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Les trois sauvetages les plus marquants

Gros bateau en bois surchargé et menaçant de chavirer, réanimation d’urgence d’un bébé tombé à l’eau, panique sur une embarcation pneumatique dégonflée à l’arrivée des garde-côtes libyens… Jérôme, Édouard et Claire racontent le moment le plus marquant de leurs nombreuses missions comme membres de l’équipe de sauvetage.

Chacune de nos 351 opérations en mer réalisées depuis mars 2016 avec l’Aquarius puis l’Ocean Viking, était pour le moins exceptionnelle. Pour tout dire, rien n’est – et ne devrait être – habituel dans cette situation où des femmes, des enfants et des hommes, véritables naufragé.e.s ayant traversé des épreuves sans nom, se retrouvent livré.e.s aux caprices de la mer et à l’avidité des passeurs qui profitent de leur détresse pour les entasser à prix fort sur des embarcations impropres à la navigation. Pourtant, si nos marins sauveteurs et sauveteuses ont conservé en mémoire le visage de dizaines de rescapé.e.s et autant de souvenirs de missions improbables, certains moments les ont marqué.e.s à tout jamais.

Jérôme : « Mais comment font-ils tenir autant de monde sur un bateau comme ça ? »

 

Pour sa première mission en mer, en 2021, Jérôme a eu droit à l’un des pires cauchemars des équipes de sauvetage. Aux temps de l’Aquarius, entre 2016 et 2018, les grands bateaux en bois, qui peuvent contenir jusqu’à 1 000 personnes, comptaient parmi les embarcations rencontrées fréquemment. Mais on lui avait dit qu’il n’y en avait plus. Dangereusement surchargés, y compris dans les cales où l’on entasse sans ménagement les femmes et les enfants, ces monstres instables menacent de se retourner au moindre mouvement de foule ou à la première vague. Et Les chances de survie sont quasi nulles si cela se produit. Devenus plus rares ces deux dernières années, en été 2021, ils ont eu tendance à faire leur réapparition et depuis 2022, des grands bateaux de pêcheurs avec jusqu’à 800 personnes à bord partent de l’est de la Libye, rapporte le site d’information Info Migrants. Alors qu’il ne s’attendait pas du tout à cette « rencontre » avec de si grands bateaux, Jérôme en a fait l’expérience et raconte sur cette vidéo inédite cette expérience troublante. « On aurait pu me mettre des claques que je n’aurais rien senti ! » confie-t-il.

Édouard : « On voit des trucs de dingue et on n’en parle pas. »

 

 Laurin Schmid / SOS MEDITERRANEE
 Laurin Schmid / SOS MEDITERRANEE

Le 27 janvier 2018 compte parmi les événements les plus traumatisants de toute l’histoire de SOS MEDITERRANEE. Ce jour-là, plusieurs dizaines de personnes sont tombées à l’eau à l’arrivée des équipes. Une trentaine ne survivront pas. « On voit des trucs de dingue et on n’en parle pas. » Édouard, marin-sauveteur sur l’Aquarius dès 2016, mettra des mois avant de coucher sur le papier son récit de cette opération dantesque. Extraits.

Baz crie : « Le bébé, là-bas ! » C’est mon cauchemar. Je l’ai vu et depuis le premier moment, je me suis dit : « c’est foutu pour lui, regarde pas ». Mais voilà qu’on arrive dessus. « Je le prends ! » Voilà c’est dit, je tends le bras, je plonge ma main dans l’eau. Puis tout l’avant-bras, pour attraper la barboteuse molletonnée du bout des doigts. Je le soulève hors de l’eau, il est lourd, plein de flotte. (…) Je dois lui faire un massage cardiaque. Le canot de sauvetage se cabre. Le moteur gueule, on n’entend plus que ça et Baz qui essaie de gueuler plus fort dans sa radio pour prévenir les équipes médicales. Son teint est presque blanc, lui qui devrait avoir la peau noire. Foutu pour foutu, je n’y vais pas de main morte. Je me rends compte que je masse un peu vite alors je cherche les paroles de la chanson qu’on nous donne pour bien faire. Et je me retrouve à chanter « staying alive » en pleurant à moitié, et je le regarde, je chante pour lui. « Écoute-moi garçon ! » (…) J’écarte les jambes et je cherche mes appuis pour assurer ma position avant de me lever. Je lance le décompte, en continuant de masser, comme à l’entraînement. 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 ! Les mains de Baz sont juste là, parfaitement placées. Je lui passe le bébé, il le passe à d’autres mains tout aussi bien placées. (…) Une fois revenu à bord on a demandé comment allaient les bébés. On a eu un petit temps avant de croire qu’ils étaient tous revenus à la vie. On a pleuré, on s’est pris dans les bras, mais on n’a rien dit de plus.

Lire tout le témoignage d’Edouard

Claire « Les garde-côtes libyens foncent sur nous à pleine vitesse. C’est la panique ! »

Claire Juchat / SOS MEDITERRANEE
Claire Juchat / SOS MEDITERRANEE

Lorsqu’on lui demande le moment qui l’a le plus marquée, Claire écarquille les yeux et souffle : « il y en a tellement ! »  Elle finit par évoquer cette fois où les garde-côtes libyens ont failli provoquer un naufrage au moment où son équipe secourait un pneumatique dégonflé. Un scénario qui se produit de plus en plus souvent.

