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Émeutes en Grèce par Yannis Youlontas

Ils nous croyaient à genoux, écrasés par la dette et l’austérité, soumis et résignés, mais une fois de plus, rien n’est fini en Grèce !
On compte sur vous pour le faire savoir. Aidez-nous à contrer la désinformation et le silence assourdissant en France, en Belgique et ailleurs… Merci !
Y.Y. et d’autres occupants de l’Ecole polytechnique à Exarcheia

URGENT GRÈCE : ÉVÉNEMENTS A ATHÈNES !!!

Tout a commencé mardi soir :
A suivre en direct ici :

Émeutes en Grèce Ambiance de guerre civile

Quelques correspondants de Grèce nous alertent sur les émeutes en cours à Athènes qui ont commencé ce mardi 15 novembre voir les récits de Constant Kaimakis,  Panagiotis Sotiris

16/11/2016

OBAMA GO HOME ! DES MILLIERS DANS LES RUES DE GRÈCE!
AMBIANCE DE GUERRE CIVILE À ATHÈNES AVEC PLUS DE 5000 MAT EN FRACTION ( CRS grecs…) et …L’ ARMÉE !
Hier OBAMA a commencé son piteux voyage des popotes européennes par la Grèce (Voir les posts précédents ).
Une manif été prévue par des partis politiques ( Unité Populaire -LAE ANTARSYA , le KKE-Pc Grec, des syndicats PAME , META,
Le PAME, fidèle à ses habitudes, avait appelé PL. Omonia , dénonçant les manifestations de l’ interdiction par le gouvernement.
A l’ Université les  » Initiatives des organisations-collectifs contre la visite d’ Obama » comptaient ANTARSYA , Résistance démocratique FSI, EFP LA.E., APK, KORDATOS, COMMENCER . Auxquels se sont joints des  » unions de coordination, les associations étudiantes et collectifs pour les réfugiés-immigrants . » Enfin, plusieurs organisations , assemblées et collectifs de l’ espace antiautoritaire .
La manif , non autorisée a démarré vers 17h pour se diriger vers
l’ambassade américaine. En fait ce sont deux rassemblements de protestation qui ont commencé à défiler dans l’après-midi contre la visite du président américain Barack Obama en Grèce.
Les manifestants marchèrent vers l’ambassade des États-Unis, la police ayant décidé de les en empêcher !
Avec le slogan «Obama n’est pas le bienvenu en Grèce!  » syndicats, anti-autoritaires, organisations de gauche, étudiants, partis politiques partisans du Grexit se sont réunis place Omonoia et à l’extérieur de l’Université d’Athènes et l’Ecole Polytechnique pour protester contre les «guerres impérialistes, l’OTAN, l’Union européenne, le FMI et l’ l’euro »
Sont présents dans la manifestation, le secrétaire général du KKE Dimítris Koutsoúmbas et le leader de l’Unité Populaire-LAE Panayiótis Lafazánis, un ancien ministre de SYRIZA qui a quitté le parti au pouvoir après que le gouvernement ait signé le 3 ème Mémorandum.
On a pu voir aussi de nombreux américains hostiles à TRUMP le long du parcours avec des pancartes en anglais cf Photo
Certains groupes de manifestants prévoient de marcher à l’ambassade des États-Unis qui est interdit d’accèspar la police.
On a déjà plus de 3000 personnes qui se dirigent vers l’Ambassade US mais de partout dans toutes les rues, sur les trottoirs des milliers de grecs sont là: vieux retraités aux abois, pauvres gens de peu…des jeunes, des couples avec enfants, une manif bon enfant et populaire ! cf PHOTOS ci dessous.
Le centre-ville autour de Syntagma est fermée à la circulation, car les rassemblements ont été interdits cf carte publiée par le Ministère de l’Intérieur sur la FREE ZONE et la NO ZONE !
Vers 19 heures, premiers affrontements, entre les manifestants et la police anti-émeute , avec une pluie, une « une tempête » de cocktails Molotov, des pierres, des morceaux de bois, des gaz lacrymogènes et des fusées éclairantes sonores , notamment dans la zone située entre l’Université d’Athènes et l’Ecole Polytechnique un vrai « cauchemar » selon les médias mainstream.
