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Dans son obsession d’offrir le secteur de l’éducation au privé, le Premier ministre Mitsotakis accentue et diversifie les attaques pour réduire dramatiquement le service public. La mobilisation en commémoration du massacre des étudiantEs de Polytechnique le 17 novembre 1973 est une échéance importante.
Sur fond de budget insuffisant, on constate partout le manque d’enseignantEs, de nombreux locaux non rénovés et dangereux : la semaine passée, un plafond est tombé sur des élèves en Eubée.
Des attaques de toute sorte
Depuis quelque temps, la propagande de la droite tente de cacher les vraies responsabilités en engageant une véritable campagne nationale de diffamation contre les enseignantEs, présentéEs comme paresseuSEs et ne s’intéressant pas aux élèves !
Cette campagne odieuse s’explique entre autres par le fait que la profession refuse depuis plusieurs années une procédure dite d’évaluation, qui vise à exclure les enseignantEs qui refuseraient de se transformer en petits soldats d’exécution.
À lier à ce projet de « déprofessionnalisation », le nouveau programme du lycée : des examens nationaux chaque année, avec apprentissage par cœur et cours supplémentaires le soir dans les petites boîtes de répétition privées et coûteuses…
Répression flagrante
La répression prend ces derniers temps une dimension rappelant à certainEs les périodes salement brunes du pays. Répression contre les syndicalistes enseignantEs (autour de 2 500 poursuites administratives !) et contre le syndicalisme étudiant.
Flicage des universités, avec certainEs présidentEs en pointe, comme celui de l’Université Polytechnique d’Athènes : caméras, interdiction d’affichages (un étudiant vient de prendre 14 mois de prison pour un slogan pro-palestinien sur un mur de la fac).
Et violences policières intenses contre les manifs de la jeunesse scolarisée, comme récemment où des parents d’élèves et leurs jeunes enfants ont été gazéEs devant le rectorat athénien, où ils protestaient contre la pratique courante des fusions de classes.
À Polytechnique encore, le président a appelé les flics pour évacuer une AG étudiante en soutien à la mobilisation contre la loi sur la journée de travail de 13 heures ! Résultat : 15 étudiantEs arrêtéEs, et l’arrêt de toute poursuite est une des principales revendications actuelles.
Et, symbole de cette politique à la Trump, se prépare le plan d’exclusion des « étudiantEs éternelEs », c’est-à-dire avant tout des étudiantEs travailleurEs qui ont souvent besoin d’années supplémentaires pour finir leurs études : 285 000 pourraient être victimes de cette mesure inouïe de sélection sociale, que refuse évidemment le mouvement étudiant.
Mobilisation contre la mise à mort du service public
Contre cette rage de mise à mort du service public et contre la sélection sociale, la bataille s’organise : après la mobilisation de l’EN réussie du 6 novembre dans une quarantaine de villes, la commémoration du massacre des étudiantEs de Polytechnique le 17 novembre 1973 est une étape importante. Déjà, sur place, la foule de tout âge au milieu des stands syndicaux et politiques est une réponse cinglante à Mitsotakis et à ses sbires !
Nouvelles de Grèce, réflexion sur nos luttes et livraison semestrielle aux lieux autogérés par Yannis Youlountas
Au sommaire de cette lettre d’info :
— Quelques nouvelles de Grèce et une réflexion sur nos luttes, 15 ans après le début de ce qu’on a appelé la « crise grecque », alors que les nouveaux chiffres d’Eurostat et d’Elstat sont désastreux et font encore de la Grèce le pays de l’Union Européenne où frappe le plus la pauvreté, proportionnellement au coût de la vie. Une misère face à laquelle le mouvement social s’organise dans l’entraide et l’autogestion, tout en lançant de nouvelles réflexions sur nos succès et nos échecs dans les luttes.
— À l’occasion de cet anniversaire, je vous propose de remonter encore plus loin le fil des liens étroits entre nos luttes, il y a 200 ans, depuis le soutien populaire français à la Révolution grecque, surtout à partir de l’automne 1825, en évoquant certains points peu connus.
