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Des épaves brisées de voyages inachevés. La rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque et notamment le phénomène des suicides en Grèce sous la crise.

Des épaves brisées de voyages inachevés

Juillet déjà. Le blog dans ses habits d’été ! Euphémismes. Les marionnettes politiques, et d’abord Alexis Tsipras (“Gauche”) et Kyriákos Mitsotakis (“Droite”) “se sont violement affrontés verbalement” au sein du “Parlement”, d’après la presse… dans l’indifférence très générale. Ou sinon, comme l’écrivait Yórgos Seféris, poète d’abord et diplomate ensuite: “Avec des désirs qui jouaient comme les grands poissons dans les mers qui soudain se retirent (…) Le petit état de Commagène ; qui s’est éteint comme la faible veilleuse.” (“Journal – B”, 1944).

En Golfe Argosaronique, la messe. Juillet 2017

Les contractuels au ramassage des ordures ont repris le travail mettant fin à leur grève. Seulement… Daniela Prelorenzou, employée au contrat précaire transformé en CDI il y a peu, âgée de 62 ans et mère d’un enfant handicapé ; elle a été littéralement et définitivement tuée à la tâche. Accident cardiaque sous peine d’un double service durant la même journée accablante. Ramasser les ordures d’Athènes sous les 44 degrés Celsius, c’était à la fin de la semaine dernière (presse grecque du 30 juin 2017) . Le blog… ainsi désemparé… et pourtant dans ses habits d’été, rend ainsi hommage à Daniela, comme à chaque Daniela ! Modernité, cruauté, mœurs relâchés. Été grec, dit celui des vacanciers

Et comme la vie (des autres) continue, en Golfe Argosaronique, comme partout ailleurs au pays, on célèbre parfois les Saints Patrons des lieux, la grande saison des fêtes et des panégyries débute donc pour ainsi rendre si possible l’été bien entier. Le soleil se lève brûlant, alors unique certitude.

En Golfe Argosaronique, la messe. Juillet 2017

La presse s’attardera également, juste pour un moment sur cet accident maritime (et… du travail), quand le vieux navire citerne approvisionnant l’île en eau potable depuis l’Attique, est entré en collision avec une petite embarcation de pêche. Les corps de deux frères, pêcheurs professionnels, Pandelís et Yórgos Bitros (âgés respectivement de 74 et de 62 ans, morts sur le coup) ont été aussitôt “repêchés” par l’équipage du navire citerne. “Des épaves brisées de voyages inachevés, des corps qui ne savent plus comment aimer” (Yorgos Seféris, “Légende”, 1933-1934, trad. Lévesque).

Les médias parlent ainsi de tragédie… avant de passer à d’autres sujets nautiques, entre autres, l’accostage du voilier de l’ex-Roi des Grecs Constantin au port chic de Porto-Heli dans le Péloponnèse, maritimité oblige sans doute.

On remarquera tout de même, que les médias, et cela depuis quelque temps, accordent assez souvent de leurs pages et reportages aux… apparitions de Constantin II de Grèce, le sixième et dernier roi des Hellènes du 6 mars 1964 au 1er juin 1973, date à laquelle il fut déposé (sans abdiquer) et la République proclamée en 1974 après referendum, faisant suite à la fin de la dictature des Colonels (juillet 1974).

Faute de mieux sans doute… sous sa dent, la presse ressort également ces belles photographies du temps et des êtres de jadis, à l’occasion de ce… 6 juillet par exemple, le quotidien “Kathimeriní”, publie cet instantané de Maria Callas, se baignant en mer d’Italie, c’était le 6 juillet 1958, une… éternité.

Daniela Prelorenzou… tuée à la tâche le 30 juin. Athènes (presse grecque) du 2 juillet 2017
Le bateau citerne à Égine. Athènes (presse grecque) du 5 juillet 2017
Le ferry à destination d’Égine. Le Pirée, juillet 2017

Étranges temps humains, âpres, en même temps étirables à souhait. Yórgos Seféris écrivait il y a déjà un moment dans son journal, que “même les cris des animaux ressemblent à des créatures sorties tout droit du grand silence. Les îles grecques sont comme des idées agréables qui se succèdent” (15 novembre 1939). Sauf que ce silence fondamental nous manque alors cruellement et que les îles grecques, ne sont plus que des idées agréables qui se succèdent.

Petits faits classés divers sous la domination des grands faits pervers, et de nouveau, notre petit monde des temporels s’enfonce dans la tourmente. L’histoire ne se répète pas, la sottise si.

“Moments tragiques. Depuis un an, les moments tragiques se succèdent et se répètent à un point tel, qu’il ne vaut plus la peine de les mentionner. C’est comme perdre son temps avec les choses inutiles. Cette guerre (guerre initiée sous couvert d’une situation de soi-disant temps de paix), est alors caractérisée par ceci: Une force du mal a trouvé moyen d’humilier, de broyer, et d’annihiler, tout un monde. Elle ainsi fait remonter à la surface toute cette piètre matière, intérieure chez les hommes, à savoir, l’égoïsme, la lâcheté, la bassesse, la malveillance, pour nous faire croire qu’il s’agit là… des aptitudes fondamentales des gens qui gouvernent ce monde.”

“Cette force du mal détient l’apparence d’une bête mécanique parfaite, tout à fait irresponsable, parce que l’homme et l’humanité n’interviennent pas dans son système.”

L’ex-Roi Constantin (à droite) à bord de son voilier à Porto-Heli (photo presse grecque). Péloponnèse, 6 juillet 2017
L’ex-Roi Constantin vers 1960 (photo presse grecque)
Maria Callas, le 6 juillet 1958 (photo presse grecque)

“Et c’est alors la punition. Ceux qui sont punis: une tourbe de faiblesses. Embourbés là-dedans sans même une ramure pour s’y tenir. Bourreaux et punis méritant ainsi leur sort. Ne parlons pas d’eux. Celui qui s’enfonce est alors la victime d’un accident, ou d’une maladie, d’une tuile qui lui tombe sur la tête, ne parlons pas de lui. Et celui qui veut demeurer digne, il se doit… si possible mourir, à la seule manière digne qui restera pour un homme juste. Rien d’autre. ‘The wrong man’. L’homme s’est trouvé par hasard dans un naufrage tragique. Cependant, l’horreur c’est de ne pas pouvoir mourir en compagnie d’un ami. Un malheur de plus. Voilà tout. (…)”

“Nous vivons à une époque de somnambulisme généralisé. La vie, c’est un rêve, disait jadis le doux-rêveur, celui qui se voulait en dehors au monde. La même chose peut se dire aujourd’hui de la part de tous ceux qu’y vivent très concrètement. La vie se compose de personnes qui rêvent. Et les coups acquiescés sont des coups survenus de la substance des rêves inconsistants. Gagnants comme perdants, ils ont de ces gestes stéréotypés, on dirait sans contenu.”

