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Un adieu à notre ami Muhamad Gulzar, tué à la frontière d’Evros

La rumeur d’un deuxième réfugié tué aux frontières, s’est répandue il y a trois jours. Comment imaginer qu’il puisse s’agir de notre ami ? Comment cela a-t-il pu se produire ? Et hier les premiers messages. Sa femme, apparaissant dans un reportage de Sky News. Une prise lointaine, à l’extérieur de l’hôpital, en pleurs et en deuil. C’est par elle que nous avons appris que Muhamad a franchi une nouvelle fois les frontières, cette fois-ci de la Grèce à la Turquie et de nouveau au Pakistan. Pour l’emmener et être ensemble.

Mercredi dernier, dans la matinée, notre ami Muhamad, notre Muhamad de la chambre 611, a été abattu simplement parce qu’il était un migrant. Un homme en lutte, un innocent, déclaré « ennemi » et « envahisseur » de l’Europe. Un civil abattu comme un animal sauvage.

La balle est sortie d’un pistolet du côté grec, … était-ce la police des frontières, une milice, un volontaire fasciste grec ou étranger ou était-ce un jeune soldat à qui le gouvernement avait ordonné d’utiliser des  » balles réelles  » ?

Le gouvernement a dit que c’était des fausses nouvelles et de la propagande turque. La veille, le commissaire européen a déclaré que le gouvernement grec faisait ce qu’il fallait, il agit comme un « bouclier de l’Europe ».

Nous, amis de Muhamad Gulzar, qui l’avons rencontré dans l’hôtel squatté City Plaza à Athènes il y a trois ans, nous disons que notre frère a été assassiné. Nous ne pouvons pas trouver le véritable meurtrier, mais nous savons qui est responsable. Nous ne pouvons pas savoir qui portait l’arme, mais nous savons que Mohammed a été tué par une balle tirée d’un fusil, qui pointait une fois en l’air et une autre fois vers les gens qui couraient, dans une chasse à l’homme honteuse aux frontières de l’Europe en 2020.

Muhamad, pour toi, pour ta femme et ta famille, pour nous tous et pour les enfants qui vont naître. Pour tous les peuples, quelles que soient leur nationalité, leur couleur de peau et leur religion, nous disons que nous allons lutter davantage et que nous allons nous battre plus durement. Nous vaincrons la barbarie qui se répand si vite dans le monde. Et nous nous souviendrons de vous en train de courir librement au-delà des frontières sanglantes. En Grèce, en Turquie, en Europe et partout dans le monde, partout où les gens luttent pour une vie meilleure, sans guerre et sans racisme, sans oppression et sans humiliation des peuples.

Vos amis et camarades de l’ancien squat City Plaza, à Athènes !

Lettre au président de la République sur la situation à la frontière gréco-turque

Lettre ouverte de plusieurs organisations associatives et syndicales

à l’attention du Président de la République

Objet : Situation à la frontière entre la Grèce et la Turquie

Paris, le 4 mars 2020

Monsieur le Président,

Depuis plusieurs jours, un nombre important de personnes en grande détresse affluent aux frontières entre la Turquie et la Grèce. Elles sont prises au piège, coincées entre les deux lignes de frontières. Parmi elles, un nombre important de réfugié-e-s syrien-ne-s et une grande proportion de femmes et d’enfants.

L’instrumentalisation de ces populations par le Président turc ne fait aucun doute mais la réponse européenne ne peut être purement sécuritaire. Si les enjeux sont aussi diplomatiques en raison de la situation au nord de la Syrie et dans les pays avoisinants, ils sont avant tout humanitaires.

Nous ne pouvons voir se reproduire la situation de 2015 en pire. La « crise » qui se joue aux frontières de l’Union européenne concerne avant tout l’accueil des personnes réfugiées.

La réaction des autorités grecques et l’impuissance de l’Union européenne sont humainement catastrophiques et politiquement inacceptables. Les principes de base du droit international sont bafoués : blocage des frontières, suspension du droit d’asile, menace de renvoyer « si possible dans son pays d’origine » toute personne entrée sur le territoire grec sans procéder au moindre examen de situation.

Au moment où l’extrême droite attise plus que jamais les tensions, nous pensons qu’il y a urgence à tout faire pour que l’Union européenne et ses Etats membres fassent preuve d’une humanité à la hauteur des besoins. Elle a politiquement tout à perdre en refusant de voir la réalité des enjeux.

Le droit européen permet de faire face à cette situation : la directive 2001/55/CE du Conseil du 20 juillet 2001 relative à des normes minimales pour l’octroi d’une protection temporaire en cas d’afflux massif de personnes déplacées qui ne peuvent rentrer dans leur pays d’origine est prévue spécifiquement pour les cas exceptionnels comme ce qui se passe aujourd’hui à la frontière gréco-turque. Ce mécanisme peut être enclenché sur demande de tout Etat membre. Cet Etat peut être la France.

Vous avez à de nombreuses reprises appelé à la solidarité européenne. C’est pourquoi les signataires de cette lettre vous demandent d’intervenir en ce sens et de tout faire pour que l’Union européenne prenne les mesures nécessaires pour accueillir dignement celles et ceux qui se présentent à ses frontières dans le respect des normes internationales, du droit européen et tout simplement des droits de l’Homme.