— Ensuite, nous lançons un appel à soutien, six mois après notre convoi solidaire de mars-avril, alors que se prépare actuellement la livraison automnale à nos initiatives solidaires autogérées (que nous effectuons chaque année, depuis douze ans, en alternance avec les grands convois printaniers au départ de la France, de la Suisse et de la Belgique). Notamment des livraisons de légumes, fruits et huile d’olive en provenance de Crète, mais aussi d’achats groupés de produits essentiels à prix réduit, ainsi qu’un soutien financier à certains collectifs et lieux autogérés en grandes difficultés, en fonction de nos moyens (à savoir que les moyens apportés par notre quatrième film documentaire étant presque épuisés, votre soutien est à nouveau crucial, même très modeste, si vous le pouvez).
Crédit Photo Grèce – campement du gréviste de la faim Panos Routsi – photo NPA
Le 1er octobre, une grève générale était appelée par la GSEE (confédé unique du privé), l’ADEDY (fédé unique du public) et de nombreuses fédérations et syndicats. Très suivie, elle était centrée sur le refus d’un projet de loi monstrueux : permettre une journée de travail de 13 heures pour le même employeur (on sait que de nombreux Grecs sont réduitEs depuis longtemps à avoir deux emplois).
Provocation du gouvernement ultralibéral « offrant » cette mesure, qui vaudrait pour 37 jours annuels, en promettant la liberté de choix pour l’employeur comme pour le salariéE ! Après la mesure de 2024 permettant des semaines de 6 jours de travail, la surexploitation des salariéEs prend des allures orwelliennes, et l’augmentation des accidents du travail, sur fond de bas salaires et de casse des services publics, en est l’illustration. Et c’est la même logique à l’œuvre dans le secteur public, où la moindre critique syndicale aux mesures de « rentabilisation » conduit à des sanctions, voire à des licenciements, notamment dans l’éducation.
Des manifs solidaires et en colère
Même si la manif athénienne manquait un peu de punch (autour de 15 000 personnes dans les différents cortèges), le pays a connu une bonne mobilisation dans la rue, et surtout, on assiste ici aussi à une convergence des colères qui s’accumulent. Colère contre l’étouffement des nombreux scandales — le dernier en date portant sur des subventions agricoles européennes versées par la droite pour clientélisme. Contre les cadeaux aux fascistes (le führer criminel d’Aube dorée vient d’être libéré pour raisons médicales…), avec le 18 septembre une grosse manif antifa pour l’hommage annuel à Pavlos Fyssas, assassiné par les tueurs nazis.
Soutien au peuple palestinien
Et, très fort dans la période, le soutien au peuple palestinien, avec de très nombreux drapeaux et slogans dans les cortèges, est indispensable face à la complicité de Mitsotakis avec Netanyahu. Cet été, des rassemblements (réprimés !) ont protesté contre les provocations de touristes mais aussi de soldats israélienNEs en croisière drapeaux au vent, se permettant d’arracher des affiches de soutien au peuple palestinien et d’insulter les habitantEs solidaires. Et bien sûr, le soutien à la flottille pour Gaza (avec une petite trentaine de Grecs) était très fort (les bateaux ont été attaqués mercredi soir), et la mobilisation continue. Par contre, faiblesse dramatique : toujours aucune forme de soutien à la résistance populaire ukrainienne…
Soutien aux victimes de la catastrophe ferroviaire de Tèmbi
Soutien aussi à Panos Routsi, père d’une des victimes de la tragédie (ou plutôt crime) ferroviaire de Tèmbi en 2023, qui réclame des examens sur le corps de son fils, avec le soupçon persistant du transport illégal par un des deux trains d’une substance explosive. En grève de la faim depuis le 15 septembre devant le Parlement, son combat est massivement soutenu, et les cortèges l’ont salué, montrant la très large volonté populaire de rendre justice aux 57 victimes.
Se pose dès maintenant la question de la suite, urgente !
Dernière minute : victoire pour Panos Routsi – et pour toutes les familles des 57 victimes – qui vient d’obtenir, le 7 octobre, satisfaction à ses demandes, soutenues par plus de 80 % de la population !
Des travailleurs portuaires de sept pays, dont la Grèce, se sont réunis à Gênes, en Italie, pour coordonner un effort visant à bloquer les livraisons d’armes à Israël, une initiative qui, selon Politico, pourrait se transformer en un boycott commercial plus large.
Le syndicat italien USB accueille des syndicalistes des ports d’Espagne, de France, de Grèce, de Chypre, du Maroc et d’Allemagne, dans le but de développer une stratégie commune.
« Nous espérons que de cette réunion émergera un plan d’actions sérieuses et concrètes, immédiates et à long terme », a déclaré Francesco Stazzoli, membre du comité exécutif de l’USB chargé de la coordination internationale.
