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Archives de catégorie Luttes- Changer le système

La Grèce bloquée par 2 jours de grève + autres nouvelles

AU SOMMAIRE :

★ Une nouvelle grève des marins et des personnels à quai bloque la totalité des liaisons maritimes intérieures et extérieures du pays durant deux jours !
★ Beaucoup de lieux culturels et théâtres fermés, notamment par les intermittents en lutte !
★ Révélations sur les liens étroits entre la mafia grecque et la police !
★ Solidarité entre les peuples, de nombreux sauveteurs grecs ont demandé à partir aider en Turquie.
★ Nouveau message de soutien pour le mouvement social en France contre la réforme des retraites.
★ Encore une femme et trois enfants morts d’hypothermie après la traversée d’une embarcation de migrants vers les îles grecques par grand froid.
★ Athènes sous la neige, routes bloquées, écoles fermées, la Grèce grelote et les nombreux sans-abris (trois fois plus en quelques années) affluent vers les centres sociaux autogérés du mouvement social grec.

Et pour finir, nous avons besoin de vous et de votre bouche-à-oreille :
★ Une douzaine de nouveaux points collecte viennent d’être créés en France, Suisse et Belgique (Bayonne, Paris, Dunkerque, Flandres belges, Bruxelles, Genève, Centre Valais, Lons-le-Saunier, Le Puy, Aubenas, Avignon…) et se rajoutent à la liste déjà longue des endroits où vous pouvez déposer vos dons qui vont partir à destination du mouvement social grec en lutte et des initiatives solidaires avec les précaires grecs et migrants (carte et annuaire mis à jour).
★ Nous connaissons maintenant les premiers retours concernant la collecte : certaines choses manquent cruellement, d’autres moins. Un nouveau point sur les besoins s’impose.
★ Vous trouverez aussi tous les détails sur les prochains rendez-vous festifs régionaux avec le convoi solidaire, le 20/02 à Mâcon, le 27/02 à Martigues et le 5/03 dans le Tarn. Venez nous retrouver !

LA GRÈCE BLOQUÉE DURANT DEUX JOURS !

Les marins et personnels à quai ont lancé un mouvement de grève et de blocage extrêmement suivi depuis mercredi matin jusqu’à ce matin. Durant deux jours, aucun bateau n’a circulé sur les lignes intérieures et extérieures du pays. Pas de ferry entre le Pirée et la Crète, ni avec les autres îles, ni entre la Grèce et l’Italie. Tous les ports grecs à l’arrêt !

Les grévistes demandent la fin du gel des salaires et des indemnités chômage alors que l’inflation ne cesse de grimper (ils demandent un minimum chômage de 650 euros), ainsi qu’une meilleure couverture sociale pour les nombreux intérimaires et chômeurs qui s’enfoncent actuellement dans la précarité, sur fond de nouvelle crise sociale.

Mais le gouvernement et les armateurs ne veulent rien entendre et refusent toute négociation.

La grève va donc se répéter et s’intensifier dans les prochains jours, avec de nouveaux blocages et une probable pénurie de certaines denrées comme par le passé, lors de précédents rapports de force.

GRÈVES ÉGALEMENT DANS LA CULTURE ET DANS LA SANTÉ !

C’est un peu la même chose dans la culture, notamment pour les intermittents du spectacle dont les conditions de vie deviennent déplorables. Beaucoup de lieux culturels, en particulier les théâtres, ont fermé à plusieurs reprises cette semaine en signe de protestation.

Du côté de la santé, de nouvelles mobilisations se préparent et les dentistes sont déjà en grève aujourd’hui. Le système de santé s’est énormément dégradé ces dernières années, à commencer par les hôpitaux qui sont sous équipés et avec beaucoup trop peu de personnel.

Le ras-le-bol est perceptible, la situation est tendue et un nouveau blocage des marins pourrait conduire à des mobilisations simultanées dans tout le pays.

RÉVÉLATIONS SUR LES LIENS ÉTROITS

ENTRE LA MAFIA GRECQUE ET LA POLICE !

La police grecque ne cesse d’être éclaboussée par des scandales à rebondissements qui confirment ce que nous savions déjà : des liens étroits existent entre elle et la mafia grecque.

Nous avons déjà évoqué par le passé les manigances de la police, par exemple autour d’Exarcheia, notamment avec la pègre et la vente de nouvelles drogues particulièrement dévastatrices pour la jeunesse du quartier. Ce problème n’est pas nouveau, depuis les années 80, certaines affiches d’Exarcheia titrent : « C’est la police qui vend l’héroïne ».

Mais ces jours-ci, le problème est repris par une grande partie de la presse grecque, suite à de nombreux témoignages. Ce dimanche, c’est carrément l’hebdomadaire To Vima qui vient de révéler « des conversations brûlantes entre des responsables du ministère de la Protection civile (ministère de l’Intérieur) et des truands ou des parrains de la nuit ». Certaines de ces retranscriptions viennent de dialogues découverts sur les applications de chat (Whats App et Viber) du téléphone portable d’un chef de gang exécuté.

Parmi les responsables et bénéficiaires de cette collaboration avec la mafia, au moins deux ministres de Mitsotakis et 25 officiers de police sont mêlés de près à cette affaire, dont plusieurs membres du EYP, le service national de renseignement !

GRÈCE-TURQUIE : SOLIDARITÉ ENTRE LES PEUPLES !

Le séisme meurtrier en Turquie a ravivé l’esprit de solidarité par-delà les frontières. Beaucoup de Grecs refusent la logique belliqueuse des dirigeants et des militaires des deux camps, et saisissent cette triste occasion pour rappeler leur sentiment d’adelphité (fraternité) et leur volonté d’entraide.

