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Pétition  » Plus jamais ça »

#PlusJamaisCa, signons #PourLeJourDapres

15 associations et syndicats lancent une pétition pour un Jour d’Après écologique, féministe et social.

À la suite de la tribune « Plus jamais ça, préparons le jour d’après » du vendredi 27 mars, quinze organisations lancent aujourd’hui une pétition nationale pour défendre des mesures urgentes et de plus long terme, porteuses de profonds changements politiques. Cette pétition appelle les citoyen·ne·s, qui partagent le constat dressé d’urgence sociale et écologique et en ont assez des discours creux, à se mobiliser pour que le « Jour d’Après » soit construit ensemble, en rupture avec les politiques menées jusque-là. Les solutions existent, agissons !

Ces organisations appellent les citoyen·ne·s et l’ensemble de la société à faire entendre leurs voix pour « reconstruire ensemble un futur écologique, démocratique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral. » Alors que des actions urgentes s’imposent face à la crise sanitaire et que des décisions structurantes pour l’avenir sont en cours de discussion, il est primordial d’unir nos voix et d’axer le débat sur des mesures qui sont cruciales pour ne pas reproduire les erreurs du passé.

Par cette pétition, les citoyen·ne·s ont l’occasion d’exprimer leur soutien en faveur de quatre mesures urgentes, et de trois mesures de plus long terme.

« À court terme, il s’agit de stopper les activités non indispensables, de réquisitionner établissements médicaux privés et entreprises pour répondre à la crise, de suspendre les versements de dividendes, rachats d’action et bonus aux PDG. Et d’orienter les milliards d’euros injectés dans l’économie française et européenne vers les besoins sociaux et écologiques des populations ».

« Afin de ne pas relancer une économie profondément insoutenable écologiquement et socialement, nous invitons également les citoyen·ne·s à soutenir des politiques publiques de long terme pour ne plus jamais revivre ça. Services publics, fiscalité plus juste, ainsi que relocalisation et réorientation de l’agriculture, de l’industrie et des services doivent devenir les nouvelles priorités de l’action politique, pour remettre l’économie au service du plus grand nombre et limiter les dérèglements climatiques ». Cette pétition sera relayée sur les sites des nombreuses organisations signataires (liens ci-dessous), et le nombre total de signataires sera calculé en temps réel sur les sites internet de toutes les organisations qui hébergent la pétition :

Action Non-Violente COP 21, Alternatiba, les Amis de la Terre France, Attac France, CCFD Terre Solidaire, Confédération paysanne, CGT, Convergence nationale des Services Publics, Fédération syndicale unitaire (FSU), Fondation Copernic, Greenpeace France, Oxfam France, Reclaim Finance, Union syndicale Solidaires, 350.org.

Pour signer la pétition https://france.attac.org/se-mobiliser/que-faire-face-au-coronavirus/article/petition-plus-jamais-ca-signons-pour-le-jour-d-apres#form

Voir l’appel des 18 https://www.grece-austerite.ovh/plus-jamais-ca/

Lettre du collectif à l’ambassadeur de Grèce et au ministre des finances grec en soutien aux VioMe

Le collectif de Grenoble a repris, avec son autorisation, le courrier du CSPG ( Comite de solidarité avec le peuple grec) de Lyon adressé à l’ambassadeur de Grèce à Paris et au Ministre des finances grec.

Lettre transmise lettre soutien VioME en grec

Traduction ci-dessous :

  Monsieur le Ministre des Finances

                                                                     Nikis 5-7  ,  10563  – ATHENES

                                                                      Monsieur l’Ambassadeur de Grèce

17 rue Auguste Vaquerie  – 75 1106   PARIS –

Monsieur le Ministre,

Monsieur l’Ambassadeur 

Nous avons l’honneur de vous interpeller afin que vous interveniez auprès  des services de la fourniture d’énergie électrique du secteur de Thessalonique .

En effet , nous venons d’apprendre la décision scandaleuse prise par les autorités locales de couper l’électricité à l’entreprise autogérée VIOME de Thessalonique .

Les salariés de VIOME fabriquent des produits d’hygiène personnelle et domestique, qui sont de première importance pour la société.

Nous connaissons bien cette production de qualité et respectueuse de l’environnement qui permet à une vingtaine de salariés de fabriquer et de commercialiser leurs produits en Grèce mais également en Europe .

De plus , ils assurent des actions sanitaires permanentes pour la population locale .

D’autre part , ils sont  en négociation  avec le ministère du travail pour la légalisation complète de l’usine autogérée de Vio.Me..

Nous ne comprenons absolument pas cette décision dont les conséquences ; à court terme , risquent d’être graves , pour eux et leurs familles .

En espérant que votre intervention permettra un redémarrage rapide de VIOME et dans l’attente de votre réponse , nous vous  prions  de recevoir ,Monsieur le Ministre , Monsieur l’Ambassadeur,  nos respectueuses salutations .


Pour signer la pétition voir notre article https://www.grece-austerite.ovh/vio-me-restera-dans-les-mains-des-travailleurs/

Petit rappel sur l’histoire des  Viome

Coupure de l’électricité pour les Vio.Me.

Profitant des interdictions généralisées en raison de l’épidémie le gouvernement grec a coupé le courant de l’usine autogéré VioMe que nous soutenons depuis des années.

