Prostitution politique La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Prostitution politique

Nous arrivons à un tel point grave, à un point de rupture. La parodie SYRIZA s’ajoute à la parodie méta-démocratique pour enfin poignarder le pays prétendument paisible, et ceci jusqu’à l’os, et ceci manifestement de manière irréversible. Sans majorité conforme à la lettre et encore moins à l’esprit de la Constitution après le départ programmé du gouvernement des opportunistes de Kamménos et entre le soir du 15 et celui du 16 janvier, SYRIZA se maintiendrait-il sollicitant la confiance de la Chambre par un vote de confiance, uniquement grâce à ces arrivistes apostats élus de Kamménos, comme autant, grâce aux élus itinérants d’autres partis politiques. Un “Parlement” et une Chambre d’enregistrement de décisions prises partout ailleurs sauf en Grèce, Chambre devenue autant celle de la prostitution politique, des Syrizístes et des autres. La politique, le plus vieux métier du monde.

Pays prétendument paisible. Ville de Tríkala, Thessalie, janvier 2019

Les moments sont dramatiques car ensuite, très probablement vers la fin de la semaine ou durant la semaine prochaine, SYRIZA et les itinérants… essaieront de faire passer l’accord Macédonien de Tsípras, ce qui équivaut à offrir à terme du territoire national sans guerre, en tout cas classique, aux voisins Slaves de l’ex République Yougoslave de Macédoine et en réalité aux Puissances ouvertement intervenues dans le processus du pseudo-accord. Essentiellement il faut dire l’Allemagne avec son dessein balkanique, d’où le voyage de la Chancelière à Athènes il y a quelques jours… ordonnant l’accélération du processus pour la ratification de l’accord, comme il se dit ouvertement à Athènes dans la rue et dans les médias, et ensuite les États-Unis, via la… finalisation de l’élargissement de l’OTAN aux pays des Balkans, toujours et encore, contre l’influence historique et culturelle de la Russie slave et orthodoxe dans cette même région.

Notons que ce mercredi 16 janvier, l’administrateur colonial Moscovici est en visite à Athènes, hasard du calendrier ? La balkanisation est comme on sait ce plat traditionnel que les antagonismes intra-européens ont parfois et d’abord fait chauffer, avant que leur coin cuisine ne prenne alors feu. Et c’est exactement ce que fait l’européisme actuel alors sous un Kominterm il faut dire berlinois. Donc, il y a feu.

Désormais à Athènes, c’est la lutte finale… contre cette gauche avariée du para-culturalisme et de l’ultra libéralisme, en somme, contre l’ensemble du système politique grec, car “eh bien sinon, c’est notre fin” comme on entend dire un peu partout en Grèce en ce moment. Le Putsch permanent comme mode de gouvernance austéritaire a pleinement tourné en Occupation avec ses traîtres plus obligeants que jamais, pour enfin livrer l’essentiel de la souveraineté, de l’histoire et de l’identité hellénique, autrement-dit, le noyau dur de notre essence, tel est en tout cas le ressenti des Grecs à plus de 80%, ce que les Ambassades impliquées n’ignorent pas, d’où finalement cette accélération dans le crime très organisé que Tsípras et sa bande voudront ainsi parachever avant de disparaître de l’histoire.

Vue d’Athènes, janvier 2019
Terrasses à Athènes, janvier 2019

“Ces gens de SYRIZA, ils ont ainsi vendu leur mère, et ils en sont fiers, car cette gauche est mondialiste, apatride et accessoirement vendue”, peut-on entendre depuis les ondes de la radio 90.1 FM au soir du 15 janvier, par le journaliste Mazarákis, et par les analystes Karambélias et Aposkítis, tous trois pourtant issus de la trop vielle gauche. “Nous arrivons à un tel point de rupture, où il va falloir nous battre pour notre liberté comme à chaque fois que nous étions en guerre, car nous sommes en guerre. Et il faut dire que notre arme pacifique, à savoir le Référendum sur la question macédonienne n’est visiblement réclamé par aucune force politique, ni de gauche, ni de droite, à l’exception du petit parti centriste de Levéntis. Donc nous savons à qui nous avons à faire.”