Nous sommes en avril 2022. Nous sommes en train d’évacuer les personnes en détresse depuis l’embarcation surchargée vers les canots de sauvetage. Les conditions sont vraiment médiocres. Une vedette des garde-côtes libyens arrive sur nous à pleine vitesse. Elle tourne autour de l’embarcation pneumatique dégonflée que nous secourons, causant de fortes vagues. Leur arrivée créé une immense panique parmi les naufragé.e.s. Épouvantées, de nombreuses personnes essaient de sauter directement dans le canot de sauvetage depuis l’épave. Le canot est assailli. Pour ces personnes, retourner dans ce qu’elles appellent « l’enfer libyen » est pire que la mort.  On tente de les calmer, le bruit des moteurs est assourdissant. Grâce à de nombreuses manœuvres, personne ne tombe à l’eau. Pourtant, tout au long du transfert, les garde-côtes libyens continuent leurs manœuvres dangereuses, jusqu’à la fin !

Je me souviens que sur l’autre canot de sauvetage, juste avant, Jérémie [chef de l’équipe de sauvetage] venait d’extraire un tout petit bébé, un nourrisson d’à peine deux mois ! Ce n’est qu’une fois en sécurité sur l’Ocean Viking, environ deux heures après le sauvetage, qu’en discutant avec les gens, je me suis rendue compte que 12 personnes étaient tombées à l’eau durant la nuit avant qu’on arrive. Il y avait de grosses vagues, l’embarcation était surchargée, certaines personnes ont glissé et ont disparu dans l’eau noire. Celles et ceux qu’on a secouru.e.s étaient donc en état de choc, auquel s’est ajouté la peur d’être ramené.e.s en Libye. Au cours des jours, je suis devenue assez proche de la maman de ce bébé. Et je me disais que son petit avait déjà vécu tant d’atrocités en si peu de temps de vie : l’enfer libyen, la traversée, la mort de 12 personnes, les dangereuses manœuvres des garde-côtes libyens… Lorsqu’elle a débarqué avec son bébé, j’étais vraiment émue et triste à la fois à l’idée que ces deux êtres devraient encore affronter de nombreuses difficultés.

Source https://sosmediterranee.fr/focus/les-trois-sauvetages-les-plus-marquants/

Des nouvelles du prochain convoi solidaire et soutien lutte

2. DES NOUVELLES DU CONVOI SOLIDAIRE

Dans ce contexte tendu, le déploiement des fourgons solidaires se fait avec prudence et méfiance. D’autant plus que nous avons des adolescents avec nous et, parfois, des convoyeurs très âgés ou en mauvaise santé.

Ces problèmes de santé sont d’ailleurs la cause de beaucoup de retards dans nos départs vers la Grèce : quand l’un doit se faire opérer avant de partir, l’autre est retenu par un accident imprévu. Une compagnonne qui devait également partir avec nous lutte désormais contre un cancer et nous ne cessons de penser à elle. Un autre compagnon de voyage a du revenir en France suite à l’accident de voiture de son épouse. Moi-même, j’ai du faire la même chose durant l’hospitalisation de ma mère suite à un AVC. Bref, c’est un peu l’hécatombe durant ces premiers mois de 2023.

Préparation du convoi dans le Tarn, entre deux manifestations contre la réforme des retraites et contre le projet autoroutier, avec une belle convergence de collectifs et d’organisations (sur le tee-shirt : « Pas touche à Exarcheia et aux occupations »)

À cela s’ajoute la lutte contre la réforme des retraites (et son monde). Car beaucoup d’entre nous sont fortement impliqués dans ce mouvement formidable, auquel s’ajoute la résistance contre les grands travaux inutiles et nuisibles (bassines, autoroutes…). C’est pourquoi 5 des 15 fourgons qui devaient partir ne partiront qu’à l’issue de cette séquence historique.

Préparation du convoi à Martigues, entre deux manifestations. Idem à Mâcon, à Sisteron, etc.

Mais bon, tant bien que mal, nous avons commencé à partir et à livrer, au fil des semaines, et ce mouvement va s’étendre et se renforcer dans les prochains jours. En début de semaine prochaine, un cinquième fourgon va arriver de France (le deuxième d’une longue série pour Exarcheia), alors qu’un premier fourgon va rentrer de Crète chargé de légumes, de fruits et d’huile d’olive pour nos lieux autogérés à Athènes (notamment pour le Notara 26, le réseau des collectifs solidaires de l’Attique, SODAA, des résistants en grosse galère parmi lesquels les membres de Rouvikonas les plus précaires).

Toujours un superbe accueil au K*Vox, l’une des deux bases du groupe Rouvikonas, pour les membres du convoi immédiatement questionnées sur les luttes actuelles en France 🙂

La question est maintenant de savoir ce que nous allons pouvoir faire au niveau financier, car toutes ces structures, lieux et collectifs autogérés ont besoin d’argent dans cette période difficile (actions solidaires, travaux dans les lieux, insuffisance en produits de première nécessité, frais de Justice…). Nous avons commencé à apporter de l’aide économique à plusieurs de ces assemblées, mais beaucoup moins qu’à l’habitude. Et pour cause : en raison de la situation actuelle en France, nous avons évidemment récolté beaucoup moins de soutien que les années précédentes. La plupart de nos appuis habituels sont — pour le moment — aux abonnés absents, notamment les principaux à quelques exceptions près. C’est dur ! Mais on peut le comprendre. Les Grecs eux-mêmes disent : « la priorité est de soutenir la résistance en France actuellement, les caisses de grève et les frais de Justice des manifestants ». Plusieurs de nos amis migrants nous ont dit la même chose ces jours-ci. Tous les yeux sont braqués sur l’hexagone depuis l’autre bout de l’Europe.

