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Archives de catégorie Luttes- Changer le système

City Plaza c’est terminé

[Migreurop] City Plaza, Athènes : la fin de l’occupation

Après 39 mois de fonctionnement  l’occupation City Plaza, un hôtel athénien transformé en lieu de vie et d’hébergement pour réfugiés a fermé. City Plaza avait accueilli 2.500 réfugiés dans un espace exemplaire, géré collectivement par les solidaires et par les réfugiés eux-mêmes.  L’évacuation a été programmée par le collectif Solidarity 2 refugees qui a été à l’origine de l’occupation. La décision de ne plus continuer l’occupation fut prise en mai 2018 et depuis juin de la même année City Plaza n’acceptait plus de nouveaux arrivants. D’après le communiqué mise en ligne sur FB, la décision fut prise pour trois raisons :

A) le refus de normaliser/légaliser une occupation qui s’est voulue un acte militant tandis que deux ordres successives d’évacuation du procureur restaient en attente.

B) Un manque grandissant des moyens et de forces vives ; il fallait que chaque nuit un service de sécurité de huit personnes soit de garde afin d’assurer la sécurité des réfugiés qui pouvaient à n’importe quel moment devenir la cible d’une attaque de l’Aube Dorée ou d’autres groupuscules d’extrême droite, la possibilité d’une intrusion de la propriétaire accompagnée de ses sbires étant toujours en ligne de mire.

C) Les élections et la formation d’un gouvernent de droite qui a déjà annoncé son intention d’y envoyer les CRS pour évacuer de force l’hôtel et en finir avec la soi-disant « anomie » de l’occupation ; ont  précipité l’évacuation : il fallait protéger les migrants sans-papiers d’une arrestation qui pourrait être suivi d’un internement et d’une expulsion.

Tous les résidents de City Plaza ont été relogés dans des bonnes conditions, soit à d’autres occupations, soit à des appartements.

Le collectif remercie tous ceux et celles ont soutenu d’une façon ou d’une autre et leur donne rendez-vous pour des nouveaux combats en commun

Voir leur communiqué en anglais

https://www.facebook.com/sol2refugeesen/posts/2117692658523066?__tn__=K-R

 

Reportage dans Bastamag sur les VioMe

En Grèce, dans une usine autogérée, le travail devient un « lieu de solidarité et de liberté » par Andrea Fuori, Raphaël Goument

 

Ils ont repris leur usine en faillite suite à la crise financière, réorienté la production, plus « écologique », sauvegardé une vingtaine d’emplois, créé un réseau de distribution pour vendre leurs produits. Et décliné concrètement le credo « Occuper, résister, produire ». Peu soutenus par le gouvernement de gauche, qui vient d’être battu aux élections législatives, les ouvriers grecs de l’usine Vio Me, à Thessalonique, ne sont pas au bout de leur peine. Reportage.

« On n’est pas assez pour défendre notre usine demain matin ! Qui peut venir nous aider ? » Makis lève les bras au ciel. Face au quinquagénaire à la barbe poivre et sel, une assemblée d’une quinzaine de personnes assises à l’ombre des platanes, sur la place de l’Agora à Thessalonique, deuxième ville du pays. Trois d’entre-elles travaillent à Vio Me, l’usine autogérée de savons écolos devenue un symbole du mouvement autogestionnaire grec. Les autres sont des soutiens. « Nous avons besoin de gens qui n’ont pas déjà des soucis judiciaires ! On a lancé des appels depuis des semaines, mais on ne sait toujours pas sur qui on peut compter ! »

Le crépuscule tombe, les rues bruissent de passants et la ville sort lentement des lourdes chaleurs de la mi-juin. La réunion reste étrangement calme. Si Makis est inquiet, il ne le montre pas. Pourtant, les ouvriers jouent gros : le lendemain matin, le 20 juin, leur usine sera mise aux enchères, vendue au plus offrant – une banque ou un investisseur. À force, ils ont fini par s’y habituer : ils occupent illégalement leur site depuis pas moins de huit ans, et bloquent sa revente depuis quatre ans.

« S’ils ne peuvent pas, nous pouvons ! »

Tout commence en 2011. La maison-mère de Vio Me, Philkeram Johnson, une entreprise grecque de fabrication de carrelages fondée en 1961, autrefois florissante, dépose le bilan. Les 70 salariés de Vio Me, qui fabriquent de la colle pour carrelages, sont privés de salaires ou licenciés. L’usine fait faillite dans la foulée. Une histoire banale, dans un pays plombé par les politiques d’austérité. Mais cette fois, les travailleurs refusent le clap de fin et décident d’écrire de nouveaux chapitres.

 À l’assemblée de Thessalonique (© Raphaël Goument)

Organisés depuis 2006 dans un syndicat très déterminé, l’Union des travailleurs de Vio Me, 45 d’entre eux occupent le site à partir l’été 2011. « À cette époque, on exigeait seulement le paiement de nos de salaires ! », se souvient l’un d’eux, Dimitris, un gaillard aux yeux bleus éduqué dans une famille syndiquée. Il a commencé à travailler à 14 ans dans l’industrie textile, avant de rejoindre Vio Me. La première année, les occupants tiennent seulement grâce à leurs maigres indemnités chômage. Bientôt cela ne suffit plus : « On a multiplié les assemblées, les événements de soutien et les actions en justice. Sans résultat. On a décidé d’arrêter de revendiquer pour aller plus loin et agir nous-mêmes », poursuit l’ouvrier avec des gestes énergiques. La suite ? Elle est résumée sur son tee-shirt, aux couleurs de l’usine – rouge, noir, gris. On y lit leur credo, devenu incontournable : « Occuper, Résister, Produire ».

