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Grèce: mettre fin à l’État policier du clan Mitsotakis et de la droite

Peut-être va-t-on enfin vers la chute du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, qui sévit depuis trois ans…

A en effet été révélé début août que le dirigeant du Pasok, pourtant robinet d’eau fort tiède, Nikos Androulakis, avait vu son téléphone piégé au profit des services secrets, EYP. Le motif apparent semble avoir été la recherche d’éléments pour monter une affaire contre lui avant le congrès du Pasok et imposer ainsi l’élection du Manuel Valls local, Loverdos, qui aurait apporté le soutien du Pasok à Mitsotakis lors des prochaines élections. Dans la foulée on apprenait le même espionnage contre un journaliste enquêtant sur des affaires sensibles pour le pouvoir.

Espionnage à grande échelle

Puis, on a découvert que EYP espionnait ainsi environ 15 000 personnes, parmi lesquelles des responsables politiques, des syndicalistes, des journalistes… Sans oublier les questions autour de l’assassinat resté mystérieux du journaliste Giorgos Karaïvaz (2021), travaillant sur le crime organisé. Venant après plusieurs scandales récents — dont la libération d’un metteur en scène protégé du pouvoir et condamné pour viols — ce Watergate grec provoque une énorme crise dans la droite : tentant d’écarter sa totale culpabilité, Mitsotakis a dû renvoyer son secrétaire général, Dimitriadis, ainsi que le chef de EYP, imposé par Mitsotakis qui a même fait modifier la loi à cet effet ! Le Premier ministre prétend ne rien avoir su de ces écoutes, discours repris en chœur par la presse très aux ordres puisque achetée par des subventions dont fut exclue la presse d’opposition.

L’entourage ministériel a d’abord joué la démagogie : le peuple grec a des problèmes plus urgents que le téléphone d’Androulakis. Puis l’évocation du complot : la faute à l’Arménie, l’Ukraine (qui ont protesté), la Russie, la Turquie, et bien sûr Syriza ! Malgré tout, le clan au pouvoir ne peut empêcher les procédures parlementaires d’enquêtes sur une affaire aussi grave : la défense visiblement ordonnée par le Premier ministre, c’est d’une part la destruction des preuves à EYP, d’autre part l’omerta, avec refus des responsables impliqués (EYP, une procureure signant les autorisations d’écoutes, Dimitriadis…) de parler. Il n’est pas sûr qu’il puisse continuer ainsi, d’autant qu’une partie de la Nouvelle démocratie (l’ancien Premier ministre Karamanlis, l’ancien président Pavlopoulos…) dénonce les pratiques du clan aux commandes.

État policier et ultra-libéralisme

Cette affaire n’est pas une surprise : nous soulignons depuis 2019 l’orbanisation d’un gouvernement que la presse bourgeoise présentait comme libéral et modéré. Dès l’été 2019 s’est mis en place un État policier s’illustrant par la nomination de ministres connus comme fascistes pas repentis, dont le ministre de l’Intérieur, Voridis, qui a osé déclarer qu’il fallait tout faire pour que plus jamais la gauche ne puisse accéder au pouvoir !

Mais il ne faut pas sous-estimer dans ce dispositif l’affairiste clan familial Mitsotakis : le maire d’Athènes est un neveu de Mitsotakis, Dimitriadis, exécuteur des sales tâches, en est un autre, les deux se préparant peut-être pour la relève… Et la plupart des ministres sont sur la ligne de casse totale des services publics, d’attaques contre les jeunes et les travailleurEs : que ce soit la criminelle politique contre les réfugiéEs (bateaux repoussés, fillette laissée sans soin sur un ilot du fleuve Evros et décédée cet été), que ce soit la répression contre les jeunes (police universitaire…), contre les résistances ouvrières (violences policières contre la grève à l’usine de vins Malamatina), contre les habitantEs d’un quartier (invasion d’Exarcheia par les prétoriens pour imposer la destruction de la célèbre place sous prétexte d’une future station de métro), une très dangereuse fuite en avant se renforce. D’où l’urgence de sortir du cadre parlementaire et de lancer de massives mobilisations pour chasser la droite et sa politique !

par A. Sartzekis

Source https://lanticapitaliste.org/actualite/international/en-grece-mettre-fin-letat-policier-du-clan-mitsotakis-et-de-la-droite

Sur le parcours du militant assassiné « Zak »

Grèce : retour sur le parcours du militant assassiné Zacharías « Zak « Kostópoulos

Le 21 septembre 2018, l’activiste grec Zak Zakaropoulos était lynché en plein cœur d’Athènes. Sa mort tragique et le procès de ses meurtriers ont suscité une très vive émotion et unis les drag queens grecques pour demander justice.

Manifestation en mémoire de Zak Kostopoulos – Zakie Oh ! le 21 septembre 2021 – photo Achilleas Chiras / Shutterstock

 

La vidéo était devenue virale. Elle est insupportable. On y voit l’indicible. Un homme qui essaie de fuir d’une bijouterie. Passe au travers de la vitrine avec des hommes qui lui donnent de violents coups de pieds sur la tête quand il essaie de sortir. Il s’extirpe de cette vitrine, trébuche sur le trottoir, tombe à terre. Il est poursuivi par deux hommes, sortis eux par la porte de cette même bijouterie, le frapper à terre à coups de poings, de pieds, dans une rue piétonnière à deux pas de la place la plus populaire d’Athènes, la place Omonia.

Puis on voit clairement quatre policiers appelés en renfort le lyncher, « pour le désarmer » diront-ils plus tard, et lui passer les menottes bien qu’à terre et inconscient.

En plein centre ville, en plein jour, devant des dizaines de témoins qui ne sont pas intervenus. Certains ont participé à l’hallali, d’autres ont filmé la scène avec leur téléphone portable, c’est tout.

Zacharías “Zak” Kostópoulos mourra dans l’ambulance qui le transportait à l’hôpital. Sa mort sera officiellement constatée par les médecins à l’hôpital. Il n’a pas été possible de le ranimer car il était menotté. Il avait 33 ans. C’était le 21 septembre 2018.

Zacharias a été assassiné une seconde fois par les média grecs qui l’ont présenté comme un « voleur, une petite frappe, un drogué qui voulait attaquer cette bijouterie » et l’attaque aurait mal tourné.

Les commerçants « menacés » par Zak n’auraient rien fait d’autre que « de se défendre ».

Le président du syndicat des policiers a quant à lui déclaré sur une radio, que ses hommes étaient tous les jours « en danger » face à ces « drogués » et ces « malades ». « On a peur quand on rentre le soir chez nous de ramener des maladies à nos femmes et nos enfants ». Authentique.

L’autopsie a déterminé que Zacharias est mort d’un infarctus. Cette même autopsie a démenti la version selon laquelle, Zak Kostópoulos ou ‘Zak/ Zackie-Oh !’ de son nom d’artiste drag queen, était sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool comme l’ont déclaré les policiers, les deux commerçants et les médias.

Huit mois de procès

Il a fallu attendre trois ans pour que s’ouvre en octobre 2021 le procès des six hommes impliqués dans ce meurtre, dont ces policiers accusés d’avoir « infligé des blessures mortelles sans l’intention de donner la mort  » et non pour homicide comme le demandait la partie civile.

Dans l’enquête préliminaire le procureur, avait opté pour la « négligence ». Les assassins de Zak l’avait tué par “négligence”. Là aussi, authentique.

Au bout de près de huit mois de procès, au cours duquel il a été très difficile pour la presse d’assister aux audiences, les policiers ont été innocentés, ils patrouillent à nouveau dans la rue. Les deux commerçants ont été, eux, condamnés chacun à dix ans de prison ferme. La peine maximale d’après le nouveau code civil.

L’un d’eux, âgé de 77 ans, purgera sa peine chez lui en raison de son âge alors même que plus d’un septuagénaire croupit dans les geôles du pays.

Pour la Ligue des Droits de l’Homme, « ce n’est pas la première fois que l’implication plus ou moins grande de la police dans des incidents violents s’accompagne de son acquittement pénal ou disciplinaire ».

L’ONG fait référence aux fameuses EDE, enquêtes internes de la police, qui n’aboutissent pratiquement jamais à une quelconque condamnation et qui par conséquent ne sont jamais prises en compte par la justice. Pour Anastasia Tsoukala, criminologue, « les policiers sont toujours couverts quoi qu’ils fassent car aucun gouvernement ne veut s’affronter à eux. La police grecque est un État dans l’État ».