Beaucoup d’actions de soutien au mouvement social en France sont organisées en Grèce, presque chaque semaine depuis trois mois : rassemblements, banderoles, actions diverses… Les tags se multiplient sur les murs, en solidarité avec les manifestants qui battent le pavé à 2000 km plus à l’ouest, et les banderoles jusqu’au sommet des plus hautes montagnes de Grèce ! Parallèlement, on prépare, nous aussi, la journée du 1er mai qu’on espère intense.

Appel de Rouvikonas à participer massivement aux manifestations du premier mai 2023 / Sondage sur internet : « en qui avez-vous confiance ? » Sur les 1841 réponses : 4% pour le premier ministre, 3% pour la cour suprême de Justice, 1% pour le président grec et 92% pour Rouvikonas 😉

Dans ce contexte, on comprend tous, sans malaise, que nos moyens soient extrêmement réduits, mais bon, on se permet quand même de vous informer de la situation. La chute est telle qu’il est difficile d’assurer ce qui doit l’être, les priorités, les urgences, tout ce qui est vital.

Nous avons aussi besoin d’acheter plus d’huile d’olive et de légumes en Crète pour soutenir nos initiatives solidaires autogérés sur le continent. Si vous le voulez, vous pouvez participer en achetant vous-même ces produits, en versant les sommes nécessaires directement à nos camarades paysans producteurs pour que les livraisons puissent être effectuées.

Lefteris, paysan en lutte dans les montagnes crétoises près de Chania, fait partie des oléiculteurs qui nous fournissent de l’huile d’olive pour les lieux autogérés d’Athènes et d’ailleurs (Lefteris est aussi musicien et intervient dans le documentaire « Je lutte donc je suis »). Nous avons d’autres fournisseurs, notamment à Kastelli, parmi les paysans en lutte contre le projet d’aéroport / Livraison au réseau des collectifs solidaires de l’Attique

Livraison d’huile, de fruits et de légumes aux exilés du Notara 26 à Exarcheia.

Pour tout vous dire, cela fait des semaines que nous évoquons entre nous la nécessité urgente de vous envoyer un message de « rappel », dans l’espoir que l’aide revienne à un niveau plus habituel, mais nous n’avons pas osé. Précisément, depuis le 10 février, il y a deux mois et demi !

Si nous le faisons aujourd’hui, c’est que c’est vraiment nécessaire et primordial.

Livraisons simultanément dans le principal squat de Chania en Crète (Rosa Nera) et dans plusieurs squats d’Exarcheia (Notara 26, K*Vox, structure autogérée de santé Adye…)

3 – POUR SOUTENIR NOS LUTTES ET NOS ACTIONS SOLIDAIRES

Ne faites quelque chose que si vous le pouvez. Surtout, ne vous affaiblissez pas si la situation est très difficile pour vous aussi. Nous nous adressons uniquement à celles et ceux qui peuvent : c’est le moment, si vous le voulez, si vous le pouvez. Cette fin de mois d’avril et ce mois de mai vont être déterminants. Nous sommes sur place, nous luttons nous aussi contre le pouvoir, nous aussi contre les fascistes. Nous travaillons l’utopie à bras le corps, sans lâcher quand les périodes sont difficiles. Malgré toutes les épreuves de ces dernières années, en particulier depuis 2019, Rouvikonas est toujours debout, Notara 26 est toujours debout, et beaucoup d’autres lieux et projets que vous aimez, que vous avez vu dans nos documentaires et que vous avez soutenus. La lutte continue malgré les embûches et les difficultés. « On est là, même si Mitsotakis le veut pas, nous on est là » 😉

Merci de voir ce que vous pouvez faire.

1- Pour effectuer un virement à ANEPOS
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « Action Solidarité Grèce »

2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :
https://www.paypal.com/donate/?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY

3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues

4- Pour effectuer un virement directement sur le compte d’un camarade producteur d’une denrée nécessaire, contactez-nous.

Contact, suggestions, propositions : solidarite@anepos.net
Tél. France 06 24 06 67 98 / Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80

Les fourgons passent par les Alpes ou par Ventimille, plus au Sud, puis prennent le ferry à Ancona (à leurs frais)

4 – TROIS FILMS À VOTRE DISPOSITION ET BIENTÔT UN QUATRIÈME !

Autre chose : inutile de nous demander l’autorisation pour diffuser nos films, notamment pour financer les caisses de grèves ou des frais de Justice. Comme nous l’avons déjà dit, tous nos films sont à votre entière disposition, en creative commons, à votre service pour faire réfléchir le public et soutenir les luttes en France aussi. À notre connaissance, plus d’une vingtaine de projections de nos trois films ont eu lieu depuis début février. Servez-vous ! Ne nous demandez pas notre accord ! Nous sommes nos propres pirates ! L’hiver prochain, le quatrième opus sortira : « Nous n’avons pas peur des ruines ». Nous en reparlerons durant l’été, avec de belles surprises à la clé, et une tournée parmi vous, bien sûr 😉

Encore une fois, bonnes luttes ! Tenez bon !

