Un accident tragique qui est survenu dans le port de #Pirée dimanche a mis au clair les conditions de travail très dangereuses dans lesquelles les ouvriers travaillent. Un travailleur a perdu sa vie, quand une grue lui est tombée dessus. Immédiatement les ouvriers se sont réunis en assemblée et ont décidé de faire #grève le lendemain pour demander que les postes ne soient pas plus de 6 heures, que les règles de sécurité soient bien surveillées et respectées et qu’il n’y ait plus de contrat de mi-temps.
Le #port de Pirée, ainsi que d’autres ports grecs ont été vendus à la compagnie chinoise #Cosco, suite aux mesures mémorandaires qui ont démantelé l’état grec, imposé la vente aux enchères de la propriété publique, et ainsi contribué à la #flexibilisation des conditions de travail et à la #précarisation des contrats.
La compagnie chinoise a bien sûr imposé des conditions de travail chinoises aussi, étant donné que les zones où elle opère sont exemptées de la loi de travail du pays.
Les ouvriers en ont bien sûr ras-le-bol et se sont mis à revendiquer ce qui leurs est dû. Déjà une #manifestation massive a eu lieu hier soir dans le port. Nous sommes #solidaires avec eux ! [vidéo ici: https://youtu.be/pKiQMuTV658]
La situation politique actuelle en Grèce est pleine de contradictions. Il s’agit d’un «moment» politique où tout le monde – tant ceux d’en haut que ceux d’en bas – comprend que le statu quo ante n’est pas viable et qu’il faut se préparer à des changements drastiques.
Je me sens obligé de commencer par mentionner une importante victoire de la classe ouvrière. Elle est survenue à un moment où elle était plus nécessaire que jamais. Il s’agit d’une lutte dans un secteur de travail caractérisé par une «flexibilisation» extrême. Elle a été menée dans une entreprise appelée E-Food, qui a commencé comme une «plate-forme» électronique pour vendre et livrer principalement de la nourriture, mais aussi d’autres produits.
E-Food a connu une croissance énorme pendant la pandémie et les confinements, employant 3000 travailleurs (avec des contrats «flexibles» ou des contrats temporaires de trois mois). Elle a réalisé d’importants bénéfices. L’entreprise s’est rendu compte que la nouvelle loi sur le travail – dont les dispositions sont hostiles aux salarié·e·s (voir à ce propos l’article publié sur le site le 22 juin 2021) – lui offrait une rare occasion de déréglementer encore plus les conditions de travail, afin de maximiser ses profits. Elle a annoncé aux livreurs qu’ils devaient accepter de devenir des travailleurs indépendants, en tant que «partenaires» de l’entreprise. Cela signifiait qu’ils devaient perdre la protection minimale de leurs droits de travail et s’engager dans une concurrence vicieuse entre eux afin d’obtenir un salaire minable à la pièce (c’est-à-dire à la course de livraison).
Une grève extraordinaire s’ensuivit. Elle remporta une victoire importante, fondée sur deux facteurs. Premièrement, elle a eu recours aux meilleures traditions du front uni des travailleurs. En effet, la grève a été soutenue grâce l’étroite coordination du Syndicat des travailleurs de l’alimentation et du tourisme (un syndicat sectoriel établi depuis longtemps, où le Parti communiste est la force dominante) avec l’«Assemblée des travailleurs des deux roues» (SVEOD, selon ses initiales grecques). SVEOD est l’une des «nouvelles» formes d’un syndicalisme d’organisation active des travailleurs. SVEOD a de fortes racines parmi les livreurs et une implication sérieuse de forces anarchistes et autonomes.
Deuxièmement, elle a suscité – et a été appuyée par – une puissante vague de solidarité au sein d’une grande partie de la population, qui, pendant les confinements, avait reconnu les livreurs comme des «travailleurs de première ligne». L’utilisation des services d’E-Food par le public s’est immédiatement effondrée, tandis que le gouvernement a réalisé qu’il ne pouvait pas se permettre d’attaquer les livreurs d’E-Food qui s’étaient mis en grève et avaient organisé des manifestations massives de motards. E-Food a été contraint de battre en retraite de manière désordonnée, annonçant que les 2016 livreurs employés par la société sont désormais embauchés avec des contrats à durée indéterminée (CDI), ce qui constitue le degré le plus «réglementé» de rapports de travail qui subsiste en Grèce. Cette victoire a été très largement célébrée. Elle envoie un «message» ayant trait à la possibilité d’une résistance victorieuse à toute la classe ouvrière.
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Bien sûr, la mobilisation d’E-Food n’était pas un événement isolé. Dans les hôpitaux publics (contre les réductions des dépenses sociales) et dans les écoles publiques (contre un nouveau programme d’«évaluation» des enseignant·e·s), un agenda complet d’actions de grève est mis en place. A côté de ces catégories socio-professionnelles aptes à résister en utilisant «l’instrument» de la grève, nous ne pouvons qu’espérer qu’émerge une activité de résistance de la part de nouveaux secteurs du salariat. C’est pourquoi nous considérons que l’exemple victorieux d’E-Food est particulièrement important et aura possiblement des effets à moyen-long terme.
L’humeur de la classe ouvrière ne se mesure pas exclusivement avec le «thermomètre» des actions de grève. Cet été, les expériences sociales de la pandémie se sont combinées à celles traumatisantes des désastres provoqués par les incendies [voir à ce propos l’article publié sur ce site le 25 août]. Cela a suscité un climat d’indignation et de colère populaire contre le gouvernement de Kyriákos Mitsotakis. L’«usure» politique du gouvernement et de Mitsotakis lui-même a pu être constatée dans les sondages qui indiquent un recul de la confiance accordée au parti au pouvoir (Nouvelle Démocratie).
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C’est cette question que Mitsotakis a tenté d’aborder avec son discours «programmatique» lors de la Foire internationale de Thessalonique [du 11 au 19 septembre], qui sert traditionnellement de point de référence chaque année pour ce qui a trait au débat politique et à l’intérêt qu’il peut susciter. Avant la foire, la presse avait annoncé un «programme de distribution». Ce programme s’est avéré limité et principalement orienté vers les capitalistes (une réduction d’impôt sur les bénéfices) et… les riches (annulation de toute imposition sur les transferts d’actifs et de grandes propriétés). Le message politique de Kyriákos Mitsotakis était clair: «Nous ne changeons pas de politique!» Alors que, même face à des menaces majeures (pandémie) et des catastrophes majeures (incendies), «la priorité du gouvernement reste de promouvoir son programme et de mener à bien son projet de réformes».
Cette orientation a été soulignée par deux mesures emblématiques, qui se sont produites rapidement au cours des semaines suivantes.
1° Le gouvernement a achevé la privatisation du port du Pirée, dont le géant chinois Cosco détient désormais 51 % des parts. Les dockers du Pirée, qui avaient déjà fait l’amère expérience de ce que signifie travailler pour Cosco (refus de tout contrat collectif, interdiction du syndicalisme, intensification extrême de la charge de travail), sont maintenant totalement sans protection à l’intérieur d’une «zone franche» (comme les zones économiques spéciales) établie dans le plus grand port du pays. Alors que Cosco est libre de promouvoir son projet d’expansion (connexion du port avec les chemins de fer, construction d’un centre logistique, de ses propres hôtels, de ses salles de conférences, etc.)
2° Dans un mouvement de surprise absolue, le gouvernement a annoncé la privatisation soudaine de la Public Power Corporation (Dimósia Epichírisi Ilektrismoú – Société publique d’électricité), en vendant 51% de ses actions. Le maintien de la part majoritaire (c’est-à-dire du droit de gestion) de la Public Power Corporation était jusqu’à récemment une «ligne rouge» à ne pas franchir, même parmi les forces politiques bourgeoises. Elles considéraient la production d’énergie électrique comme un secteur d’«importance stratégique» pour le capitalisme grec et son Etat.