Amnesty International, qui avait adopté le cas de Zak Kostópoulos, ne dit pas autre chose. Pour l’ONG ce verdict prouve que « les victimes de recours excessif à la force sont privées de justice ».

Lorsque le procès tardait à s’ouvrir, Amnesty International a diffusé dans le monde entier une pétition pour demander l’accélération de la procédure judiciaire. Le ministère grec de la Justice du gouvernement conservateur a toujours refusé de recevoir la délégation d’Amnesty qui lui demandait une rencontre.

Pour Amnesty International et la ligue des Droits de l’Homme, les policiers ont « fait preuve d’une extrême cruauté ». Amnesty a qualifié l’agression de « sexiste et homophobe » tout en « déplorant la stigmatisation des toxicomanes ».

Les deux organisations ont souligné que de telles pratiques « sont incompatibles avec la fonction démocratique de la police dans un état de droit ».

De son coté, l’ONG Forensic Architecture a reconstitué le déroulement de l’assassinat et l’implication – déterminante – des policiers ne ferait aucun doute. Grande première, cette reconstitution à partir des vidéos de surveillance du quartier a été présentée à la fondation Onassis qui a financé par ailleurs la publication d’un livre sur la vie de Zak.

Chaque célébration à sa mémoire est une fête

Son enterrement a donné lieu à une sorte de fête pailletée comme il aurait aimé. La communauté LGBTQ+ était là, car Zak était un grand défenseur de la cause LGBTI+, les drag queens avec leur plus beaux costumes, Zak aurait apprécié. « On a fait ce que nous pensions être le mieux », avait à l’époque déclaré Alexis, membre actif ce la communauté, « le noir et les pleurs ne sont pas pour Zackie Oh ! ».

De fait, chaque manifestation en sa mémoire est une fête, pleine de couleurs, avec des chants, des paillettes, des costumes et beaucoup d’humour et d’amour. Signe de ralliement et slogan de ces manifs « Afto, afto afto einai sosto klotsies me dodekaponto na valete mialo ! » Traduction libre : « un coup de pied avec un talon aiguille de 12 cm c’est ce qu’il vous faut pour vous mettre du plomb dans la tête »… En grec ça rime.

Zacharías “Zak” Kostópoulos, brun ténébreux au sourire en coin et séropositif, était une icône, au sens propre du terme du mouvement LGBTQ+. Président d’OLKE pendant un temps, l’une des plus anciennes associations LGBTI+. C’est d’une voix très douce, qu’il s’adressait à ceux, celles qu’il voulait convaincre : « Vous devriez vous battre contre la stigmatisation » disait-il sans relâche, « ne vous laissez pas détruire, vous ne devez avoir honte de rien. Vous trouverez des personnes qui vous soutiendront et vous aimeront pour qui vous êtes. Tu vis avec le VIH, mais tu es toujours la même personne : tu es un être humain. Aime, c’est tout. »

Ouvertement gay, drag queen, Zacharías Kostópoulos était aussi le porte parole décomplexé des séropos. Il se battait avec un humour au vitriol pour les droits de la communauté LGBT+ du pays.

Il a été l’un des premiers à tirer la sonnette l’alarme sur sa récupération par les partis politiques ou les grandes marques qui, ces derniers temps, se battent en Grèce pour sponsoriser la semaine des Fiertés.

Avec une insolence qui nous fait cruellement défaut, il faisait bouger les choses, dans le bon sens, c’est indéniable.

« J’aime me produire devant un public hétéro, de bon père et mère de famille qui pouffent lorsque j’arrive sur scène mais qui applaudissent et viennent me féliciter en coulisse après le spectacle ».

Pourtant, dans un entretien, Zak avait déclaré avoir « en horreur les bons pères de famille, car c’est eux qui tirent la société grecque vers le bas et pavent la route du fascisme rampant de la société grecque ».

De fait, antifasciste convaincu, il était de toutes les manifestations, et n’en loupait pas une pour souligner la dérive vers l’extrême droite de la société grecque. Magda Fyssa, la mère de Pavlos Fyssas, ce rappeur assassiné par un cadre du parti néo nazi grec Aube Dorée, était présente dans le tribunal à l’annonce du verdict qui a innocenté les policiers. Elle a explosé en même temps que la mère de Zak, son frère et tous ses amis présents.
« Assassins ! » ont crié les deux mères,  « vous tuez nos enfants une seconde fois ».

Lorsqu’on revoit ses anciens entretiens, on se demande si Zak ne sentait pas que sa mort serait aussi violente. « Athènes est difficile si vous êtes comme moi » avait-il déclaré. « J’ai été frappé, attaqué à plusieurs reprises par les bons pères de famille, des hommes qui se sentaient et se donnaient le droit de me courser, mais même avec mes talons de 12 cm je cours vite ».

Le jour de sa mort, on ne lui a pas donné la chance de pouvoir courir vite.

Régulièrement des activistes de la communauté changent la plaque de la rue où il a été assassiné qui devient “rue Zack Zackie Oh !”. Une communauté que par sa mort Zack a pu unir, un exploit. Ainsi pour la première fois organisées en association les drag queens et les personnes queer du pays se sont réunies pour demander justice pour Zak.

La famille de Zacharías Kostópoulos est décidée à faire appel du verdict. Le chemin sera long et difficile pour y parvenir mais elle sera soutenue.

Cerise sur le gâteau l’avocat des policiers, Athanasios Plevris, qui vient de l’extrême droite la plus dure et la plus raciste dans le pays, était député conservateur au moment des faits. Aujourd’hui il est ministre de la Santé. Peut-être que dans un prochain remaniement ministériel il sera ministre de la Justice…

En Grèce la justice est aveugle mais surtout de parti pris. Là aussi. Zak risque de faire bouger les choses.

Réactions au refus de libération conditionnelle de Yannis Michailidis

Colère face au rejet de la demande légitime de Yannis Michaelidis – Rassemblements de protestation et de solidarité dans la grève de la faim aujourd’hui
Réactions massives contre la décision du Conseil d’appel de Lamia, qui a une fois de plus rejeté la juste demande de Yiannis Michailidis d’être libéré de prison sous conditions, à un moment où la santé du prisonnier anarchiste s’est rapidement détériorée, entraînant sa vie en grand danger.

Manifestation de solidarité pour le gréviste de la faim Giannis Michailidis, Athènes, 14 juin 2022

Le nouvel avis médical de son médecin personnel, Pantelias Vergopoulos, montre que son état de santé s’est rapidement détérioré avec le risque de tomber dans un coma hypoglycémique, tandis que le risque d’insuffisance rénale est également élevé et aggravé par les troubles métaboliques et l’acidocétose sévère.

Le parti du Parlement et les organisations de la gauche extraparlementaire condamnent le refus du conseil judiciaire, tandis que dans l’après-midi (19 heures) au Syntagma un rassemblement de protestation et de solidarité avec la grève de la faim est prévu.

Le porte-parole de SYRIZA – Alliance progressiste, Nasos Iliopoulos, a parlé aujourd’hui d’une décision purement vindicative. « L’État et le pouvoir judiciaire ne peuvent pas fonctionner avec des termes vindicatifs. G. Michaelidis défend son droit avec sa propre vie en ce moment. Nous ne pouvons pas prétendre que rien ne se passe. Cela nous fait peur que nous puissions avoir des évolutions négatives tant que la vie d’une personne est en danger », a-t-il déclaré à « To Kokkino 105.5 ».

MeRA25 a commenté que « leur » justice « s’avère chaque jour de plus en plus basée sur la classe : elle libère des violeurs mineurs tout en exterminant de manière vindicative de jeunes enfants, simplement parce qu’ils appartiennent à l’espace anarchiste ou anti-autoritaire. Leur « justice » s’avère chaque jour de plus en plus toxique et de classe : elle applique essentiellement les décisions gouvernementales, ignorant même les lois mêmes que ces gouvernements ont votées », « « L’état de droit, les droits des prisonniers, les droits des l’homme est suspendu par Mitsotakis S.A.. Avec une justice dans les mesures et normes du pouvoir et avec des lois de classe et terroristes (terroristes, etc.) il y aura toujours deux normes et deux normes : Lignadis, Korkoneas, les assassins de Jacques, de Shampanis , de Manggos d’une part, G. Michaelidis, P. Kalaitzis, Stathopoulos,

EEK : Ils veulent une grève de la faim sans merci !