De tout cœur avec vous depuis la Grèce, avec nos camarades et compagnons grecs et migrants.

Vive la Sociale !

Yannis Youlountas po/ les membres de l’action

Source https://www.grece-austerite.ovh/?p=14211&preview=true

 

 

Grèce Regain d’attaques fascistes contre les lieux autogérés

Message de Yannis Youlountas

Bonjour,

Je vous écris depuis l’un des nombreux squats où nous faisons une étape ces jours-ci, avec deux des fourgons solidaires qui se déploient en Grèce en ce moment. D’autres fourgons sont en train d’arriver et nous rejoindront à Athènes à partir de lundi, puis durant tout le mois de mai, du Nord au Sud. Tant bien que mal, l’opération prévue a commencé et je vous en parlerai dans la deuxième partie de ce message.

Affiches appelant à la manifestation d’hier à Petroupoli

1 – ALERTE ANTIFASCISTE

La première des nouvelles est d’abord l’offensive que nous subissons à nouveau de la part des fascistes. Depuis plusieurs mois, les attaques violentes se multiplient à nouveau, contre des camarades et contre des lieux. Simultanément, les menaces de mort recommencent contre certains d’entre nous, comme à l’époque d’Aube dorée, notamment contre ceux qui ont déjà été agressés par le passé.

Cette semaine, deux de nos lieux autogérés ont subi des attaques fascistes :

Ce lundi, le squat « Patmou kai Karavia » a été attaqué et vandalisé à Kato Patissia (centre d’Athènes, à 3 km au nord d’Exarcheia).

Ce mercredi, les fascistes ont également attaqué le squat « Jardin Botanique » à Petroupoli (quartier excentré au nord-ouest d’Athènes).

Le squat « Jardin Botanique » à Petroupoli, lieu où s’est déroulé la deuxième attaque fasciste de la semaine

Durant cette deuxième attaque de la semaine, les fascistes ont frappé juste après la tombée de la nuit, avec des cagoules, alors que le squat était encore en activité. Ils ont tout d’abord tagué des croix gammées et celtiques autour du bâtiment principal, ainsi que des slogans nationalistes, avant de pénétrer dans le hall d’entrée. À l’intérieur, dix des fascistes cagoulés se sont retrouvés nez à nez avec deux militantes antiautoritaires qui ont aussitôt donné l’alerte. Dans les locaux du squat se déroulaient alors un cours de danse et une répétition de théâtre. Il était environ 21h30.

Tout le monde s’est mis à rejoindre le hall à toute vitesse, alors que les fascistes proférait des insultes et des menaces de mort accompagnées de saluts nazis. Voyant le monde arriver, les fascistes se sont enfuit tout en jetant de gros pétards derrière eux.

Dans les minutes qui ont suivi, de nombreux membres du mouvement social ont convergé autour du squat « Jardin Botanique » pour essayer de retrouver les assaillants, mais sans succès : la pseudo race supérieure a préféré détaller dans la nuit, aussi vite que possible, en contradiction avec leur attitude prétentieuse et machiste à leur arrivée, devant les deux militantes antiautoritaires 😉

Précisons que le « Jardin Botanique » de Petroupoli n’est pas un squat comme les autres. Il est très grand, avec une immense cour intérieure (qui nous a déjà été prêtée pour garer nos plus grands fourgons durant des convois passés) et parmi ses bâtiments se trouvent deux serres en dur dans lesquelles le collectif cultive un potager solidaire autogéré. Il y a quelques mois, nous étions à nouveau dans ce lieu magnifique pour peaufiner le tournage de notre quatrième documentaire, « Nous n’avons pas peur des ruines » (qui sortira l’hiver prochain). La plupart des membres de l’assemblée du squat sont aussi membres de l’organisation AK (Mouvement antiautoritaire pour la démocratie directe).

L’une des serres du « Jardin Botanique » / Tournage de « Nous n’avons pas peur des ruines, il y a quelques semaines, dans l’autre serre / Visite du « Jardin Botanique » par des membres du convoi, il y a quelques jours

Dès le lendemain, la sécurité du grand squat a été renforcée, notamment avec la participation de membres de Rouvikonas venus apporter leur soutien, ainsi que plusieurs groupes antifascistes.

Vendredi soir, les nombreux camarades et compagnons de luttes venus d’un peu partout ont formé une immense patrouille à motos qui est partie sillonner les rues du quartier, puis de tout l’ouest d’Athènes, sous le nez des flics immobiles et silencieux, jusque tard dans la nuit.

Hier à midi, une grande manifestation antifasciste, cette fois à pied, est partie de la place ronde de Petroupoli pour rejoindre le « Jardin Botanique », avec beaucoup de monde.

Durant la semaine, d’autres lieux autogérés ont remarqué une profusion de tags fascistes et néonazis sur leurs murs extérieurs. Beaucoup plus qu’à l’ordinaire. Ces lieux sont pour la plupart anarchistes et souvent en lien avec l’aide aux migrants, mais pas seulement.