Vous comprendrez que cette démarche soit rendue publique.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.

Signataires : Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), Association des avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE), Association de soutien aux Amoureux au ban public, Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita), Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et trans à l’immigration et au séjour (Ardhis), Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne (Attac), Auberge des migrants, Carré géo-environnement, Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), Centre Primo Lévi, La Cimade, Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire), Confédération générale du travail (CGT), Emmaüs France, Fédération syndicale unitaire (FSU), Forum réfugiés-Cosi, Jesuit refugee service France (JRS France), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Médecins du monde (MDM), Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Roya citoyenne, Secours Catholique-Caritas France, Solidarité laïque, Syndicat des avocats de France (Saf), Syndicat de la magistrature (SM), Tous migrants, Union syndicale Solidaires, Unir les associations pour développer les solidarités (Uniopss), Utopia 56.

Déclaration de Bureau de Presse du CC du KKE

KKE, (Parti communiste de Grèce)

« Nous appelons le peuple grec, en particulier les habitants des îles et des régions frontalières, à organiser leur lutte, en se concentrant sur les responsables et les causes qui sont à l’origine du problème. À isoler à la fois le nationalisme réactionnaire et la répression, ainsi que le cosmopolitisme dangereux de la théorie des « frontières ouvertes ». Le peuple doit être solidaire les uns des autres et forger une alliance dans le cadre de ses luttes contre les gouvernements bourgeois et leurs partenaires impérialistes »

https://inter.kke.gr/fr/articles/Sur-les-developpements-et-les-mesures-du-gouvernement/

Ci-dessous la déclaration complète :

Déclaration du Bureau politique du CC du KKE
Sur les développements et les mesures du gouvernement.

Les derniers développements, avec les milliers de réfugiés et d’immigrés qui sont bloqués sur les îles de la mer Égée et à la frontière gréco-turque à Évros, confirment une fois de plus que la politique de l’UE et de l’OTAN que les gouvernements grecs ont suivie et respectent avec ferveur, est responsable de la dissolution des pays et du déracinement des peuples, ainsi que du fait que des peuples déracinés sont bloqués sur les îles et aux frontières. Cette politique a ouvert la voie à Erdogan pour tenter d’imposer ses propres objectifs, en utilisant la situation avec les réfugiés en tant que véhicule.

S’il n’y a pas de différend et de conflit avec cette politique, avec le règlement de Dublin et les accords UE-Turquie, alors aucune mesure de répression, aucune voix hypocrite de sensibilité et de sympathie de la part des fonctionnaires de l’UE, et aucun vœu pieux gouvernemental au regard de la solidarité de la part de l’UE, ne pourra faire face à l’aiguisement du problème.

Ce qui se passera, c’est que le nombre de morts, y compris des jeunes enfants, soit augmenté, les réfugiés et les immigrés cherchent pour des voies d’évacuation plus dangereuses en étant à la merci des trafiquants et des gouvernements, comme celui d’Erdogan, qui les exploite pour ses propres jeux géopolitiques, ainsi que pour faire chanter afin d’obtenir des nouveaux échanges de la part de l’UE, de l’OTAN et des États-Unis, pour le soutien de son invasion de la Syrie.

Lors de la réunion spéciale des ambassadeurs de l’OTAN, au cours de laquelle la Turquie a demandé l’aide de l’OTAN pour maintenir son occupation et essentiellement annexer les territoires syriens qu’elle a envahis illégalement, la prétendue réponse du gouvernement grec a été de ne soulever que la question du respect de la Turquie envers l’Accord sur l’immigration entre l’UE et la Turquie. Si tel est le cas, c’est très dangereux car il tolère essentiellement la position agressive de la bourgeoisie turque au détriment des droits souverains d’autres pays et la violation d’accords qui déterminent les frontières comme l’Accord de Lausanne. Ce sont les peuples qui payent les conséquences de tout cela.

Ainsi, au lieu de « montrer sa puissance» contre les réfugiés et les habitants des îles appauvris et noyés, le gouvernement de la ND devrait montrer une attitude déterminée envers l’UE et l’OTAN, qui considèrent l’invasion turque d’Idlib comme «juste», offrant à Erdogan un alibi pour exploiter les réfugiés et les immigrés pour les ambitions de la classe dirigeante turque. Nous appelons le gouvernement de la ND à se retirer du règlement de Dublin et demander l’annulation de la déclaration commune UE-Turquie qui convertit la Grèce en un entrepôt d’âmes, afin que les réfugiés se rendent dans leur pays de destination.

À Évros et dans la mer Égée, les ennemis du peuple grec ne sont pas ceux qui sont les victimes de la barbarie capitaliste, ceux qui sont déracinés par les guerres et les interventions lancées par les États-Unis, l’OTAN et l’UE, avec le soutien de tous les gouvernements grecs, dans l’intérêt du capital grec. L’ennemi est la politique qui, d’une part, soutient les guerres impérialistes, augmentant les vagues de réfugiés et, d’autre part, fait de la Grèce un État-prison pour protéger la «forteresse» de l’UE.