Le juge doit être intransigeant. Il est juge même s’il juge selon des lois de classe injustes. Le rôle de bourreau est généralement laissé à d’autres, inférieurs. Mais les juges de Lamia et le gouvernement Mitsotakis derrière eux fusionnent les rôles. Et puisque la peine de mort ne s’applique pas en Grèce – et dans toute l’Europe – ils ont décidé d’imposer l’épée de la loi. Enfreignant eux-mêmes leurs propres lois. Car ce que demande Yannis Michaelidis, la libération conditionnelle, est une règle de leur propre système judiciaire. Après avoir accompli les 3/5 de l’emprisonnement imposé, il a droit à tout ce qui s’applique au reste des prisonniers, même aux meurtriers, violeurs et violeurs d’enfants amis de Mitsotakis et de la clique au pouvoir.

Avec la décision de rejet du 28/7, les juges et le gouvernement décident de montrer leurs poings contre un prisonnier à moitié mort en grève de la faim, pour contrer leur public d’extrême droite qui, comme la majorité du peuple, en veut précisément à la Factures PPC, chômage et pourriture politique et morale.

Mais ils auront sur les mains le sang d’un homme, Yiannis Michaelidis, 34 ans – qui il y a dix ans, au milieu de la crise et de la faillite du pays, à la suite de l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulos et du soulèvement de décembre 2008 , a contesté le symbole du vol qualifié et a tenté, avec trois autres jeunes, de cambrioler une banque à Velvedo. Pour cet acte et pour toute autre infraction dont il était accusé, il a été jugé, reconnu coupable et a purgé sa peine conformément à la loi. Son idéologie anarchiste ne le rend pas coupable, au moins depuis 48 ans depuis la chute de la dictature militaire.

L’EEK dénonce la décision du tribunal dictée par des opinions d’extrême droite, comme injuste, injuste et meurtrière. Le Ministère de la Justice (malheureusement une branche de l’Ordre Public), le Gouvernement dans son ensemble et le Président de la République, doivent maintenant prendre une décision et apporter une solution politique. La vie de Yiannis Michaelidis compte. Et chaque minute, chaque heure et chaque jour sont essentiels à sa vie. Participez au rassemblement de protestation et de solidarité pour Yiannis Michaelidis, ce soir, jeudi 28/07/2022, 19h00. dans la Constitution.

Anametria, ANTARSYA, EKKE, NAR for Communist Liberation, Youth Communist Liberation, OKDE Spartakos et EEK avaient publié, avant l’annonce d’aujourd’hui de la décision controversée du tribunal, un appel d’annonce conjoint pour aujourd’hui, qui se présente comme suit :

Libération immédiate de Yannis Michaelidis

Appelant les organisations politiques à un rassemblement contre les violences et la répression policières du gouvernement, ainsi que dénonçant l’attitude manifestement favorable de la justice à l’égard des assassins et des violeurs, contrairement à son attitude vengeresse envers le gréviste de la faim emprisonné Yannis Michailidis qui demande l’application de la fournies par le cadre législatif et institutionnel municipal. Nous vous invitons à un rassemblement au Syntagma le mardi 26 juillet à 19h00.

Yiannis Michailidis a entamé une grève de la faim le 23/5/2022, revendiquant même les droits limités accordés par la démocratie bourgeoise aux prisonniers, afin que sa nouvelle demande de libération conditionnelle soit acceptée.

Ses demandes de libération conditionnelle ont été rejetées, au motif qu’il a commis des crimes graves et qu’il existe une possibilité qu’ils se répètent. Apparemment, pour la justice civile, certaines balles sont plus dangereuses que des policiers en uniforme battant à mort une personne déjà blessée gisant sur le trottoir. Il s’agit d’un cas manifeste de détention préventive, alors que pendant 7 mois Michaelidis a droit à son renvoi conditionnel.

Son état de santé est actuellement à un point critique et peut-être irréversible. Nous soutenons le combat loyal de G. Michaelidis pour son licenciement conditionnel. Elle fait partie de la lutte pour la défense globale et pratique des libertés démocratiques.

Le gouvernement, ayant amené contre lui la grande majorité du peuple et des travailleurs, avec la politique extrême qu’il mène à tous les niveaux, pour la guerre, pour l’énergie et la précision, pour l’abandon du pays aux phénomènes climatiques, pour la tentative manifeste de manipulation de la justice , sur l’éducation etc., il se rend compte que très bientôt il devra faire face à l’indignation et à la colère populaires croissantes. C’est pourquoi il mobilise les forces de sécurité pour intensifier la répression, ouvrant une nouvelle fois les poches d’Aeolos. Il semble qu’elle n’ait pas sérieusement considéré ce qui s’est passé dans le passé à New Smyrna.

Le mouvement ouvrier et populaire n’est pas intimidé. Il descend dans la rue, résiste et conquiert. Nous ne permettrons pas au gouvernement et aux appareils d’État d’entraîner le pays dans la descente antidémocratique qu’ils promeuvent.

Police hors des rassemblements et des marches.
La police est hors des universités.
Libération immédiate de Yannis Michaelides car il remplit toutes les conditions de la loi.
Meurtriers et violeurs en prison

Source  Colère face au rejet de la demande légitime de Yannis Michaelidis – Rassemblements de protestation et de solidarité dans la grève de la faim aujourd’hui

 

Pour Giannis Michailidis . Grève de la faim comme moyen de lutte

Combattez la justice de classe ! Pour Giannis Michailidis et tous les prisonniers qui remplissent les conditions de libération !

 Le mensonge européen de l’égalité, de la justice et de la liberté

L’identité européenne est basée sur un récit de culture supérieure. Supériorité par le respect des droits individuels inviolables et de l’humanité à travers la démocratie libérale-constitutionnelle. Supériorité par l’égalité et la justice telles que définies par le droit civil et pénal. Mais c’est un mensonge. Leurs lois n’existent que pour constituer le pouvoir de l’Etat, la hiérarchie des privilégiés et la faveur de leurs adeptes. La justice et les droits de l’homme n’existent pas lorsque l' »Autre » est considéré : le non-européen, le dissident, le marginalisé, l’anti-étatiste, l’anarchiste. Les lois les privent « légalement » de tout droit.

Avec l’emprisonnement et le meurtre de l’anarchiste Giannis Michailidis et d’autres individus qui s’opposent au dogme de la loi et de l’ordre de l’Etat et du capital, le gouvernement de droite de la Nouvelle Démocratie en Grèce agit dans le cadre européen des lois et de la soi-disant justice. Notre camarade est officiellement maintenu en prison par la justice civile pour la seule raison qu’il est considéré comme un « danger » et non parce qu’il est accusé d’un crime. Il a purgé sa peine mais est maintenu comme un otage en détention préventive sans accusation et sans aucun espoir d’être libéré.

Τhe state presents itself as a neutral regulator of opposing interests. La division arbitraire du pouvoir en législatif, exécutif et judiciaire rend l’apparence de la neutralité du système encore plus impénétrable aux yeux de l' »intellectuel » civil moderne. Il n’est pas nécessaire d’essayer l’application de cette théorie pour comprendre qu’elle ne fonctionne pratiquement pas puisque les conditions d’inégalité et de non-liberté qui prévalent autour de nous sont les règles plutôt que les exceptions.

L’impunité des flics et des violeurs, qui refait surface ces jours-ci dans les territoires de l’état grec, renforce la perception qu’en fait les trois principes ne sont pas seulement indépendants mais qu’ils fonctionnent comme des protecteurs les uns des autres et que leur rôle essentiel est de renforcer et de protéger l’ordre des choses existant. Dans tous les pays d’Europe, les policiers sont traités d’assassins en raison de leurs pratiques meurtrières évidentes. Le cas du policier grec Korkoneas, qui a tué Alexis en 2008 et a été libéré par le même tribunal qui a décidé de ne pas libérer G. Michailidis, n’est qu’un exemple frappant du fonctionnement du système de « justice » dans la culture européenne supérieure.

En fait, les lois sont tout simplement injustes. Elles émanent de personnes appartenant à une classe qui régit la vie de millions d’individus, cherchant d’une part à se maintenir au pouvoir et d’autre part à renforcer et reproduire les raisons qui les ont aidés à atteindre le sommet. Étant une source de pouvoir, il n’est pas possible que leurs lois aient un quelconque rapport avec les termes de justice et de liberté.