Les discussions portent sur l’exclusion des exportations militaires vers Israël, mais pourraient s’étendre à des mesures visant l’ensemble du transport entre Israël et l’UE. « À l’avenir, cela pourrait se traduire par une action syndicale coordonnée dans les ports européens, non seulement contre les armes, mais contre toutes les marchandises destinées à Israël », a souligné Stazzoli.
L’initiative a débuté comme un effort de coordination des travailleurs portuaires méditerranéens dans le but de faire des ports des « zones sans armes ». Le besoin s’est accru au cours de l’été, lorsque des navires transportant des armes et du matériel militaire à destination d’Israël ont accosté au Pirée, à Marseille et à Gênes.
« Ce qui a commencé comme un plan de front commun à l’automne pour augmenter la pression et perturber le chargement et le déchargement des armes dans les ports européens a été remodelé par les événements récents », a-t-il déclaré.
Voici un message qui a été rédigé collectivement, après un échange entre Athènes, Thessalonique et la Crète, durant les dernières heures. Bien sûr, beaucoup des visages que vous avez vu dans nos films* ont participé à la rédaction de ce texte, mais aussi quelques autres, membres d’autres groupes et organisations. Il s’agit d’un message de soutien à votre mobilisation du 10 septembre en France et à celles qui vont suivre.
Je vous laisse découvrir ce message de soutien ci-dessous et le diffuser comme bon vous semble.
De façon similaire aux jours de travail supplémentaires qu’on veut vous imposer dans l’hexagone, le gouvernement grec veut, quant à lui, faire adopter par le parlement, fin septembre, une loi qui autoriserait la journée de travail de 13 heures chez un même employeur. Oui, vous avez bien lui : 13 heures de travail légal dans une journée ! Tous les prétextes sont bons pour nous faire travailler plus, tout en réduisant nos droits !
Recevez nos pensées chaleureuses depuis le crépuscule rouge et noir qui tombe ce soir sur la Grèce. Bonne réception. Amitiés, Yannis Youlountas
* Nous vous rappelons que notre quatrième film sur les luttes en Grèce est à votre disposition en ligne : Nous n’avons pas peur des ruines est visible gratuitement sur Internet. Vu la situation actuellement en France, n’hésitez pas à vous servir de ce film comme bon vous semble : diffusez-le, partagez-le, projetez-le… Pas besoin de nous demander notre autorisation.Le film en français est ici, en version intégrale, libre d’usage : http://paspeurdesruines.net/spip.php?rubrique44(une douzaine d’autres langues sont disponibles sur le même site)
Message de soutien à nos camarades français, à nouveau en lutte à partir du 10 septembre 2025
Chers camarades et compagnons de lutte du bout de l’Europe,
Nous suivons à distance votre nouvelle et grande mobilisation contre le pouvoir politique et économique. Comme nous et tant d’autres peuples à travers le continent et la planète, vous subissez le durcissement du capitalisme et la dérive fasciste qui l’accompagne pour le faire accepter, à la fois en désignant des boucs-émissaires, mais aussi en nous surveillant et nous réprimant toujours plus.
Le pouvoir cherche à nous faire peur, comme toujours quand il exige encore plus de la base sociale. Peur avec la dette. Peur avec les étrangers. Peur avec la répression.
Nous penserons à vous ce 10 septembre, durant votre première journée de grève générale, de manifestations et de blocages, et il y aura des actions de soutien en Grèce ce jour-là.
De notre côté, la grande journée de mobilisation en Grèce a eu lieu ce 6 septembre, un peu avant vous, car il fallait que ce soit un samedi. Notre mobilisation a été à nouveau très importante, de Thessalonique à Athènes, ou encore à Héraklion. Quelles que soient les raisons précises qui nous poussent ici et là à descendre dans la rue, le fond du problème est le même : la justice et le droit de vivre dignement et librement. Il n’est pas normal qu’en 2025, la société soit encore dominée par des professionnels de la politique et des patrons qui nous empêchent de nous organiser librement dans tous les domaines de la vie. Il est temps d’en finir avec ce fonctionnement archaïque et autoritaire venu d’un autre âge.
L’histoire des luttes, en France et en Grèce, et la mémoire de celles et ceux qui nous ont précédés, doivent nous encourager à persévérer. Dans toute la société, de plus en plus de gens ne supportent plus cette situation insupportable. Nous devons les aider à comprendre qu’il existe d’autres façons de vivre ensemble. Et surtout, ne plus avoir peur : ni de la dette, ni des étrangers, ni de la répression.