La garde nécessaire de la frontière à Évros ne peut pas être utilisée pour légitimer des voix et des actions d’extrême droite, ouvertes et déguisées, pour promouvoir les cris racistes des ministres, ayant pour résultat que les auteurs de cette politique ne soient pas touchés. Les voix réactionnaires et xénophobes cherchant à tourner le peuple grec contre les victimes, les réfugiés et les immigrés, deviennent finalement le meilleur allié de ceux qui créent et soutiennent le problème, deviennent le meilleur allié du gouvernement Erdogan, qui essaie d’utiliser ces personnes pour ses propres fins.

À cet égard, nous nous opposons aux mesures annoncées par le gouvernement de la ND, et nous les considérons comme une impasse. En particulier, la demande d’application de l’Article 78, paragraphe 3, du «Traité de Lisbonne» pour la participation du corps européen de garde-frontières (Frontex), c’est-à-dire d’équipes militaires étrangères d’intervention rapide pour garder la frontière grecque, prend une direction dangereuse et cela compliquera la situation. Après tout, aucune solution n’a été apportée à ce jour par l’implication de l’OTAN et de Frontex dans la mer Égée. En fait, c’est tout le contraire.

SYRIZA et les autres partis ne disent rien au sujet du règlement de Dublin et de l’accord UE-Turquie, qui transforment les îles, le pays, en un centre de piégeage « ouvert » et « fermé ».

Nous appelons le peuple grec, en particulier les habitants des îles et des régions frontalières, à organiser leur lutte, en se concentrant sur les responsables et les causes qui sont à l’origine du problème. À isoler à la fois le nationalisme réactionnaire et la répression, ainsi que le cosmopolitisme dangereux de la théorie des « frontières ouvertes ». Le peuple doit être solidaire les uns des autres et forger une alliance dans le cadre de ses luttes contre les gouvernements bourgeois et leurs partenaires impérialistes.

Ce qu’il faut maintenant, c’est:

• Supprimer le règlement de Dublin et la déclaration commune UE-Turquie, qui sont de toute façon inefficaces et inactifs.

• Fermer tous les « points chauds » [ note VG: « hot spots » ou camps, structures d’accueil ] des îles de la mer Égée et ne pas en créer de nouveaux, ni fermés ni ouverts.

• Libérer immédiatement les réfugiés détenus sur les îles, et mettre en œuvre des procédures accélérées pour leur permettre de se rendre dans leur pays de destination.

• Que l’UE et l’ONU organisent et mettent en place maintenant des procédures d’asile, en Turquie et à la frontière avec la Grèce et à la frontière avec la Syrie, et des procédures de déplacement des réfugiés vers leur pays de destination. Cette mesure peut soutenir le droit des réfugiés à une protection en vertu des conventions internationales.

• Mettre fin à toute participation, soutien et implication dans les actions et opérations de l’OTAN, des États-Unis et de l’UE dans la région du Moyen-Orient qui soutiennent l’invasion de la Syrie par la Turquie, les interventions en Libye, perpétuant la guerre et les catastrophes.

ATHÈNES 3/3/2020

LE BP DU CC DU KKE

La Grèce veut dissuader les exilés de franchir ses frontières

Par Elisa Perrigueur

Depuis l’annonce d’Ankara concernant l’ouverture de la frontière, la Grèce et la Turquie mènent une véritable bataille de la communication : bataille de chiffres, accusations d’exactions, dénonciations de propagande. Côté grec, le ton redouble de fermeté.

 

Lesbos (Grèce), de notre envoyée spéciale.– Les rafales de vent fouettent les visages sur le port bétonné de Mytilène, à Lesbos. Les côtes turques, à une dizaine de kilomètres, sont noyées dans la brume ce mercredi.

Derrière des barrières gardées par des policiers, ils sont près de 560 migrants, majoritairement venus d’Afghanistan et de pays d’Afrique. Depuis des heures, ils guettent l’arrivée d’un bateau qui viendrait les extirper de l’île grecque.

Peu d’informations circulent sur ces passagers, ce matin-là. Les quelques journalistes autorisés à observer cette scène sous haute surveillance n’ont pas le droit de leur parler. « Pour éviter tout mouvement de foule », explique d’un ton ferme un policier.

On sait seulement que ces migrants en quête d’Europe sont les derniers à avoir accosté à Lesbos. Ils ont pris la mer à bord d’une dizaine de bateaux pneumatiques depuis la Turquie les 1er, 2 et 3 mars, encouragés par l’annonce de l’ouverture de la frontière par Ankara.

Isolés dès leur arrivée, les réfugiés n’ont pas fait escale dans le camp surchargé de l’île, Moria, où s’entassent déjà 20 000 migrants dans l’attente de leur traitement d’asile.

L’imposante frégate militaire s’approche du port en fin de matinée. Elle amarre. Elle devrait embarquer les réfugiés puis prendre le chemin de Serres dans le nord de la Grèce. Mais là-bas, la colère des habitants gronde déjà contre leur venue. Les réfugiés ne le savent pas encore, mais Serres ne sera peut-être qu’une escale.

