
Un sac mortuaire repose sur le rivage après le naufrage d’un bateau de migrants au large de Bodrum, dans la province occidentale de Mugla, en Turquie, le 24 octobre 2025. Crédit : Reuters
Au moins 17 personnes sont mortes après un naufrage survenu au large de la province de Mugla, en Turquie, ce vendredi. Seules deux personnes ont survécu.
Selon les dernières informations, le naufrage d’un canot pneumatique a coûté la mort à 17 personnes, ont annoncé les gardes-côtes vendredi. C’est un Afghan qui a survécu à la catastrophe et a nagé jusqu’au continent qui a donné l’alerte peu après 1h00 du matin, selon un communiqué du bureau du gouverneur de Mugla. Il a indiqué avoir nagé six heures avant d’atteindre la terre ferme.
« Les corps sans vie de 16 migrants irréguliers et celui d’un passeur ont été repêchés », ont précisé les autorités dans un communiqué, ajoutant que deux migrants ont été secourus. Les autorités locales avaient précédemment fait état de 14 morts, sans préciser leurs nationalités.
Selon le rescapé, le navire a commencé à prendre l’eau puis a coulé au large de Bodrum. Cette station balnéaire est située à proximité de plusieurs îles grecques, parmi lesquelles Kos, un des points d’entrée dans l’Union européenne en mer Egée. Moins de cinq kilomètres séparent Kos de la Turquie.
Des recherches sont toujours en cours pour retrouver d’éventuels disparus. « Les efforts de recherche et de sauvetage pour d’autres migrants irréguliers considérés comme disparus se poursuivent avec quatre bateaux des garde-côtes, une équipe spéciale de plongée des garde-côtes et un hélicoptère », a déclaré le bureau du gouverneur.
Traversées périlleuses
Les naufrages sont fréquents lors de ces traversées entre les côtes turques et les îles grecques voisines. Deux femmes ont été retrouvées mortes sur une côte rocheuse de l’île grecque de Chios, où une embarcation de fortune transportant 29 migrants s’est échouée, le 16 octobre.
Quelques jours plus tôt, le 7 octobre, quatre corps avaient été repêchés par les gardes-côtes au large de Lesbos après le naufrage de leur embarcation gonflable transportant au total 38 migrants. Et deux jours avant, le corps d’une femme avait été retrouvé, aussi au large de Lesbos, et 17 personnes avaient été secourues après le naufrage de l’embarcation.
Près de 1 400 personnes tentant des traversées ont disparu ou ont été retrouvées mortes en mer Méditerranée en 2025, selon l’Organisation internationale pour les migrations.
Nouvelle route migratoire
La mer Égée est une voie de transit fréquente pour des milliers de migrants qui tentent de traverser l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient vers l’Europe, en particulier depuis la Turquie. Mais cette route est de moins en moins empruntée.
Ces derniers mois, les exilés sont de plus en plus nombreux à tenter de rejoindre la Crète, destination touristique très prisée, et Gavdos, petite île située à proximité, en partant de Tobrouk, à l’est de la Libye. Selon les autorités grecques, près de 14 000 personnes sont arrivées en Crète depuis le début de l’année, contre à peine 5 000 en 2024.

Face à cette forte recrudescence des arrivées, Athènes accueille et forme depuis le mois d’août des gardes-côtes libyens chargés d’intercepter les migrants en mer. Trois navires de guerre devaient également être déployés au large des eaux libyennes pour stopper les embarcations de fortune.
Le gouvernement conservateur, qui ne cesse de durcir sa politique migratoire, a aussi décidé de serrer la vis d’un point de vue législatif : les migrants venant d’Afrique du Nord – de Libye, donc – et qui arrivent en Crète, ne peuvent plus déposer de dossier d’asile en Grèce. Cette suspension temporaire des demandes d’asile est effective depuis le mois de juillet. La mesure a été largement dénoncée par de nombreuses organisations internationales, dont le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) et le Conseil de l’Europe.
Source https://www.infomigrants.net