Voir la déclaration des VioMe :

Les vampires du pouvoir agissant dans l’obscurité ont trouvé le « bon » moment pour couper l’alimentation électrique de l’usine autogérée de Vio.Me. à 6h30 du matin le 30/3/20. Ils avaient la grue prête et, avec le soutien de deux escouades du SWAT, ce qui signifie un commandement politique, ils ont fonctionné comme les gouvernements grecs des années 50 qui exécutaient les combattants dans le noir pour que le peuple ne réagisse pas. Nous dénonçons également les « collègues » du PPC qui ont collaboré en tant qu’exécuteurs dans le même acte.
Nous exigeons la reconnexion immédiate de l’alimentation électrique.

Et tout cela alors que nous sommes en négociation  avec le ministère du travail pour la légalisation complète de l’usine autogérée de Vio.Me.

Et alors qu’ils savent que nous fabriquons des produits d’hygiène personnelle et domestique, qui sont de première importance pour la société.

En toute solidarité,
Les travailleurs de SEVIO.ME

Plus jamais ça !

« Plus jamais ça ! » : 18 responsables d’organisations syndicales, associatives et environnementales appellent à préparer « le jour d’après »

« Plus jamais ça ! », 18 responsables d’organisations syndicales, associatives et environnementales parmi lesquels Aurélie Trouvé (Attac), Philippe Martinez (CGT), Cécile Duflot (Oxfam), Jean-François Julliard (Greenpeace) signent une tribune commune publiée sur France Info ce vendredi 27 mars.

En mettant le pilotage de nos sociétés dans les mains des forces économiques, le néolibéralisme a réduit à peau de chagrin la capacité de nos États à répondre à des crises comme celle du Covid. La crise du coronavirus qui touche toute la planète révèle les profondes carences des politiques néolibérales. Elle est une étincelle sur un baril de poudre qui était prêt à exploser. Emmanuel Macron, dans ses dernières allocutions, appelle à des « décisions de rupture » et à placer « des services (…) en dehors des lois du marché ». Nos organisations, conscientes de l’urgence sociale et écologique et donnant l’alerte depuis des années, n’attendent pas des discours mais de profonds changements de politiques, pour répondre aux besoins immédiats et se donner l’opportunité historique d’une remise à plat du système, en France et dans le monde.

Dès à présent, toutes les mesures nécessaires pour protéger la santé des populations celle des personnels de la santé et des soignant·e·s parmi lesquels une grande majorité de femmes, doivent être mises en œuvre, et ceci doit largement prévaloir sur les considérations économiques. Il s’agit de pallier en urgence à la baisse continue, depuis de trop nombreuses années, des moyens alloués à tous les établissements de santé, dont les hôpitaux publics et les Ehpad. De disposer du matériel, des lits et des personnels qui manquent : réouverture de lits, revalorisation des salaires et embauche massive, mise à disposition de tenues de protection efficaces et de tests, achat du matériel nécessaire, réquisition des établissements médicaux privés et des entreprises qui peuvent produire les biens essentiels à la santé, annulation des dettes des hôpitaux pour restaurer leurs marges de manœuvre budgétaires… Pour freiner la pandémie, le monde du travail doit être mobilisé uniquement pour la production de biens et de services répondant aux besoins essentiels de la population, les autres doivent être sans délai stoppées. La protection de la santé et de la sécurité des personnels doivent être assurées et le droit de retrait des salarié·e·s respecté.

Des mesures au nom de la justice sociale nécessaires

La réponse financière de l’État doit être d’abord orientée vers tou·te·s les salarié·e·s qui en ont besoin, quel que soit le secteur d’activité, et discutée avec les syndicats et représentant·e·s du personnel, au lieu de gonfler les salaires des dirigeant·e·s ou de servir des intérêts particuliers. Pour éviter une très grave crise sociale qui toucherait de plein fouet chômeurs·euses et travailleurs·euses, il faut interdire tous les licenciements dans la période. Les politiques néolibérales ont affaibli considérablement les droits sociaux et le gouvernement ne doit pas profiter de cette crise pour aller encore plus loin, ainsi que le fait craindre le texte de loi d’urgence sanitaire.

Selon que l’on est plus ou moins pauvre, déjà malade ou non, plus ou moins âgé, les conditions de confinement, les risques de contagion, la possibilité d’être bien soigné ne sont pas les mêmes. Des mesures supplémentaires au nom de la justice sociale sont donc nécessaires : réquisition des logements vacants pour les sans-abris et les très mal logés, y compris les demandeurs·euses d’asile en attente de réponse, rétablissement intégral des aides au logement, moratoire sur les factures impayées d’énergie, d’eau, de téléphone et d’internet pour les plus démunis. Des moyens d’urgence doivent être débloqués pour protéger les femmes et enfants victimes de violences familiales.

Les moyens dégagés par le gouvernement pour aider les entreprises doivent être dirigés en priorité vers les entreprises réellement en difficulté et notamment les indépendants, autoentrepreneurs, TPE et PME, dont les trésoreries sont les plus faibles. Et pour éviter que les salarié·e·s soient la variable d’ajustement, le versement des dividendes et le rachat d’actions dans les entreprises, qui ont atteint des niveaux record récemment, doivent être immédiatement suspendus et encadrés à moyen terme.

Des mesures fortes peuvent permettre, avant qu’il ne soit trop tard, de désarmer les marchés financiers : contrôle des capitaux et interdiction des opérations les plus spéculatives, taxe sur les transactions financières… De même sont nécessaires un contrôle social des banques, un encadrement beaucoup plus strict de leurs pratiques ou encore une séparation de leurs activités de dépôt et d’affaires.