« Notre but est de les renvoyer dans leur pays », a révélé le ministre de l’immigration, Notis Mitarachi à l’agence Reuters mercredi, en évoquant l’ensemble des quelque 1 500 exilés arrivés sur les îles depuis le 1er mars.

Le sort de ces passagers illustre la politique de dissuasion voulue par la Grèce, qui qualifie d’« invasion » et de « menace asymétrique » le déplacement de migrants à ses portes depuis l’annonce par Ankara de l’ouverture de cette frontière, jeudi 27 février. Le message se veut clair. Il n’y aura pas d’accueil pour les nouveaux exilés dans ce pays redevenu en 2019 la première porte d’entrée de l’Europe pour les demandeurs d’asile, qui peine à traiter les quelque 60 000 requêtes déjà en cours.

La campagne de communication du gouvernement grec a commencé dès vendredi par l’envoi de renforts de police et de l’armée à sa frontière terrestre, dans le nord-est, dans le nome de l’Évros. Il faut dissuader les 12 000 migrants massés du côté turc de la frontière.

Les images de l’afflux de soldats, puis du chef d’état-major grec et du ministre de la protection du citoyen, Michalis Chryssochoidis, en visite ce jour-là dans la ville-frontière de Kastanies, ont fait le tour des télévisions grecques. La tournée de ces hauts responsables a pour objectif d’envoyer un message fort. « La Grèce est un pays sûr. La Grèce protège les frontières », martèle le ministre.

Des soldats grecs patrouillent à la frontière près de Marasia, dans la région d'Évros, le 5 mars. © Reuters Des soldats grecs patrouillent à la frontière près de Marasia, dans la région d’Évros, le 5 mars. © Reuters

La frontière grecque est bien fermée : ce refrain est aussi repris par le premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotákis. Le 1er mars, il annonçait également la suspension, à compter de cette date, du dépôt des demandes d’asile pour toutes les personnes arrivées illégalement en Grèce. Une décision illégale, dénoncent de nombreuses ONG, et contraire au droit international selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR).

Les autorités grecques, qui dénoncent un « chantage » d’Ankara, ont également annoncé le renvoi systématique des migrants vers leurs pays, la demande de déploiement de la force de réaction rapide (Rabit) de la force européenne Frontex à sa frontière puis le soutien de l’UE « par tous les moyens possibles ».

Kostas Moutzouris, gouverneur local des îles du nord de l’Égée, assume ce qu’il qualifie de politique de « dissuasion » du gouvernement grec. Droit dans son bureau qui surplombe le port de Mytilène, l’homme populaire à Lesbos précise lui aussi « qu’il faut décourager ces gens de venir ».

« Les habitants ici étaient solidaires, mais ils n’en peuvent plus, il y a trop de monde », insiste le politicien de droite. « [Le président turc] Erdogan fait de la propagande de l’autre côté, il incite les migrants à venir jusqu’aux frontières depuis Constantinople [Istanbul – ndlr] et d’autres villes du pays. Ils sont pour l’instant dans le nord de la Grèce, à l’Évros, mais comme ils ne peuvent pas passer, ils commenceront à descendre vers la frontière maritime face aux îles », croit-il.

Les deux pays se livrent une guerre de communication. Les autorités grecques accusent Ankara d’inciter les migrants à venir et de les escorter jusqu’aux eaux grecques. « Le transport [de migrants] est organisé gratuitement jusqu’à la frontière, accompagnés par l’armée turque », a expliqué mercredi 4 mars le porte-parole du gouvernement grec, Stelios Petsas, au cours d’un point presse.

Il affirme que « des SMS [sont] reçus par les migrants sur leurs téléphones portables au sujet des frontières prétendument ouvertes… [que] la télévision d’État turque […] a diffusé une carte avec des itinéraires vers la région d’Évros et la côte ». De son côté, Ankara nie et affirme qu’Athènes tire à balles réelles sur les réfugiés aux frontières terrestre et maritime. La Grèce dément.

Une vidéo datant de début mars a fait le tour des réseaux sociaux, relayée par les autorités turques. On y voit un bateau pneumatique de migrants en mer Égée, et une vedette qui fonce à toute vitesse faisant tanguer le zodiac. On y entend les cris des passagers apeurés, puis des tirs de sommation, visant à repousser l’embarcation, au large de Lesbos, d’après Ankara.

« J’ignore si ce contenu est authentique, avoue Kostas Moutzouris. Mais si c’est avéré, cela ne me paraît pas étrange : il faut dissuader les gens de venir, ces hommes [garde-côtes – ndlr] ne tirent pas sur les réfugiés, mais en l’air pour les dissuader. Les migrants ne doivent pas passer et les militaires grecs feront tout pour qu’ils ne viennent pas. »

Mercredi 4 mars, des heurts entre migrants et forces de l’ordre grecques à la frontière terrestre ont aussi fait six blessés en raison de « tirs à balles réelles », affirme le gouvernement local turc, qui précisait qu’un migrant était mort de ses blessures.