“Quand le moment du réveil arrivera pour nous, rien ne sera laissé en place. C’est si naturel. Sauf que le seul espoir c’est de voir venir ce moment. L’humanité trace de grands cercles composés de toutes les générations passées. Notre destin bien à nous a voulu que nous soyons très précisément sur cet arc, à travers sa trajectoire, en ce moment immergée dans les profondeurs de la nuit.” (Journal de Yórgos Seféris, 10 avril 1939)

Somnambulisme généralisé. Réclame. Athènes, juillet 2017
Somnambulisme généralisé. Affluence pour la finale du jeu… “Survivor”. Athènes, juillet 2017 (photo: internet grec)
Somnambulisme généralisé. Affluence pour la finale du jeu… “Survivor”. Athènes, juillet 2017 (photo: internet grec)

Nous vivons certainement à une époque de somnambulisme généralisé. Au moment où Daniela Prelorenzou, ou encore mes cousins Kóstas et Sotíris à l’image mortuaire de milliers d’autres Grecs n’ont pas survécu à la nouvelle situation du pays colonisé, une autre (?) partie de la population somnambule et se passionne pour le dit “grand jeu télévisuel Survivor” dont la “finale” avait été organisée dans un parc d’Athènes mercredi 5 juillet.

De “l’affluence fort remarquable” d’après une certaine presse , enfants si précocement nécrosées de tout esprit critique aux parents cliniquement morts de tout esprit tout court depuis longtemps. Gagnants comme surtout perdants, auront de ces gestes stéréotypés, sans contenu.

Sans contenu également et c’est bien dommage, ce monument récemment érigé à la mémoire des employés de la radiotélévision publique ERT, décédés durant les 18 mois de sa fermeture complète, infligée par le funeste gouvernement d’Antonis Samaras, monument érigé devant le bâtiment central de l’ERT dans le quartier athénien d’Agía Paraskeví.

Monument de l’ERT. Athènes, juillet 2017 (photo: presse grecque)

Les trépassés de l’ERT entreront certes de plein droit dans la mémoire des disparus de la dite “crise grecque”, sauf qu’ils ne sont pas les seuls, et que tous les autres, demeurent à l’heure actuelle volontairement oubliés par le funeste gouvernement d’Alexis Tsipras. Pis encore, contrairement aux aspirations (réelles ou pas) du temps de la lutte pour la réouverture de l’ERT, la radiotélévision publique rétablie à la SYRIZA, elle est hélas redevenue ce qu’elle a toujours été. Un lieu d’abord hyper népotiste, servant en exclusivité les intérêts essentiellement privés, du, ou des partis au pouvoir comme de leurs castes. Ensuite, ERT poursuit dans une manière d’aborder les sujets d’actualité sous le seul prisme de la propagande gouvernementale, de surcroît européiste donc pas de changement démocratique non plus. Maigre, très maigre consolation, son Troisième Programme radiophonique, culturel et musical, notre ultime caverne pour certains d’entre nous il faut dire.

C’est ainsi que les autres médias comme tous ceux… qui sont punis et qui ne sont pas de l’ERT, ont forcement ironisé à propos de l’événement. Il a été rappelé à juste titre qu’il y a tant d’autres morts (suicides, maladies, manque de soins, surmortalité liée au stress générée par les dérèglements austéritaires, en réalité dérèglements sociaux, économiques et symboliques imposés), morts ainsi volontairement oubliés par les Syrizistes, car morts gênants, n’appartenant visiblement pas à sa clientèle politique.

Quand le moment du réveil arrivera pour nous, rien ne sera laissé en place. C’est déjà bien naturel car le lien social en Grèce est suffisamment disloqué. Pour la très petite histoire, j’ai été contacté en 2014 par une commission scientifique naissante, syrizocompatible et bénévole ; dont le but aurait été d’étudier le phénomène des suicides en Grèce “sous la crise”, et plus amplement la mortalité qui lui serait liée.

Le suicide de Dimítris Christoúlas. Athènes, le 4 avril 2012 (photo Greek Crisis)
Œuvre du dessinateur Ornerákis. Arbre de Dimitri Christoúlas, avril 2013 (photo Greek Crisis)
Mémoire immédiate. Arbre de Dimitri Christoúlas. Athènes, avril 2012 (photo Greek Crisis)

Cette commission, devait entre autres fournir des analyses et des éléments annexes mais fort essentiels, à la Commission pour la vérité sur la dette publique grecque, dont les travaux avaient été coordonnés comme on sait à l’époque (2015) par Éric Toussaint. L’idée, était aussi que les conclusions des deux Commissions, puissent être conjointement défendables devant l’Assemblée des nations, au sein de l’ONU par exemple, pour ainsi prouver et faire condamner la forme et la pratique criminelles des dites “institutions” (Troïka), finance comprise, cette force du mal a l’apparence d’une bête mécanique parfaite, tout à fait irresponsable.

Il a été aussi question d’ériger un monument bien sobre et digne, devant l’arbre où le retraité pharmacien Dimítris Christoúlas s’est suicidé le 4 avril 2012, acte à caractère ouvertement politique revendiqué de manière bien évidente à travers son ultime lettre:

“Le gouvernement d’occupation de Tsolákoglou a littéralement anéanti tous mes moyens de subsistance, qui consistaient en une retraite digne, pour laquelle j’ai cotisé pendant 35 ans, (sans aucune contribution de l’État). Mon âge, ne me permet plus d’entreprendre une action individuelle plus radicale (même si je n’exclus pas que si un grec prenait une kalachnikov je n’aurais pas été le deuxième à suivre), je ne trouve plus d’autre solution qu’une mort digne, ou sinon, faire les poubelles pour me nourrir. Je crois qu’un jour les jeunes sans avenir, prendront les armes et iront pendre les traîtres du peuple, sur la place Sýntagma, comme l’ont fait en 1945 les Italiens pour Mussolini, sur la Piazzale Loreto, à Milan”. Le général Geórgios Tsolákoglou, signataire de l’armistice avec les forces allemandes, fut le premier chef de gouvernement grec sous l’Occupation, nommé par les occupants d’alors (30/04/1941-02/12/1942). Son nom en Grèce est synonyme de “collaborateur”.