Des aides de la BCE conditionnées à la reconversion sociale et écologique

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé une nouvelle injection de 750 milliards d’euros sur les marchés financiers. Ce qui risque d’être à nouveau inefficace. La BCE et les banques publiques doivent prêter directement et dès à présent aux États et collectivités locales pour financer leurs déficits, en appliquant les taux d’intérêt actuels proches de zéro, ce qui limitera la spéculation sur les dettes publiques. Celles-ci vont fortement augmenter à la suite de la « crise du coronavirus ». Elles ne doivent pas être à l’origine de spéculations sur les marchés financiers et de futures politiques d’austérité budgétaire, comme ce fut le cas après 2008.

Une réelle remise à plat des règles fiscales internationales afin de lutter efficacement contre l’évasion fiscale est nécessaire et les plus aisés devront être mis davantage à contribution, via une fiscalité du patrimoine et des revenus, ambitieuse et progressive.

Par ces interventions massives dans l’économie, l’occasion nous est donnée de réorienter très profondément les systèmes productifs, agricoles, industriels et de services, pour les rendre plus justes socialement, en mesure de satisfaire les besoins essentiels des populations et axés sur le rétablissement des grands équilibres écologiques. Les aides de la Banque centrale et celles aux entreprises doivent être conditionnées à leur reconversion sociale et écologique : maintien de l’emploi, réduction des écarts de salaire, mise en place d’un plan contraignant de respect des accords de Paris… Car l’enjeu n’est pas la relance d’une économie profondément insoutenable. Il s’agit de soutenir les investissements et la création massive d’emplois dans la transition écologique et énergétique, de désinvestir des activités les plus polluantes et climaticides, d’opérer un vaste partage des richesses et de mener des politiques bien plus ambitieuses de formation et de reconversion professionnelles pour éviter que les travailleurs·euses et les populations précaires n’en fassent les frais.

De même, des soutiens financiers massifs devront être réorientés vers les services publics, dont la crise du coronavirus révèle de façon cruelle leur état désastreux : santé publique, éducation et recherche publique, services aux personnes dépendantes…

Relocalisation de la production

La « crise du coronavirus » révèle notre vulnérabilité face à des chaînes de production mondialisée et un commerce international en flux tendu, qui nous empêchent de disposer en cas de choc de biens de première nécessité : masques, médicaments indispensables, etc. Des crises comme celle-ci se reproduiront. La relocalisation des activités, dans l’industrie, dans l’agriculture et les services, doit permettre d’instaurer une meilleure autonomie face aux marchés internationaux, de reprendre le contrôle sur les modes de production et d’enclencher une transition écologique et sociale des activités.

La relocalisation n’est pas synonyme de repli sur soi et d’un nationalisme égoïste. Nous avons besoin d’une régulation internationale refondée sur la coopération et la réponse à la crise écologique, dans le cadre d’instances multilatérales et démocratiques, en rupture avec la mondialisation néolibérale et les tentatives hégémoniques des États les plus puissants. De ce point de vue, la « crise du coronavirus » dévoile à quel point la solidarité internationale et la coopération sont en panne : les pays européens ont été incapables de conduire une stratégie commune face à la pandémie. Au sein de l’Union européenne doit être mis en place à cet effet un budget européen bien plus conséquent que celui annoncé, pour aider les régions les plus touchées sur son territoire comme ailleurs dans le monde, dans les pays dont les systèmes de santé sont les plus vulnérables, notamment en Afrique.

Tout en respectant le plus strictement possible les mesures de confinement, les mobilisations citoyennes doivent dès à présent déployer des solidarités locales avec les plus touché·e·s, empêcher la tentation de ce gouvernement d’imposer des mesures de régression sociale et pousser les pouvoirs publics à une réponse démocratique, sociale et écologique à la crise.

Plus jamais ça ! Lorsque la fin de la pandémie le permettra, nous nous donnons rendez-vous pour réinvestir les lieux publics et construire notre « jour d’après ». Nous en appelons à toutes les forces progressistes et humanistes, et plus largement à toute la société, pour reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social, en rupture avec les politiques menées jusque-là et le désordre néolibéral.

Les signataires :

  • Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France
  • Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France
  • Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT
  • Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne
  • Benoit Teste, secrétaire général de la FSU
  • Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France
  • Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France
  • Eric Beynel, porte-parole de l’Union syndicale Solidaires
  • Clémence Dubois, responsable France de 350.org
  • Pauline Boyer, porte-parole d’Action Non-Violente COP21
  • Léa Vavasseur, porte-parole d’Alternatiba
  • Sylvie Bukhari-de Pontual, présidente du CCFD-Terre Solidaire
  • Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au Logement
  • Lisa Badet, vice-présidente de la FIDL, Le syndicat lycéen
  • Jeanette Habel, co-présidente de la Fondation Copernic
  • Katia Dubreuil, présidente du Syndicat de la magistrature
  • Mélanie Luce, présidente de l’UNEF
  • Héloïse Moreau, présidente de l’UNL

Source https://france.attac.org/actus-et-medias/dans-les-medias/article/tribune-plus-jamais-ca-19-responsables-d-organisations-syndicales-associatives

Quand une épidémie en cache une autre !

Répression du mouvement social : quand une épidémie en cache une autre !