Alors que la manif défilait paisiblement, les premièrs accrochages sérieux ont eu lieu à la jonction de Stadiou et Kolokotroni avec les manifestants criant « Ouvrrez la porte de l’ambassade , nous ne sommes pas des terroristes» et elle se retrouve face à face avec la police anti-émeute qui sans aucun préavis, se mettent à tirer des gaz lacrymogènes !
Devant la VOULI ( Parlement grec), à nouveau des tensions avec une large utilisation de gaz lacrymaux et autres produits chimiques. Cette fois, la police fait un usage intensif de produits chimiques contre les manifestants.
Dans la soirée, un groupe de manifestants se dirige à l’Université et dans le quartier Exarchia. Des incidents vont alors éclater dans les rues environnantes entre anarchistes et des escadrons anti-émeutes.
Par ailleurs, le gros des manifestants se heurtent à la police, alors que Obama bénéficie d’un dîner avec les dirigeants politiques de la Grèce. Cf.Photos D’autres affrontements entre les manifestants anti-Obama et la police anti-émeutes vont éclater dans le centre-ville, non loin de la demeure présidentielle où se déroule ce dîner.
Les manifestants ont jeté des cocktails molotov et des pierres à la police, qui répond avec des gaz lacrymogènes et des fusées sonores.
Les barrages postés dès 19 heures interdisent l’accès à la soit disant l«Aucune zone de manifestation» dans le centre d’Athènes.
Des poubelles sont incendiées sur les principales avenues comme Panepistimiou et Stadiou, dans le quartier d’Exarchia.
Certains manifestants tentent encore de marcher vers l’ambassade des États-Unis.
Les affrontements se durcissent et se poursuivent après 20 heures
Dans le traditionnel jeu du chat et des souris…plusieurs personnes seront arrêtées par les flics grecs !
Sources journalistiques ( KEEP TALKING GREECE, GREEK NEWS, AFP, REUTERS, EFSYN, LEFT, ERT 1 , etc…) et surtout amis et militants sur place dont je tairai le nom par sécurité excepté notre ami YANNIS YOULOUNTAS quia posté de nombreux posts faisant pratiquement un « direct live » d’ATHÈNES INSOUMISE … d’ATHÈNES INSURGÉE !
Avec ce type de stratégie policeère , à laquelle il faut rajouter les services de sécurité US omniprésents totalement autonomes avec plus d’UN MILLIER d’agents présents ( CIA, Agences diverse, services secrets US et autres…) , le GOUVERNEMENT TSIPRAS a ASSURÉMENT PRIS LE RISQUE d’INCIDENTS SÉRIEUX… CRÉER UNE ZONE DE NON MANIFESTATION, DISPOSER PLUS DE 8000 MAT POLICIERS ANTI ÉMEUTE, RAJOUTER DES FIORCES SPÉCIALES ET MILITAIRES c’était , OUI JE L’ÉCRIT , transformer LE CENTRE d’ATHÈNES en lieu d’AFFRONTEMENTS de TYPE GUERRE CIVILE ! Hier soir, cette nuit un pas de plus a été franchi par TSIPRAS et sa clique …les grecs en résistance, les militants internationalistes solidaires sauront s’en souvenir !
NO PASSARAN ! US GO HOME !
MERCREDI 16 NOVEMBRE 2 ÈME JOUR DE VISITE D’OBAMA À ATHÈNES :
la visite d’OBAMA continue ce jour …dans une Athènes vidée, avec une GRÈVE TOTALE de TOUS LES TRANSPORTS en COMMUN ( Métro, TRAM, BUS , « train électrique » etc…) il ira visiter l’Acropole et la Fondation Stavros Niarchos à Faliron avec un convoi de plus de 20 véhicules dans une ambiance sécuritaire qui frise l »hystérie…où il devrait prononcer un discours très attendu sur la DETTE GRECQUE.
À SUIVRE….
vidéos des évènements :
https://youtu.be/EOvXotmcPD0
https://youtu.be/dgsY-5dwLZg
https://youtu.be/XByKB_OXG9E
https://youtu.be/8fnXo35IwXk
https://youtu.be/7kjFAiZkZwI
On peut aussi retrouver des infos et des documents sur le suite de EFSYN qui a assuré un DIRECT jusqu’à l’aube avec  les vidéos du direct de cette nuit d’émeutes sur : https://www.periscope.tv/EFSYNTAKTON/1mnxejopyAnKX?
Enfin, des rassemblements, manifestations et meetings ont eu lieu dans d’autres villes notamment à THESSALONIQUE, CHANIA ( CRÈTE) ETC… cf photo
DOCUMENTS VIDÉOS:
discours hier soir au diner du Président de la République grecque:
https://youtu.be/qGArNt_t3K0
Le président américain a fait une déclaration conjointe avec le Premier ministre TSIPRAS au Zappeion:
https://youtu.be/C-8WQa9dlXs