Éric Toussant devant l’arbre de Dimitri Christoúlas. Athènes, avril 2015 (photo Greek Crisis)
Les ferrys partiront toujours à destination des îles. Le Pirée, juillet 2017
Certaines boutiques en faillite du très vieux Pirée. Juillet 2017

La suite est presque connue. La Région d’Attique (administrée par la Syriziste Rena Doúrou depuis 2014), et ensuite le “gouvernement” SYRIZA/ANEL, ont tout fait, d’abord pour saboter et saborder l’affaire du monument sous l’arbre de Dimitri (témoignage direct entre autres de Katerina Thanopoúlou, Vice-présidente à la Région Attique entre 2014 et 2016, et démissionnaire de SYRIZA depuis l’été 2015).

La commission pour la vérité sur la dette publique grecque a été dissoute sous l’ordre de la Troïka, et notamment de Bruxelles comme de Berlin, suite à la trahison Tsipras (référendum et victoire du ‘NON’ du 5 juillet 2015), tandis que la commission suicide, n’a en réalité jamais vu le jour officiellement ni d’ailleurs très concrètement.

Aux yeux des Grecs, depuis 2015, Tsipras c’est aussi un Tsolákoglou, aussi peut-être parce nous vivons à une époque de somnambulisme généralisé. Sous cet angle, on comprend mieux ce rejet alors très inaccoutumé de la part des Grecs, sur cette affaire du monument dédié à la mémoire des pauvre morts de l’ERT, sauf que ceux de l’ERT… éternelle et toujours actuelle, feront encore semblant de ne rien comprendre.

Les voiliers trouveront toujours refuge dans les ports. Golfe Saronique, juillet 2017
Certains animaux adespotes mais adoptés parfois perdus et recherchés. Le Pirée, juillet 2017
Chattons nouveaux… et les filets des chalutiers. Golfe Saronique, juillet 2017

Le petit état de Commagène ; qui s’est éteint comme la faible veilleuse… la Grèce destination touristique… destinée, et au Pirée, les ferrys partiront toujours à destination des îles, tandis que certains animaux adespotes mais adoptés seront quelquefois perdus et ainsi désespérément recherchés.

Certaines boutiques du très vieux Pirée ont fait faillite, les voiliers trouveront toujours refuge dans les ports du Golfe Saronique et les chattons nouveaux, ils se cacheront dans les boutiques du Pirée en faillite, ou sinon, dans les filets des chalutiers aux capitaines Grecs et aux matelots Égyptiens, et cela depuis près de 30 ans.

Juillet déjà. Le blog dans ses habits d’été ! Nous admirerons dignement la seule et vraie aube dorée de l’Égée comme d’en face, à l’expression comme on sait usurpée par les nazillons devenus… homonymes.

En Golfe Saronique. Parfois… petite fréquentation. Juillet 2017

Nous vivons de toute évidence à une époque de somnambulisme généralisé, d’écœurement également. “Je ne suis plus l’actualité, c’est une vraie fosse septique, elle nous empoisonne le peu qu’il nous reste… de dignité… basta. C’est comme perdre son temps avec les choses inutiles”, témoigne alors mon ami Yórgos de l’île de Chios, joint au téléphone. Des épaves brisées de voyages inachevés, des pays qui ne savent plus comment aimer.

“La mer qui nous navra est vaste et insondée, elle déroule un calme infini” (Yorgos Seféris, “Légende”, 1933-1934, trad. Lévesque).

Chat nouveau dans une boutique du Pirée en faillite. Juillet 2017
* Photo de couverture: La seule vraie aube dorée. Golfe Saronique, juillet 2017

mais aussi pour un voyage éthique, pour voir la Grèce autrement “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !”   http://greece-terra-incognita.com/

Grèce : Garantir les ventes de biens saisies par des ventes en ligne !!

On se disait bien que la troika ne supporterait pas longtemps les actions citoyennes contre les ventes aux enchères des biens saisies.

LES SAISIES IMMOBILIERES – Passent en ligne pour garantir le calme publié sur le petit journal

« Sors d’ici, corbeau! »: en Grèce, les notaires en charge des enchères judiciaires sont confrontés à des publics souvent très remontés. Pour y parer, les ventes se feront bientôt sur internet, avec la bénédiction des créanciers du pays.

Le site ouvrira en septembre, avec quelque 15.000 biens, explique Georgios Rouskas, président du Conseil national du notariat hellénique.

« Ce sera un peu comme eBay », peste Victor Tsiafoutis, un avocat qui soutient les personnes endettées pour l’association de consommateurs Ekpizo. « Tout est fait pour faciliter les saisies… Tout est fait pour les banques », ajoute-t-il.

Ces derniers mois, les notaires ont dû jouer au chat et à la souris avec les activistes anti-saisies, qui se mobilisent à chaque vente.

Les membres de ces groupes, dont certains ex-ministres du premier gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras, interrompent les ventes, avant d’escorter les notaires à l’extérieur du tribunal, sous le nez de la police.

Lassés, les notaires ne s’occupaient plus depuis octobre que des cas les plus pressants, grève du zèle à laquelle ils ont mis fin vendredi.

« Le problème était devenu aigu… Nous étions devenus des punching-balls », remarque Me Rouskas.

– ‘Enclins aux extrêmes’ –

Pourtant, soulignent les notaires, ces ventes ne concernent pas les personnes les plus démunies puisque dans la plupart des cas, les biens vendus valent plus de 300.000 euros.

En 2010, au début de la crise qui plombe la Grèce depuis sept ans, une loi avait été édictée pour protéger les logements familiaux des saisies.

Et les années suivantes, tant les créanciers publics que privés se sont abstenus d’ordonner celles-ci avec trop de sévérité.

