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Criminalisation italienne des sauvetages en mer ?

Sauvetages de migrants en Méditerranée : la capitaine Pia Klemp risque 20 ans de prison en Italie

Pia Klemp, l’ancienne capitaine allemande des navires de sauvetage de migrants Iuventa, puis Sea Watch-3, est accusée par la justice italienne de « suspicion d’aide et de complicité à l’immigration illégale ». Alors que son procès a lieu en ce moment en Italie, se pose la question de la judiciarisation du sauvetage des migrants.

Pia Klemp, ancienne capitaine des navires Iuventa et Sea Watch-3 est jugée en Italie pour des soupçons d’aide et complicité d’immigration illégale. Cette ancienne « matelot de pont » a commencé sa carrière il y a six ans à bord du navire Iuventa (appartenant à une autre ONG humanitaire de sauvetage de migrants, Jugend Rettet), et gravi les échelons pour en devenir capitaine.

C’est d’ailleurs en août 2017 que les autorités italiennes confisquent le navire Iuventa commandé par cette humanitaire de 35 ans, au large de Lampedusa. Les ordinateurs et les téléphones portables qui étaient à bord sont saisis. Une enquête était en cours depuis 2016. 

Les droits de l’homme ne sont pas seulement pour notre bénéfice personnel. C’est une obligation. Si les droits de l’homme ne s’appliquent pas à tous, ils ne s’appliquent à personne.Déclaration de Pia Klemp, capitaine du Iuventa et du Sea Watch, humanitaire allemande jugée en Italie, sur le journal en ligne ze.tt

La décision de justice de pouvoir lire les contenus des appareils du Iuventa — repoussée plusieurs fois — est finalement prise en mai 2018 par le procureur sicilien ayant ordonné la saisie, Ambrogio Cartosio.

D’après les dossiers auxquels Pia Klemp a eu accès par son avocat (comme le relate le journal en ligne ze.tt le 30 mars 2019), ce sont au moins quatre autorités d’enquête italiennes différentes qui ont travaillé contre elle et son équipage, dont les services secrets italiens. Le plus inquiétant reste que son navire a été mis sur écoute, tout comme les téléphones et les ordinateurs portables de l’équipage, le tout doublé d’une surveillance opérée par des informateurs présents sur d’autres navires.

Le gouvernement ayant autorisé ces surveillances est celui de Paolo Gentiloni, le successeur de Matteo Renzi du Parti démocrate, deux ans avant l’arrivée au pouvoir de l’alliance entre la Ligue et le parti 5 étoiles.

L’enquête qui a mené au procès actuel doit donc déterminer si la capitaine Pia Klemp aurait « collaboré » avec des passeurs libyens afin de sauver les migrants perdus en mer grâce à son bateau : cette « complicité », si elle était démontrée par la justice italienne, transformerait le statut de l’ex-capitaine du Sea Watch « d’humanitaire sauveteuse de milliers de personnes en mer » à « complice d’immigration illégale ». L’avocat italien de Pia Klemp a prévenu sa cliente qu’elle risquait 20 ans de prison. Les soutiens à Pia Klemp fleurissent sur les réseaux, à l’instar de ce tweet : 

Criminalisation italienne des sauvetages en mer ?

Le Sea Watch-3 — que Pia Klemp ne peut plus commander par crainte d’une arrestation préventive — a été immobilisé en Italie  le 20 mai dernier pour avoir secouru des migrants au large de la Libye.

Il a pu néanmoins repartir une nouvelle fois en mer, sur ordre de la justice italienne ce 1er juin 2019. L’ONG allemande qui possède le navire a tweeté sa satisfaction à propos de cette décision, plus qu’inattendue dans le contexte actuel : 

« Le Sea-Watch 3 est libre ! Nous avons reçu une notification formelle sur la libération du navire saisi et son retour aux opérations.« 

Ce nouveau « blocage » puis « déblocage » judiciaire du Sea Watch-3 est la continuation d’une politique italienne tendant à criminaliser les sauvetages de migrants par les ONG au large de la Libye, en les accusant de complicité avec les passeurs et dont Pia Klemp fait les frais aujourd’hui.

Cette dernière opération du Sea Watch-3 a permis de sauver 67 migrants en détresse, ramenés par le navire sur l’île de Lampedusa, contournant ainsi la politique de Matteo Salvini de « fermeture des ports ». Le ministre de l’Intérieur italien n’a d’ailleurs pas mâché ses mots sur cette opération au moment du débarquement des migrants, après avoir demandé la saisie du navire et l’arrestation du capitaine :  

Salvini : « Un navire a été saisi, alors j’avais peut-être raison. Ils ont aidé des trafiquants d’êtres humains et j’espère que le capitaine de ce navire sera arrêté.« 

Les propos de Matteo Salvini souhaitant l’arrestation du capitaine du Sea Watch-3, font écho à ceux sur la complicité des ONG avec les passeurs « dans certains cas » de Christophe Castaner qui avaient fait polémique en France, et dont il s’était expliqué sur Twitter :  

Dix jours avant le blocage du Sea Watch-3, Matteo Salvini avait quant à lui présenté un nouveau projet de loi anti-immigration . Parmi les mesures de cette loi, la possibilité de sanctionner financièrement les navires qui portent assistance aux migrants par une amende de 3 500 à 5 500 euros avait été mise en avant.

Que dit le droit en matière de secours en mer ?

Le droit maritime international est très précis : La Convention internationale de 1974 pour la sauvegarde de la vie humaine en mer prévoit qu’un capitaine de navire qui reçoit un message de détresse doit porter secours aux personnes concernées. « Par personne en détresse, on entend toute personne qui risque la noyade et nécessite en urgence un sauvetage en mer », explique Patrick Chaumette, professeur de droit à l’Université de Nantes.

Europe : renvoyer les migrant(e)s au viol et à la torture en Libye

La bataille judiciaire à l’encontre de Pia Klemp est parallèle au changement de politique européenne face au drame des traversées clandestines de Libye vers l’Italie, faites d’embarcations pleines à craquer de femmes, d’enfants et d’hommes en détresse. Désormais le Conseil de l’Europe prône une collaboration avec les autorités libyennes. L’Union européenne a annoncé il y a trois mois qu’elle mènerait désormais l’opération navale « Sophia » (EUNAVFOR Med, lancée en 2015)… sans navires et qu’elle « n’observerait la mer que depuis les airs ». L’Allemagne a d’ailleurs stoppé la mise à disposition de navires pour cette opération.