A propos de la pratique de la détention préventive et de la police préventive

Ces dernières années, l’Europe a vu se consolider un État policier classique, où les gens sont jugés sur la base de leur potentiel estimé de dangerosité pour l’État et son ordre. Le maintien en prison de Giannis Michailidis, bien qu’il ait purgé la peine de prison décidée par un tribunal, témoigne exactement de cette même logique. En le maintenant en détention préventive et par l’accord de deux tribunaux déjà sur la thèse qu’il est une personne dangereuse, il est officiellement et légalement privé du « droit à l’égalité devant la loi ». Bien que la soi-disant détention préventive soit déjà utilisée depuis longtemps sous le régime de l’État grec, c’est la première fois qu’un anarchiste est confronté à une incarcération illimitée pour son identité politique et sa conscience.

Le même type de loi existe en Allemagne sous le terme de Sicherheitsverwahrung. C’est une menace pour les révolutionnaires et les individus qui suivent leurs idées avec cohérence. Avec Thomas Meyer Falk comme exemple de personne retenue en otage pour des raisons politiques, l’Etat allemand menace tout le monde de ce genre de punition. Sans surprise, la loi allemande spécifique provient du NSDAP. Après avoir été remaniée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle a connu une forte amélioration au cours des deux dernières décennies. Aujourd’hui, il n’y a plus de limite à la détention préventive sous le régime de l’État allemand.

Parallèlement à ces incursions de l’État dans des domaines encore non conquis de la société, on assiste à des tentatives de donner une base juridique plus large aux pratiques bien connues et établies des services de police et de sécurité. Avec le même concept de division des personnes en différents degrés de dangerosité qui est utilisé pour exposer nos corps dans les prisons, les forces de police européennes disposent d’outils ultimes pour opprimer nos luttes à l’extérieur. . Indépendamment des enquêtes criminelles, les individus, et pas seulement ceux issus des milieux politiques, sont de plus en plus confrontés à la police préventive. En vertu de lois de sécurité relativement récentes (ASOG/SOG en Allemagne), la police a commencé à classer les gens comme des personnes dangereuses ou des personnes de contact avec des personnes dangereuses. Cela « permet » à l’Etat, bien avant toute procédure légale, d’espionner les individus et les structures sociales et politiques et même de commettre des interventions physiques telles que des perquisitions et des mises en garde à vue préventives à peine illimitées. La même loi et son idée de prévention des dangers sont encore utilisées pour placer des zones ou des quartiers entiers sous l’état d’urgence, rendant le terme de société carcérale de plus en plus tangible.

La raison pour laquelle nous mentionnons tout cela est le fait que, sous le terme non spécifique de danger, l’Europe travaille continuellement à la suppression de tout signe de vie et de résistance à ce système capitaliste.

Giannis Michailidis a décidé de dresser une barrière contre cette avancée constante en faisant une grève de la faim. En exigeant sa libération immédiate et celle de tous les prisonniers après avoir purgé leur peine légale, il se bat pour une cause qui nous concerne tous, que nous fassions partie du mouvement anarchiste ou non. Voici quelques exemples de prisonniers qui remplissent les conditions de libération et sont néanmoins maintenus en détention :

En Allemagne, Thomas Meyer Falk

Aux États-Unis, Mumia Abu-Jamal et les membres de la Black Liberation Army.

Ιn Paraguay, Carmen Villalba

Ιn France, Claudio Lavazza et Georges Ibrahim Abdallah

Ιn Chili, Marcelo Vellarroel

Ιn Grèce, Dimitris Koufontinas et Savvas Xiros

Ιn Turquie, Ali Osman Köse.

Ces prisonniers sont attaqués par l’appareil répressif pour avoir lutté à l’intérieur de leurs murs contre le système carcéral, l’exploitation, le colonialisme et d’autres formes d’oppression. Le fait que ces prisonniers continuent à se battre crée un danger pour l’ordre dominant, ce qui motive l’État à procéder à cette punition supplémentaire. Leurs noms sont mentionnés dans un appel international à l’action lancé depuis Athènes pour la grève de la faim de Giannis Michailidis et ils doivent être mentionnés encore et encore.

La grève de la faim comme moyen de lutte dans les conditions de détention

L’un des principaux moyens de poursuivre la lutte dans les conditions de détention est la grève de la faim, ce qui peut être déconcertant pour de nombreuses personnes qui ne sont pas proches des mouvements révolutionnaires. Les prisonniers politiques sont le plus souvent détenus dans des conditions d’isolement cellulaire, où ils sont totalement isolés des autres détenus et ont un accès très limité au monde extérieur. La raison de l’isolement cellulaire a de multiples facettes. L’une d’elles est de détacher le prisonnier de la production sociale. Une personne n’est pas un simple être biologique : en tant qu’êtres humains, nous sommes des entités sociales et nous ne pouvons nous épanouir que dans un contexte social. L’isolement cellulaire est l’une des formes de torture les plus déshumanisantes. Dans les conditions d’isolement, les grèves de la faim et les jeûnes de la mort (grève de la faim illimitée) sont l’une des forces les plus efficaces qu’un prisonnier puisse avoir, où le corps devient l’arme. Aujourd’hui, dans le monde entier, des grèves de la faim se poursuivent, outre celle du militant anarchiste Giannis Mihailidis : les révolutionnaires Sibel Balaç et Gökhan Yıldırım dans les prisons turques, les combattants palestiniens Khalil Awawdah et Read Rayan dans les prisons israéliennes, les prisonniers politiques mapuches Cesar Millanao Millanao, Orlando Sáez Ancalao, Óscar Pilquiman Pilquiman et Emilio Berkhoff dans les prisons chiliennes ont faim de justice.

Özgül Emre, qui est emprisonnée dans des prisons allemandes, a jeûné pendant 44 jours, du 16 mai au 28 juin 2022, pour protester contre la tentative de la forcer à porter un uniforme de prison et a mis fin à sa grève lorsqu’elle a reçu ses propres vêtements. Au cours de sa grève, les autorités racistes et fascistes de la prison ne lui ont pas fourni les quantités adéquates de sucre et de sel, ce qui a entraîné des dommages permanents à sa santé. Elle a été hospitalisée et menacée de gavage. Si les grévistes de la faim sont nourris sans leur consentement, cela peut entraîner des dommages permanents à la mémoire et aux capacités motrices, voire la mort. L’État allemand a déjà du sang sur les mains à cause de l’alimentation forcée de prisonniers : Holger Meins et Sigurd Debus ont tous deux été assassinés par l’État allemand dans des prisons où ils étaient nourris de force en 1974 et 1981.

Cette fois-ci, l’État allemand n’a pas pu assassiner un autre révolutionnaire ; Özgül Emre, par sa lutte, a détruit cette procédure de l’ère nazie consistant à porter des uniformes de prison et a montré que cette forme de lutte peut avoir un succès matériel. Bien qu’à côté des gains matériels, l’idée centrale se trouve ailleurs : choisir la mort pour préserver son identité, son intégrité et sa dignité est une victoire pour chaque être humain et un coup porté à la société carcérale.

Lutter maintenant – Appel à des actions de solidarité

Le combat de Giannis Michailidis a été – comme prévu – un déclencheur d’action, non seulement en Grèce mais aussi au niveau international. La lutte pour Giannis Michailidis et notre liberté doit se poursuivre de manière encore plus intensive et combative, afin d’offrir une perspective à tous les prisonniers qui font face à la vengeance de l’État et de la capitale. Mais cette perspective doit être créée et valorisée au-delà de l’immense effort de ce seul combattant.

« […] Enfin, sachant qu’il est possible que cette grève soit la dernière partie de mon voyage, je souhaite lui donner précisément la dimension qui m’exprime dans son ensemble :

La lutte pour la liberté de l’un, la lutte pour la liberté de tous…

…jusqu’à la destruction de la dernière cage ».