“Et admettre ainsi ce Mal alors absolu, voilà ce qui nous rend encore mieux déterminés, tous nos sens en alerte, nous devenons des fauves à notre tour, voilà ce que nous sommes devenus dans les turbulences des mutations actuelles. Les paroles doivent cesser et les actes doivent prendre le pas. Face à nous, il y a un régime déterminé à livrer le pays et pour ce faire, il a autant assassiné la démocratie. Donc c’est le peuple qui se doit agir alors seul pour prendre les choses en main, pour défendre à la fois la démocratie, la patrie et sa liberté, devant les nains politiques et les marionnettes du système des partis dont le fascisme reste alors la seule et unique pratique”

Le Maire de Meneméni de Thessalonique est intervenu lors de l’émission pour dire “qu’au niveau régional à travers tout le Nord de Grèce, on s’organise pour descendre à Athènes et manifester déjà durant les prochains jours, pour que cet accord ne puisse pas passer, et qui constitue une défaite diplomatique et nationale, ouvrant la porte toute grande à l’irrédentisme des voisins. Et après tout, ce gouvernement n’a pas aucunement négocié, j’ai posé directement a question à deux collaborateurs de Kotziás le ministre des Affaire Étrangères au moment de la signature, collaborateurs ayant pris part aux prétendues négociations, et ils nous ont dit qu’ils avaient exprimé de nombreuses réserves et que Kotziás leur a aussitôt répondu ‘laissez tomber les arguments diplomatiques et scientifiques et suivez ma ligne’. J’ai également posé la question à un député SYRIZA de Thessalonique, ‘pourquoi n’avez-vous pas organisé un référendum’ et il m’a cyniquement répondu qu’il était hors de question car un tel référendum nous allons bien entendu le perdre, voilà pour ces gens.”

Désolation et paupérisation, Athènes, janvier 2019
Désolation et paupérisation, Athènes, janvier 2019

Rappelons ici ce que les médias internationaux n’évoquent jamais, à savoir l’irrédentisme et le nationalisme alors officiels et autant agressifs, très ouvertement affichés par les représentants de l’ex République Yougoslave de Macédoine (FYROM), lorsque par exemple son Ambassadeur au Canada s’affiche et alors prononce des discours devant la carte de la Macédoine géographie… unifiée, au détriment des pays voisins, comme au Canada et en 2017, c’est triste et ce n’est pas constructif.

Ambassadeur FYROM au Canada. Presse gréco-américaine, mars 2017

Non, les Grecs ne sont pas devenus fous subitement, et il n’y a aucune velléité de changement des frontières du côté grec, comme d’ailleurs du côté bulgare. Aux yeux des Grecs, le nom historique de la Macédoine grecque ne peut pas être ainsi offert aux voisins Slaves, arrivés dans la région plusieurs siècles après Alexandre le Grand mais se réclamant de ce personnage historique, en réalité pour donner prétexte à leur irrédentisme. Reconnaitre ainsi ce pays sous le nom de Macédoine du Nord est alors fort dangereux er préjudiciable pour les relations bilatérales à terme, et c’est tout le contraire de l’apaisement dont se réclame Tsípras par exemple. Nos voisins Bulgares et Serbes le savent autant, et ils font part de leur inquiétude. Sauf que les Puissances ont sans doute décidé la modification les frontières dans la région, c’est plus violent dans les Balkans, et c’est plus sournois à travers le système néocolonial de la dite Union Européenne, joli monde.

Pour le maire de Meneméni il n’y a plus de doute. “Le système politique grec n’a plus cette légitimé, même relative comme en 2015, pour décider quoi que ce soit, sauf que tout est préparé pour que leur décision, autrement-dit, la décision imposée par les Puissances étrangères puisse être cautionnée même par 150 ou 151 élus (sur un total de 300). De notre côté, nous réfléchissons en tant qu’élus locaux de la manière, la nôtre pour par exemple, pour ne plus laisser fonctionner l’État grec, une sorte de grève politique, accompagnée de la fermeture des entreprises et des écoles, voilà pour certaines idées. Toute la Grèce doit déjà converger à Athènes pour le rassemblement du 20 janvier. Cette fois, tout le monde doit sortir et manifester, car c’est notre futur et le futur des générations qui nous suivront qui est en jeu.”

