
Pourquoi Exarcheia ne veut pas de station de métro ?

! ! ! APPEL URGENT ! ! !
Le nouvel avis médical de son médecin personnel, Pantelias Vergopoulos, montre que son état de santé s’est rapidement détérioré avec le risque de tomber dans un coma hypoglycémique, tandis que le risque d’insuffisance rénale est également élevé et aggravé par les troubles métaboliques et l’acidocétose sévère.
Le parti du Parlement et les organisations de la gauche extraparlementaire condamnent le refus du conseil judiciaire, tandis que dans l’après-midi (19 heures) au Syntagma un rassemblement de protestation et de solidarité avec la grève de la faim est prévu.
Le porte-parole de SYRIZA – Alliance progressiste, Nasos Iliopoulos, a parlé aujourd’hui d’une décision purement vindicative. « L’État et le pouvoir judiciaire ne peuvent pas fonctionner avec des termes vindicatifs. G. Michaelidis défend son droit avec sa propre vie en ce moment. Nous ne pouvons pas prétendre que rien ne se passe. Cela nous fait peur que nous puissions avoir des évolutions négatives tant que la vie d’une personne est en danger », a-t-il déclaré à « To Kokkino 105.5 ».
MeRA25 a commenté que « leur » justice « s’avère chaque jour de plus en plus basée sur la classe : elle libère des violeurs mineurs tout en exterminant de manière vindicative de jeunes enfants, simplement parce qu’ils appartiennent à l’espace anarchiste ou anti-autoritaire. Leur « justice » s’avère chaque jour de plus en plus toxique et de classe : elle applique essentiellement les décisions gouvernementales, ignorant même les lois mêmes que ces gouvernements ont votées », « « L’état de droit, les droits des prisonniers, les droits des l’homme est suspendu par Mitsotakis S.A.. Avec une justice dans les mesures et normes du pouvoir et avec des lois de classe et terroristes (terroristes, etc.) il y aura toujours deux normes et deux normes : Lignadis, Korkoneas, les assassins de Jacques, de Shampanis , de Manggos d’une part, G. Michaelidis, P. Kalaitzis, Stathopoulos,
EEK : Ils veulent une grève de la faim sans merci !
Le juge doit être intransigeant. Il est juge même s’il juge selon des lois de classe injustes. Le rôle de bourreau est généralement laissé à d’autres, inférieurs. Mais les juges de Lamia et le gouvernement Mitsotakis derrière eux fusionnent les rôles. Et puisque la peine de mort ne s’applique pas en Grèce – et dans toute l’Europe – ils ont décidé d’imposer l’épée de la loi. Enfreignant eux-mêmes leurs propres lois. Car ce que demande Yannis Michaelidis, la libération conditionnelle, est une règle de leur propre système judiciaire. Après avoir accompli les 3/5 de l’emprisonnement imposé, il a droit à tout ce qui s’applique au reste des prisonniers, même aux meurtriers, violeurs et violeurs d’enfants amis de Mitsotakis et de la clique au pouvoir.
Avec la décision de rejet du 28/7, les juges et le gouvernement décident de montrer leurs poings contre un prisonnier à moitié mort en grève de la faim, pour contrer leur public d’extrême droite qui, comme la majorité du peuple, en veut précisément à la Factures PPC, chômage et pourriture politique et morale.
Mais ils auront sur les mains le sang d’un homme, Yiannis Michaelidis, 34 ans – qui il y a dix ans, au milieu de la crise et de la faillite du pays, à la suite de l’assassinat d’Alexandros Grigoropoulos et du soulèvement de décembre 2008 , a contesté le symbole du vol qualifié et a tenté, avec trois autres jeunes, de cambrioler une banque à Velvedo. Pour cet acte et pour toute autre infraction dont il était accusé, il a été jugé, reconnu coupable et a purgé sa peine conformément à la loi. Son idéologie anarchiste ne le rend pas coupable, au moins depuis 48 ans depuis la chute de la dictature militaire.
L’EEK dénonce la décision du tribunal dictée par des opinions d’extrême droite, comme injuste, injuste et meurtrière. Le Ministère de la Justice (malheureusement une branche de l’Ordre Public), le Gouvernement dans son ensemble et le Président de la République, doivent maintenant prendre une décision et apporter une solution politique. La vie de Yiannis Michaelidis compte. Et chaque minute, chaque heure et chaque jour sont essentiels à sa vie. Participez au rassemblement de protestation et de solidarité pour Yiannis Michaelidis, ce soir, jeudi 28/07/2022, 19h00. dans la Constitution.
Anametria, ANTARSYA, EKKE, NAR for Communist Liberation, Youth Communist Liberation, OKDE Spartakos et EEK avaient publié, avant l’annonce d’aujourd’hui de la décision controversée du tribunal, un appel d’annonce conjoint pour aujourd’hui, qui se présente comme suit :
Libération immédiate de Yannis Michaelidis
Appelant les organisations politiques à un rassemblement contre les violences et la répression policières du gouvernement, ainsi que dénonçant l’attitude manifestement favorable de la justice à l’égard des assassins et des violeurs, contrairement à son attitude vengeresse envers le gréviste de la faim emprisonné Yannis Michailidis qui demande l’application de la fournies par le cadre législatif et institutionnel municipal. Nous vous invitons à un rassemblement au Syntagma le mardi 26 juillet à 19h00.