En 2012, les travailleurs rencontrent de lointains collègues des coopératives argentines autogérées depuis le début des années 2000, notamment Zanon, une fabrique de tuile tenue par 400 personnes. C’est le déclic. Fin 2012, une nouvelle assemblée décide de relancer l’activité sans patron, sous contrôle ouvrier. Le mot d’ordre ? « S’ils ne peuvent pas, nous pouvons ! »

Des savons et des lessives « écologiques »

Impossible de redémarrer l’ancienne production. La demande dans le secteur du BTP s’est effondrée avec la crise, et les coûts de production sont trop élevés. Des savons et des lessives « écologiques » remplacent ainsi la colle pour carrelage : la demande est forte, la production plus simple. « Ça nous permettait aussi d’utiliser la matière première la plus proche de nous : l’huile d’olive. On se fournit chez une dizaine de producteurs locaux, justifie Dimitris. On a commencé avec une première recette, puis on a continué à chercher sur Internet, à se former en étant aidé par le mouvement de soutien. » Chez eux, pas de direction « recherche et développement », mais l’expérimentation, au risque des ratés. « Au début, leurs produits étaient vraiment de mauvaise qualité. Impossible de laver les vêtements avec ! », sourit Marcellina, soutien de la première heure.

En six ans de production, les apprentis savonniers ont progressé. Ils commercialisent aujourd’hui une quinzaine de produits ménagers au sein des réseaux militants de centres sociaux, squats et épiceries coopératives : savons à base de lavande, lessive, détartrant, produit lave-vitre, ou encore crème pour le visage.

« Au début, ça a été un choc culturel. On n’avait plus à prendre les ordres de personne ! »

Pour mieux comprendre leur histoire, il faut aller rendre visite aux travailleurs, et s’armer de patience. La zone est éloignée du centre-ville, coincée entre l’aéroport international et les enseignes tapageuses d’une immense zone commerciale. Au bout d’un chemin bordé d’arbres et de buissons, il faut se signaler à l’interphone afin d’espérer voir s’ouvrir le large portail métallique. Menacé d’expulsion à tout moment, le lieu est gardé jour et nuit depuis huit ans. Sur la friche de treize hectares trônent d’immenses hangars en apparence vides et décrépis. Sur l’un d’eux, un graffiti : « Les usines appartiennent à ceux qui y travaillent ». Ce dimanche, Dimitris est là pour nous accueillir, tandis que deux de ses collègues déchargent de l’huile d’olive d’un vieux camion.

L’ouvrier est intarissable sur leur histoire, qu’il est visiblement habitué à partager. « Au début, ça a été un choc culturel. On n’avait plus à prendre les ordres de personne ! », se souvient-il dans le petit bureau étroit, tapissé d’affiches de soutien, où lui et ses collègues se réunissent tous les matins pour se répartir les tâches. « C’était difficile de s’adapter à cette nouvelle organisation collective. Aujourd’hui encore, ça n’est pas toujours évident de se mettre d’accord, mais on y travaille. » Au-delà de la prise de décision en assemblées, les ouvriers mettent un point d’honneur à ce que « tout le monde tourne » aux postes de production. Sauf pour certaines missions plus pointues comme la gestion de l’électricité ou la comptabilité.

« Notre usine, c’est un outil de lutte »

Dimitris nous embarque pour une visite au pas de course. Sur une porte blanche, l’écriteau « No entry » a été remplacé par un « No boss » rageur, doublé d’un doigt d’honneur. Derrière la porte, l’atelier où la plupart des produits ménagers sont préparés. Dans un recoin, une bétonnière un peu rouillée, « pour préparer les lessives ». Plus loin, deux vieilles machines à laver données par des soutiens pour les tester. Les postes de travail sont rangés à la va vite, dans un fouillis de bassines, de cuillères et de lessive, et le sol est collant. Le chaudron et le mélangeur, que les ouvriers ont dû racheter aux enchères, sont eux immaculés.

Ici, aucun standard n’est imposé de l’extérieur. Les ouvriers ont transformé l’outil de production à leur mesure : un mélange d’atelier de bricolage et de petite industrie, où chacun a voix au chapitre et reçoit la même rémunération. « On n’a plus besoin des cadres ni des patrons ! », assène le quadragénaire. Et pour cause : leurs anciens bureaux ont été transformés en séchoirs pour des milliers de savons parfumés – ils en produisent 1600 par semaine et en conservent 3000 en stocks.