Dans les milieux bancaires, on considère que de toute façon, dans un pays à l’économie paralysée, les biens saisis auraient eu du mal à trouver preneur.

Mais des débiteurs bien moins fragiles en ont profité pour essayer de protéger l’ensemble de leurs biens, assure Me Rouskas.

« Les Grecs sont enclins aux extrêmes », observe le notaire. « On nous demande à présent de stopper toutes les enchères, qu’il s’agisse d’un entrepôt, d’une usine, d’une villa, d’un hôtel ou d’un bateau, bref, tout ce qui peut s’appeler +propriété individuelle+ ».

Les banques poussent aussi à une réforme, même si elles ont pendant des années été peu regardantes à accorder des prêts à tous ceux qui en demandaient, du simple particulier au parti politique, en passant par les groupes de médias.

Mais leurs portefeuilles de prêts sont à présent plombés par un tiers à une moitié de créances douteuses.

La future plateforme électronique, conçue avec des experts de l’UE et du FMI, « profitera surtout aux fonds et aux investisseurs étrangers, étant donné qu’il n’y a pas de liquidités en Grèce », pronostique Me Tsiafoutis.

Les enchères auront lieu trois fois par semaine, de 11h00 à 17h00, avec un droit de participation proportionnel à la valeur du bien.

– ‘Pourquoi me faire frapper?’ –

Le logiciel a été développé par Newsphone Hellas, compagnie plutôt connue en Grèce pour ses émissions de télémarketing nocturnes.

« C’était les plus avancés », remarque Me Rouskas, soulignant également qu’avec cet opérateur, le coût sera de 20.000 euros pour chacune des neuf chambres notariales grecques, soit cinq fois moins qu’envisagé au début du projet.

Y aura-t-il encore des oppositions avec le nouveau procédé? « Sans doute, mais je pense que ça marchera ».

Le 15 juin néanmoins, des anarchistes, visage masqué, ont pénétré en force dans le hall de Newsphone Hellas, et jeté de la peinture.

Me Rouskas affirme que les notaires ne sont pas intimidés. « Nous sommes habitués à mener des enchères en public, donc nous n’avons pas peur ». Il se prévaut aussi de ce que les notaires « ont aidé » à repousser les ventes les plus cruelles.

D’autres ne sont pas aussi optimistes. « Je ne vois pas pourquoi je devrais me faire frapper sous prétexte que quelqu’un n’a pas payé ses dettes à temps », avance un autre notaire, sous couvert d’anonymat.

Ni le ministère de la Justice, ni deux grandes banques, interrogés par l’AFP, n’ont souhaité s’exprimer sur la future plateforme.

http://lepetitjournal.com/284174

La crise économique pèse sur la démographie de la Grèce

LA CRISE ÉCONOMIQUE PÈSE SUR LA DÉMOGRAPHIE DE LA GRÈCE Écrit le 20 juin 2017 Par Les Echos Etudes

Entre 2008 et 2016, plus de 350 000 Grecs auraient quitté leur pays pour tenter leur chance à l’étranger.
À en croire les chiffres récemment publiés par Endeavor Greece, pas moins de 350 000 Grecs auraient quitté le pays depuis le début de la crise financière, en 2008. Une fuite des forces vives que la Banque de Grèce, dans une autre étude, évalue à 427 000 personnes. Aujourd’hui, la Grèce compterait ainsi quelque 10,8 millions d’habitants contre 11,2 millions en 2007. Ces expatriés, rappelle Endeavor Greece, sont de jeunes actifs diplômés qui génèrent dans les pays qui les ont accueillis (majoritairement le Royaume-Uni et l’Allemagne) un surcroît de croissance de 12,9 Mds€ et de 9,1 Mds€ de rentrées fiscales. Au total, estime l’organisation non gouvernementale, ces expatriés grecs auraient produit quelque 50 Mds€ de richesse dans leurs nouveaux pays depuis 2008. Et l’hémorragie pourrait encore durer car 43 % des chômeurs grecs, mais aussi 49 % de ceux qui sont aujourd’hui en poste, se disent tentés par l’expatriation, selon un sondage cité par Endeavor Greece.

Une crise démographique

La réduction de la population grecque n’a pas pour seule cause l’expatriation des jeunes actifs. Elle s’explique également par un solde naissances/décès négatif depuis déjà 2011. Et le taux de fécondité grec n’y est pas pour rien. Déjà un des plus faibles d’Europe depuis la fin des années 1980 (1,6 en 1986), sous l’effet de la crise financière, il est tombé, selon l’OCDE, à 1,4 en 2015, un de ses plus bas historiques (contre 1,6 en moyenne dans l’UE et 1,9 en France). Pour rappel, le taux de fécondité doit être de 2 pour permettre un renouvellement de la population.

Les Grecs plongés malgré eux dans la jungle des salaires

Les Grecs plongés malgré eux dans la jungle des salaires Reportage Angélique Kourounis
Correspondante à Athènes

Avant, la surprise c’était de savoir combien  nous allions toucher en fin de mois, mainte­nant c’est sous quelle forme on va être payé… si on est payé.”Maria Fotiadou, 42 ans, fonctionnaire, préfère rire de sa si­ tuation. Un rire rauque, amer, mais un rire tout de même car après des années de luttes syndicales acharnées, après des centaines et des centaines de manifestations, et une quantité incalculable de gazlacrymogènes inhalés, sans vraiment remporter de victoire, “ne serait-­ce qu’une seule” sur l’austérité, elle s’est dit que le rire, c’est encore ce qui la pré­serve “le mieux” de la dépression ou même de la folie.