Ayant perdu la bataille de la communication, le gouvernement s’enfonce toujours plus loin dans la répression violente pour tenter de faire taire la parole dissidente à son monde et ses politiques antisociales. A Paris et Lille ce samedi 7 mars mais également à Nantes tout au long de ce week end, les manifestations féministes ont été l’objet d’une répression brutale jamais vue de la part de la police et notamment celle sous les ordres du tristement célèbre préfet Lallement. A telle enseigne que le gouvernement lui même s’est senti obligé de réagir, déclarant demander un rapport sur les évènements de Paris. Matraques, agressions physiques et gaz lacrymogènes, usage de chiens lâché sur les manifestant-es le 6 à Lille, telle fut donc la réponse du pouvoir à la dénonciation des violences sexistes, sexuelles et machistes, signifiant ainsi à quel point le système patriarcal dispose de soutiens puissants.

Mais c’est aussi à Nancy, La Roche sur Yon, en Aveyron ou encore à Chalon sur Saône, dans les entreprises et dans les administrations qu’une épidémie de répression antisyndicale et autoritaire s’abat sur les militant.es syndicalistes dont Solidaires engagé.es dans la lutte contre la réforme des retraites. Convocations au commissariat pour « entraves à la libre circulation » ou « à la liberté du travail » puis poursuites devant le tribunal pour des faits qui déboucheront espérons-le sur des relaxes, conseils de discipline dans les entreprises : c’est la possibilité même de s’opposer aux projets antisociaux du gouvernement qui est dans le collimateur. Il s’agit là encore de faire peur et intimider celles et ceux qui font entendre pacifiquement et démocratiquement leur opposition à un ordre social violent et un projet de loi retraites sur lequel le gouvernement s’obstine dans l’erreur et l’impose malgré son impopularité par la violence et par la procédure sans débats du 49-3.

Face au virus autoritaire d’un pouvoir aux abois qui n’a d’autres arguments que pratiquer la répression, Solidaires appelle à soutenir sans réserve les militant-es visé-es par cette répression aveugle. Elle appelle à renforcer massivement le rapport de force qui, fort du soutien majoritaire, nous fera gagner sur la bataille des retraites. Ce n’est certainement pas l’appareil judiciaire, par ailleurs lui-même en révolte en partie contre ce projet de loi injuste, qui tranchera ce conflit social : ce sera à la mobilisation forte des travailleurs-euses d’imposer son retrait.

Tout au long du mois de mars et au besoin ensuite, rassemblons-nous, manifestons, grévillons pour imposer un autre monde que celui imposé par ce pouvoir illégitime !

Le communiqué en pdf Communiqué répression

Urgent : collecte pour deux fourgons à destination d’Athènes

URGENT : collecte pour nos lieux autogérés à Athènes (deux fourgons solidaires s’apprêtent à partir) 🖤❤️

LISTE DES BESOINS ACTUELS (en priorité pour les enfants grecs et migrants, car les stocks sont au plus bas) : ★ lait infantile (surtout deuxième âge) ★ couches (surtout 2 à 4) ★ hygiène bébé (shampooings, etc.) ★ sérum phy ★ vêtements bébé (pas trop en mauvais état) ★ jouets…

Nos collectifs d’Exarcheia recherchent aussi : les vieux (ou récents) ★ appareils photo/vidéos ★ ordinateurs ★ téléphones, ainsi que du ★ papier pour les photocopieuses, des ★ sacs de couchages et, bien sûr, de la ★ nourriture adultes/enfants…

Nous achèterons ensuite tout ce qui manque sur place, avec nos camarades grec-ques et migrant-es. Si vous voulez nous aider à financer ces achats : ★ chèque à l’ordre de Anepos, à transmettre à la Laiterie ce samedi, ou à envoyer à : Anepos – Action Solidarité Grèce – BP10 – 81540 Sorèze. Si vous préférez par ★ virement à Anepos, IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730, BIC : PSSTFRPPTOU (objet : Action Solidarité Grèce).

POUR TRANSMETTRE AUX FOURGONS :
🚚🚚 amenez ce que vous pouvez durant la soirée festive, ce samedi à la Laiterie à côté d’Albi (cf. affiche, plus bas), même si vous ne faites que passer (nous serons présents avec les fourgons à partir de 17h00).
🚚🚚 ou alors déposez sur place à la Laiterie les jours précédents (en téléphonant auparavant au 06 50 83 13 94).
🚚🚚 ou bien faites passer à quelqu’un qui viendra à la soirée.

Ce samedi 29 février, il y aura aussi :
🍶 la « soupe de la révolution » (avec de la potion magique dedans pour enfin la réussir )
🎼 et le concert de musique crétoise avec le groupe Khandax (téléportation garantie 🏝)

Maud et Yannis Youlountas (avec Anepos, la Laiterie et Elaff)

 

URGENT Le dispensaire de Helleniko est menacé d’expulsion !

par Solidarité Grèce 67

Voici le mail du dispensaire (clinique) d’Helleniko. Nous pouvons les aider en envoyant des lettres aux ministères concernés (fin de la lettre) et en participant aux manifestations.

Deuxième tentative d’expulsion de la clinique communautaire métropolitaine Helliniko à Athènes, Grèce

Nous avons reçu une lettre de notification de « Hellinko S.A. » le 11/02/2020, également adressée au ministère de la santé, notifiant également les ministères du développement et des investissements, de l’industrie et du commerce et le Fonds de développement des actifs de la République hellénique S.A.

 La lettre indique clairement que la Metropolitan Community Clinic Helliniko (notre dispensaire) doit immédiatement quitter le bâtiment dans lequel elle est installée depuis décembre 2011 et qui lui a été accordé par la municipalité d’Helliniko-Argyroupolis.