  En bas : Dimitris, au sein de l’usine (© Raphaël Goument)

« Pour nous, ici, c’est bien plus qu’une usine : c’est un espace social, un lieu de solidarité et de liberté. » À l’entrée, de grandes tables et d’imposants barbecues accueillent des banquets réguliers. Juste à côté, une « clinique sociale et solidaire » a ouvert en 2015 dans un ancien bureau. Le matériel a été donné par des soutiens en France et en Allemagne, et une dizaine de médecins bénévoles s’y relaient pour des consultations gratuites tous les mercredis à destination des ouvriers et de quelques personnes du mouvement de solidarité. Un peu plus loin, une scène de palette attend son heure. Une compagnie de Thessalonique y jouait sa dernière pièce la semaine précédente. « Des rappeurs ont aussi tourné un clip il y a quelques mois », ajoute fièrement le travailleur. Au fond du hangar, à côté d’immenses sacs de colle et de vieilles machines assoupies, des vêtements et du matériel de soutien pour les réfugiés attendent de partir vers les « points chauds ». « Notre usine, c’est un outil de lutte. »

« Aujourd’hui pour toucher 1000 euros, il faut avoir deux diplômes et parler cinq langues ! »

Avant 2011, l’usine employait soixante-dix personnes. Au début de l’aventure autogestionnaire, en 2013, les ouvriers n’étaient plus que 14. Depuis, cinq personnes ont été embauchées et ils sont maintenant 19 sur le site. Vio Me grandit lentement, avec prudence. Car les travailleurs gèrent leur affaire loin des critères habituels. Les fournisseurs, publics ou privés, sont payés d’avance pour éviter tout endettement. La plus grande partie des bénéfices sert aux éventuelles réparations du matériel, et une petite fraction seulement à l’investissement.

« Quand on a commencé, on dégageait l’équivalent de 5 euros par personne par jour travaillé. Aujourd’hui, on est monté à 20 euros, et ça augmente chaque année », calcule Dimitris. Ils gagnent chacun environ 400 euros par mois – pas plus que la maigre indemnité chômage qu’ils touchaient en 2011. « Ça nous permet de vivre avec dignité. C’est dans la moyenne des salaires depuis la crise. Du temps de l’ancien propriétaire, on touchait autour de 1000 euros. Mais les conditions de travail avec les produits chimiques étaient beaucoup plus dures et tout le monde ne bénéficiait pas de la même paie. Et aujourd’hui, pour toucher 1000 euros il faut avoir deux diplômes et parler cinq langues ! »

Un système de distribution militant, au-delà de la Grèce

Empaquetés en grandes piles sur des dizaines de palettes, des produits attendent d’être expédiés. Mais pas n’importe où. Les supermarchés classiques n’ont jamais été une option. L’illégalité de l’usine ne le permet pas, et de toutes manières les travailleurs le refusent en bloc. Vio Me a dû développer pour survivre un fort réseau de solidarité pour commercialiser ses produits en Grèce et à l’étranger. Une boutique en ligne a été ouverte, renforcée par une forte présence sur le terrain. À Thessalonique et Athènes, deux « assemblées de solidarité » se réunissent toutes les semaines depuis 2013, et se coordonnent une fois par mois avec les travailleurs via Skype. À la demande des travailleurs, elles chapeautent une partie de la diffusion dans le réseau militant. À chaque festival, concert, les mêmes scènes : une petite table installée pour y déposer les produits avec soin, un sac plastique pour faire office de caisse, la compta griffonnée à la va-vite sur un calepin.

« Aujourd’hui, quand on va dans les cuisines ou les toilettes des centres sociaux, on trouve toujours nos produits, fanfaronne Yorgios. Sans ce mouvement de solidarité, nous ne pourrions rien faire. Ce sont comme des minis Vio Me », raconte-t-il. Cinq personnes, parmi les soutiens les plus impliqués sont même employées par la coopérative pour gérer les entrepôts et la logistique commerciale à Athènes et Thessalonique.

Force est de constater que cela fonctionne. Le mouvement de solidarité dépasse aujourd’hui largement la Grèce. Les travailleurs ont organisé en 2017 les « Rencontres euro-méditerranéennes des travailleurs des coopératives », et participé à des rencontres équivalentes en Argentine. Du bout du pied, Dimitris désigne une palette de cartons en partance vers l’Allemagne : « Là, c’est pour une école et là, pour un journal. » Le pays est le plus gros importateur, suivi de près par la France où le supermarché alternatif parisien « La Louve » distribue notamment leurs produits. Vio Me exporte aussi en Italie, en Espagne, en Suisse et jusqu’en Roumanie ou en Bulgarie. « On voudrait exporter vers l’Amérique Latine, mais c’est impossible sans cadre légal. L’absence de statut freine notre développement. »

« Sur le papier, nous sommes toujours considérés comme les employés d’une entreprise en faillite »

Après huit ans de lutte, les ouvriers de Vio Me sont toujours dans l’illégalité. En 2014, ils ont créé une société coopérative qui s’est dotée d’un compte en banque. Mais elle n’est ni propriétaire ni locataire des actifs. « Sur le papier, on est toujours considérés comme les employés d’une entreprise en faillite. Depuis six ans, notre travail n’est pas reconnu », peste Makis. « J’ai 52 ans. Si l’usine fonctionnait normalement, j’aurais pu partir en retraite à 59 ans. Là, c’est l’inconnu. » Depuis 2013, les avocats mènent une bataille juridique avec l’ancienne propriétaire pour obtenir le paiement des salaires. Cette dernière a bien été condamnée, en 2014, à plusieurs années de prison, mais n’a toujours pas vu la couleur des barreaux. Ni les ouvriers celle de leur fiche de paie. La procédure traîne toujours.