En Grèce, durant cet été 2025, nous avons combattu les incendies, dans l’autogestion et l’entraide, avec nos propres véhicules de pompiers. Nous avons redoublé d’efforts pour créer de nouvelles cuisines gratuites et des centres sociaux autogérés jusque dans des petites villes. Nous avons apporté notre soutien, autant que possible, aux migrants arrivés de Libye dans le sud de la Crète par une nouvelle route migratoire, comme auparavant en mer Égée. Nous avons mené des actions contre la tyrannie des patrons, par exemple ceux qui veulent licencier les femmes enceintes. Nous avons participé à des initiatives contre toutes les formes de barbarie et d’horreur, à commencer par ce qui se passe actuellement en Palestine. Dans beaucoup de régions du monde, le fascisme est le fléau de l’époque et son remède est dans l’horizontalité et l’entraide. Puisque le pouvoir se durcit, nous n’avons pas d’autre but que de nous libérer de lui et de nous organiser autrement.
Pour cela, il faut se mobiliser. Partout. Autant que possible. Voilà pourquoi nous suivons à distance ce que vous allez faire à partir du 10 septembre et nous vous apportons tout notre soutien, forts de nos liens construits au fil des années, des rencontres internationales et des convois solidaires.Avec vous,Des camarades et compagnons de lutte en Grèce (Athènes, Thessalonique et Crète)
Manifestation du samedi 6 septembre 2025 à Thessalonique :le long cortège arrive sur le bord de mer.
Manifestation du samedi 6 septembre 2025 à Thessalonique. La pancarte dit : »NON À LA VIOLENCE DE LA HAUSSE DES PRIX, NOUS AVONS FAIM AVEC NOS BAS SALAIRES »
Manifestation du samedi 6 septembre 2025 à Thessalonique. L’une des banderoles dit : »NON AUX SALAIRES DE MISÈRE »(littéralement, « non aux salaires de la faim ») « NON AUX RETRAITES MISÉRABLES… »
Manifestation du samedi 6 septembre 2025 à Héraklion, en Crète.Toujours plus de monde !
Manifestation du samedi 6 septembre 2025 à Héraklion, en Crète. »PAS DE JUSTICE, PAS DE PAIX »
Manifestation du samedi 6 septembre 2025 à Athènes. »LEURS PROFITS, NOS VIES »
Manifestation du samedi 6 septembre 2025 à Athènes.Banderole principale du groupe Rouvikonas dans l’immense cortège : »NOUS LUTTONS POUR LE DROIT DE VIVRE LIBREMENT ET DIGNEMENT »
Manifestation du samedi 6 septembre 2025 à Athènes.Le pouvoir envoie les MAT (CRS) pour essayer de perturber la manifestation. La foule se rapproche et crie : « laissez-le ! »
Manifestation du samedi 6 septembre 2025 à Athènes.La répression continue, mais la foule conspue le harcèlement policier et ne se laisse pas intimider.
Manifestation du samedi 6 septembre 2025 à Athènes. »Si le peuple va jusqu’au bout, le pouvoir ne peut rien contre lui ! »Mais osera-t-il aller jusqu’au bout, en Grèce comme en France ?
Suite à la commande groupée du comité de Grenoble les Viome nous ont fait parvenir quelques nouvelles.
Voici la traduction en français et plus bas la version d’origine en grec et en anglais
Bonjour de la part des employés-ées de la Coopérative VIOME, nous devons dire que nous sommes touchés par votre intérêt tant pour votre soutien réel que par le fait que vous vous penchez sur nous avec beaucoup de sentiments pour les difficultés que nous traversons.
Après tant d’années de lutte continue pour légaliser la production et créer un autre pôle et une autre méthode de production avec empathie pour les produits dont la société a besoin d’une manière de production conviviale et accessible à la famille populaire, bien sûr de la manière la plus écologique qu’une telle entreprise sociale pourrait produire.
Nous savons très bien que les matières premières des produits naturels et de soins sont des matières strictement naturelles, sans tests sur les animaux et sans graisses ou huiles animales issues d’une production non durable. Notre effort pour le zéro déchet dans les emballages.
Après douze années de fonctionnement continu, nous ne pouvons pas dire que nous avons réussi à mettre en pratique tout ce que nous avions envisagé lorsque nous avons commencé. La possibilité qu’un nombre respectable d’usines progressent où nous créerions ce pôle de production solidaire d’une économie d’échange toujours basée sur les besoins de la société.