“Après tout, ce gouvernent n’a jamais annoncé une telle politique et en plus, il n’a pas voulu consulter le peuple sur une question si cruciale, existentielle même. Notre droit d’exprimer notre position a été ainsi bafoué, donc nous sommes considérés aux yeux des SYRIZA et de Tsípras, dont la baby-sitter n’est autre que Merkel, que comme esclaves pour le dire ainsi. Oui, et il s’en réjouit, car rien que par amour du pouvoir et par vanité, Tsípras et les autres doivent ainsi lécher les bottes des chefs étrangers, plutôt que de défendre, si ce n’est qu’au minimum, les intérêts du pays et de son peuple. De ce fait nous tous ici, nous nous retrouverons pour livrer ainsi notre bataille, dans les tranchées comme on dit. Et nous pouvons affirmer que le peuple, celui ayant déjà prononcé le NON au referendum de 2015 que Tsípras a trahi, c’est pratiquement le même peuple largement majoritaire qui descend dans les rues actuellement partout en Grèce, pour s’opposer à cet accord comme à ce gouvernement.”

Mouvement des enseignants, Athènes, janvier 2019
Mouvement des enseignants, Athènes, janvier 2019 (presse grecque)

Moments ainsi graves, immenses. Sans masques, sans démocratie, et au final comme seul dominant l’instinct de survie pour agir. Beau… résultat ! Plus explicite, le représentant de la diaspora grecque des États-Unis, joint par téléphone sur le même thème lors de l‘émission de Lámbros Kalarrýtis sur les ondes de 90.1 FM, a rappelé cette évidence alors historique: “Au besoin, il faut risquer et même donner sa vie pour arrêter ce crime”, émission du 15 janvier 2019.

C’est vrai que quelque chose dans l’air du temps est en train de changer. Et tous les grands médias font tout pour endormir les Grecs mais en vain, car ceux qui nous gouvernent sont des marionnettes d’intérêts nationaux ou mondialistes des puissances étrangères, et cela se voit. Par exemple, les médias grecs “autorisés”, ne disent presque rien des déclarations officielles de la part de la Bulgarie, “mettant en garde contre cet accord qui ne devrait pas modifier à terme les frontières de la région, et que si il est ratifié, il laisse la porte ouverte à ceux de l’ex-République Yougoslave de Macédoine pour poursuivre dans l’usurpation de la culture, de l’identité et la langue des pays voisins”, déclarations cités lors de l’émission, 90.1 FM au soir du 15 janvier.

Comprendre… l’Histoire. Athènes, janvier 2019

Les masques sont tombés et les autres voisins Slaves le savent. La Serbie aussi a émis ses réserves, ainsi que de manière également officielle aussi la Russie. Le gouvernement “grec” a répliqué en déclarant “que de telles positions constituent une ingérence aux affaires internes de la Grèce”, au matin du 16 janvier, on ironisait sur les ondes de 90.1 FM, “les positions analogues, voire beaucoup plus radicales des pays comme l’Allemagne ou les États-Unis ne le sont pas autant aux yeux du gouvernement grec ? Étrange conception alors de l’ingérence, et manifestement orientée.”

Ce régime de la Junte de Tsípras comme des autres… Munichois de notre siècle, avait organisé cette semaine une fiesta politique, soi-disant scientifique dans une grande salle musicale à Athènes au sujet de l’accord Macédonien. Aux entrées de cette salle, des hommes de la Sécurité policière interdisaient l’accès aux contradicteurs politiques, et fait relativement nouveau, des potentiels opposants ont été interpelés, menacés et poussés de force sans d’ailleurs le moindre acte de résistance physique de leur part. Devant par exemple des avocats interpelés de la sorte, les policiers ne déclinaient pas leur noms, et n’offraient aucune explication quant à ces interpellation car aucune acte ne les motivait, témoignage direct à la radio 90.1 FM, le 15 janvier.

