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Archives de catégorie Luttes- Changer le système

Voyage en Grèce : à Thessalonique, on travaille sans patron

De    Pierre-Louis  6 juillet 2022

C’est l’été, le début des grandes vacances. Alors cette semaine dans l’Actu des Luttes, on s’envole pour la Grèce. Direction Thessalonique au nord-est du pays. La-bas, on plonge au cœur d’une autre manière de travailler. Rencontre avec ces grec·ques qui choisissent de s’organiser et de lutter pour réaliser un vieux rêve du monde ouvrier : l’autogestion. Le salariat sans le patronat c’est possible, ils et elles le font. Et pour vous le raconter, on vous emmène avec nous au bord de la mer Égée.

C’est le début du printemps, le temps idéal pour un freddo-espresso, dont raffole les grec·ques. Nous arrivons au café Mr Jones aux alentours de 11h15. Mr Jones est une coopérative. C’est un café, tout ce qu’il existe de plus classique. A une exception près : tous·tes les salarié·es perçoivent le même salaire et se répartissent équitablement le temps de travail. Bref, le salariat mais sans patron. Thassos, avec qui j’ai discuté de mon projet d’article la veille, me salue, souriant. Alex, son compagnon de travail va répondre à mes questions. Une clope, une caisse à transporter, un verre brisé et nous nous installons en terrasse sur un air de jazz.

Le café Mr Jones à Thessalonique en Grèce. Dessin : Sophie Imren

« C’est le meilleur travail que j’ai jamais eu »

Alex, barman, a déjà soufflé sa 42ème bougie. Cela fait maintenant plusieurs années qu’il travaille ici et ça lui plaît bien. « Je pense que c’est une manière naturelle pour les gens de travailler ». Hormis financièrement, pour lui, rien avoir avec le salariat d’avant. « La manière dont on se sent et dont on travaille est tellement meilleure. On n’a pas un gérant qui nous dit quoi faire, on tient réellement à l’endroit et on est de très bons ami·es, on a lié nos vies ensemble. »

Le même son de cloche retentit, à quelques rues de là, au café-librairie État ingouvernable. « C’est le meilleur travail que j’ai jamais eu. Les conditions de travail sont incomparables. Juste le fait que maintenant je puisse m’asseoir, te parler et que ça soit parfaitement ok, que je n’ai aucun compte à rendre à quiconque, c’est quelque chose que je n’ai jamais vécu avant, » nous confie Christos, libraire. Attablé avec nous autour d’un café, Christos enchaîne les aller-retours avec les clients pour nous répondre.

S’il n’a jamais été aussi épanoui au travail, son quotidien n’est pas pour autant de tout repos. « Je dois dire que j’ai donné beaucoup plus de temps et d’efforts ici que dans n’importe quel job. » A l’ouverture de la librairie, après la crise, l’équipe a travaillé plus que jamais pour maintenir le bateau à flot. « On a définitivement travaillé dur dans les premières années, nos salaires étaient très bas, on avait beaucoup de difficultés. Beaucoup d’entre nous avaient -et ont toujours- un deuxième job. »

La librairie autogérée « État ingouvernable » à Thessalonique en Grèce. Dessin : Sophie Imren

« Dans le collectif, on a le socialisme »

Certes Christos ne vit pas dans un rêve mais « au moins dans le collectif, on a le socialisme » nous dit-il. Si l’entreprise collective est une libération pour elles et eux, « tu peux pas avoir le socialisme seulement dans une bulle. On a tous les problèmes que le capitalisme peut apporter aux gens« , concède le libraire, lucide sur le chemin restant encore à parcourir. Pour lui, leur démarche peut être un exemple de « comment gérer une librairie sans patron« , rien de plus.

Ce modèle ne peut pas être une réponse globale au système capitaliste. En effet, si ils et elles éditent des livres, en vendent, et se paient, ce n’est pas suffisant. Pourtant, une autre forme de coopérative semble plus prometteuse à ses yeux : « le coopératisme après la reprise des moyens de productions, c’est autre chose. Comme l’usine Viome, où le syndicat a repris l’usine, changé puis redémarré la production, et où ils en vivent. C’est genre 100 fois plus important pour le mouvement social que des petites coopératives qu’on doit créer pour survivre. »

Sur ses conseils, nous grimpons dans le bus 2K, direction la périphérie de la ville. Notre destination : Viome, la fameuse usine autogérée par ses ouvrier·res. Nous sonnons au portail. La porte métallique s’ouvre grinçante de toute sa ferraille. Yanis, nouvellement arrivé dans la coopérative nous accueille. Il nous conduit dans une petite salle de réunion faisant office de salle de repos. Dès notre arrivée, café et tsípouro nous sont offerts en guise de bienvenue.

Makis, ouvrier et pilier de la lutte accepte de répondre à nos questions. Lui aussi l’atteste, depuis que le parton est parti, tout a changé pour le mieux. Le point central de sa réflexion c’est sans aucun doute ce qu’il nomme le « contrôle ouvrier ». « A l’époque on n’avait pas notre mot à dire sur le produit. On n’avait pas la main sur ce qu’on produisait. On nous disait seulement, vous lancerez ça. Point final. Et on devait obéir. Aujourd’hui notre job commence dès qu’arrive la commande et on s’y met tous. Ou alors on crée un nouveau produit et on discute tous ensemble de comment on va le développer et le produire et on va jusqu’au bout du processus de création. C’est un processus complètement différent« .

Chez Viome, les « sujets de la révolution » s’organisent

Lorsque l’usine est reprise, l’assemblée des salarié·es décide changer la production, conscients du rôle qu’ils et elles avaient à jouer en temps que producteurs et productrices. « Nous nos produits, nous nous battons toujours pour qu’ils répondent à ces deux impératifs. Nos produits, sont tous vegan et bio-dispersibles à 100 %. »

La lutte des travailleurs et travailleuses de Viome inspire au-delà des frontières : « En 2016 comme je vous disais, on a organisé ici un congrès sur l’économie mondiale. Il a rassemblé des gens de tous les pays. Il y avait des jeunes allemands, qui en découvrant le modèle que nous proposons, s’en sont inspirés pour lancer un magasin de distribution. C’était quatre ou cinq groupes séparés, et c’est ça le meilleur, ils ont fusionné en un ici. Des anarchistes, des gens d’autres tendances de gauche, qui se sont rencontré·es ici. Et ils ont lancé un magasin de distribution de produits à Berlin. Eux par exemple se sont inspirés d’une proposition que nous avions fait ici au nom de Viome pendant le congrès, » nous révèle l’ouvrier.

