Lettre ouverte des militants du squat NIKIS de Thessalonique

Vous trouverez ci-dessous la lettre ouverte des militants du squat NIKIS de Thessalonique, expulsés la semaine passée avec ceux de 2 autres squats.

Pendant de nombreuses années, « Nikis » était un centre social bien connu sur la promenade du centre-ville de Thessalonique . Pour beaucoup de militants, il a été un lieu actif de solidarité en période de crise sociale générale. Au cours des derniers mois, les organisateurs y ont accueilli des réfugiés.

« LETTRE OUVERTE À ALEXIS TSIPRAS ET SON GOUVERNEMENT :

A l’aube du 27 Juillet, vous et votre gouvernement avaient envahi trois squats qui accueillaient des réfugiés et des migrants à Thessalonique. Dans le même temps vous avez arrêté 75 sympathisants grecs et et européens, alors que vous avez envoyé les réfugiés dans des camps de concentration, dont certains ne les ont pas accepté en raison de leur occupation bondée. Ainsi, vous les avez laissés au milieu de nulle part.
Parce que les squats de « Orfanotrofeio » et « Hurriya » ont leur propre voix politique, et que nous ne voulons pas les remplacer, nous nous adressons à vous seulement en tant que squat « Leoforos Nikis 39 », pour vous rappeler certains faits que nous sommes sûrs,vous connaissez déjà .
Le squat « Leoforos Nikis 39 » est né lors de la révolte de Décembre 2008 et il a été le premier squat de logement pour les personnes qui ont pris part à ce mouvement politique et qui avaient déjà de réels problèmes de logement. Intégré dans cet espace, par le biais d’un bâtiment abandonné, il affirma le niveau de vie décent pour ceux qui participèrent, réévaluant le sens de l’espace public. Pour cette raison, il accueillit toutes ces années, des centaines de militants et de manifestants, non seulement de la Grèce, mais de tout le monde. Lorsque la crise des réfugiés a eu lieu, il s’ouvrit dans le but d’accueillir et de cohabiter équitablement avec les plus vulnérables d’entre eux, les familles avec des enfants. Dans le même temps, il a adhéré à un système de soins médicaux et alimentaires qui avait été créé dès le début de Eidomeni. Contre ces personnes à l’aube du mercredi 27 Juillet vous avez réservé pour une fois de plus le cauchemar qu’ils ont essayé d’éviter, traversant comme des milliers d’autres, la mer Egée.
Avant que vous ayez pris le pouvoir, nous vous avons accueilli dans son enfer, avec l’impossibilité de vous en échapper et vous avez accepté la responsabilité de diriger. Saturé par l’étatisme et le « gouvernisme », vous dupliquez les ruines de la politique loyaliste, parce que vous n’êtes pas parvenu à créer quelque chose de nouveau. Cet état d’urgence vous conquis, parce qu’il ne peut pas être rétabli. La devise « la gauche pour la première fois », est vraie, mais pas de la façon dont vous avez été la vendre en fanfaronnant à l’étranger , mais de la façon dont nous le vivons. Quoi que ce soit que l’aile droite n’a pas osé faire, vous vous êtes engagé à le faire en assumant le coût des excuses. Non seulement vous êtes chaque mot de la constitution, mais vous grandissez rapidement dans chaque mot de la loi et l’ordre. Pour ces choix, vous avez des alliés et beaucoup de clowns pour accepter ce rôle. Avec votre point de vue sur la clôture d’Evros , votre reconnaissance de la Turquie comme un pays sûr, avec l’administration gouvernementale de la crise des réfugiés dans la voie de camp de concentration, vous avez libéré la voie
la moins conciliante et ultra-conservatrice . Boutaris, Kaminis, la direction de l’Université de Thessalonique et de l’église, sont apparus en accord afin de vous soutenir.
D’ailleurs, ce n’est pas la première fois, parce que nous vous avons vu lors de la guerre contre les militants solidaires qui a explosé au milieu de la crise des réfugiés. Ensuite, vous avez réalisé que la solidarité prenait des formes éloignées de vous, de l’Etat et des organisations non gouvernementales et vous l’avez immédiatement attaquée. Mais les décès et l’insalubrité se sont installés dans les structures gouvernementales. Que n’avez-vous pas compris avec la mort de cette jeune fille de 27 ans, dans le camp de concentration de la « SOFTEX » ?
Nous sommes conscients que l’invasion contre les squats était la réponse d’État au festival « No Border » . Nous savons aussi que vous voulez apporter la solidarité en vertu des règles des camps de concentration et c’est la raison pour laquelle vous avez placé un invraisemblable « cheval de bataille» (Toskas) pour nous donner des conseils. Mais vous ignorez sans doute que nous ne sommes ni romantiques ni rebelles…
L’autogestion et ses structures, la solidarité participative et l’équité pour un monde ne peuvent pas exister sans les «autres», la démocratie directe, la justice sociale, et la lutte pour l’anti-autoritarisme social, sont vivants et sont là, s’opposant à vous.
Rendez-vous dans les rues.
P.S .: Que pouvons-nous dire au sujet de ceux-ci qui se transforment de personnalités politiques en sous-fifres du pragmatisme de l’autorité ?

Squat de « L. Nikis 39 »
Mihalis Haritelis
Odysseas Dermatas
Sandra Crochet
Dionisis Koutloglou
Grigoris Tsilimantos
Nikos Hatzis
Niki Dimitriadi
Anna Karageorgiou
Xanthi Parashidou
Olga Papadimitriou
Mihalis Vlahos
Markos Proveleggios
Vasilis Papadopoulos

rédaction

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Translate »