Bien qu’à nouveau la crise frappe de plus en plus en Grèce, la mobilisation populaire a déjà commencé à transmettre de l’aide au peuple voisin en détresse. La Grèce étant un pays habitué aux séismes, de nombreux sauveteurs grecs ont rejoint les recherches dans les décombres en Turquie, dont plusieurs personnes que nous connaissons.

Dans le même temps, le dictateur Erdogan a fait arrêter une dizaine de personnes qui s’était permise de critiquer le dispositif turc. Une fois de plus, nous le vérifions : notre ennemi commun, c’est le pouvoir, et non pas les peuples voisins.

Nouvelle banderole ces jours-ci devant l’ambassade de France à Athènes : « Solidarité avec la classe laborieuse de France, tous ensemble dans les luttes pour le travail, la protection sociale et la dignité«

NOUVEAU MESSAGE DE SOUTIEN POUR LE MOUVEMENT SOCIAL

EN FRANCE CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES

Ici, pas un jour ne passe sans qu’on nous contacte pour en savoir plus sur la situation actuelle en France et pour nous demander de transmettre un message de soutien de la part des compagnons et camarades grecs en lutte. Les yeux sont braqués vers l’hexagone avec cette idée partagée : si ça bouge en France, ça va nous aider à mobiliser aussi en Grèce. Ou encore : il faudrait que ça bouge partout en même temps, qu’une concertation à l’échelle européenne aboutisse à des jours de mobilisation simultanés. Beaucoup pensent ici qu’une telle internationalisation de la lutte inquiéterait réellement les dirigeants politiques et économiques.

À quand une première journée de mobilisation simultanée dans plusieurs pays dont la France et la Grèce ?

UNE FEMME ET TROIS ENFANTS MORTS DE FROID

On ne compte plus les personnes qui meurent de froid en Grèce ces jours-ci, notamment parmi les sans-abris à Athènes et dans les villes du Nord, sans oublier les migrants qui tentent de rejoindre les îles de la mer Égée. Parmi ces derniers, une femme et trois enfants viennent de mourir d’hypothermie, peu après la traversée de leur embarcation dans un vent glacial. Les secours n’ont pas réussi à les réanimer.

Source http://blogyy.net/2023/02/10/la-grece-bloquee-par-deux-jours-de-greve/

Prochain convoi solidaire : voir article spécifique

Terrain des VioMe vendu. Ne les laissez pas faire

Ils veulent tuer BIOME. Ne les laissez pas faire.
 
Aujourd’hui nous sommes dans la désagréable position de vous informer que BIOME est plus en danger que jamais. La justice et le capital ont bradé la parcelle sur laquelle se trouve l’usine dans un quartier à la mode.
 
Nous , les travailleurs  de BIOME déclarons que nous continuerons à produire dans l’usine, même si le capital et l’état nous en empêchent. Mais même s’ils nous sortent, nous y retournerons. Parce que cet endroit est notre vie et parce que nous vous le devons. Nous le devons aux dizaines de milliers de personnes que nous avons rencontrées au fil des ans. Pour être venu  à l’usine, pour avoir honoré notre travail en acquérant les produits de notre travail. Pour avoir crié avec nous aux manifestations. Pour avoir chanté à un concert dans l’usine occupée  où nous nous tenions côte à côte devant la police.
 
La seule usine du pays qui fonctionne sans patrons, la seule usine où tout le monde est payé à parts égales, la seule usine libérée du capitaliste et rendue à la société, est en danger. Et le seul qui peut aider, c’est vous.
 
Au cours de ces 10 années, nous avons eu affaire à des dieux et des démons. Nous avons été attaqués par le MAT, le courant a été coupé par des contractuels PPC, nous avons été martelé par la justice. Mais nous avons résisté et enduré. Nous ferons de même maintenant.
 
Mais aussi forte que soit notre volonté, notre véritable pouvoir n’est pas là. Notre vrai pouvoir, c’est toi qui lis ces mots
 
Il nous reste peu de temps pour les bloquer. Et nous le ferons. Chaque petite action compte. Chaque discussion sur BIOME, chaque affiche, chaque slogan sur un mur, chaque cortège, chaque concert solidaire, chaque micro, chaque petit et grand rassemblement dans toute la Grèce. Toute intervention dans les médias. Chaque résolution syndicale et chaque signature. Et tout ça comme des cours d’eau pour mener à un grand fleuve de gens qui vont manifester dans les rues.
 
Les lois du capital sont puissantes. Mais la loi du peuple en colère, peut les briser.
 

 

Sans virus.www.avast.com

Grèce : il y a 49 ans, le massacre de Polytechnique

A. Sartzekis
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Retour sur la mobilisation organisée le 17 novembre en Grèce à l’occasion du 49e anniversaire du massacre de Polytechnique.

Le 17 novembre 1973 est l’une des dates clés de l’histoire contemporaine grecque et des luttes politiques et sociales du pays : se situant dans le prolongement des innombrables actes de résistance au régime fascisant de la dictature des colonels (1967-1974) mis en place sur instigation de la CIA, des centaines d’étudiantEs avaient occupé l’Université Polytechnique d’Athènes (dans le quartier d’Exarcheia) et popularisé leur action en appelant à la chute des colonels. Ceux-ci ont alors lancé l’armée contre les étudiantEs, l’image du tank défonçant le portail de l’université étant connue de tous les Grecs depuis cette sinistre date. Bilan de la répression : au moins 24 morts, des centaines de blesséEs et d’arrestations. Un an plus tard, la dictature, de plus en plus déstabilisée, tombait, en envoyant l’armée grecque occuper l’île de Chypre et lui faisant subir une terrible défaite face à l’armée turque, ce qui a débouché sur le partage de l’île en deux zones depuis lors séparées par des murs.