Ce qui s’était déjà produit, c’était la fragmentation de l’entreprise et la privatisation de la gestion du réseau de distribution [Hellenic Electricity Distribution Network Operator-HEDNO], en la vendant au groupe Macquarie, un fonds australien notoire qui a été décrit comme un «fonds vampire», car il a tendance à acheter des entreprises de services publics, à les sucer jusqu’à la moelle, puis à les abandonner en laissant des ruines derrière lui.
Mais cette fois-ci, Mitsotakis privatise la production d’énergie électrique, c’est-à-dire des usines, des projets hydroélectriques, des mines et des dizaines de milliers de travailleurs! Comme les néolibéraux le déclarent triomphalement dans la presse, c’est la plus grande privatisation de l’histoire du pays.
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Ces initiatives ne laissent aucune place aux illusions sur l’orientation de la politique économique et sociale du gouvernement. Contrairement à certaines réflexions et interrogations qui émergent dans le discours dominant aux Etats-Unis et dans certaines parties de l’Europe, le gouvernement grec reste pleinement engagé dans l’agenda et la stratégie néolibérale. Mais pour bien comprendre la nature de ce gouvernement, nous devons également prendre en compte ses actions dans deux autres domaines.
1° Les orientations au plan militaire et de l’armement
A Thessalonique, Mitsotakis a annoncé qu’il étendait à 24 l’achat initial de 18 coûteux avions de guerre français Rafale. Cet achat grandiose a été annoncé dans un pays qui, quelques semaines auparavant, avait désespérément besoin d’avions bombardier d’eau pour lutter contre les incendies, mais en manquait…
Et maintenant Mitsotakis annonce un programme colossal d’armement naval: l’achat de 3 + 1 frégates françaises Belharra et de 3 corvettes françaises Gowind. Ces navires de guerre français sont considérés comme des «engins lourds» (en particulier les frégates Belharra sont caractérisées comme des «Blue Water Navy», c’est-à-dire une force maritime capable d’opérer dans les eaux profondes des océans ouverts). Ils ont une grande puissance de feu destructrice, et ils peuvent fournir un soutien électronique à la force destructrice d’autres armements. Les sites web bellicistes «spécialisés» dans le militarisme affirment que la marine grecque est passée d’une force défensive en mer Egée à une force «stratégiquement présente» dans la Méditerranée orientale au sens large.
Le montant global des investissements publics dans de nouveaux avions et navires de guerre dépasse désormais les 10 milliards d’euros, un chiffre colossal au regard de la taille de l’économie grecque. C’est une provocation pour un pays dont les écoles et les hôpitaux publics sont en train de s’effondrer.
La décision d’acheter les frégates Belharra a un arrière-plan. Le gouvernement avait fait savoir à la presse qu’il avait l’intention d’acheter les frégates américaines MSCC, plus petites et moins chères. Mais, comme le décrit un journaliste spécialisé dans les questions d’«intérêt national», les amiraux se sont révoltés, exigeant des navires de guerre français plus modernes et plus «agressifs». Et le gouvernement s’est empressé d’obtempérer à leurs désirs.
Car Mitsotakis, en plus des avions de guerre Rafale et des frégates Belharra, a également «acheté» à Macron l’Accord de défense mutuelle entre la Grèce et la France. Cet accord déclare (surtout contre la Turquie) que toute action de guerre contre l’un des deux pays activera automatiquement l’engagement militaire de l’autre. Avec cet accord, l’impérialisme français officialise sa présence en Méditerranée orientale. Il y trouvera un réseau d’alliances déjà établi entre la Grèce, Chypre, l’Egypte et Israël, où l’impérialisme français jouera un rôle accru, voire prépondérant.
Ceux qui – surtout après AUKUS [alliance militaire tripartite formée par l’Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, rendue publique le 15 septembre] – considèrent les relations Europe-Etats-Unis comme uniquement (ou principalement) concurrentielles, devraient examiner en détail l’exemple du positionnement de la Grèce en Méditerranée orientale et dans les Balkans. Ainsi, alors que l’accord franco-grec était annoncé, les négociations sur l’accord défensif mutuel entre la Grèce et les Etats-Unis étaient finalisées. Cet accord prévoit un renforcement des bases militaires étatsuniennes à Souda (sur l’île de Crète), Alexandroúpolis (à côté de la frontière gréco-turque…), Larissa en Thessalie et Stefanoviki (en Magnésie, département de Thessalie). En échange, l’Etat grec recevra de l’armement des Etats-Unis: mise à niveau des avions de guerre F-16 en F-16 Fighting Falcon, dit Viper par les pilotes, incorporation de la Grèce à la production de F-35, achat de missiles et de projectiles de précision pour les forces terrestres.
L’argument constant des néolibéraux contre toute demande des travailleurs, l’affirmation selon laquelle «il n’y a pas de fonds disponibles» pour la satisfaire, s’avère être un mensonge total lorsqu’il s’agit d’armements et de la concurrence gréco-turque pour la domination régionale.
2° Racisme institutionnel
Dans la Grèce contemporaine, dans l’Europe du XXIe siècle, la question des réfugié·e·s est traitée avec une brutalité extrême qui peut être décrite comme relevant de crimes d’Etat.
Des dizaines de réfugiés qui réussissent – après de nombreux efforts et tourments – à atteindre les côtes grecques, sont retrouvés par les garde-côtes et ensuite ils… disparaissent. Lorsque les organisations antiracistes insistent pour savoir où ils se trouvent, les autorités officielles de l’Etat répondent sans vergogne: «Nous ne savons pas – Pas de commentaire.» C’est un secret de polichinelle que ces personnes sont «rapatriées», ce qui signifie qu’elles sont débarquées sur les côtes turques de la manière la plus illégale, inhumaine et dangereuse qui soit. Il s’agit d’une escalade monstrueuse de la tactique de refoulement, qui avait été utilisée par les garde-côtes, empêchant par la force les bateaux transportant des réfugiés d’entrer dans les eaux territoriales grecques.
Mitsotakis n’a pas hésité à donner à cette politique une dimension idéologique et à en assumer l’entière responsabilité. Dans son discours à Thessalonique, il a souligné que l’objectif de son gouvernement est de garantir «zéro arrivée» et que cette «tâche» peut être effectuée «par la police et les garde-côtes». Cette politique comporte deux volets. D’une part, la police s’assure que la vie des réfugiés qui atteignent le pays devienne insupportable, afin d’envoyer le message – comme l’a dit Mitsotakis – «Ne venez pas ici!». D’autre part, les garde-côtes utilisent des tactiques illégales de «pirates» pour s’assurer que seuls quelques-uns parmi les réfugié·e·s réussiront à franchir la frontière.
Ceux qui croient que les néolibéraux sont encore des libéraux en matière de droits de l’homme devraient y réfléchir à deux fois. Le gouvernement de Mitsotakis est un exemple clair de politiques néolibérales pro-capitalistes allant de pair avec un nationalisme et un militarisme impitoyables, ainsi qu’un racisme institutionnel d’Etat.
Ce n’est donc pas une coïncidence si, malgré la grande victoire antifasciste qui a conduit des dirigeants d’Aube dorée en prison, la politique gouvernementale crée un terrain fertile pour la réactivation des groupes fascistes. Les récentes attaques dangereuses perpétrées par des fascistes dans les écoles des quartiers pauvres de Thessalonique illustrent cette menace.
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Pour résumer, nous sommes face au gouvernement le plus dangereux que nous ayons connu en Grèce depuis la chute de la dictature militaire en 1974.