Interview avec Makis, salarié de l’usine autogérée Viome près de Thessalonique en Grèce. Dessin : Sophie Imren

La lutte, pourtant, continue. Pour Makis, le lien avec les salarié·es du monde entier est primordial. « Les sujets d’une révolution, ce sont d’abord les salarié·es eux-mêmes. C’est ce pour quoi nous nous battons. Récemment, nous avons rédigé une lettre ouverte à destination de tout les salariés d’Europe. Elle parle de comment changer les mentalités sur le type de produits qu’ils utilisent et sur l’esprit dans lequel ils ont été produits« .

Merci à Drenia pour la traduction en direct à Viome, et à Lydia Papandreou pour la traduction à Paris. Voix de traduction : Martin Bodrero, Antoine Laurent-Atthalin et Marie Rabin.

Un épisode de l’Actu des Luttes réalisé et présenté par Pierre-Louis Colin. Coordination éditoriale : Martin Bodrero.  Dessin de Une : Sophie Imren. Identité sonore Actu des Luttes : Etienne Gratianette (musique/création) et Elin Casse, Antoine Atthalin, Romane Salahun (voix)

source : radioparleur.net/2022/07/06/voyage-en-grece-viome-thessalonique-autogestion/

Pour la défense d’Exarchia

Journée internationale d’action pour la défense du quartier d’Exarchia – Athènes/ Manifestation sur la place d’Exarchia 25 juin 2022

Athènes. Grèce. La construction de la station de métro sur la place Exarchia et le réaménagement de Strefi Hill devraient commencer pendant les mois d’été, selon des informations parues dans les médias grand public, mais aussi selon des notifications de la municipalité d’Athènes aux commerces situés sur la place.

Publié à l’origine par Athènes Indymedia .

L’ultimatum du gouvernement est le coup de grâce porté au caractère du quartier historique d’Exarchia. La construction d’une station de métro sur la place, la transformation de l’école polytechnique en musée, la tentative d’éradication du monument d’Alexandros Grigoropoulos par la construction d’immeubles d’appartements de luxe rue Mesologgiou, la cession de la colline Strefi à des intérêts privés (qui comprend le cimentage des allées du parc, l’abattage d’arbres, la mise en place de caméras, de portails et de postes de sécurité pour contrôler l’entrée) font partie des plans d’ensemble pour l’embourgeoisement du quartier, la transformation du quartier en destination touristique, le développement de contrôle et répression.

Le déplacement des personnes les plus démunies est une conséquence de la gentrification, puisque trouver un logement est rendu impossible en raison de la hausse des loyers, de la généralisation d’airbnb et de l’assaut des sociétés d’investissement. Le processus de gentrification est la normalité pour l’État et le Capital, alors que c’est un processus violent de déracinement pour ceux qui sont liés à la région car ils sont obligés de la quitter.

Cette station de métro en particulier n’est clairement pas construite « pour le bénéfice des citoyens », comme s’efforcent de nous le convaincre les journalistes « indépendants ». Exarchia est desservie par un vaste réseau de transports en commun qui couvre tout le quartier, où que l’on se trouve. C’est provocateur pour ceux qui sont responsables de l’augmentation du coût de la vie de parler de « servir les citoyens ».

Les partis capitalistes qui, par leurs politiques néolibérales, sont responsables de la hausse des prix de l’électricité, des loyers, du carburant et de la nourriture. Pour l’appauvrissement et la misère de couches encore plus larges de la société qui sont exclues des biens de base.

Le métro sur la place détruira l’un des rares espaces publics du centre d’Athènes et la seule place du quartier, en abattant tous les arbres, en plaçant des escaliers mécaniques au centre de la place, des caissons de ventilation en béton, en construisant un terrain désertique où rien peut pousser sur la dalle de 1,5 cm de haut. Pendant les dix prochaines années, la place sera transformée en un vaste chantier clôturé par des tôles, des nuisances sonores et environnementales, avec la perspective de se transformer d’un lieu de rencontre, un lieu où la résistance est ancrée et socialisée, à un simple passage qui servira le flux sans entrave de la consommation et de la production.

C’est pourquoi le point crucial de la défense des quartiers à ce stade est l’opposition à la construction du métro.

Dans des conditions de crise capitaliste et de pandémie, l’État développe une stratégie unifiée de contre-insurrection préventive face au risque d’explosions sociales incontrôlées. C’est dans ce contexte que le projet de loi limitant les manifestations a été adopté et que la violence criminelle des forces répressives s’est intensifiée, qui a culminé il y a environ un an avec le passage à tabac brutal d’un manifestant dans le quartier de Nea Smyrni.

C’est dans ce même cadre que des expulsions de squats ont été ordonnées, que l’asile universitaire a été aboli et qu’une police universitaire a été mise en place, que le syndicalisme de base et les grèves ont été criminalisés, que des militants ont été arrêtés et persécutés. une riche histoire de résistance, un quartier qui est un symbole mondial des luttes contre le pouvoir, l’exploitation et l’oppression. L’État a évacué des squats de lutte, des refuges auto-organisés pour les réfugiés et les migrants, a noyé tout le quartier avec des produits chimiques, a placé des espaces politiques de lutte sous surveillance, a expulsé de force des centaines de réfugiés et de migrants, femmes, hommes et enfants, de la région et les a emprisonnés dans des camps de concentration.

Au fil du temps, cependant, cette zone a été tachée du sang de dizaines de combattants qui ont subi des passages à tabac, des tortures et des lynchages par les forces de répression, culminant avec les meurtres d’État des jeunes rebelles M. Kalteza devant l’Université polytechnique le 17/ 11/1985 et A. Grigoropoulos le 6/12/08 dans la rue Mesologiou.