Des manifestations très puissantes

Depuis la fin de la dictature, le 17 novembre est une journée de mobilisation de la jeunesse scolarisée, précédée souvent par des initiatives commémoratives (débats, concerts…) dont le sens n’a jamais été perdu malgré les ans.

Cette année, une semaine après le très grand succès de la grève générale du 9 novembre, le gouvernement espérait un « petit » 17 novembre. À cet effet, comme d’habitude il a voulu jouer sur la peur en déployant une armée de MAT (les CRS, presque 6 000 à Athènes) et en multipliant des hélicos avec projecteurs. À Salonique, le président de la fac, qui se réjouit que des flics puissent patrouiller dans « son » université, avait carrément fait fermer l’université, sinistre provocation contre la mémoire des luttes du peuple grec et tout simplement contre la démocratie.

Mais les discours lénifiants sur le 17 novembre comme « fête de tous les Grecs » (de même, le 1er mai est depuis l’époque du dictateur Metaxas la « Fête des fleurs ») et le cadre répressif n’auront servi à rien : de l’avis de beaucoup, les manifestations du 17 novembre ont été encore plus fournies que celles du 9 novembre. À Athènes, la police a compté 20 000 manifestantEs comme pour le 9, mais nos camarades de NAR annoncent entre 35 000 et 40 000 personnes. Les cortèges étudiants étaient incroyablement massifs, ceux des syndicats étaient souvent fournis, de même que ceux des organisations de la gauche révolutionnaire ou réformiste. Sans oublier des cortèges associatifs, comme celui des habitantEs d’Exarcheia, mobilisés contre un projet vicieux de station de métro sur la place du même nom. Et des manifs importantes ont eu lieu ailleurs, comme à Salonique, Patras, dans les villes universitaires de Crète…

Les mots d’ordre portaient bien sûr contre la politique du Premier ministre Mitsotakis, « Pain, éducation, liberté » étant plus que jamais un concentré des revendications sociales et démocratiques. Les mots d’ordre anti-impérialistes ont également résonné très fort, ce qui se justifie face aux cadeaux faits à l’impérialisme US qui peut maintenant disposer d’une base maritime au nord-est de la Grèce, à Alexandroupolis, pas loin de l’entrée dans les détroits menant à la mer Noire. Refuser que la Grèce soit impliquée dans une future guerre inter-impérialiste, notamment par le biais de ces bases, est central. Mais on doit pourtant noter une faiblesse de la dimension anti-impérialiste de cette manif de 2022, liée au fait que sur la question de la sale guerre russe en cours en Ukraine, en dehors de quelques organisations sur des positions marxistes révolutionnaires, le « moins mauvais » qu’on constate dans la gauche radicale et révolutionnaire grecque est de dénoncer à la fois l’impérialisme US et l’invasion poutinienne de l’Ukraine.

À Athènes, A. Sartzekis

Source https://nouveaupartianticapitaliste.org/actualite/international/grece-il-y-49-ans-le-massacre-de-polytechnique-0

Ça chauffe à Athènes !

[INFOS GRÈCE !!!]

Bonjour,
Nous sommes actuellement pour certains à Athènes et pour d’autres à Héraklion, en partance pour livrer Exarcheia avec des fourgons solidaires pleins de nourriture fournie par des paysans crétois en luttes.
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1- DÉLUGE DE FEU DEVANT LE PARLEMENT

Hier, jour de grève en Grèce, les cocktails Molotov ont enflammé plusieurs points de la capitale, à commencer par les parvis du parlement sous haute protection policière.
À ce sujet, regardez et partagez la vidéo tournée sur place par nos compagnons du collectif Perseus999 :
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Pour rappel, présentation de Perseus999 :
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2- RÉVOLTE À EXARCHEIA

Comme nous l’avons déjà évoqué à plusieurs reprises, la tension ne cesse de monter à Exarcheia et aux alentours. La révolte gronde. Les affrontements se multiplient. La répression se durcit. Une bonne partie de l’opinion a progressivement rejoint les défenseurs du quartier face aux assauts répétés du pouvoir. Après avoir subi de nombreuses évacuations de squats et lieux autogérés, Exarcheia est maintenant la cible d’une gentrification planifiée au moyen d’un chantier pour la construction d’une station de métro sur la place principale, ou encore face à l’appétit de promoteurs immobiliers qui veulent s’accaparer Strefi, la colline du quartier : véritable poumon vert, superbe point de vue sur Athènes et lieu d’activités sociales en tous genres.
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À ce sujet, lisez et partagez l’excellent reportage photo de Reporterre à Exarcheia ces derniers jours :
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Si vous ne l’avez jamais vu, vous pouvez aussi regarder notre film documentaire « L’Amour et la Révolution » qui présente la période récente des luttes à Exarcheia, juste avant cette nouvelle offensive du pouvoir :
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(n’hésitez pas à partager, à bloguer et à projeter où bon vous semble)
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Regardez également cette vidéo tournée il y a trois jours, lors des nouveaux affrontements à Exarcheia et alentours pour la défense du quartier :
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(on compte 16 arrestations !)
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3- LIVRAISON DES LIEUX SOLIDAIRES AUTOGÉRÉS AVEC LE SOUTIEN  DES PAYSANS CRÉTOIS EN LUTTES

