Grèce : la justice désavoue l’accord UE-Turquie

© Amnesty International/Olga Stefatou [23/05/2016]

L’accord honteux conclu entre l’UE et la Turquie ne résiste pas à son premier passage en justice.La justice grecque a mis en évidence la faille fondamentale de cet accord : la Turquie n’est pas un pays sûr pour les réfugiés.

LES FAITS : COMMENT LA JUSTICE GRECQUE A ENRAYÉ L’ACCORD

Un syrien qui arrive sur Lesbos suite à l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie demande l’asile en Grèce.
Les autorités d’asile grecques lui répondent, suite aux dispositions de l’accord, qu’il doit retourner en Turquie pour poser sa demande d’asile puisque la Turquie est un pays tiers sûr.
La personne fait appel à cette décision qui aurait débouché sur son renvoi forcé vers la Turquie.
Une commission d’appel infirme alors que le jugement de première instance, faisant valoir que la Turquie ne garantit pas aux réfugiés l’entière protection prévue par la Convention relative au statut des réfugiés
La commission a également indiqué que la Turquie ne respecte pas le principe de non-refoulement, qui interdit de renvoyer une personne vers un lieu où elle risquerait de subir de graves violations de ses droits.
La décision de la commission peut être contestée en appel, mais elle supprime le risque imminent que ce réfugié ne soit renvoyé de force en Turquie.

Lire aussi : Un pacte mondial pour résoudre la crise mondiale des réfugiés

UN ACCORD INJUSTIFIABLE DEPUIS LE DÉPART

Cette décision touche le cœur du problème de cet accord.
La Turquie n’est pas un pays sûr pour les réfugiés , elle ne leur offre pas une entière protection. De plus, les réfugiés risquent d’être détenus arbitrairement ou renvoyés vers le danger en Syrie, en Afghanistan ou en Irak.
Les garanties sur le papier ne suffisent pas.
Tant que la Turquie continuera de bafouer les droits des réfugiés et ne garantira pas pleinement leur protection, aucun autre réfugié ne doit être renvoyé dans le cadre de cet accord.

ASSURER PLUS D’ACCUEIL EN EUROPE

Encore une preuve que des « solutions » qui visent à maintenir des réfugiés à distance sont vouées à l’échec.
A l’heure actuelle, la communauté internationale doit se concerter pour organiser l’accueil des réfugiés.

rédaction

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