 En haut : Makis (© Raphaël Goument)

Ils craignent également les coupures d’électricité par le fournisseur public. « C’est déjà arrivé quatre fois, la dernière en 2016. Depuis, on a réussi à faire pression sur le gouvernement. Pour l’eau on est obligé de pomper sur la citerne d’un voisin. Tous ces obstacles nous freinent pour augmenter la production. »

Les promesses trahies du gouvernement Tsipras

Au mur du petit bureau, Dimitris pointe une photo jaunie d’Alexis Tsipras, premier ministre depuis 2015, et qui vient d’être battu aux élections législatives du 7 juillet. Le patron de Syriza avait visité l’usine lors de sa campagne électorale en 2014. « Il nous a promis de légaliser notre statut. Il nous a assuré qu’on était des travailleurs modèles, sur qui ils s’appuieraient pour leur projet économique. Cinq ans plus tard, rien n’a changé. » Il n’a pas l’air de s’en offusquer. « On n’attendait rien du gouvernement de Syriza, ni du précédent. On sait très bien qu’ils privilégient toujours les propriétaires. » Inutile d’ajouter que les ouvriers n’attendent rien des élections législatives anticipées du 7 juillet, remportées par le parti de droite Nouvelle Démocratie, avec 40% des voix, contre 31 % pour Syriza, le parti de Tsipras.

« Ils n’ont pas la volonté politique de légaliser une exception. Ça aurait pu créer un précédent pour tous les autres travailleurs d’entreprises en faillite dans le pays », analyse-t-il. Semé d’embûches, le chemin choisi par Vio Me n’a d’ailleurs pas ouvert la voie à d’autres coopératives ouvrières. Les milliers de structures autogérées qui ont fleuri en Grèce après le mouvement des places de 2011 se concentraient surtout dans le secteur des services. Selon les ouvriers interrogés elles ont, pour beaucoup d’entre elles, disparu. Les tentatives de réappropriation industrielle se comptent sur les doigts d’une main. Parmi elles, seule Vio Me serait encore debout.

« Même s’ils arrivent à vendre l’usine, ça ne va pas stopper la lutte »

Pour l’heure, la principale menace est judiciaire. En 2014, une vingtaine d’anciens salariés ont réclamé la liquidation rapide des actifs de la maison-mère pour toucher les sommes dues. Depuis 2015, l’État organise chaque année une session de vente aux enchères des terres et bâtiments, pour rembourser les millions de dettes de l’entreprise. Les travailleurs ont essayé d’éviter la vente à un investisseur privé. « On a proposé une autre solution simple aux différents gouvernements : les services publics (sécurité sociale, eau, électricité) envers qui Vio Me était endettée pourraient reprendre une propriété correspondant au montant, et nous louer les locaux. Quant à nos arriérés de salaires de 2,5 millions, on pourrait les échanger contre les machines », explique Makis. Sans succès.

Alors, inlassablement, les ouvriers publient des appels à soutien, bloquent les tribunaux, envahissent les salles d’audience, campent devant le ministère du travail en essuyant les coups de la police. « Mais le prix de rachat est plus bas chaque année : ils ont commencé en 2015 à 32 millions d’euros, puis 25 en 2016, 18 en 2018. Cette fois, ils sont descendu à 12,5 millions », s’alarme Makis. Ce 20 juin, à nouveau, 200 personnes se sont rassemblées devant le tribunal. Sans réussir à bloquer les enchères. Heureusement, aucun acquéreur n’a proposé d’offre. Jusqu’à quand ? La prochaine session aura lieu en septembre.

Les ouvriers se préparent au pire, mais restent déterminés. « Même s’ils arrivent à vendre l’usine, ça ne va pas stopper la lutte. Ce qui est important, c’est de continuer le combat. Seule la lutte nous fera gagner ! », assène Makis. À ses côtés, confiant, Dimitris glisse, poings serrés : « Avec toutes les heures de notre combat depuis des années, c’est comme si on avait déjà racheté l’usine ! »

Andrea Fuori et Raphaël Goument

- Photos : © Raphaël Goument

Source https://www.bastamag.net/Grece-Vio-Me-cooperative-usine-autogeree-savons-ecologiques-legislatives-Tsipras-Syriza

Pour rappel : le collectif de Grenoble soutient les VioMe depuis 3 ans en organisant une commande groupée de leurs produits une fois par an. La prochaine commande se fera à l’automne 2019. Les informations pratiques seront données courant septembre.

Solidarité avec Yannis Youlountas

Le collectif de Grenoble exprime toute sa solidarité à Yannis qui a été agressé mercredi 13 juin au soir alors qu’il sortait de l’espace social autogéré Favela au Pirée. Ils étaient à 3 contre un et c’est l’intervention de voyageurs qui sortaient du tram qui a fait fuir les agresseurs.