Ce jeudi 10 novembre, nous sommes pour certains à Athènes et pour d’autres à Héraklion, en partance pour livrer Exarcheia avec des fourgons solidaires plein de nourriture (entre autre) fournie par des paysans crétois en luttes.
Ce sera l’ultime livraison de l’année — et la plus importante — cette fois vers Athènes en provenance de Crète. C’est celle qui va aider nos principaux lieux autogérés à entrer dans l’hiver (Notara 26, K*Vox, SODAA, réseau des cuisines solidaires de l’Attique, etc.). L’huile d’olive, par exemple, est produite par des camarades paysans de la région de Kastelli opposés au projet d’aéroport, notamment Giorgi qui présentait cette lutte dans « L’Amour et la Révolution ».
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En raison de la hausse récente du nombre de résidents dans le squat de réfugiés/migrants Notara 26 (Exarcheia) et du nombre également croissant de sans-abris (grecs et migrants) soutenus par le réseau de cuisines solidaires autogérés et gratuites dans la région d’Athènes, nous devons revoir à la hausse nos calculs, notamment le nombre de nos bidons d’huile d’olive, de nos caisses de légumes et de fruits, ainsi que quelques autres denrées et produits d’hygiène signalés manquants.
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Si certains d’entre vous peuvent participer, cela nous permettra d’étendre nos moyens d’agir (denrées et soutien financier).
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—> par virement à ANEPOS :
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « Livraisons Athènes »
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—> ou par chèque à l’ordre d’ANEPOS à envoyer à l’adresse ci-dessous :
ANEPOS – « Livraisons Athènes » – 6 allée Hernando – 13500 Martigues
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Nous menons ce type d’action une fois tous les six mois depuis 5 ans sous cette forme, dans la mesure du possible, en complément de nos convois solidaires au départ de la France, de la Suisse et de la Belgique.
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Voici le compte-rendu des trois dernières livraisons similaires (cliquez sur les photos pour les voir en grand format) :
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4- CRÉATION D’UNE CAISSE ANTI-RÉPRESSION

Les arrestations et les procès se multipliant actuellement, à Exarcheia et ailleurs en Grèce, la question s’est récemment posée de nous donner les moyens de réagir au plus vite pour faire face spécifiquement aux frais de Justice de nos compagnons de lutte. Plusieurs de nos proches sur place nous ont vivement conseillé de créer une caisse anti-répression pour être plus à même de participer à la solidarité dans ce domaine, dès que c’est nécessaire, dans la mesure de nos moyens.
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Si vous souhaitez contribuer à ce fond d’entraide, vous pouvez faire un virement à ANEPOS en mentionnant « CAR » en objet (signifiant Caisse Anti-Répression) ou envoyer un chèque à l’ordre d’ANEPOS en mentionnant « CAR » au dos du chèque ou de l’enveloppe. Si vous préférez utiliser Paypal, merci de nous signaler par mail que c’est pour la CAR : solidarite@anepos.net
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Un grand merci de votre participation, que vous puissiez ou pas cette fois (un compte-rendu des actions en cours suivra, dans quelques jours, accompagné de photos).
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Bon courage dans les luttes, où que vous soyez ! Pas question de baisser les bras !
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Anarmicalement,
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Maud, Éric et Yannis po/ les membres de l’action
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Pour toute info supplémentaire : solidarite@anepos.net ou tél. 06 24 06 67 98 (numéro français) ou 0030 694 593 90 80 (numéro grec).
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PS : ambiance insolite dans un bar d’Exarcheia, il y a trois jours, tenez vous bien 😉 https://youtu.be/i9f-AAjq_50
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À Athènes, le quartier solidaire d’Exarcheia lutte pour sa survie

La mairie d’Athènes veut construire une station de métro sur la place du quartier contestataire d’Exarcheia. Les habitants voient dans cette décision autoritaire une attaque politique contre l’esprit des lieux.

Athènes (Grèce), reportage

Les riverains présents ce jour-là n’en reviennent toujours pas. Le 9 août dernier, sur la place principale du quartier athénien d’Exarcheia, au beau milieu des vacances estivales et vers 4 h 30 du matin, une centaine de MAT — les policiers anti-émeute grecs, équivalents de nos CRS– – se sont déployés, accompagnés d’une poignée d’ouvriers. En quelques heures, la place a été barricadée de palissades de chantier et de barbelés. C’est ici, dans le cœur historique de ce quartier contestataire et en grande partie autogéré de la capitale grecque que doit se construire la station de métro desservant la zone.

Une décision pour le moins expéditive de la mairie d’Athènes, du ministère des Transports et du Métro de la région de l’Attique, qui avaient jusque-là peu communiqué sur le projet. « Il n’y a eu strictement aucune concertation publique concernant ces travaux, aucune information donnée aux habitants ou aux commerçants — et l’on parle d’un chantier censé prendre au moins huit ans — et, à ce jour, il n’y a toujours aucun affichage d’autorisation d’urbanisme, qui est obligatoire sur tous les chantiers. Cela montre bien l’opacité de ce projet », dénonce Barbara Svoronou, native du quartier et membre de l’initiative citoyenne Non au métro sur la place d’Exarcheia.

Une chaîne humaine a été organisée le 23 octobre, rassemblant plusieurs centaines d’habitants et d’opposants au projet de station de métro sur la place d’Exarcheia. © Isabelle Karaiskos / Reporterre

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Habituellement, en lieu et place du chantier, la plateia grouille d’initiatives citoyennes comme des stands solidaires et soupes populaires, mais aussi de structures telles qu’un centre de soins autogéré, ou encore un parc pour enfants construit par les habitants.