Grèves de la faim & absences de nourriture en solidarité avec G. Michailidis d’autres détenus en Grèce :

Grèves de la faim de solidarité :

[6/7] D. Chatzivasiliadis
[4/7] F. Daskalas
[30/6] I. Rodopoulos (1 jour)
[13/6] 11 combattants emprisonnés de Turquie (1 jour)
[11/6] G. Voulgari et Th. Chatziaggelou (circulaire)

Absences de nourriture de solidarité :

[29/6]D. Koufontinas, F. Tziotzis et B. Stathopoulos (une semaine)
[27/6] I. Rodopoulos (une semaine)

Par cet appel, nous traduisons les demandes de Giannis Michailidis comme un appel à tous à résister à l’expansion étatique du pouvoir sur notre vie et notre liberté et comme un appel à devenir un réel obstacle pour tous ceux qui nous oppriment et nous exploitent.

Assemblée en solidarité avec Giannis Michailidis, Berlin.

article dans Secours rouge   : secoursrouge.org/grece-giannis-michailidis-a-son-54e-jour-de-greve-de-la-faim/

Fil info ici (en anglais)  :  darknights.noblogs.org/post/2022/06/01/event-updates-for-hunger-strike-of-anarchist-comrade-giannis-michailidis/

Source de.indymedia.org/node/208333

Quand l’État se venge d’un prisonnier

Grève de la faim de Yannis Michaelidis : Quand l’Etat se venge d’un prisonnier

The press project

Depuis 39 jours, au moment d’écrire ces lignes, le prisonnier Yiannis Michailidis est en grève de la faim, réclamant son droit à la libération conditionnelle, après avoir déjà purgé la partie légalement requise de sa peine en prison pendant six mois. Cependant, sa demande n’est pas acceptée, car il est jugé qu’il reste « dangereux » en cas de sortie de prison. L’avocat de G.Michailidis, Giorgos Kakarnias, a parlé au TPP de tous les points de l’affaire, présentant le portrait complet d’un prisonnier, un anarchiste, qui a le droit de se sentir à plusieurs reprises « ciblé », avec le traitement qui lui est réservé. par les autorités.

de Thanos Kamilalis et Konstantinos Poulis

En décembre 2021, le prisonnier anarchiste Yiannis Michailidis a purgé la durée légale de sa peine (8,5 ans pour une peine de 20 ans) avant de pouvoir demander sa libération conditionnelle. Cependant, en février 2022, le Conseil correctionnel d’Amfissa décide qu' »il ne remplit pas les conditions essentielles car il existe un risque de commettre de nouvelles infractions ».

Comme l’a expliqué l’avocat de Yiannis Michaelidis, Giorgos Kakarnias à TPP, « Michailidis, comme tous les prisonniers, doit purger une certaine période de prison, jusqu’à ce qu’il demande une libération conditionnelle. Qu’est-ce que ça veut dire; Cela signifie que les détenus continuent à purger leur peine en état de liberté. Cela se fait en imposant certaines conditions. Michaelidis a attrapé le délai spécifique à partir de décembre 2021. Il a soumis son premier appel, qui a été rejeté. Après deux mois, il a postulé à nouveau, il a de nouveau été rejeté. Il est allé au Conseil le 12 mai, il a témoigné de son point de vue, ses témoins ont témoigné, nous avons présenté tous les documents qui prouvent le fait que Michailidis n’est pas un danger pour la société et devrait être libéré. À partir du 12 mai, une période d’environ 30 jours s’est écoulée jusqu’à la sortie de la lettre de rejet,

Depuis le 23 mai, Yiannis Michaelidis est en grève de la faim et ces jours-ci il est hospitalisé, dans un état très critique. Selon la lettre publique de sa compagne, Dimitras Valavani, « il a atteint 57,5 ​​kg (s.s. de 73) et a perdu plus de 21% de son poids corporel, ce qui met sa vie en danger. Selon les derniers tests de G. Michaelidis, ses organes – en particulier le cœur – sont confrontés à de graves problèmes avec le foie présentant de sérieuses possibilités de dommages permanents, alors qu’en même temps il y a la crainte d’une éventuelle hémorragie interne ».

« Mercredi était la dernière mise à jour que j’ai eue sur son état, quand je l’ai vu de près. Dans l’état dans lequel il se trouve, ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’il ne développe une défaillance multiviscérale ou quelque chose d’autre qui puisse entraîner des dommages permanents ou des développements encore pires. Il complète 39 jours de grève de la faim, vous comprenez ce que cela signifie pour le corps humain », a souligné G. Kakarnias.

Pour le cas de G.Michailidis, des organisations de la gauche extraparlementaire ont publié des déclarations de soutien, des mobilisations continues de l’espace anarchiste s’organisent, tandis que le MeRA25 a soumis une question parlementaire au ministre de la Justice

Licences éducatives, poursuites insensées et évasion de 2019 – « Si un prisonnier ne peut pas voir la lumière du tunnel, il perd espoir »

La principale raison sur laquelle les décisions de rejet de la demande de Michaelidis sont fondées est le fait qu’en 2019, il s’était évadé de prison, commettant par la suite un vol qualifié. Bien que cette information soit facilement accessible, avec une simple recherche de son nom, ce fait ne donne pas une image complète. Le détenu était en congé-éducation depuis longtemps. Jusqu’en 2019, il était sorti de prison presque tous les jours sans causer de problèmes. Pourtant, un texte qu’il a cosigné, avec 25 autres prisonniers, en solidarité avec les protestations des prisonniers de Korydallos, a été qualifié de complicité.

Le texte a été rédigé 4 jours après le déclenchement des manifestations. Malgré cela, Michaelidis a été poursuivi, ce qui a signifié la fin de son congé-éducation et l’a ramené en prison fermée, depuis les prisons rurales de Tirynthe où il se trouvait. Michaelidis a choisi de s’échapper, a été arrêté et a également purgé sa peine.

Comme l’explique son avocat :

« Le fait sur lequel repose le rejet de sa demande est que Michaelidis s’est évadé de prison en 2019. C’est vrai et il a justifié sa décision. Et il avait également commis des crimes pendant cette période. Cependant, il a également purgé sa peine pour ces infractions. Autrement dit, pour ceux pour lesquels il continue d’être puni, il a déjà été condamné et a déjà été puni.

Mais le Conseil doit également examiner ce que Michaelidis a fait exactement pendant qu’il était en prison. Car jusqu’en 2019, il prenait des congés-éducation tous les jours. Il sortait tous les jours, du lundi au vendredi. Que s’est-il passé et soudain cet homme, qui arrive une marche avant la porte de sortie, en 2019, décide de s’enfuir ? C’est devenu un événement. Des poursuites pénales ont été engagées contre Michaelidis et 25 autres personnes dans les prisons de Korydallos. C’est l’événement qui l’a poussé à partir. Je ne le cautionne pas, mais c’est arrivé. Il a été poursuivi parce que lui et les 25 autres prisonniers avaient écrit un texte d’opinion, considéré comme une complicité dans l’arrestation. Aider et encourager un crime. Une poursuite pénale qui reste pendante après tant d’années.

Avec cette poursuite pénale, les congés d’éducation ont été coupés, les congés réguliers ont été coupés et il fait face à un retour dans des prisons fermées, sans une journée de salaire avantageuse. Cette poursuite fait toujours l’objet d’une enquête et sous ce prétexte, Michaelidis ne peut pas obtenir de congés et ne peut pas obtenir de liberté conditionnelle

Il y a une manifestation dans les prisons de Korydallos, un jour pour un événement. Certains écrivent un texte de soutien quatre jours plus tard. Et ils sont poursuivis pour un événement qui s’est produit quatre jours avant le texte. Alors quand Michaelidis dit qu’il est ciblé, qu’il a obtenu des permis d’études, il n’a rien fait pour les perdre et ils l’ont coupé, eh bien, je pense qu’il a aussi raison »

Ensuite, Giorgos Kakarnias commente : « Il est important de ne pas oublier que si un prisonnier ne voit pas la lumière au tunnel, il perd espoir. Ce que chaque prisonnier attend, c’est cette lumière au tunnel. Faites-lui savoir qu’il passera quelques années en prison, mais alors la porte lui sera également ouverte. S’il perd cela, il perd tout espoir. Les choix faits dans un tel état de pression, un tel état de désespoir, sont très faciles à critiquer. Encore une fois, c’est un homme qui jusqu’en 2019 était tout le temps en congé d’études. Pour quelle autre raison ferait-il un tel choix ».

Une symbolique très lourde coexiste dans tout cela. Il y a quelques jours, le bureau du procureur d’appel de Lamia a décidé de libérer le meurtrier d’Alexandros Grigoropoulos, Epaminondas Korkoneas, de prison, reconnaissant le facteur atténuant de sa « vie honnête et légale » que les Areios Pagos n’ont pas reconnu.C’est un moment où, au moment où Michaelidis revendique sa liberté, cette décision a été prise pour Korkoneas, en contraste total avec ce qu’a dit Areios Pagos », commente G. Kakarnias.

