relativité de la dette grecque

La dette grecque en décembre 2014: montant et détenteurs

Montant:

314 milliards d’€ soit 176% du PIB

Dans le budget 2013 les intérêts représentent la moitié du service de la dette (somme des intérêts et du capital remboursés cette année là)

Détenteurs:

FESF (1) : 142 milliards d’€

Prêts bilatéraux (2) : 53

FMI: 23

BCE: 27

Secteur privé (3): 70

Rappels

-162 milliards d’€:réparations de guerre pouvant être réclamées à Berlin.

-11milliards d’impôts forcés

  • 2 000 Milliards d’€:dette de la France
  • 601,2 milliards d’€: renflouement des banques lors de la crise de 2008 + les garanties…
  1. : en 2012 le MES(mécanisme européen de stabilité)remplace le FESF (fonds européen de stabilité financière) (2): prêts bilatéraux: le créancier est un autre état(3): obligations, Banque de Grèce, autres prêts

La dette grecque doit et peut être annulée ou renégociée

La dette grecque doit et peut être annulée ou renégociée (en 6 points)

(les causes ayant été explicitées auparavant)

1/ Cette crise de la dette n’est pas un OVNI.
Depuis années 80 dettes du sud et maintenant dettes au Nord avec les mêmes ingrédients :

(Pas / Austérité), même finalité : Transfert de richesse et des fruits du travail vers le capital (du Nord vers le Sud et maintenant des 99% vers le 1%).

Depuis 25 ans luttes du CADTM non sans résultats au Sud :audits et annulations et au Nord les CAC. Les crises de la dette ne sont pas une fatalité (Voir «Les chiffres de la dette»).

2/ Cette crise n’est pas comptable, mais politique (voir tableau 1)

Certes une réalité comptable et question angoissante du manque actuel de liquidités.

Mais relativiser ces chiffres au vu d’autres données (le coin du tableau).

Si c’était seulement un problème financier il aurait été facile à résoudre en 2008 quand la dette grecque était à 100% du PIB

Les détenteurs : à 45% la Troika. La résolution ou non de la crise n’est pas une question technique, mais politique.

3/ La dette DOIT être annulée, au moins partiellement:

( jeu sur la polysémie du verbe DEVOIR):

-question de bon sens: Insoutenabilité

-question de morale: la crise humanitaire

-question de stratégie: le verrou du poids du service de la dette (intérêts et capital) doit impérativement sauter pour réaliser le programme promis. Les réformes envisagées ou réalisées peuvent faire en partie légèrement faire évoluer favorablement le budget… mais la dette court toujours (effet boule de neige du paiement des intérêts) balayant tout effort de redressement.

4/ La dette PEUT être annulée au moins partiellement :

(avec polysémie du verbe POUVOIR);

  • C’est une pratique depuis la nuit des temps (voir Vive la Banqueroute de Ruffin , La dette 5000 ans d’histoire de Graeber).169 cas de défaut total ou partiel depuis la fin de la 2° guerre mondiale recensés par des économistes du FMI
  • L’appui du droit européen et international ( les traités, les résolutions de l’ONU etc..:lister les principaux) et l’arsenal conséquent d’outils juridiques (tableau 2: les plus connus).

Ce n’est donc pas une vision idéaliste et un acte impossible.

5/ Comment? L’audit citoyen de la dette

Le Parlement et le Conseil européen de mai 2013 (note de bas de page) : prescription de réalisation d’un audit intégral de leur dette publique pour les pays sous ajustement structurel.

Actions unilatérales à mettre en place:

– Installer un audit pour déterminer la partie illégitime, illégale ou odieuse de la dette (qui n’a pas à être remboursée).
– Mais un audit citoyen: rapport de force nécessaire pour traduire ces conclusions en action.

– Annoncer un moratoire du paiement des intérêts (sans effet rétroactif) ; ils ne doivent pas continuer à courir pendant la durée de l’audit.

6/ Et en Grèce?

Samaras n’a pas saisi cette opportunité de l’article 7.
Zoé Konstantopoulo, présidente de Parlement (la Vouli) a annoncé le 17/3 2015 la mise en place d’un audit citoyen dès début avril. Mais pour l’instant, ce n’est pas une décision du gouvernement. Quelle suite?

Cependant, sans anticiper sur les conclusions de cet audit et à la seule lecture des causes de l’endettement de la Grèce (avant et pendant la crise), il apparaît que de nombreuses dettes peuvent être annulées ou répudiées par ex.les dettes contractées

– pendant la dictature: dette odieuse

– au moment de l’achat d’armements : dette liée

– ou d’achats entachés de corruption (Siemens): dette illégitime

  • ou sous la contrainte de la troika sans consentement de l’Etat :dette illégitime
  • ou entraînant des désastres humanitaires : Etat de nécessité…

A compléter suivant le temps disponible.

Conclusion:

– Si le CAC a pu déterminer que 59% de la dette publique de la France est illégitime et n’a pas à être remboursée, on peut parier que l’audit en Grèce donnera des résultats conséquents.