L’objectif affiché de l’UE en 2019 est de « démanteler le modèle économique des passeurs et des trafiquants d’êtres humains dans la partie sud de la Méditerranée centrale. L’opération remplit également des tâches de soutien. Elle forme la marine et les garde-côtes libyens et contrôle l’efficacité de la formation sur le long terme; elle contribue à la mise en œuvre, en haute mer, au large des côtes libyennes, de l’embargo des Nations unies sur les armes. » 

Aujourd’hui, les gardes-côtes libyens patrouillent donc en Méditerranée et ramènent les bateaux de migrants en Libye, soutenus dans cette action par l’opération « Sophia », ce que dénonce Pia Klemp, qui n’accepte pas que les droits de l’Homme soient devenus des droits « à sens unique ». « Les droits de l’Homme ne sont pas seulement pour notre bénéfice personnel. C’est une obligation. Si les droits de l’Homme ne s’appliquent pas à tous, ils ne s’appliquent à personne.« 

Il est en effet avéré que s’il y a moins de traversées depuis la mise en place de cette nouvelle politique de retour en Libye, les agressions brutales, la torture et les violences sexuelles contre les migrants ont augmenté dans une proportion dramatique dans ce pays, comme le souligne une étude publiée par une ONG basée à New York, la Women’s Refugee Commission (WRC, Commission des femmes réfugiées).

L’étude a révélé que les violences sexuelles perpétrées contre des migrants et des réfugiés le long de la route méditerranéenne incluent la torture sexuelle, la violence génitale et la castration, et contraignent des hommes et des garçons à violer autrui – y compris des membres de la famille et des cadavres – ainsi que des violences sexuelles meurtrières.

Humanitaires contre politique migratoire

Pia Klemp a témoigné il y a peu à une réunion d’ONG au Parlement européen. L’humanitaire a alors raconté une expérience en mer où elle a dû naviguer pendant des jours dans les eaux internationales avec un petit garçon de deux ans, mort et « entreposé » dans la chambre froide du navire, parce qu’aucun pays européen n’avait accepté de laisser entrer son bateau.
La mère du garçon était aussi à bord, vivante. Pia Klemp a alors posé cette question à la fin de son témoignage : « Que dois-je dire à une femme traumatisée dont l’enfant mort gît dans mon réfrigérateur, au sujet de l’UE, lauréate du prix Nobel de la paix ? ». Cette question pourrait être reposée par l’humanitaire, lors de son procès en Italie.

Les accusations de « trafic humain » à l’encontre des ONG en Méditerranée ont débuté avant même la judiciarisation du cas de Pia Klemp, par la voix d’un autre magistrat, le procureur italien Carmelo Zuccaro. Celui-ci avait en effet lancé le premier dans le quotidien La Stampa début 2017 des interrogations sur une « concentration anormale de navires en Méditerranée » et soupçonné certaines ONG de nouer des contacts avec des « trafiquants d’êtres humains », après avoir ouvert une enquête sur les activités des ONG en mer « pour comprendre comment elles se financent et dans quel but. »

Le procureur Ambrogio Cartosi,  à l’époque de la saisie du Iuventa, avait quant à lui expliqué que des membres d’équipage du Iuventa étaient soupçonnés d’avoir « pris à bord à plusieurs reprises des migrants sur des canots pneumatiques amenés directement par des trafiquants« , et que « dans un cas, les passeurs étaient même arrivés à la rencontre du Iuventa avec une vedette des gardes-côtes libyens« . Mais il avait confessé ensuite que cette pratique, bien que « fréquente », l’était pour « des motifs purement humanitaires ».  L’ONG avait malgré tout nié ces accusations

Une pétition pour soutenir Pia Klemp a été ouverte en ligne il y a une semaine, des récoltes de fonds sont en cours pour l’aider à payer des frais de justice pour son procès, qui pourrait durer des années et coûter des centaines de milliers d’euros.
Des accusations aux preuves, le pas n’est pas encore franchi, mais si Pia Klemp est condamnée, une question importante se pose : quelle image donnerait alors l’Europe au reste du monde dans le cadre de sa politique de défense des droits de l’Homme ? 

Publication vidéo de Pia Klemp pour la promotion de l’ONG Iuventa le 24 mai 2019 :

https://www.facebook.com/iuventa10/videos/597284144079176/

Source https://information.tv5monde.com/info/sauvetages-de-migrants-en-mediterranee-la-capitaine-pia-klemp-risque-20-ans-de-prison-en-italie

Non au fichage des enfants étrangers !

Non au fichage des enfants étrangers !Non au fichage des enfants étrangers !

Le gouvernement met en place un fichier national des mineurs étrangers afin notamment de procéder à leur expulsion. Cette pétition adressée au Premier ministre Édouard Philippe lui demande retirer ce décret, et garantir un accueil digne aux mineurs isolés étrangers.

La nouvelle loi Asile et Immigration autorise la constitution d’un fichier national comprenant les empreintes, les photos et des données personnelles de toutes et tous les jeunes étranger·e·s qui sollicitent la protection de l’enfance en tant que mineur·e·s isolé·e·s.

Le 30 janvier dernier, un décret signé par le Premier ministre a donc autorisé la création effective de ce fichier, nommé « Appui à l’Evaluation de la Minorité » (AEM). La priorité est donnée au fichage à travers une procédure d’évaluation de l’âge et de l’isolement de ces enfants. Auparavant, ces procédures étaient menées par les départements et censées être protectrices.

Avec ce décret, c’est désormais au commissariat ou à la préfecture, et non aux services de la protection de l’enfance, que les jeunes en quête de protection devront s’adresser. Leurs empreintes y seront enregistrées, tout comme leur photo et des informations personnelles comme leur numéro de téléphone. Un refus de communiquer ces informations pourra être transmis au Conseil départemental, et donc alimenter une suspicion de majorité. Alors qu’il est démontré que nombre de jeunes étranger·e·s isolé·e·s sont considéré·e·s à tort comme majeur·e·s par les services départementaux, et rétabli·e·s dans leur minorité par le juge des enfants, le décret rend possible la décision d’expulser un jeune du territoire français sans attendre la décision judiciaire. Ces mineur∙e∙s sont ainsi considéré∙e∙s d’abord comme des migrant∙e∙s à expulser plutôt que comme des enfants à protéger.

Ce décret scandaleux est aujourd’hui expérimenté dans quatre départements français. S’il est maintenu et étendu à tout le territoire, il aura des conséquences désastreuses sur des milliers d’enfants et adolescent·e·s, dont le besoin de protection va être mis à mal.  

La Cimade avec 14 organisations et syndicats lancent cette pétition pour obtenir le retrait de ce décret.

Source https://www.lacimade.org/agir/petitions-appel/non-au-fichage-des-enfants-etrangers/

Solidarité dans la crise, justice pour la Grèce

Adressée aux gouvernements de la zone euro, au président de l’Eurogroupe Mário Centeno, et au président de la Banque centrale européenne Mario Draghi

Pétition

Nous soutenons la Grèce, nous exigeons une action en faveur d’une reprise économique prenant vraiment en compte la vie et la dignité des gens. En commençant par leur rendre les intérêts générés par les bons du trésor grecs.