La légalisation complète de l’usine avec contrôle ouvrier, et bien sûr les participants ayant des conditions de travail bien meilleures que les travailleurs des entreprises avec un patron, et de nouvelles personnes qui participeraient aux processus afin qu’il y ait une continuité lorsque le personnel existant vieillit.
Au contraire, les autorités ont réussi à nous couper l’électricité dans un premier temps, nous avons réussi à avoir notre propre électricité ! Pour que nous n’ayons aucune possibilité de légalisation même si une autorité plus amicale venait sur place, ils ont changé la zone en zone non industrielle. Grâce aux promesses des autorités politiques aux patrons, ils ont réussi à vendre l’usine et à nous limiter à la zone de production, perdant ainsi la grande partie qui appartenait à la société en tant qu’espace créatif libre.
Malgré tout cela, nous persistons et produisons nos produits de haute qualité, créant un public assez large qui les utilise, et en fait, un public en constante expansion. Nous participons au dialogue avec les partenaires sociaux pour créer des outils qui empêchent les grandes multinationales et les intermédiaires de nous piétiner en tant que peuple.
Voilà essentiellement notre actualité avec toutes les difficultés que nous avons.
Solidarité militantes, les salariés de la Coopérative VIOME. 15/05/2025
Et si vous avez raté le film en présence de Yannis Youlountas le 4 avril 2024 à Grenoble il sera présent lors de la projection à La Mure le 21 janvier 2025.
Ce qui suit ne s’adresse pas à la droite et à ses soutiens (économiques, sociaux et autres) qui – malheureusement – font très bien leur travail. Ce qui suit s’adresse avant tout à la gauche qui – malheureusement – ne fait pas du tout bien le sien…
Voici donc ce que nous écrivions l’an dernier à la même époque, juste après les terribles inondations de Thessalie, dans un texte resté inachevé et jamais publié :
« Le choc des deux « ouragans méditerranéens » successifs Daniel et Elias a été assez fort pour provoquer les premières fortes secousses dans les croyancesclimato-sceptiquesdes Grecs. Bien sûr, ce ne sont que les premières fissures qui ne s’élargirontque s’il y a le suivi que les circonstances exigent de la seule force politique qui peut, potentiellement, non seulement expliquer scientifiquement la catastrophe climatique mais aussi agir massivement et concrètement pour y faire face ».
Bien sûr, cette « seule force politique qui peut, potentiellement, non seulement expliquer scientifiquement la catastrophe climatique mais aussi agir massivement et concrètement pour y faire face » doit être la gauche. Pourtant, un an plus tard, alors que le spectre de la pénurie d’eau plane plus que jamais sur Athènes et ses quatre millions d’habitants, alors que de nouvelles sécheresses extrêmes, de nouveaux méga-incendies dévastateurs, de nouveaux records historiques successifs de température et de nouvelles canicules encore pires sont intervenus, cette gauche est toujours invisible, toujours absente du front de la catastrophe climatique galopante. Et le pire, c’est qu’elle continue en grand partie à dénoncer la droite néolibérale au gouvernement non pas pour son refus d’agir à temps contre ce désastre climatique, mais pour son insistance à l’invoquer pour couvrir ses péchés !
Voici donc comment que nous avons poursuivi notre texte de l’année dernière, en essayant – en vain – de convaincre qu’il est urgent de mobiliser ceux « d’en bas » car notre pays est littéralement dans l’œil du cyclone de la catastrophe climatique :
« Parlons donc de la catastrophe climatique et de notre pays, puisquel’intensité et le volume des précipitations des deux « ouragans méditerranéens » (medicanes) qui l’ont frappé consécutivement en l’espace detrois semaines ( !), confirmentles conclusions scientifiques, que la Méditerranée et en particulier sonbassin oriental et … la Grèce constituentun hot point, c’est-à-dire un point de grande intensité et de dangerositéde crise climatique. Plus précisément, les 889 mm de pluie -au moins- reçus par Zagora et les 886 mm reçus par Portaria sur le Mont Pélionle 5 septembre, non seulement dépassent de loin tout précédent dans notre pays, mais sont 3 et 4 fois plus importants que ceux qui sont tombés en Libye le jour des inondations meurtrières quelques semaines plus tard. De même, les 1235 mm de précipitations reçus par Makrinitsa en septembre dernier constituent un record européen de précipitations mensuelles, alors que l’intensitéterrifiante de l’averse du « medicane » Elias qui a ensuite frappé le nord de l’Eubée était ensembleavec les incendies gigantesques de plus en plus fréquents, les caniculeset la désertification galopante, une autre indication que notre pays constituebien un hot pointde la catastrophe climatique planétaire « pour les décennies à venir ».