Car ce qui est vraiment dangereux pour l’État, ce sont les valeurs et les visions de la solidarité de classe, de la résistance militante, de la spontanéité, de l’auto-organisation sociale, de l’antiracisme, de la coexistence et du respect de l’autre sans distinction de sexe ou d’origine, l’histoire des luttes et la rêve d’un monde d’égalité et de justice, désormais profondément enraciné dans une société où les patrons n’ont rien à promettre que la pauvreté, la répression et le fascisme. Et ce sont ces valeurs, les propositions et les luttes qu’elles génèrent que l’État veut déraciner d’Exarchia, du centre-ville et de tous les quartiers.

Le « développement » forcé du centre-ville et sa transformation en station touristique, un vaste chantier d’argent sale, que l’on appela la Grande Promenade. Le changement d’usage des bâtiments qui faisaient jusqu’à récemment partie de notre tissu social et sont aujourd’hui transformés en musées, la stérilisation des universités publiques, la destruction des espaces publics et la destruction des espaces verts, l’augmentation des loyers, la privatisation des Strefi Hill, la modification du caractère résidentiel des quartiers en zones commerciales, tout cela signifie notre dépossession des espaces où se développe la vie sociale. Tout cela signale l’intensification de l’attaque de classe par l’Etat, le Capital, les agences immobilières, les grands promoteurs et toutes sortes de riches propriétaires contre les pauvres et les exclus.

Dans ce contexte, il y a eu des tentatives depuis des années pour changer le caractère d’Exarchia, afin qu’il cesse de jouer le rôle important qu’il avait dans les luttes sociales et de classe plus larges et devienne un centre de divertissement alternatif, où même l’histoire des luttes devient lui-même un produit de consommation.

Mais peu importe à quel point l’État et le capital s’efforcent de faire en sorte qu’Exarchia cesse d’être un champ de processus politiques, sociaux et de classe et d’imposer la «normalité», ils trouveront face à eux des milliers de personnes qui la défendront. Ceux d’entre nous qui vivent, travaillent, agissent et traînent à Exarchia, qui ont ce quartier comme lieu de référence, et qui le défendent comme un quartier du monde « qui abrite de nombreux mondes » ; un quartier où les gens de tous genres, âges et origines peuvent cohabiter dans le respect. Où la solidarité de classe peut être une réalité vivante. Où la remise en cause de la brutalité étato-capitaliste peut prospérer et des formes d’auto-organisation sociale peuvent se développer. Où les « différents » et les « opprimés » peuvent trouver refuge. Où l’histoire de la lutte rencontre les luttes et les résistances d’aujourd’hui. Où le rêve d’un monde d’égalité et de justice peut continuer à prendre racine dans le centre-ville. Car la « normale » qu’ils veulent imposer, c’est la normalité de l’individualisme, du cannibalisme, de l’inégalité, du contrôle et de la surveillance.

Pour toutes ces raisons, nous appelons à une journée nationale et internationale d’actions pour défendre le quartier d’Exarchia

Nous vous invitons à organiser diverses actions de solidarité et de défense du quartier d’Exarchia. Cette lutte est une lutte pour la défense de chaque quartier, de chaque centre de résistance, de chaque lieu où naît la rébellion et où se développent l’auto-organisation sociale et la solidarité de classe contre la mafia de l’État et du Capital qui écrasent nos vies.

Coordination d’action pour la défense d’Exarchia

Journée internationale d’action pour la défense du quartier Exarchia – Athènes/ Manifestation sur la place Exarchia 25 juin 2022, 20h00 (20h00)

Source source : enoughisenough14.org/2022/06/14/international-day-of-action-in-defence-of-exarchia-neighborhood-athens-demonstration-on-exarchia-square-june-25-2022/#more-105631

Retour sur la commande groupée aux VioMe

Commande solidaire 2022 des produits VIOME

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés de VIOME l’ont reprise en coopérative ouvrière. Depuis 9 ans ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante.

Nous les soutenons depuis 2016 en faisant une commande groupée annuelle de leurs produits. Après 2 ans d’interruption due à la pandémie, la commande 2022 a eu lieu ce printemps. Nous avons reçu 25 commandes de 225 produits pour un poids total de 328 kg et une somme de 1500 €.

Pour la fête du 9ème anniversaire de leur coopérative le 3 et 4 juin 2022, les VIOME ont demandé à tous leurs soutiens de faire un petit film. Il seront tous mis bout à bout et passeront en boucle pendant la fête. Dans cette vidéo nous avons illustré nos actions envers le peuple grec : projections de films militants, soutiens aux dispensaires autogérés, convois solidaires, et bien sûr nous leur avons exprimé notre solidarité et notre reconnaissance pour le combat qu’ils mènent.

Le Comité grenoblois Grèce-Austérité- Europe

La vidéo https://videos.globenet.org/w/f4MJpAeGtT9Vo7gEt7tXKg

 

Le convoi le plus long Épisode 9 à 11

Voici la suite du compte-rendu en photos du convoi solidaire en Grèce de janvier à mai 2022. Le convoi le plus long ! Un grand moment de solidarité internationale et de convergence de luttes contre l’adversité et la résignation.

Épisode 9 La cuisine solidaire de Chania et le réseau SODAA dans l’Attique

Comme il le fait dans d’autres domaines, comme la santé par exemple, le mouvement social est très actif en Grèce pour nourrir les nombreux précaires grecs et migrants. Il fait la démonstration que l’entraide dans l’autogestion et l’horizontalité, ça fonctionne !.

Lire la suite et voir les photos http://blogyy.net/2022/05/25/la-cuisine-solidaire-de-chania-et-le-reseau-sodaa-dans-lattique/