Pourquoi c’est important?

Le peuple grec s’est vu écrasé par la pression des clauses d’austérité. Les hôpitaux peuvent à peine dispenser les soins de base, avec une infirmière pour 40 patients [1]. Les salaires continuent de dégringoler. Les retraites ont été plusieurs fois réduites depuis 2010 [2]. Le chômage a plus que doublé [3].

Et l’argent du plan de sauvetage était censé « aider » la Grèce à sortir de cette situation ? Les pays de la zone euro en ont tiré des milliards d’euros de bénéfices [4].

Mais les ministres des finances européens ont le pouvoir de changer de cap. Si nous leur montrons que les Européens ne veulent pas profiter du désespoir de la Grèce, ils ne pourront plus agir à leur guise et en notre nom.

La Banque Centrale Européenne a commencé à acheter des bons du trésor grecs en 2010, quand le pays a eu besoin d’un premier prêt. Si la BCE n’achetait pas les titres, la Grèce aurait été obligée de faire baisser leur prix. Mais la BCE a empêché la Grèce de le faire, par une condition incluse dans le plan d’aide. Chaque année, ces bons surévalués génèrent un profit colossal, auparavant reversé à la Grèce [5].

Ça a changé en 2015, quand les Grecs ont voté contre les coupes budgétaires qui affectent leur vie quotidienne. Pour punir ce vote, la zone euro a décidé d’empocher les profits engendrés par les bons, au lieu de les reverser à la Grèce comme convenu au départ [6].

Après des années d’austérité, douze augmentations successives des impôts et autant de réductions drastiques des services publics, le peuple grec ne peut plus être exploité. Plus que jamais, le peuple grec a besoin de nous pour les soutenir.

Unis, nous pouvons agir pour que ces titres soient rétrocédés à la Grèce, et exiger que la reprise économique d’un pays prenne en compte la vie et la dignité des gens. Ensemble, nous avons le pouvoir de montrer au peuple grec que nous les soutenons. Et aux gouvernements que nous attendons de la solidarité, pas de l’exploitation.

REFERENCES

[1] “’Dans les hôpitaux grecs, «des malades renoncent à se soigner»” Libération, 14 Juin 2017. http://www.liberation.fr/planete/2017/06/14/dans-les-hopitaux-grecs-des-malades-renoncent-a-se-soigner_1576853

[2] “Grèce : les retraités en colère contre la 12ème baisse de leurs pensions” EuroNews, 4 Avril 2017. http://fr.euronews.com/2017/04/04/grece-les-retraites-en-colere-contre-la-12eme-baisse-de-leurs-pensions

[3] “Grèce. Le taux de chômage a dépassé la barre des 25%” France Info, 11 Octobre 2012. https://www.francetvinfo.fr/monde/grece/grece-le-taux-de-chomage-a-depasse-la-barre-des-25_153761.html

[4] “Comment la BCE a gagné « 7,8 milliards d’euros grâce à la dette grecque »” Le Monde, 26 October 2017. http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/10/26/comment-la-bce-a-gagne-7-8-milliards-d-euros-grace-a-la-dette-grecque_5206484_3234.html

[5] “ECB to swap Greek bonds to avoid forced losses -sources,” Reuters, 16 February 2012. https://www.reuters.com/article/us-ecb-greece/ecb-to-swap-greek-bonds-to-avoid-forced-losses-sources-idUSTRE81F1EK20120216

[6] “Depuis cinq ans, le malheur des Grecs fait les bénéfices… de l’Allemagne” Alternatives Economiques, 27 Aout 2015. https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2015/08/27/depuis-cinq-ans-le-malheur-des-grecs-fait-les-benefices-de-l-allemagne

Source https://act.wemove.eu/campaigns/Solidarit%C3%A9-dans-la-crise-justice-pour-la-Gr%C3%A8ce?utm_source=civimail-21737&utm_medium=email&utm_campaign=20190306_FR

Solidaires avec les 7 de Briançon

Liberté et relaxe pour les 7 de Briançon

Ils risquent la prison pour avoir aidé des personnes migrantes en danger dans les Alpes. Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo vont être jugé·e·s le 8 novembre 2018 au tribunal de Gap (Hautes-Alpes).

Ils risquent la prison pour avoir aidé des personnes migrantes en danger dans les Alpes. Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo vont être jugé·e·s le 8 novembre 2018 au tribunal de Gap (Hautes-Alpes).

Leur seul tort : avoir participé le 22 avril dernier, dans un contexte de militarisation croissante de la frontière franco-italienne, à une marche solidaire pour dénoncer les agissements du groupuscule Génération Identitaire qui menait une opération d’intimidation violente et d’incitation à la haine au col de l’Echelle (Briançon).

Pour cela, ils risquent jusqu’à 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende. Il s’agit de peines normalement réservée à la criminalité organisée.

A travers eux, ce sont non seulement des associations régionales et nationales qui sont visées,  Tous migrants, La Cimade, L’Anafé et Chez Marcel…, mais plus largement toutes celles et tous ceux qui chaque jour, par simple humanisme ou parce qu’ils aspirent à un modèle de société plus juste et plus humain, apportent leur soutien à celles et ceux qui en ont besoin et ce quelle que soit leur origine.

Le procureur a donc choisi de poursuivre en justice des militant·e·s solidaires, ni délinquant·e·s, ni trafiquant·e·s, tout en garantissant l’impunité aux membres du groupe d’extrême droite Génération Identitaire qui n’ont fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire à ce jour. Et alors même que les forces de l’ordre se rendent quotidiennement coupables de violations des droits des personnes étrangères et de violences inacceptables sur les exilé·e·s.

En écho à la récente décision du Conseil constitutionnel qui a enfin reconnu la fraternité comme un principe constitutionnel, nous demandons :

– la relaxe pure et simple pour Bastien, Benoit, Eléonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo ;

– la fin de l’acharnement des forces de l’ordre et de toutes les poursuites judiciaires contre les personnes qui viennent en aide aux personnes migrantes ;

– l’arrêt immédiat des violences policières dont sont victimes les personnes exilées à la frontière et le respect de leurs droits.

Toutes et tous solidaires avec les 7 de Briançon. Toutes et tous contre le délit de solidarité. Toutes et tous délinquant·e·s solidaires en bande organisée.

Pétition à l’initiative du Comité de soutien aux 3+4 de Briançon, La Cimade, Collectif Délinquants Solidaires, Gisti, Anafé, Tous Migrants, Emmaüs, UJFP (Union juive française pour la paix), Fasti, Bagagérue, FAP (Fondation Abbé Pierre), Transport People and Care, Syndicat des Avocats de France, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Union syndicale Solidaires, SUD Education, Roya citoyenne et L’Auberge des Migrants.