– Nécessité d’un soutien des peuples européens à cette initiative lourde de conséquences pour le peuple grec … mais aussi européen. Demandons une conférence européenne sur la dette. Avec les Grecs inventons une autre Europe.

note:

point 9 de l’article 7 du règlement de l’UE n° 472/2013 du Parlement et du Conseil européen du 21 mai 2013: «Un Etat membre faisant l’objet d’un programme d’ajustement macroéconomique réalise un audit complet de ses finances publiques afin, notamment, d’évaluer les raisons qui ont entraîné l’accumulation de niveaux d’endettement excessifs ainsi que de déceler toute éventuelle irrégularité»

150413 Argumentaire : l’EuroDivision

A la recherche d’argumentaire contre l’austérité, on va parfois chercher des phrases compliquées pour expliquer des mécanismes complexes. La vidéo ci-dessous est simple et comique par ses textes et sa mise en scène. Elle rassemble des évidences et des abus de langage. A regarder sans ménagement.

Il me semble que ce texte pourrait servir de base à des discussions dans la rue, des conférences ou même une nouvelle saynette. Voici une partie du texte de la vidéo sur mediapart ou sur ici

  • Victimes de l’austérité, les citoyens mettent en oeuvre une vague de protestations contre le chomage, les patrons corrompus, la restriction des services publics. Les enfants sont affamés, les gens sont sans foyer, la taxation de l’eau augmente en Irlande, tandis que les riches placent leur argent au Luxembourg et dans les paradis fiscaux.
  • Angela Merkel défend le talent, la vitalité, l’originalité, la détermination. La solution à la crise : se serrer la ceinture. Vendre son patrimoine, ses îles, l’Acropole, ses aéroports, payer ses impôts, retourner au travail. Le contrat social est mort. L’austérité est le nouveau style de vie des peuples.
  • Les patrons sont prêts à ruiner, c’est à dire exploiter l’Europe jusqu’à l’épuisement.
  • En face, la social-démocratie, telle Batman veut sauver nos droits. Mais c’est en fait un capitaliste, revêtant une armure tel un fasciste. Elle voit les criminels qu’elle combat comme des anarchistes ou des activistes. C’est en quelque sorte un nouvel Hadès : dieu grec du monde souterrain, seigneur des richesses dont le frère a capturé Europe, la Crétoise. Le message qui nous est envoyé est clair : vous êtes des crétins, faites confiance à vos dirigeants capitalistes, même s’ils ont l’air de fascistes masqués et de tyrans car eux seuls peuvent vous sauver de cette vague grandissante du crime, de la violence et de la montée de l’anarchie. A y regarder de plus près, les vrais criminels sont les gouvernements et les banques qui ont engendré une répugnante lutte des classes et sapent l’état providence. Il est temps de démasquer les imposteurs et leurs fétides escroqueries en manifestant et scandant : « allez vous faire foutre, banque-mans et bandits ».
  • Pour le FMI, il est temps que les esclaves de la dette souffrent et gémissent contre l’austérité. En fait il s’agit de « programmes d’ajustement structurels » imposés aux pays du tiers monde. Voilà comment ça marche :
    • on prête de l’argent à des pays pauvres pour « assister » leur « développement » avec de petites conditions qu’ils doivent accepter :
      • privatisations. Vendre tous les biens publics
      • libéralisation du marché pour attirer les capitalistes étrangers
      • dévaluation de leur monnaie et de leurs normes de sécurité
      • restriction des subventions pour les besoins vitaux telles que le carburant, la nourriture et l’eau
    • et une fois que le peuple meurt de faim et se retrouve à genoux, contempler l’explosion des émeutes.
  • Mais pourquoi soumettre ses propres peuples à ces restrictions et ces souffrances ? Au début on laisse profiter, mais ensuite il faut accepter l’austérité. Évidemment, maintenant que ça s’applique aux pays européens c’est différent, mais nous ne nous plaignions pas quand nous en tirions bénéfice. L’austérité n’a rien de nouveau pour les peuples qui vivent depuis des siècles sous la domination des systèmes coloniaux européens et qui sont encore dedans. Protestez et votez. Mais un système trahit-il ceux qu’il n’a jamais été censé protéger ? Il faut arrêter d’occuper. Il faut décoloniser l’Europe immédiatement. La résistance doit être acharnée car nous sommes désormais colonisés et en plus, on ne s’en rend même pas compte à la différence des peuples d’Afrique.

Ici,  l’austérité se propage et l’Histoire prend place. Comment donc devons-nous interpréter la crise européenne actuelle. Est-ce une simple crise économique et financière, une lutte des classes ou est-ce que la colonisation normalement dirigée vers d’autres nations et continents a été redéployée contre notre peuple d’Europe ?

Le fascisme d’après Wikipédia (extrait) :

…… Le fascisme est un système politique qui associe populisme, nationalisme4 et totalitarisme5 au nom d’un idéal collectif suprême. À la fois révolutionnaire et conservateur, il s’oppose frontalement à la démocratie parlementaire et à l’État libéral garant des droits individuels6,7. Issu de diverses composantes de la philosophie européenne du XIXe siècle8, le fascisme a trouvé dans les circonstances économiques et historiques de l’après-première guerre mondiale le contexte qui lui a permis d’accéder au pouvoir, d’abord en Italie dans les années 1920 avec Mussolini, puis sous une variante accentuée, militariste et terroriste, en Allemagne dans les années 1930 avec le nazisme et Hitler……

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