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À Athènes, une manif géante pour refuser les facs privées !

La journée nationale de mobilisation du 8 février restera dans les annales. À Athènes, la manif, qui avait regroupé le 25 janvier au plus fort 10 000 manifestantEs, a dépassé cette fois les 20 000, atteignant peut-être 25 000

On s’attendait à une grosse manif, comme le méritent les réponses de Mitsotakis à la très forte mobilisation universitaire contre son projet ancestral de facs privées : répression (charge sauvage des flics à la fac de droit de Komotini à la suite apparemment d’une demande des étudiants de la droite de Mitsotakis contre la décision majoritaire d’occupation !), menaces de procureurs contre des étudiantEs, des enseignantEs, des présidentEs d’université, calomnies officielles et médiatiques sur une « minorité » qualifiée de « voleurs de l’université ». On n’a pas été déçus.

En tête, derrière une banderole claquante (« La majorité a parlé : Non aux facs privées! Gratuité des études, valorisation de nos diplômes! »), les étudiantEs de Komotini et d’une fac de Salonique victime elle aussi de la violence policière. Quelques milliers d’étudiantEs sont venuEs de plusieurs villes du pays (gros cortèges de la Crète, de Patras…), même si s’y déroulaient en même temps de belles manifs. Un des slogans résume et la situation et la combativité de masse : « L’histoire, nous l’écrivons avec les AG, les occupations, les manifs ». Et cette fois, les enseignantEs étaient très nombreuxEs, des centaines avec OLME (syndicat unique du secondaire) et POSDEP (idem pour l’université), mais défilaient aussi des délégations de soignantEs de l’hôpital, d’avocatEs…

C’est un tournant évident dans cette mobilisation qui est évidemment difficile : la gauche radicale et révolutionnaire et le KKE soutiennent pleinement le mouvement et y sont engagés. Même si une délégation de Syriza était présente dans le cortège athénien (ainsi qu’une délégation du groupe de députés Nea Aristera, qui ont quitté récemment Syriza), certains de ses députéEs ne cachent pas qu’ils sont pour les facs privées (avec tout le blabla sur leur respect pour les facs publiques !). Et le Pasok prétend s’opposer au projet de Mitsotakis sous l’angle constitutionnel : il ne faut pas contourner l’article 16 comme voudrait le faire Mitsotakis, il faut une révision constitutionnelle, mais pour le reste, le Pasok voit d’un œil favorable les facs privées ! Pourtant, ce qui apparaît plus clairement semaine après semaine, c’est que cette bataille historique peut être gagnée face à un gouvernement en difficulté (mobilisation croissante des agriculteurEs, vote cinglant du Parlement européen cette semaine condamnant les graves atteintes à l’État de droit sous Mitsotakis défendu par – pas toute ! – la droite et l’extrême-droite européennes (divergences internes, etc.).

Un projet à long terme

Le ministre de l’Éducation Pierrakakis a enfin présenté le projet : des facs étrangères seraient autorisées à créer des annexes en Grèce sous statut privé, avec droits d’inscription et diverses pseudo-obligations qui ne peuvent cacher l’essentiel. La clientèle visée (car il s’agit de cela !) ressemble à un catalogue à la Prévert, et l’objectif immédiat, qui peut faire douter du succès de l’entreprise, ce sont des lycéenNEs ayant obtenu des notes faibles aux examens d’accès à la fac publique…mais pouvant débourser des dizaines de milliers d’euros pour s’inscrire dans un établissement privé dispensant « des services universitaires », dont les diplômes seront reconnus par l’État grec.

Pour l’heure, le seul projet évoqué concrètement est celui d’une fac privée chypriote qui voudrait créer une annexe en médecine, avec semble-t-il le soutien d’un groupe financier américain qui contrôle déjà des hôpitaux privés grecs ! On a donc du mal à percevoir l’intérêt et l’objectif profonds d’un projet explosif et de toutes façons miné par l’article 16 de la Constitution, très clair sur l’impossibilité de créer en Grèce une fac privée, alors que par ailleurs la législation européenne (prétextée par Mitsotakis) n’oblige pas un état à autoriser la création de facs privées.

Il semble que l’objectif est double. En passant par-dessus la Constitution, la droite veut certes offrir d’immédiats profits à ses amis patrons : dans le cas de la fac privée chypriote participerait aussi Lamda Development, un des principaux groupes grecs d’investissement immobilier, sans oublier, pour admirer encore une fois le réseau familial, que la fille de Mitsotakis a travaillé dans le groupe américain comme « manager »… Et surtout, le projet de fond semble être d’affaiblir toujours plus l’université publique : manque de moyens (les enseignantEs de l’université Polytechnique d’Athènes soulignent qu’en quelques années, ils sont passés de 750 à 450), financements en baisse, mensonges sur son niveau et ses coopérations internationales, alors que celle-ci est partout engagée depuis longtemps dans des projets et des liens à l’international… Et cette politique a pour but de pousser à aller vers le privé, qui aura droit par des combines à des financements publics. Tout cela en masquant la réalité : si on regarde les classements internationaux (et quoi qu’on pense de ceux-ci !), le bilan est sans appel pour les actuels « collèges universitaires » privés qui existent depuis pas mal de temps et qui pourraient bientôt avoir droit à la reconnaissance académique de leurs « diplômes » grâce au protocole de Lisbonne : toutes les universités publiques sont loin devant le premier de ces collèges, dont la plupart sont dans les abîmes des classements ! Pour essayer de rendre « attirantes » les facs privées que veut imposer Mitsotakis, une seule solution pour lui : casser complètement l’université publique.