Alors, depuis cette nuit d’août, la lutte s’est organisée à Exarcheia. De nombreux habitants et opposants au projet se sont structurés en un comité inédit, qui mobilise aujourd’hui activement plusieurs centaines de personnes. Les rassemblements se sont multipliés et, le 24 septembre dernier, plus de 4 500 personnes ont manifesté contre le chantier.

Depuis début août, soit près de trois mois après le début du chantier, une centaine de policiers se relaient 24h24 autour de la place où ont lieu les travaux mais aussi dans l’ensemble du quartier. © Isabelle Karaiskos / Reporterre

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La nouvelle ligne 4 du métro d’Athènes et ses 35 stations doit traverser des quartiers non desservis du centre pour les relier aux banlieues de la capitale. Une avancée en matière d’urbanisme et, a priori, d’environnement. Mais si le plan de cette ligne avait été projeté depuis la fin des années 1990, les opposants à la station Exarcheia perçoivent le choix de la place comme une stratégie politique. « Nous ne sommes pas du tout contre une station de métro, qui est une bonne chose ; c’est son emplacement que nous dénonçons, qui est totalement injustifié », insiste Barbara.

Alternative rejetée

De nombreux résidents avaient notamment proposé une autre option de lieu, consolidée par une étude d’urbanistes, à trois rues de là, près du Musée archéologique d’Athènes. La proposition a été rejetée par les autorités, qui ont invoqué des difficultés de construction et de budget. « C’est un choix qui aurait été beaucoup plus cohérent, il y a beaucoup plus d’espace au niveau du musée, le lieu est fréquenté et les autres stations de métro en sont plus éloignées. Sur la place d’Exarcheia, il n’y a aucun site touristique, aucune grande entreprise ou institution, qui nécessiterait un passage à cet endroit précis. »

Depuis quelques années, ce quartier peu cher et prisé des touristes a fait les affaires des investisseurs immobiliers. Un graffiti « touristes, rentrez chez-vous » rapelle la colère des locaux qui peinent de plus en plus à se loger face aux locations saisonnières et à la gentrification. © Isabelle Karaiskos / Reporterre

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De nombreux habitants considèrent, comme le dit Barbara, que « le choix de cet emplacement est politique plutôt que d’intérêt public. Il s’agit clairement d’une opération de destruction d’Exarcheia ». Chaque jour, la polémique enfle autour de la construction de la station. D’autant que le maire d’Athènes, Kostas Bakoyannis, neveu du Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis, relaye les discours belliqueux du gouvernement.

Dès 2019, à son arrivée au pouvoir, Kyriakos Mitsotakis annonçait des interventions policières drastiques « pour remettre de l’ordre » à Exarcheia, en évacuant plusieurs de ses squats autogérés — notamment ceux accueillant des migrants — dont il promettait la fin. Plus récemment, le maire usait de propos aux relents xénophobes, arguant que les opposants à cette station « n’étaient qu’une petite dizaine, en errance » et que beaucoup d’entre eux « ne sont même pas grecs ». Les gouvernements successifs et en particulier la droite conservatrice n’en sont pas là à leur premier bras de fer avec ce quartier unique en Europe, héritier des luttes antifascistes et très marqué à l’extrême gauche.

Nikos, avocat de 54 ans, vit à Exarcheia depuis plus de 20 ans. Comme de nombreux habitants impliqués dans la vie citoyenne du quartier, il vient s’occuper plusieurs fois par semaine du parc autogéré de Navarinou. © Isabelle Karaiskos / Reporterre

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L’identité contestataire d’Exarcheia est née il y a un demi-siècle, lorsqu’en 1973, sous la dictature des colonels, les étudiants grecs se soulevèrent contre la junte et occupèrent l’Université polytechnique nationale d’Athènes, située à 200 mètres de la place. Les militaires y pénétrèrent par la force, faisant officiellement au moins 24 morts dans un élan de répression, quelques mois avant la chute du régime. Les événements ont eu pour conséquence l’adoption, quelques années plus tard, d’un droit d’asile universitaire — interdisant à la police d’intervenir dans les universités, sauf en cas de crime —, levé en 2019 par l’actuel Premier ministre.

Exarcheia est devenu à partir de la fin des années 1970 un bastion des mouvances anarchistes grecques, un lieu d’affrontements récurrent entre libertaires, manifestants et forces de police, sans perdre pour autant son identité résidentielle et familiale, mais aussi artistique.

L’histoire du quartier est marquée par les émeutes qui suivirent la mort en 2008 d’Alexandros Grigoropoulos, un lycéen de 15 ans tué par balle par un agent de police. Une plaque en mémoire de l’adolescent a été érigée dans la ruelle d’Exarcheia où a eu lieu le meurtre. © Isabelle Karaiskos / Reporterre

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Elle est devenue aussi un refuge pour les minorités de tous bords et les exclus du système grâce aux nombreuses structures autogérées mises en place au fil du temps. Les initiatives citoyennes et les squats de nombreux bâtiments abandonnés s’y sont multipliés à partir de la crise de la dette en 2008, puis de l’arrivée massive de demandeurs d’asile syriens ou afghans à partir de 2015. Notara 26, l’un des squats ayant survécu aux expulsions, a accueilli à lui seul près de 10 000 migrants en sept ans.