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Épisode 10 Un convoi solidaire, c’est aussi du bricolage et des travaux dans les lieux
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On n’a pas chômé durant 3 mois : rangement, menuiserie, peinture, plomberie, électricité, sécurité anti-incendie. Naissance d’un garage solidaire autogéré !
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Épisode 11 La cause des enfants
Il est impossible de terminer le compte-rendu du convoi sans un volet sur ce sujet. Pourquoi ? Parce que la société autoritaire et inégalitaire frappe aussi les enfants. Parce que la lutte des classes ne peut pas ignorer celle des enfants parmi les opprimés. Parce que l’école ne doit pas continuer à reproduire le système politique et social archaïque que nous désirons révolutionner. Parce que le monde ne changera pas sans ceux qui s’apprêtent à prendre le relais.
Lire la suite et voir les photos http://blogyy.net/2022/05/28/la-cause-des-enfants/
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Voir les épisodes précédents
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1- POURQUOI UN CONVOI DE JANVIER À MAI ? (préparation du convoi, anecdotes et voyage en quatre phases)
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2- AUX CÔTÉS DES RÉFUGIÉS, AU NOTARA 26 ET AILLEURS EN GRÈCE
Le squat Notara 26 à bout de bras ! Une maman et son bébé sans abri recueillis sous la neige ! L’arrivée d’enfants d’anarchistes ukrainiens ! L’accueil chaleureux des afghans près d’Héraklion !
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3- L’ART ET LES TATOUAGES EN SOUTIEN DES LUTTES
Une histoire insolite et formidable
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4- UN SOUTIEN MÉDICAL ET SANITAIRE COMPÉTENT
Des anciens professionnels de santé sont partis avec nous pour épauler les structures autogérées de santé. Des camarades frappés par des maladies graves reçoivent une aide complémentaire.
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5- LE CŒUR D’EXARCHEIA BAT ENCORE
Le K*Vox fête ses 10 ans, Rouvikonas résiste toujours et le quartier descend dans la rue contre la répression et la gentrification !
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6- DES ACTIONS UN PEU PARTOUT EN GRÈCE
Notre soutien concerne également des squats qui sont loin d’Athènes, des collectifs de Patras à Thessalonique, des ouvriers en lutte comme les dockers du Pirée en grève contre la firme Cosco, des victimes précaires d’un séisme en Crète, etc.
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7- DES LUTTES ENVIRONNEMENTALES À LA CROISÉE DES CHEMINS
La firme française Total renonce à ses forages pétroliers en Crète !!! La construction du nouvel aéroport de Kastelli est au point mort !! Un nouveau front de résistance vient de s’ouvrir, cette fois au sud de l’île depuis ce dimanche 15 mai, contre un immense projet hôtelier dans un site naturel magnifique…
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8-Des paysans crétois en lutte (contre des firmes françaises) fournissent en fruits, légumes et huile d’olive les lieux autogérés et solidaires des grandes villes pour les précaires grecs et migrants. Une grande serre autogérée dans la banlieue d’Athènes rejoint la lutte pour l’autonomie. Mais aussi : jardins partagés, création de composteurs, permaculture, extension des espaces de gratuité et d’horizontalité, prêt de vélos, mise en commun d’outillage…

Le convoi le plus long Épisode 6 à 8

Voici la suite du compte-rendu en photos du convoi solidaire en Grèce de janvier à mai 2022. Le convoi le plus long ! Un grand moment de solidarité internationale et de convergence de luttes contre l’adversité et la résignation.

Épisode 6 : Des actions un peu partout en Grèce

Même si beaucoup de nos actions se concentrent à Athènes, notamment dans le quartier d’Exarcheia, nous intervenons aussi dans d’autres régions de Grèce, parfois très éloignées de la capitale.
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Parmi d’autres destinations, nous épaulons des collectifs de Patras à Thessalonique, des cuisines solidaires et des squats aux quatre coins du pays, des ouvriers en lutte comme les dockers du Pirée en grève contre la firme Cosco ou encore des victimes précaires d’un séisme en Crète… (cf. liste détaillée à la fin de cet article).
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Épisode 7 : Bonnes nouvelles des luttes en Crète
Au terme de plusieurs années de mobilisations et de résistances, le géant pétrolier français Total vient de lâcher prise et de renoncer officiellement à sa concession au sud et à l’ouest de la Crète. Très prochainement, son partenaire Exxon-Mobil va certainement faire de même, au vu de ce qui circule en interne au sein de la firme états-unienne. Pièce par pièce, le château de cartes financier du projet de forages s’écroule. Pour faire bonne figure, le premier ministre grec prétend maintenant que la Grèce va essayer de continuer toute seule malgré tout… mais c’est du flanc ! Une simple intox pour essayer de sauver la face ! Mitsotakis sait bien que la Grèce n’a ni l’argent ni les moyens techniques pour forer à des profondeurs pareilles. Car on parle de plus de 3000 mètres de profondeur, au sud de la Crète, dans une zone sismique très dangereuse.
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Épisode 8  Soutenir les paysans en lutte tout en nourrissant les précaires. Le pari réussi des initiatives solidaires autogérées en Grèce
Depuis quelques années, nous essayons de compléter nos livraisons d’aliments secs et de conserves avec des aliments frais achetés sur place, ainsi que de l’huile d’olive. Pour cela, nous avons développé des liens avec des paysans en lutte, notamment des Crétois opposés à la construction de l’aéroport de Kastelli (voir au milieu du film L’Amour et la Révolution), mais aussi à l’implantation d’éoliennes géantes sans concertation qui permettent à des firmes titanesques de prendre le contrôle de collines entières, de sources ancestrales, de vallons splendides et qui vont jusqu’à interdire l’accès des montagnes aux bergers et aux promeneurs dans plusieurs zones dites « sensibles » en Crète (voir au début du film Je lutte donc je suis, tous ces films sont bien sûr gratuits sur internet).
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Voir les épisodes précédents :
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1- POURQUOI UN CONVOI DE JANVIER À MAI ?
(préparation du convoi, anecdotes et voyage en quatre phases)
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2- AUX CÔTÉS DES RÉFUGIÉS, AU NOTARA 26 ET AILLEURS EN GRÈCE
Le squat Notara 26 à bout de bras ! Une maman et son bébé sans abri recueillis sous la neige ! L’arrivée d’enfants d’anarchistes ukrainiens ! L’accueil chaleureux des afghans près d’Héraklion !
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3- L’ART ET LES TATOUAGES EN SOUTIEN DES LUTTES
Une histoire insolite et formidable
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4- UN SOUTIEN MÉDICAL ET SANITAIRE COMPÉTENT
Des anciens professionnels de santé sont partis avec nous pour épauler les structures autogérées de santé. Des camarades frappés par des maladies graves reçoivent une aide complémentaire.
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5- LE CŒUR D’EXARCHEIA BAT ENCORE
Le K*Vox fête ses 10 ans, Rouvikonas résiste toujours et le quartier descend dans la rue contre la répression et la gentrification !