Les étudiantEs ont tout compris !

Or, les étudiantEs ont immédiatement compris le danger. Dans un contexte d’affaiblissement continu des moyens, le danger est moins la « concurrence immédiate » du privé que l’aggravation accélérée de la sélection sociale et des problèmes de l’université publique, qui sera peu à peu soumise au régime du privé. Ainsi, à côté de mesures comme des « réformes » managériales des organes de direction, viennent d’être décidés des frais d’inscription pour les étudiantEs étrangerEs. À terme, c’est l’exclusion du droit aux études pour les enfants des classes populaires, et l’étouffement des libertés pédagogiques.

L’enjeu de la bataille en cours ici nous renvoie aux débats en France en 1984, où seuls des courants autour de l’École émancipée ou de la LCR exigeaient la nationalisation de l’école privée, précisément pour éviter qu’à terme, ce soit l’école privée qui gangrène et fasse périr l’école publique ! On voit où se trouve aujourd’hui l’école publique en France, au bord de l’effondrement, alors que se multiplient les cadeaux au privé… Ce qui commence à devenir désormais clair pour beaucoup en France au bout de quarante ans, est immédiatement perçu ici par le mouvement contre les facs privées. Ainsi le Conseil des présidentEs des départements de la Faculté méditerranéenne en Crète déclare-t-il : « Nous considérons que la discussion sur l’enseignement supérieur devrait se concentrer sur l’avenir des universités publiques, sur les grands problèmes qu’elles rencontrent et principalement sur le soutien effectif de l’État », appelant le ministère à ne pas déposer de dispositions de loi pour fonder des facultés privées en contournant l’article 16, mais à prendre immédiatement de substantielles mesures de soutien aux universités publiques (cité par le quotidien Ef Syn). De même, le regroupement Syspirossi des enseignantEs du supérieur déclare : « La seule université libre est l’université publique » (idem) ! Sans oublier que des facs comme celle de Patras refusent d’organiser les examens à distance que veut imposer le pouvoir pour casser le mouvement étudiant ou la déclaration unanime (y compris le courant de la droite) du congrès de POSDEP de condamnation du projet de facs privées. Avec une conscience des enjeux aussi nette et fort massive, le mouvement non seulement peut résister aux attaques continuelles de la droite et de ses médias aux ordres, mais il est une invitation à ce que la question de l’école publique soit (re)posée au niveau européen : le catastrophique libéralisme dans le secteur de l’éducation s’appuie sur des directives européennes, telles la « stratégie de Lisbonne » ou « processus de Bologne »…

Dans les jours ou les semaines qui viennent, le mouvement étudiant et universitaire et ses alliéEs veulent accentuer les mobilisations pour gagner, et cela alors que plus de 250 départements universitaires sont occupés. Ils devront bien sûr veiller à éviter les divisions internes. Après les manifs de jeudi s’est tenue la coordination nationale, en présence de 2 000 étudiantEs, mais dans une autre fac se tenait une coordination à l’appel du courant de la KNE (JC grecque, dont le courant syndical a remporté les élections universitaires). Cette division, agrémentée d’ailleurs de quelques échanges de coups dans la manif entre KNE et un groupe d’extrême gauche, est d’autant plus malvenue que les revendications sont unanimes, facteur de confiance pour tout le mouvement. Même si la KNE et quelques groupes de gauche radicale veulent inclure Syriza dans leurs condamnations, la lutte se concentre sur l’objectif de renvoyer à la poubelle un projet porté violemment par la droite, qui gouverne depuis 2019 et attaque frontalement la jeunesse scolarisée et les personnels de l’Éducation….

Un des axes sur lesquels tout le monde s’accorde aussi est le lien aux luttes des travailleurEs, et le mouvement voit ainsi comme une étape importante la grève de la Fonction publique appelée pour le 28 février par ADEDY (Fédération du secteur public) et aussi par des branches du privé et des unions locales. Mais sans attendre, un objectif dans cette situation brûlante devrait être contre la marchandisation de l’enseignement incitée par l’Europe libérale, la grève de toute l’Éducation nationale : les attaques contre l’enseignement secondaire (bachotage permanent pour les élèves, inspections sanctions contre les enseignantEs…) et le manque de moyens (fréquentes chutes de vieux plâtres dans des classes…) exigent une riposte urgente de tout le secteur.

Et bien sûr, un facteur clé sera aussi la solidarité internationale : contre l’Europe du capital et de l’école privée, les étudiantEs montrent la voie en Grèce, pour une Europe des jeunes et des travailleurEs, pour l’école publique et gratuite, le droit aux études pour toutes et tous, et pour le plein emploi avec respect de tous les droits sociaux !