« La même cour d’appel, peut-être les mêmes juges, sont également responsables de la libération de mon  compagnon Yiannis Michailidis. Après un procès rapide, un meurtrier impénitent est désormais libre, à un moment où la procédure de libération de Yannis avance lentement, à un moment où il est éligible à la libération depuis 6 mois, à un moment où il se détériore physiquement et mentalement dans une cellule d’hôpital ici et 37 jours. Si le même tribunal, la cour d’appel de Lamia, acquitte un meurtrier impénitent et renvoie en prison un homme honnête qui a le droit par la loi d’être libéré, alors la justice est nue devant nos yeux » a commenté sa compagne dans sa lettre.

[…]

« Comme si tout ce qui précède ne suffisait pas, je ne peux manquer de mentionner que des expressions de communication encore plus élémentaires telles que des lettres personnelles sont incluses dans un régime de censure par les gardes compétents car leur contenu est analysé en détail alors que la plupart du temps ils ne sont même pas livrés à mon compagnon. Mais nous sommes ici pour nous battre encore et encore pour l’évidence ».

Source en grec https://thepressproject.gr/apergia-peinas-gianni-michailidi-otan-i-politeia-ekdikeitai-enan-kratoumeno/

Pour la défense d’Exarchia

Journée internationale d’action pour la défense du quartier d’Exarchia – Athènes/ Manifestation sur la place d’Exarchia 25 juin 2022

Athènes. Grèce. La construction de la station de métro sur la place Exarchia et le réaménagement de Strefi Hill devraient commencer pendant les mois d’été, selon des informations parues dans les médias grand public, mais aussi selon des notifications de la municipalité d’Athènes aux commerces situés sur la place.

Publié à l’origine par Athènes Indymedia .

L’ultimatum du gouvernement est le coup de grâce porté au caractère du quartier historique d’Exarchia. La construction d’une station de métro sur la place, la transformation de l’école polytechnique en musée, la tentative d’éradication du monument d’Alexandros Grigoropoulos par la construction d’immeubles d’appartements de luxe rue Mesologgiou, la cession de la colline Strefi à des intérêts privés (qui comprend le cimentage des allées du parc, l’abattage d’arbres, la mise en place de caméras, de portails et de postes de sécurité pour contrôler l’entrée) font partie des plans d’ensemble pour l’embourgeoisement du quartier, la transformation du quartier en destination touristique, le développement de contrôle et répression.

Le déplacement des personnes les plus démunies est une conséquence de la gentrification, puisque trouver un logement est rendu impossible en raison de la hausse des loyers, de la généralisation d’airbnb et de l’assaut des sociétés d’investissement. Le processus de gentrification est la normalité pour l’État et le Capital, alors que c’est un processus violent de déracinement pour ceux qui sont liés à la région car ils sont obligés de la quitter.

Cette station de métro en particulier n’est clairement pas construite « pour le bénéfice des citoyens », comme s’efforcent de nous le convaincre les journalistes « indépendants ». Exarchia est desservie par un vaste réseau de transports en commun qui couvre tout le quartier, où que l’on se trouve. C’est provocateur pour ceux qui sont responsables de l’augmentation du coût de la vie de parler de « servir les citoyens ».

Les partis capitalistes qui, par leurs politiques néolibérales, sont responsables de la hausse des prix de l’électricité, des loyers, du carburant et de la nourriture. Pour l’appauvrissement et la misère de couches encore plus larges de la société qui sont exclues des biens de base.

Le métro sur la place détruira l’un des rares espaces publics du centre d’Athènes et la seule place du quartier, en abattant tous les arbres, en plaçant des escaliers mécaniques au centre de la place, des caissons de ventilation en béton, en construisant un terrain désertique où rien peut pousser sur la dalle de 1,5 cm de haut. Pendant les dix prochaines années, la place sera transformée en un vaste chantier clôturé par des tôles, des nuisances sonores et environnementales, avec la perspective de se transformer d’un lieu de rencontre, un lieu où la résistance est ancrée et socialisée, à un simple passage qui servira le flux sans entrave de la consommation et de la production.

C’est pourquoi le point crucial de la défense des quartiers à ce stade est l’opposition à la construction du métro.

Dans des conditions de crise capitaliste et de pandémie, l’État développe une stratégie unifiée de contre-insurrection préventive face au risque d’explosions sociales incontrôlées. C’est dans ce contexte que le projet de loi limitant les manifestations a été adopté et que la violence criminelle des forces répressives s’est intensifiée, qui a culminé il y a environ un an avec le passage à tabac brutal d’un manifestant dans le quartier de Nea Smyrni.

C’est dans ce même cadre que des expulsions de squats ont été ordonnées, que l’asile universitaire a été aboli et qu’une police universitaire a été mise en place, que le syndicalisme de base et les grèves ont été criminalisés, que des militants ont été arrêtés et persécutés. une riche histoire de résistance, un quartier qui est un symbole mondial des luttes contre le pouvoir, l’exploitation et l’oppression. L’État a évacué des squats de lutte, des refuges auto-organisés pour les réfugiés et les migrants, a noyé tout le quartier avec des produits chimiques, a placé des espaces politiques de lutte sous surveillance, a expulsé de force des centaines de réfugiés et de migrants, femmes, hommes et enfants, de la région et les a emprisonnés dans des camps de concentration.

Au fil du temps, cependant, cette zone a été tachée du sang de dizaines de combattants qui ont subi des passages à tabac, des tortures et des lynchages par les forces de répression, culminant avec les meurtres d’État des jeunes rebelles M. Kalteza devant l’Université polytechnique le 17/ 11/1985 et A. Grigoropoulos le 6/12/08 dans la rue Mesologiou.

Car ce qui est vraiment dangereux pour l’État, ce sont les valeurs et les visions de la solidarité de classe, de la résistance militante, de la spontanéité, de l’auto-organisation sociale, de l’antiracisme, de la coexistence et du respect de l’autre sans distinction de sexe ou d’origine, l’histoire des luttes et la rêve d’un monde d’égalité et de justice, désormais profondément enraciné dans une société où les patrons n’ont rien à promettre que la pauvreté, la répression et le fascisme. Et ce sont ces valeurs, les propositions et les luttes qu’elles génèrent que l’État veut déraciner d’Exarchia, du centre-ville et de tous les quartiers.

Le « développement » forcé du centre-ville et sa transformation en station touristique, un vaste chantier d’argent sale, que l’on appela la Grande Promenade. Le changement d’usage des bâtiments qui faisaient jusqu’à récemment partie de notre tissu social et sont aujourd’hui transformés en musées, la stérilisation des universités publiques, la destruction des espaces publics et la destruction des espaces verts, l’augmentation des loyers, la privatisation des Strefi Hill, la modification du caractère résidentiel des quartiers en zones commerciales, tout cela signifie notre dépossession des espaces où se développe la vie sociale. Tout cela signale l’intensification de l’attaque de classe par l’Etat, le Capital, les agences immobilières, les grands promoteurs et toutes sortes de riches propriétaires contre les pauvres et les exclus.

Dans ce contexte, il y a eu des tentatives depuis des années pour changer le caractère d’Exarchia, afin qu’il cesse de jouer le rôle important qu’il avait dans les luttes sociales et de classe plus larges et devienne un centre de divertissement alternatif, où même l’histoire des luttes devient lui-même un produit de consommation.

Mais peu importe à quel point l’État et le capital s’efforcent de faire en sorte qu’Exarchia cesse d’être un champ de processus politiques, sociaux et de classe et d’imposer la «normalité», ils trouveront face à eux des milliers de personnes qui la défendront. Ceux d’entre nous qui vivent, travaillent, agissent et traînent à Exarchia, qui ont ce quartier comme lieu de référence, et qui le défendent comme un quartier du monde « qui abrite de nombreux mondes » ; un quartier où les gens de tous genres, âges et origines peuvent cohabiter dans le respect. Où la solidarité de classe peut être une réalité vivante. Où la remise en cause de la brutalité étato-capitaliste peut prospérer et des formes d’auto-organisation sociale peuvent se développer. Où les « différents » et les « opprimés » peuvent trouver refuge. Où l’histoire de la lutte rencontre les luttes et les résistances d’aujourd’hui. Où le rêve d’un monde d’égalité et de justice peut continuer à prendre racine dans le centre-ville. Car la « normale » qu’ils veulent imposer, c’est la normalité de l’individualisme, du cannibalisme, de l’inégalité, du contrôle et de la surveillance.