Cette lettre ne précise pas que « Helliniko S.A.» avait déjà tenté d’expulser notre clinique, en mai 2018, en nous envoyant directement une lettre d’expulsion. Le fait de rendre publique leur lettre et leurs intentions a eu pour conséquence de soulever l’indignation de nos patients, des citoyens et d’organisations en Grèce et à l’étranger. Vous pouvez lire le communiqué de presse qui a été publié à l’époque par notre clinique en cliquant sur le lien suivant : « Mort subite pour la clinique communautaire métropolitaine de Helliniko Nous disons NON et « nous n’irons pas tranquillement dans la nuit… » [1]

Des manifestations ont eu lieu devant les ambassades grecques en Belgique et en Allemagne. Des membres du Parlement européen, des universitaires, des scientifiques, des cliniques gratuites en Grèce, des personnalités telles que Mikis Theodorakis ont manifesté leur soutien et ont forcé « Helliniko S.A.» et le gouvernement grec à déclarer qu’une solution était possible afin que notre clinique gratuite puisse continuer à fonctionner à son emplacement actuel jusqu’à ce qu’ils nous trouvent un endroit approprié avec un accès facile à nos patients. Le communiqué de presse de la Metropolitan Community Clinic Helliniko intituLa solidarité est l’arme la plus puissante – Notre mission continue » [2] résume les actions du mouvement de solidarité victorieux qui a protégé notre clinique.

Le maire de Helliniko-Argyroupolis, M. Giannis Konstantatos, membre de Helliniko S.A. jusqu’à aujourd’hui, qui a été nommé à ce poste en 2015 par le Hellenic Republic Asset Development Fund S.A. [3], avait promis que « la municipalité de Helliniko-Argyroupolis a la capacité d’accueillir la clinique communautaire métropolitaine Helliniko ». [4]

Il y a aussi l’engagement explicite du maire Konstantatos et de l’investisseur « LAMDA Development S.A. » que non seulement la clinique ne sera pas déplacée mais qu’elle sera « modernisée ».  M. Odysseas Athanasiou, PDG de « LAMDA Development S.A. », lors de la présentation du projet à l’hôtel Grand Bretagne en juin 2014, a déclaré que « … la Clinique communautaire métropolitaine Helliniko restera et fonctionnera comme elle le fait actuellement dans des locaux encore meilleurs qui lui seront accordés dans la même zone.  Nous souhaitons apporter notre aide pour tout ce qui sera nécessaire.  Nous sommes de leur côté et je les invite à une réunion dès la semaine prochaine » [5].

Aujourd’hui, « Helliniko S.A.» et le gouvernement actuel, avec le soutien ( ?) de la municipalité d’Helliniko-Argyroupolis, tentent d’invalider ces déclarations et, en fait, de renvoyer des dizaines de bénévoles, de jeter des milliers de boîtes de médicaments, de lait maternisé et de lait, de détruire un cabinet dentaire pleinement opérationnel avec son équipement, un cabinet de cardiologie avec des appareils à ultrasons et toutes les fournitures et équipements dans ses locaux donnés par des personnes.  Dans la même lettre de « Helliniko S.A.» adressée également au ministère de la santé, il n’est pas fait mention de ce qui arrivera à nos patients qui visitent notre clinique chaque mois.

Ils veulent nous expulser sans donner de solution alternative, ils veulent démolir un bâtiment de 200 mètres carrés et la clinique qu’il abrite et qui soutient les exclus de la société grecque, victimes des programmes d’ajustement économique soutenus par les gouvernements grecs de 2010 à aujourd’hui.

Ils veulent éliminer une communauté de bénévoles, une communauté de solidarité, avec des milliers de partisans de notre travail en Grèce et à l’étranger qui fournit même des médicaments et des fournitures aux hôpitaux publics, aux institutions publiques, aux maisons de soins, aux colonies de réfugiés et d’immigrants et à tout autre citoyen qui cherche désespérément des médicaments qui manquent sur le marché grec.

 Nous demandons à ce gouvernement, à « Helliniko S.A. », au maire d’Helliniko-Argyroupolis et à « LAMDA Development S.A. » de nous dire où devra aller la Clinique communautaire métropolitaine Helliniko.

Elle n’a pas de soutien financier, n’a jamais demandé de soutien financier à personne et a soutenu 7 500 patients lors de plus de 72 000 visites depuis décembre 2011 jusqu’à présent.

Nous répondons à cette lettre que nous continuerons à offrir des médicaments, de l’espoir et de la dignité à notre emplacement actuel.  Pendant toutes ces années, le dispensaire d’Helliniko a été un soutien constant de toutes les personnes qui avaient besoin de notre aide, sans discrimination, et nous continuerons à le faire.

 Les paroles du poète Kostas Varnalis expriment l’engagement des bénévoles

« Je ne suis pas la graine du hasard

le fabricant de la vie

Je suis un enfant dans le besoin

et un enfant mature de la rage ».

