Grèce : Décret d’urgence suspendant les procédures d’asile

Grèce : Le Parlement ratifie un décret d’urgence au milieu d’une critique de plus en plus vive

Le rapport spécial des Nations unies demande aux autorités grecques de prendre des mesures immédiates pour mettre fin à la violence, aux abus et aux refoulements à la frontière gréco-turque. Le Parlement grec a ratifié le 26 mars dernier le décret d’urgence controversé suspendant les procédures d’asile. La commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) du Parlement européen demande l’évacuation de 42 000 personnes des îles grecques en raison de la COVID-19.

Le rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants, Felipe González Morales, s’est dit préoccupé : « par les renvois signalés de demandeurs d’asile et de migrants, qui constituent une violation de l’interdiction des expulsions collectives et du principe de non-refoulement ». M. Morales a également été alarmé par les informations faisant état d’agressions et de violences contre les demandeurs d’asile de la part d’agents de sécurité grecs et d’hommes armés non identifiés, ainsi que par l’hostilité et la violence dont sont victimes les travailleurs humanitaires, les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes dans le pays. Lorsque la Grèce a suspendu les procédures d’asile le 1er mars, le rapporteur a demandé une modification de la décision et a déclaré qu’elle n’avait : « aucune base juridique dans le droit international des droits de l’homme ». Membre du CERE, le Conseil grec pour les réfugiés a demandé le 23 mars devant le Conseil d’État l’annulation de la loi de suspension des demandes d’asile et a exhorté le président de la République à annuler cette loi et le Parlement grec à ne pas la ratifier.

Le Parlement grec a cependant voté le 26 mars pour approuver la suspension de l’accès aux procédures d’asile pour toute personne arrivant entre le 1er mars et le 31 mars avec la possibilité de prolonger la période. Commentant ce vote, Raphael Shilhav, conseiller en politique migratoire de l’UE d’Oxfam, a déclaré « Il s’agit d’une violation flagrante du droit communautaire et de la convention des Nations unies sur les réfugiés. Si la Grèce ne revient pas sur sa décision et ne rétablit pas pleinement l’État de droit, la Commission européenne doit prendre d’urgence des mesures à l’encontre de la Grèce pour cette grave violation des droits fondamentaux ». Les personnes qui arrivent en Grèce risquent d’être détenues et expulsées. 2 500 personnes ont été empêchées de demander l’asile depuis que la suspension a été introduite par un décret gouvernemental le 1er mars.

Selon le Guardian, la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen (LIBE) a demandé l’évacuation de 42 000 personnes sur les îles grecques comme mesure « préventive urgente » pour éviter les décès dus à COVID-19. Le même message a été lancé par des organisations de la société civile et des militants de toute l’Europe.

La commissaire aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a déclaré qu’Athènes s’était opposée au déplacement des migrants vers la Grèce continentale, invoquant l’absence de cas de coronavirus dans les camps alors que la maladie se propage ailleurs en Grèce. La commissaire a suggéré que les personnes âgées, les malades et les autres personnes à haut risque d’infection pourraient être déplacées vers d’autres régions des îles grecques.

Source https://www.ecre.org/greece-parliament-ratifies-emergency-decree-amid-intensifying-critique/

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