Mohamed Al Arab avait 22 ans et était originaire d’Alep, rapporte Le Parisien. Le gouvernement grec, lui, « dément catégoriquement » ces tirs. « La police grecque n’a pas tiré, maintient M. Moutzouris, mais malheureusement cela ne serait pas surprenant que la situation dérape. »

Une enquête vidéo (visible ci-dessous en anglais) de Forensic Architecture – laboratoire d’investigation pluridisciplinaire avec qui Mediapart a déjà travaillé – sur le meurtre de Mohamed Al Arab contredit la version des autorités grecques.

The Killing of Muhammad al-Arab. © Forensic Architecture

SOS MEDITERRANEE lance la campagne  » tous sauveteurs »

Marseille, 5 mars 2020 – A l’occasion des 5 ans de SOS MEDITERRANEE, les citoyens mobilisés auprès de l’association organisent une série d’événements tout au long de l’année, dans le cadre d’une campagne de mobilisation citoyenne européenne baptisée « Tous sauveteurs ». L’association, présente en Allemagne, en France, en Italie et en Suisse, donne rendez-vous aux citoyens dans chacun de ces pays.  


Alors que le contexte ne cesse de se détériorer en Méditerranée depuis cinq ans, l’objectif de la campagne « Tous sauveteurs » est d’aller à la rencontre de celles et ceux qui refusent la fatalité face au drame humain qui sévit en mer. L’association civile européenne de sauvetage en mer SOS MEDITERRANEE invite les citoyens qui souhaitent agir à s’engager à ses côtés.

Afin que les citoyens allemands, français, suisses et italiens puissent être informés facilement des événements qui seront organisés dans leurs pays respectifs, SOS MEDITERRANEE lance aujourd’hui un nouveau site internet, www.toussauveteurs.org, disponible dans trois langues (français, allemand et italien).

« Depuis 5 ans, c’est la force de l’engagement citoyen qui a permis à SOS MEDITERRANEE de sauver, d’abord avec l’Aquarius, puis avec l’Ocean Viking, plus de 31 000 vies en Méditerranée centrale. Indéniablement, la mobilisation citoyenne à terre permet de sauver des vies en mer » explique Sophie Beau, vice-présidente du réseau européen de SOS MEDITERRANEE, « Nous sommes tous sauveteurs ! ».

En France, les citoyennes et citoyens pourront rencontrer les membres de SOS MEDITERRANEE :

  • A Cannes, le 21 mars 2020, pour une représentation théâtrale de la pièce « Europa Somptuosa » (billetterie en ligne via ce lien : https://bit.ly/3cxLfiD )
  • A Aix-en-Provence, le 4 avril 2020, pour une après-midi solidaire avec une exposition photo et une projection-débat
  • A Caen, le 6 avril 2020, pour un dîner gastronomique en présence de 5 chefs
  • A Quimperlé, le 17 avril 2020, pour une soirée de soutien en présence du navigateur François Gabart
  • A Lampaul, les 24 et 25 avril 2020, pour une série d’animations culturelles
  • A Toulouse, le 16 mai 2020, pour une après-midi solidaire avec concerts, animations pédagogiques, et des échanges et témoignages
  • A Sète, le 27 août 2020, pour un concert du groupe « Les Ogres de Barback »
  • A Marseille, le 26 septembre 2020, pour un grand événement rassembleur dans différents lieux emblématiques de la ville

D’autres événements dans de nombreuses villes de France seront organisés tout au long de l’année. Ils seront très prochainement mis en ligne sur le site internet www.toussauveteurs.org.

Consulter le dossier de presse sur la campagne « Tous sauveteurs » 
Consulter le dossier spécial « Mobilisation citoyenne: la force de l’indignation » 

 

Source http://www.sosmediterranee.fr/

Révolte en mer Égée orientale

Par Dimitris Konstantakopoulos

De violents affrontements ont lieu entre les habitants et la police dans les îles grecques de Lesbos et de Chios, au nord-est de la mer Égée. Les habitants des deux îles réagissent aux plans du gouvernement visant à construire de nouvelles villes « fermées » – des camps pour les réfugiés et les migrants dans leurs îles, craignant que le gouvernement ne mente et n’ait l’intention d’y installer indéfiniment des milliers de nouveaux réfugiés et immigrants.

Le nombre de réfugiés et d’immigrants dans les îles de la mer Égée orientale est déjà comparable au nombre de leurs habitants grecs, une situation qui non seulement crée d’énormes problèmes, mais qui commence à menacer la souveraineté grecque dans une zone de grande valeur et importance géopolitique, qui se trouve être aussi le berceau de la civilisation grecque. C’est dans cette région que sont nés la polis (ville) grecque, la philosophie et le théâtre grecs. D’ailleurs, les îles sont toujours sous la menace de la plus grande force navale de débarquement au monde, celle de la Turquie, juste sur la côte opposée de la mer Égée, dont la seule mission possible est de débarquer sur les îles.

Déjà, un certain nombre d’organisations telles que l’OTAN, Frontex, les agences de l’UE et des Nations unies et des organisations non gouvernementales, dont personne ne sait qui les contrôle, exercent de facto une forme de souveraineté informelle sur les îles. Certains habitants des îles grecques pensent même à émigrer vers la Grèce continentale en raison des problèmes auxquels ils sont confrontés.

