nazie a publié.

 Une deuxième agression raciste a eu lieu dans un quartier populaire d’Athènes à peine quelques heures après.  Un groupe de 15 a failli lyncher un ouvrier pakistanais qui rentrait chez lui après la fin de son travail tard dans la nuit du samedi au dimanche. Ils l’ont encerclé et n’arrêtaient de lui donner de coups de pied au visage et au corps jusqu’à ce quil perde connaissance. La victime, grièvement blessé, a été hospitalisée d’urgence; il devrait subir une opération nécessitant plusieurs jours d’hospitalisation. Le ministre de Protection du Citoyen (euphémisme pour l’Ordre public) Toskas après avoir reçu des représentants de la communauté pakistanaise a confirmé sa détermination de poursuivre les auteurs de ses actes odieux.  Sauf qu’il avait déjà affirmé la même chose en juin dernier sans que le régime d’impunité de sections d’assaut anti-immigré et de policiers qui les couvrent change d’un iota.

(source –en grec- Efimerida tôn Syntaktôn, )

Entretien avec Emmy Koutsopoulou

Dans un précédent article nous faisions état d’une mesure de licenciement à l’encontre d’Emmy Koutsopoulou, http://www.infoadrets.info/grece/solidarite-avec-emmy-koutsopoulou/psychiatre grecque, responsable de l’unité d’addictologie à l’hôpital oncologique d’Athènes, limogée de son poste par la direction de l’organisme grec de lutte contre la drogue – OKANA .

Il apparait que les décisions administratives prises à son encontre relèvent du domaine de la persécution politique, syndicale et professionnelle.

Pour connaitre son engagement voici une vidéo d’un entretien suite à une rencontre avec elle réalisée en été 2016 à Athènes. 

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