Yannis est venu plusieurs fois à l’invitation du collectif de Grenoble pour présenter ses films sur la situation en Grèce et surtout la résistance qui y est toujours présente face à la violence du système qu’elle soit politique, étatique, européenne. Il continuera à être invité sans hésitations.

Bon rétablissement à lui et pour savoir comment réagir dans pareilles situations nous relayons ici son message :

Ne pas céder à la peur par ·

NE PAS CÉDER À LA PEUR

Il n’y a qu’une seule chose que nous ayons à craindre, c’est la peur elle-même. C’est là, le piège éculé de ceux qui se prétendent supérieurs : autoritaires ou fascistes, légaux ou factieux, avec leur meute de flics ou de miliciens. La fabrique du consentement ne passe pas seulement par une construction imaginaire, une représentation symbolique, un rang illusoire auquel se soumettre est présenté comme une évidence, une règle, un devoir. Cette servitude est, plus encore, le produit du sentiment d’impuissance et d’insécurité que suscite la peur. Peu importe que la menace soit directe ou indirecte : baisser les yeux quand elle survient, c’est se résigner ; regarder ailleurs quand d’autres sont opprimés, c’est s’apprêter à subir le même sort.

À l’inverse, ne pas céder à la peur, c’est rester résolument en dehors de ce cercle vicieux, de ce cycle infernal, de cette accumulation de non-dits. C’est crier non, haut et fort, quand le silence équivaut à un consentement. C’est surprendre ceux qui croyaient nous faire obéir, courir ou demander pitié.

Ne pas céder à la peur, c’est refuser de baisser la tête, regarder dans les yeux ceux qui veulent nous dominer, nous exploiter, nous molester, et montrer que nous céderons pas, que nous resterons debout jusqu’au bout. Hier soir, les quatre néo-nazis(2) qui m’ont tendu un piège ont cru m’impressionner. Mais ils ont vite compris que le sang froid et la détermination font plus que le nombre. Certes, je souffre encore à l’heure qu’il est, mais j’ai sans doute échappé à pire. Je dois également leur renoncement à l’arrivée d’un tram à la station voisine, peu après le début de l’attaque. Cette foule imprévue m’a peut-être sauvé la vie. Une vie qui tient parfois à un fil : le fil du lien social, de la présence, de la solidarité.

Ne pas céder à la peur, c’est ne pas reculer face aux tentatives d’intimidations. Les néo-nazis du Pirée fulminent ces jours-ci de voir l’espace social libre Favela fêter son deuxième anniversaire et réussir ce qui paraissait impossible : tenir bon dans un quartier difficile où les fascistes et autres nationalistes ont pignon sur rue. Avec un courage exemplaire et beaucoup d’idées formidables, mes camarades de Favela ont montré, une fois de plus, que les seules luttes perdues d’avance sont celles qu’on n’ose pas mener. C’est pourquoi j’appelle toutes celles et ceux qui sont en Attique ce soir à se rendre à l’anniversaire de Favela et à montrer leur solidarité par leur présence en nombre à ce rendez-vous, au cœur du Pirée(3).

Ne pas céder à la peur, c’est aussi ne pas laisser faire quand d’autres subissent l’injustice et la répression. Cette solidarité nécessite cependant d’être à la hauteur de la force écrasante qui s’abat parfois sur les victimes. Face aux représailles récentes de l’État grec, avec une sévérité sans précédent au moyen d’une faille juridique sournoise, le groupe Rouvikonas semblait depuis un mois condamné à un coup d’arrêt et à l’emprisonnement de deux de ses membres(4). La somme à réunir en dépôt de garantie (futurs frais de réparations et jours-amendes) paraissaient impossible à réunir : 30 000 euros pour Nikos et autant pour Giorgos, le cofondateur du groupe, soit 60 000 euros en tout, c’est-à-dire dix à vingt fois plus que d’habitude. Et bien non ! Nous venons, hier, de réussir à ramener libre Nikos du tribunal ! Alors que les médias du pouvoir annonçaient déjà l’emprisonnement imminent de nos camarades, nous sommes parvenus à réunir et à déposer la première valise énorme de 30 000 euros, grâce à des soutiens du monde entier, petits et grands, jusqu’à des migrants pourtant très pauvres qui ont insisté pour participer modestement : « Vous nous avez défendus tant de fois ! À notre tour de vous défendre ! »

Ce soir, je ne pourrai pas participer à la fête de mes camarades de Favela, non seulement à cause de ma convalescence, mais aussi parce que j’ai prévu d’être, dans la soirée, avec mes camarades de Rouvikonas pour faire le point sur la situation, avant de retourner me reposer. Alors, où en sommes exactement ? C’est bien simple.