Nous appelons tous les citoyens à exprimer leur indignation à l’égard de ceux qui tentent de nous expulser et de nous fermer, en l’écrivant aux adresses suivantes :

LE BUREAU DU PREMIER MINISTRE : M. Kostantinos Mitsotakis

Téléphone : 00302106711-000 Courriel : primeminister@primeminister.gr

MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT  : M. Adonis Georgiadis Téléphone : 0030210-3332-637 ou 0030210-3332-548  Courriel : minister.sec@mnec.gr  Courriel : d.secretary@mnec.gr

MINISTÈRE DE LA SANTÉ – M. Vassilis Kikilias Téléphone : 0030213-2161-233 ou 0030213-2161-242 Courriel : minister@moh.gov.gr  Courriel : secretary.gen.dy@moh.gov.gr

 « HELLENIC SA » – Mme Sultana Spyropoulou et Mme Marilena Lakiotis Téléphone : 0030210-9820-214 Εmail : info@hellinikon.com Courriel : lakioti@hellinikon.com

MUNICIPALITÉ D’HELLINIKO-ARGYROUPOLIS – M. Yiannis Constantatos Téléphone : 0030213-2018-734 / 0030213-2018-700 Courriel : secretary@elliniko-argyroupoli.gr   Courriel : protokollo@elliniko-argyroupoli.gr 

Le temps est venu pour toute la société qui a donné naissance et soutenu au fil des ans le Centre Médical Social Métropolitain d’Helleniko, de donner une réponse immédiate à ceux qui appauvrissent les citoyens et en même temps tentent de fermer les structures de solidarité comme la nôtre, sans prendre en considération ce qui arrivera à tous les citoyens que nous soutenons.

 Références :

[1] https://www.mkiellinikou.org/en/2018/06/01/sudden-death-for-metropolitan-community-clinic-at-helliniko/

[2] https://www.mkiellinikou.org/en/2018/06/21/solidarity-is-the-strongest-weapon/

[3] https://www.kathimerini.gr/838084/article/oikonomia/epixeirhseis/nea-dioikhsh-sthn-ellhniko-ae

[4] https://toaerodromio.gr/elliniko-argyroupoli/article/32327/o-dimos-ellinikoy-argyropolis-prosferei-stegi-sto-mitropolitiko-koinoniko-iatreio/

[5] https://drive.google.com/file/d/1DerXhGR0YYROGQsyS-dcnsfRWB7EzN3t/view?usp=sharing

Traduit par nos soins, avec l’aide de : www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

 

Grève massive en Grèce contre la réforme des retraites

Nouvelle journée de grève massive en Grèce contre la casse de la Sécurité sociale

Alors qu’en Grèce le projet de loi réformant les retraites, doit être voté d’ici au vendredi 21 février au Parlement, des dizaines de milliers de travailleurs du secteur public ont participé à la grève massive du 18 février et aux manifestations contre le projet du gouvernement de casser la sécurité sociale.

« Ne touchez pas au système de sécurité sociale, Sécurité sociale pour tout le monde », proclamaient ainsi les banderoles des manifestants du syndicat de classe PAME, force motrice des mobilisations sociales en Grèce et proche du Parti Communiste (KKE).

La Grèce a donc tourné au ralenti pendant 24 heures le 18 février. La grève du secteur public a également été observée par les employés des mairies et préfectures ainsi que par ceux des transports en commun (métro, bus, tramway ou trolley), perturbant fortement la circulation à Athènes.

De plus, les liaisons maritimes ont également été affectées par la grève du syndicat des marins. Des journalistes ont également effectué un arrêt de travail de trois heures en début d’après-midi.

Les travailleurs de Grèce, qui ont démontré à plusieurs reprises leur soutien à la mobilisation en cours en France contre la réforme des retraites, ont reçu le soutien de plusieurs syndicats, dont l’USB en Italie et d’organisations de la CGT.

Le syndicat de classe PAME vent debout contre le projet du gouvernement grec

« Le combat que nous livrons est un combat d’espoir, il est lié aux besoins de notre classe et nous continuerons aussi longtemps qu’il le faudra », a souligné Nikos Mavrokefalos, membre de la direction du PAME, lors de son discours à Athènes face aux manifestants.

Pour le PAME, le gouvernement actuel, comme ceux qui l’ont précédé, obéi aux ordres des entreprises. Le syndicat de classe a également relevé que l’objectif de tous les gouvernements, de gauche comme de droite, était de « libérer » les capitalistes et leur État du « fardeau » de l’assurance sociale des employés, soit en réduisant les cotisations patronales, soit en encourageant le recours sur des fonds d’assurance privée.

Ces dernières décennies, la Grèce a réformé à plusieurs reprises son système de sécurité sociale. Deux réformes principales, menées entre autres par Alexis Tsipras et le parti Syriza, ont raboté les pensions, supprimé les nombreuses caisses de sécurité sociale et augmenté l’âge de départ à la retraite à 67 ans.

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Source  https://unitecgt.fr/en-avant/nouvelle-journee-de-greve-massive-en-grece-contre-la-casse-de-la-securite-sociale-photos/

L’héritage d’Ambroise Croizat

Le 11 février 1951, Ambroise Croizat décédait

Il y a 69 ans jour pour jour, Ambroise Croizat, le père de notre régime général de la sécurité sociale décédait. Il laisse derrière lui un héritage révolutionnaire qu’il faut défendre et qu’il faut continuer. Comme lui, il ne faut pas défendre des droits mais se battre pour de nouveaux droits. Merci Monsieur Ambroise Croizat !

 

Qui connaît encore Ambroise Croizat ?

Une expérience malheureusement triste à réaliser est de se rendre dans la rue afin de demander aux passants qui est Ambroise Croizat, la majorité ne pourront pas vous répondre. Comment est-ce possible ? Pourquoi cet homme est-il oublié des livres d’histoire ? Des références politiques ? Pourquoi son œuvre n’est-elle pas étudiée ? Pourquoi sa mémoire n’est-elle pas honorée ? Parce qu’il est communiste ? Parce qu’il a mis en place une institution anticapitaliste de gestion communiste ? Parce qu’il a combattu politiquement De Gaulle ? C’est pourtant l’homme qui permet aux soignants, aux parents, aux chômeurs, aux accidentés du travail, aux malades, d’avoir un salaire (allocation) pour vivre en dehors de l’économie de marché. C’est pourtant l’homme qui a reçu un des plus grands hommages de toute l’histoire française : 1 million de personnes se sont déplacées sous une pluie torrentielle. Un hommage digne de celui de Victor Hugo. Si ce n’est pour ce dernier homme cité, jamais autant de personnes ne se sont déplacées pour rendre un tel hommage, alors pourquoi Ambroise est-il tombé dans l’oubli ?