Athènes, le 11 février 2024

Source NPA

Mobilisation agricole de la Grèce à l’Espagne

« Les revenus, c’est le point central » : de la Grèce à l’Espagne, partout des mobilisations agricoles

Les mobilisations des agricultrices et agriculteurs dépassent les frontières françaises. Que ce soit au Portugal, en Grèce, en Espagne, le mouvement demande une régulation du marché et un meilleur accompagnement dans la transition écologique.

« Les revenus des agriculteurs, c’est le point central. L’année dernière, avec l’inflation, ils ont chuté. C’est toujours plus difficile pour les agriculteurs d’avoir les conditions de vivre dignement. » Vitor Rodrigues est le président de la Confédération nationale de l’agriculture du Portugal (Confederação Nacional da Agricultura), qui représente surtout l’agriculture familiale dans le pays.

Au Portugal aussi, les agriculteurs et agricultrices se mobilisent. Le mouvement y a débuté il y a quelques semaines. « Il y a un mouvement fort du secteur. L’élément qui a peut-être le plus contribué à la mobilisation ici, ce sont les coupes dans les aides de la Politique agricole commune (Pac). Mais ces coupes arrivent dans un contexte où les agriculteurs subissent depuis quelques années de fortes augmentations des coûts de la production, des aliments pour les animaux, des fertilisants… et où les prix payés aux producteurs par les chaînes de la grande distribution sont très bas. C’est cette conjonction qui a poussé les agriculteurs dans la rue », poursuit Vitor Rodrigues.

Le mouvement agricole qui a touché la France en début d’année est en fait européen. Des protestations ont eu lieu en Allemagne, en Belgique, en Roumanie, en Pologne… et dans le Sud de l’Europe, en Italie, en Grèce, au Portugal. Les éléments déclencheurs sont différents selon les pays : la fin d’un avantage fiscal sur le diesel a mis le feu aux poudres en Allemagne ; l’import de blé ukrainien en Pologne… Partout, la question des revenus, trop bas, est au cœur des revendications.

« Le problème, c’est le coût de la production »

« Nous demandons un prix garanti pour nos produits », souligne Thomas Moschos, éleveur bio dans le nord de la Grèce, président de l’Union des agriculteurs de Kastoria et représentant de la Coordination européenne Via Campesina. En Grèce, les mobilisations agricoles ont débuté en janvier. « Cela a commencé par trois ou quatre blocages, on en a aujourd’hui plus de dix. Les grandes exploitations et les petites se mobilisent ensemble, tout comme les éleveurs et les céréaliers, et aussi les pêcheurs. Le problème, c’est le coût de la production », nous dit au téléphone l’éleveur, alors qu’on entend ses moutons et chèvres en fond de conversation.

« Nous n’avons pas en Grèce de prix spécial sur le diesel pour les agriculteurs comme dans d’autres pays européens. On veut un prix sur le diesel. Et nous demandons une réforme de la Pac qui inclut les agriculteurs dans les discussions. Le gouvernement grec nous a aujourd’hui promis une aide temporaire pour le diesel et moins 10 % sur les factures d’électricité pendant sept mois. Mais nous voulons un prix permanent sur le diesel. Nous nous opposons aussi à l’accord de libre-échange avec le Mercosur [qui regroupe plusieurs pays d’Amérique latine, ndlr] et voulons sortir du Ceta [l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada adopté en 2017, ndlr]. »

Des tracteurs avec le slogan "Sein camp no hay vida" écrit sur une pancarte.
Une manifestation d’agriculteurs début février à Bilbao, en Espagne/ © LVC

En Espagne, les manifestations ont débuté le 8 février. « La mobilisation est très importante, elle touche 30 sites dans l’ensemble du pays. Et une mobilisation nationale est prévue à Madrid le 26 février pour coïncider avec la réunion du Conseil des ministres de l’Union européenne, nous explique Andoni Garcia, du Comité de coordination des organisations d’agriculteurs et d’éleveurs en Espagne (Coordinadora de Organizaciones de Agricultores y Ganaderos, COAG). La question des revenus est essentielle. Il y a beaucoup d’incertitudes sur les coûts et les prix payés aux producteurs, ce qui provoque une insécurité, un malaise et une frustration face à des politiques néolibérales appliquées au secteur agricole et alimentaire qui ont pour conséquence la destruction de milliers de petites exploitations. »

Les accords de libre-échange pointés du doigt

En plus des augmentations des coûts, les agriculteurs espagnols ont également souffert de la sécheresse des deux dernières années. « Ce point est aussi au cœur des revendications, dit Andoni Garcia. Il faut une garantie de revenus pour les agriculteurs qui n’ont pas produit pendant deux ans à cause de la sécheresse. »

Les organisations espagnoles demandent elles aussi l’arrêt des négociations de libre-échange avec le Mercosur et la régulation des marchés. « Une Politique agricole commune qui prévoit un budget plus important pour la transition agricole vers des modèles plus durables, et la limitation des investissements des fonds d’investissement et des grandes fortunes dans les terres “agricoles” », liste aussi Andoni Garcia parmi les revendications. Il ajoute : « Nous espérons que la réponse du gouvernement sera à la hauteur des problèmes. »

Au Portugal, le gouvernement (mené par les socialistes) a répondu aux mobilisations par des propositions, concrètes, mais pas suffisantes selon Vitor Rodrigues. « La réponse de notre gouvernement a été d’annoncer un retour en arrière sur les coupes des aides de la Pac. Mais ces mesures ne s’attaquent pas au marché. Il y a des problèmes structurels de la Pac et du secteur agricole, ce ne sont pas quelques millions qui vont les régler, défend-il.