Tous les mois, elle va sur son ordinateur pour dé­couvrir quel va être son salaire de professeur d’histoire. “Toutes les nouvelles augmentations d’impôts,toutes les nouvelles taxes sont rétroactives et retenues sur mon salaire. Idem pour chaque jour de grève. Cela fait six mois que je n’ai pas touché le même montant”, nous dit-­elle le nez sur son écran. “Comment voulez­-vous que je puisse m’organiser ? C’est impossible !”
Ce mois-­ci, elle va toucher la totalité de ses 980 euros mensuels. Maria souffle, la colonie de vacances de la petite va pouvoir être payée. Mais la grande inconnue c’est combien va toucher son mari. Pavlos, 44 ans, employé dans le privé, est payé généralement avec deux à trois semaines de retard et encore pas en totalité mais par tranche.“C’est comme les prêts des créanciers au pays. C’est quand ils veulent, comme ils veulent, s’ils veulent et on n’a rien à dire”, relève cyniquement Pavlos. Pourtant il s’estime heureux. “Moi, le patron m’aime bien et il est content de mon travail alors j’ai plus de chance que les autres qui sont payés avec jusqu’à trois mois de
retard”, marmonne-­t­-il. Pavlos ne rit pas du tout. Il est aigri. Le mois dernier, il s’est retrouvé avec 200 euros en moins sur son salaire de 600 euros.
Coupons de supermarchés
“Au début, j’ai été me plaindre à la comptabilité, mais après j’ai vu que j’avais des coupons de supermarché pour compléter. Je n’ai pas compris. Personne ne m’avait prévenu. Donc je suis payé, en cash, au noir, alors contre qui se plaindre et pourquoi ? C’est ça ou la porte.” La porte, il ne la prendra pas. Il est resté trois ans au chômage. Il est prêt à tout pour ne pas s’y retrouver. “Même à travailler pour être payé tous les six mois si nécessaire”, avoue-­t-il.
De toute façon, entreprendre une action contre son employeur relève de l’impossible. “La situation est telle que même les inspecteurs du travail déconseillent d’engager des actions”, explique Christos Sabountzakis, avocat spécialisé dans le droit du travail.
Un million de salariés impayés ?

Les chiffres, quand ils sont là, parlent d’eux-­mêmes. Selon le ministère du Travail, 400000 salariés grecs environ étaient dans la situation de Pavlos en 2013.
Aujourd’hui, “ils sont certainement plus nombreux mais on n’a pas de statistiques sur la question”, relève un fonctionnaire qui préfère garder l’anonymat. Le quotidien libéral “Kathimerini” n’hésite par pour sa part à parler de “un million de salariés impayés dans le pays”. Régulièrement des salariés défilent dans les rues ou manifestent devant le ministère du Travail pour exiger leur salaire en retard. Les derniers en date sont les femmes de ménage des établissements scolaires de la région de l’Attique. Elles attendent depuis le mois de décembre leurs 300 euros mensuels. Peu avant, c’était l’ensemble du secteur médical qui manifestait pour protester contre les heures supplémentaires non payées et le manque de personnel. A Thessalonique, dans le nord, ce sont les salariés de la société des bus de la ville qui attendent d’être payés depuis plusieurs mois. Selon leur syndicat: “Les dividendes aux actionnaires ont bien été versés mais pas les salaires en retard”.
Un salaire sur deux payé avec du retard

“Une entreprise sur deux ne paie pas ses salariés à temps”, confirme Savas Rombollis de l’Institut du Droit du Travail. “Les secteurs les plus touchés sont”, selon ce chercheur, “le tourisme, où le travail au noir règne en maître, la restauration, le nettoyage, l’hôtellerie et la sécurité”.
Justement, Hector, 20 ans, commence sa vie d’actif dans la restauration. Il est premier cuisinier. Il ne rechigne pas à la tâche et était très fier d’annoncer à ses parents qu’il avait décroché un poste dans une taverne connue de Crète. Son salaire? Quatre euros de l’heure imposables “mais déclarés”, précise-t­-il. Plutôt correct pour un premier travail dans la Grèce de la crise, sauf qu’il est déclaré pour quatre heures par semaine alors qu’il en travaille huit à dix heures tous les jours de la semaine non­stop sans repos pour toute la saison. Il trouve cela “normal” et, comme Pavlos, s’estime heureux car il est payé “rubis sur l’ongle, tous les lundis” et que chaque heure supplémentaire, “même les demi-­heures ou le quart d’heure supplémentaires sont réglés sans discuter”. Évidemment, il a dû accepter au préalable de travailler gratuitement pour sa semaine d’essais.

Pour Ourania Filocatopoulou, professeur de droit à l’université Pantion d’Athènes, cet état d’esprit est peut-­être ce qu’il y a de pire dans cette crise. “La  jungle du salariat est telle que les nouveaux arrivés sur le marché sont satisfaits du minimum. S’ils sont payés tous les mois ça suffit. Peu importe le salaire, peu importent les conditions de travail. C’est ça, l’exil ou le chô­mage.”

La loi du plus fort

Un chômage qui selon le chercheur Savas Rombollis, reste le plus haut de l’euro­zone : “24,4 % officiellement mais 29 % dans les faits, et qui touche 52 % des jeunes”. Du coup, avec les salaires ce sont les conditions de travail qui se détériorent et ce dans tous les domaines. Cela va des tenues de protection des forces antiémeutes, des pompiers ou des éboueurs qui sont pour la plus grande partie à la charge des fonctionnaires, aux coursiers privés qui sont tenus eux de fournir la moto, le casque, l’essence, l’assurance et payer l’entretien de leur moto pour un salaire de 4,80€ de l’heure.
Côté employeurs, on justifie cette jungle par un quotidien très inédit. “Il n’y a plus de liquidités sur le marché”, explique Vassilis Korkidis, président de la fédération des PME de l’Attique. “Le contrôle des capitaux toujours en vigueur défavorise les entreprises grecques face aux étrangères établies dans le pays. La consommation a chuté de 60% dans certains secteurs. On ne peut pas faire des miracles” et cet homme plutôt marqué à droite d’enfoncer le clou. “Depuis le début de la crise plus de 350000 commerces ont mis la clé sous la porte. Avec les nouvelles lois qui obligent les entreprises et les professions libérales à payer en avance leur TVA d’une année sur l’autre, cela va empirer.” De plus, en Grèce, 98,5 % des entreprises ont moins de 50 salariés. “Ces PME qui sont la colonne vertébrale de l’économie ne peuvent plus faire face aux problèmes de trésorerie, soutient Vassilis Korkidis. Alors, elles innovent. Je ne les défends pas, tient -­il à préciser, je vous explique la situation.”

Une situation qui, régulièrement, frise l’illégalité. Ainsi, Natalia, 38 ans, graphiste, s’est vu priée d’amener des notes de frais d’essence, de restaurant et d’entretien de sa voiture à hauteur de 400 euros par mois, soit la moitié de son salaire pour toucher à ce titre une partie de son salaire en remboursement de frais. “Tous les mois, c’est la
course aux notes de frais. Je tape tous mes amis, je m’arrange avec la famille mais c’est de plus en plus difficile car tout le monde a besoin de ces justificatifs pour les impôts”, nous confie-­t-­elle.