Plus d’informations du Comité de soutien aux 3+4 de Briançon.

Une pétition contre l’expulsion de la clinique d’Elliniko

Invitation à signer la pétition en ligne pour soutenir le Dispensaire Social d’Elliniko, en Grèce, menacé d’expulsion suite à la privatisation du site.

 Le lien est le suivant :  https://chn.ge/2JQMVYR 

SOUTIEN A LA CLINIQUE SOCIALE METROPOLITAINE D ELLINIKO.

POUR SON MAINTIEN , CONTRE SON EXPULSION :

La compagnie d’Etat ELLINIKO S.A. a publié la semaine dernière un ultimatum demandant à la clinique sociale d’Elliniko (MKIE) d’évacuer les locaux où elle exerce depuis sa création, dans l’enceinte de l’ancien aéroport public d’Elliniko ; cet ultimatum a pour objectif de faciliter la privatisation du site (exigée par les créanciers, prévue par le mémorandum signé par le gouvernement grec), malgré l’opposition de toutes celles / tous ceux qui y réclament la création d’un parc métropolitain, espace vert d’activités culturelles, sociales et sportives ouvertes à tou.te.s.

L’Etat demande ainsi à la clinique de vider les lieux d’ici le 30 juin 2018, sans proposer de solution alternative (installation dans un autre bâtiment public). Cette expulsion met donc en danger l’activité même de la clinique.

La clinique sociale d’Elliniko a été fondée en décembre 2011 dans la lancée des vastes mobilisations de la place Syntagma.

Elle incarne depuis lors la réponse des citoyens socialement actifs et sensibles à la violence de la crise et à l’austérité imposée au plus grand nombre par un petit nombre de décideurs.

La clinique sociale d’Elliniko est une structure emblématique du mouvement des dispensaires sociaux autogérés grecs apparus pour résister aux conséquences sanitaires de l’austérité massive imposée au peuple grec avec les mémorandums par la troïka (banque centrale européenne, commission européenne, fond monétaire international)

Son principal objectif est de fournir des services de santé et des médicaments gratuits à toute personne non assurée, sans emploi, sans ressources — aux premières victimes de la crise abandonnées par les services de santé publique. Le centre, depuis sa fondation, revendique dans le même temps des soins médicaux gratuits et universels.

En plaçant les êtres humains — et non la maladie — au centre de sa pratique de soins, son action défend et illustre une autre façon d’organiser et de penser la prestation de services de santé.

Fondé sur l’auto-organisation, l’autonomie, l’horizontalité, radicalement indépendant des pouvoirs politiques ou économiques, le MKIE inspire et rassemble des centaines de bénévoles. Tout au long de ces années, ces bénévoles ont reçu et accompagné près de 7.400 patients, à l’occasion de plus de 64.000 consultations. Ses besoins sont par ailleurs soutenus par des actions de solidarité développées, en Grèce et à l’étranger, par des milliers de personnes.

La clinique sociale d’Elliniko répond depuis ses débuts aux besoins de personnes habitant dans toute la région de l’Attique, et au-delà. Il a offert ses services aux camps de réfugiés, à des ONG et des hôpitaux publics. Le centre d’Elliniko veut continuer sans aucun obstacle ses activités ; le besoin en est toujours aussi pressant. Pour cette raison, son personnel est déterminé à lutter côte à côte avec ses patients et celles et ceux qui le soutiennent.

Nous, soussigné(e)s reconnaissons l’immense contribution sociale et humanitaire du MKIE. Nous voyons en outre en lui un exemple novateur de gestion communautaire des biens publics et de l’espace urbain, un incubateur d’approches novatrices en matière de pratiques de santé, un espace où de nouvelles relations sociales et de nouveaux savoirs sont produits.

Nous le soutenons sans réserve dans sa lutte, sur la voie de la solidarité, de la dignité, du respect et de l’humanisme et demandons aux autorités grecs de permettre le maintien des activités de la clinique sociale métropolitaine d’ Elliniko.

PREMIERS SIGNATAIRES :

Danielle MONTEL,  militante CGT, pharmacologue retraitée SANOFI

Jean VIGNES,   ancien secrétaire de la Fédération SUD santé-sociaux

Eric TOUSSAINT,  Porte parole du CADTM international et ex-coordinateur scientifique de la Commission pour la vérité sur la dette grecque instituée par la présidente du parlement hellénique en avril 2015
Héléne DERRIEN, Présidente de la coordination nationale de défense des hôpitaux et maternités de proximité

Caroline FIAT, Députée Insoumise, commission des affaires sociales de l’assemblée nationale

Patrick SAURIN, syndicaliste SUD-CADTM-membre de la commission pour la vérité sur la dette publique grecque

Roxanne MITRALIAS, militante écologiste

Alexis CUKIER, Philosophe, Université de Poitiers

Jaime PASTOR, professeur universitaire Madrid, éditeur revue Viento Sur

Vicky SKOUMBI, Rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια

Michel ANTONY, Ancien président de la Coordination Nationale de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité

Iñaki Moreno SUESKIN,  plate-forme Navarre de la santé, Pampelune

Pascal FRANCHET, Président du CADTM France, membre du Conseil Scientifique d’ATTAC

Hélène COLOMBANI, Présidente de la Fédération Nationale des Centres de Santé (FNCS)

Frédéric LORDON, économiste,  chercheur au Centre de Sociologie Européenne

Alexis KARACOSTAS, Médecin psychiatre Paris

Miguel URBAN CRESPO , député européen  Podemos

Odile HELIER, Anthropologue

Philippe MENUT, Réalisateur du film ‘’la tourmente grec’’

Maud GELLY, Médecin, Bobigny 93, CGT

Panos ANGELOPOULOS, Traducteur

Daniel TANURO, ingénieur agronome environnementaliste

Françoise NAY, Médecin, responsable de la Coordination Nationale de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité

Pascal BOISSEL, Président de l’Union Syndicale de la Psychiatrie

Carine ROSTELEUR, Secrétaire régionale de la Centrale Générale des Services Publics, Belgique

Patrick SILBERSTEIN, Médecin, éditions Syllepse

Jean-yves LEFEUVRE, Délégué Général de la Fédération Nationale des Centres de Santé (FNCS)

Françoise JAFFE, Infirmière Saint-Malo

Benoit BORRITS,  Journaliste Paris

Verveine ANGELI Union Syndicale Solidaires – collectif France Grèce pour la santé Paris

Jérémie BAZART, dentiste Saint-Denis 93, Syndicat National des Chirurgiens Dentiste de Centre de Santé

Angélique KOUROUNIS, Journaliste

Emmanuel KOSADINOS Médecin psychiatre Paris

Stathis KOUVELAKIS, professeur de philosophie politique au Kings ‘collège de Londres