Yiannis Michailidis a entamé une grève de la faim le 23/5/2022, revendiquant même les droits limités accordés par la démocratie bourgeoise aux prisonniers, afin que sa nouvelle demande de libération conditionnelle soit acceptée.
Ses demandes de libération conditionnelle ont été rejetées, au motif qu’il a commis des crimes graves et qu’il existe une possibilité qu’ils se répètent. Apparemment, pour la justice civile, certaines balles sont plus dangereuses que des policiers en uniforme battant à mort une personne déjà blessée gisant sur le trottoir. Il s’agit d’un cas manifeste de détention préventive, alors que pendant 7 mois Michaelidis a droit à son renvoi conditionnel.
Son état de santé est actuellement à un point critique et peut-être irréversible. Nous soutenons le combat loyal de G. Michaelidis pour son licenciement conditionnel. Elle fait partie de la lutte pour la défense globale et pratique des libertés démocratiques.
Le gouvernement, ayant amené contre lui la grande majorité du peuple et des travailleurs, avec la politique extrême qu’il mène à tous les niveaux, pour la guerre, pour l’énergie et la précision, pour l’abandon du pays aux phénomènes climatiques, pour la tentative manifeste de manipulation de la justice , sur l’éducation etc., il se rend compte que très bientôt il devra faire face à l’indignation et à la colère populaires croissantes. C’est pourquoi il mobilise les forces de sécurité pour intensifier la répression, ouvrant une nouvelle fois les poches d’Aeolos. Il semble qu’elle n’ait pas sérieusement considéré ce qui s’est passé dans le passé à New Smyrna.
Le mouvement ouvrier et populaire n’est pas intimidé. Il descend dans la rue, résiste et conquiert. Nous ne permettrons pas au gouvernement et aux appareils d’État d’entraîner le pays dans la descente antidémocratique qu’ils promeuvent.
Police hors des rassemblements et des marches.
La police est hors des universités.
Libération immédiate de Yannis Michaelides car il remplit toutes les conditions de la loi.
Meurtriers et violeurs en prison
Combattez la justice de classe ! Pour Giannis Michailidis et tous les prisonniers qui remplissent les conditions de libération !
Le mensonge européen de l’égalité, de la justice et de la liberté
L’identité européenne est basée sur un récit de culture supérieure. Supériorité par le respect des droits individuels inviolables et de l’humanité à travers la démocratie libérale-constitutionnelle. Supériorité par l’égalité et la justice telles que définies par le droit civil et pénal. Mais c’est un mensonge. Leurs lois n’existent que pour constituer le pouvoir de l’Etat, la hiérarchie des privilégiés et la faveur de leurs adeptes. La justice et les droits de l’homme n’existent pas lorsque l' »Autre » est considéré : le non-européen, le dissident, le marginalisé, l’anti-étatiste, l’anarchiste. Les lois les privent « légalement » de tout droit.
Avec l’emprisonnement et le meurtre de l’anarchiste Giannis Michailidis et d’autres individus qui s’opposent au dogme de la loi et de l’ordre de l’Etat et du capital, le gouvernement de droite de la Nouvelle Démocratie en Grèce agit dans le cadre européen des lois et de la soi-disant justice. Notre camarade est officiellement maintenu en prison par la justice civile pour la seule raison qu’il est considéré comme un « danger » et non parce qu’il est accusé d’un crime. Il a purgé sa peine mais est maintenu comme un otage en détention préventive sans accusation et sans aucun espoir d’être libéré.
Τhe state presents itself as a neutral regulator of opposing interests. La division arbitraire du pouvoir en législatif, exécutif et judiciaire rend l’apparence de la neutralité du système encore plus impénétrable aux yeux de l' »intellectuel » civil moderne. Il n’est pas nécessaire d’essayer l’application de cette théorie pour comprendre qu’elle ne fonctionne pratiquement pas puisque les conditions d’inégalité et de non-liberté qui prévalent autour de nous sont les règles plutôt que les exceptions.
L’impunité des flics et des violeurs, qui refait surface ces jours-ci dans les territoires de l’état grec, renforce la perception qu’en fait les trois principes ne sont pas seulement indépendants mais qu’ils fonctionnent comme des protecteurs les uns des autres et que leur rôle essentiel est de renforcer et de protéger l’ordre des choses existant. Dans tous les pays d’Europe, les policiers sont traités d’assassins en raison de leurs pratiques meurtrières évidentes. Le cas du policier grec Korkoneas, qui a tué Alexis en 2008 et a été libéré par le même tribunal qui a décidé de ne pas libérer G. Michailidis, n’est qu’un exemple frappant du fonctionnement du système de « justice » dans la culture européenne supérieure.
En fait, les lois sont tout simplement injustes. Elles émanent de personnes appartenant à une classe qui régit la vie de millions d’individus, cherchant d’une part à se maintenir au pouvoir et d’autre part à renforcer et reproduire les raisons qui les ont aidés à atteindre le sommet. Étant une source de pouvoir, il n’est pas possible que leurs lois aient un quelconque rapport avec les termes de justice et de liberté.