Ce gouvernement n’est pas indemne après la pandémie, les incendies, la crise socio-économique, etc. Son capital politique a diminué, suite aux expériences amères vécues par la population au cours de son actuel règne d’un peu plus de deux ans. Il se dirige vers de sérieuses épreuves, car en 2023, le capitalisme grec devra faire face à une nouvelle crise de la dette et trouver un nouvel équilibre viable au milieu des renégociations du Pacte de stabilité de l’UE.
Mais cela ne signifie pas que ce gouvernement est sur le point de s’effondrer (du moins pas maintenant). Il bénéficie toujours du soutien de la classe dirigeante. Et Mitsotakis cherchera à utiliser ce soutien afin d’imposer son règne par une politique agressive.
Les orientations et les tactiques des partis d’opposition sont donc un facteur important. A Thessalonique, Alexis Tsipras a fait un discours pour répondre à ce que Mitsotakis avait dit une semaine plus tôt. Il a parlé pendant des heures et a réussi à ne pas mentionner le mot «gauche» une seule fois! Il a parlé d’un «nouveau départ», avec la «classe moyenne» jouant un rôle central, à travers la formation d’un «gouvernement largement progressiste». Même les anciens symboles et couleurs de SYRIZA étaient absents de la salle où il a prononcé son discours et donné une conférence de presse. La couleur verte a prévalu (qui en Grèce est identifiée au PASOK social-démocrate), tandis que Tsipras a reproduit les slogans (et même les phrases fétiches…) les plus typiques de… Andreas Papandreou [1919-1996], le fondateur et leader historique du PASOK [créé en 1974].
Il n’est pas nécessaire d’avoir une grande expérience politique pour comprendre que cette stratégie de «centre-gauche» n’est pas une réponse efficace à l’agression et à la direction véritablement pro-capitaliste de Mitsotakis. On peut le constater dans les sondages d’opinion, où Nouvelle Démocratie perd du terrain mais où SYRIZA stagne.
Le vide dans la politique de gauche est évident. Cela met une certaine pression sur le Parti communiste, qui est «appelé» par la réalité existante à faire preuve d’initiative. Bien que l’on ne sache pas encore s’il le fera, ni surtout quel type d’initiatives il prendra. La situation met également la pression sur les forces de la gauche radicale-anticapitaliste pour qu’elles abordent la situation de leur fragmentation à la suite de la défaite de 2015.
L’élément d’espoir dans ce tableau est la tendance à la revitalisation des luttes «d’en bas«. Pour nous, la victoire des travailleurs dans E-Food et le message qu’elle a envoyé au reste de la classe ouvrière sont particulièrement importants. (Article reçu le 3 octobre 2021; traduction rédaction A l’Encontre)
Les militants anti-exploitation aurifère ont été acquittés par le tribunal de Polygyros
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Les autorités de poursuite n’ont pas réussi à frapper les combattants contre l’activité minière dans le nord-est de Halkidiki. Le tribunal de Polygyros n’a pas été convaincu et a acquitté les trois prévenus dans l’affaire de Chondro Dentro, où de nombreux manifestants de l’époque (16/12/2017) étaient allés manifester et accrocher des banderoles !
En fait, deux affaires étaient jugées aujourd’hui devant les tribunaux de Polygyros, avec 21 accusés luttant contre l’exploitation aurifère de Skouries. L’un a été ajourné et l’autre a été jugé.
Dans celui-ci, les témoignages des deux policiers n’ont présenté aucune preuve démontrant l’accusation d’avoir commis ensemble des violences illégales. Ils n’ont pas dit que les trois prévenus (deux du Comité de la Lutte de la Grande Vierge , un d’Ierissos) avaient commis une telle chose, ni qu’ils avaient empêché un employé de se rendre sur les lieux. En fait, ils ont dit que personne ne passait, donc personne n’a été arrêté ! Alors que les accusés et les autres manifestants se tenaient juste debout, ayant accroché des banderoles et criant des slogans, contre l’acceptation et le consentement dans les mines d’or.
Avec un tel contenu de témoignages de témoins à charge, c’est ensuite au procureur du siège du tribunal correctionnel uninominal de Polygyros de proposer l’acquittement des trois accusés, ce qui a été décidé peu après par le tribunal.
À l’image de ce qu’a été la 43e édition du Festival de cinéma de Douarnenez, nous souhaitions que cette Escale donne à comprendre sensiblement une Grèce peu connue, écrasée par le poids de l’Antiquité. Une Grèce contemporaine qui souffre des maux de son histoire récente. Sujet qu’aborde avec humour Fotos Lambrinos avec Visitez la Grèce. Quoi de mieux pour connaître un pays que d’aller à la rencontre de ses habitant·es, ceux·elles que l’on voit le moins d’emblée. Arpenter Athènes avec Eva Stéfani, Daphné Hérétakis ou Paola Revenioti, c’est aller à la rencontre d’êtres en marge qui témoignent d’existences morcelées, d’identités niées, mais aussi d’instants de vie intenses.
Nous voulions mettre en avant une filmographie rebelle, non seulement parce qu’elle aborde des sujets tabous – l’existence de minorités –, mais aussi en raison de formes narratives audacieuses. ROM de Menelaos Karamaghiolis, nous offre tout cela. Malgré des tentatives de censure de la part de la télévision grecque qui l’a produit, ce film a connu un succès populaire, au Festival de Thessalonique notamment.
Nous avons cherché à mettre en lumière la diversité des cultures, des manières d’habiter la terre et de raconter le quotidien. Matière première aborde, ainsi, à travers ce qui pourrait paraître anecdotique, l’économie souterraine de la Grèce, une façon de survivre au cœur de crises successives. L’ogre capitaliste se nourrit des gestes répétés de travailleur·euses, étranger·ères pour la plupart, qui survivent au pied de l’Acropole, dans l’un des quartiers les plus pauvres d’Athènes.
Pays frontière, la Grèce se trouve en première ligne pour accueillir les réfugié·es qui tentent de rejoindre les pays riches. Bloqué·es par des politiques qui leur sont hostiles, il·elles trouvent parfois asile chez des Grecs qui, eux·elles-mêmes, connurent dans leur histoire familiale des exils forcés. C’est ce que nous raconte En Face, un film collectif dont le tournage fut un temps de partage avec celles et ceux qui à Lesbos ne veulent pas se laisser gagner par l’inhumanité.
Cette Escale nous permet de partager avec vous la traversée d’une filmographie rare, celle que nous avons réalisée ces deux dernières années.
L’équipe du Festival de Douarnenez
Les films
Kaliarda Paola Revenioti 58 min
Athènes Eva Stefani 38 min
Ici rien Daphné Hérétakis 29 min
Matière première Christos Karakepelis 78 min
Visitez la Grèce Fotos Lambrinos 21 min
ROM Menelaos Karamaghiolis 75 min
En face Collectif Cinemakhia 60 min
Dernières nouvelles de Grèce : importantes et nombreuses ce mois-ci !
par Yannis Youlountas
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Bonjour,
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Voici les dernières nouvelles de Grèce : importantes et nombreuses ce mois-ci !
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Au sommaire :
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– Mort de Mikis Théodorakis à 96 ans
– Remaniement ministériel, un fasciste de plus au gouvernement
– Camouflet pour Mitsotakis : un nouveau ministre refuse son poste
– La crise sociale s’aggrave malgré la hausse du tourisme : pourquoi ?
– Le chômage grimpe, la pauvreté s’étend en Grèce
– Forte hausse du prix des produits de première nécessité
– Les factures d’électricité augmentent de 50% !
– Mitsotakis prépare la privatisation de la sécurité sociale !
– Plusieurs ports grecs privatisés à vendre au plus offrant
– Le nouveau business des plages et bords de mer en Grèce
– Bilan des incendies : tout pour les flics, rien pour les pompiers
– La Grèce en pleine catastrophe climatique et écologique
– La population va passer sous les 10 millions d’habitants !