« Il faut lutter contre la spéculation »

Pour lui, « il faut garantir qu’aucun producteur ne soit pas payé en dessous des coûts de production. Et il faut lutter contre la spéculation. Sans une intervention sur le marché pour résoudre ces problèmes, nous pensons que la Pac ne pourra pas garantir que les agriculteurs et agricultrices puissent vivre dignement de leur travail. Le problème fondamental de l’agriculture en Europe, c’est d’avoir plus de gens qui travaillent la terre et puissent vivre dignement de ce travail. Je pense que c’est évident pour tout le monde dans la population que la situation actuelle n’est pas satisfaisante. » Et Vitor Rodrigues conclut : « Les agriculteurs sont en grande difficulté financière, mais les gens vont au supermarché et voient que les produits sont toujours plus chers, pour des raisons en partie complètement spéculatives, car les grandes chaînes de grande distribution font toujours plus de bénéfices. »

Sur le même sujet

L’actuel mouvement agricole qui traverse toute l’Europe pourrait-il enfin changer la donne, au sein du monde agricole et au-delà ? « Vous savez, la plupart des agriculteurs qui protestent aujourd’hui en Grèce ont voté pour le parti de l’actuel gouvernement », de droite, se désole Thomas Moschos en Grèce. « Ils ont voté pour les capitalistes. »

Rachel Knaebel

Photo de une : Une manifestation d’agriculteurs le 7 février au Portugal/©Confederação Nacional da Agricultura

Source Bastamag

En Grèce, malgré les menaces, le mouvement étudiant se renforce !

Le mouvement des étudiantEs mais aussi des personnels des universités contre le projet obsessionnel de la droite grecque de créer des facs privées (voir l’Anticapitaliste du 18 janvier) semble avoir pris au dépourvu le gouvernement de Mitsotakis qui s’illusionne après sa victoire électorale de juin sur sa capacité à faire passer toutes ses mesures désastreuses contre le camp des travailleurEs et des jeunes.

Ses réactions, après trois semaines de très grosses mobilisations, prouvent avant tout sa peur des mauvaises idées que le mouvement pourrait donner à toute une série de secteurs – des mobilisations paysannes ont commencé, et les paysans de la région de Larissa, sinistrée après les inondations de l’automne, ont eu droit aux charges des Mat [l’équivalent des CRS].

Disqualification et répression du mouvement

La réaction du gouvernement est de deux ordres. D’abord, il tente de faire passer la mobilisation pour un mouvement minoritaire et violent. Quitte à faire s’embrouiller ses piliers : pour la manif du 18 janvier à Athènes, la police indiquait 5 000 manifestantEs, mais la chaîne de télé Skaï, chien de garde de la droite, osait n’en voir qu’à peine 1 000 ! Du coup, la police a pris les devants pour la manif du 25, en annonçant pour Athènes 1 000 manifestantEs pour un cortège bien plus gros que les deux semaines précédentes : au moins 8 000 dans la rue ! Ces derniers jours, les journaux de la droite titrent sur les « Assemblées générales de la terreur » ou sur les « Occupations par quelques-uns » opposées aux « Examens voulus par la majorité ».

Ensuite, le gouvernement lance le chantage aux examens qui de fait s’inscrit dans une ligne répressive croissante : le ministre de l’Éducation veut contourner le mouvement d’occupations en obligeant les directions des universités à organiser les examens semestriels, si nécessaire en distanciel (ce qui avait été catastrophique pendant la période de la pandémie !). Et comme bien sûr un certain nombre d’administrations rechignent (elles savent elles aussi le danger de la création de facs privées), les menaces sur des baisses de financement sont proférées.

Face à cela, les présidents d’université viennent d’affirmer que les examens doivent être passés « d’une manière ou d’une autre », mais la réponse sur cette passation, qui n’est pas une mince question dans une période de chômage jeune restant très fort, viendra certainement des équipes enseignantes et des AG. En dernier lieu, la répression vise avant tout les jeunes : présence policière suffocante, intervention policière ou judiciaire contre telle ou telle occupation, et même convocation à la police de collégienNEs dénoncéEs par leur directrice pour participation à l’occupation de leur collège en Crète. Sans oublier les agressions fascistes : une lycéenne membre de l’organisation des jeunes de nos camarades de NAR a été agressée au Pirée, ce qui a entraîné une manif de riposte antifasciste.