Et nous concluions avec ces mots :
« Qu’est-ce que cela signifie ? Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et plusieurs autres organisations scientifiques, cela signifie que « l’augmentation de température observée en Méditerranée est supérieure à la moyenne mondiale ». En d’autres termes, « la planète se réchauffe et la Méditerranée le fait un peu plus vite » ! Les conséquences ne sont pas seulement prévisibles, elles sont déjà établies de manière empirique : parmi beaucoup d’autres choses, comme l’élévation du niveau de la mer, nous avons des caniculesde plus en plus fréquentes, de plus en plus longues et de plus en plus intenses, des incendies de forêt de plus en plus fréquents et de plus en plus monstrueusement destructeurs, des précipitations et des inondations sans précédent, mais aussi une réduction drastique des précipitations, avec pour conséquence des pénuries d’eau croissantes, des sécheresses, la désertification galopante de zones de plus en plus étendues, une réduction de la productivité agricole, etc. En d’autres termes, nous sommes confrontés à la menace la plus grave pour la qualité de vie et l’existence même que les habitants de ce que nous appelons aujourd’hui le territoire grec aient jamais eu à affronter. Et comme il est évident, tous les autres problèmes de la population grecque mais aussimondiale sont directement affectés et subordonnés à ce qui est leur plus grand problème existentiel… »
Et la gauche grecque ? Où sont ses manifestations, ses grèves et ses occupations contre les politiques climatiques des gouvernements grecs, de l’Union européenne et des capitalistes ? Où sont ses réflexions et sa production d’idées, d’analyses et de propositions programmatiques et de mesures à prendre urgemment ? Où est sa participation aux grandes mobilisations internationales de la jeunesse et autres luttes contre la catastrophe climatique et ceux qui la causent, qui passent en permanence inaperçues dans notre pays ? Où est sa lutte contre les théories obscurantistes et conspirationnistes sur la crise climatique qui font un tabac dans la population grecque ? Où est sa conception du changement radical de nos sociétés et de nos vies que nécessite la lutte effective contre la catastrophe climatique (voir Pour une décroissance écosocialiste). Et surtout, où est sa mobilisation contre la racine du mal, les multinationales du pétrole et du gaz, les constructeurs automobiles et tous ceux qui sont impliqués dans les énergies fossiles, qui sont responsables de l’écrasante majorité des émissions de gaz à effet de serre ?
Au lieu de tout cela, la gauche grecque préfère accuser Mitsotakis et son gouvernement « de simples délits comparés au véritable crime qu’il commet lorsque non seulement il ne fait rien contre la crise climatique, mais qu’il ne cesse de l’aggraver par ses politiques ». Et de temps en temps, elle préfère s’adonner à des combats chimériques contre les impérialistes qui convoitent « nos » (d’ailleurs inexistants, )… gisements de pétrole, qui deviendraient comme par miracle… des combustibles fossiles propres parce que…« grecs ». Ou de se moquer et de calomnier la jeune Greta Thunberg qui inspire le mouvement international de jeunesse le plus massif et le plus radical contre la crise climatique. Ou, pire encore, d’accueillir dans ses rangs des « gens de gauche » qui continuent sans relâche à qualifier le changement climatique de … « plus grande fraude impérialiste » !
La conclusion est tragique : lorsque le très grand capital international, et par conséquent le système capitaliste, responsables de la catastrophe climatique, ont de tels ennemis de gauche, ils n’ont pas besoin d’amis ! Ils peuvent dormir sur leurs deux oreilles quand ces gens de gauche – en Grèce et dans le monde – dénoncent tout et n’importe quoi sauf les vrais criminels, et avec eux leurs patrons, leurs filiales locales, leurs porte-voix, leurs représentants politiques, c’est-à-dire leur système capitaliste. Comme par exemple « Les vingt plus grandes entreprises qui ont contribué ensemble à l’émission de 480 milliards de tonnes d’équivalent de dioxyde de carbone et de méthane, provenant principalement de la combustion de leurs produits, ce qui équivaut à 35% de toutes les émissions de combustibles fossiles et de ciment dans le monde depuis 1965 » (voir le tableau ci-dessous) :
Conclusion : la grande tragédie de la crise climatique, c’est que huit milliards d’êtres humains sont contraints de payer cher – au prix de leur santé, de leur vie, de la santé et de la vie de leurs descendants, de la destruction de la nature et d’une planète de plus en plus dégradée – la cupidité de quelques dizaines de multinationales polluantes qui continuent à faire des profits monstrueux.