Au nord-ouest du quartier d’Exarcheia, dans la nuit de lundi à mardi, des tracts fascistes menaçants ont été déposés autour du squat Notara 26 par le groupe « Cri de guerre » qui se revendique ouvertement du « national-socialisme ». Un autre groupe fasciste, nommé « Against Modern Athens », multiplie également les menaces contre le squat de réfugiés et migrants. C’est précisément ce groupe fasciste qui avait réussi, en septembre dernier, à arracher l’une des banderoles de la façade du Notara 26, pour ensuite publier une photo sur laquelle ils posaient avec la banderole à l’envers accompagnée de slogans haineux.

Bref, nous sommes actuellement en alerte. D’autant plus que l’État agit, lui aussi, contre certains de nos lieux. Le Notara 26 a encore subi des coupures de son système d’alimentation électrique la semaine passée. D’autres squats font sans cesse l’objet de tentatives d’intimidation. Les voltigeurs à motos circulent au plus près de nos lieux autogérés pour contrôler et brutaliser les militants et les migrants, et quelquefois pire à l’égard des filles. Le pouvoir cherche à faire peur et, simultanément, la peste brune ressort de sa tombe, telle une milice venant lui donner le bras !

Nos luttes actuelles concernent aussi la gentrification galopante du centre d’Athènes et les travaux inutiles et nuisibles, à commencer par l’offensive de l’État qui essaie de construire une station de métro sur la place centrale du quartier à Exarcheia, contre l’avis de la population, ainsi que développer des projets immobiliers sur la verte colline de Strefi. Comme le titrait récemment un article d’Elsa Perrigueur dans l’Huma : « Exarcheia [est devenue] une zone à défendre au cœur d’Athènes ».

Source https://www.grece-austerite.ovh/?p=14211&preview=true

 

Rappel Lancement par le comité grenoblois de la commande groupée VioMe

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 11 ans l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante. Ils étaient menacés d’expulsion par la justice grecque et la nouvelle est tombée il y a quelques jours : le terrain a été vendu aux enchères électroniques (la dernière invention de la commission européenne pour pallier aux manifestations citoyennes qui s’opposaient aux expulsions de particuliers) .

Ils en appellent à la solidarité internationale. Il est plus que jamais nécessaire de les soutenir en participant à cette commande.

Voir le dernier appel des VioMe et notre tract d’information 

Depuis 2016 et la visite de Makis Anagnostou à Grenoble et afin de les soutenir, le comité de Grenoble organise chaque année une commande groupée de leurs produits. Pour celle de 2023 vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : Catalogue 2023

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : Bon-de-commande-Viome-2023

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée

au mardi 2 mai 2023

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

A noter que le comité grenoblois soutenu par Attac 38 évoquera la situation des VioMe et tiendra un stand lors de la soirée co-organisée par Attac 38 et la CISEM dans le cadre du mois décolonial voir l’annonce Voir l’annonce

 

Communiqué SOS MEDITERANNEE

SOS MEDITERRANEE condamne les tirs des garde-côtes libyens qui ont mis délibérément en danger ses équipes et les personnes en détresse en Méditerranée.

Dans la matinée du 25 mars, les garde-côtes libyens, financés, équipés et formés par les États membres de l’Union européenne (UE), ont menacé, au moyen d’armes à feu, les équipes de l’Ocean Viking, navire de sauvetage humanitaire. Ils ont ensuite intercepté brutalement environ 80 personnes en détresse dans les eaux internationales.

Plus tôt dans la journée, l’Ocean Viking, navire de sauvetage affrété et opéré par SOS MEDITERRANEE, avait été alerté de la présence d’une embarcation en détresse dans les eaux internationales au large de la Libye par l’organisation civile Alarm Phone qui gère une ligne téléphonique d’urgence. Alors que l’Ocean Viking se dirigeait vers la position afin de porter secours à l’embarcation en détresse, le patrouilleur 656 des garde-côtes libyens est arrivé sur les lieux, s’approchant dangereusement de l’Ocean Viking. Toutes les tentatives de l’équipe à la passerelle pour contacter le bâtiment des garde-côtes libyens par VHF sont restées sans réponse, tandis que l’équipage des garde-côtes libyens a commencé à se comporter de manière agressive, menaçant avec des armes à feu et tirant plusieurs coups de feu en l’air.

La sécurité de ses équipes étant compromise, l’Ocean Viking a quitté les lieux à plein régime, alors que les garde-côtes libyens continuaient à tirer des coups de feu. L’avion de surveillance civile Seabird 2, de l’ONG Sea Watch, surveillait la scène de détresse. Seabird 2 a confirmé plus tard avoir repéré des personnes tombées par-dessus bord de l’embarcation pneumatique en détresse, récupérées par la suite. Au total, environ 80 personnes ont finalement été interceptées par les garde-côtes libyens et renvoyées de force en Libye.

C’est la deuxième fois cette année que SOS MEDITERRANEE est témoin d’une situation où les garde-côtes libyens mettent sciemment en danger la vie des personnes en détresse en mer et compromettent la sécurité des équipes de l’Ocean Viking. En janvier, les garde-côtes libyens avaient perturbé une opération de sauvetage en cours en empêchant l’équipe de recherche et de sauvetage à bord de notre canot de sauvetage de retourner au navire principal. Heureusement, les personnes rescapées ainsi que l’équipe de sauvetage avaient alors finalement pu embarquer à bord de l’Ocean Viking.