Il convient de noter que toute cette situation n’est pas due à un quelconque mouvement spontané de masses en provenance des zones de conflit, mais est le résultat d’un processus strictement contrôlé par le gouvernement turc. D’autre part, l’UE est très satisfaite de la réinstallation des réfugiés et des migrants en Grèce.En conséquence, les fortes tendances à la désintégration s’intensifient dans la société grecque, d’autant plus qu’elle est toujours sous le régime néocolonial de destruction et de pillage qui lui est imposé par l’UE, la BCE et le FMI depuis dix ans déjà.

Entre 2010 et 2015, la troïka a saisi les biens grecs et le droit de la Grèce à mener sa propre politique économique, tout en détruisant la vie de millions de Grecs. Après 2015, ils s’emparent de sa « plus-value » géopolitique. Dans le même temps et avec les programmes mis en œuvre, la population grecque diminue démographiquement, les jeunes émigrent à l’étranger et de plus en plus d’étrangers viennent dans le pays. Comme l’a dit Mikis Theodorakis, le but ultime de l’entreprise néocoloniale qui a débuté en 2010 est une « Grèce sans Grecs » ! D’ailleurs, Hitler avait exactement le même plan pendant la Seconde Guerre mondiale, lorsqu’il voulait délocaliser la population grecque au Moyen-Orient et faire de la Grèce une maison de vacances pour les Aryens.

Source http://www.defenddemocracy.press/revolt-in-eastern-aegean/?utm_source=Delphi+Initiative+Newsletter&utm_campaign=5bae175


Voir dans la rubrique « Brèves du jour » les revues de presse et vidéos

Urgent : collecte pour deux fourgons à destination d’Athènes

URGENT : collecte pour nos lieux autogérés à Athènes (deux fourgons solidaires s’apprêtent à partir) 🖤❤️

LISTE DES BESOINS ACTUELS (en priorité pour les enfants grecs et migrants, car les stocks sont au plus bas) : ★ lait infantile (surtout deuxième âge) ★ couches (surtout 2 à 4) ★ hygiène bébé (shampooings, etc.) ★ sérum phy ★ vêtements bébé (pas trop en mauvais état) ★ jouets…

Nos collectifs d’Exarcheia recherchent aussi : les vieux (ou récents) ★ appareils photo/vidéos ★ ordinateurs ★ téléphones, ainsi que du ★ papier pour les photocopieuses, des ★ sacs de couchages et, bien sûr, de la ★ nourriture adultes/enfants…

Nous achèterons ensuite tout ce qui manque sur place, avec nos camarades grec-ques et migrant-es. Si vous voulez nous aider à financer ces achats : ★ chèque à l’ordre de Anepos, à transmettre à la Laiterie ce samedi, ou à envoyer à : Anepos – Action Solidarité Grèce – BP10 – 81540 Sorèze. Si vous préférez par ★ virement à Anepos, IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730, BIC : PSSTFRPPTOU (objet : Action Solidarité Grèce).

POUR TRANSMETTRE AUX FOURGONS :
🚚🚚 amenez ce que vous pouvez durant la soirée festive, ce samedi à la Laiterie à côté d’Albi (cf. affiche, plus bas), même si vous ne faites que passer (nous serons présents avec les fourgons à partir de 17h00).
🚚🚚 ou alors déposez sur place à la Laiterie les jours précédents (en téléphonant auparavant au 06 50 83 13 94).
🚚🚚 ou bien faites passer à quelqu’un qui viendra à la soirée.

Ce samedi 29 février, il y aura aussi :
🍶 la « soupe de la révolution » (avec de la potion magique dedans pour enfin la réussir )
🎼 et le concert de musique crétoise avec le groupe Khandax (téléportation garantie 🏝)

Maud et Yannis Youlountas (avec Anepos, la Laiterie et Elaff)

 

La question des réfugiéEs, en Grèce et le retour de l’extrême droite gouvernementale

La question des réfugiéEs, en Grèce et le retour de l’extrême droite gouvernementale

La « question des réfugiéEs » constitue le seul terrain sur lequel le gouvernement de droite, en place depuis l’été 2019, fait entendre un discours politique public, pendant que parallèlement le pouvoir avance de manière effrénée dans son agenda néolibéral. Pour les réfugiéEs, surtout ceux ou celles enfermés dans les camps sur les îles, la situation devient pire chaque jour. 

Cette politique est le produit de manœuvres sociales et politiques bien antérieures aux dernières élections législatives de juillet 2019. Avec le retour au gouvernement d’une droite comportant depuis toujours des éléments d’extrême droite, on est passé d’une gestion politique des réfugiéEs comme question humanitaire à une ligne prétendant empêcher la « modification de la composition des communautés locales », en jouant avec des réflexes racistes et en affaiblissant davantage la gestion administrative des procédures d’asile alors qu’on voit arriver de nouveaux flots de réfugiéEs. L’an dernier, au moins 60 000 personnes sont arrivées dans les îles de la mer Egée, et 10 000 via la frontière terrestre avec la Turquie.