A propos de la pratique de la détention préventive et de la police préventive
Ces dernières années, l’Europe a vu se consolider un État policier classique, où les gens sont jugés sur la base de leur potentiel estimé de dangerosité pour l’État et son ordre. Le maintien en prison de Giannis Michailidis, bien qu’il ait purgé la peine de prison décidée par un tribunal, témoigne exactement de cette même logique. En le maintenant en détention préventive et par l’accord de deux tribunaux déjà sur la thèse qu’il est une personne dangereuse, il est officiellement et légalement privé du « droit à l’égalité devant la loi ». Bien que la soi-disant détention préventive soit déjà utilisée depuis longtemps sous le régime de l’État grec, c’est la première fois qu’un anarchiste est confronté à une incarcération illimitée pour son identité politique et sa conscience.
Le même type de loi existe en Allemagne sous le terme de Sicherheitsverwahrung. C’est une menace pour les révolutionnaires et les individus qui suivent leurs idées avec cohérence. Avec Thomas Meyer Falk comme exemple de personne retenue en otage pour des raisons politiques, l’Etat allemand menace tout le monde de ce genre de punition. Sans surprise, la loi allemande spécifique provient du NSDAP. Après avoir été remaniée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle a connu une forte amélioration au cours des deux dernières décennies. Aujourd’hui, il n’y a plus de limite à la détention préventive sous le régime de l’État allemand.
Parallèlement à ces incursions de l’État dans des domaines encore non conquis de la société, on assiste à des tentatives de donner une base juridique plus large aux pratiques bien connues et établies des services de police et de sécurité. Avec le même concept de division des personnes en différents degrés de dangerosité qui est utilisé pour exposer nos corps dans les prisons, les forces de police européennes disposent d’outils ultimes pour opprimer nos luttes à l’extérieur. . Indépendamment des enquêtes criminelles, les individus, et pas seulement ceux issus des milieux politiques, sont de plus en plus confrontés à la police préventive. En vertu de lois de sécurité relativement récentes (ASOG/SOG en Allemagne), la police a commencé à classer les gens comme des personnes dangereuses ou des personnes de contact avec des personnes dangereuses. Cela « permet » à l’Etat, bien avant toute procédure légale, d’espionner les individus et les structures sociales et politiques et même de commettre des interventions physiques telles que des perquisitions et des mises en garde à vue préventives à peine illimitées. La même loi et son idée de prévention des dangers sont encore utilisées pour placer des zones ou des quartiers entiers sous l’état d’urgence, rendant le terme de société carcérale de plus en plus tangible.
La raison pour laquelle nous mentionnons tout cela est le fait que, sous le terme non spécifique de danger, l’Europe travaille continuellement à la suppression de tout signe de vie et de résistance à ce système capitaliste.
Giannis Michailidis a décidé de dresser une barrière contre cette avancée constante en faisant une grève de la faim. En exigeant sa libération immédiate et celle de tous les prisonniers après avoir purgé leur peine légale, il se bat pour une cause qui nous concerne tous, que nous fassions partie du mouvement anarchiste ou non. Voici quelques exemples de prisonniers qui remplissent les conditions de libération et sont néanmoins maintenus en détention :
En Allemagne, Thomas Meyer Falk
Aux États-Unis, Mumia Abu-Jamal et les membres de la Black Liberation Army.
Ιn Paraguay, Carmen Villalba
Ιn France, Claudio Lavazza et Georges Ibrahim Abdallah
Ιn Chili, Marcelo Vellarroel
Ιn Grèce, Dimitris Koufontinas et Savvas Xiros
Ιn Turquie, Ali Osman Köse.
Ces prisonniers sont attaqués par l’appareil répressif pour avoir lutté à l’intérieur de leurs murs contre le système carcéral, l’exploitation, le colonialisme et d’autres formes d’oppression. Le fait que ces prisonniers continuent à se battre crée un danger pour l’ordre dominant, ce qui motive l’État à procéder à cette punition supplémentaire. Leurs noms sont mentionnés dans un appel international à l’action lancé depuis Athènes pour la grève de la faim de Giannis Michailidis et ils doivent être mentionnés encore et encore.
La grève de la faim comme moyen de lutte dans les conditions de détention
L’un des principaux moyens de poursuivre la lutte dans les conditions de détention est la grève de la faim, ce qui peut être déconcertant pour de nombreuses personnes qui ne sont pas proches des mouvements révolutionnaires. Les prisonniers politiques sont le plus souvent détenus dans des conditions d’isolement cellulaire, où ils sont totalement isolés des autres détenus et ont un accès très limité au monde extérieur. La raison de l’isolement cellulaire a de multiples facettes. L’une d’elles est de détacher le prisonnier de la production sociale. Une personne n’est pas un simple être biologique : en tant qu’êtres humains, nous sommes des entités sociales et nous ne pouvons nous épanouir que dans un contexte social. L’isolement cellulaire est l’une des formes de torture les plus déshumanisantes. Dans les conditions d’isolement, les grèves de la faim et les jeûnes de la mort (grève de la faim illimitée) sont l’une des forces les plus efficaces qu’un prisonnier puisse avoir, où le corps devient l’arme. Aujourd’hui, dans le monde entier, des grèves de la faim se poursuivent, outre celle du militant anarchiste Giannis Mihailidis : les révolutionnaires Sibel Balaç et Gökhan Yıldırım dans les prisons turques, les combattants palestiniens Khalil Awawdah et Read Rayan dans les prisons israéliennes, les prisonniers politiques mapuches Cesar Millanao Millanao, Orlando Sáez Ancalao, Óscar Pilquiman Pilquiman et Emilio Berkhoff dans les prisons chiliennes ont faim de justice.