Cette année, le premier trimestre a été meurtrier en Méditerranée centrale : au moins 410 personnes sont mortes ou portées disparues selon l’Organisation internationale pour les migrations. Plusieurs naufrages tragiques ont récemment secoué l’opinion publique. Mais pour toute réponse à cette tragédie qui continue à emporter des milliers de vies humaines en Méditerranée centrale, ce sont des coups de feu que nous recevons maintenant, des coups de feu tirés par des forces financées et entraînées par les États membres de l’Union européenne (UE).

SOS MEDITERRANEE condamne cette escalade de la violence et la mise en danger délibérée de nos équipes et des personnes naufragées en Méditerranée centrale par les garde-côtes libyens, soutenus par l’UE. Une réponse humanitaire en Méditerranée centrale en accord avec le droit international et maritime est attendue depuis longtemps.

Source https://sosmediterranee.fr/communiques-et-declarations/tirs-garde-cotes-libyens/

Marche pour la défense de VioMe à KAMARA

Choix politiques meurtriers en Méditerranée

SOS MEDITERRANEE / Medicins sans frontieres; Rescue of a rubber boat on 11.12.2016; Photo: Laurin Schmid/SOS MEDITERRANEE

Trente personnes ont péri dimanche dernier lors d’un nouveau naufrage au large de la Libye, alors qu’elles auraient pu être secourues. En quatre semaines à peine, au moins 248 femmes, hommes et enfants se sont noyé.e.s en Méditerranée centrale selon les Nations-Unies.

Depuis le début de nos opérations en 2016, nous constatons qu’en dépit des dangers, de nombreuses personnes continuent de fuir les souffrances et les graves violations des droits humains dont elles sont victimes sur des embarcations surchargées et impropres à la navigation.

A cette tragédie humanitaire, les Etats européens répondent par une politique de dissuasion meurtrière en retirant les moyens de sauvetage, en finançant et formant des forces extérieures pour opérer des interceptions et retours forcés en Libye et, enfin, en entravant l’action des navires d’ONG de recherche et de sauvetage qui opèrent en Méditerranée centrale.

Tant que les Etats européens fuiront leurs responsabilités, nous continuerons de compter les morts.

Nous appelons au rétablissement urgent de services efficaces pour la coordination de la recherche et du sauvetage, en conformité avec le droit international. Nous demandons également le déploiement immédiat de moyens consacrés au sauvetage dans cette région maritime abandonnée.

A l’heure où nous vous écrivons, l’Ocean Viking s’apprête à repartir en mer pour sauver des vies.
Aidez-nous à continuer notre mission vitale !
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Grèce incidence catastrophe ferroviaire sur sondage élection

Grèce: l’indignation générale sur la catastrophe ferroviaire fait chuter gouvernement et partis d’opposition dans les sondages

Le peuple grec réagit massivement contre les politiques qui ont mené à l’accident ferroviaire ayant coûté la vie à 57 personnes. Depuis 15 jours, partout dans le pays, des étudiants et des lycéens sont à l’initiative d’immenses manifestations que la police essaie en vain de faire disperser par la violence. Des actions de solidarité ont été organisées ces derniers jours à Bruxelles, Paris, Zürich et Berlin. Ce mercredi 15 mars, aucun bulletin d’information radiotélévisé n’a été diffusé en raison d’une grève de vingt-quatre heures des journalistes.(IGA)

La police grecque a procédé à trois nouvelles arrestations jeudi, neuf jours après la mort de 57 personnes dans l’accident de train de Tempi, le 28 février.

Deux des personnes arrêtées étaient des chefs de gare qui auraient quitté leur travail plus tôt que prévu à la gare de Larissa la nuit de l’accident. Un superviseur de Hellenic Rail a également été arrêté, accusé d’avoir employé un chef de gare inexpérimenté au moment de l’accident. Celui-ci, Vassilis Samaras, a été arrêté moins de 24  heures après l’accident où un train de passagers grande vitesse InterCity  62 à destination de Thessalonique et un train de marchandises roulant en sens contraire se sont heurtés de front, causant la catastrophe ferroviaire la plus meurtrière de l’histoire du pays.

Les quatre personnes arrêtées doivent être jugées entre autre pour des chefs d’accusation d’homicide involontaire, de perturbation des transports et de coups et blessures multiples.

La perte massive évitable de vie humaines, un wagon incendié du train atteignant une température de 1300  degrés Celsius (2370  degrés Fahrenheit) – faisant que de nombreuses victimes périrent brûlées – a déclenché de nombreuses manifestations et grèves. Celles-ci menacent de mettre fin au règne du gouvernement conservateur de la Nouvelle Démocratie (ND) et impliquent aussi tous les partis politiques au pouvoir depuis plusieurs dizaines d’années.

Depuis l’accident, des manifestations ont lieu chaque jour, et une grève générale a été organisée mercredi, à laquelle des centaines de milliers de personnes ont participé. La grève des cheminots, qui a débuté quelques heures après la catastrophe, a été prolongée jusqu’au vendredi 10 mars.

Ce qui caractérise cette révolte, c’est le rejet de la tentative du gouvernement d’échapper à toute responsabilité, le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis avait déclaré, quelques heures après l’accident, qu’il s’agissait d’une «erreur humaine» du chef de gare de Larissa. La réaction des manifestants a été de brandir des pancartes et des banderoles traitant le gouvernement et la société privatisée Hellenic Trains de «meurtriers».