Pour toutes ces raisons, nous appelons à une journée nationale et internationale d’actions pour défendre le quartier d’Exarchia

Nous vous invitons à organiser diverses actions de solidarité et de défense du quartier d’Exarchia. Cette lutte est une lutte pour la défense de chaque quartier, de chaque centre de résistance, de chaque lieu où naît la rébellion et où se développent l’auto-organisation sociale et la solidarité de classe contre la mafia de l’État et du Capital qui écrasent nos vies.

Coordination d’action pour la défense d’Exarchia

Journée internationale d’action pour la défense du quartier Exarchia – Athènes/ Manifestation sur la place Exarchia 25 juin 2022, 20h00 (20h00)

Source source : enoughisenough14.org/2022/06/14/international-day-of-action-in-defence-of-exarchia-neighborhood-athens-demonstration-on-exarchia-square-june-25-2022/#more-105631

Grèce : soutien aux mobilisations étudiantes !

Le 26 mai, un étudiant de Salonique, Yannis Doussakis, a failli être tué par une grenade tirée par un des nombreux CRS grecs, les MAT, ayant envahi la fac. Depuis cette date, un mot d’ordre des nombreuses manifs de protestation est très clair : « Elle n’est pas tombée par hasard, la grenade ».

En créant une police universitaire (OPPI) qui va entrer en fonctions, Mitsotakis et son gouvernement de droite extrême veulent terroriser la jeunesse universitaire. Ces derniers jours, de très nombreux étudiantEs ont été blessés ou arrêtés lors de fortes mobilisations.

Que les MAT matent la jeunesse rebelle !

En fait, depuis l’été 2019 où Mitsotakis junior, ex-étudiant d’une fac privée étatsunienne, est devenu Premier ministre, avec nomination au ministère de l’Éducation et des Cultes d’une ultra-libérale bigote, Niki Kerameos, les étudiantEs sont mobilisés, alors contre la suppression de l’asile universitaire. Mais bien avant cette date, la droite, avec l’aide de ses médias aux ordres, crachait sur l’université publique, antre selon ses propagandistes de la gauche et de la drogue (manquent le wokisme et l’islamogauchisme !). Les étudiantEs se préparaient à une résistance active contre une répression multiforme, avec carrément maintenant des flics filmant ou filant les étudiantEs, et des provocateurs rappelant des heures bien sombres…

La fac Aristote de Salonique est en pointe des mobilisations mais aussi des provocations : les flics n’ont pas hésité à faire entrer un véhicule canon à eau pour mieux réprimer… ce qui a permis aux étudiantEs d’organiser une belle conférence de presse devant l’engin ! Face à cette politique anti-jeunes au nom de la ligne « Loi et ordre », les protestations et manifs sont permanentes : manif de 5 000 étudiantEs et secteurs du mouvement ouvrier à Salonique le 27 mai ; dans plusieurs villes universitaires notamment le 2 juin, enseignantEs excédés criant aux MAT de disparaître pour pouvoir enseigner ; condamnation d’Amnesty International ; texte étudiant avec des centaines de signatures dénonçant la tentative de transformer l’université en « lieu socialement stérile livré aux prétoriens et aux intérêts des entreprises privées »

Et ce qui a giflé le gouvernement, c’est le résultat des élections universitaires, chaque département organisant des élections par listes de tendances, en fait fractions politiques, en l’absence d’un syndicalisme étudiant (ré)unifié : alors que depuis environ 40 ans, c’est la tendance de droite qui l’emportait, elle s’effondre à environ 27 %, la tendance PC (KKE) est en tête avec environ 34 %, la tendance gauche radicale atteignant pas loin de 20 %, et celle de Syriza obtenant 2,5 %…

Un projet d’université ultra-libéral 

Bien sûr, la répression constante a pour but d’imposer un projet que Kerameos vient de déposer : réduire drastiquement le nombre d’étudiantEs dans le public (20 000 empêchés d’accès en 2021, donc poussés pour certainEs vers des petites boîtes d’études privées…), faire conclure des accords pour des diplômes répondant aux stricts besoins des entreprises, avec sélection sociale accrue (passage à des bourses sur critères non plus sociaux mais « au mérite ») et menaces sur l’existence de petites facs dans les villes moyennes. Le second axe : modifier l’administration, en supprimant le fonctionnement collectif (le président d’université, au lieu d’être élu par des centaines de collègues, serait élu par un « conseil » de 11 membres, dont cinq extérieurs à la fac) et en cassant la vie démocratique étudiante, visant à éliminer les actuels regroupements politico-syndicaux… La fac du clientélisme, telle est la vision de la droite et de la ministre désormais appelée simplement « des Cultes » !

Dans cette situation, le mouvement va sûrement s’étendre, si le fonctionnement en AG arrive à se développer. Ce qui est clair : il aura besoin de toute la solidarité internationale !

Source https://lanticapitaliste.org/category/notre-presse/hebdo-lanticapitaliste-619-09062022

Le Conseil d’État juge que la police dans les universités est constitutionnelle

La session plénière du Conseil d’État a jugé mercredi qu’une police universitaire, qui est également composée de gardes spéciaux, ne viole pas les principes de liberté académique et de pleine autonomie des établissements d’enseignement supérieur.

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Selon le communiqué, il a été décidé à l’unanimité qu' »aucune disposition de la loi 4777/2021 ne montre que les libertés individuelles sont mises en danger. »
Le raisonnement de l’assemblée plénière pour la décision est « l’intérêt public. »
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Les juges ont noté que « le législateur considère que l’intérêt public, qui consiste à garantir l’ordre et la sécurité publics mais aussi à assurer l’exercice sans entrave des libertés académiques, impose le maintien de l’ordre dans les locaux des universités, après une série de mesures plus douces de sécurité et de protection du personnel et des biens des universités, qui ont été jugées inopportunes par le législateur pour servir ces objectifs. »
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Malgré les réactions des universitaires, le gouvernement conservateur a décidé de créer un corps de police spécial pour protéger les universités contre les dommages, les occupations par des groupes anti-autoritaires et pour empêcher l’accès de personnes qui n’ont rien à voir avec les institutions.
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En attendant la mise en place de ce nouveau corps de police, le gouvernement continue de déployer des forces de police anti-émeute dans les universités, comme à Thessalonique mardi dernier.
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La police anti-émeute a lancé une attaque dans le bâtiment de l’école des sciences alors que les étudiants étaient en cours. L’amphithéâtre principal a été rempli de gaz lacrymogène et les étudiants effrayés ont essayé de sortir.
Une vidéo a capturé les moments où la police anti-émeute entre dans le bâtiment, tire des gaz lacrymogènes et traîne un étudiant blessé à l’extérieur.
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La police anti-émeute a été déployée après qu’un groupe d’anti-autoritaires a démoli à coups de masse la nouvelle bibliothèque dans une zone de l’université qu’ils occupaient auparavant.
Les affrontements entre la police anti-émeute et les étudiants se sont poursuivis jusqu’à tard mardi et également mercredi matin.

Justice pour Zak

Justice4Zak : Deux hommes condamnés à 10 ans chacun pour le meurtre de Zak Kostopoulos

May 3, 2022
Le propriétaire d’une bijouterie et d’un bureau immobilier ont été reconnus coupables d’avoir causé des lésions corporelles mortelles dans le meurtre du militant des droits des homosexuels Zak Kostopoulos, 33 ans, dans le centre-ville d’Athènes le 21 septembre 2018.

Les deux hommes ont été condamnés à 10 ans de prison chacun, sans possibilité de libération conditionnelle.

L’agent immobilier de 59 ans a été conduit en prison, alors que le procureur avait proposé que le propriétaire de la bijouterie de 77 ans passe sa peine à la maison en raison de son âge.

Le procureur a également proposé qu’aucune atténuation ne soit accordée aux deux condamnés. Lors de son discours, il a déclaré que le bijoutier et le courtier n’ont pas montré de remords dans leurs témoignages, mais qu’au contraire, ils semblaient ne pas avoir réalisé la valeur criminelle de leur acte.