Une mobilisation qui fragilise le « gouvernement des 41% »

Début janvier, le porte-parole du gouvernement affirmait que le projet de loi « Université libre » (!!) serait déposé pour être voté fin janvier. En cette fin janvier, le gouvernement n’a toujours pas déposé ce projet, ce qui est déjà une première victoire. Cela tient sûrement à deux raisons. Tout d’abord, même si depuis deux ans, la droite a pu avancer dans son projet de privatisation/marchandisation, elle bute sur l’obstacle de l’article 16 de la Constitution, qui est formel : l’enseignement supérieur est public et gratuit. Elle tente donc de le contourner en s’appuyant sur un autre article, mais personne n’est dupe, et plus le gouvernement qui voulait passer en force tarde à déposer son projet, plus la fragilité constitutionnelle de son bricolage sera connue et risque de faire désordre. Le porte-parole parle désormais de fin février pour le vote, et la mobilisation, dont les manifs athéniennes s’achèvent de manière spectaculaire devant le parlement, vise à empêcher le dépôt du projet.

L’autre raison renvoie à une évidente difficulté de Mitsotakis dans la période. Montré du doigt y compris au sein des instances européennes pour ses atteintes aux droits (scandales des écoutes, attaques contre la liberté de la presse, comme vient de l’illustrer un procès mené par son neveu, ex-numéro 2 du gouvernement, contre le journal Efimerida ton Syntakton et d’autres médias), il a besoin, sur fond de mécontentement croissant contre la vie chère (en un an, la bouteille d’huile d’olive, base de la cuisine grecque, a plus que doublé son prix), de soigner sa prétention à se faire passer pour moderniste libéral.

L’un de ses actuels projets, annoncé lors de sa campagne électorale, est de faire voter le mariage homosexuel. Or, la droite grecque, liée très fortement à une église orthodoxe (religion d’État) très réactionnaire, se divise, avec une fronde interne très forte – le tiers de ses députéEs ne voteraient pas une telle loi – et on assiste à des coups tordus étonnants. Alors que l’un des ministres issus de l’extrême droite, Voridis, ex-dirigeant des jeunesses de la junte militaire (1967-74) a fait savoir qu’il ne voterait pas un tel droit, un autre ministre d’extrême droite, Georgiadis, connu pour avoir publié des textes bêtes et odieux contre l’homosexualité, tente quant à lui de convaincre la partie réticente de la droite de voter le projet… Mitsotakis pensait peut-être faire passer son projet de facs privées comme un élément de sa politique « moderniste », mais vu la grave tension que provoque ces jours-ci le projet de mariage homosexuel, il est peut-être plus prudent pour lui d’attendre un tout petit peu pour éviter l’extension à une grave crise politique. Même si la gauche reste non crédible dans les sondages, ce sont 58 % des sondéEs qui se déclarent aujourd’hui mécontents de la politique de ce gouvernement…

Consolidation du mouvement

Les étudiantEs en sont bien conscientEs : la situation est difficile, face à un gouvernement disposant de tous les moyens pour salir et réprimer le mouvement, et d’autant plus dangereux qu’il se sait actuellement en difficulté. Mais fort de mobilisations répétées depuis 2019, fort aussi de l’affaiblissement de la droite étudiante (qui était première aux élections étudiantes jusqu’à peu), le mouvement s’est bien préparé à s’opposer à un projet de loi qui rendrait encore plus fragiles le droit et les possibilités de poursuivre des études.

Même chose du côté des personnels enseignants et administratifs : dans la manif athénienne du 25 janvier, ils et elles étaient plusieurs centaines dans la rue, renforcés par l’arrêt de travail déposé par les deux fédérations du primaire et du secondaire, DOE et OLME. Les enseignantEs du supérieur multiplient d’ailleurs les réunions et textes d’information sur ce que signifierait pour la Grèce l’introduction des universités privées. Et dans le secondaire, ce sont non seulement les enseignantEs mais aussi les élèves qui se mobilisent, et contre le projet de loi universitaire, et contre l’état déplorable et dangereux de nombreux établissements publics. Le 25, ils et elles étaient en nombre à Athènes, dans un cortège très décidé et très animé !

Ce qui fait la force de la mobilisation actuelle, ce sont trois éléments : d’abord, la participation aux AG. Prin, le journal de NAR, donnait des chiffres : dans de nombreux endroits, on a eu des AG de 600 à 900 étudiantEs. Et ce n’est pas la « terreur » dénoncée par la presse de droite qui y règne, mais la volonté de s’informer et de décider. Même la droite vient parfois y participer, ce qui se conclut par un rejet de ses propositions. Mais l’autre atout du mouvement, dans la grande tradition des mobilisations jeunes en Grèce, ce sont les occupations : ce sont bien plus de la moitié des départements universitaires qui sont aujourd’hui occupés, et dans ce contexte, le chantage aux examens perd en efficacité face à la priorité : « Non à la dévalorisation de nos diplômes, gratuité des études ! Les étudiantEs ne sont pas des clientEs! ». Et bien sûr, les trois journées nationales de manifestations ont été des temps forts, d’autant qu’à côté des grandes manifs à Athènes, Salonique ou Patras, les étudiantEs sont descenduEs dans la rue dans toute une série de villes moyennes dotées de départements universitaires. Enfin, même s’il y a des obstacles, la tendance est à la coordination du mouvement, gage d’efficacité.