– Plusieurs sabotages d’usines durant l’été
– Affrontements entre fascistes et antifascistes à Athènes
– La police grecque torture des antifacistes venus de France
– Multiplication des agressions contre les solidaires internationaux
– Des membres d’ONG accusés de faciliter l’immigration illégale
– Le mur de la honte de 40km à la frontière turque est terminé
– Des amendes de 5000 euros pour les migrants à leur arrivée au prétexte de l’absence de test PCR
– Nouvelle loi pour accélérer les expulsions et entraver la solidarité
– Privation systématique de liberté et inaccessibilité des voies de recours pour les migrants
– Témoignage poignant : il s’est suicidé juste pour ça !
– Soutenir les actions solidaires avec les réfugiés afghans en Grèce
– Nous recherchons actuellement…
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Vu le nombre de sujets, on va faire court, sous forme de brèves.
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Mort de Mikis Théodorakis à 96 ans. Ses obsèques ont lieu aujourd’hui à Chania, sur l’île chérie de son père : la Crète. Depuis plusieurs jours, sa musique résonne un peu partout en Grèce : lieux publics, rues et ruelles, bords de mer, initiatives populaires de toutes sortes et bien sûr à l’ouverture des événements sportifs. Une page de l’histoire grecque se tourne avec Théodorakis. Tout a été dit à son sujet, et pourtant il y a tant à dire ! Cependant, quelques personnes ont voulu créer une polémique, au plus mauvais moment à notre avis, à propos de certains des choix de Mikis— polémique à laquelle nous n’avons pas voulu prendre part. Que celui ou celle qui n’a jamais commis d’erreur dans sa vie jette la première pierre. Nous en avons tous fait. Distinguons les tyrans, les salauds et leurs complices et, à l’inverse, les gens qui ont réalisé des choses formidables durant l’essentiel de leur vie mais qui parfois se sont trompés, souvent dans leur jeunesse ou, à l’inverse, dans leurs vieux jours. C’est regrettable, mais cela ne mérite pas de salir la mémoire d’un homme qui vient tout juste de succomber après avoir été plusieurs fois torturé et enterré vivant durant son existence.
Remaniement ministériel, un fasciste de plus au gouvernement. L’extrême-droite est loin d’avoir disparu en Grèce ! Pire encore : elle gonfle au fil des mois les rangs des hommes au pouvoir, autour de Kyriakos Mitsotakis. Nous avons déjà parlé du pedigree des ministres Voridis (ministre de l’intérieur) et Giorgiadis (ministre du développement). Cette semaine, c’est leur ami Thanos Plevris qui vient de les rejoindre à la tête de l’État, en tant que ministre de la santé. Tous les trois ont commencé leur carrière politique au sein du parti nationaliste LAOS avant de rejoindre celui de Mitsotakis. Après avoir pris ses fonctions, sous la pression du Conseil central des communautés juives de Grèce (KIS), Plevris s’est finalement excusé pour avoir dit :« on peut comprendre que certains aient envie de rouvrir Auschwitz pour y exterminer à nouveau des Juifs ». Par contre, il ne s’est toujours pas excusé pour avoir préconisé « le recours à la force meurtière pour empêcher les migrants d’arriver en Grèce », ni pour sa suggestion de « refuser aux migrants l’accès à la nourriture, à l’eau et aux soins de santé, afin de rendre leurs conditions de vie en Grèce plus mauvaises que dans leur pays d’origine ». Le virage à l’extrême-droite du gouvernement Mitsotakis est confirmé. Sa politique envers les réfugiés et les solidaires ne cesse de le confirmer (voir plus bas).
Camouflet pour Mitsotakis : un nouveau ministre refuse son poste. Le premier ministre grec croyait pourtant faire un gros coup en nommant Évangelos Apostolakis, ancien ministre de Tsipras jusqu’en juillet 2019, à la tête du ministère de la protection civile du nouveau gouvernement. Mais sous les huées de la gauche grecque, Apostolakis a finalement renoncé. On ne compte plus les situations ridicules pour Mitsotakis et sa ribambelle de caricatures en Grèce. À noter qu’une seule femme a obtenu et accepté de rejoindre le radeau de la méduse gouvernemental lors de ce remaniement et qu’elle se nomme… Gaga (sic).
La crise sociale s’aggrave malgré la hausse du tourisme : pourquoi ? Certes, le tourisme s’est redressé cette année en Grèce, notamment du fait de la baisse d’autres destinations pour cause de covid19 : Tunisie, Maroc… Mais cela ne profite pas à la population grecque : le tourisme en Grèce est en train de muter du mode « routard » au mode « all inclusive » ou presque. D’autres phénomènes ont été observés. Par exemple, par crainte du covid19 ou parfois à cause de contraintes régionales, beaucoup de touristes en locations ont fait leurs courses dans des supermarchés pour ensuite aller s’enfermer le plus clair de leur temps. Et surtout : les salaires dans l’hôtellerie et la restauration ont continué à dégringoler. Il est loin le temps où une partie de la population pouvait se refaire pendant la saison touristique avant d’affronter l’hiver !
Le chômage grimpe, la pauvreté s’étend en Grèce. La cohue lors des actions solidaires le prouve actuellement : la pauvreté fait des ravages et cela ne cesse d’empirer. Des familles entières de Grecs précaires se retrouvent à la rue ou hébergées chez des proches, dans l’impossibilité de joindre les deux bouts. Le chômage a explosé, même si les chiffres officiels ne montrent pour l’instant qu’une partie de cette hausse, ne prenant pas en compte les nombreuses catégories non indemnisées. Cette semaine, Eurostat vient d’annoncer que la Grèce bat tous les records de chômage des jeunes en Europe pour le mois de juillet 2021. Des syndicalistes travaillant dans les services sociaux ont lancé une alerte : la situation commence à rappeler le début de la décennie écoulée et les moyens publics pour y faire face sont complètement insuffisants. Plus que jamais, ce sont les collectifs solidaires autogérés qui font le plus gros du boulot dans plusieurs zones de Grèce. « L’entraide plutôt que la queue pour rien », « Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes », « L’État n’est plus rien, soyons tout ».
Forte hausse du prix des produits de première nécessité. Dans ce contexte de paupérisation galopante, l’augmentation annoncée des aliments de base risque d’être une catastrophe pour beaucoup. On parle, par exemple, d’un bond du prix du pain, alors que les Grecs sont parmi les principaux consommateurs en Europe, ou encore des pâtes, du café, etc.
Les factures d’électricité augmentent de 50% ! Au niveau de l’énergie aussi, de nombreuses hausses sont apparues dès le mois d’août et inquiètent fortement les plus pauvres. La Grèce peine à se fournir en électricité et le coût global de son approvisionnement a augmenté de 70% depuis début 2021. Elle est désormais le marché le plus cher de l’électricité en Europe, avec un prix de 157 euros le mégawattheure. Non seulement, c’est un problème immédiat pour les familles les plus démunies, mais cela participera aussi à l’amplification de la hausse des prix qui a déjà commencé depuis ces derniers mois.
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Mitsotakis lance la privatisation de la sécurité sociale ! Un malheur ne venant jamais seul, c’est le moment qu’à choisi l’État grec pour privatiser l’un des principaux moyens de veiller sur les plus démunis ! Ahurrissant ! La situation au niveau santé publique était déjà très médiocre, elle va devenir carrément catastrophique exceptée pour quelques spéculateurs qui vont s’en mettre plein les poches. Et qui va piloter cette privatisation ? Le sinistre Thanos Plevris, transfuge de l’extrême-droite ! Les manifs ont commencé. La prochaine aura lieu ce samedi 11 septembre à Thessalonique, pour essayer de perturber la visite de Mitsotakis à la Foire internationale annuelle. Les manifs continuent également contre les réformes scolaires et universitaires.