Moins de quatre euros par semaine
Dans le monde de l’art et la culture la situation est simplement grotesque. Jason, jeune acteur prometteur de 25 ans, était très fier l’année dernière de jouer dans “un vrai théâtre avec une loge et des acteurs connus” une pièce également connue : “LouLou”.
Mais il a vite déchanté au moment de la paie : 3,80€ pour une semaine de représentations. Par contrat, il touchait 2,5 % des entrées une fois les frais de fonctionnement déduits et les autres acteurs payés. “J’étais le dernier arrivé, explique-t­-il, donc le dernier payé avec ce qui restait.” Cette année, il est monté en grade et fait partie d’une troupe. Il gagne 20 euros par représentation mais là aussi, tout comme l’année dernière, les répétitions, soit six mois de travail, ne sont pas payées. Lui non plus, tout comme Natalia, Pavlos ou Hector ne va pas monter au créneau car il redoute une réputation “d’emmerdeur”. “Si, dans le milieu, je passe pour celui qui exige ses droits, plus personne ne me fera travailler. Alors, je préfère baisser la tête et me débrouiller autrement. Je gagne peu mais au moins je fais ce qui me plaît”, se console­-t-il.

Amalia, 38 ans, n’a même pas ça pour se consoler. Après quatre ans de chômage, elle a trouvé un boulot de caissière dans une échoppe touristique de souvlakia (kebabs locaux). Dé­clarée, elle touche 32 euros par journée de huit heures. Mais on l’a déjà prévenue : les jours où le client se fera rare, elle sera payée en partie avec les invendus de la journée. A prendre ou à laisser. Elle a pris.
Dans un pays en récession depuis huit ans, elle a appris à ne plus faire la fine bouche mais surtout elle veut trouver de l’argent pour aider son fils à partir trouver fortune ailleurs. Depuis le début de la crise, 450000 jeunes ont quitté la Grèce… définitivement.

Vivre avec 400€ par mois en Grèce : témoignage

GENERATION400″- De jeunes grecs qui vivent avec un salaire mensuel de 400 euros – Rencontre avec Christos Xagoraris

Christos Xagoraris est membre du collectif « Generation400 ». Âgé de 25 ans, ce diplômé en droit vit chez ses parents. Contraint et forcé par son salaire de 400 euros. Comme beaucoup de jeunes grecs. Depuis la crise économique : il lutte contre les mesures d’austérité.

Pourquoi avez-vous créé le groupe « Generation400 » ?

Depuis le début de la crise économique en Grèce, il y a eu une réduction significative des salaires et une forte hausse du chômage. Le premier signe de la force de cette crise intervient en 2008. De nombreuses discussions ont lieu autour de la génération qui aura un salaire de 700 euros par mois. Progressivement, après l’intervention de la Commission européenne et du Fond monétaire international sur la dette grecque, en 2010, et les mesures d’austérité, le revenu mensuel des jeunes travailleurs a atteint les 400 euros, une fois les taxes payées.

En conséquence, les conditions de travail et le niveau de vie des jeunes sont devenus des sujets brûlants. Tout le monde parle de cette fameuse génération 400 euros.

Nous avons débuté « Generation400 », sur internet et sur le terrain, à travers l’activisme et le tractage. Nous avons voulu mettre le sujet en avant, lui donner plus d’importance, Tout le monde peut comprendre que les mesures et la politique d’austérité en Grèce menacent les espoirs, les rêves, la motivation, la créativité. Le niveau de vie est très bas. Et ce, tout spécialement pour les jeunes grecs, pour cette fameuse génération qui vit avec seulement 400 euros par mois.

La situation en Grèce est donc très difficile pour la jeune génération. Qu’est-ce qui a vraiment changé depuis la crise économique ?

Comme expliqué avant, depuis la crise économique, les facteurs qui affectent les conditions de travail et le niveau de vie des jeunes, c’est la crise de l’emploi. Il y a 50% de chômage chez les jeunes à l’heure où nous parlons. La diminution du revenu mensuel, autour de 400 euros, à temps plein, et bien moins à temps partiel. Les emplois à temps partiels représentent 60% des emplois, alors qu’il est de 40% à temps plein. Ce sont les estimations depuis les recrutements de fin d’année 2016. Nous subissons aussi la déréglementation agressive du droit du travail. En particulier depuis l’accord signé en 2012. Le plus visible, c’est l’augmentation du taux de chômage chez les jeunes diplômés, les jeunes scientifiques. Ce facteur contribue à la « fuite des cerveaux« , c’est-à-dire à l’immigration massive de jeunes gens instruits dans d’autres pays du centre de l’Europe : Allemagne, France, Pays-Bas. On estime qu’environ 500 000 jeunes gens instruits, âgés de moins de 35 ans, ont migré vers d’autres pays, à la recherche d’emplois dans leur domaine d’études.

« Il y a 50% de chômage chez les jeunes à l’heure où nous parlons »

Sur la page facebook Generation400, vous critiquez le Premier ministre Alexis Tsipras. Pour vous, qui sont les vrais coupables de cette situation ?

Pour nous, il est clair que le cas grec est un « crime organisé« , avec de nombreux auteurs. Chaque gouvernement grec, qui a signé des mesures d’austérité et des accords depuis 2010, y compris le gouvernement Syriza et Alexis Tsipras, est responsable de la situation actuelle. Avec eux, l’Union européenne et le Fond monétaire international sont également coupables. Ils ont promu des politiques d’austérité, demandant le paiement intégral de cette dette nationale. Cherchant à satisfaire d’énormes bénéfices pour les marchés financiers. Il a été prouvé que les pratiques de l’Union européenne, soit les inspirations du Fond monétaire international, entraînent l’étouffement de l’économie nationale, de la productivité, de la motivation, et de la créativité de notre population. Leur expérience a échoué encore et encore, mais cela ne semble pas les inquiéter, tant que l’austérité en Grèce continue.

Comment peut-on s’en sortir avec 400 euros par mois en Grèce ?