Pseudο-distinction juridique

Les « réactions » organisées de membres des communautés locales contre le transfert des réfugiéeEs hors des camps installés sur les îles ont été impulsées par des autorités municipales favorables à la droite gouvernementale, elles se sont étendues avec le vote de la nouvelle loi sur l’asile permettant de faciliter les renvois de réfugiéEs et de dissuader les nouvelles arrivées.

Juste après les élections, Dimitris Avramopoulos, ex-commissaire européen, a déclaré qu’après le traité UE-Turquie, les îles devaient être « vides », et que les autorités devaient procéder au renvoi en Turquie d’environ 35000 demandeurEs d’asile : il s’agit, a-t-il dit, de migrantEs économiques et non de réfugiéEs. C’est là une vieille pseudο-distinction juridique visant à produire des catégories d’êtres humains avec des droits limités ou même sans droits. Très rapidement, cette conception a franchi les frontières de la majorité parlementaire et s’est répandue, avec l’aide des médias, jusqu’au village le plus reculé. Cela s’inscrit dans une tentative de former un courant social majoritaire qui ne votera plus et n’intégrera plus une organisation comme Aube Dorée, mais qui voudra voir appliquer son programme : cela rappelle en plus « light » la période noire italienne de Maggioranza Silenziosa à Milan dans les années 1970.

Cette situation nous oblige à repenser sous un angle critique les interventions du mouvement antiraciste, pour aller dans cette période nouvelle vers une recomposition des réseaux de solidarité.

À Athènes, Thodoris Zeis

Source https://npa2009.org/actualite/international/la-question-des-refugiees-en-grece-et-le-retour-de-lextreme-droite

SOS MEDITERRANEE malgré l’Union européenne continue à porter secours

Tandis que l’Union européenne s’accorde pour éviter les embarcations en détresse, l’Ocean Viking porte secours à 274 personnes au large de la Libye.

L’Ocean Viking, navire de sauvetage affrété par SOS MEDITERRANEE en partenariat avec Médecins sans Frontières (MSF), attend qu’un lieu sûr lui soit assigné pour débarquer 274 hommes, femmes et enfants secourus au cours de trois opérations de sauvetage en Méditerranée centrale, les 18 et 19 février 2020. Parmi ces rescapés, 22 sont des femmes et 64 sont des mineurs, dont la plupart sont non accompagnés.

Nicholas Romaniuk, coordinateur des opérations de recherche et de sauvetage de SOS MEDITERRANEE, rend compte depuis l’Ocean Viking, de la situation actuelle en Méditerranée centrale :

« Ces trois opérations de recherche et de sauvetage ont été effectuées avec un manque total de coordination de la part des autorités maritimes. Soit le Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage libyen (JRCC) ne répondait pas à nos appels, soit la personne d’astreinte ne pouvait pas parler anglais. Les centres de coordination européens continuaient de nous indiquer de contacter les autorités libyennes et ne nous offraient aucun appui alors que je les ai informés à plusieurs reprises que Tripoli ne répondait pas. C’est inacceptable que ces personnes soient laissées seules, en détresse, en pleine mer, sur des embarcations extrêmement surpeuplées et impropres à la navigation, alors qu’elles sont condamnées à une mort certaine.

Je suis encore plus en colère et attristé aujourd’hui. Depuis quatre ans, j’ai vu la situation s’aggraver et non s’améliorer. Les dirigeants européens montrent de moins en moins d’empathie et un mépris total envers la vie humaine. Les personnes qui fuient la Libye en payent désormais le prix fort. Et cela continue, à l’ombre de l’annonce de la fin de l’opération Sophia, et de l’éventuelle création d’une nouvelle mission, mais avec une totale répugnance à sauver des vies.

Étant donné que les moyens navals de l’Union Européenne (UE) opéreraient loin des zones de détresse habituelles, il ne resterait que les garde-côtes libyens financés et formés par l’UE. Des garde-côtes qui, hier seulement, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ont intercepté et renvoyé plus de 200 hommes, femmes et enfants dans un pays en conflit permanent, avec des violations incessantes des droits de l’Homme, et vers un port qui, quelques heures plus tôt seulement, était bombardé par des tirs d’artillerie.

Les centres de coordination de sauvetage et les moyens aériens européens alertent à peine les navires de la région sur les embarcations et les personnes en danger et dans des situations potentiellement mortelles – des situations où le temps est essentiel. Il est vital de localiser ces embarcations fragiles et surpeuplées aussi vite que possible. Les embarcations pneumatiques peuvent se déchirer et celles en bois peuvent chavirer à tout moment, entraînant femmes, hommes et enfants par le fond, loin des regards et des consciences. Porter secours à des personnes en détresse en mer est un devoir et une obligation en vertu du droit maritime. Je reste préoccupé par le fait que cette rhétorique anti-sauvetage façonne désormais les politiques de l’UE. Les missions de sauvetage des ONG sont plus que jamais nécessaires. La critique injustifiée de notre travail de sauvetage est récemment devenue plus explicite de la part de certains pays et dirigeants européens. Bien que les ONG ne soient pas censées réparer un système brisé, elles continueront de combler un vide laissé par les décideurs politiques de l’UE.»