Plusieurs ports grecs privatisés à vendre au plus offrant. Les ports d’Igoumenitsa, Patras et Héraklion sont sur le point d’être bradés aux richissimes armateurs grecs qui financent les campagnes électorales de Mitsotakis et qui possèdent la plupart des médias dans le pays. Pas vraiment une surprise !
Le nouveau business des plages et bords de mer en Grèce. La privatisation des plages est maintenant relancée. La protection du littoral repasse au second plan. Les investisseurs en immobiliers vont pouvoir bétonner à gogo dans des zones jusqu’ici protégées. Au large de la côte ouest du pays, Total et Exxon-Mobil prospectent déjà, suite à un accord avec l’État grec, et espèrent commencer leurs forages dans quelques mois, y compris à quelques dizaines de kilomètres des plus belles plages de Crète. Des plages qui sont désormais payantes à beaucoup d’endroits : au prétexte des nombreuses chaises longues et des parasols installés un peu partout, il faut maintenant payer de 7 à 15 euros la journée, là où c’était gratuit, que vous soyez touriste ou riverain. Plusieurs échauffourées ont déjà eu lieu sur certaines plages de la première des îles grecques : « cela fait des décennies que nous venons nous baigner ici et nous ne paieront pas ! » Sur certaines plages, la stratégie est de faire payer 3 euros la première année pour faire accepter le principe, et ensuite augmenter dès la suivante. Les espace de gratuité se réduisent dans la société, au bord de la mer comme ailleurs.
Bilan des incendies : tout pour les flics, rien pour les pompiers. Les feux de l’été ont montré encore un fois la faiblesse des moyens de lutte contre les incendies. Pourtant, dès l’arrivée de la droite au pouvoir, en 2019, des sommes colossales ont été investies pour la police, mais toujours rien pour les pompiers. Rien d’étonnant à cela : en réalité, le pouvoir ne protège pas sa population, mais la surveille et la réprime. Son obsession est de la mater, de la contrôler pour conserver sa place dominante et tout ce qui en découle. Il n’y a rien à attendre du pouvoir. Au sein de la population sinistrée, beaucoup l’ont compris. La population en danger s’est débrouillée le plus souvent toute seule avec les moyens du bord. L’entraide et l’autogestion ont été, une fois de plus, les deux mots clés et ont montré de quoi le collectif est capable quand il est abandonné à lui-même. Cette nouvelle expérience violente et dramatique continue néanmoins d’ouvrir les yeux sur l’hypocrisie du pouvoir et sur notre faculté à nous organiser nous-mêmes, sans ceux qui prétendent nous gouverner et, en particulier, résoudre les problèmes dont ils sont le plus souvent la cause.
La Grèce en pleine catastrophe climatique et écologique. Les incendies nous ont aussi rappelé l’impact du changement climatique sur l’environnement et la multiplication des risques qui en découlent. La sécheresse devient très intense l’été, les pluies d’hiver sont parfois diluviennes, on ne compte plus les innondations tout comme les incendies, mais aussi les petites tornades qui sont plus nombreuses qu’avant selon les insulaires, notamment dans le sud de la Crète. La mutation de l’agriculture a, elle aussi, participé à cette catastrophe : ici, la terre est épuisée, là, elle est abandonnée à des amas de broussailles. On recherche frénétiquement les grandes surfaces planes pour en faire le maximum de profit et on ne s’occupe plus du reste. On pulvérise des tonnes de produits phytosanitaires au point de décupler certains cancers chez les ouvriers agricoles dont l’espérance de vie a encore chuté ces dernières années. On bétonne les collines et les bords de mer, puis on s’étonne des innondations mortifères, des coulées de boue et de gravas. Tout cela relève d’un choix criminel : au bout du compte, en organisant ainsi la société et l’économie, on tue la Terre et toutes celles et ceux qui y vivent. Pas besoin d’être devin pour voir ce qui nous attend si nous continuons dans cette voie.
Une population qui va passer sous les 10 millions d’habitants. Il y a dix ans, la Grèce dépassait largement les 11 millions d’habitants. Depuis, elle a perdu un demi-million d’habitants et, selon plusieurs projections (dont celles d’Eurostat), la dégringolade devrait continuer dans les prochaines années au point de passer sous la barre des 10 millions d’habitants avant 2030. Un exemple frappant en ce moment : en cette rentrée scolaire 2021, près de 40 écoles ferment en Épire (nord-ouest de la Grèce) faute d’élèves.
Plusieurs sabotages d’usines durant l’été. Des actions anticapitalistes nocturnes se sont multipliées dans plusieurs villes grecques ces dernières semaines. Notamment à Volos, à mi-chemin entre Athènes et Thessalonique, contre la plus grande cimeterie d’Europe : l’usine AGET qui appartient au groupe Lafarge. Cette action a été dédié à la mémoire de Vassilis Maggos, mort sous la torture au commissariat de Volos l’année passée. D’autres actions de ce type se déroulées à Athènes contre diverses entreprises, notamment dans le quartier de Vyronas ou encore contre la société de recouvrement de créances Paladino SA dans le quartier de Nea Ionia.
Affrontements entre fascistes et antifascistes à Athènes. Un groupe d’extrême-droite voulait s’opposer aux actions de soutien menées en faveur des réfugiés à Metaxourgeio (700 mètres à l’ouest d’Exarcheia). 200 antifascistes se sont immédiatement rassemblés pour riposter et les ont repoussé. La police de Mitsotakis est aussitôt arrivée sur les lieux pour protéger les fascistes en utilisant des gaz lacrymogènes et a fait trois arrestations.
La police grecque torture des antifacistes venus de France. Des membres du Groupe Antifasciste Lyon et Environs étaient présents à Exarcheia durant l’été. Ils ont brutalement été emmenés au commissariat, à la bordure Est d’Exarcheia, puis ont longuement été passés à tabac dans l’obscurité totale. Merci de diffuser autour de vous leur témoignage pour dénoncer ces pratiques :
Multiplication des agressions contre les solidaires internationaux. Ces dernières années, les violences contre les solidaires internationaux sont nombreuses, tant du fait des groupes fascistes que des policiers les plus virulents. Notre convoi solidaire de l’automne 2017, par exemple, avait été particulièrement périlleux : barrage policier, filatures très visibles, pressions diverses, propagande médiatique, accusations délirantes, menaces fascistes explicites, attaque incendiaire néo-nazie sur un de nos lieux, six membres du convoi blessés par des policiers durant une manif, un autre arrêté, frappé, poursuivi en Justice puis libéré… Les détails ici :
Il y a deux ans, des policiers m’avaient bizarrement insulté durant une altercation… la veille de mon tabassage en pleine rue du Pirée par des néo-nazis ! Et ce n’est pas les flics qui m’avaient ensuite secouru, mais les passagers d’un tramway arrivé juste à temps, alors que les coups étaient en train de pleuvoir.
Depuis deux ans, c’est de pire en pire : les contrôles policiers sont incessants, les menaces fréquentes et les arrestations souvent violentes. Durant l’été 2019, la moitié des solidaires français et belges venus à Athènes pour soutenir le squat Notara 26 (menacé d’évacuation) ont subi toutes sortes de pressions et de violences. Seb (de Belgique) et Léon (de France) témoignent ici fin août 2019 :
Cette année, plusieurs d’entre nous ont, à nouveau, été inquiétés, voire brutalisés (un ami toulousain est rentré en France avec plusieurs grandes cicatrices). Jusqu’aux actes de tortures sur nos camarades lyonnais en juillet dernier, décrits un peu plus haut. Le pouvoir et ses valets ne souhaitent pas nous voir continuer à aider. Mais ils peuvent d’ores-et-déjà faire une croix dessus : nous ne sommes pas prêts de baisser les bras ! Nous continuons sur place, en ce moment même, et de nouveaux renforts viendront bientôt de l’hexagone et du plat pays
Des membres d’ONG accusés de faciliter l’immigration illégale. Les membres de collectifs solidaires autogérés ne sont pas les seuls à subir ces pressions en Grèce. Certaines ONG sont également dans le collimateur. Il y a une semaine, deux amis français ont été menacé de poursuites pour « soutien à l’immigration illégale » et ont finalement renoncé à rester près des zones de sauvetage. Un mois auparavant, 10 solidaires internationaux de 3 ONG différentes étaient également accusés de cela et même « d’espionnage des actions des garde-côtes grecs » !