Özgül Emre, qui est emprisonnée dans des prisons allemandes, a jeûné pendant 44 jours, du 16 mai au 28 juin 2022, pour protester contre la tentative de la forcer à porter un uniforme de prison et a mis fin à sa grève lorsqu’elle a reçu ses propres vêtements. Au cours de sa grève, les autorités racistes et fascistes de la prison ne lui ont pas fourni les quantités adéquates de sucre et de sel, ce qui a entraîné des dommages permanents à sa santé. Elle a été hospitalisée et menacée de gavage. Si les grévistes de la faim sont nourris sans leur consentement, cela peut entraîner des dommages permanents à la mémoire et aux capacités motrices, voire la mort. L’État allemand a déjà du sang sur les mains à cause de l’alimentation forcée de prisonniers : Holger Meins et Sigurd Debus ont tous deux été assassinés par l’État allemand dans des prisons où ils étaient nourris de force en 1974 et 1981.
Cette fois-ci, l’État allemand n’a pas pu assassiner un autre révolutionnaire ; Özgül Emre, par sa lutte, a détruit cette procédure de l’ère nazie consistant à porter des uniformes de prison et a montré que cette forme de lutte peut avoir un succès matériel. Bien qu’à côté des gains matériels, l’idée centrale se trouve ailleurs : choisir la mort pour préserver son identité, son intégrité et sa dignité est une victoire pour chaque être humain et un coup porté à la société carcérale.
Lutter maintenant – Appel à des actions de solidarité
Le combat de Giannis Michailidis a été – comme prévu – un déclencheur d’action, non seulement en Grèce mais aussi au niveau international. La lutte pour Giannis Michailidis et notre liberté doit se poursuivre de manière encore plus intensive et combative, afin d’offrir une perspective à tous les prisonniers qui font face à la vengeance de l’État et de la capitale. Mais cette perspective doit être créée et valorisée au-delà de l’immense effort de ce seul combattant.
« […] Enfin, sachant qu’il est possible que cette grève soit la dernière partie de mon voyage, je souhaite lui donner précisément la dimension qui m’exprime dans son ensemble :
La lutte pour la liberté de l’un, la lutte pour la liberté de tous…
…jusqu’à la destruction de la dernière cage ».
Grèves de la faim & absences de nourriture en solidarité avec G. Michailidis d’autres détenus en Grèce :
Grèves de la faim de solidarité :
[6/7] D. Chatzivasiliadis
[4/7] F. Daskalas
[30/6] I. Rodopoulos (1 jour)
[13/6] 11 combattants emprisonnés de Turquie (1 jour)
[11/6] G. Voulgari et Th. Chatziaggelou (circulaire)
Absences de nourriture de solidarité :
[29/6]D. Koufontinas, F. Tziotzis et B. Stathopoulos (une semaine)
[27/6] I. Rodopoulos (une semaine)
Par cet appel, nous traduisons les demandes de Giannis Michailidis comme un appel à tous à résister à l’expansion étatique du pouvoir sur notre vie et notre liberté et comme un appel à devenir un réel obstacle pour tous ceux qui nous oppriment et nous exploitent.
Assemblée en solidarité avec Giannis Michailidis, Berlin.
article dans Secours rouge : secoursrouge.org/grece-giannis-michailidis-a-son-54e-jour-de-greve-de-la-faim/
Fil info ici (en anglais) : darknights.noblogs.org/post/2022/06/01/event-updates-for-hunger-strike-of-anarchist-comrade-giannis-michailidis/
Source de.indymedia.org/node/208333
De Pierre-Louis 6 juillet 2022
C’est l’été, le début des grandes vacances. Alors cette semaine dans l’Actu des Luttes, on s’envole pour la Grèce. Direction Thessalonique au nord-est du pays. La-bas, on plonge au cœur d’une autre manière de travailler. Rencontre avec ces grec·ques qui choisissent de s’organiser et de lutter pour réaliser un vieux rêve du monde ouvrier : l’autogestion. Le salariat sans le patronat c’est possible, ils et elles le font. Et pour vous le raconter, on vous emmène avec nous au bord de la mer Égée.