Personne ne peut vivre avec un tel revenu. Vous pouvez survivre avec un niveau de vie de base, un confort de base, satisfaisant tout au plus vos besoins vitaux. En un mot, vous ne pouvez pas vivre avec dignité. Permettez-moi de vous donner un exemple. En supposant que vous avez un revenu mensuel de 400 euros, que vous quittez le foyer familial et devez payer un loyer. Un loyer ne coûte pas moins de 200 euros. Si vous partagez ce loyer avec une autre personne, dans un appartement plus grand, vous ne payez pas moins de 125 euros. Vous payez 50 euros vos factures d’électricité, 10 euros pour vos factures d’eau, minimum 20 euros pour votre téléphone portable, 30 euros pour une carte mensuelle de transports publics.

En fin de compte, il vous reste de 90 euros à 165 euros pour satisfaire d’autres besoins. Chaque jour, vous pouvez dépenser de 3 euros à 5,50 euros. Ce montant équivaut à une tasse de café et un sandwich ou à moins d’un repas complet. Vous pouvez acheter des produits de base dans un supermarché, pour 50 euros.

Après avoir calculé, il est clair qu’il n’y a aucun moyen de satisfaire vos envies, en tant que jeune personne. Simplement vos besoins vitaux. Vous ne pouvez pas vous permettre de boire un verre, de faire un voyage, d’acheter un cadeau à un ami, d’aller au cinéma, de bien manger. Sinon, vous aurez des ennuis financiers pendant un ou plusieurs jours.

En tant que jeune grec, parlez-nous de votre situation personnelle.

Pour le moment, je suis diplômé de la faculté de droit d’Athènes. Je suis avocat stagiaire, dans un bureau d’avocats. Je vis avec moins de 400 euros par mois. Heureusement, ou pas, je vis toujours avec mes parents, à Athènes. Je n’ai donc pas à payer de loyer ou d’autres biens de base, bien sûr. Je suis capable de faire face à mes dépenses chaque mois. Généralement, avec une petite aide financière de mes parents. Bien qu’il soit clair pour moi que, sans cette aide de mes parents, je n’aurais pas le moindre espoir de payer un loyer, la nourriture, les factures, et d’autres dépenses.

« Vous ne pouvez pas vivre avec dignité »

Face à la crise économique, les Grecs font preuve d’une grande solidarité, à l’image de « Generation400 ». Pensez-vous que cette solidarité vous aide à supporter la situation ?

La solidarité entre amis et l’aide familiale sont définitivement un facteur crucial. Je l’ai souligné en ce qui concerne ma propre situation. Donc, c’est une des raisons de la survie de nombreux jeunes, comme moi. Après avoir fait les calculs, il n’y a aucune chance de vivre en Grèce aujourd’hui, avec 400 euros ou moins, sans l’aide financière de sa famille ou de ses amis.

Cependant, même cette aide est de plus en plus courte. Les politiques d’austérité persistantes ont peu à peu raccourci les revenus de la majorité des familles grecques, y compris les salaires des parents et les pensions des grands-parents. Une chose est certaine : il existe une « bombe temporelle sociale« , dans ce modèle d’organisation des conditions de travail et des salaires en Grèce.

Gardez-vous espoir pour l’avenir de la Grèce ?

Comme je l’ai dit, la solidarité entre les gens est une arme contre la pauvreté, la solitude et la dépression massive. D’autant que nous avons besoin de plus que cela si nous voulons vivre des jours meilleurs dans notre pays. Il faut un mouvement massif, une action. Nous devons nous battre, aujourd’hui et maintenant, contre les politiques de notre gouvernement, contre les accords et les plans de l’Union européenne. Ainsi que contre le reste des technocrates qui cherchent à appauvrir la vie des gens. Personnellement, je n’ai pas perdu espoir. Je crois que les Grecs, et surtout les jeunes grecs, finiront par s’opposer à la situation actuelle.

Mais nous aurons besoin de beaucoup de force et de courage. Notre initiative, « Generation400 », essaie de jouer son rôle dans cette direction. Bien sûr, nous aurons besoin de soutien ! C’est là que la solidarité entre les personnes de différents pays peut jouer un rôle crucial. Il est très important pour les peuples d’Europe de connaître la situation réelle que nous vivons, ici en Grèce. Savoir que les gens, et surtout les jeunes, souffrent de ces politiques. Nous travaillons beaucoup. Tout ce que nous voulons, c’est vivre dans la solidarité, l’égalité et la justice sociale. Satisfaire les besoins de la grande majorité des travailleurs de ce pays. Non les désirs des banques et des gouvernements européens.

Plus d’infos sur Generation400 :  Sitehttp://g400.gr/ Facebook : https://www.facebook.com/400generation/

Twitterhttps://twitter.com/generation400

publié par http://www.lepetitjournal.com/athenes/accueil/actualite/282614-generation400-de-jeunes-grecs-qui-vivent-avec-un-salaire-mensuel-de-400-euros-rencontre-avec-christos-xagoraris

Grèce 4e mémorandum : 7 amères vérités

7 amères vérités au sujet du 4e mémorandum signé par le gouvernement Tsipras

Par Despina Charalambidou (1)

Les mesures prévues dans l’accord concernant la clôture de la deuxième évaluation, constituent de manière essentielle le corps principal du 4e mémorandum. Il s’agit d’un paquet de mesures insupportable, anti-populaire et antisocial, résultant d’une politique néolibérale.

Le démantèlement institutionnel du travail et des dispositions institutionnelles se poursuit, les charges continuent de peser avec une partialité de classe cohérente sur les épaules des travailleurs et des retraités, tandis que les fameuses « contre-mesures » doivent attendre la réalisation des super-excédents au-dessus de 3,7% du PIB pour voir le jour et fonctionnent fondamentalement comme mécanisme de redistribution de la pauvreté au sein de la classe ouvrière.

Les objectifs principaux de ces nouvelles attaques cruelles menées contre les franges populaires des travailleurs sont les suivants :

  1. Retraites

Les premières grandes victimes du 4e mémorandum s’élèvent à 1,1 million de retraités. Il a été établi que soient diminués, à compter du 01/01/2019 :

Α) La prestation familiale des retraités du Public ainsi que l’allocation du conjoint.