Pire encore, au moins une partie de notre gauche répète et diffuse, souvent mot pour mot (!), la propagande « climatonégationiste » produite par la véritable fabrique de propagande de ces multinationales polluantes géantes. Et, signe de l’importance que ces multinationales attachent à saper et à dénigrer les thèses scientifiques sur la crise climatique, seulement cinq d’entre elles ont dépensé au cours de la dernière décennie au moins 200 millions de dollars par an pour promouvoir leur propagande et leur désinformation en faveur des combustibles fossiles (voir le tableau correspondant pour l’année 2018).
Un cas typique de ce genre de propagande est l’article intitulé « Crise climatique : croyance religieuse ou vérité scientifique ? « de ancien ministre islamophobe Andreas Andrianopoulos, qui a quitté le parti de la Nouvelle Démocratie parce qu’il ne la trouvait pas assez… néolibérale. Le fait que M. Andrianopoulos ait été « conseiller » de M. Poutine et du président (à vie) de l’Azerbaïdjan, M. Aliyev, n’a évidemment rien à voir avec le contenu délirant de ses articles « climatonégationistes ». Rien à voir non plus avec les déclarations et les articles d’autres « conseillers » célèbres de M. Poutine, comme l’ancien chancelier allemand Schröder ou l’ancien Premier ministre français Fillon… mais aussi des gens de gauche moins célèbres – grecs et étrangers – connus pour leur soutien au locataire du Kremlin.
Bien entendu, ici on n’a pas affaire à des simples « coïncidences ». M. Poutine et ses amis de par le monde Trump, Orban, Bolsonaro, Milei, etc. sont tous des « climato-sceptiques » fanatiques, comme le sont d’ailleurs leurs partisans d’extrême droite et néofascistes de par le monde. Et bien sûr, ce n’est pas un hasard si tous ces braves gens, aidés par le grand capital international, qui a tout intérêt à perpétuer l’économie dépendante des énergies fossiles, financent généreusement les armées de climatonégationnistes de tout genre, qui n’ont qu’un seul objectif : empêcher l’adoption et surtout la mise en œuvre de mesures pour faire face à la catastrophe climatique….
Par conséquent, puisque la crise climatique, qui – malheureusement – s’intensifiera et atteindra bientôt des points de bascule, prend désormais des dimensions existentielles pour l’humanité, et puisqu’il n’y a personne d’autre que nous pour la combattre, le conflit avec ceux et leurs intérêts qui l’ont créée et l’alimentent, en refusant obstinément de l’empêcher, ne peut être qu’un conflit de vie et de mort. Plus que jamais, c’est donc maintenant que la gauche peut justifier son existence en faisant de la lutte contre la catastrophe climatique sa priorité absolue et sa première tâche militante…
.LE MESSAGE DE GIORGOS KALAÏTZIDIS AU RASSEMBLEMENT DES GLIÈRES : UN TÉMOIGNAGE ÉMOUVANT QUI EXPLIQUE LES RACINES DE SON ENGAGEMENT AVEC ROUVIKONAS
Ce 12 mai 2024, Giorgos Kalaïtzidis faisait partie des invités de Paroles de Résistances, sur le Plateau des Glières, en tant que militant attaqué par l’État grec.
Malheureusement, sa mère a eu de gros soucis de santé et, fort logiquement, il a préféré rester près d’elle. J’ai donc été chargé de lire le message de Giorgos devant la foule nombreuse et attentive. Sa lettre répond à la question des organisateurs : « pourquoi résistes-tu ? »
Je vous conseille ces paroles de résistances pleines d’intelligence et de bon sens. Un témoignage émouvant qui explique les racines de son engagement avec Rouvikonas et, un peu plus, sa vision du monde.
Ces derniers jours, la communauté squattée de Prosfygika a fait l’objet d’une répression et d’une intimidation constantes de la part de l’État.