Rosine LEVERRIER, Vice présidente de la Coordination Nationale de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité

André LOCUSSOL, Economiste Paris, avec les grecs 56

Danièle SENE, infirmière,  Asalée Paris 18

Jean-Claude LAUMONNIER, Cadre de santé retraité

Joseph MAATOUK, Secrétaire de la Coordination Nationale de Défense des Hôpitaux et Maternités de Proximité

Jérôme BONNARD, Porte-parole SUD solidaires-BPCE

Marie-Laure Coulmin KOUTSAFTIS, Journaliste Paris

Patrick DUBREUIL Médecin généraliste, Nantes, Syndicat de la Médecine Générale

Eliane MANDINE, Chargée de recherche  SANOFI, retraitée

Bruno PERCEBOIS, Médecin pédiatre 93, Collectif Solidarité France Grèce pour la Santé

Jean MALIFAUD, universitaire SNESUP-FSU

Christine CHALIER, Journaliste

Renè TOURIGUINE, avec les grecs 56, Bretagne Grèce Solidarité Santé

Elena PANIGOULI, Collectif solidarité France Grèce pour la santé Paris

Marc DEVOS, Collectif solidarité Grèce 67

Anne-marie FARMAKIDES, Collectif solidarité France Grèce pour la santé

Jean-claude CHAILLEY, Résistance Sociale

Jan MALEWSKI, Rédacteur de la revue Inprecor

Pieretta SAKELLARIOU, Psychologue, auteure, Toulouse

Philippe GASSER, Vice président de l’Union Syndicale de la Psychiatrie

Alain VERREMA, Professeur d’université président de l’association ADAG (aide aux dispensaires autogérés grecs)  Strasbourg

Jean-pierre MARTIN, Psychiatre paris

Yannis YOULOUNTAS    , Réalisateur ‘’je lutte donc je suis’’

David FAROUT, Collectif Soutien au Peuple Grec Paris 5eme/13eme

Morgane NATAF, Collectif Soutien au Peuple Grec Paris 5eme/13eme

Roger CHAMP, Comite de Solidarité avec le Peuple Grec, Lyon

Catherine QUEVERDO, Collectif Soutien au Peuple Grec Paris 5eme/13eme

Michael SINODINOS, Collectif Solidarité Grèce Caen

Catherine ZAMBETTAKIS, Collectif Solidarité Grèce Caen

Jean-Albert GUIDOU, militant UL- CGT Bobigny 93

Paul CESBRON Médecin

Dominique MALHERBE, Saint Jacques de la lande

Omar KEZOUIT, coordinateur ATTAC, association ACDA (Algerie)

Philippe CHARTREUX, Saint Jacques de la lande

Janie ARNEGUY, Conseillère municipale Ensemble ! Nimes 30

Franck PROUHET, Médecin généraliste conseiller municipal NPA Canteleu 76

Jean claude SCHWENDEMANN, Président Alsace Crète

Florence SAVOURNIN, universitaire Toulouse

Marie-jean SAURET, psychanalyste, universitaire, Toulouse

Hervé RICOU, Avec les Grecs 29

Maxime BITTER, producteur

Thomas IACOBI, Journaliste

Claudine RICOU Avec les Grecs 29

Sylviane HOCHER, cadre infirmier en retraite

Comite Solidarité avec le Peuple grec LYON

Association Autogestion

Association Bretagne Grece Solidarité Santé

Association Grèce France Résistance

Collectif Solidarité grèce 67

Syndicat de la médecine générale

Union Syndicale de la Psychiatrie

Collectif Solidarité France Grèce pour la Santé

Association Solidarité Normandie Grèce

Centrale Générale des Services Publics ACOD Belgique

Centrale Générale des Services Publics ALR-LRB Belgique

Centrale Générale des Services Publics ALR Bruxelles secteur santé

Centrale Générale des Services Publics Hôpital Brugmann

Garanti sans virus. www.avast.com

Justice pour la Grèce

Message du mouvement We move.EU

Notre priorité est-elle l’argent ou l’entraide ?

Le peuple grec continue d’être écrasé sous la pression des clauses d’austérité. Les hôpitaux peuvent à peine dispenser les soins de base, avec une infirmière pour 40 patients [1]. Les salaires continuent de dégringoler. Les retraites ont été plusieurs fois réduites depuis 2010 [2]. Le chômage a plus que doublé [3].

Et l’argent du plan de sauvetage était censé « aider » la Grèce à sortir de cette situation ? Les pays de la zone euro en ont tiré des milliards d’euros d’intérêts [4].

Mais les ministres des finances européens ont le pouvoir de changer de cap. Ils viennent de se réunir à Bruxelles, et leur prochain rendez-vous est dans moins d’un mois. Si nous leur montrons que les Européens ne veulent pas profiter du désespoir de la Grèce, ils ne pourront plus agir à leur guise et en notre nom.

Il ne s’agit pas d’argent – Il s’agit de savoir quel genre de peuple nous voulons être. Si nous sommes plus de 100 000 à signer la pétition, nous serons en mesure de faire parvenir notre message avant que les ministres prennent une décision. Ensemble, rappelons-leur : l’Europe doit d’abord être solidaire, pas lucrative !

Signez la pétition pour exiger que l’argent soit rétrocédé à la Grèce

La Banque Centrale Européenne a commencé à acheter des bons du trésor grecs en 2010, quand le pays a eu besoin d’un premier prêt. Si la BCE n’achetait pas les titres, la Grèce aurait été obligée de faire baisser leur prix. Mais la BCE a empêché la Grèce de le faire, par une condition incluse dans le plan d’aide. Chaque année, ces bons surévalués génèrent des profits colossaux, auparavant reversés à la Grèce [5].

Ça a changé en 2015, quand les Grecs ont voté contre les coupes budgétaires qui affectent leur vie quotidienne. Pour punir ce vote, la zone euro a décidé d’empocher les profits engendrés par les bons, au lieu de les reverser à la Grèce comme convenu au départ [6].

Signez pour montrer aux ministres des finances que nous soutenons la Grèce

 

Après des années d’austérité, douze augmentations successives des impôts et autant de réductions drastiques des services publics, le peuple grec n’en peut plus et ne peut plus être exploité. Les pays de la zone euro vont sûrement discuter des intérêts provenant des bons grecs dans moins d’un mois, et plus que jamais, le peuple grec a besoin de nous pour les soutenir.

Si nous laissons les élites politiques décider eux-mêmes, ils oublieront notre principe le plus élémentaire : la solidarité. Les citoyens européens ne veulent pas être des vautours qui tirent profit de la détresse de leur voisin.