C’est le début du printemps, le temps idéal pour un freddo-espresso, dont raffole les grec·ques. Nous arrivons au café Mr Jones aux alentours de 11h15. Mr Jones est une coopérative. C’est un café, tout ce qu’il existe de plus classique. A une exception près : tous·tes les salarié·es perçoivent le même salaire et se répartissent équitablement le temps de travail. Bref, le salariat mais sans patron. Thassos, avec qui j’ai discuté de mon projet d’article la veille, me salue, souriant. Alex, son compagnon de travail va répondre à mes questions. Une clope, une caisse à transporter, un verre brisé et nous nous installons en terrasse sur un air de jazz.
Le café Mr Jones à Thessalonique en Grèce. Dessin : Sophie Imren
« C’est le meilleur travail que j’ai jamais eu »
Alex, barman, a déjà soufflé sa 42ème bougie. Cela fait maintenant plusieurs années qu’il travaille ici et ça lui plaît bien. « Je pense que c’est une manière naturelle pour les gens de travailler ». Hormis financièrement, pour lui, rien avoir avec le salariat d’avant. « La manière dont on se sent et dont on travaille est tellement meilleure. On n’a pas un gérant qui nous dit quoi faire, on tient réellement à l’endroit et on est de très bons ami·es, on a lié nos vies ensemble. »
Le même son de cloche retentit, à quelques rues de là, au café-librairie État ingouvernable. « C’est le meilleur travail que j’ai jamais eu. Les conditions de travail sont incomparables. Juste le fait que maintenant je puisse m’asseoir, te parler et que ça soit parfaitement ok, que je n’ai aucun compte à rendre à quiconque, c’est quelque chose que je n’ai jamais vécu avant, » nous confie Christos, libraire. Attablé avec nous autour d’un café, Christos enchaîne les aller-retours avec les clients pour nous répondre.
S’il n’a jamais été aussi épanoui au travail, son quotidien n’est pas pour autant de tout repos. « Je dois dire que j’ai donné beaucoup plus de temps et d’efforts ici que dans n’importe quel job. » A l’ouverture de la librairie, après la crise, l’équipe a travaillé plus que jamais pour maintenir le bateau à flot. « On a définitivement travaillé dur dans les premières années, nos salaires étaient très bas, on avait beaucoup de difficultés. Beaucoup d’entre nous avaient -et ont toujours- un deuxième job. »
La librairie autogérée « État ingouvernable » à Thessalonique en Grèce. Dessin : Sophie Imren
« Dans le collectif, on a le socialisme »
Certes Christos ne vit pas dans un rêve mais « au moins dans le collectif, on a le socialisme » nous dit-il. Si l’entreprise collective est une libération pour elles et eux, « tu peux pas avoir le socialisme seulement dans une bulle. On a tous les problèmes que le capitalisme peut apporter aux gens« , concède le libraire, lucide sur le chemin restant encore à parcourir. Pour lui, leur démarche peut être un exemple de « comment gérer une librairie sans patron« , rien de plus.
Ce modèle ne peut pas être une réponse globale au système capitaliste. En effet, si ils et elles éditent des livres, en vendent, et se paient, ce n’est pas suffisant. Pourtant, une autre forme de coopérative semble plus prometteuse à ses yeux : « le coopératisme après la reprise des moyens de productions, c’est autre chose. Comme l’usine Viome, où le syndicat a repris l’usine, changé puis redémarré la production, et où ils en vivent. C’est genre 100 fois plus important pour le mouvement social que des petites coopératives qu’on doit créer pour survivre. »
Sur ses conseils, nous grimpons dans le bus 2K, direction la périphérie de la ville. Notre destination : Viome, la fameuse usine autogérée par ses ouvrier·res. Nous sonnons au portail. La porte métallique s’ouvre grinçante de toute sa ferraille. Yanis, nouvellement arrivé dans la coopérative nous accueille. Il nous conduit dans une petite salle de réunion faisant office de salle de repos. Dès notre arrivée, café et tsípouro nous sont offerts en guise de bienvenue.
Makis, ouvrier et pilier de la lutte accepte de répondre à nos questions. Lui aussi l’atteste, depuis que le parton est parti, tout a changé pour le mieux. Le point central de sa réflexion c’est sans aucun doute ce qu’il nomme le « contrôle ouvrier ». « A l’époque on n’avait pas notre mot à dire sur le produit. On n’avait pas la main sur ce qu’on produisait. On nous disait seulement, vous lancerez ça. Point final. Et on devait obéir. Aujourd’hui notre job commence dès qu’arrive la commande et on s’y met tous. Ou alors on crée un nouveau produit et on discute tous ensemble de comment on va le développer et le produire et on va jusqu’au bout du processus de création. C’est un processus complètement différent« .
Chez Viome, les « sujets de la révolution » s’organisent
Lorsque l’usine est reprise, l’assemblée des salarié·es décide changer la production, conscients du rôle qu’ils et elles avaient à jouer en temps que producteurs et productrices. « Nous nos produits, nous nous battons toujours pour qu’ils répondent à ces deux impératifs. Nos produits, sont tous vegan et bio-dispersibles à 100 %. »
La lutte des travailleurs et travailleuses de Viome inspire au-delà des frontières : « En 2016 comme je vous disais, on a organisé ici un congrès sur l’économie mondiale. Il a rassemblé des gens de tous les pays. Il y avait des jeunes allemands, qui en découvrant le modèle que nous proposons, s’en sont inspirés pour lancer un magasin de distribution. C’était quatre ou cinq groupes séparés, et c’est ça le meilleur, ils ont fusionné en un ici. Des anarchistes, des gens d’autres tendances de gauche, qui se sont rencontré·es ici. Et ils ont lancé un magasin de distribution de produits à Berlin. Eux par exemple se sont inspirés d’une proposition que nous avions fait ici au nom de Viome pendant le congrès, » nous révèle l’ouvrier.