Le gouvernement Mitsotakis veut dissuader par tous les moyens les solidaires d’agir. Mais il n’a fait que tisser des liens entre nous : nous communiquons beaucoup plus, par-delà nos différences, et nous nous entraidons souvent.
Le mur de la honte à la frontière turque est terminé. L’État grec vient de bâtir un immense mur anti-migrants de 40km à la frontière turque, en prolongement du précédent qui faisait 12km de long. Mitsotakis espère ainsi limiter la venue des réfugiés afghans que son gouvernement refuse totalement d’accueillir. Cependant, les arrivées de réfugiés se poursuivent tout de même depuis des semaines, notamment par mer. Mais il y en a nettement moins qu’autrefois à Lesbos et à Chios (trois fois moins environ).
Des amendes de 5000 euros pour les migrants à leur arrivée. On nage en plein délire ! Au prétexte de lutter contre le Covid19, des amendes de 5 000 euros ont été infligées à des demandeurs d’asile arrivés en août par bateau sur l’île de Chios ! Le motif ? La non présentation d’un test PCR, habituellement imposé aux étrangers venant sur le territoire hellénique ! Cette confusion volontaire entre touristes et réfugiés a provoqué un tollé dans le pays. Face à la polémique, les autorités grecques ont annulé les amendes infligées à 25 réfugiés la semaine dernière et annoncé la suspension de la mesure.
Nouvelle loi pour accélérer les expulsions et entraver la solidarité. La législation actuellement proposée prévoit de réduire les délais de grâce et d’accorder à la police des pouvoirs supplémentaires, notamment de placer en détention les migrants au prétexte qu’ils sont « susceptibles de fuir » ou d’être une « menace pour l’ordre public ». Des mesures sont également prévues pour réglementer plus strictement les activités des organisations non gouvernementales et des groupes de bénévoles dans les zones qui relèvent de la compétence des garde-côtes et des autorités portuaires grecques (les sanctions seront encore plus lourdes en cas de violation du nouveau cadre opérationnel).
Privation systématique de liberté et inaccessibilité des voies de recours. Saisie sur de nombreux dossiers, la Cour européenne des droits de l’homme a récemment dénoncé « le mépris persistant des autorités grecques pour la santé et la vie des migrants », en particulier dans le camp de Mavrovouni à Lesbos où sont encore bloqués 3500 adultes et enfants. Les témoignages et statistiques montrent que ces personnes vulnérables exilées sont systématiquent privées de liberté et que les voies de recours sont en réalité inaccessibles, tout cela en violation de la Convention européenne des droits de l’homme.
Témoignage poignant : il s’est suicidé juste pour ça ! Sahil avait 24 ans. Il s’est suicidé à Athènes, peu après le rejet de sa demande d’asile durant le mois de juillet. Notre ami Nicolas Richen le connaissait bien. Avec d’autres proches et soutiens, ils ont écrit une très belle lettre collective. Merci de la faire connaître à celles et ceux qui n’ont peut-être pas compris ce qu’est la vie d’un demandeur d’asile.
Soutenir les actions solidaires avec les réfugiés afghans en Grèce. Depuis quelques semaines, nous sommes à nouveau très pris par l’aide aux réfugiés (principalement afghans) et la création de lieux sous plusieurs formes. Nous vivons des moments extraordinaires aux côtés de gens également extraordinaires. Ces exilés qui sont devenus nos amis, au fil des jours, ont un courage communicatif, des désirs, des rêves, des sourires, plein d’affection et de générosité, des secrets, des blessures. Le plus souvent, ils ont tout perdu. Leur logement, bien sûr, mais parfois aussi leurs proches : parents, enfants, conjoint… Merci à toutes celles et ceux qui nous ont transmis des choses pour eux, pour elles : des aliments, des vêtements, des couches, des jouets, des produits d’hygiène et même de l’électroménager. Merci particulièrement à celles et ceux qui sont venus aider sur place, en provenance de Grenoble, Saillans, Marseille, Lyon, Bruxelles, Genève, Nantes et Bordeaux… Cet élan est magnifique. Vraiment un grand « taschakor » (merci en afghan) à tou-tes ! Si vous voulez participez, c’est ici :
« PHILOXENIA » signifie hospitalité en grec, et littéralement « amis des étrangers » (philos : ami, xenos : étranger). C’est le nom que nous donnons actuellement à nos actions aux côtés des réfugiés dont la majorité actuellement sont afghans.
Nous recherchons actuellement… outre de la nourriture et des couches : des vélos, des jeux d’échecs (beaucoup d’afghans adorent les échecs et il nous arrive de jouer ensemble), du lait infantile 2ème âge, des mixers, des lits parapluie, des poussettes, des protections périodiques, des marmites et des louches, des chevillères, des légumes secs, du thé noir. Merci de regrouper ce que vous pouvez dans votre zone pour que nos fourgons puissent ensuite passer les prendre durant les prochaines semaines, sans faire trop d’étapes.
Un accueil jonché de livres. Nous avons également créé plusieurs bibliothèques sociales qui participent aux actions solidaires aux côtés des réfugiés. Nous sommes encore à la recherche de livres : en persan, dari, ourdou, anglais et français. Un grand merci à l’équipe de l’épicerie solidaire Sub’stantielle à Paris (une coopérative militante formidable), à Franck, Patrice et Ralph dans le Tarn, ou encore à Anne et Dominique de Marseille pour les nombreux livres en anglais, persan, français et dans d’autres langues déjà reçus. Nous avons également reçu des dons de livres de la librairie « Bibliothèque » à Exarcheia, du K*Vox, du Notara26 (échanges) ou encore du réseau Pédagogie Freinet à Athènes et en Crète.
De la place dans un véhicule ? Si vous avez prévu de venir en Grèce en van ou en fourgon dans les prochaines semaines et que vous disposez d’un peu de place pour acheminer du matériel solidaire (situé à plusieurs endroits dans le sud de la France), contactez-nous :
Merci de votre soutien, quelle que soit la forme, ne serait-ce qu’en relayant l’info.
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Solidairement,
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Maud et Yannis Youlountas
po/ collectif artistique et solidaire ANEPOS
avec les membres et soutiens des actions en cours
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Liste des lieux et collectifs aidés matériellement et/ou financièrement durant les deux dernières années, malgré un contexte particulièrement difficile :
– soutien à l’initiative contre les forages pétroliers en Crète (que tentent de déployer Exxon-Mobil et la firme française Total).
– Collectif Livas dans le département de Réthymnon en Crète (soutien aux actions solidaires, notamment à la cuisine populaire fondé par ce club de sport sans hiérarchie).