Unis, nous pouvons agir pour que ces intérêts soient rétrocédés à la Grèce, et exiger que la reprise économique d’un pays prenne en compte la vie et la dignité des gens. Ensemble, nous avons le pouvoir de montrer au peuple grec que nous les soutenons. Et aux gouvernements que nous attendons de la solidarité, pas de l’exploitation.

Bien à vous,

Mika Leandro (Bordeaux), David Schwartz (Bruxelles), Virginia Lopez Calvo (Madrid), Joerg Rohwedder (Lübeck) et toute l’équipe WeMove.EU

PS : L’UNICEF a déclaré que la moitié des enfants grecs vivait dans la pauvreté. Plus d’1,5 million de Grecs vivent dans des conditions de pauvreté extrêmes [7]. Avons-nous vraiment le droit de faire du profit sur le dos de la dette grecque ? Signez la pétition

Références: 

[1] http://www.liberation.fr/planete/2017/06/14/dans-les-hopitaux-grecs-des-malades-renoncent-a-se-soigner_1576853

[2] http://fr.euronews.com/2017/04/04/grece-les-retraites-en-colere-contre-la-12eme-baisse-de-leurs-pensions

[3] https://www.francetvinfo.fr/monde/grece/grece-le-taux-de-chomage-a-depasse-la-barre-des-25_153761.html

[4] http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/10/26/comment-la-bce-a-gagne-7-8-milliards-d-euros-grace-a-la-dette-grecque_5206484_3234.html

[5] https://www.reuters.com/article/us-ecb-greece/ecb-to-swap-greek-bonds-to-avoid-forced-losses-sources-idUSTRE81F1EK20120216

[6] https://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2015/08/27/depuis-cinq-ans-le-malheur-des-grecs-fait-les-benefices-de-l-allemagne

[7] http://grece-aube.fr/2017/04/02/remy-3/

WeMove.EU est un mouvement ouvert à toutes celles et ceux militant pour une meilleure Union européenne, attachée à la justice sociale et économique, à la gestion durable de l’environnement, et à l’implication des citoyens dans les processus démocratiques.

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Poursuivi en Grèce pour avoir tenté de sauver sa belle-famille syrienne

Un camarade de Sud PTT poursuivi en Grèce pour avoir tenté de sauver sa belle famille syrienne à fuir le régime et Daesh. Voir la lettre qu’il a écrite à E Macron et la pétition

La lettre :

Monsieur le Président de la République

Monsieur Emmanuel MACRON

 Objet : Poursuivi par la justice grecque pour avoir tenté de sauver ma belle-famille syrienne

Monsieur le Président,

Je m’appelle Stéphan Pélissier. Je suis père de deux petites filles, Julia et Mila, 4 ans et 12 mois. Je suis marié à Mouzayan Alkhatib, d’origine syrienne, que tout le monde appelle Zéna. Ma femme est installée en France depuis 10 ans. Elle a obtenu deux Master en droit à la faculté de Lorraine, a entamé une thèse et prépare le concours d’avocat. Elle est actuellement experte judiciaire près la cour d’appel de Paris mention traduction et interprétariat en Arabe/Français.

Mes beaux parents, Seif et Wafaa, ainsi que leurs enfants, vivaient à Damas, dans des conditions très difficiles depuis le début du conflit en 2011, ce que vous pouvez imaginer.

Fin 2014-2015, nous avons avec  fait mon épouse une demande de visa sous statut de réfugié en leur nom devant l’ambassade de France à Beyrouth. Un simple mail des services du consulat nous ont informés que leur demande était rejetée sans aucune motivation (voir pièce jointe).

Au début du mois d’août 2015, face à l’avancée de Daech et la menace de voir son fils Anas de 17 ans enrôler de force dans l’armée de Bachar Al Assad, n’en pouvant plus, mon beau-père décide de quitter la Syrie avec sa famille en abandonnant une vie entière : deux appartements, voiture, statut (il était maire d’arrondissement et ancien ingénieur en électronique). Ils quittent la Syrie le 6 août avec les économies d’une vie, environ 15000 dollars.

C’est d’abord le Liban puis la Turquie. Là, la recherche d’un passeur pendant 10 jours entre doutes, peur et arnaques. Finalement, une nuit, après 5 heures de marche dans une forêt, après que ma belle mère se soit cassée le bras dans une chute sur des rochers, ils embarquent à bord d’un canot pneumatique de 8 mètres. Mon beau frère Anas compte par réflexe les passagers. Ils sont 64.

Au bout de plusieurs minutes de traversée, l’eau commence à s’infiltrer dans le bateau. C’est la panique. Il y a des femmes et des enfants à bord (même un bébé). Plusieurs ne savent pas nager, c’est la nuit noire. Finalement, des gardes côtes grecs qui patrouillaient dans le secteur viendront les sauver et les déposer sur l’île de Samos. Mes beaux parents, Mon beau frère, ma belle sœur Mayada et un cousin à eux parviendront à Athènes deux jours plus tard.

Après une nuit épouvantable avec mon épouse, nous avons enfin des nouvelles de mon beau père qui nous annonce qu’il envisage de prendre un autre bateau avec un passeur mais cette fois-ci pour l’Italie.

Et c’est là que nous décidons d’intervenir avec mon épouse, inquiets de les voir réitérer une traversée à haut risque beaucoup plus longue cette fois, alors qu’ils ont failli périr noyé.

Je décide d’aller en voiture  depuis Albi (Tarn) jusqu’à Ancone (Italie) puis j’embarque avec ma voiture pour Patras (Grèce), pour empêcher ma belle famille de prendre un autre bateau et les ramener avec moi.

Le lendemain à Patras, nous achetons des billets de bateau pour Ancone (Italie). Nous serons finalement contrôlés et arêtes au checkpoint avant d’embarquer. Après une nuit en prison, mes beaux parents et leurs enfants seront jugés, condamnés et relâchés puisque c’est la première fois qu’ils sont arrêtés.

Quant à moi, je suis pris pour un passeur. Heureusement, ma femme avait eu la présence d’esprit lors de mon départ de me donner notre livret de famille sur lequel figurent les noms de ses parents. En le comparant avec le permis de conduire de mon beau père et la photocopie de son passeport, les services de police eurent la preuve qu’il s’agissait de ma famille. Pourtant, malgré ma bonne foi, je fais l’objet d’une procédure spéciale devant le Procureur et le Juge : je dois payer une caution pour sortir, ma voiture est confisquée et on me dit que je dois attendre mon procès dans quelques mois.

Près de deux ans et demi après les faits, j’apprends via un mail d’une avocate grecque que mon procès est fixé le 9 novembre 2017.

Je suis donc poursuivi pour avoir tenté de sauver mon beau père, ma belle mère, mon beau frère et ma belle sœur. Poursuivi comme un vulgaire passeur, poursuivi comme un criminel, par un état européen.