Interview avec Makis, salarié de l’usine autogérée Viome près de Thessalonique en Grèce. Dessin : Sophie Imren
La lutte, pourtant, continue. Pour Makis, le lien avec les salarié·es du monde entier est primordial. « Les sujets d’une révolution, ce sont d’abord les salarié·es eux-mêmes. C’est ce pour quoi nous nous battons. Récemment, nous avons rédigé une lettre ouverte à destination de tout les salariés d’Europe. Elle parle de comment changer les mentalités sur le type de produits qu’ils utilisent et sur l’esprit dans lequel ils ont été produits« .
Merci à Drenia pour la traduction en direct à Viome, et à Lydia Papandreou pour la traduction à Paris. Voix de traduction : Martin Bodrero, Antoine Laurent-Atthalin et Marie Rabin.
Un épisode de l’Actu des Luttes réalisé et présenté par Pierre-Louis Colin. Coordination éditoriale : Martin Bodrero. Dessin de Une : Sophie Imren. Identité sonore Actu des Luttes : Etienne Gratianette (musique/création) et Elin Casse, Antoine Atthalin, Romane Salahun (voix)
source : radioparleur.net/2022/07/06/voyage-en-grece-viome-thessalonique-autogestion/
Athènes. Grèce. La construction de la station de métro sur la place Exarchia et le réaménagement de Strefi Hill devraient commencer pendant les mois d’été, selon des informations parues dans les médias grand public, mais aussi selon des notifications de la municipalité d’Athènes aux commerces situés sur la place.
Publié à l’origine par Athènes Indymedia .
L’ultimatum du gouvernement est le coup de grâce porté au caractère du quartier historique d’Exarchia. La construction d’une station de métro sur la place, la transformation de l’école polytechnique en musée, la tentative d’éradication du monument d’Alexandros Grigoropoulos par la construction d’immeubles d’appartements de luxe rue Mesologgiou, la cession de la colline Strefi à des intérêts privés (qui comprend le cimentage des allées du parc, l’abattage d’arbres, la mise en place de caméras, de portails et de postes de sécurité pour contrôler l’entrée) font partie des plans d’ensemble pour l’embourgeoisement du quartier, la transformation du quartier en destination touristique, le développement de contrôle et répression.
Le déplacement des personnes les plus démunies est une conséquence de la gentrification, puisque trouver un logement est rendu impossible en raison de la hausse des loyers, de la généralisation d’airbnb et de l’assaut des sociétés d’investissement. Le processus de gentrification est la normalité pour l’État et le Capital, alors que c’est un processus violent de déracinement pour ceux qui sont liés à la région car ils sont obligés de la quitter.
Cette station de métro en particulier n’est clairement pas construite « pour le bénéfice des citoyens », comme s’efforcent de nous le convaincre les journalistes « indépendants ». Exarchia est desservie par un vaste réseau de transports en commun qui couvre tout le quartier, où que l’on se trouve. C’est provocateur pour ceux qui sont responsables de l’augmentation du coût de la vie de parler de « servir les citoyens ».
Les partis capitalistes qui, par leurs politiques néolibérales, sont responsables de la hausse des prix de l’électricité, des loyers, du carburant et de la nourriture. Pour l’appauvrissement et la misère de couches encore plus larges de la société qui sont exclues des biens de base.
Le métro sur la place détruira l’un des rares espaces publics du centre d’Athènes et la seule place du quartier, en abattant tous les arbres, en plaçant des escaliers mécaniques au centre de la place, des caissons de ventilation en béton, en construisant un terrain désertique où rien peut pousser sur la dalle de 1,5 cm de haut. Pendant les dix prochaines années, la place sera transformée en un vaste chantier clôturé par des tôles, des nuisances sonores et environnementales, avec la perspective de se transformer d’un lieu de rencontre, un lieu où la résistance est ancrée et socialisée, à un simple passage qui servira le flux sans entrave de la consommation et de la production.
C’est pourquoi le point crucial de la défense des quartiers à ce stade est l’opposition à la construction du métro.
Dans des conditions de crise capitaliste et de pandémie, l’État développe une stratégie unifiée de contre-insurrection préventive face au risque d’explosions sociales incontrôlées. C’est dans ce contexte que le projet de loi limitant les manifestations a été adopté et que la violence criminelle des forces répressives s’est intensifiée, qui a culminé il y a environ un an avec le passage à tabac brutal d’un manifestant dans le quartier de Nea Smyrni.