https://www.facebook.com/constant.kaimakis/posts/1803806669887552?pnref=story

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Initiative Solidarite a partagé la publication de Panagiotis Sotiris.22 h ·

Une grande manifestastion contre la visite d’Obama en Grèce et contre l’impérialisme américain a eu lieu aujourd’hui à Athènes malgré l’interdiction issue du gouvernement Syriza. L’interdiction de manifester avait même été clouée sur les portes des bureaux des différentes organisations de gauche, rappelant un passé très sombre.

 
 

Grèce : Alexis Tsipras affiche son obéissance totale aux créanciers

De Romaric Godin publié le 7/11 Le premier ministre grec a remanié son gouvernement en excluant les quelques récalcitrants et revu son objectif de restructuration de la dette à la baisse. Son objectif semble désormais celui d’accepter rapidement les demandes des créanciers pour obtenir une victoire de façade sur le terrain de la dette. Et remonter dans les sondages.

Lire l’article en intégralité http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-alexis-tsipras-affiche-son-obeissance-totale-aux-creanciers-614345.html

Grèce : le Comité d’audit de la dette ne rend pas les armes !

Créé en avril 2015 à l’initiative de Zoé Konstantopoulou, ancienne présidente du parlement grec, le Comité pour la vérité sur la dette publique grecque s’est de nouveau réuni à Athènes les 5, 6 et 7 novembre pour poursuivre ses travaux. La session d’ouverture, du samedi 5 novembre au soir, a réuni plus de 250 personnes dans une salle archi-comble ! Le message des membres du Comité qui ont alors pris la parole |1| a été unanime et on ne peut plus clair : le travail d’audit de la dette grecque continuera coûte que coûte

Lire l’article d’ Anouk Renaud sur le site du CADTM

http://www.cadtm.org/Grece-le-Comite-d-audit-de-la

Le débat A Badiou S Kouvelakis du 31 oct 2016

 « De Syriza à Nuit Debout: le printemps des peuples européens est-il déjà terminé? ».

Face à Alain Badiou, l’invité de l’émission Contre-Courant, ce lundi 31 octobre, était Stathis Kouvelakis, professeur de philosophie au King’s College de Londres et ancien membre du comité central de Syriza en Grèce.

L’émission a été enregistrée en public au théâtre de la Commune à Aubervilliers, et mise en ligne sur le site. Durée: environ 1h30.

La participation du collectif de Grenoble pendant la quinzaine de solidarité

Dans le cadre de la quinzaine de solidarité avec le peuple grec le collectif de Grenoble a déployé toute son énergie pour alerter à nouveau sur la situation dramatique en Grèce suite à l’application des mémorandums et plus particulièrement du dernier de juillet 2015.

velo-parade
Ainsi le samedi 18 octobre vers 15h un groupe de militants se déplaçait depuis l’anneau de vitesse dans plusieurs rues de Grenoble avec des points d’arrêts place Notre Dame, Place Victor Hugo, la caserne de Bonne pour sensibiliser le public et terminer le parcours rue Félix Poulat vers 17h où depuis 16h un autre groupe de militants distribuait également des tracts et discutait avec des passants intrigués par les drapeaux grecs.

 

Le film de Philippe Rebut ouvre le débat sur les perspectives politiques en Grèce et en Europe.

Philippe Menut

Le lundi 20 octobre ,en partenariat avec le cinéma le club, le collectif- attac 38 et le CADTM Grenoble proposait la projection du film « La tourmente grecque II » suivi d’un débat en présence de P Menut le réalisateur.