J’ai prouvé pourtant aux autorités grecques le lien de parenté.

Je suis d’autant plus scandalisé que l’aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier n’est pas poursuivi lorsqu’il s’agit de membres de la famille, même lorsque les faits se déroulent hors de France dans un pays européen ou appartenant à Schengen. L’article L. 622-1 et 4 du code de l’entrée du séjour des étrangers et droit d’asile, modifié par la loi du 31/12/2012 stipule :

« Art 622-1 : toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France sera puni d’un emprisonnement de 5 ans et d’une amende de 30.000 euros.

Sera puni des mêmes peines celui qui, quelle que soit sa nationalité, aura commis le délit défini au premier alinéa du présent article alors qu’il se trouvait sur le territoire d’un Etat partie à la convention signée à Schengen le 19 juin 1990 autre que la France.

Art 622-4 : Ne peut donner lieu à des poursuites pénales sur le fondement des articles 622-1 l’aide au séjour irrégulier d’un étranger lorsqu’elle est le fait :

-des ascendants ou descendants de l’étranger, de leur conjoint, des frères et sœurs de l’étranger ou de leur conjoint ;

detoute personne physique lorsque l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et consistait à fournir des conseils juridiques ou des prestations de restauration, d’hébergement, de soins médicaux destinés à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger, ou bien tout autre aide visant à préserver la dignité ou l’intégrité physique de celui-ci. »

En conséquence, je suis très surpris que les poursuites n’aient pas été abandonnées au vu de ce qui précède. C’est l’incompréhension pour moi et ma famille, qui pensions que le pire était derrière nous.

Mon attitude n’a pas été préméditée et a été simplement guidée par un état de nécessité (principe général de droit pénal) qui consistait à sauver ma belle famille d’une mort quasi-certaine s’ils traversaient la mer adriatique. Ce principe a aussi vocation à s’appliquer ici.

Je précise à ce stade les éléments complémentaires suivants :

  • Tous les membres de ma belle famille ont obtenu le statut de réfugié par le gouvernement français fin 2016
  • L’autre sœur de ma femme a obtenu la nationalité française
  • Il n’y a donc pas de risque de récidive
  • Mon casier judiciaire est vierge.

Vous êtes donc mon seul recours, ma seule voie.

Je sollicite de votre part une intervention diplomatique pour faire valoir  la spécificité et l’humanité de ma situation.

Je vous remercie par avance pour l’intérêt que vous porterez à ma requête.

Je reste à votre disposition pour toutes précisions, entretien, ou documents complémentaires.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations distinguées.

Stéphan Pélissier

La pétition https://www.change.org/p/emmanuel-macron-arr%C3%AAt-des-poursuites-p%C3%A9nales-en-gr%C3%A8ce-contre-st%C3%A9phan-p%C3%A9lissier?utm_medium=email&utm_source=promoted_petition_activation&utm_campaign=triggered&j=165325&sfmc_sub=565533011&l=38_HTML&u=30948035&mid=7233052&jb=240

Rappel solidarité City plaza menacé d’expulsion

Dan un précédent article nous avions diffusé l’appel de Vicky Skoumbi pour défendre le squat City Plaza http://www.infoadrets.info/grece/defendre-city-plaza-et-tous-les-squats-de-refugies/

Le gouvernement grec menace d’expulsion les réfugiés hébergés dans l’hôtel City Plaza et d’autres lieus squattés. Le collectif « Argenteuil- Bezons- ST Gratien » de France Grèce Solidarité prépare une campagne de popularisation avec les camarades grecs.

Campagne basée sur l’affiche jointe.

NON A L’EXPULSION ! La solidarité s’organise !

 La pétition toujours en cours s’adresse au gouvernement grec pour qu’il défende City  Plaza et tous les squats de réfugiés. Il s’agit de conter les pressions exercées sur le gouvernement pour qu’il donne l’ordre d’évacuation.

The Greek Government :  Defend City Plaza and all Refugee Squats.”

https://www.change.org/p/the-greek-government-defend-city-plaza-and-all-refugee-squats?recruiter=19892648&utm_source=share_petition&utm_medium=twitter&utm_campaign=share_petition

Le texte de la pétition en français petition city plaza


Communiqué de presse de l’eurodéputée de Syriza Konstantina Kuneva (traduction en français)

City Plaza héberge notre commune humanité. Il faut empêcher l’évacuation de cette structure exemplaire d’accueil de réfugiés

« City Plaza est le meilleur hôtel d’Athènes. Peut-être même de toute l’Europe. Car il héberge la solidarité, la dignité et la créativité des humains. Depuis 14 mois il a accueilli un peu plus que 1500 réfugiés, et en ce moment il en héberge 400 dont 170 enfants, et il le fait dans des conditions exemplaires, celles de l’auto-organisation et du soutien bien organisé de collectifs solidaires et de centaines de simples citoyens. Mais même les anciens employés de cet hôtel, qui n’ont toujours pas reçu les impayés que leur doit la direction, ont gracieusement concédé la fourniture hôtelière- mobilier et équipement- qui leur a été attribuée par les tribunaux à titre d’indemnités de licenciement.

Les réfugiés et les solidaires ont transformé un hôtel abandonné depuis huit ans par ses propriétaires en une oasis d’humanité. C’est pour cela que  j’appelle les autorités de faire tout leur possible pour empêcher l’exécution de l’ordre du Procureur d’évacuer l’hôtel. D’ailleurs, même en termes strictement économiques, la poursuite du fonctionnement de cette structure exemplaire d’accueil de réfugiés, ainsi que de toute autre structure analogue, peut s’avérer plus avantageuse que le transfert de ses résidents à un campement. Mais c’est certainement sur le plan social et sociétal que la coexistence des réfugiés avec les habitants d’un quartier d’Athènes s’avère précieuse. Je crois que les autorités étatiques compétentes sont en mesure de trouver une solution satisfaisante, apte à protéger cet exemple paradigmatique de solidarité [qu’est City Plaza].

Lancement du tribunal permanent des peuples TPP

Tribunal permanent des peuples (TPP) sur  la violation des droits humains des personnes migrantes et réfugiées, et son impunité
Gardez la date:
Lancement du TPP à Barcelone, 7-8 juillet 2017 
Nous voulons vous informer sur le processus du Tribunal permanent des peuples (TPP) sur  la violation des droits humains des personnes migrantes et réfugiées, et son impunité, et vous demander de soutenir avec vos signatures l’appel.

Demande de signatures d’organisations, collectifs, réseaux

Vous trouverez ici l’Appel international à l’organisation d’un Tribunal permanent des peuples (TPP) sur la violation des droits humains des personnes migrantes et réfugiées, et son impunité.