Selon un sondage publié jeudi par Ant1 TV, seuls 12,1  pour cent des personnes interrogées pensent que l’accident est dû à «l’erreur humaine/la malchance du chef de gare», tandis que 87  pour cent estiment qu’il y a «d’autres facteurs responsables qui doivent être recherchés».

La catastrophe de Tempi s’est produite sur un réseau ferroviaire vétuste qui utilise une technologie vieille de plusieurs décennies. Les conducteurs et les chefs de gare communiquent entre eux par talkie-walkie. Les coupes imposées par les gouvernements successifs de la ND, du PASOK social-démocrate et de SYRIZA (Coalition de la gauche radicale) ont été telles que seuls quelques centaines de travailleurs font marcher aujourd’hui tout le réseau ferroviaire – privatisé et vendu pour une bouchée de pain par SYRIZA en 2017 – alors qu’ils étaient plus de 6.000 en 2008.

Les jeunes, qui n’ont connu que l’austérité et la pauvreté généralisée toute leur vie, sont descendus en masse dans la rue. Parmi leurs pancartes et leurs chants lors de la grève générale de mercredi, on pouvait lire: «Nous deviendrons la voix des morts, la nouvelle génération ne vous pardonne pas», «La négligence de l’État tue» et «Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas». Et ils scandaient: «Les profits baignent dans le sang des étudiants». La plupart des morts étaient des étudiants qui rentraient de vacances.

D’autres manifestations ont eu lieu hier à Athènes, Thessalonique, Alexandroupolis, Volos, Larissa, Chania, Patras et dans d’autres villes, notamment par des étudiants qui occupent des dizaines d’écoles et d’universités. La fédération syndicale du Parti communiste stalinien de Grèce (KKE), le PAME, a également organisé des rassemblements.

Lors d’une réunion du cabinet jeudi, Mitsotakis a été contraint de déclarer: «Nous assumons la responsabilité et nous ne pouvons pas, ne devons pas et ne voulons pas nous cacher derrière une série d’erreurs humaines… Je tiens à réitérer des excuses publiques au nom de ceux qui ont gouverné le pays au fil des ans, et principalement à titre personnel. J’en assume la responsabilité».

Lors de la même réunion, le gouvernement a confirmé que les élections législatives d’avril n’auraient pas lieu comme prévu, le premier et le second tour étant reportés à mai et juin.

Jeudi 9 mars, le premier sondage d’opinion sur les intentions de vote publié après le crash a révélé que le soutien à la ND était de 29,6  pour cent, soit une baisse de près de 3  pour cent, SYRIZA est en deuxième position avec 25  pour cent (25,1  pour cent précédemment). Le PASOK est à 9,7  pour cent. Le site web Greek Reporter a noté que «le sondage montre une baisse significative de la popularité de la ND, mais SYRIZA et le PASOK sont incapables de profiter des pertes de la ND. Les analystes politiques notent que le public en colère et en état de choc rejoint les électeurs indécis et les petits partis, comme le Parti communiste (KKE), le Mera  25 de Yanis Varoufakis, et les populistes de droite».

Le quotidien Kathimerini a mis en garde contre la «chute brutale de 2,92  pour cent enregistrée à la Bourse d’Athènes lundi» [6  mars] après que des jours de manifestations antigouvernementales massives aient déjà secoué la Grèce. Ce changement ne signifie pas qu’il y ait une crainte que le prochain gouvernement ne poursuive pas le cours des réformes [lire l’austérité]. Il reflète simplement le fait que les investisseurs voient actuellement un paysage politique trouble et préfèrent se mettre à l’écart et adopter une attitude attentiste jusqu’à ce qu’il y ait une plus grande visibilité».

Le désintérêt pour les grands partis d’État est révélateur d’un glissement à gauche au sein de la classe ouvrière, écrasée par des années d’austérité sauvage. Des millions de ménages sont englués dans la pauvreté, tandis que de vastes portions du budget de l’État sont affectées aux dépenses militaires, la Grèce jouant un rôle essentiel dans la guerre de l’OTAN contre la Russie. Dans un article paru en février, le Greek Reporter notait : «En cas d’escalade militaire en Ukraine, on pourrait s’attendre à une intensification des opérations militaires américaines à partir de Souda Bay [Île de Crète] et de la base militaire grecque d’Alexandroúpolis, conformément aux termes de l’actuel accord de coopération de défense mutuelle entre les États-Unis et la Grèce».

Souda Bay «fournit un soutien et des services logistiques essentiels aux navires américains et alliés, ainsi qu’aux aéronefs, qui opèrent en Méditerranée orientale ou y transitent. Elle abrite environ 750  militaires et civils. La base assure la préparation au combat des unités affectées, y compris les navires, les aéronefs et les détachements».

Le mois dernier, le Greek City Times a rapporté qu’Athènes avait finalisé les plans d’achat de 20  nouveaux avions de combat  F-35 aux États-Unis, pour un coût de 80  millions de dollars chacun. Selon ce journal, «l’achat des 20  premiers avions de combat, sans armement et sans compter le coût de la formation des pilotes nécessitera 1,6  milliard de dollars… Si l’on ajoute le coût de l’infrastructure du F-35, le travail à effectuer par les entreprises grecques, la formation des pilotes de l’Armée de l’air et les pièces de rechange nécessaires pour la période allant de la livraison du premier au 20e  avion de combat, le budget de ce programme pourrait grimper à 3,5-3,7  milliards de dollars».