A l’heure où j’écris ces lignes, le pot commun affiche 26 700 euros, c’est-à-dire en réalité 22 400 puisque 4 300 avaient déjà été retirés pour deux procès antérieurs. En comptant tout à la fois (pot commun + paypal + virements + versements en liquide sur place ou sur la tournée de Spiros), nous en sommes à plus du double : 47 850 euros en tout ! Autrement dit, nous avons déjà dépassé la moitié de la somme nécessaire pour empêcher l’État grec d’emprisonner Giorgos. Il reste 6 jours pour trouver 12 150 euros. 2000 par jour jusqu’au vendredi 21 juin, date à laquelle la somme devra être déposée pour permettre au co-fondateur de Rouvikonas de repartir libre à son tour(5). 12 150 équivaut au quart de la somme rassemblée en trois semaines. Cela semble presque impossible, vu le délai très court, mais ça reste faisable, à condition de ne pas renoncer si près du but. Avec 47 850 sur 60 000, nous avons fait 80% du chemin. Il serait dommage d’échouer à quelques encablures d’une démonstration formidable à destination du pouvoir ; ce pouvoir qui règne en nous divisant, en nous isolant, en nous rendant indifférents et même jaloux les uns à l’égard des autres.

Ne pas céder à la peur, c’est se rappeler de notre capacité à changer le cours des choses, en mettant bout à bout les actes, les idées, les moyens. Le fait que des soutiens arrivent parfois de l’autre bout du monde symbolise parfaitement l’horizontalité de cette lutte globale face aux géants de papiers qui prétendent encore nous gouverner, nous juger et nous enfermer.

C’est pourquoi les luttes contre le capitalisme et contre le fascisme sont indissociables. Ce sont en réalité les deux versants d’une même lutte : la lutte pour l’émancipation individuelle et sociale, dans la liberté et l’égalité, dans l’amour et la révolution, dans la joie de participer à un élan qui renversera un jour le vieux monde autoritaire.

Les temps sont durs. Oui, certes. Les nazis rôdent, frappent à la nuit tombée et parfois même en plein jour. Mon corps en témoigne. Le capitalisme se durcit, défonçant les conquêtes sociales passées et creusant toujours plus les inégalités. C’est un fait indéniable que seuls les nantis osent contredire. Le pouvoir se raidit, avec de nouvelles armes, de nouveaux outils pour surveiller et de nouvelles lois pour punir. Assurément, vu le nombre de victimes. Le constat est rude, mais il ne doit pas conduire à baisser les bras ou la tête. Car c’est justement parce que les temps sont durs qu’ils sont ouverts, que rien n’est terminé et que nous avons la contrainte vitale, cérébrale, viscérale d’en sortir.

C’est parce que cette société est profondément mortifère que nous n’avons pas d’autre choix que sortir de la préhistoire politique de l’humanité pour sauver la vie et la partager autrement.

C’est parce qu’on me menace, qu’on me frappe et qu’on veut me voler ma vie que je suis d’autant plus déterminé à en finir avec ceux qui m’agressent et avec la société qu’ils veulent m’imposer.

Là où nos ennemis essaient de susciter la peur, ils ne font qu’accroître la révolte : chaque menace m’inonde d’adrénaline, chaque coup me fouette le sang, chaque épreuve nouvelle me fait serrer le poing toujours plus haut.

Ils ne nous auront pas comme ça. Nous sommes encore debout. Et, pour garder le cap et la force de continuer, la seule chose que nous ayons à craindre, c’est la peur elle-même.

Yannis Youlountas

(1) Le communiqué de Maud, suite à mon agression :
http://blogyy.net/2019/06/14/yannis-agresse-par-des-neo-nazis-hier-soir-au-piree/
(2) Trois qui m’ont attaqué et un quatrième qui guettait pendant ce temps côté port, seul issue possible (point de passage plutôt régulier et bien éclairé).
(3) Ce soir au Pirée, rendez-vous, aussi nombreux que possible, pour les deux ans de Favela :
https://www.facebook.com/events/308401606756331/
(4) Comment l’État grec a réussi à piéger Rouvikonas, et pourquoi maintenant en particulier :
http://blogyy.net/2019/05/29/giorgos-kalaitzidis-increvable-anarchiste-bientot-embastille-par-tsipras/
(5) Pour participer à l’appel à soutien financier (avant le 21 juin), le pot commun avec toutes les informations est ici :
https://www.lepotcommun.fr/pot/mjj83sy2
Pour procéder par paypal ou virement (ou chèque, mais c’est un peu long et compliqué par rapport aux autres formes possibles), contacter en français : rouvikonasfrancophone@riseup.net
Si vous passez à Athènes avant le 21 juin :
Rendez-vous au K*Vox tous les jours, de 16:00 à minuit, place Exarcheia.


D’autres réactions

En français :
https://www.monde-libertaire.fr/?article=Les_enfoires_du_Piree
http://www.cadtm.org/Solidarite-a-Yannis-Youlountas-No-pasaran
http://endehors.net/news/yannis-agresse-par-des-neo-nazis-hier-soir-au-piree
https://www.facebook.com/UnionCommunisteLibertaire/posts/2821563887916965

En grec :
http://voidnetwork.gr/2019/06/14/nazis-attack-yannis-youlountas-in-piraeus/
http://net.xekinima.org/fasistes-epitethikan-ston-skinotheti-antifasista/
https://www.kar.org.gr/2019/06/14/fasistes-chtypisan-antifasista-ston-peiraia/
https://www.facebook.com/freesocialcenterfavela/posts/899755467028824
https://www.facebook.com/konpol64/posts/2303617716339907
https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1432724003534208&id=645186555621294
https://www.imerodromos.gr/epithesi-fasiston-ston-peiraia/
http://www.antinazizone.gr/2019/06/blog-post_92.html#more

Message de SOS Méditerranée

3 QUESTIONS À Frédéric Penard, directeur des opérations de SOS MEDITERRANEE

Frédéric Penard revient sur la situation plus qu’alarmante en Méditerranée centrale aujourd’hui et sur l’urgence de trouver un navire au plus vite. Pour autant, chercher et trouver un navire adapté aux activités de recherche et de sauvetage de SOS MEDITERRANEE prend du temps. Le cahier des charges est conséquent. Pour y parvenir, il rappelle que le soutien de tous les citoyens mobilisés contre cette tragédie est indispensable.

