Les quelque 7,8 milliards d’euros d’intérêts perçus par la BCE sur la dette grecque devaient être reversés à Athènes, mais les versements ont cessé en 2015.
Débat entre Eric Toussaint, porte-parole du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes, et Constantin Stephanou, professeur en droit économique international et européen à l’Université Panteion d’Athènes.
Dans un précédent article nous faisions état d’une mesure de licenciement à l’encontre d’Emmy Koutsopoulou, http://www.infoadrets.info/grece/solidarite-avec-emmy-koutsopoulou/psychiatre grecque, responsable de l’unité d’addictologie à l’hôpital oncologique d’Athènes, limogée de son poste par la direction de l’organisme grec de lutte contre la drogue – OKANA .
Il apparait que les décisions administratives prises à son encontre relèvent du domaine de la persécution politique, syndicale et professionnelle.
Pour connaitre son engagement voici une vidéo d’un entretien suite à une rencontre avec elle réalisée en été 2016 à Athènes.
Manolis Glezos : Je n’accepte pas l’invitation à être présent aujourd’hui à la profanation de la Pnyx
La France, son peuple, les luttes du peuple et ses représentants ont toujours été les bienvenus pour le peuple grec.
Je me souviendrai toujours de l’énorme contribution de la France officielle, sous le Général De Gaulle, et du peuple français, qui ont empêché l’exécution des peines de mort qui nous avaient été infligées par le régime grec qui a suivi la guerre civile.
Mais, la visite d’aujourd’hui présente une différence majeure.
Aujourd’hui, c’est le droit du plus fort qui s’impose.
La Grèce impuissante, grâce aux mémorandums, accueille en tant qu’investisseurs l’invasion financière la plus cynique, en la personne d’un groupe qui accompagne le président français.
Les infrastructures qui n’ont pas encore été cédées, sont dans la file d’attente.
Nous ne vendons pas, nous bradons.
Ils n’investissent pas, ils augmentent leur propre richesse en suçant toute trace de vie du peuple grec.
Simple bilan, simples mathématiques.
Et tout cela sous le régime d’un chantage inédit du point de vue historique.
Avec l’épée du maître-chanteur sur la table, qu’accompagne un cynique “Vae Victis” (Malheur aux vaincus).
Rien ne peut modifier l’estime que nous nourrissons pour le peuple français.
Mais, nous n’accepterons pas comme faits accomplis ce qui sera convenu entre les groupes d’entrepreneurs qui accompagnent le Président de la République Française et le Premier ministre de Grèce.
C’est pourquoi je n’accepte pas l’invitation à être présent aujourd’hui à la profanation de la Pnyx.
le 7/7 Par Constant Kaimakis MACRON VIENT SE FAIRE VOIR CHEZ LES GRECS …« ΜΑΚΡΟΝ, ΜΑΚΡΙΑ! » (MACRON, DÉGAGE! )
La venue de Macron en Grèce s’est déroulée dans une Athènes transformée en véritable forteresse. Centre ville bouclé, tous les sites français sous haute protection policière, plus de 2000 policiers mobilisés, des centaines de flics en civil, hélicoptères, l’État grec n’avait pas lésiné pour « sécuriser » la visite du Président français et empêcher toute sorte de manifestation… La venue de Macron en Grèce a provoqué de vives réactions et à la même heure 2 manifestations étaient prévues dans Athènes. Jouant sur les mots ( Macron , phonétiquement, veut dire « loin » en grec… ) les manifestants ont pris pour slogan : « MACRON, LOIN! … MACRON, DÉGAGE! » Symbole fort de cette 1 ère journée de visite de Macron à Athènes, les discours de fin de journée avaient lieu sur la colline du Pnyx au centre d’Athènes, située à l’ouest de l’Acropole et surplombant l’ancienne Agora. Malgré les interdictions de manifester prises par le pouvoir grec, la manifestation prévue en fin d’après midi souhaitait se rendre en cortège au Pnyx. Malgré une imposante force policière anti-émeute, elle a pu se former mais a été réprimée par les MAT ( CRS) qui ont frappé des militants de LAE ( Unité Populaire) et ont gazé les manifestants ( cf Photos et vidéos) . Panagiotis Lafazanis , secrétaire général de LAE a déclaré que les interdictions de manifester « rappellent des temps sombres qu’a connu le pays . Nous avons bravé les interdictions et nous nous sommes retrouvés dans la rue pour protester contre la visite du président français, qui est ici comme un agent avec une délégation d’ hommes d’affaires pour saisir ce qu’il peut être vendu dans ce pays. » Manolis Glezos, l’infatigable résistant, a refusé l’invitation officielle de se rendre à ce qu’il a qualifié de « profanation du Pnyx » par des « people » et des « affairistes » plus cyniques que jamais!