Mouvement des enseignants, Athènes, janvier 2019 (presse grecque)

Ce sont des pratiques légalisées via un nouveau service dit “de la Défense du régime démocratique”, et c’est aussi par cette forme de service de Police politique, que par exemple, le chef de l’Unité Populaire Lafazánis, avait été interpellé et interrogé au sein des locaux de la Police Centrale à Athènes, pour avoir manifesté devant les instances opérant les saisies immobilières de la priorité privée populaire et de la classe moyenne, saisies initiées par les banques, les fonds rapaces, ces derniers sont d’ailleurs représentés en Grèce par une société appartenant à un cousin du ministrion des Finances Tsakalótos, presse grecque en 2017. Travail, famille, mondialisation ! Comme dans toute dictature, le pouvoir abuse, falsifie, terrorise, pratique l’arbitraire et alors il hait le peuple. De l’autre côté, devant les menaces proférées d’abord à l’encontre de députés et autres néo-ministrables volants et autant volatiles, offrant la dernière pseudo-majorité à SYRIZA, ainsi qu’à l’encontre de l’ensemble de députés SYRIZA de la Macédoine grecque, Katerina Papakósta transfuge à SYRIZA depuis la Nouvelle Démocratie, a proposé sa démission du poste ministériel qu’elle occupe à l’Intérieur, toutefois, Tsípras n’a pas accepté sa démission.

La Tour Blanche, Thessalonique, 2018
Trésor Macédonien. Musée Archéologique de Thessalonique, 2018

Il faut dire que Papakósta a aussi reçu une enveloppe contenant certaines photographies fort horribles… aux têtes de femmes massacrées, accompagnées du message “Tu connaîtras la même fin si tu votes en faveur de l’accord” http://www.topontiki.gr/article/305071/ypevale-paraitisi-i-papakosta-logo-ton-apeilon-den-egine-dekti, le député Zouráris (ANEL) a reçu des menaces de mort, tandis que… l’apostat issu du parti “To Potámi” (“Rivière”), Danélis, celui que la presse grecque a déjà surnommé “le 151ème Apostat” a été menacé d’être tué, lui, tout comme son épouse et leur fille, peut-être que la politique devrait être finalement réservée aux seuls célibataires, presse grecque du 15 janvier 2019.

Dans toutes les villes du Nord de la Grèce, Thessalonique comprise, au soir du 15 janvier, des affiches ont fait leur apparition, et on y découvre les photographies des élus SYRIZA et pro-accord, accompagnées de la question: “Tu vas alors trahir notre Macédoine ?”, presse grecque du 15 et du 16 janvier. La Police a déjà arrêté un petit nombre parmi ces colleurs d’affiches, bien entendu ces affiches sont jugées illégales.

Café du coin. Athènes, janvier 2019

Le système et ses médias dont évidemment SYRIZA s’en insurgent, “de telles pratiques tiennent du fascisme”, l’argument ne prend plus lorsque ceux qui l’utilisent usent en abusent de l’essence du totalitarisme mondialisateur entre autres péchés minables, en dépit finalement des efforts de la presse mainstream à l’instar de “Kathimeriní” du 16 janvier.

Tu vas alors trahir notre Macédoine ? Nord de la Grèce, janvier 2019 (presse grecque)
Tu vas alors trahir notre Macédoine ? Nord de la Grèce, janvier 2019 (presse grecque)

Oui, les Grecs sont outrés, et le mot est même faible, car leur colère vient désormais tout droit du fond de leurs tripes. Tout le monde ressent l’hybris de cet ultime théâtre méta-démocratique, dont la fabrication de la nouvelle “majorité”, en dysharmonie flagrante avec les résultats électoraux comme avec les rapports supposés de force entre les partis prétendument distants au Parlement. Pratiques faisant même suite à la violation permanente de la Constitution, sans oublier le referendum que les salopards politiques dont d’abord Aléxis Tsipras.et Pános Kamménos ont ignoré, avec l’aimable collaboration de tout le système politique. “Aucun respect pour Aléxis Tsípras en huit raisons”, c’est le titre de l’article du jour chez les gens de gauche du “Plan B” et d’Alavános au 16 janvier.