C’est dans ce même cadre que des expulsions de squats ont été ordonnées, que l’asile universitaire a été aboli et qu’une police universitaire a été mise en place, que le syndicalisme de base et les grèves ont été criminalisés, que des militants ont été arrêtés et persécutés. une riche histoire de résistance, un quartier qui est un symbole mondial des luttes contre le pouvoir, l’exploitation et l’oppression. L’État a évacué des squats de lutte, des refuges auto-organisés pour les réfugiés et les migrants, a noyé tout le quartier avec des produits chimiques, a placé des espaces politiques de lutte sous surveillance, a expulsé de force des centaines de réfugiés et de migrants, femmes, hommes et enfants, de la région et les a emprisonnés dans des camps de concentration.
Au fil du temps, cependant, cette zone a été tachée du sang de dizaines de combattants qui ont subi des passages à tabac, des tortures et des lynchages par les forces de répression, culminant avec les meurtres d’État des jeunes rebelles M. Kalteza devant l’Université polytechnique le 17/ 11/1985 et A. Grigoropoulos le 6/12/08 dans la rue Mesologiou.
Car ce qui est vraiment dangereux pour l’État, ce sont les valeurs et les visions de la solidarité de classe, de la résistance militante, de la spontanéité, de l’auto-organisation sociale, de l’antiracisme, de la coexistence et du respect de l’autre sans distinction de sexe ou d’origine, l’histoire des luttes et la rêve d’un monde d’égalité et de justice, désormais profondément enraciné dans une société où les patrons n’ont rien à promettre que la pauvreté, la répression et le fascisme. Et ce sont ces valeurs, les propositions et les luttes qu’elles génèrent que l’État veut déraciner d’Exarchia, du centre-ville et de tous les quartiers.
Le « développement » forcé du centre-ville et sa transformation en station touristique, un vaste chantier d’argent sale, que l’on appela la Grande Promenade. Le changement d’usage des bâtiments qui faisaient jusqu’à récemment partie de notre tissu social et sont aujourd’hui transformés en musées, la stérilisation des universités publiques, la destruction des espaces publics et la destruction des espaces verts, l’augmentation des loyers, la privatisation des Strefi Hill, la modification du caractère résidentiel des quartiers en zones commerciales, tout cela signifie notre dépossession des espaces où se développe la vie sociale. Tout cela signale l’intensification de l’attaque de classe par l’Etat, le Capital, les agences immobilières, les grands promoteurs et toutes sortes de riches propriétaires contre les pauvres et les exclus.
Dans ce contexte, il y a eu des tentatives depuis des années pour changer le caractère d’Exarchia, afin qu’il cesse de jouer le rôle important qu’il avait dans les luttes sociales et de classe plus larges et devienne un centre de divertissement alternatif, où même l’histoire des luttes devient lui-même un produit de consommation.
Mais peu importe à quel point l’État et le capital s’efforcent de faire en sorte qu’Exarchia cesse d’être un champ de processus politiques, sociaux et de classe et d’imposer la «normalité», ils trouveront face à eux des milliers de personnes qui la défendront. Ceux d’entre nous qui vivent, travaillent, agissent et traînent à Exarchia, qui ont ce quartier comme lieu de référence, et qui le défendent comme un quartier du monde « qui abrite de nombreux mondes » ; un quartier où les gens de tous genres, âges et origines peuvent cohabiter dans le respect. Où la solidarité de classe peut être une réalité vivante. Où la remise en cause de la brutalité étato-capitaliste peut prospérer et des formes d’auto-organisation sociale peuvent se développer. Où les « différents » et les « opprimés » peuvent trouver refuge. Où l’histoire de la lutte rencontre les luttes et les résistances d’aujourd’hui. Où le rêve d’un monde d’égalité et de justice peut continuer à prendre racine dans le centre-ville. Car la « normale » qu’ils veulent imposer, c’est la normalité de l’individualisme, du cannibalisme, de l’inégalité, du contrôle et de la surveillance.
Pour toutes ces raisons, nous appelons à une journée nationale et internationale d’actions pour défendre le quartier d’Exarchia
Nous vous invitons à organiser diverses actions de solidarité et de défense du quartier d’Exarchia. Cette lutte est une lutte pour la défense de chaque quartier, de chaque centre de résistance, de chaque lieu où naît la rébellion et où se développent l’auto-organisation sociale et la solidarité de classe contre la mafia de l’État et du Capital qui écrasent nos vies.
Coordination d’action pour la défense d’Exarchia
Journée internationale d’action pour la défense du quartier Exarchia – Athènes/ Manifestation sur la place Exarchia 25 juin 2022, 20h00 (20h00)
Commande solidaire 2022 des produits VIOME
Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés de VIOME l’ont reprise en coopérative ouvrière. Depuis 9 ans ils fabriquent des produits d’entretien ménager écologiques qu’ils distribuent de manière militante.
Nous les soutenons depuis 2016 en faisant une commande groupée annuelle de leurs produits. Après 2 ans d’interruption due à la pandémie, la commande 2022 a eu lieu ce printemps. Nous avons reçu 25 commandes de 225 produits pour un poids total de 328 kg et une somme de 1500 €.