Le quotidien français Le Monde a cité les commentaires d’Elpida Kalpakidi, une enseignante de 50  ans, dans un article sur l’humeur de la population. «Cet accident de train a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Rien ne fonctionne en Grèce. L’éducation, le système de santé, les transports publics, tout est en ruine. Ce gouvernement n’a rien fait pour améliorer cette terrible situation dans le secteur public, mais il a dépensé de l’argent pour l’armée et la police!»

Le journal écrit: «Elle pense que le pays ne s’est jamais remis des mesures d’austérité imposées par les créanciers de la Grèce (la Banque centrale européenne, l’Union européenne et le Fonds monétaire international) en échange de prêts de renflouement».

Malgré les morts en masse aux mains de l’État, Mitsotakis et les profiteurs d’Hellenic Rail s’efforcent de rouvrir complètement les chemins de fer d’ici la fin du mois d’août. Pendant ce temps, le gouvernement élabore déjà un plan de privatisation de l’industrie de l’eau dans le cadre d’un engagement à lever des milliards supplémentaires par des privatisations d’ici 2025.

Ursula von der Leyen, cheffe de la Commission européenne, a tweeté cette semaine sur des discussions qu’elle a eues avec Mitsotakis à propos du «soutien technique que l’UE peut apporter à la Grèce pour moderniser ses chemins de fer et améliorer leur sécurité». Mais pas un centime de financement ne fut mentionné, l’UE insistant pour que la Grèce continue d’honorer les termes des plans d’austérité, appliqués fidèlement par la ND, le PASOK et SYRIZA.

Source: WSWS

photo : Initiative Solidarite

(Article paru d’abord en anglais le 11 March 2023)

Source https://www.investigaction.net/fr/grece-lindignation-generale-sur-la-catastrophe-ferroviaire-fait-chuter-gouvernement-et-partis-dopposition-dans-les-sondages/

Privatisations à marche forcée et corruption derrière l’accident ferroviaire

 

Des manifestants défilent dans les rues d'Athènes le 12 mars 2023

 

Des manifestants défilent dans les rues d’Athènes le 12 mars 2023 ©AFP – ANGELOS TZORTZINIS
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Le 28 février dernier, la tragique collision de deux trains grecs a provoqué la mort de 57 personnes. Depuis, des milliers de manifestants se réunissent dans les rues pour demander des comptes au gouvernement. En cause : les carences de l’État, les politiques d’austérité et le clientélisme…

Avec

Deux semaines après l’accident de chemin de fer qui a causé la mort de 57 personnes, la colère des Grecs ne faiblit pas. L’heure est à l’analyse de la « forêt de responsabilités » pour reprendre les mots de l’avocat du chef de gare, le principal mis en cause. D’autant que les élections législatives approchent.

Une privatisation rapide et un délitement des services publics grecs

En pleine crise économique, la Grèce met en place des politiques d’austérité en suivant les recommandations de l’Union européenne. En avril 2013, l’Etat grec transfère la propriété de la société nationale grecque TrainOSE à l’Hellenic Republic Asset Development Fund, le fonds public qui gère la privatisation des sociétés publiques grecques, et qui en devient donc l’unique actionnaire. En juillet 2013, elle lance un appel à candidatures internationales pour la privatisation de TrainOSE. La privatisation de TrainOSE est engagée en mars 2016 au groupe ferroviaire italien d’État Ferrovie dello Stato Italiane (FS).
C’est un montage irrationnel qui a été promu lors de la privatisation de la compagnie de chemins de fer. La partie commerciale du train est concédée à un prix inimaginable : 40 millions d’euros, donc concrètement rien. C’est davantage une concession plutôt qu’une véritable privatisation. D’autant plus que l’Etat grec doit continuer de payer Train Italia 50 millions d’euros par an jusqu’en 2037 pour que la société continue de moderniser les infrastructures, à la charge de l’Etat grec. D’un côté, il y a une incapacité de la classe politique grecque à défendre les intérêts nationaux et de l’autre, il y avait une importante pression de l’Union européenne pour libéraliser. La compagnie de chemins de fer a été concédée à une société publique italienne.

VioMe Lancement par le comité grenoblois de la commande groupée 2023

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 11 ans l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante. Ils étaient menacés d’expulsion par la justice grecque et la nouvelle est tombée il y a quelques jours : le terrain a été vendu aux enchères électroniques (la dernière invention de la commission européenne pour pallier aux manifestations citoyennes qui s’opposaient aux expulsions de particuliers) .

Ils en appellent à la solidarité internationale. Il est plus que jamais nécessaire de les soutenir en participant à cette commande.

Voir le dernier appel des VioMe et notre tract d’information

Depuis 2016 et la visite de Makis Anagnostou à Grenoble et afin de les soutenir, le comité de Grenoble organise chaque année une commande groupée de leurs produits. Pour celle de 2023 vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : Catalogue 2023

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : Bon-de-commande-Viome-2023

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée

au mardi 2 mai 2023

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

A noter que le comité grenoblois soutenu par Attac 38 évoquera la situation des VioMe et tiendra un stand lors de la soirée co-organisée par Attac 38 et la CISEM dans le cadre du mois décolonial voir l’annonce Voir l’annonce

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