Enfin, ces arguments ne prennent plus, autant parce que de bien nombreux Grecs comptent parmi leurs proches ces morts attribués à la crise, en réalité à la guerre que la Grèce est en train de subir et tel avait été un des arguments de ce blog dès 2011. Il y a ces pertes des 600.000 Grecs ayant quitté le pays, puis tous ces autres morts… mieux palpables, comme cet ouvrier âgé de 60 ans et père de deux enfants qui s’est suicidé sur le lieu de son travail au chantier du stade de l’AEK d’Athènes en construction. Il avait appris que son contrat de travail ne serait plus reconduit, et c’est alors grâce à la presse sportive que la nouvelle de ce nouveau suicide a pu être connue et par la suite diffusée, puisque dans un premier temps, la… grande presse avait alors évoqué un accident de travail, presse grecque de la semaine. .

Pays brûlé depuis 2012. Athènes, janvier 2019

Et dans ma famille, nous comptons deux par exemple deux morts, mon cousin Kóstas qui s’est suicidé en janvier 2014 à Athènes, suite à la faillite de sa petite entreprise, puis, mon cousin Sotíris, il est décède à l’hôpital de Rhodes par manque de soins et de médecins spécialistes pour cause de mesures d’austérité. Inutile de dire que les parents très proches des cousins ayant ainsi quitté ce bas monde de manière si… politique, à chaque discussion politique justement, ils souhaitent ouvertement la mort… physique des dirigeants du pays, tout autre argument “logique”, leur semble alors complètement dénué de sens.

“Après tout, dans une guerre, il y a des morts des deux côtés non ?”, me disait-elle l’autre jour ma cousine, et voilà ce qui pourrait un jour motiver en Grèce… le changement, ou bien le bain de sang, c’est comme on dit, un constat anthropologique quand les derniers arguments des politologues s’effaceront des réalités qui nous restent encore à vivre.

Plus politiquement corrects en tout cas, ceux du “Plan B”, ils rappellent combien et comment SYRIZA et Tsípras en personne, ont bradé les avoirs de l’État et ainsi les biens du peuple grec, les offrant en gage comme garantie de remboursement de la dette aux dits “créanciers internationaux”, et ceci, pour une période de cession de 99 ans, notamment près de 80.000 biens immobiliers de l’État relevant du bâti, ainsi qu’une superficie en terrains publics d’environ 52.000 ha, ce n’est pas rien. Hasard du calendrier ou presque, en ce 16 janvier 2019, l’hyper-caisse des privatisations et agence fiduciaire calquée sur le modère de la Treuhand dans la liquidation des biens de la Grèce au profit des fonds et de autres rapaces institutionnels de l’UE, gouvernance de l’Allemagne en tête, vient de saisir la Haute Cour de Justice à Athènes pour confirmer le contrôle de la Caisse des 2.329 biens grecs à caractère archéologique, sites, Musées, voire des îles entières comme Spinalonga, Makrónissos, voire Délos.

Les salopards politiques du gouvernement Tsípras, le ministrion aux Finances Tsakalótos en tête, avaient une fois de plus menti il y a quatre mois, en prétendant que c’était par erreur que les 2.329 biens à caractère archéologique avaient été inclus dans la liste des 10.119 biens supplémentaires dont la propriété est transférée aux gangsters de la mondialisation.

Trésor Macédonien. Musée Archéologique de Thessalonique, 2018

D’après le reportage du jour, “les archéologues grecs soulignent ce double langage du gouvernement, étant donné qu’au cours de ces quatre derniers mois, le gouvernement a continuellement assuré que le problème était ‘résolu’, qu’il n’y avait aucune intention de transférer la propriété enter autres de Cnossos en Crète, de l’ile de Spinalonga, du Musée archéologique de Thessalonique, ainsi que de la Tour Blanche, toujours à Thessalonique, pourtant c’est la vérité”, presse grecque du 16 janvier et communiqué de l’Ordre des Archéologues Grecs.

Mouvement des enseignants, Athènes, janvier 2019 (presse grecque)
Tombe Macédonienne. Musée Archéologique de Thessalonique, 2018

Et si j’écris que comme par hasard, cette trahison de la Macédoine grecque coïncide étrangement avec la mise à disposition au profit des seules Puissances étrangères via l’Occupation par la dette (en plus dette non prouvée et largement illégale) du Musée Archéologique de Thessalonique, là où une partie des Trésors Macédoniens antiques y sont exposés, des journalistes mainstream, iront peut-être prétendre que je pratique par exemple le populisme et que l’Europe existe pour promouvoir la Paix et les échanges culturels.