Pour la fête du 9ème anniversaire de leur coopérative le 3 et 4 juin 2022, les VIOME ont demandé à tous leurs soutiens de faire un petit film. Il seront tous mis bout à bout et passeront en boucle pendant la fête. Dans cette vidéo nous avons illustré nos actions envers le peuple grec : projections de films militants, soutiens aux dispensaires autogérés, convois solidaires, et bien sûr nous leur avons exprimé notre solidarité et notre reconnaissance pour le combat qu’ils mènent.
Le Comité grenoblois Grèce-Austérité- Europe
La vidéo https://videos.globenet.org/w/f4MJpAeGtT9Vo7gEt7tXKg
Voici la suite du compte-rendu en photos du convoi solidaire en Grèce de janvier à mai 2022. Le convoi le plus long ! Un grand moment de solidarité internationale et de convergence de luttes contre l’adversité et la résignation.
Lire la suite et voir les photos http://blogyy.net/2022/05/25/la-cuisine-solidaire-de-chania-et-le-reseau-sodaa-dans-lattique/
Voici la suite du compte-rendu en photos du convoi solidaire en Grèce de janvier à mai 2022. Le convoi le plus long ! Un grand moment de solidarité internationale et de convergence de luttes contre l’adversité et la résignation.
Épisode 6 : Des actions un peu partout en Grèce
Même si cette année les manifestations du 1er Mai ont vu défiler pas mal de monde, le cadre général reste le même, celui de la division. Il y a pourtant urgence à une mobilisation massive et unitaire contre le gouvernement.
À Athènes, trois rassemblements différents ont eu lieu : celui du KKE (PC grec) et de sa fraction syndicale PAME (quelques milliers, et le secrétaire du KKE rappelant que seul le KKE défend les travailleurEs), celui de GSEE-ADEDY (confédération unique du privé et Fédération nationale du public, avec peu de monde), et celui des syndicats de base et de la gauche anticapitaliste, (plusieurs milliers également, avec des slogans pour « la paix » et contre l’Otan)… Aucune perspective unitaire à l’ordre du jour malheureusement, alors que la colère populaire, perceptible même dans les sondages qui affolent la droite, gronde contre la politique de Mitsotakis et de ses ministres d’extrême droite, dont celui de la Santé (fils d’un idéologue nazi en Grèce) qui vient de présenter un plan de privatisation de l’hôpital, qui se traduirait bien sûr par la suppression des soins gratuits…
Ultra-libéralisme, entre Pinochet et Orban
La volonté de tout privatiser est désormais claire aux yeux d’une grande partie de la population, avec comme exemple le coût de l’électricité : prétextant les effets de la guerre en Ukraine, le gouvernement a laissé filer les coûts pour les usagerEs, avec des factures astronomiques, se traduisant par 5 000 coupures par semaine pour les familles. Or, c’est depuis la fin de l’été que sont dénoncées ces hausses importantes, et ce qui est en cause, c’est le sale jeu des cartels contrôlant le gaz naturel, ainsi que les rémunérations des dirigeants (360 000 euros annuels + actions pour le directeur de DEI, la principale société).
Après avoir dénoncé la gauche et face aux procès collectifs engagés, Mitsotakis a dû prendre en urgence des mesures (en plus de l’augmentation bien insuffisante du SMIC) pour tenter de calmer la colère, dont des remboursements très partiels depuis décembre… Autres aspects de la ligne économique ultralibérale : cadeaux aux sociétés privées pour installer des centaines de méga-éoliennes sur les îles malgré l’opposition de la population (et quelques victoires, comme à Andros), projet de privatiser la distribution de l’eau, sans oublier le népotisme de plus en plus visible (placements des enfants de la droite et des copains-coquins…). Et bien sûr, cette politique s’accompagne d’une répression incessante (mobilisations étudiantes à Salonique contre l’installation d’une police universitaire), pressions sur la justice (malgré les mobilisations massives pour un procès équitable, les policiers impliqués dans l’assassinat d’un militant LGBTI ont été relaxés). Et de manière générale, les attaques contre les droits sont de plus en plus fortes : attaques diverses contre les réfugiéEs, avec repoussement illégal de ceux-ci arrivant en Grèce, avec entre autres une situation terrible sur un ilot du fleuve Evros entre Grèce et Turquie, obstacles à la scolarisation… Ne voulant laisser s’exprimer que la presse paillasson soutenant ridiculement le pouvoir, Mitsotakis se déchaine contre la presse libre, à tel point que pour la liberté de la presse, la Grèce vient d’être classée dernière des pays de l’UE par Reporters sans frontières, en recul de 38 places…
Combativité et appel à l’unité
Un signe d’espoir pour des mobilisations unitaires a été émis le 1er Mai : lors d’une grande manifestation de soutien aux travailleurEs du port du Pirée contre leur employeur chinois Cosco, un ouvrier victime d’un des nombreux accidents du travail sur les quais a lancé un appel depuis sa chambre d’hôpital (« Camarades, soyons unis contre les accidents du travail ») et insisté : « Sans toi, la machine ne tourne pas », repris en slogan sur le port accompagné de « Ouvrier, tu n’as pas besoin de patron ! » Une combativité et un appel à l’unité qui ne demandent qu’à être développés… en passant par-dessus les bureaucraties diverses et les réflexes sectaires.