« Ici, nous avons une vie citoyenne unique, fondée sur le vivre ensemble, la solidarité, l’écologie »

Ce quartier, Barbara y a grandi et refuse de voir son identité enterrée sous une bouche de métro. « Notre quartier a une histoire qui s’est bâtie sur celle des luttes du pays. Exarcheia a échappé, toutes ces années, au système néolibéral. Ici, nous avons une vie citoyenne unique, fondée sur le vivre ensemble, la solidarité, l’écologie. Nous ne voulons pas que tout cela soit détruit. »

Les violences policières se sont multipliées avec leur présence continuelle autour du chantier. © Isabelle Karaiskos / Reporterre

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D’autant plus que le chantier du métro coïncide avec des travaux commencés sur la vaste colline de Strefi, autre lieu public emblématique du quartier. À la suite d’un accord en 2019 avec la mairie d’Athènes, la société Prodea Investments, l’une des plus grosses sociétés d’investissement immobilier du pays, s’est vue attribuer la prise en charge de la « réhabilitation » de cette colline sinueuse, offrant une vue d’exception sur l’Acropole.

« L’intérêt soudain pour un site qui avait été laissé à l’abandon par la mairie et dont seuls les habitants s’occupaient est étonnant », ironise Barbara. Les habitants, pourtant, y réclamaient vainement depuis de nombreuses années une amélioration des infrastructures et notamment de l’éclairage public et craignent à présent une privatisation du lieu.

Au même moment, des policiers quadrillent une partie de la colline de Lofos Strefi, où ont été entamés des travaux pris en charge par l’un des plus gros investisseurs immobiliers du pays. © Initiative pour la défense de Lofos Strefi

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« Ce qui est sidérant, c’est que ce sont les deux quasi uniques espaces publics libres et verts du quartier qu’ils veulent détruire », raconte Nikos, résident du quartier et membre, comme Barbara, de l’initiative contre le métro sur la place. Très impliqué dans la vie du quartier, cet avocat de 54 ans s’investit presque quotidiennement dans l’entretien bénévole du parc autogéré de Navarinou, situé à quelques rues du chantier.

« En pleine crise climatique, ils veulent arracher les 72 arbres de l’unique place ombragée de notre quartier »

Nikos fulmine lorsqu’il évoque les plans de la future station prévue sur la place boisée d’Exarcheia. « Ici, il fait 40 °C en été. En pleine crise climatique, ils veulent arracher les 72 arbres de l’unique place ombragée de notre quartier », se désespère l’avocat. Pour le moment, au moins quatre de ces arbres auraient été coupés. Le maire d’Athènes avait brièvement assuré que de nouveaux arbres « qui seront plus nombreux qu’avant » seraient plantés, tandis que sur l’un des uniques schémas du projet a avoir été rendu public n’en apparaissent que douze.

En haut, la place boisée d’Exarcheia vue depuis GoogleEarth. En bas, le plan prévisionnel de la nouvelle station de métro, où figurent seulement douze arbres à la place des 72 originels. © Google ; © Métro de la région de l’Attique

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Concernant les coupes, Barbara décrit des « méthodes mafieuses, faites à la dérobée ». Pour éviter les oppositions des riverains, certaines coupes ont été faites inopinément et en pleine nuit, comme le 18 octobre dernier.

« Imaginez deux hommes débarquer sur la place, à minuit trente, sans uniforme et avec une tronçonneuse », raconte la libraire. « Le bruit de la tronçonneuse a réveillé le voisinage et des habitants sont intervenus pour les empêcher de couper un deuxième arbre. »

Les interventions des riverains, qui se rassemblent à chaque coupe, ralentissent considérablement les travaux et le chantier semble avancer à pas comptés. « À chaque tentative de coupe d’arbres, nous serons là », prévient la quadragénaire.

Barbara Svoronou, membre du comité Non au métro sur la place d’Exarcheia et native du quartier. © Isabelle Karaiskos / Reporterre

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Malgré la ténacité des habitants, leur inquiétude est palpable. D’autant qu’Exarcheia, déjà fortement affectée par la politique d’expulsion des squats du gouvernement Mitsotakis, est en proie, depuis plusieurs années, à un embourgeoisement grandissant et une explosion des locations saisonnières.

Celle-ci est notamment liée au tourisme toujours croissant que connaissent le pays et sa capitale. Les squats et les petits commerces disparaissent peu à peu au profit de cafés branchés ou de bureaux. « Les prix et les loyers flambent pour les habitants comme pour les petits commerces et la situation ne fait qu’attiser l’appétit des investisseurs. La station de métro serait le coup de grâce pour Exarcheia », s’inquiète la libraire.

Les habitants d’Exarcheia ont réhabilité le parc navarinou en un petit poumon vert, en y plantant, un à un, plusieurs dizaines d’arbres fruitiers. Ils ont aussi fabriqué deux aires de jeux pour enfants, ainsi qu’un amphithéâtre en bois pour des événements culturels ou des concertations citoyennes. © Isabelle Karaiskos / Reporterre

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« Ils ne peuvent pas venir tout démolir pour bâtir des escalators et des bouches de métro, qui en feront un simple lieu de transit et un lieu touristique et commercial, et qui va happer tout espace public libre pour les citoyens ! » s’insurge de son côté Kiki Menou, habitante et militante libertaire active dans le quartier.

Comme de nombreux opposants au projet, Kiki ne doute cependant pas un instant de l’aboutissement de leur combat. « Vont-ils garder durant dix ans ces policiers ici, en guise de sécurité privée, au frais du contribuable ? Vont-ils aller jusqu’à nous passer dessus physiquement ? »

Huit ans d’omniprésence policière ?

