Report du procés Siemens vu par la presse hellénique

Réaction de la presse suite à la décision de la Cour d’Appel d’Athènes de reporter le procès sur le scandale de corruption « Siemens »

14/7/16 La presse (Avghi, Le Journal des Rédacteurs, Ethnos) fait état de l’intervention personnelle dans l’affaire Siemens du PM, M. Tsipras, qui prend désormais la question « en main ». Sur instruction du PM grec, le ministre de la justice, M. Paraskevopoulos, se rendra aujourd’hui chez la procureure de la Cour suprême pour demander que l’examen judiciaire de l’affaire Siemens soit traité en priorité. De son côté, la procureure de la Cour Suprême, Mme Dimitriou a ordonné l’ouverture d’une enquête disciplinaire urgente sur les raisons qui ont conduit au report sine die du procès «Siemens» (cf. revue d’hier). Des sources gouvernementales reprochent à la ND et au PASOK ainsi qu’à des hauts cadres de la Justice de tenter intentionnellement de bloquer l’enquête. Le SE aux AE, M. Amanatidis, qui a déposé hier auprès de la Cour Suprême toute la correspondance officielle liée à la traduction des documents du dossier « Siemens », a assuré que « sous le gouvernement de SYRIZA aucune affaire ne sera prescrite ».

La presse (Avghi, Ethnos, Ta Nea, Le Journal des Rédacteurs) souligne par ailleurs qu’une autre affaire liée aux caisses noires de Siemens risque d’être reportée sine die. Il s’agit du procès de l’ancien ministre des transports du PASOK, M. Tassos Mandelis, sur les pots de vins reçus dans le cadre de l’affaire Siemens. Le procès, qui avait débuté en novembre 2013 avait été interrompu en raison de la grève des avocats et reporté à septembre prochain du fait de la maladie du président du tribunal, décédé depuis. Un nouveau procès va donc devoir être ouvert, la direction du tribunal n’ayant pas prévu de nommer un remplaçant, comme la loi l’y autorise pourtant. Le ministre de la défense et partenaire gouvernemental, M. Kammenos, laisse entendre dans un message sur son compte twitter que les « mêmes milieux » qui bloquent l’affaire Siemens se cacheraient derrière le report du procès de Mandelis.  Kathimerini souligne que l’affaire Siemens dessine les contours d’une vive confrontation entre le gouvernement, l’opposition et la justice. Pour sa part Ta Nea parle de « climat lourd » et de « crise » au sein de la justice.

13/7/16  La presse (Ethnos, Kathimerini, Avghi, Ta Nea, Le Journal des Rédacteurs) fait état de la décision hier de la Cour d’Appel d’Athènes de reporter sine die le procès sur le scandale de corruption « Siemens » en conséquence de l’absence de documents nécessaires, notamment la traduction en allemand de l’ensemble du dossier. Ethnos note que l’enquête sur le plus grand scandale de corruption risque de se terminer par un « fiasco ». Le journal parle de « guerre » déclarée entre la justice et le ministère grec des AE qui se rejettent la responsabilité. La justice reproche au MAE d’avoir accusé du retard dans la traduction des documents nécessaires. De son côté, le service des traductions du MAE qualifie dans un communiqué de “fausses” et de “nonfondées” ces informations. En tous cas, cette évolution porte un coup à la crédibilité de la justice grecque, puisque après tant d’années d’enquête, l’affaire risque d’être prescrite. Les délits concernant la convention principale entre l’OTE et Siemens (8002/1997) seront prescrits en raison de l’expiration du délai de 20 ans en 2017. Ironisant, Ta Nea parle de « procès perdu dans la traduction », tandis que Le Journal des Rédacteurs titre sur l’« Odeur fétide de la corruption ». Plusieurs journaux (Ethnos, Kathimerini, Avghi) font état du vif mécontentement du Palais Maximos. Des sources gouvernementales reprochent aux membres de « l’ancien système politique » ainsi qu’à des hauts cadres de la Justice de tenter intentionnellement de bloquer l’enquête et soulignent que les responsables seront identifiés afin de rendre des comptes pour ce « crime continu » au détriment du peuple grec.  De son côté la ND rejette la responsabilité sur le gouvernement en soulignant « la nécessité de faire toute la lumière sur cette affaire qui empoisonne depuis maintenant de nombreuses années la vie politique grecque ». Pour sa part La Rivière souligne dans un communiqué : « la prescription ‘‘pour des raisons techniques’’ de l’un des plus grands scandales depuis le retour de la démocratie en Grèce doit être évitée à tout prix. Son éventuelle prescription constituera un scandale plus grand encore que le scandale économique lui-même » (Ethnos).

rédaction

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