L’urgence d’une mobilisation reconductible et unitaire en Grèce

A. Sartzekis

Même si cette année les manifestations du 1er Mai ont vu défiler pas mal de monde, le cadre général reste le même, celui de la division. Il y a pourtant urgence à une mobilisation massive et unitaire contre le gouvernement.

À Athènes, trois rassemblements différents ont eu lieu : celui du KKE (PC grec) et de sa fraction syndicale PAME (quelques milliers, et le secrétaire du KKE rappelant que seul le KKE défend les travailleurEs), celui de GSEE-ADEDY (confédération unique du privé et Fédération nationale du public, avec peu de monde), et celui des syndicats de base et de la gauche anticapitaliste, (plusieurs milliers également, avec des slogans pour « la paix » et contre l’Otan)… Aucune perspective unitaire à l’ordre du jour malheureusement, alors que la colère populaire, perceptible même dans les sondages qui affolent la droite, gronde contre la politique de Mitsotakis et de ses ministres d’extrême droite, dont celui de la Santé (fils d’un idéologue nazi en Grèce) qui vient de présenter un plan de privatisation de l’hôpital, qui se traduirait bien sûr par la suppression des soins gratuits…

Ultra-libéralisme, entre Pinochet et Orban

La volonté de tout privatiser est désormais claire aux yeux d’une grande partie de la population, avec comme exemple le coût de l’électricité : prétextant les effets de la guerre en Ukraine, le gouvernement a laissé filer les coûts pour les usagerEs, avec des factures astronomiques, se traduisant par 5 000 coupures par semaine pour les familles. Or, c’est depuis la fin de l’été que sont dénoncées ces hausses importantes, et ce qui est en cause, c’est le sale jeu des cartels contrôlant le gaz naturel, ainsi que les rémunérations des dirigeants (360 000 euros annuels + actions pour le directeur de DEI, la principale société).

Après avoir dénoncé la gauche et face aux procès collectifs engagés, Mitsotakis a dû prendre en urgence des mesures (en plus de l’augmentation bien insuffisante du SMIC) pour tenter de calmer la colère, dont des remboursements très partiels depuis décembre… Autres aspects de la ligne économique ultralibérale : cadeaux aux sociétés privées pour installer des centaines de méga-éoliennes sur les îles malgré l’opposition de la population (et quelques victoires, comme à Andros), projet de privatiser la distribution de l’eau, sans oublier le népotisme de plus en plus visible (placements des enfants de la droite et des copains-coquins…). Et bien sûr, cette politique s’accompagne d’une répression incessante (mobilisations étudiantes à Salonique contre l’installation d’une police universitaire), pressions sur la justice (malgré les mobilisations massives pour un procès équitable, les policiers impliqués dans l’assassinat d’un militant LGBTI ont été relaxés). Et de manière générale, les attaques contre les droits sont de plus en plus fortes : attaques diverses contre les réfugiéEs, avec repoussement illégal de ceux-ci arrivant en Grèce, avec entre autres une situation terrible sur un ilot du fleuve Evros entre Grèce et Turquie, obstacles à la scolarisation… Ne voulant laisser s’exprimer que la presse paillasson soutenant ridiculement le pouvoir, Mitsotakis se déchaine contre la presse libre, à tel point que pour la liberté de la presse, la Grèce vient d’être classée dernière des pays de l’UE par Reporters sans frontières, en recul de 38 places…

Combativité et appel à l’unité

Un signe d’espoir pour des mobilisations unitaires a été émis le 1er Mai : lors d’une grande manifestation de soutien aux travailleurEs du port du Pirée contre leur employeur chinois Cosco, un ouvrier victime d’un des nombreux accidents du travail sur les quais a lancé un appel depuis sa chambre d’hôpital (« Camarades, soyons unis contre les accidents du travail ») et insisté : « Sans toi, la machine ne tourne pas », repris en slogan sur le port accompagné de « Ouvrier, tu n’as pas besoin de patron ! » Une combativité et un appel à l’unité qui ne demandent qu’à être développés… en passant par-dessus les bureaucraties diverses et les réflexes sectaires.

Source https://lanticapitaliste.org/actualite/international/lurgence-dune-mobilisation-reconductible-et-unitaire-en-grece

Le convoi le plus long Épisode 2 à 5

Voici la suite du compte-rendu en photos du convoi solidaire en Grèce de janvier à mai 2022. Le convoi le plus long ! Un grand moment de solidarité internationale et de convergence de luttes contre l’adversité et la résignation.

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Rappel Episode 1 : POURQUOI UN CONVOI DE JANVIER À MAI ? (préparation du convoi, anecdotes et voyage en quatre phases)  http://blogyy.net/2022/05/09/le-convoi-le-plus-long/
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Épisode 2 : AUX CÔTÉS DES RÉFUGIÉS, AU NOTARA 26 ET AILLEURS EN GRÈCE 
Depuis toutes ces années, notre convoi a pour but de soutenir politiquement et matériellement la résistance (sociale, environnementale…), mais aussi les initiatives solidaires qui mettent en œuvre l’autogestion et la démocratie directe dans l’entraide avec les personnes précaires grecques et exilées. L’un des plus beaux exemples depuis 2015 est sans doute le Notara 26, un grand squat de réfugiés et migrants très connu à Athènes, qui tient bon dans le quartier d’Exarcheia.
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Épisode 3 : L’ART ET LES TATOUAGES EN SOUTIEN DES LUTTES 

À chaque convoi, collecter des choses et rassembler des anciens convoyeurs et des nouveaux-venus n’est pas suffisant. Il faut aussi de l’argent. D’une part, parce que certains lieux et collectifs ont spécifiquement besoin de ça, beaucoup plus que de certaines choses (par exemple pour les frais de Justice). D’autre part, parce qu’avec 16 fourgons on ne peut transporter qu’une quinzaine de tonnes de matériel et fournitures, alors qu’amener de l’argent permet d’acheter sur place et de choisir précisément ce qui manque en comparant la cargaison apportée et la liste des besoins établie précédemment.