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Car la question de la surveillance policière du chantier, dont les travaux doivent prendre au minimum huit ans, pose question. Depuis le début du chantier, en août dernier, la centaine de policiers et d’agents anti-émeutes mobilisée n’a plus quitté la place ni les rues alentours, se relayant 24 heures sur 24.

Interrogé par le journal économique Naftemporiki sur une « possible présence de huit années des forces de l’ordre », le président de la société du métro de l’Attique affirme que, « dès lors qu’il n’y a pas d’autres moyens [pour effectuer ces travaux], il est du rôle de l’État de protéger un tel investissement ».

Explosion des violences

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Depuis le mois d’août, les cas de violences policières ont explosé et des incidents sont relayés quasi quotidiennement par la presse ou les réseaux sociaux. Par exemple, une passante, a été traînée, puis frappée dans le chantier début septembre par des policiers surveillant le site.

Début octobre, un parent d’élève d’une école primaire d’Exarcheia s’est fait rouer de coups devant ses enfants, sur le terrain de basket municipal situé au pied de la colline Stréfi, avant d’être interpellé. Le 3 octobre, lors d’une manifestation contre le projet, un photojournaliste étasunien a été agressé par des policiers anti-émeute. Plusieurs restaurants attenants au chantier ont également rapporté des cas de violences policières sur leurs employés.

Les messages d’opposition à la station de métro sur la place fleurissent sur les balcons © Isabelle Karaiskos / Reporterre

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Le bras de fer entre opposants au métro et autorité n’en est qu’à ses débuts, y compris sur le plan juridique. Une pétition a été mise en ligne, et les habitants mobilisés comptent déposer un recours auprès du Conseil d’État pour réclamer une suspension temporaire des travaux.

Antonios Tsiligiannis, ingénieur-urbaniste et expert en mobilités durables, par ailleurs ancien étudiant à l’École polytechnique située à Exarcheia, reste pessimiste quant à cette procédure : « Il sera difficile de trouver des failles juridiques, car les autorités font en sorte d’être dans les clous, avec un système très laxiste sur ces questions. »

Les habitants, qui ont largement repris en main l’organisation du quartier, ont été écartés de la prise de décision sur le nouveau métro. © Isabelle Karaiskos / Reporterre

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L’étude d’impact du projet, rendue publique seulement deux mois après le début du chantier à la demande des habitants, laisse également Antonios perplexe. « Lorsque l’on regarde de près l’étude d’impact environnemental, les différents segments d’études ne font chacun qu’une demi-page et ne donnent qu’une vision globale de la ligne de métro, et non de chaque lieu spécifique. Cela signifie qu’aucune véritable recherche ou étude n’a eu lieu, que les bureaux chargé du travail n’ont fait que répéter les connaissances générales sur Athènes et ont adapté le texte en fonction du projet de la ligne de métro. »

L’étude comporte ainsi une unique section « impact sur l’environnement naturel, la faune et la flore » d’une quinzaine de lignes de recommandations génériques pour l’ensemble de la ligne, et les arbres de la place d’Exarcheia n’y sont pas mentionnés. « Aucune évocation, non plus, des conséquences en matière de bilan carbone ni concernant l’impact direct d’un tel chantier — qui comme on le sait va durer des années —, ni concernant la découpe des 72 arbres, qui ont pour certains 70 ans. » Des angles morts liés à des problématiques plus larges, selon lui. « En Grèce, les études d’impacts environnementaux sont validées par les mêmes ministères qui les commandent », regrette l’urbaniste.

Source https://reporterre.net/A-Athenes-le-quartier-populaire-d-Exarcheia-lutte-pour-sa-survie

Pétition Sauver la place d’Exarchia

Sauver la place historique d’Exarchia, le seul espace de respiration de notre quartier

Ci-dessous traduction du texte de la pétition en français

Les habitants, les travailleurs, les étudiants, les amis et les visiteurs d’Exarchia ont lancé une pétition adressée au ministre grec des infrastructures et des transports, M. Kostas Ach. Karamanlis

C’était une nuit chaude de mi-été dans le centre d’Athènes. La ville était silencieuse et les habitants en vacances. Les magasins étaient fermés. C’est à ce moment-là, le 9/8/2022 à 4h30 du matin, que l’État grec a lancé une attaque sans précédent contre l’un des espaces emblématiques d’Athènes, la place Exarchia. Des centaines de policiers ont inondé les rues autour de la place pour imposer la construction d’une station de métro impopulaire et réprimer les réactions des citoyens contre celle-ci. Ils sont toujours là depuis, tout comme les habitants d’Exarchia.

Le jour de l’opération, plus d’un millier de personnes ont défilé dans les rues athéniennes, par ailleurs vides en été, en signe de protestation et de solidarité avec Exarchia. Des centaines de personnes ont rejoint les assemblées ouvertes. Des entreprises locales ont déposé une ordonnance restrictive contre l’entreprise de construction (publique). Des dizaines de personnes se réunissent chaque jour à 6 heures du matin face à des forces de police lourdement armées. Des intellectuels, des universitaires et des artistes se sont élevés en masse contre le projet et les pratiques autoritaires du gouvernement.

La place Exarchia est un espace de respiration pour les résidents, les enfants, les travailleurs, les visiteurs – une petite place qui rompt la monotonie bétonnée du centre d’Athènes. C’est le foyer de la jeunesse combative, des idées radicales, des étudiants, des artistes et des intellectuels. Il est difficile de trouver un nouvel arrivant, un exclu ou un marginalisé, un jeune Athénien qui n’a pas socialisé, flirté, discuté autour d’une bière ou d’un café avec ses pairs, un visiteur qui n’a pas participé à des activités culturelles ou qui ne s’est pas réfugié à l’ombre des arbres de la place pour échapper au chaud soleil athénien.