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Ambroise Croizat, qui êtes-vous ? 

Avant de vous parler de son œuvre politique, laissez-moi vous présenter rapidement l’homme. Ambroise est né le 28 janvier 1901, il est fils d’ouvrier et d’employée. Comme beaucoup d’enfants de son époque, il travaille à l’usine à l’âge de 13 ans dans la métallurgie. En 1920, le Parti Communiste se crée en France et Ambroise s’y inscrit dés son ouverture. Il devient un militant convaincu du projet communiste et deviendra l’un des dirigeants des Jeunesses communistes entre 1920 et 1928. Il sera membre du bureau de la Fédération de la Jeunesse jusqu’à son décès. C’est en 1936 qu’il devient secrétaire général de la Fédération Unique de métallurgiste CGT, qui regroupe à l’époque 20 % de l’effectif du syndicat. Cette même année, il participera activement aux conquêtes sociales et aux négociations qui amèneront les congés payés, la semaine de 40 heures et la loi dont il est l’auteur sur les conventions collectives.

Mais la deuxième guerre mondiale approche et les communistes sont arrêtés et condamnés à la prison pour leur neutralité politique dans le conflit mondial. Ambroise est condamné à 5 ans de prison et après avoir transité dans 14 prisons les fers aux pieds, il finira emprisonné à Alger. L’Algérie est libéré très tôt par l’intervention américaine, et c’est pendant ces années de résistance à Alger avec d’autres camarades que va mûrir l’idée d’un système de protection sociale novateur et révolutionnaire. A la Libération, il devient ministre du Travail de 1945 à 1947 et pendant ces 2 ans, il construira cette institution qui rend la France si unique dans le monde entier.

L’œuvre d’Ambroise Croizat  

Les ordonnances de 45 créent le Régime Général de la Sécurité Sociale. Il permet de socialiser une partie de la richesse produite annuellement (PIB), soit environ 20 % (480 milliards d’euros), afin d’être distribuée aux soignants, aux malades, aux chômeurs, aux retraités, aux parents.

Selon Bernard Friot, le Régime Général n’est pas un organisme de solidarité entre les actifs et les inactifs comme on le répète souvent sur tous les plateaux de télévision. Selon lui, le but de ce mensonge est de dénaturer la subversion politique engagée d’Ambroise Croizat. D’abord le Régime Général n’est pas qu’une institution de solidarité de ceux qui travaillent vers ceux qui ne travaillent pas ou plus. Le Régime est révolutionnaire car il crée une valeur économique alternative à la valeur capitaliste. Il socialise 500 milliards notamment par la cotisation pour les répartir vers différentes caisses qui elles, donneront un salaire aux soignants, aux retraités, aux parents… C’est à dire que ces personnes ont un salaire qui reconnaît un travail sans être sur le marché de l’emploi ! Les capitalistes n’ont aucune prise sur cette richesse.

Selon Friot, une retraite n’est pas le droit d’avoir une pension qui reconnaît que l’on a travaillé auparavant, mais c’est le droit d’avoir un salaire qui reconnait une production de valeur d’usage sans être sur le marché du travail. Idem pour les familles, les allocations familiales étaient appelées « sur-salaire » et constituées jusqu’à 50 % des revenus des ménages en 1945. C’est la reconnaissance du travail d’éducation des parents sans qu’ils le fassent sur le marché capitaliste de l’emploi.

Croizat sort donc le salaire de l’emploi, c’est à dire qu’il considère que les cotisations versées ne sont pas des aides, mais bel et bien du salaire et invente donc une autre reconnaissance du travail. Il ne suffit pas d’avoir un emploi pour avoir le droit à un salaire. Pourquoi si j’élève mon enfant, on me dit que je ne travaille pas alors que si c’est une auxiliaire qui le fait, cela devient du travail ? On se rend compte que la définition du travail capitaliste, ce n’est pas ce que l’on fait, mais c’est dans l’institution dans laquelle on le fait. Croizat change cette définition en reconnaissant le travail quotidien en dehors du marché de l’emploi. La révolution de Croizat, c’est qu’il change le sens du travail. Ambroise a ouvert la voie de l’émancipation du modèle capitaliste.

Cette théorie de Friot sur la subversion du Régime Général est ambitieuse car on ne peut savoir si la volonté de Croizat s’inscrivait dans cette dynamique réflective. Du moins, Croizat s’est battu, tel un résistant contre les forces capitalistes non pour faire du ‘’social’’ comme aujourd’hui, mais bel et bien pour repousser au plus loin qu’il le pouvait la violence de la prédation capitaliste.