Lire la suite et voir les photos http://blogyy.net/2022/05/12/lart-et-les-tatouages-en-soutien-des-luttes/

.Épisode 4 : UN SOUTIEN MÉDICAL ET SANITAIRE COMPÉTENT

L’un des domaines dans lesquels le mouvement social grec est très actif depuis dix ans, c’est celui de la santé. La sécurité sociale grecque a été ravagée, surtout à partir de 2012, et cela frappe en particulier les plus vulnérables et les plus précaires, grecs et migrants. Des structures autogérées de santé ont vu le jour au fil des années, comme celle d’Exarcheia qui se trouve juste à côté du K*Vox, à l’angle de la place centrale du quartier

Lire la suite et voir les photos . http://blogyy.net/2022/05/13/un-soutien-medical-et-sanitaire-competent/.

Épisode 5 : LE CŒUR D’EXARCHIA BAT ENCORE !

Comme tous les convois jusqu’ici, nous sommes encore intervenus à plusieurs endroits en Grèce : de Patras à Athènes et de Thessalonique à la Crète… (à découvrir dans les prochains épisodes). Mais il est clair que, depuis toujours, le cœur de notre action se situe au centre d’Athènes, à Exarcheia, un quartier libertaire, antifasciste et autogestionnaire, en lien étroit avec de nombreuses luttes internationales.

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Le convoi le plus long !

par Yannis Youlountas · Publié

À l’attention de tous nos soutiens, quelle que soit la forme, voici le compte-rendu en photos du convoi solidaire en Grèce de janvier à mai 2022. Un grand moment de solidarité internationale et de convergence de luttes contre l’adversité et la résignation.

« LE CONVOI LE PLUS LONG ! »

Aujourd’hui : 1er épisode (sur 11) – POURQUOI UN CONVOI DE JANVIER À MAI ?

(préparation du convoi, anecdotes et voyage en quatre phases)

À suivre dans les prochains jours :

2- AUX CÔTÉS DES RÉFUGIÉS, AU NOTARA 26 ET AILLEURS EN GRÈCE

3- L’ART ET LES TATOUAGES EN SOUTIEN DES LUTTES

4- UN SOUTIEN MÉDICAL ET SANITAIRE COMPÉTENT

5- LE CŒUR D’EXARCHEIA BAT ENCORE

6- DES ACTIONS UN PEU PARTOUT EN GRÈCE

7- DES LUTTES ENVIRONNEMENTALES À LA CROISÉE DES CHEMINS

8- SOUTENIR LES PAYSANS EN LUTTE TOUT EN NOURRISSANT LES PRÉCAIRES

9- LA CUISINE SOLIDAIRE DE CHANIA ET LE NOUVEAU RÉSEAU SODAA EN ATTIQUE

10- UN CONVOI EN GRÈCE, C’EST AUSSI DU BRICOLAGE ET DES TRAVAUX DANS LES LIEUX

11- LA CAUSE DES ENFANTS : PÉDAGOGIE FREINET, BIBLIOTHÈQUES SOCIALES, JEUX, COURS DE LANGUES GRATUITS…

Ce convoi fut le plus long de ces dernières années : de janvier à mai, aux côtés des principaux collectifs de lutte et de solidarité en Grèce. Pourquoi ?

Tout d’abord, les contraintes sont beaucoup plus dures qu’avant et nous conduisent à être un peu plus discrets. Nous évitons de voyager en trop grand nombre à la fois, nous ne circulons plus en longues colonnes de fourgons et nous ne sortons nos drapeaux (divers, à l’image de notre diversité) qu’à de rares occasions. Aux contraintes frontalières liées à la pandémie durant l’hiver s’ajoute la répression accrue depuis le retour de la droite au pouvoir. Certains d’entre nous en ont fait les frais ces derniers mois : intimidations, interpellations, gardes-à-vue, violences… Le régime de Mitsotakis est vraiment le pire de ces dernières années à l’égard du mouvement social en Grèce comme à l’égard des précaires grecs et exilés. Idem pour les solidaires venus d’ailleurs.

Plusieurs parmi nous ont également des soucis réguliers avec des organisations fascistes en France comme en Grèce (menaces, embuscades…). Entre les deux, la traversée de l’Italie s’avère de plus en plus compliquée et les contrôles se multiplient, accompagnés de commentaires parfois racistes et suspicieux. En Grèce, nous sommes dans le collimateur en tant que soutien principal du mouvement social au fil des années. Lors d’un précédent convoi, nous faisions la couverture de plusieurs journaux de l’extrême-droite grecque en tant qu’ennemis à stopper. Une autre fois, notre colonne de fourgons un peu trop visible avait été stoppée par une énorme opération de police juste avant d’arriver à Athènes, mais avait pu finalement repartir et livrer les lieux et collectifs qui nous attendaient avec impatience. Sans oublier les médias grecs qui prétendent encore que nous transportons des kalachnikovs, y compris au journal télévisé ! Pfff !

À cela s’ajoutent des disponibilités compliquées pour beaucoup d’entre nous : certains ne sont pas disponibles ces temps-ci (santé, boulot, soucis financiers…) et d’autres ne peuvent pas venir tous en même temps. D’où un convoi réparti en 4 phases : en janvier, février-mars, début avril, puis début mai, avec 4 groupes différents.

Ce convoi a également été plus long que les précédents parce que nous avons effectué beaucoup de travaux dans plusieurs lieux : rangement, menuiserie, peinture, plomberie, électricité, sécurité anti-incendie… Nous sommes souvent restés plus longtemps qu’à l’habitude, en particulier à Athènes et en Crète, pour des actions en profondeur.

Au total, 16 fourgons et 33 personnes ont fait le voyage durant ces quatre mois. Sans compter les centaines de personnes qui nous ont aidé à préparer, qui ont soutenu le projet ou qui nous ont au moins aidé à partager l’appel.

Nous ne faisons jamais de plan com dans les médias du pouvoir. Notre démarche est totalement indépendante, de mouvement social à mouvement social, en convergence de luttes, sans subvention de l’État ni d’aucune entreprise en recherche de publicité (social-washing, green-washing). Nous avons refusé un partenariat avec une chaîne de télé pour un reportage qui serait passé en deuxième partie de soirée. Comme nos camarades et compagnons en Grèce : nous sommes résolument irrécupérables, loin des paillettes et du spectacle abrutissant.