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Isère : contre la privatisation des barrages

 

Rassemblement samedi 15 juin 2019

Barrage de St Egrève (38) de 12 h à 17 h

 

 

Communiqué de presse

PRIVATISATION DES BARRAGES !
L’intérêt financier ne doit pas primer sur l’intérêt général !
Mobilisons-nous !

Un à un les Services Publics sont démantelés par cette logique libérale dans laquelle l’intérêt général des citoyens n’a que peu de place.

Depuis plus de 5 ans, des syndicats, des collectifs citoyens, des élus politiques font entendre leur voix pour sauvegarder les barrages hydroélectriques dans le giron public. L’exploitation des ouvrages hydrauliques par le secteur public a, depuis des décennies, démontré le sérieux et la cohérence dans la gestion de cet outil industriel majeur.

Les barrages hydroélectriques ont une importance capitale dans l’équilibre du système électrique car c’est une des seules énergies stockables à grande échelle, pouvant démarrer en quelques minutes.

Ces barrages sont également des réservoirs d’eau essentiels à l’agriculture, au tourisme, à la faune et à la flore mais aussi au maintien du niveau des nappes phréatiques, et on le sait moins, au refroidissement de centrales nucléaires…

Comment envisager une seule seconde la possibilité qu’une industrie aussi stratégique pour le pays et  les citoyens soit livrée à des grandes multinationales privées en concurrence ? Cela reviendrait à leur donner un moyen de pression sur n’importe quel gouvernement, collectivité locale ou même sur les citoyens.

Pour preuve l’augmentation incessante des tarifs de l’électricité depuis l’ouverture du marché pour satisfaire la concurrence au détriment des usagers et des citoyens !

Comment la France pourrait-elle suivre cette voie en devenant le seul pays à céder aux injonctions de l’Europe sur ce dossier ? Rappelons que le devoir de l’État et des élus de la Nation est de veiller à l’intérêt général !

À l’heure où il nous faut combattre le réchauffement climatique, la gestion de l’eau sera un réel enjeu de société. Au vu de la diminution des réserves d’eau et de l’augmentation des températures, nous ne pouvons accepter de livrer les barrages à des intérêts privés au détriment de la collectivité dans le seul but de dégager des profits.

C’est pourquoi les organisations signataires appellent
les citoyens, les salariés, les élus politiques de tout bord
à se mobiliser sur le barrage de St Egrève le samedi 15 juin 2019 de 12h à 17h

Ensemble sauvons nos barrages !

———————————————-Organisations signataires——————————————–

Collectif « Ne nous laissons pas tondre » – Collectif « Sauvons nos barrages », les Amis de la Terre – Citoyens pourle Climat Grenoble – Alternatiba – ANV COP21 – Marche pour le Climat- Gilets Jaunes Isère – ATTAC – CADTM
Syndicats : CGT Énergie Isère, Sud Énergie, CFDT Chimie Énergie, CFE GE Alstom, UD CGT Isère,
UD Solidaires Isère, Solidaires Météo-France, CGT GE Alstom

Informations de dernière minute, détails et compléments : www.privatisation-barrages.fr

Le communiqué en pdf 2019-06-15-Communiqué-presse-Non-à-la-privatisation-de-lhydro(1)

Le collectif de Grenoble solidaire des VioMe

Le collectif de Grenoble est solidaire des travailleurs en lutte VioMe et partage le communiqué du CSPG de Lyon ( Comité de Solidarité avec le Peuple Grec ) 

Chers Camarades , chers Amis,

 La lutte de VIOME est exemplaire pour un monde où les travailleurs ont pris en mains leur outil de travail et sa gestion  de manière collective et autogérée .

Ils font face depuis des années aux tentatives du patronat grec et du pouvoir politique de les déloger et donc de casser leur expérience et leur existence,.

alors qu’ils démontrent qu’il est possible et nécessaire que les salariés soient en possession de leur moyens de production pour une répartition juste et équitable du fruit de leur travail.

Ils développent des actions au service de la population locale , notamment dans le domaine de la santé , pendant que le gouvernement grec , au service du patronat et des puissances capitalistes européennes , cassent tous les services publics , privatisent massivement et vendent le pays .

Nous soutenons sans réserve la lutte des travailleurs de VIOME contre les menaces d’expulsion et nous nous associons aux mobilisations populaires organisées à Thessalonique .

 Tous unis et fraternels pour sauver VIOME !

 Αγαπημένοι σύντροφοι,αγαπημένοι φίλοι.