La place Exarchia est un symbole international de résistance et d’effervescence politique. Elle se caractérise par la solidarité de classe, l’auto-organisation, l’antiracisme, la coexistence et le respect des personnes différentes, animés par le rêve d’un monde d’égalité et de justice. Au fil du temps, il a été un point de référence pour les luttes LGBTQI+ et un espace sûr pour toutes les identités opprimées, persécutées ou marginalisées.

TOUT CELA EST ACTUELLEMENT EN DANGER en raison de l’obsession d’un gouvernement à poursuivre un projet rejeté par le peuple et à utiliser notre place, la place de tous les peuples, comme un trophée et un jalon dans son agenda exclusiviste.

La conception de la station de métro proposée détruira l’un des rares espaces publics du centre d’Athènes et la seule place du quartier. En pleine crise climatique, 70 arbres adultes qui se trouvent actuellement sur la place seront sacrifiés pour créer des escaliers mécaniques et des caissons de ventilation en béton, transformant notre espace de respiration en un désert urbain. La poussière, le bruit et la circulation intense aggraveront encore la vie quotidienne de notre quartier densément peuplé. Ils précipiteront l’augmentation continue et incontrôlée de la valeur des propriétés, chassant ainsi les locataires actuels et les petites entreprises et modifiant le caractère du quartier.

La construction de la station de métro sur la place Exarchia est le joyau de la couronne de la gentrification violente et de la touristification du centre ville d’Athènes, qui comprend également :

1. Le « développement » imposé du centre ville et sa transformation en un centre touristique, déplaçant de force les citoyens actuels.

2. La transformation de bâtiments qui font partie du tissu social en musées.

3. « Stérilisation » des universités et institutions publiques, étranglant la liberté de pensée et d’activisme.

4. Démolition d’espaces publics et destruction d’espaces verts

5. Augmentation des loyers

6. Offre de la colline voisine de Strefi à des intérêts privés

7. Conversion du caractère résidentiel des quartiers en zones commerciales.

Notre pétition vise à empêcher la construction d’une station de métro sur la place Exarchia au motif qu’elle : a. négligé les besoins de notre communauté ; b. porte atteinte à la qualité de vie qui nous est offerte, à nous et à nos enfants ; c. utilise l’argent des contribuables pour faire avancer un programme idéologique et augmenter les profits des entreprises privées ; d. normalise la brutalité et la répression policières.

Signez leur pétition

– Aidez-nous à stopper leurs plans et à résister à l’autoritarisme et à la répression du gouvernement.

– Montrons notre nombre et le pouvoir du plus grand nombre !

– Tendez une main solidaire à un quartier qui a toujours été à l’avant-garde de la lutte pour la vie et la dignité.

Suivez-nous sur  Facebook , Twitter and Youtube channel

 

La lutte en musique

La mobilisation continue contre la gentrification d’Exarcheia, avec une dimension supplémentaire :
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LA LUTTE EN MUSIQUE
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Ces jours-ci, des renforts continuent d’arriver pour manifester et lutter diversement contre la gentrification d’Exarcheia. Le quartier est actuellement sous occupation policière afin d’imposer le début du chantier du métro sur la place, ainsi qu’un projet immobilier sur la colline de Strefi. L’intervention brutale de l’État et de la mairie d’Athènes a aussi pour but d’affaiblir la position des squats principaux du quartier, notamment le K*Vox, la structure autogérée de santé ADYE et le Notara 26. Mais la partie est loin d’être gagnée pour le pouvoir.
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Une dimension supplémentaire vient de s’ajouter à la lutte : la musique, omniprésente dans les derniers rassemblements et manifestations. L’émotion apportée par cette ambiance participe à convaincre beaucoup de passants que nous sommes du côté de la vie face aux forces mortifères du capitalisme.
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Merci à toutes celles et ceux, individus et collectifs, de France et d’ailleurs, qui nous ont transmis des messages de soutien ❤✊
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#EXARCHEIA_RESIST
#netouchezpasaexarcheia

Semaine antifasciste d’Athènes

La « Semaine antifasciste d’Athènes » se tiendra  du 12 au 18 septembre prochain. Elle se clôturera par une grande manifestation à la mémoire de Pavlos Fyssas assassiné par un cadre d’Aube Dorée  le 18 septembre 2013. 

Pourquoi Exarcheia ne veut pas de station de métro ?

Réponse à une question, suite aux nouveaux affrontements qui commencent ce matin au centre d’Athènes :
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POURQUOI EXARCHEIA NE VEUT PAS DE STATION DE MÉTRO ?
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Parce que cette station de métro n’est qu’un prétexte. Les vrais objectifs du pouvoir sont :
– essayer de contrôler le quartier ;
– intensifier la gentrification ;
– augmenter les loyers ;
– éloigner les pauvres et les militants ;
– couper la plupart des arbres de la place (70 abattages sont prévus dans le projet autour de cette hypothétique station).
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Bref, il s’agit d’un coup de force brutal contre l’avis de la plupart des habitants et des collectifs, ainsi qu’une énième tentative d’en finir avec le symbole (exagéré) de la forteresse Exarcheia dans Athènes que répètent en boucle les médias de masse en Grèce depuis des années, en multipliant les propos alarmants et calomnieux contre les anarchistes.
Mais, même si les temps sont durs, rien n’est terminé.
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Yannis Youlountas
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