Note aux rédactions 

Dans la matinée du 18 février, l’Ocean Viking a été alerté par l’ONG Alarm Phone au sujet d’une embarcation en bois en détresse. Un avion espagnol d’EUNAVFOR MED a également établi un contact radio avec le navire, confirmant la position et l’état de l’embarcation en détresse. 84 personnes ont été mises en sécurité à bord de l’Ocean Viking, à 71 milles nautiques des côtes libyennes.

Plus tard dans l’après-midi, un second sauvetage a été réalisé alors que l’Ocean Viking avait été alerté par Alarm Phone au sujet d’une embarcation pneumatique en détresse. 98 personnes ont été secourues, à 37 milles nautiques des côtes libyennes, alors que les conditions météorologiques se dégradaient et que l’embarcation fragile menaçait de rompre.

Mercredi 19 février, 92 personnes ont été secourues d’une embarcation pneumatique en détresse par les équipes de SOS MEDITERRANEE au large de la plateforme pétrolière de Sabratha, au cours d’une opération difficile, avec des vagues de 2,5 mètres. Beaucoup des rescapés, parmi lesquels de nombreuses femmes et plusieurs enfants, étaient extrêmement faibles et en état de choc.

L’Ocean Viking a tenu informé le Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage libyen (JRCC) à toutes les étapes de chacune des opérations de sauvetage. Seulement deux appels ont trouvé réponse, mais sans interlocuteur anglophone disponible.

Mercredi après-midi, conformément au droit maritime, l’Ocean Viking a demandé un lieu sûr pour le débarquement rapide des 274 rescapés au JRCC libyen, en mettant en copie les centres de coordination de sauvetage maltais et italien. En l’absence de réponse à tous nos courriels adressés aux autorités maritimes libyennes, y compris à notre demande de lieu sûr, l’Ocean Viking a demandé mercredi soir aux RCC maltais et italien de l’aider à faciliter un débarquement rapide. Le navire attend depuis les instructions des autorités maritimes.

SOS MEDITERRANEE
Ensemble agissons pour sauver des vies en mer

Depuis 2014, près de 20 000 hommes, femmes et enfants sont morts noyés en Méditerranée en tentant la traversée sur des embarcations de fortune. SOS MEDITERRANEE est une association civile européenne de sauvetage en mer constituée de citoyens mobilisés pour porter secours aux hommes, femmes et enfants perdus en mer pour fuir une situation insupportable. Depuis le début de ses opérations en février 2016, SOS MEDITERRANEE a secouru plus de 31 000 personnes avec l’Aquarius puis l’Ocean Viking. Le quart d’entre elles étaient mineures. L’association est basée en France, en Allemagne, en Italie et en Suisse. Elle a reçu le Prix Unesco Houphouët-Boigny 2017 pour la Recherche de la Paix.

Source http://www.sosmediterranee.fr/journal-de-bord/declaration-3sauvetages-20-02-2020

Lesbos : les incidents graves du 3 février 2020

[Migreurop] Lesbos, Grèce: incidents graves lors d’une marche de protestation de demandeurs d’asile

Des incidents graves ont marqué la marche de protestation de deux mille réfugié-e-s, des afghans pour la plupart, qui sont partis ce lundi matin de Moria pour se diriger vers Mytilène, chef-lieu de l’île de Lesbos. La marche de réfugié-e-s qui protestaient contre leur confinement géographique et contre la nouvelle loi sur l’asile qui permet l’examen prioritaire des demandes des nouveaux arrivants, en laissant en attente celles des plus anciens, a été arrêtée par la police qui a fait un usage disproportionné de gaz lacrymogène et a bloqué la route afin d’empêcher les manifestants d’arriver en ville. Un groupe a pu continuer en contournant la route par les collines et quelques-uns ont mis le feu aux champs environnants. Les incidents se sont reproduits à la hauteur du camp de Kara-Tépé où les policiers ont inondé le campement de gaz lacrymogènes, au point de rendre nécessaire l’évacuation du camp des familles qui y résidaient.

Lors de leur arrivée au port, les réfugiés y ont érigé des tentes, tandis qu’un autre groupe s’est dirigé vers le théâtre municipal de Mytilène pour y réclamer leur transfert vers le continent. Le mot ‘Liberté, Freedom, Azadi’ était présent dans tous les panneaux improvisés de demandeurs d’asile.

A ce jour 19.574 personnes s’entassent dans des conditions inhumaines dans le camp de Moria et ses alentours, un camp dont la capacité d’accueil atteint à peine 3.000. 1.150 d’entre eux sont des mineurs isolés. Des milliers de personnes obligées de camper dans la jungle d’oliveraies qui entoure le camp, sont toujours privés d’électricité,  de chauffage et d’eau courante.

sources en grec https://www.efsyn.gr/ellada/dikaiomata/229678_eleytheria-zitoyn-oi-prosfyges-sti-moria et

https://www.stonisi.gr/post/6677/ladi-sth-fwtia-oi-shmerines-diadhlwseis-pics avec un photoreportage

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