Dans des dizaines de villes, des camarades et compagnons de luttes ont collecté toutes sortes de choses utiles. Cette année, la palme va sans doute à Port-Saint-Louis, près de Marseille, où les cartons se sont multipliés, parfois avec le soutien des élèves du secteur. Dans le Sud-Ouest aussi, la collecte a été bonne et l’acheminement vers Martigues a parfois été compliqué. Tout a été vérifié, trié, recompté (jusqu’aux pièces des puzzles pour ne pas décevoir les enfants à l’arrivée).

Pour la petite histoire, on a écarté un jeu de cartes du MEDEF, des jouets McDonalds, des manuels « pour la parfaite femme au foyer » (sic) et, après une discussion drolissime, une horloge à l’effigie de Johnny Halliday. Pas mal de proches sont venus nous aider à mobiliser, comme Pia Klemp à Martigues, et bien d’autres dans plusieurs lieux de collectes, de Montreuil à Toulouse et de Montpellier à Grenoble.

Parmi les convoyeurs, comme à chaque fois, se mélangeaient des nouveaux et des anciens pour lesquels c’était le troisième ou le quatrième convoi. Sans oublier plusieurs nouveaux partants qui nous avaient déjà aidé à préparer une dizaine de convois sans jamais partir jusqu’ici ! L’occasion pour eux d’aller enfin voir de l’autre côté et rencontrer nos collectifs sur place.

La troisième phase du convoi, début avril, a été dédiée à notre ami José Bengala, décédé le 8 mars dernier. José avait participé à trois de nos voyages et nous avait rejoint pour la dernière fois à Athènes durant le procès de Giorgos et Nikos en novembre. Conformément à ses dernières volontés, José était revêtu de son tee-shirt en soutien à Exarcheia lors de son incinération. Nos camarades grecs lui ont également rendu hommage et nous avons trinqué à sa mémoire.

À chaque départ, il est également important de former et d’informer au plus vite les nouveaux venus à la montagne de tâches qui nous attend. Car on ne fait pas que livrer une cargaison : on fait beaucoup d’autres choses : politiquement, matériellement, physiquement, y compris du bricolage et des travaux pour celles et ceux qui le souhaitent. En vu de cela, on s’entraide. Des anciens viennent conseiller, aider durant la préparation et parfois accueillir quelques idées nouvelles. Tout ce beau monde est hébergé localement, le plus souvent à Martigues et aux alentours, grâce au soutien de nombreux habitants qui se font un plaisir de proposer une chambre et un repas du soir à nos convoyeurs de passage, avant chaque départ.

Nous parlons du voyage, mais pas trop : nous avons décidé, comme à l’habitude, de ne pas raconter tous nos plans de route, même à nos soutiens. Inutile de risquer la circulation de rumeurs. On cloisonne l’info pour la sécurité de tous et du chargement. On classe puis on récupère les cartons dans des espaces de rangement principalement situés dans le Tarn et les Bouches-du-Rhône, grâce à des camarades qui ont de grands garages ou des pièces disponibles pour stocker. On règle aussi quelques soucis mécaniques, avec l’aide de camarades connaisseurs comme Charlie du garage solidaire du Var qui est parti avec nous en convoi il y a trois ans.

Puis, on part, par vagues successives et on se tient au courant sur la route… Les conducteurs et conductrices se relaient. Après les tunnels et les viaducs de la côte, la plaine du Pô est interminable… It’s a long way to Ancona ! On traverse même le fleuve Rubicon en Italie, avec une petite pensée pour nos camarades de Rouvikonas, avant de monter dans le ferry Ancona-Patras.

22 heures de traversée nous attendent ensuite, sur la mer Adriatique, avant les derniers kilomètres de route dans le nord du Péloponnèse. Quand on approche de Corinthe puis d’Athènes, le téléphone ne cesse de sonner : « Vous êtes où ? Vous arrivez bientôt ? » Nos camarades grecs et migrants s’impatientent. Nous trépignons également. Plus que quelques kilomètres ! C’est ça aussi les convois : une belle histoire d’amour et d’utopie entre sœurs et frères humains

Pas question de baisser les bras, ni en France ni en Grèce. Pas question de laisser faire. Pas question de rester chacun dans notre coin d’Europe face à la violence du capitalisme qui nous opprime, détruit le bien commun et saccage nos vies. Pas question de subir sans agir de toutes les façons possibles : insoumission, résistance, création, solidarité…

Cette action n’est peut-être pas grand-chose face à l’ampleur du désastre, mais elle encourage à poursuivre nos luttes qui convergent toutes vers un même but : reprendre nos vies en mains et montrer ce dont nous sommes capables ensemble, par-delà nos différences.

Hauts les cœurs ! Encore merci à toutes celles et ceux qui ont participé à la préparation de ce convoi, d’une façon ou d’une autre. Et à demain pour la suite !

Demain :

2- AUX CÔTÉS DES RÉFUGIÉS, AU NOTARA 26 ET AILLEURS EN GRÈCE

Le squat Notara 26 à bout de bras ! Une maman et son bébé sans abri recueillis sous la neige ! L’arrivée d’enfants d’anarchistes ukrainiens ! L’accueil chaleureux des afghans près d’Héraklion !

À suivre les jours suivants :

3- L’ART ET LES TATOUAGES EN SOUTIEN DES LUTTES

Une histoire insolite et formidable

4- UN SOUTIEN MÉDICAL ET SANITAIRE COMPÉTENT

Des anciens professionnels de santé sont partis avec nous pour épauler les structures autogérées de santé. Des camarades frappés par des maladies graves reçoivent une aide complémentaire.

5- LE CŒUR D’EXARCHEIA BAT ENCORE

Le K*Vox fête ses 10 ans, Rouvikonas résiste toujours et le quartier descend dans la rue contre la répression et la gentrification !

6- DES ACTIONS UN PEU PARTOUT EN GRÈCE

Notre soutien concerne également des squats qui sont loin d’Athènes, des collectifs de Patras à Thessalonique, des ouvriers en lutte comme les dockers du Pirée en grève contre la firme Cosco, des victimes précaires d’un séisme en Crète, etc.

7- DES LUTTES ENVIRONNEMENTALES À LA CROISÉE DES CHEMINS

Le projet d’aéroport de Kastelli en Crète va-t-il être abandonné ?