Dans la salle 81 personnes ont pu se remémorer tous les aspects économiques mais aussi politiques depuis l’entrée de la Grèce dans l’UE jusqu’au 3eme mémorandum de juillet 2015.

Film pédagogique que ce soit pour les personnes aguerries au sujet ou celles qui ont peu d’information du fait du silence des médias.

Philippe a répondu aux questions de la salle qui portaient principalement sur : pourquoi un tel revirement du gouvernement d’A.Tsipras, y avait-il des alternatives possibles, le plan B…

Le samedi 15 octobre la quinzaine se clôturait par   » 8 heures avec le peuple grec » à Vénissieux, journée organisée par le comité de soutien au peuple grec lyonnais sur le thème

« LES LUTTES GRECQUES CONTRE L’AUSTÉRITÉ IMPOSÉE PAR L’UNION EUROPÉENNE »

Le compte rendu du meeting 8-heures-a-venissieux

Quelques photos

de gauche à droite Pascal Franchet, Stathis Kouvelakis, Eric Toussaint,Eleni Fernet, Nicolas Stathopoulos, Ionna  Charatza, traductrice, Babis Maroulas, Michèle Picard. 

                  

 

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Intervention de Stathis Kouvelakis  

(écouter l’enregistrement sur notre site)
 

 

 

 

Eric Toussaint échange avec le public eric-toussaint

 

 

 

 

 

Katerina Fotinaki en concertkaterina-fotinaki

et La bande à Balk https://www.youtube.com/watch?v=QLUyE-nnLWw

 

 

Quelques membres du collectif de Grenoble20161015_162905

 

 

Merci encore au comité de soutien au peuple grec lyonnais

 

VIO.ME… ECOPLA mêmes luttes

Hasard du calendrier ce jeudi 20/10 les salariés de VIO.ME (Thessalonique) et d’ECOPLA ( St Vincent de Mercuze) se battaient à nouveau contre la justice. Malheureusement pour ECOPLA la joie n’était pas au rendez-vous comme pour VIO.ME.

Lors de sa venue à Grenoble-Lyon- St Etienne, Makis Anagnostou avait rencontré le 1er avril 2016 les salariés d’Ecopla qui à l’époque préparaient le dossier de reprise de leur usine.

Pour ECOPLA :

Le 16/6/16 le tribunal de commerce avait attribué la reprise de l’usine à son principal concurrent Italien privilégiant ainsi le transfert du savoir faire, des machines et laissant sur le carreau les salariés français. Le 5/10 ces salariés faisaient appel et le jugement a été rendu le 20/10.

Voir l’article de Libération sur le dossier  le 5/10 http://www.liberation.fr/france/2016/10/05/ecopla-l-etat-s-invite-a-l-audience_1519890

et le 20/10 http://www.liberation.fr/france/2016/10/05/ecopla-l-etat-s-invite-a-l-audience_1519890

Ecopla soutenu par Fakir : http://www.fakirpresse.info/ecopla-le-20-octobre-la-surprise

Pour les VIO.ME :

Jeudi 20/10 au tribunal de Thessalonique les Vio.Me ont obtenu un report de la mise aux enchères du terrain sur lequel se trouve la fabrique. Plus que jamais ils ont besoin du soutien international.

La caravane solidaire se trouvait sur place et a fait passer ce récit

https://solidariteaveclagrececollectifs.wordpress.com/2016/10/20/victoire-pour-viome-20-10-16/

Voir le récit heure par heure 20-octo-16-viome-heure-par-heure

Pour rappel un autre combat : 22/9/16 Attaque judiciaire des VIO.ME à Thessalonique 