Par ailleurs, la cour d’appel à jury mixte d’Athènes a estimé que les quatre policiers inculpés pour leur implication dans l’affaire ont été déclarés innocents par une décision partagée.

Une vidéo réalisée à partir d’un téléphone portable et de caméras de sécurité le 18 septembre montre les deux condamnés en train de battre Zak Kostopoulos, qui a brisé la vitrine de la bijouterie pour échapper à l’agression et est tombé sur le trottoir où il a été frappé à plusieurs reprises.

Plusieurs policiers se sont précipités sur les lieux et les images montrent quatre d’entre eux en train de frapper Zak Kostopoulos, gravement blessé et très probablement mourant.

Zak est probablement mort dans l’ambulance sur le chemin de l’hôpital.

Les premiers reportages sur l’incident ont affirmé que Zak Kostopoulos était un toxicomane qui était entré dans la bijouterie pour voler, mais la vérité a vite été révélée : la victime était le célèbre militant LGBT.

L’agitation a régné dans la salle d’audience ainsi qu’à l’extérieur du bâtiment où les gens s’étaient rassemblés après que la décision ait été rendue publique.

Beaucoup ont décrié le verdict, notamment la famille de Kostopoulos et Magda Fyssa, la mère du rappeur assassiné Pavlos Fyssas.

Lorsque la foule a crié « Meurtriers ! » et d’autres slogans, le président du tribunal aurait vidé la salle, menaçant de faire arrêter quiconque ne s’exécuterait pas pour trouble à l’ordre public.

Le père de Kostopoulos a commenté le verdict : « Cet état de droit est une blague ».

La grand-mère des victimes a déclaré « Ayez pitié ! Nous nous attendions à quelque chose de mieux ».

La famille et les supporters espéraient que les deux hommes soient reconnus coupables d’homicide.

Source www.keeptalkinggreece.com/2022/05/03/justice4zak-two-men-sentenced-to-10-years-each-for-the-killing-of-zak-kostopoulos/

Sur notre site rappel de l’affaire :

https://www.grece-austerite.ovh/a-la-memoire-de-zak-kostopoulos/

En Grèce, la presse sous surveillance

Liberté cadenassée Par , correspondant à Athènes.

Le rapport publié fin mars sur la liberté de la presse en Grèce démontre que le journalisme indépendant est de plus en plus restreint. Exercer ce métier y devient compliqué, au mépris de la démocratie.

« Monsieur Mitsotakis « est obsédé par le contrôle de l’information » », ce qui fait de la Grèce un « pays problématique en matière de liberté de presse et de démocratie ». Cette attaque contre le Premier ministre actuel, Kyriakos Mitsotakis (Nouvelle Démocratie, ND, Droite conservatrice) vient de son prédécesseur à la tête du gouvernement grec de janvier 2015 à juillet 2019, le leader de la gauche (Syriza) Alexis Tsipras. Pour tweeter ces mots, il s’appuie sur le rapport du Centre européen pour la liberté de la presse et des médias, en coopération avec d’autres organisations comme Reporter sans frontières (RSF) ou Fédération européenne des journalistes (FEJ), intitulé Contrôler le message : des défis pour le journalisme indépendant en Grèce, publié fin mars.

Le porte-parole du gouvernement, Yannis Economou, a rétorqué : « C’est dommage qu’un parti grec adopte et utilise un rapport qui porte atteinte à la fois la presse grecque et ses responsables et aux institutions de notre pays. » Affirmant ensuite : « La Grèce est un pays européen régi par l’état de droit et l’indépendance de la presse est garantie par la Constitution. Le pluralisme et la liberté d’expression et de critique sont une pratique quotidienne. »

Une détérioration depuis le retour de la droite

Pourtant, au fil des 27 pages, les auteurs démontrent que la situation s’est « détériorée » depuis le retour du parti de droite Nouvelle Démocratie au pouvoir, en juillet 2019. Certes, la question de l’indépendance de la presse se pose de longue date dans un État au paysage médiatique extrêmement polarisé. Mais en 2020, la Grèce est passée de la 65e à la 70e place au classement de la presse établi par RSF. En juillet 2019, la première loi votée par le parti de droite a ainsi consisté à faire passer l’agence de presse nationale et les radios et télévisions publiques sous le contrôle direct du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

Conséquence : « Des pressions exercées sur les journalistes ont plusieurs niveaux, dont la plupart sont cachées », explique à Marianne Mahi Nikolara, membre du bureau de l’Union des journalistes d’Athènes et journaliste à ERT (le groupe audiovisuel public grec). Elle précise que « des journalistes qui travaillaient pour ERT depuis des années en contrat à durée indéterminée ont été mis de côté. Le journal télévisé a été fortement réduit, les émissions d’investigation ont toutes été progressivement supprimées. Je travaillais sur la dernière qui existait encore l’an dernier. Aujourd’hui, il n’y a plus d’enquête ». Elle parle même d’un « contrôle étouffant » que ce soit à la radio ou à la télévision. Le rapport évoque, plus généralement, un « climat pesant pour le journalisme indépendant. »

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Cette pesanteur est renforcée par un arsenal juridique qui restreint la liberté de la presse adopté en moins de trois ans. En novembre 2021, le Parlement a voté une loi sur les fake news pénalisant les personnes qui propageraient des « fausses informations » susceptibles d’inquiéter le public ou de détériorer la « confiance dans l’économie nationale, les capacités de la défense nationale ou la santé publique ». En mars 2022, une loi est passée accordant au Conseil supérieur de l’audiovisuel grec le pouvoir de contrôler les « dérives » supposées des médias, y compris ceux de presse écrite. Les journaux et directeurs de publication lui sont redevables d’amendes. En revanche, l’enquête sur l’assassinat du journaliste Giorgos Karaïvaz, le 7 avril 2021, n’avance pas.

« Participer à cette mission m’a ouvert les yeux sur la réalité de la situation grecque », a confié la représentante de la FEJ lors de la présentation du rapport. Une situation que le rapport estime également « alarmante » en ce qui concerne l’économie des médias. Un seul exemple en témoigne : la « liste Petsas », du nom de l’ancien porte-parole du gouvernement, qui a été révélée sur l’insistance de l’opposition au Parlement. Elle comportait les noms des entreprises de presse, blogs etc. qui avaient bénéficié de 20 millions d’euros au total pour diffuser des messages gouvernementaux lors de la pandémie. Les médias proches de l’opposition et ceux d’investigation n’étaient pas dessus.

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Le directeur du magazine d’investigation Documento, Kostas Vaxevanis, a même affirmé que ses recettes publicitaires avaient été réduites peu de temps après l’arrivée de ND au pouvoir. Avec un objectif : étouffer économiquement son journal qui dérange régulièrement. En 2012, Kostas Vaxevanis avait, par exemple, publié la « liste Lagarde » comportant les noms de riches fortunes grecques réalisant de l’évasion fiscale en Suisse. Il a également mis à jour le « scandale Novartis », une affaire de pots-de-vin versés à des responsables politiques et médecins pour augmenter le prix des médicaments. Il se retrouve devant les tribunaux, accusé de complot, comme la journaliste Gianna Papadakou qui, elle aussi, a enquêté sur le groupe pharmaceutique suisse.

« De pire en pire »

En revanche, en janvier 2022, la commission spéciale du Parlement, compétente pour enquêter sur les personnalités politiques mises en accusation – dont ses pairs – a conclu à l’innocence de tous les responsables politiques et l’affaire a été classée. Pour cette ancienne journaliste, « le journalisme est considéré comme un crime et ce gouvernement fait tout pour empêcher les enquêtes. Il souhaite simplement que les journalistes propagent son message ».

Même certains élus de la majorité s’offusquent de ces manières d’agir, mais peu publiquement. Quand ils le font, ils en subissent les frais. C’est le cas de Giorgos Kyrtsos, député ND au Parlement européen, qui a été exclu après « avoir indiqué au gouvernement qu’il se trompait de cible dans l’affaire Novartis. J’ai aussi critiqué les pressions faites sur les médias grecs par le gouvernement, notamment des pressions financières ». Et il ajoute : « Mon cas personnel montre que le gouvernement essaye de contrôler les médias, jusqu’à la parole des parlementaires de son bord ! C’est de pire en pire. » Dans le berceau de la démocratie, c’est un des piliers de l’information et du libre choix qui est attaqué.

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