Demain, pour son 2 ème jour de visite, Macron sera accueilli à Thessalonique par une manif des salariés de la Sté des eaux de Thessalonique (ΕΥΑΘ) qui protestent contre la réunion, qualifiée de « grande braderie » , prévue avec le gouvernement grec et les entrepreneurs français qui accompagnent Macron Voir les photos https://www.facebook.com/constant.kaimakis/posts/1952040198397531?pnref=story
Université de Thessalonique : Les étudiants protestent contre la nomination de JC Juncker comme Docteur Honoris Causa :
Les étudiants des organisations ΑΡΡΕΝ, ΕΑΑΚ et du groupe Lutte étudiante socialiste ont protesté devant le bâtiment administratif de l’Université Aristote de Thessalonique pour exprimer leur opposition à la cérémonie prévue le 13 juillet pour la proclamation du Commissaire européen Jean-Claude Juncker, comme docteur honoris causa de la Faculté de droit.
Ils ont accroché des banderoles à l’entrée du bâtiment du recteur, qui caractérisent comme « indésirable» le président de la Commission européenne ( « Les notes de service et leurs serviteurs n’ont pas leur place dans nos écoles. Juncker indésirable ! »), et ont demandé au recteur adjoint, Théodore Laopoulos, l’annulation de la nomination prévue.
M. Laopoulos a dit que cette décision de l’université serait maintenue, les étudiants ont exprimé leur intention de faire obstacle au déroulement de la cérémonie. Selon une annonce du recteur de l’université, Périclès Mitka, cette nomination de M. Juncker est « comme une reconnaissance concrète de sa contribution aux valeurs fondamentales de la culture politique et juridique européenne. »
C’est la Grèce chanson en solidarité avec le peuple grec ( voir les paroles plus bas)
C’EST LA GRÈCE…
Je-voudrais-lui-dire-bravo, lui-rendre-hommage
Faire entendre sa colère et son courage.
L’aider à reprendre espoir, chasser sa peine,
Faire cesser cette mascarad’ européenne.
Personne ne lui fera courber l’échine
Notr’ soeur, fière et rebelle, qu’on assassine.
Suivons son exemple, relevons la tête
Chassons ces vautours qui s’ payent la bête.
Refrain
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C’est la Grèce que l’on matraque,
Que l’on poursuit, que l’on traque.
C’est la Grèce qui se soulève,
Qui souffre et se met en grève.
C’est la Grèce qu’on emprisonne,
Que la troïka rançonne,
Qui nous donne envie de vivre,
Qui donne envie de la suivre
Jusqu’au bout, jusqu’au bout.
Oui , c’est le même sort qu’on nous réserve
C’est la même soupe que les banquiers nous servent.
De Madrid à Paris, la même galère
Unissons nos forces, battons-nous mes frères !
Soufflant du coeur d’Athènes, la révolte gronde
Tendue vers une vie solidaire et féconde
Un av’nir sans pouvoir, sans arrogance
Débarrassé des maîtres de la finance.
Crise grecque. On nous parle d’une dette grecque insoutenable, impayable… mais au fait : à qui cette dette profite ? Qui sont les créanciers de la Grèce ? Pourquoi ont-ils prêté de l’argent à la Grèce et à quelles conditions ? Pourquoi la Grèce n’a pas été « sauvée » ?
Cette courte vidéo animée vous propose quelques éléments de réponses sur les trop peu connus prêts bilatéraux des pays européens, FESF et MES. Élaborée à partir du travail d’audit de la dette grecque, elle sera suivie par d’autres vidéos sur les créanciers de la Grèce.
Aidez-nous à diffuser cette vidéo réalisée par ZinTV et le CADTM Belgique auprès de vos contacts pour que les mensonges sur la dette grecque cessent (n’hésitez pas à l’inclure dans vos newsletters, la publier sur vos sites internet, sur vos réseaux sociaux, etc.)