Et au pays très réel de la Grèce actuelle, c’est en attendant la prochaine accalmie de plus en plus incertaine et improbable, que les mesures policières se renforcent pour protéger ces élus caméléons, et que les bâtiments gouvernementaux sont plus que jamais gardés, beaucoup mieux même que du temps des funestes Colonels d’après les souvenirs des plus anciens. L’histoire n’a jamais peur des mutations et visiblement même, elle en a rajoute. Donc c’est un Putsch et c’est alors le Putsch permanent qui est en cours. Pour faire face à une telle guerre hybride et totale à sa manière, la question ce n’est pas pour qui voter, mais comment se débarrasser de cette pègre, tout en balayant d’un coup tous les partis politiques… au moyen d’un gouvernement de salut national mais qui n’incarnera pas une réponse autoritaire pour ainsi répondre à une question désormais totalitaire. Ce n’est pas évident du tout, sauf pour ce qui est de la haine qu’une telle situation ne fait qu’attiser.

Musée de Delphes, 2018
Musée de Delphes, 2018

Ainsi c’est un Putsch et c’est alors le craquement permanent du dossier Macédonien, aux manifestations des enseignants dans les rues d’Athènes. En cette même semaine, la violence des prétoriens a également trouvé toute son application repoussant les enseignants, et surtout les vacataires qui manifestaient et qui avaient même occupé dès dimanche en partie l’édifice de l’Université d’Athènes. Oui, le Putsch permanent. De manière récurrente la question des suites à donner à la situation actuelle revient sans cesse, et elle reviendra de plus en plus souvent. L’universitaire Chrístos Yannáras, dans son éditorial publié au quotidien “Kathimeriní”, et qui est plutôt un grand quotidien mainstream, il estime que tous les partis politiques devraient cesser de gouverner et qu’un gouvernent composé de sages devrait alors prendre les commandes pour deux ans, sous le contrôle toutefois du Parlement, édition datée du 30 décembre 2018.

Donc on sait. Aux bistrots d’Athènes ou de Thessalonique on évoque alors directement “ce grand besoin d’un Putsch militaire et salvateur et qui fusillera voyons les politiciens, à commencer par ceux de SYRIZA”. Parfois, ce propos est moins extrême, “il suffit de les juger et les mettre en prison comme dans l’immédiat de l’après-Colonels”. Athènes, autant ville aux bâtiments néoclassiques brûlés, aux sans-abri désormais perpétuels, comme ville aux avenues ou aux cafétérias parfois peu remplies. Cependant, les cafés on dirait, ils sont moins sensibles aux variations de la dite crise. Finalement, en lieu et place des “tchats” des réseaux considérés comme sociaux (et non pas des chats qui miaulent) dont il faudrait paraît-il effacer l’historique, c’est l’histoire du pays qui est effacée, sauf que la Résistance, la persistance et la résilience, caractérisent encore quelque part les peuples et les ethnies du monde contemporain.

Musée de Delphes, 2018

Nous ne connaissons bien entendu guère les suites dans l’histoire grecque comme européenne, car tout est lié d’un bout à l’autre de la pétaudière européiste, si ce n’est qu’en Grèce par exemple, le climat peut virer à l’affrontement et à la Guerre Civile, entre le plus grand nombre du peuple et alors… le plus petit nombril des politiciens et de leur clientèle immédiate. Le processus est en cours, sans que l’on sache trop avec quel il peut se déclencher ou pas. Nous arrivons à un point grave, à un point de rupture. La parodie méta-démocratique aurait ainsi épuisé son dernier stock connu d’apparences. Sur un mur d’Athènes, près du Musée de la Guerre un nouveau slogan, plutôt Syrizíste et subversif a été aperçu en ce janvier 2019: “Tsípras ou les chars”. En réalité, Tsípras et les chars. Les chars et non pas les chats, animaux comme on sait adespotes par excellence !

Chat, animal adespote. En Attique, janvier 2019

* Photo de couverture: Mouvement des enseignants, Athènes, janvier 2019

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