La justice de Thessalonique a décidé de criminaliser l’expérience des VIO.ME qui font tourner leur usine en autogestion. Le procureur a décidé de mener une enquête préliminaire et cette procédure vise maintenant directement tous les administrateurs de l’association de travail de Vio.me. Dans un communiqué les travailleurs de Vio.Me protestent contre « une persécution dirigée contre le «cœur» de notre lutte : notre refus d’abandonner l’usine, d’accepter la mort lente du chômage et de la dépression, notre décision de se battre pour nos emplois et notre propre dignité et celle de nos familles, notre décision de faire fonctionner l’usine en auto-gestion et avec le contrôle social de la main-d’œuvre . Ils nous reprochent la « violence illégale » parce que chaque jour nous sommes dans l’usine, mais ils savent que nous ne sommes pas licenciés et nous sommes en rétention depuis 2011. Parce que nous stockons et conservons les machines et les bâtiments en bon état, qui sinon seraient des ruines et de la ferraille. Parce que nous osons produire des produits utiles. Parce que dans tout le pays et dans l’Europe, d’autres travailleurs apprennent que vingt-trois travailleurs de Thessalonique font mieux que les patrons et les gestionnaires. Est ce cela « les violences illégales » ? Si ils veulent juger cette occupation, ils devront nous juger avec toutes celles et tous ceux qui ont combattu avec nous toutes ces années. Ils veulent nous juger pour justifier l’illégalité de nos anciens patrons. » et de conclure sur la nécessaire résistance et le combat qui reste encore à mener. SOLIDARITÉ AVEC LES VIO.ME !

Les mobilisations contre les ventes aux enchères

Publié le 21/10 sur Unité populaire Paris

A SALONIQUE LES MANIFESTANTS ONT BRISE LES BARRAGES DE LA POLICE

LE COMBAT CONTINUE JUSQU’A LA SUPPRESSION TOTALE DES ENCHERES SUR LES HABITATIONS ET LES PATRIMOINES POPULAIRES

 

https://unitepopulaire-fr.org/2016/10/21/grece-mobilisations-font-echouer-des-encheres-video/

Grèce : François Hollande et sa fausse légende

Par Romaric Godin publié par La tribune d’info Grèce

Dans le livre de confidences paru la semaine dernière, François Hollande se dresse un portrait de « sauveur de la Grèce ». La réalité pourrait être différente.

Derrière le bruit médiatique qui s’est concentré depuis la sortie du livre de « confidences » du président de la République sur les « gaffes » de l’hôte de l’Elysée et ses «erreurs de communication », il convient de ne pas oublier que l’essentiel de l’ouvrage vise bien à construire l’image d’un président en action, dans toute la splendeur et l’étendu de son pouvoir. Nulle part cet effort n’est si visible que dans les pages consacrées à la politique étrangère, et en particulier à la troisième crise grecque du premier semestre 2015.

Sauveur de la Grèce, le storytelling de l’Elysée

Intitulé « le facilitateur », ce chapitre de 14 pages* dresse le portrait en pied d’un François Hollande arbitre de l’Europe, capable de retenir la furie destructrice d’Alexis Tsipras, le premier ministre hellénique, et de Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances. Le chef de l’Etat français aime se présenter comme « protecteur » du chef du gouvernement grec. Les deux journalistes auteurs de l’ouvrage soulignent ainsi sa « mansuétude » envers Alexis Tsipras (qu’ils comparent avec celles, coupable à leurs yeux, qu’il a adopté envers Christiane Taubira et Emmanuel Macron), de son « acharnement » à maintenir la Grèce dans la zone euro. On le voit batailler avec Angela Merkel pour que « tout faire pour maintenir la Grèce » dans l’union monétaire.

Ce discours, soutenu tant par les auteurs que par le président, n’est pas étonnant. Il est la « version officielle » française des événements depuis que, au petit matin du 13 juillet 2015, Alexis Tsipras a signé une capitulation complète devant ses créanciers, faisant replonger le pays dans la crise et dans l’assujettissement le plus complet. Selon le Château, qui en vend la version à qui veut bien l’entendre, c’est la France qui a stoppé l’Allemagne dans sa volonté de chasser les Grecs de la zone euro.

Les deux auteurs rendent donc l’image d’un président gonflé d’orgueil d’avoir l’impression, sur ce dossier grec, de « faire l’histoire ». Du reste, eux-mêmes, présents dans les bureaux dorés de l’Elysée, avouent cette « impression légèrement grisante d’observer l’histoire en marche ». Jamais la connivence entre le monarque et ses secrétaires « embusqués » n’est aussi forte que sur ce dossier. Jamais l’admiration du chef de l’Etat n’y est aussi palpable. Mais si l’on y regarde de plus près, ce portrait élogieux du « sauveur des Grecs » apparaît fort contestable.