Dans le meeting pour la paix de ce dimanche 9 avril à Marseille J Luc Melanchon terminait par ces mots avant de lire le poème du grec Yannis Ritsos : La paix.
« A la Grèce vers laquelle se tournent à cet instant nos pensées, qui une nouvelle fois plongée dans les sacrifices et les souffrances, se demande comment et par où commencera la fin de cet épisode horrible qu’ils sont en train de vivre. Parents qui voient leurs enfants partir, retraités qui croupissent dans la misère et le talon de fer du capital et des banques qui presse.
Les Grecs, si nous autres les français nous nous libérons les premiers des chaînes de l’argent soyez assuré que nous viendrons à la rescousse, les espagnols de même , les portugais, les italiens, les 12 millions de pauvres en Allemagne.
Et avant que j’achève, c’est à la Grèce encore que je vais emprunter des mots. Hier je cherchais quoi vous dire pour conclure et voila qu’un ami plus lettré que moi me dit : j’ai pensé à un poète grec, il s’appelle Yannis Ritsos ça s’appelle La paix «
Voici le poème en grec et sa traduction en français.
Le rêve de l’enfant, c’est la paix.
Le rêve de la mère, c’est la paix.
Les paroles de l’amour sous les arbres
c’est la paix.
Quand les cicatrices des blessures se ferment sur le visage
du monde
et que nos morts peuvent se tourner sur le flanc et trouver
un sommeil sans grief
en sachant que leur sang n’a pas été répandu en vain,
c’est la paix.
La paix est l’odeur du repas, le soir,
lorsqu’on n’entend plus avec crainte la voiture faire halte
dans la rue,
lorsque le coup à la porte désigne l’ami
et qu’en l’ouvrant la fenêtre désigne à chaque heure le ciel
en fêtant nos yeux aux cloches lointaines des couleurs,
c’est la paix.
La paix est un verre de lait chaud et un livre posés devant
l’enfant qui s’éveille.
Lorsque les prisons sont réaménagées en bibliothèques,
lorsqu’un chant s’élève de seuil en seuil, la nuit,
à l’heure où la lune printanière sort du nuage
comme l’ouvrier rasé de frais sort de chez le coiffeur du quartier,
le samedi soir
c’est la paix.
Lorsque le jour qui est passé
n’est pas un jour qui est perdu
mais une racine qui hisse les feuilles de la joie dans le soir,
et qu’il s’agit d’un jour de gagné et d’un sommeil légitime,
c’est la paix.
Lorsque la mort tient peu de place dans le cœur
et que le poète et le prolétaire peuvent pareillement humer
le grand œillet du soir,
c’est la paix.
Sur les rails de mes vers,
le train qui s’en va vers l’avenir
chargé de blé et de roses,
c’est la paix.
Mes Frères,
au sein de la paix, le monde entier
avec tous ses rêves respire à pleins poumons.
Joignez vos mains, mes frères.
C’est cela, la paix.
Yannis Ritsos (1909 – 1990)
Texte traduit du grec par l’auteur,
Que faire d’une victoire électorale ? A la lumière de l’expérience grecque.
Dans cette conférence du 20 février 2017 Stathis Kouvelakis introduit ses propos en partant de l’expérience amère payée par le peuple grec mais dont l’impact dépasse largement les frontières de la Grèce .
A l’heure actuelle toute proposition politique où que ce soit en Europe et au delà, qui affiche une volonté de vouloir rompre avec l’ordre néolibéral actuel et qui n’explique pas en quoi elle ne reproduira pas ce qui produit en Grèce, n’a aucune crédibilité et n’a pas le droit d’être pris au sérieux si elle ne tire pas les leçons de ce qui s’est passé en Grèce.
Cette défaite va se répéter sous des formes différentes mais avec les mêmes caractéristiques fondamentales . Si quelqu’un se présente comme voulant proposer une alternative politique de rupture avec cette barbarie néolibérale, ce capitalisme sanglant et qui ne dit pas en quoi il ne fera pas comme Tsipras ne peut pas être pris au sérieux.
Il présente ensuite une analyse de la situation politique en Grèce depuis l’arrivée au pouvoir de Syriza, l’attitude de l’UE avant la capitulation de Tsipras en juillet 2015, le niveau de résistance des grecs, la dynamique des assemblées générales populaires,…