– Centre social autogéré Alimoura à Ioannina (nous avons financé la réparation du local qui avait été saccagé par une attaque fasciste) ;
– Usine autogérée Bio.Me à Thessalonique (soutien et achat de savons et produits fabriqués par les ouvriers, alors que l’électricité venait de leur être coupée) ;
– Mikropolis à Thessalonique (soutien au plus grand espace social libre de Grèce qui est actuellement en train de déménager) ;
– Initiative antifasciste d’aide aux réfugiés près d’Évros (au moment où ces derniers étaient pris au piège entre les deux états grecs et turcs, et où des identitaires européens étaient venus pour tenter de pratiquer la chasse à l’homme, ainsi qu’à Lesbos) ;
– Réseau Solidaire de Crète (et soutien à la création de nouveaux lieux dans l’île, dont nous vous reparlerons)
– Initiative de Kastelli en Crète contre le nouvel aéroport (nous avons participé au financement de la procédure de Justice contre l’aéroport qui est en train de basculer à l’échelle européenne, alors que 120.000 des 200.000 oliviers ont déjà été coupés et que l’opinion est de plus en plus opposée au projet, nous avons également participé à plusieurs réunions et actions sur place, et soutenu les paysans en lutte contre ce projet)
– Centre Social autogéré Favela au Pirée (soutien financier et achat de tee-shirts pour épauler ce lieu situé dans une zone où les fascistes rôdent souvent et où l’un d’entre nous, a été agressé violemment en juin 2019 par un groupe de néo-nazis qui lui avait tendu un guet-apens avant que les passagers d’une rame de tramway ne parviennent à le sauver) ;
– K*Vox à Athènes (base d’un des groupes les plus actifs en Grèce) ;
– Aide aux frais de Justice de plusieurs compagnons de luttes , notamment pour leur éviter d’aller en prison suite à des actions pourtant exemplaires ;
– squat Notara 26 à Athènes (le plus ancien lieu d’accueil des réfugiés dans le quartier d’Exarcheia) ;
– Plusieurs cuisines sociales (soutien financier et livraison de produits alimentaires) ;
– Structure autogérée de santé d’Exarcheia (soutien financier et livraison de matériel médical) ;
– Réseau École Buissonnière-Pédagogie Freinet (soutien financier et livraison de fournitures en aide aux enfants précaires) ;
– actions solidaires à Lesbos (nombreuses initiatives, surtout, après l’incendie du sinistre camp de Moria et l’errance de nombreuses familles en difficultés).
Le 23 juin, au côté de son ami et son soutien, le milliardaire Bernard Arnault, lors de l’inauguration de l’ancien grand magasin populaire devenu un magasin de produits de luxe bling-bling pour touristes hébétés, Emmanuel Macron déclarait que c’est « une métaphore parfaite du moment que nous sommes en train de vivre [1] ». Les militants d’ATTAC sont venus lui donner raison. La crise sanitaire n’a pas fait que des malheureux. Selon le dernier classement Forbes, les patrons du CAC 40 ont vu leur richesse augmenter de 68 % en 2020, passant de 304 à 512 milliards de dollars. Généreux, ils ont reversé 51 milliards d’euros de dividendes à leurs modestes actionnaires, soit une augmentation de 22 % pour 2020 [2].
Madame Hidalgo, maire socialiste de la ville de Paris (socialiste, c’est-à-dire héritière de Jaurès et du Front populaire) a dénoncé cet acte de vandalisme contre le bienfaiteur Bernard Arnault :
Faut-il lui rappeler que le généreux instigateur de tous ces bienfaits, le milliardaire Bernard Arnault, virtuose de l’évasion fiscale, possède personnellement pas moins de 31 sociétés offshore au Luxembourg ? La société LVMH, qui lui appartient, en possède 26 [3].
Faut-il également rappeler que la crise du Covid a permis à LVMH de bénéficier du chômage partiel et de la baisse des impôts de production ? Selon le classement Forbes, la fortune du roi du luxe est passée de 76 à 150 milliards de dollars, en un an, soit une augmentation de 100 % [4]. Moins quelques miettes pour les bonnes œuvres avec un maximum de com’ à chaque fois : 5 millions d’euros à l’institut Pasteur de Lille, 200 millions pour Notre-Dame-de-Paris et 100 000 flacons de gel pour le Secours populaire. Les gentils révolutionnaires d’Attac demandent juste une taxe sur le patrimoine des plus riches ainsi qu’une seconde taxe sur les bénéfices exceptionnels réalisés par les multinationales pendant la crise. Ils précisent que la gouache noire utilisée est une peinture sans danger et qui d’ailleurs a été rapidement nettoyée. Les longues files de visiteurs ont pu découvrir le grand magasin flambant neuf. Mais, attention, il ne faudrait surtout pas que l’expression magasin « flambant » neuf donne des idées incendiaires à des révolutionnaires moins gentils.
Nouvelle victoire de l’usine autogérée bio.me (et livraison de ses produits ménagers à des lieux et collectifs solidaires)
par Yannis Youlountas ·
La solidarité continue avec les collectifs et lieux autogérés en Grèce, malgré les pressions et intimidations du pouvoir. 3ème épisode des livraisons en cours :
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NOUVELLE VICTOIRE DE L’USINE AUTOGÉRÉE BIO.ME (ET LIVRAISON DE SES PRODUITS MÉNAGERS À DES LIEUX ET COLLECTIFS SOLIDAIRES)
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Ces derniers jours, une nouvelle tentative du vente aux enchères du terrain de l’usine BIO.ME vient d’échouer ! Malgré un contexte très difficile, les ouvriers tiennent bon, après être passé en autogestion il y a dix ans ! Une fois de plus, la solidarité internationale a contribué à mettre la pression sur le Tribunal de Thessalonique, de même qu’un rassemblement sur place le 24 juin.
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Une semaine plus tard, nous sommes passés à l’antenne athénienne de BIO.ME pour acheter, comme d’habitude, de grosses quantités de produits ménagers afin de fournir nos lieux et collectifs solidaires.
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S’il vous arrive de passer par Athènes, faites comme nous : allez les voir dans le quartier de Peristeri, au 33 rue Psaron. Vous pourrez découvrir leurs nouveaux produits (qui se sont encore améliorés à tous points de vue) auxquels s’ajoutent désormais quelques flacons pour le corps et les cheveux — mais pour moi, il parait que ça ne marchera pas
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Le local athénien de l’usine BIO.ME propose aussi à la vente quelques livres de coopératives d’éditions qui parlent bien sûr d’autogestion, de luttes sociales et d’écologie, entre autres. On y trouve aussi des tee-shirts et des sacs en tissu pour soutenir leurs frais de Justice.
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Il y a trois jours, pendant que nous remplissions ensemble une dizaine de cartons à livrer ici et là (Athènes, Crète…), nous nous sommes remémorés les années 2012-2013 : quand leur lutte commençait à se faire connaitre au-delà des frontières de la Grèce, notamment via le film Ne vivons plus comme des esclaves (cf. une variante de l’affiche du film avec Makis Anagostou, parmi les photos et souvenirs en pièces jointes).
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Ainsi, au fil des années, nous nous sommes souvent retrouvés côte-à-côte: à l’usine ou dans des manifs, sur un plateau de radio ou autour d’un café. « Le petit Achille a grandi ! » a remarqué l’un d’entre eux. Le temps passe. Oui, mais entre compagnons de luttes, nous vivons le temps qui passe d’une autre façon : tout d’abord parce que nous témoignons joyeusement qu’aucun d’entre nous n’a baissé les bras, donc que rien n’est encore fini, mais aussi parce que nous avons accumulé une expérience en commun : nous avons vérifié que l’utopie est à portée de main, que l’obstacle principal est la résignation et que la solidarité permet parfois de soulever des montagnes.
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Être frères et sœurs de lutte est encore plus fort que d’être parents ou copains dans la vie. Et nos conversations le prouvent : nous revenons systématiquement à l’essentiel et agissons ensemble dans ce but, au lieu de nous restreindre à des banalités de base, à du langage diplomatique, creux et convenu pour botter en touche, feindre de ne rien voir de ce qui est important ou éviter les sujets de désaccords avec les proches que nous n’avons pas choisi et qui sont en réalité plus lointains qu’il n’y paraît.