Mépris et réalisme

Premier élément. Si François Hollande est très soucieux « d’avoir la position la plus proche des Allemands », il montre un mépris ouvert et constant envers « l’ami grec ». « François Hollande, semble s’adresser à un petit frère un peu trop dissipé », notent les auteurs. Plus loin, ils soulignent que le président français « assume parfaitement ce rôle de grand frère ».  Mais les deux journalistes évoquent aussi l’attitude de « proviseur compréhensif » de l’élève Tsipras. Elève de quelle leçon ? Mais celle du « réalisme », bien sûr. Le réalisme consiste pour l’Elysée à faire de la politique en ne changeant absolument rien. Rester donc à tout prix dans la zone euro, quel qu’en soit le prix, mais tenter de présenter un storytelling qui « sauve la face ». « Tsipras entend sauver à la fois son pays… et les apparences », expliquent les auteurs en décryptant le discours présidentiel.

Clichés désolants

Mais ce qui frappe par-dessus tout, c’est l’incompréhension complète de la situation grecque. François Hollande ne semble pas saisir l’enjeu du succès de Syriza, qui s’appuie sur la défaite absolue de la stratégie menée par les Européens depuis 2010 en Grèce, sur la protection de l’oligarchie pendant l’austérité, sur le désastre social qu’il a causé et sur le sentiment d’humiliation des actes de la Troïka. Pas un mot de tout cela dans la bouche d’un président qui, en 2012, tout fraîchement élu, avait appelé les Hellènes à voter contre Syriza, donc pour le parti conservateur Nouvelle Démocratie d’Antonis Samaras. Pire même, le président français ne peut saisir que, si la Grèce a sa part de responsabilité,  les déséquilibres de la zone euro ont conduit au désastre et que, de ce fait, tout le monde a sa part de responsabilité. Et doit donc prendre sa part de fardeau.

François Hollande refuse d’entendre la réalité grecque, jamais il n’évoque l’idée d’un assouplissement des exigences ou un plan « actif » de reconstruction économique du pays. Il impose à la malheureuse Hellade sa propre réalité, faite de clichés désolants de Grecs rétifs aux impôts, au travail non déclaré et aux retraites à 50 ans et d’une dette immense (dont il oublie de préciser qu’elle vient principalement désormais des crédits accordés par les Européens). Dès lors, la situation est simple : Alexis Tsipras doit accepter les « réformes » et les demandes de ses créanciers pour sauver sa place dans la zone euro. La faute est grecque, la Grèce doit payer. Tout en « sauvant les apparences ». Avec de tels amis, la Grèce n’a guère besoin d’ennemis.

Accepter l’alternative allemande

Les faits l’ont confirmé. François Hollande a accepté « par réalisme » de discuter des conditions d’une expulsion de la Grèce de la zone euro avec Wolfgang Schäuble. Dès lors, il en acceptait la possibilité et participait à la stratégie allemande en acceptant un « plan B » fondé sur cette expulsion. Il est un peu piquant de voir par la suite l’hôte de l’Elysée s’émouvoir d’une éventuelle demande à la Russie d’impression de drachmes de la part de la Grèce, alors que lui-même travaille à chasser la Grèce de la zone euro. Il est de même assez étonnant de voir François Hollande et ses hagiographes expliquer « qu’à force de persuasion, la France va réussir à éviter le pire », puisque ce « pire » même est une option acceptée par la France. Si Paris avait refusé une expulsion qui, par ailleurs n’est nullement prévue dans les traités, si elle avait usé de son influence pour « changer de logique », ce « pire » n’eût pas été possible. En acceptant l’option de l’expulsion, la France tirait dans le pied des Grecs, puis se réjouissait qu’on ne leur eût pas tiré dans la tête.

La France passive

Le récit des deux auteurs est, du reste, assez étrange. A les lire, dans les jours qui ont suivi le référendum perdu par les créanciers, le 5 juillet 2015, c’est la France qui a aidé, grâce à une « mise sous tutelle française de l’administration grecque » et à sa « force de persuasion », Athènes à demeurer dans la zone euro. Rien n’est moins juste. Alexis Tsipras a paniqué après la victoire du « non » : il ne s’est pas vu assumer un dernier combat qu’il a jugé perdu d’avance. Il a alors espéré que l’appui français lui permettrait de faire une proposition « acceptable ». 10 fonctionnaires ont été envoyés à Athènes, mais la proposition « française » (une réplique à peine durcie de celle rejetée par les Grecs le 5 juillet) a été rejetée par l’Eurogroupe du 11 juillet ! Ce jour-là, Wolfgang Schäuble et ses alliés ont relevé les mises et imposé de nouveaux critères, notamment un « fonds de privatisation » de 50 milliards d’euros (chiffre absolument irréaliste) et une mise sous tutelle étroite des finances publiques grecques.