Ο αγώνας του ΒΙΟΜΕ είναι παραδειγματικός για ένα κόσμο πού οι εργάτες έχουν πάρει στα χέρια τους το εργαλείο τους της εργασίας και τη διαχείρηση του κατά ομαδικό και αυτοδιαχειριζόμενο.τρόπο. Αντιμετοπίζουν έδω και πολλά χρονία τις προπάθιες της ελληνικής εργοδοσίας και πολιτικής εξουσίας να τους βγάλουν και επομένως να σπάσουν την εμπειρία καθώς και την ύπαρξη τους, ενώ αυτοί αποδεικνύουν ότι είναι δυνατό και απαραίτητο οι μισθωτοί να έχουν τα μέσα παραγωγής τους για δίκαίο και ακριβοδίκαιο καταμερισμό του καρπού της εργασίας.τους.

Αναπτύσσουν δράσεις στην υπερησία του τοπικού πληθυσμούς, κυρίως στον τομέα της υγειάς, ενώ η ελληνική κυβέρνηση, η οποία είναι στην υπηρεσία της εργοδοσίας,καθώς επίσης των καπιταλιστικών και ευρωπαικων δυνάμων, σπάζουν όλα τα δημόσια, μαζικά ιδιωτικοποιούν και πουλούν την χώρα.

Υποστηρίζουμε ανεπιφύλακτα τον αγώνα των εργάτων του ΒΙΟΜΕ κατά των απειλών απέλασης και στηριζούμε τις λαικές κινητοποίησεις οι οποίες οργανώνονται στη Θεσσαλόνικη.

Να είναι δεμένοι και αδελφικοί για να διασωσούμε ΒΙΟΜΕ.

Ο σύλλογος της στήριξης για το ελληνικό λαο.

Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante !

Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante ! par Acrimed,

Nous organisons le jeudi 6 juin une réunion publique sur le thème « Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante » afin d’aborder différents thèmes, comme la médiatisation des violences policières ou le rôle des médias indépendants, avec des gilets jaunes et des journalistes ; mais aussi de discuter la question des initiatives à mener sur le terrain des médias.

Nous l’affirmions dans notre déclaration commune [1] : le mouvement des gilets jaunes bouleverse l’agenda politique, et porte une remise en cause profonde des institutions et notamment des grands médias.

La défiance qui s’est exprimée à leur égard est profonde et sans précédent, et fait écho à un traitement caricatural des mobilisations des gilets jaunes : surenchère sécuritaire sur les plateaux télévisés et dans certains quotidiens ; confiscation de la parole par les éditorialistes ; disqualification de certaines revendications jugées « irréalistes » et appels à la démobilisation ; ou encore dénonciations des violences des manifestants – alors que les violences policières ont été trop longtemps passées sous silence.

Cette défiance peut être une opportunité pour bouleverser l’ordre médiatique : dans les rédactions, elle est l’occasion de remettre en cause les orientations délétères imposées par les directions éditoriales, et de replacer le reportage et l’enquête au cœur du travail journalistique. Et dans les médias indépendants, de faire la démonstration par l’exemple qu’un autre journalisme, plus exigeant et plus libre vis-à-vis des pouvoirs, est possible et largement plébiscité.

Pour aborder ces différents aspects, nous vous invitons à une réunion publique « Médias et gilets jaunes : pour une information indépendante » qui se tiendra le 6 juin à la Bourse du travail de Paris en présence de gilets jaunes et de journalistes.

Elle sera aussi l’occasion d’aborder les nombreuses entraves qui pèsent aujourd’hui sur le droit à l’information : la mainmise de quelques milliardaires sur la plupart des médias, les plans de suppressions d’emploi dans l’audiovisuel public comme dans les groupes privés, la précarisation des journalistes statutaires ou pigistes y compris dans certains médias indépendants, la répression policière et la criminalisation qui frappent de plein fouet certains reporters et leurs sources, ou encore les lois liberticides qui visent à contrôler l’information – loi sur le secret des affaires et sur les « fake news ».

Ces menaces rendent plus que jamais nécessaire une mobilisation collective sur le terrain des médias !

Rendez-vous jeudi 6 juin à 19h,
à la Bourse du travail de Paris
(3 rue du Château-d’Eau)

L’entrée est libre, dans la limite des places disponibles, et cette rencontre devrait être filmée et retransmise.

En France aussi on privatise

Les gouvernements successifs de Sarkozy, Hollande et Macron nous font croire que c’est l’Europe qui impose à la France de brader ses barrages aux intérêts privés. C’est FAUX !

La France est le seul pays riche, en dehors du Chili de Pinochet, à envisager cette folie : nos lois ont été méticuleusement détricotées, une à une, depuis plus de 5 ans, pour rendre cette folie insensée obligatoire au regard de la seule loi française…

Macron privatise les barrages hydroélectriques publics à marche forcée, c’est anti-écologique, anti-social, coûteux et dangereux !

[Argumentaire et informations supplémentaires : https://solidaires-isere.fr/2019/05/30/barrages-la-privatisation-de-trop-eau-secours-le-15-juin-a-saint-egreve/]

Partagez l’événement facebook pour le 15 juin !

 

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