La prochaine journée nationale de mobilisation aura lieu ce jeudi 1er février, a priori sous les mêmes formes. Étendre le mouvement, peut-être déjà à toute l’Éducation (nouvelle tentative de la droite d’imposer aux enseignantEs du primaire et du secondaire des évaluations sanctions), lier cette lutte à d’autres secteurs, font partie des discussions sur la suite de cette lutte difficile mais massive et porteuse d’espoirs sur la dynamique qu’elle contribue à créer.

Solidarité avec la mobilisation des étudiantEs contre la marchandisation de l’éducation!

A. Sartzekis, Athènes, le 30 janvier 2024

Source NPA

Protestations contre les universités privés

Des milliers de personnes défilent en Grèce pour protester contre les universités privées

Des milliers d’élèves, d’étudiants et d’enseignants se sont rassemblés à Athènes et dans d’autres villes grecques pour protester contre la création d’universités privées. Les manifestants ont marché de l’université d’Athènes à la place Syntagma en scandant des slogans et en brandissant des banderoles en faveur d’une « éducation gratuite pour tous » et de »l’éducation n’est pas à vendre ».

Les enseignants et les professeurs ont observé un arrêt de travail de trois heures afin de pouvoir participer au rassemblement.

La grande manifestation s’est déroulée pacifiquement jusqu’à ce qu’un groupe d’une cinquantaine de personnes mette le feu à des poubelles, endommage des vitrines de magasins et se heurte à la police près de l’université polytechnique.

Des rassemblements de protestation ont également eu lieu à Thessalonique, où le média local thesstoday.gr a rapporté que la police a surveillé le rassemblement à l’aide de caméras portables. Les étudiants sont déterminés à poursuivre leurs protestations par des rassemblements et des occupations d’universités.

Source

En Grèce, des facs privées, pas question !

Fort de sa victoire législative au printemps 2023, Mitsotakis tente de réaliser un vieux rêve de la droite grecque : la création de facs privées interdite par l’article 16 de la Constitution qui impose pour le (seul) enseignement supérieur le monopole public et la gratuité.

Malgré la casse du droit du travail, les diplômes universitaires gardent leur importance, d’autant que l’entrée en fac s’organise autour d’examens nationaux, les « panhelliniès », où une note élevée permet d’obtenir la section et le lieu des études choisis en priorité.

Marchandisation et exclusion

Système sélectif sévère, bachoté souvent dans de petites boîtes privées, mais ayant permis à un grand nombre de jeunes l’accès à des études sinon gratuites, en tout cas moins chères que dans bien des pays européens. Cela est fortement remis en cause depuis plusieurs années par un processus de marchandisation de l’enseignement avec l’existence de boîtes « supérieures » privées donc payantes, les « collèges », liées à des facs étrangères (environ 18 000 élèves). L’ex-ministre de l’Éducation a instauré l’équivalence professionnelle de leurs diplômes avec ceux de l’enseignement public. Avec l’instauration depuis trois ans d’une note minimum pour l’admission en fac. Ce système a déjà écarté 38 000 jeunes de la fac avec comme choix soit les « collèges » s’ils sont riches, soit la recherche d’emploi (précarité). Et aussi, l’affaiblissement continu des facs : baisse des financements (de 2008 à 2021, moins 18 %) et du nombre de personnels dans les facs (même période, moins 33 %). Le nombre moyen d’étudiantEs par enseignantE est de 47 (la moyenne en Europe est de 13).

Mitsotakis pense donc que le fruit est mûr et qu’il peut tenter de contourner l’article 16. Il se base aussi sur des sondages (59 % de la population ne serait pas contre les facs privées…) et sur une opposition réformiste pas prête à une lutte centrale.

Un début de mobilisation étudiante prometteur

Les étudiantEs ont eux et elles très bien compris le projet : une attaque frontale contre la fac publique et gratuite, une mise en cause de leurs diplômes et de la possibilité de faire des études ! Loin de la propagande sur « la fac privée aidera la fac publique à s’améliorer », ils refusent la fac privée comme accélérateur de la casse du public (moins de financements, fermeture de départements…). Et après infos et discussions en AG, 120 sections syndicales (dans chaque département d’université, 1 section) dans tout le pays ont appelé à une première mobilisation nationale. Le jeudi 11, des milliers de jeunes étaient dans la rue, dont au moins 5 000 à Athènes avec des dizaines d’enseignantEs et des centaines de lycéenNEs conscients de la menace. Preuve de la peur du pouvoir, une pesante présence policière qui n’a pu empêcher le succès général de l’action. Le mouvement va chercher à s’étendre avec AG, occupations, liens aux syndicats ouvriers et une prochaine mobilisation le jeudi 18 janvier. Une réjouissante détermination qui a besoin d’une forte solidarité !

Athènes, le 14 janvier 2024

Source https://lanticapitaliste.org

Soutenir les VioMe de Thessalonique


Après que leur usine ait été mise en faillite et abandonnée par les employeurs, les salariés, il y a 10 ans, l’ont reprise en coopérative ouvrière.