C’est cette « proposition » du 11 qui va être la base de discussions du 12 et qui sera, à peine aménagée, acceptée le 13 par Alexis Tsipras. François Hollande n’a contribué – s’il a vraiment agi – qu’à négocier quelques détails de cette proposition allemande « punitive ». La France a alors permis à Angela Merkel de « vendre » à son opinion publique le maintien de la Grèce dans la zone euro. Quant à la Grèce, elle a, grâce à son « ami français » pu repartir avec un troisième mémorandum qui a mis encore à genoux son économie défaillante et qui a mis son gouvernement sous une tutelle humiliante. Sans que le gouvernement grec ne parvienne, comme promis le 13 juillet 2015, à ouvrir de vraies négociations sur sa dette publique. Depuis, la France a continué à accepter la position extrêmement dure de l’Eurogroupe, sans vraiment la modifier. Un détail, sans doute, dont ne parlent pas les deux auteurs.

La France absente à l’Eurogroupe

Au reste, même l’attitude « bienveillante » de la France face à la Grèce durant les négociations est peu convaincante. En quoi François Hollande a-t-il joué le rôle de « facilitateur » ? Le chapitre débute sur une scène où le président français assure Alexis Tsipras du soutien de la France avant l’Eurogroupe du 9 mars 2015. A ce moment, la Grèce prépare un plan de réforme suite à l’accord du 20 février. L’accord doit être validé le 9 mars et la crise pourrait alors s’apaiser. « Il y a un Eurogroupe lundi et nous pourrons peut-être agir », explique alors François Hollande. Mais ce que les deux auteurs ne relèvent pas, c’est que, ce 9 mars, l’Eurogroupe va refuser tout plan grec et, cela, pendant deux mois. L’Eurogroupe réclame des baisses de pension. La France ne s’oppose pas à cette demande. Elle ne tente pas « d’agir », elle ne joue aucun rôle de facilitateur. A lire les deux auteurs, la Grèce est alors restée immobile. « Tsipras tarde à produire ses réformes », explique François Hollande en avril qui tenterait de « réfréner les ardeurs belliqueuses » du Grec. Problème : de mars à mai, la Grèce multiplie les plans de réformes qui sont systématiquement rejetés par un Eurogroupe qui veut obtenir la baisse des pensions, signe final de la capitulation politique du gouvernement grec. Et la France soutient cette politique. Loin d’être « facilitateur », François Hollande a soutenu les objectifs politiques de l’Eurogroupe et a placé le gouvernement grec devant une alternative : sortir de l’euro ou capituler.

Miser sur les mauvais chevaux

Enfin, dernier point, de détail, celui-là. François Hollande donne deux conseils à Alexis Tsipras : s’appuyer sur l’OCDE et sur Jean-Claude Juncker. Le problème, c’est que c’était miser sur deux mauvais chevaux. La décision n’était pas à la Commission, qui a été entièrement mise sur la touche pendant les négociations, mais à l’Eurogroupe. En demandant à Alexis Tsipras de s’appuyer sur la Commission, François Hollande demande à Bruxelles de faire ce qu’il refuse de faire lui-même : apaiser l’Eurogroupe alors même que la France siège à cet Eurogroupe… Quant à l’OCDE, la Grèce s’est beaucoup appuyée effectivement sur cet organisme, notamment pour rejeter les demandes de l’Eurogroupe.

L’obsession de l’Allemagne

François Hollande fait donc mine d’oublier qu’il est acteur – passif, s’entend – du blocage entre la Grèce et ses créanciers. En réalité, il le sait et finit par le reconnaître : plus que son « amitié » pour la Grèce, le président français sauve « sa » relation avec l’Allemagne. « Si les Allemands me lâchent, c’est fini

http://www.info-grece.com/actualite/2016/10/17/grece-francois-hollande-et-sa-fausse-legende

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