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Une deuxième chose à laquelle Friot n’est pas d’accord est cette affirmation : « le patronat a accepté le régime général car il était décrédibilisé par son collaborationnisme nazi ». Ainsi Ambroise Croizat a baigné dans un consensus entre le capital et le travail. Or ceci est totalement faux ! Le patronat n’était pas à genoux, il était omniprésent dans tous les partis du gouvernement de 1945 (Gaullistes, le SFIO, le MRP… ). Ainsi ils se sont tous accordés sur la continuité de l’interdiction des augmentations de salaire. Mais le PC gagne les élections législatives de 1945 avec 26 % des voix. Avec 5 ministres communistes au pouvoir dont Croizat et 5 millions d’adhérents à la CGT, le patronat tremble et organise la pénurie avec les députés non communistes par l’interdiction de hausse des salaires avec l’augmentation des prix. C’est pourquoi le pouvoir d’achat en 1947 est inférieur à celui de 1944. La classe dominante attend que les ouvriers se retournent contre la CGT et le PC, beaucoup trop puissant en termes de militants et de puissance idéologique. Mais l’intelligence de Croizat est prodigieuse. Il va contourner l’interdiction de valorisation salariale en… doublant les allocations familiales, puis il introduit les 50 % pour les heures supplémentaires. Il supprime également la décote de 10 % sur les salaires féminins. Avant Croizat, une femme pour le même poste qu’un homme avec la même qualification perdait automatiquement 10 % de salaire. Croizat engendre une victoire de plus face au patronat collaborateur nazi et à tous les politiques qui le soutient !

Puis en décembre 1946, les ministres communistes sont éliminés et Croizat partira en mai 47. C’est la fin de la participation communiste au gouvernement. Pour ce qui est de l’affaiblissement de la puissance de la CGT, c’est la CIA qui va s’en charger en organisant la scission de la CGT en 1947 avec l’aide du syndicaliste américain Irving Brown, pour créer Force ouvrière, afin de lutter contre les communistes et surtout pour soumettre la population au Plan Marshall.

En conclusion, entre 1945 et 1947, 5 ministres communistes ont été suffisants pour révolutionner notre système social et de santé sur un mode de gestion communiste avec un salaire à vie, la copropriété d’usage, le financement par l’investissement et tout cela avec une gestion ouvrière. Ceci sans parler de la fonction publique qui détache le salaire du poste de travail et qui en fait un salaire à vie, détaché de toute dynamique de marché. Entre 1947 et 1967, le Régime était géré par 3/4 de salariés et 1/4 de patrons. De Gaulle qui a toujours été contre le programme social du Conseil National de la Résistance et du Régime Général de la sécurité sociale, détruira la démocratie sociale du Régime Général notamment en 1967 en confiant sa gestion au patronat.

Ambroise Croizat décédera en 1950 rongé par un cancer des poumons. Militant dans l’âme, ses derniers mots à l’assemblée seront « Jamais nous ne tolérerons que soit mis en péril un seul des avantages de la Sécurité sociale. Nous défendrons à en mourir et avec la dernière énergie cette loi humaine et de progrès ».

Et aujourd’hui ?

Depuis les années 80, les gouvernements successifs essaient de casser morceau par morceau la construction d’Ambroise Croizat, que ce soit l’UMP/LR ou le PS ou LREM. Depuis sa création, on dénombre au moins une centaine d’attaques contre le Régime Général. L’expression « trou de la sécu », un autre argument fallacieux de la contestation politique bourgeoise, date de 1947 !

Ambroise Croizat, que l’on appelait le ministre des travailleurs, était également le ministre de la subversion, de la fraternité populaire, du courage politique. Il faut défendre ce qu’il a construit avec ses camarades de la CGT. Croizat est celui qui permet encore aujourd’hui aux chômeurs, aux parents, aux malades, aux soignants, aux retraités de pouvoir vivre par la cotisation. La cotisation aujourd’hui détruite par les réformateurs de droite comme de gauche par le blocage du taux de cotisation, par la CSG, les exonérations, les fraudes.
Merci Ambroise, merci ceux qui ont continué son combat. A nous maintenant de continuer la lutte non pas pour défendre nos droits, mais pour conquérir du droit !

Le combat d’Ambroise n’a eu qu’un seul but, celui de :

« Mettre définitivement l’homme à l’abri du besoin, en finir avec la souffrance et les angoisses du lendemain… La sécurité sociale est la seule création de richesse sans capital. La seule qui ne va pas dans la poche des actionnaires mais est directement investie pour le bien-être de nos citoyens. Faire appel au budget des contribuables pour la financer serait subordonner l’efficacité de la politique sociale à des considérations purement financières. Ce que nous refusons. » 

Ambroise Croizat

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Mettre un ouvrier au pouvoir politique, c’est conquérir des droits bien différents que les technocrates de l’ENA. Voici ci-dessous les différentes implications d’Ambroise Croizat dont il est soit l’initiateur, soit ayant participer activement à la réussite de la conquête du droit :

–  Mise en place du Régime Général de la Sécurité Sociale

–  La généralisation des retraites

–  Augmentation des allocations familiales

–  Négociation aux Conventions Collectives

–  Négociation aux congés payés

–  Les comités d’entreprise, la formation professionnelle

–  La médecine du travail

–  Le statut des mineurs, des électriciens et gaziers

–  La prévention dans l’entreprise

–  La reconnaissance des maladies professionnelles

–  Amélioration du Code du Travail

–  La caisse d’intempérie du bâtiment

–  Réglementation sur les heures supplémentaires

–  Le Statut des mineurs

–  Donner un salaire sans être sur le marché de l’emploi (détachement du salaire de l’emploi) « Ne parlez pas d’acquis sociaux, parlez de conquis sociaux, parce que le patronat ne désarme jamais 

Ambroise Croizat

Source https://blogs.mediapart.fr/marcuss/blog/110220/le-11-fevrier-1951-ambroise-croizat-decedait

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