8- SOUTENIR LES PAYSANS EN LUTTE TOUT EN NOURRISSANT LES PRÉCAIRES

Des paysans crétois en lutte contre Bayer, Vinci, EDF, Total et Aéroports de Paris nous fournissent en fruits, légumes et huile d’olive pour les lieux autogérés et solidaires des grandes villes. Une grande serre autogérée dans la banlieue d’Athènes rejoint la lutte pour l’autonomie. Mais aussi : jardins partagés, création de composteurs, permaculture, prêt de vélos, mise en commun d’outillage…

9- LA CUISINE SOLIDAIRE DE CHANIA ET LE RÉSEAU SODAA EN ATTIQUE

L’enjeu : nourrir des milliers de précaires (grecs et migrants) dans l’entraide, sans l’aide du pouvoir ni de ses valets !

10- UN CONVOI SOLIDAIRE, C’EST AUSSI DU BRICOLAGE ET DES TRAVAUX DANS LES LIEUX

On n’a pas chômé durant 3 mois : rangement, menuiserie, peinture, plomberie, électricité, sécurité anti-incendie. Naissance d’un garage solidaire autogéré !

11- LA CAUSE DES ENFANTS : PÉDAGOGIE FREINET, BIBLIOTHÈQUES SOCIALES, JEUX, COURS DE LANGUES GRATUITS…

Parce que la société autoritaire et inégalitaire frappe aussi les enfants, nous avons participé au développement de bibliothèques sociales, de ludothèques autogérées, de cours gratuits de langues, de la philosophie avec les enfants, de la pédagogie Freinet et d’autres outils coopératifs de prise de conscience et d’émancipation dès le plus jeune âge.

Faites passer ! Transmettez au moins la nouvelle à toutes celles et ceux qui ont participé !

PS : si vous voulez (et pouvez) contribuer, nous n’avons plus de fond d’urgence en ce moment alors que c’est indispensable et une dizaine de nos lieux et collectifs n’ont pas pu être soutenus faute de moyens suffisants durant le convoi. Trois possibilités :

1- Effectuer un virement à ANEPOS

IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730 BIC : PSSTFRPPTOU

Objet : « Action Solidarité Grèce »

2- Suivre ce lien PAYPAL :

https://www.paypal.com/donate/?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY

3- Envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS

Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues

Contact, suggestions, propositions : solidarite@anepos.net

Tél. France 06 24 06 67 98 / Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80

(une liste complète des lieux récemment aidés se trouve parmi les images)

Source et autres photos http://blogyy.net/2022/05/09/le-convoi-le-plus-long/

 

Grève de 24h contre l’inflation

En Grèce, une grève de vingt-quatre heures contre l’inflation, qui bat des records

Le gouvernement grec a octroyé des aides sociales d’un montant total de 4 milliards d’euros pour faire face à l’inflation galopante. Mais les syndicats et l’opposition de gauche jugent ces mesures insuffisantes.

Des manifestants à Athènes, 1er mai, pour la Journée internationale des travailleurs.

Les services publics, les transports maritimes, ferroviaires et urbains ainsi qu’une majorité des entreprises privées de Grèce tournaient au ralenti, lundi 2 mai, en raison d’une grève générale de vingt-quatre heures à l’appel des syndicats du privé et du public pour protester contre la flambée des prix. Les transports en commun athéniens fonctionnaient comme un dimanche tandis que les supermarchés et les magasins étaient fermés en ce lundi férié, au lendemain du 1er-Mai.

Lors des traditionnels défilés de la Journée internationale des travailleurs dimanche, environ 9 000 manifestants ont arpenté les rues à Athènes, en réclamant du gouvernement grec davantage de mesures pour défendre le pouvoir d’achat face à l’impact de l’inflation sur les ménages.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Face à l’inflation et à la colère sociale, le gouvernement augmente le salaire minimum en Grèce

Une électricité qui a presque doublé en un an

L’inflation en Grèce a atteint 9,4 % en avril, selon l’office européen des statistiques Eurostat, un chiffre bien au-dessus de la moyenne européenne, qui se situe à 7,5 %. En mars, d’après la même source, les seuls prix de l’électricité ne sont plus très loin d’avoir doublé – + 79,3 % en rythme annuel –, sur fond de flambée des prix de l’énergie à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine.

Le gouvernement grec a octroyé des aides sociales d’un montant total de 4 milliards d’euros pour faire face à l’inflation galopante. Le 1er-Mai, le salaire minimum a également été augmenté de 50 euros par mois, et s’établit désormais à 713 euros brut. Mais les syndicats et l’opposition de gauche jugent ces mesures insuffisantes et réclament notamment que le salaire minimum soit porté à 825 euros brut par mois.

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Le Monde avec AFP

Source https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/02/en-grece-une-greve-de-vingt-quatre-heures-contre-l-inflation-qui-bat-des-records_6124443_3210.html

Soutien aux VioMe date limite des commandes groupées

Solidarité concrète avec les travailleurs
de l’usine VIOME occupée et autogérée
à Thessalonique en Grèce

Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés depuis maintenant 8 ans l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante. Ils sont menacés d’expulsion par la justice grecque. Ils en appellent à la solidarité internationale.

Voir la lettre des VioMe et notre Tract d’information

Depuis 2016 et la visite de Makis Anagnostou à Grenoble et afin de les soutenir, le comité de Grenoble organise chaque année une commande groupée de leurs produits. Pour celle de 2022 vous trouverez :

– le catalogue et les prix (TTC)  : Catalogue des prix 2022

– le bon de commande avec tous les renseignements utiles : Bon-de-commande-Viome-2022

Attention : la date limite de réception des commandes est fixée

au mercredi 13 avril 2022

Contribuons par nos achats à soutenir cette lutte exemplaire !

A noter que le comité en partenariat avec le cinéma Le club de Grenoble propose le jeudi 7 avril 2022 à 20h15 la projection du film de Marco Gastine  « Jusqu’à la mer ». Voir l’annonce

Ce film tourné dans un grand hôpital public d’Athènes est un document fort sur la rééducation et les problèmes psychologiques autour de cette rééducation . Donc les services hospitaliers, associations de défense des handicapes, tous ceux qui se mobilisent pour l’égalité et l’insertion, sont concernés.
.

Cette soirée sera l’occasion de faire un point d’actualité sur les VioMe et passer les dernières commandes.

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