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Ma vraie famille est celle qui défend la vie et l’amour dans les catacombes de cette société mortifère, et non celle qui se contente de profiter de la loterie de l’existence. Je remercie mes proches d’être plus ou moins impliqués dans des actions qui vont dans le bon sens. Sans quoi, au fil du temps, nous n’aurions peut-être rien à nous dire.
Courage mes frères et sœurs d’utopie ! Bien que les temps soient sombres, la grande famille de celles et ceux qui luttent pour défendre la vie et l’amour n’a pas dit son dernier mot !
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Yannis Youlountas po/ le collectif
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(à suivre)
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Petit souvenir de BIO.ME et Ne vivons plus comme des esclaves (durée 5 minutes) :
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PS : les actions et livraisons continuent durant les jours à venir (évidemment sans subvention ni partenariat médiatique avec les valets du pouvoir) à destination de plusieurs autres collectifs et lieux autogérés à Athènes puis ailleurs. Si vous voulez participer, c’est ici :
La solidarité continue avec les collectifs et lieux autogérés en Grèce, malgré les pressions et intimidations du pouvoir.
Depuis hier, les livraisons à Exarcheia ont commencé. Elles seront étalées sur plusieurs semaines. Comme toujours, c’est avec le Notara 26, premier squat historique de réfugié-es et migrant-es au centre d’Athènes*, que nos actions simultanées ont quitté d’autres régions de Grèce pour converger sur les catacombes de la capitale. En pleine canicule, les enfants et adultes du squat nous ont chaleureusement accueilli-es dans les accolades et les sourires. Certains visages sont connus depuis longtemps, d’autres sont nouveaux, tous sont affectueux comme lors des retrouvailles d’une grande famille.
Le chargement : une tonne et 350 kg de fruits et légumes de Crète, mais aussi des céréales complètes venues de France, de l’huile d’olive achetée à Kastelli pour soutenir simultanément les paysans en lutte contre le projet d’aéroport, des couches et du lait infantile collectés progressivement, des cadeaux d’enfants de France et de Crète pour les enfants migrants, quelques vêtements et cafetières aussi… Bien sûr, cette livraison sera doublée d’une somme d’argent transmise ce soir dans le cadre de l’assemblée générale du lieu, car il est important également que les collectifs soit autonomes dans leurs choix face aux épreuves qu’ils traversent.
Dans un contexte extrêmement difficile, le Notara 26 est un exemple : il résiste aux fascistes et à l’état grec depuis six ans, sans faiblir, avec toujours autant de monde, d’initiatives, de joie, de courage, d’entraide, de force et d’amour. De la « bonne force» comme on dit par ici : « Kali dynami ! »
Merci à celles et ceux qui nous épaulent pour continuer à faire vivre l’utopie concrète et persévérer dans l’adversité. Pas question de baisser les bras, même si les temps sont difficiles. À bientôt pour d’autres nouvelles du quartier où d’autres lieux sont encore debout et où de nouveaux collectifs viennent même d’être créés ! Non, rien n’est fini, comme vous pourrez le voir dans le prochain épisode 😉
Salut fraternel de nos camarades et compagnons d’utopie ici 🖤
Maud et Yannis po/ Anepos et les membres et soutiens de l’action
PS : si vous voulez soutenir les prochaines actions dans les jours à venir (évidemment sans subvention ni partenariat médiatique avec les valets du pouvoir) à destination de plusieurs autres collectifs et lieux autogérés à Athènes puis ailleurs), c’est ici :
1- Pour effectuer un virement à ANEPOS
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « Action Solidarité Grèce »
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2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien : https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY&source=url
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3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues
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Contact : solidarite@anepos.net
Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80 / Tél. France 06 24 06 67 98
Ces dernières semaines s’est développée en Grèce une très forte mobilisation contre un projet de loi portant sur le temps de travail et les libertés syndicales.
Le projet de loi peut être ainsi résumé : faire travailler plus (journée de 10 h, extension du travail le dimanche, augmentation du plafond annuel d’heures sup) en payant moins (récupération partielle en « repos », baisse du taux sur les heures sup), et imposer de graves atteintes au droit de grève et d’organisation (avec pressions pour faire signer des conventions individuelles).
Traduction par le Premier ministre, l’ultra-libéral Mitsotakis : « Une loi favorable aux travailleurs et permettant le développement », qui assainira « la jungle du monde du travail » et assurera l’avenir des jeunes générations ! En réalité, la confirmation que le seul projet de la droite revancharde au pouvoir, c’est de tout faire pour attirer les investisseurs (et les touristes) et favoriser leurs copains-coquins du grand patronat grec.
Ce projet, pour lequel le quotidien Efimerida ton Syntakton hésite entre « Bienvenue au 19e siècle » et « Retour au Moyen Âge », a connu une première réponse avec une encourageante mobilisation nationale le 6 mai. Diverses initiatives locales ont suivi, reflétant en profondeur un sentiment grandissant depuis l’automne. Et c’est cette pression ouvrière qui a forcé les directions syndicales, dont celle de GSEE, la Fédération unique du privé dirigée par une bureaucratie liée au Pasok et irrémédiablement compromise dans l’acceptation des mémorandums, à lancer un appel à la grève générale pour le 10 juin, ce que mettaient en avant les syndicats les plus combatifs.
De la grève du 10 juin au vote de la loi
Malgré bien des obstacles (dont les menaces de licenciements dans le privé, l’interdiction de la grève chez les marins, qui l’ont menée et réussie), cette journée, sans être un raz-de-marée, a été un grand succès, avec des manifs dans plus de 70 villes, un appui massif à la mobilisation. À Athènes, plusieurs dizaines de milliers de travailleurEs et jeunes ont manifesté dans trois cortèges : le KKE (PC) et son courant syndical PAME, les deux fédérations GSEE et ADEDY (secteur public) avec à leurs côtés Syriza et d’autres organisations réformistes, les syndicats de base et la gauche anticapitaliste. Mais signe de la combativité, les cortèges étaient si denses qu’ils se sont joints !
Bien sûr, au soir de cette belle journée, les plus clairvoyantEs savaient que les bureaucraties syndicales allaient freiner, pour ne pas être débordées, alors que la droite affichait encore plus de fermeté. Au lieu d’appeler immédiatement, au minimum, à une nouvelle grève nationale pour le jour du vote, le 16 juin, GSEE se repliait dans le silence et ADEDY appelait à un arrêt de travail devenu in extremis, sous la pression des syndiquéEs, un appel à la grève. Dans ces conditions, la participation à la mobilisation du 16 a été en recul. Néanmoins, partout dans le pays, des milliers de travailleurEs ont manifesté, encerclant le Parlement à Athènes.
La question qui se pose avec plus d’urgence après le vote de la loi, pour poursuivre une mobilisation victorieuse, est celle d’une réorganisation syndicale prenant en compte des éléments contradictoires : même si la direction de GSEE est vendue, son appel national à la grève a élargi la mobilisation ressentie alors comme unitaire ; la seule activité des syndicats de base combatifs ne suffira pas, et la gauche syndicale doit élaborer une tactique de pressions combatives empêchant les replis des diverses directions syndicales. Le combat ne fait que continuer !
Nous vous appelons tous, qui avez soutenu notre lutte au fil des ans, à se réunir le JEUDI 24/06 à 11h00 dans les tribunaux de Thessalonique pour annuler la nouvelle ENCHÈRE sur le terrain exploité par la coopérative BIO.ME.
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C’est peut-être la dernière vente aux enchères qui aura lieu dans toute une vie, puisque la prochaine sera électronique (!)
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TOUT LE MONDE JEUDI 24/06 à 11.00 dans LES TRIBUNAUX D’ÉTAT
BIOME N’EST PAS A VENDRE
BIOME APPARTIENT AUX TRAVAILLEURS/SES