Le mardi 18/6, des flics de l’unité DRASI ont tenté de kidnapper 4 camarades à proximité de la communauté et de la structure de la boulangerie à l’intérieur de la communauté. La réaction du voisinage et des personnes solidaires a été immédiate, puisque les gens immédiatement sont descendus dans la rue jusqu’à ce que tous*tes les membres de la communauté soient libéré*es, alors qu’une manifestation était organisée pour défendre la communauté de Prosfygika.
Après cette tentative ratée de l’État de casser le moral de la communauté, le 20 juin à 22h30, un groupe de policiers de l’unité OPKE a kidnappé deux camarades membres de la communauté squattée de Prosfigika qui ont ensuite été arrêtés, tout comme une autre personne passant par la rue Dimitsanas. Face à la provocation croissante des flics qui croyaient pouvoir faire régner la répression au sein de la communauté, les gens du quartier se sont rassemblés et ont réagi immédiatement. Des affrontements au corps à corps ont eu lieu, des personnes ont été attaquées avec des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène. Un grand nombre de flics de l’unité DRASI ont essayé d’enlever d’autres personnes dans la rue. Une fois de plus, les habitant*es du quartier se sont montré*es à la hauteur, sans se laisser intimider, en prenant par les mains les camarades que les flics tentaient de kidnapper.
Il convient de noter que tout cela s’est produit alors, que les enfants du quartier jouaient dans les rues, les personnes âgées et les familles se promenaient le soir. A ce moment-là, les policiers n’ont pas hésité, une fois de plus, à utiliser des produits chimiques à proximité de l’hôpital de cancérologie d’Agios Savvas. A travers ces tentatives de plus en plus ratées de terroriser Prosfygika, l’État prépare un mécanisme de répression multiforme contre le quartier en lutte.
Les deux camarades arrêtés le 20/6 se sont vus imposer des conditions restrictives : 1) présence au poste de police jusqu’à vendredi prochain, date du prochain procès, et 2) interdiction de s’approcher à moins de 500 mètres du quartier de Prosfygika.
La chasse juridique ne s’arrête pas là. La recherche de 70 autres « auteurs inconnus » a été annoncée, dans une tentative désespérée de l’État de cibler à la fois le quartier et le mouvement de solidarité qui s’est précipité pour soutenir à nouveau la communauté, immédiatement après les événements du 20/6. Un jour plus tard, le 21/6, les flics ont arrêté un étudiant de 15 ans, membre de la communauté, à 17h30, alors que le camarade se rendait à vélo au kiosque situé à côté du quartier pour faire ses courses. Les flics l’ont violemment arrêté, l’ont fait tomber de son vélo et l’ont traîné jusqu’au centre de détention de GADA. Là, comme tout au long de l’arrestation, H.K., 15 ans, a subi des violences physiques, des agressions verbales et des menaces d’abus sexuels. Nous parlons ici d’actes de torture et, dans ce cas particulier, la police grecque n’a pas hésité à s’en prendre à un mineur.
La panique du gouvernement Mitsotakis et de l’État grec Après de nombreuses attaques ratées contre Prosfigika au cours des 14 dernières années, la dernière étant l’opération majeure du 22/11/22, leurs seuls moyens pour délégitimer et affaiblir une communauté de lutte sont maintenant les provocations, la surveillance, l’intimidation et la torture. Telles sont les réponses de l’État et du capital grecs à une communauté dont la résistance mûrit chaque jour, où les structures d’auto-organisation et de solidarité sont constamment renforcées et où une alternative à l’État et au capital prend forme.
Les opérations répressives ne nous terrifient pas, mais elles confirment aussi que nous sommes du bon côté de l’histoire. Elles nous exaspèrent et finissent par nous renforcer en nous rapprochant les un*es des autres. La stratégie de la tension qui est tentée ces jours-ci contre la Communauté squattée de Prosfygika n’aura qu’une conséquence: faire germer les graines d’un monde en lutte et les relations de solidarité qui nous unissent.
L’assemblée du squat Notara 26 déclare son total soutien et sa solidarité envers la communauté de Prosfygika. Nous affirmons clairement que tout type d’intimidation contre nos squats, nos communautés, nos quartiers, nos camarades et nos vies ne restera pas sans réponse.
SOLIDARITÉ AVEC LA COMMUNAUTÉ SQUATTÉE DE PROSFYGIKA COMMUNAUTÉS DE LUTTE DANS CHAQUE QUARTIER NE TOUCHEZ PAS À PROSFYGIKA Source Assemblée du squat d’habitations de réfugié*es/migrant*es Notara 26