Ils ont été expulsé des locaux par le fond de pension qui a participé à l’enchère publique mais les ouvriers ont réussi à s’installer dans des locaux plus précaires à proximité. Ils en appellent à la solidarité internationale.

Ils viennent de nous confirmer qu’ils pourront honorer une commande groupée du comité de Grenoble comme nous le faisons chaque année depuis 2016 pour les soutenir.

Les documents pour organiser cette commande pour le printemps 2024 sont en préparation.

Nous les communiquerons ultérieurement.

Vous pouvez suivre sur leur blog leur situation en utilisant la fonctionnalité traduction http://biom-metal.blogspot.com/

Le comité de rédaction

Prochain convoi solidaire vers la Grèce 2024

Comme les années précédentes, un convoi solidaire va partir vers les lieux autogérés en Grèce, en soutien aux luttes et aux collectifs qui aident les précaires grecs et exilés.

À l’occasion de la tournée du film Nous n’avons pas peur des ruines, un ou plusieurs fourgons du convoi seront présents à chaque projection-débat. Voici la liste des besoins, si vous souhaitez transmettre quelque chose :

Voir la tournée du film avec les dates de passage et présence du réalisateur. Dans notre région le 14 janvier 2024 à Chambéry, le 4 ou 5 avril 2024 Grenoble. Des informations pratiques seront diffusées sur ce site ultérieurement.

La révolte des étudiantEs de Polytechnique « n’ira pas au musée » !

par A. Sartzekis

Le 17 novembre 1973, un tank de la junte des colonels abattait la grille d’entrée de l’université Polytechnique à Athènes, écrasant les étudiantEs mobiliséEs en masse et donnant le signal d’un massacre dans et autour de la fac.

Un an plus tard, la junte soutenue par les États-Unis tombait et depuis, chaque année, des mobilisations massives célèbrent cette révolte. Ces dernières années, la droite à laquelle participent d’anciens suppôts de la junte, tente de salir et faire oublier cet acte historique, dont le caractère, comme le souligne dans EF Syn le journaliste antifasciste Dimitris Psarras, est « une révolte liant l’explosion spontanée de la jeunesse avec l’action organisée de groupes de la gauche contre la dictature ».

« Éducation, pain, liberté »

Aujourd’hui encore, c’est là l’une des plus grandes peurs de la droite au pouvoir, car le mot d’ordre d’alors « Éducation, pain, liberté » reste plus actuel que jamais : dans les manifs cette année, les jeunes dénonçaient les mesures de privatisation et d’exclusion dans l’éducation, la politique de misère et de chômage. Ils dénonçaient aussi une répression violente des policiers de Mitsotakis, non seulement contre les mobilisations (par exemple, avec la destruction de la place Exárcheia, symbole de résistance), mais aussi contre la jeunesse en général. Cette semaine, les policiers ont de nouveau tué un jeune Rom et tabassé plusieurs jeunes.

Tous ces faits renforcent la colère des jeunes contre ce pouvoir très mal élu (un électeur sur cinq) et qui tente de faire croire le contraire pour imposer ses sales mesures. D’où l’importance du 17 novembre cette année, préparé en ce cinquantenaire par plusieurs meetings pour débattre du lien entre 1973 et 2023. Et, le 17, ont donc eu lieu dans le pays de nombreuses manifs, avec dans les principaux mots d’ordre des slogans antifascistes et anti-répression, et comme toujours une dynamique anti-impérialiste qui, cette année, a pris la couleur d’un soutien massif au peuple palestinien, notamment sur les banderoles et par le port de centaines de drapeaux palestiniens.

Mouvement social dynamique et absence de perspective crédible à gauche

À Athènes, la manif, formée de cortèges étudiants, de la gauche radicale et révolutionnaire et du KKE (PC grec), et forte de 30 000 personnes, est allée jusque devant l’ambassade américaine, une bonne partie continuant en direction de l’ambassade d’Israël. En tête de cortège, derrière un immense drapeau palestinien, les étudiantEs de Polytechnique et parmi eux, plusieurs soldats en uniforme, pour rappeler l’importance de résister à l’embrigadement. À Salonique, à Patras, les cortèges étaient massifs et partout avec ce caractère anti-impérialiste, forcément tournés contre la politique des États-Unis en raison de l’histoire locale et du soutien américain à Nétanyahou. Manque pourtant une dénonciation de l’impérialisme russe, de sa terrible guerre d’agression contre le peuple ukrainien et de son sale rôle en particulier dans le soutien à peine déguisé à des mouvements fascistes. Cela renvoie à l’histoire de la gauche grecque, marquée par le stalinisme et le campisme, mais aussi, dans la période, par une désorientation et un sectarisme très forts, certains se réjouissant ainsi de l’éclatement de Syriza (avec un « chef » sans aucune référence de gauche et grand inquisiteur) qui vient se rajouter au paysage très dispersé de la gauche grecque. En ce sens, ce 17 novembre illustre le paradoxe d’un mouvement social très dynamique et d’une absence de perspective crédible à gauche qui rend très urgentes des initiatives de dialogue et de recomposition.

A. Sartzekis

Athènes, le 18 novembre 2023

Source L’anticapitaliste

Les VioMe continuent !