Il inclut les objectifs et le processus du tribunal. C’est important de compter avec la signatures de vos organisations. D’ici le 20 juin 2017 nous voulons réunir un maximum de signatures d’organisations, collectifs, réseaux, que seront envoyés au TPP.

Clickez ici pour enregistrer votre signature 

Objectif de l’audience du TPP

L’objectif de ce processus et de la Session du TPP est d’identifier et de juger la chaîne de cor-responsabilités sur toute la route parcourue par les personnes migrantes et réfugiées, au cours de laquelle leurs droits humains sont violés de forme systématique, fait qui demande d’agir urgemment et d’assurer l’accès à la justice.
C’est un processus que nous aspirons à construire depuis le bas, avec les personnes les plus impliquées et directement affectées, les organisations de personnes migrantes et refugiées.

Processus de consultation:

Les organisations qui convoquent, Transnational Migrant Platform Europe (TMP-E), Filipino Center-Barcelona, ACATHI-Barcelona, Transnational Institute (TNI), se sont réunies avec différentes organisations et collectifs à Barcelone en décembre 2016 et mars 2017, afin de préparer les premiers pas vers le TPP. Pendant ces réunions, nous avons accordé convoquer formellement le TPP sur le régime de frontières de l’Union Européenne et les violations des droits humains des personnes migrantes et réfugiées.

Le Tribunal Permanent des Peuples a accepté notre pétition et le lancement du TPP aura lieu à Barcelone, le 7 et 8 juillet 2017. La première Session aura lieu à Barcelone en décembre 2017 et la deuxième en 2018.

La préparation du TPP est ouverte aux organisations et collectifs de personnes migrantes et refugiés, aux réseaux et plateformes qui soutiennent le travail de dénonciation des violations des droits humains et des droits des Peuples, qui ont lieu dans les multiples frontières européennes, et tout le long de la route de migration.

Prochaines étapes:

•    7 juillet 2017: Session interne de travail avec les organisations, réseaux et plateformes qui s’engagent dans le processus.
•  8 juillet 2017, Barcelone: Inauguration officielle et publique du TPP
•    Juillet – Novembre 2017: Développement du processus du Tribunal et préparation des cas.
•    Décembre 2017, Barcelone: Première Audience du TPP à Barcelone (date à confirmer).

Contact:
Groupe de coordination du TPP à Barcelone:  pptribunal_eu@riseup.net
Jille Belisario (TMP-E)
Jeza Goudi (PPT Barcelona)

Premiers convocants:

Transnational Migrant Platform Europe (TMP-E): Platform of Filipino Migrant organisations: Commission for Filipino Migrant Workers (CFMW), Geneva Forum for Filipino Concerns, Centro Filipino-Barcelona, Kasapi-Hellas, CFMW Italia; MDCD (Morrocan Platform in Europe): Euro-Mediterraan Centrum Migratie & Ontwikkeling (EMCEMO),  Al Maghreb, CODENAF, IDD, Khamsa, Migration et Developpement, Na’oura, RESPECT Network Europe, Social Development Cooperative, Africa Roots Movements, ECVC – Coordinadora Europea de Vía Campesina, Associació Catalana per la integració d’homosexuals, bisexuals i transexuals inmigrants (ACATHI), Carovane Migranti, Comitato Verità e Giustizia per i Nuovi Desaparecidos, Entrepobles, Espacio del Inmigrante, Fotomovimiento, Institut de Drets Humans de Catalunya, IRIDIA, Mujeres Pa’lante, NOVACT, OMAL, Sindicato Popular de vendedores ambulantes, Stop Mare Mortum, SOS Rosarno, SUDS, Tanquem els CIEs Barcelona, Transnational Institute (TNI), Tras la Manta, Unitat contra el feixisme i el racisme (UCFR).

Antécédents sur le Tribunal Permanent des Peuples (TPP)

Le Tribunal Permanent des Peuples a été créé en 1979, en prenant comme référence principale la Déclaration des droits des peuples d’Alger, et a depuis tenu 40 sessions et des phrases dont les résultats sont disponibles ici. Le TPP est un tribunal  d’opinion- qui agit de manière indépendante des Etats et répond aux demandes des communautés et des peuples dont les droits ont été violés. Le but des audiences du TPP est de « restaurer l’autorité des peuples lorsque les États et les organisations internationales ont échoué à protéger les droits des peuples »

Le Secrétariat du TPP se trouve à la Fondation Lelio & Lisli Basso Issoco à Rome (voir ici le Site Web).

Lien vers la première session du TPP sur les multinationales en Afrique du Sud – Août 2016

Lien vers la Sentence du TPP sur les Multinationales Européenes en Amérique Latine (46 cas et 3 Sessions en 2006, 2008 et 2010).

Défendre City Plaza et tous les squats de réfugiés

Nous relayons ici l’appel de Vicky Skoumbi, rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια pour contrer les pressions faites auprès du gouvernement grec pour expulser City plaza.

Tout d’abord quelques informations qui permettent de comprendre la situation.

Le 17 mai dernier le Procureur  a donné l’ordre d’évacuer trois squats à Athènes : Citiy Plaza (hôtel occupé par des réfugiés et des solidaires) et deux autres squats  (à Exarchia au  119 rue Zoodochou Pigis « Cat’s spirit / Women’s Squat » et  à la périphérie d’Athènes à Haidari, « occupation Papoutsadiko »).  L’ordre laissait    quinze jours de délai aux occupants avant l’exécution.  Il fut diffusé le 7 juin dans la presse et d’après le cnn.gr il s’agit d’un ordre donné à la suite de plaintes déposées par les propriétaires des immeubles en question. Concernant City Plaza et toujours d’après cnn.gr il s’agit du deuxième ordre d’évacuation donné par le procureur.

Le tout fut largement diffusé par des médias de droite, accompagnée par l’information que la propriétaire de City Plaza a déposé plainte contre l’actuel ministre de  Protection du citoyen (càd de l’ordre publique) et le chef de police pour manquement à l’obligation d’exécuter l’ordre du procureur.  De toute évidence il y a  actuellement une campagne dans plusieurs médias pour faire pression sur le  gouvernement afin qu’il évacue City Plaza.

La pétition s’adresse au gouvernement grec pour qu’il défende City  Plaza et tous les squats de réfugiés. Il s’agit de conter les pressions exercées sur le gouvernement pour qu’il donne l’ordre d’évacuation.

The Greek Government :  Defend City Plaza and all Refugee Squats.”

https://www.change.org/p/the-greek-government-defend-city-plaza-and-all-refugee-squats?recruiter=19892648&utm_source=share_petition&utm_medium=twitter&utm_campaign=share_petition

Le texte de la pétition en français petition city plaza

A signer et  à diffuser le plus largement possible!

En vous  remerciant tous et toutes de votre solidarité

Bien amicalement à vous

Vicky Skoumbi

Rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια

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