Les capitalistes et la police ont tenté de se débarrasser de BIOME, mais cela continue sans patrons (vidéo)

21/11/2023

Dix ans après le début des activités de BIOME, le coup répressif le plus puissant a été porté par l’État et le monde des affaires. Pendant plusieurs jours, la police a tenté d’envahir BIOME et de l’évacuer afin d’exploiter l’espace pour la société Acsion Limited qui a acheté le terrain lors d’une vente aux enchères électronique. Pendant plusieurs jours, les ouvriers, solidaires, ont tenu le chantier, chassant la police et les équipes de l’entrepreneur.

Cependant, l’État a ensuite rempli la zone avec le MAT, les forces de sécurité, l’OPKE et d’autres forces et a réussi à entrer dans BIOME. Les travailleurs n’ont pas abandonné et ont activé le plan alternatif, qui consistait à déplacer la production vers ce qu’on appelle la « parcelle 60 ». Il s’agit d’une partie de l’usine, qui était déjà utilisée pour certaines fonctions et qui dispose de suffisamment d’espace et d’infrastructures pour que BIOME puisse continuer à fonctionner pleinement. Le terrain en question n’est pas passé entre les mains des acheteurs car il a été exclu de la vente aux enchères car il avait été réservé dans le passé par une autorité indépendante. La route vers ce nouveau départ n’est pas pavée de pétales de roses. En fait, il s’agit d’un chemin de terre, au sens figuré comme au sens littéral, puisque l’accès se fait nécessairement par un nouvel itinéraire. Malgré l’évolution défavorable et le transfert de toute la production dans un espace plus petit, BIOME reste la seule usine occupée de toute l’Europe qui fonctionne sans patrons. Regardez la première vidéo, où Makis Anagnostou, travailleur de BIOME, nous guide dans le nouvel espace et explique ce qui s’est passé.

Dans la vidéo suivante, nous nous plaçons devant la clôture que l’entreprise propriétaire a placée entre l’ancien et le nouveau site BIOME et commentons ses grandes dimensions qui ne nous permettent même pas de contempler l’ancien site.

« Ils n’ont pas lésiné sur la clôture. En plus du pouvoir, ils ont aussi l’argent et ils ne seront pas avares en matière d’exclusion. Ils ne sont avares que lorsqu’ils doivent donner à la classe ouvrière ce qu’elle a à donner » , a déclaré Makis Anagnostou.

A la question sur le fonctionnement actuel de l’usine, Makis Anagnostou a notamment répondu : « Rien n’a changé par rapport à la situation précédente, la production continue de fonctionner normalement. L’assemblée tous les matins est désormais une règle, c’est notre droit et notre obligation statutaires de tenir l’assemblée tous les matins. Rien n’a changé, nous continuons normalement. Nous continuons quand même parce que nous étions prêts à faire face à une telle situation, nous en avions déjà discuté. »

Concernant les prochaines étapes, après ce revers, Makis Anagnostou a répondu : « Le monde qui est à côté de BIOME a montré qu’il réagit, et dans ce moment difficile, si vous voyez comment les commandes et les demandes ont augmenté, bien sûr nous devrions produire. C’est terrible. C’est l’un des rares moments où nous avons payé tout ce que nous devions et aujourd’hui nous sommes dans une bonne position. » En fait, l’employé de BIOME a souligné que, sur la base des commandes reçues, BIOME est sur une trajectoire de croissance et « d’autres personnes viendront pour pouvoir travailler et en fait dans de meilleures conditions que celles dans lesquelles nous travaillons depuis tant d’années ». .

Il décrit également l’événement de soutien à BIOME qui aura lieu le lendemain à Berlin et la dimension écologique du fonctionnement de BIOME. Enfin, le travailleur de BIOME a souligné la nécessité d’une unité parmi les opprimés, de la Palestine aux États-Unis et à BIOME.

Regardez la vidéo ici : https://youtu.be/7nP9OrDhycI

Ensuite, nous avons pris la voiture, avons laissé les autres ouvriers derrière nous pour continuer la production et avons « transporté » Makis Anagnostou à l’aéroport pour qu’il puisse se rendre à Berlin. Nous avons profité du court trajet pour discuter de l’internationalisme que BIOME porte comme message. Nous avons parlé des ouvriers de l’usine GKN de Florence qui se préparent à parcourir les mêmes chemins d’occupation et d’autogestion, retirant ainsi à BIOME de la manière la plus agréable le titre de seule usine occupée en Europe qui fabrique des produits. En fait, c’est pour cela qu’ils ont invité BIOME à discuter de la manière dont il peut y avoir un tel exemple « 1,2,3 plusieurs BIOME », a déclaré de manière caractéristique Makis Anagnostou, en parlant de la nécessité de poursuivre le projet.

Enfin, le travailleur de BIOME a évoqué à nouveau la dimension écologique que devrait avoir le mouvement syndical, décrivant la production à la fois de GKN et de BIOME.https://youtu.be/Pc1n2zGVhpo

Rédacteur journalistique : Christos Avramidis
Réalisateur : Manos Cizek

Source https://info-war.gr/kapitalistes-astynomia-apopeirathik/

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