Β) La différence personnelle (2) qui avait été prévue pour les principales retraites versées, selon la loi 4387/2016.

C) Les différences personnelles pour tous ceux qui ont procédé à leur demande de pension depuis le 01/01/2016 et pour tous ceux qui la feront jusqu’au 31/12/2018, conformément à cette même loi (Katrougalos).

Selon les éléments de l’inspection générale des finances, les pertes cumulées pour les retraités depuis toutes ces interventions sont de 7,8 milliards d’euros et non de 1,8 milliard d’euros comme le soutient le gouvernement. Le gouvernement soutient de façon mensongère que cette baisse moyennement équilibrée ne sera que de 9%.

Mais la réalité est cruelle, car l’écrasante majorité des retraités va subir une perte de revenu pouvant équivaloir jusqu’à 2 pensions par an ! Il s’agit de la 23e mesure mémorandaire en 7 années de coupes budgétaires touchant les retraites. Au moment même où, en termes de politique un tant soit peu économique, ce sont précisément ces mesures de récession qui nuisent à la durabilité et à la mise en perspective du système de protection sociale, en liaison avec le chômage très élevé, la flexibilité, et le travail « au noir » comme alternative, qui tendent à devenir la règle.

  1. Allocations

Conformément à l’article 57 du projet de loi de la cohabitation Syriza-Anel, dans le cadre de la 2e évaluation, les allocations suivantes sont IMMÉDIATEMENT supprimées :

  1. a) l’aide financière pour les familles à bas revenus, qui ont des enfants en âge de scolarisation (loi 3016/2002, article 27, paragraphe 3).
  2. b) l’allocation des nouveaux arrivants sur le marché du travail, des jeunes de moins de 29 ans, en cas de licenciement (loi 1545/85, article 2).
  3. c) l’allocation de providence pour les enfants non protégés (loi 4051/1960, article 2, paragraphe 3).
  4. d) l’aide financière des personnes en situation d’extrême pauvreté (décret de loi 57/1973, article 1, paragraphe 1)

Les coupes budgétaires exposées ci-dessus permettraient, d’après l’inspection générale des finances, de réaliser des économies d’un montant de 8,8 millions d’euros cette année et de 11,8 millions d’euros pour 2018.

  1. Impôts

À compter du 01/01/2020 (ou 2019 si les objectifs ne sont pas atteints) la déduction fiscale devrait être abaissée de 1 900 euros, soit le niveau actuel, à 1 250 euros. Le seuil de non- imposition sera également abaissé, passant de 8 636 euros à 5 681 euros. Une charge fiscale lourde est directement prévue pour l’ensemble des travailleurs salariés, au point que le nouveau revenu non imposable concerne un salaire mensuel de 405 euros. Le prélèvement de l’impôt sur le salaire va augmenter d’environ 50 euros par mois, en tenant compte de l’abrogation de la déduction spécifique en place (1,5% actuellement).

Le gouvernement soutient de façon mensongère que cette charge fiscale va être amortie en baissant d’environ 2% le taux d’imposition (au moment même où on promeut pour les entreprises une baisse de 3%) et en supprimant le prélèvement de solidarité pour les revenus de moins de 30 000 euros. Toutefois, tout cela ne s’appliquera que si leur objectif concernant l’excédent est atteint. Tandis que l’ΕΝFΙΑ (Impôt foncier unique) restera fondamentalement inchangé pendant toute la durée du nouveau programme mémorandaire.

  1. Travail

La fameuse « bataille au sujet des accords par branches » a abouti à l’extension du cadre juridique existant, propice à la dissolution, tel qu’il a été défini par les premiers mémorandums. Sans compter la législation du cumul et de l’extensibilité qui renvoient régulièrement ces accords aux calendes grecques et, dans tous les cas, à l’achèvement du programme.

Par conséquent, les obstacles concernant les négociations collectives sont maintenus et amplifiés, dans la mesure où ils ont conduit à l’extinction des conventions collectives sectorielles, qui ne se comptent déjà plus que sur les doigts d’une main. La position de la SEV (Fédération hellénique des Entreprises et des Industries) est adoptée solennellement : la suprématie des accords d’entreprise sur les branches est soi-disant « dans l’intérêt de l’économie et du développement ».

Pour tout ce qui concerne les licenciements collectifs, il se pourrait que leur seuil mensuel (5%) ne soit pas relevé, la suppression de leur approbation obligatoire par le ministère compétent a cependant été décidée, et le contrôle de la procédure se voit quant à lui conféré au conseil supérieur du travail, un organisme à caractère non politique et non gouvernemental.

  1. Ouverture des établissements commerciaux le dimanche

L’ouverture des établissements commerciaux est étendue à 32 dimanche par an, par rapport aux 8 dimanches actuels. Cette mesure sera adoptée non par l’intermédiaire d’une nouvelle loi, mais par deux simples modifications de la loi existante. D’une part, l’ouverture des commerces 32 dimanches par an sera libéralisée dans les zones touristiques, d’autre part, Athènes, la zone côtière de l’Attique et de Thessalonique ainsi que d’autres endroits entreront dans ce découpage géographique. Grâce à cet expédient, la libéralisation concernera un nombre incalculable de commerces, un phénomène qui va très rapidement gagner les entreprises qui s’établissent dans les communes non qualifiées. La voie vers l’abolition universelle de la pause dominicale est désormais ouverte.

  1. Privatisations

Lors de sa première déclaration après l’accord conclu au Hilton, Tsakalotos a qualifié de « positif » le fait qu’« un certain nombre d’entreprises venant du  HRADF (Fonds de développement des actifs de la République hellénique) entrent à l’ΕDIS (Superfund de dénationalisation), où règne une tout autre logique, comme ce fut le cas pour les aéroports ». En l’espèce, le processus de privatisation violente de tout ce qui reste s’accélère. Avec pour modèle « d’accélération » le cas des aéroports pour lequel l’intervention du Parlement européen s’est même avérée nécessaire.

La première entreprise dans le viseur est la DEI (Entreprise publique d’électricité), qui doit vendre 40% de ses unités au lignite et 17% de son capital social. Ce qui fait encore davantage pencher la balance en faveur de la concurrence montante sur le « marché » des biens publics qu’est l’énergie, engendrant des conséquences incalculables pour les ménages populaires qui font déjà face à des difficultés pour payer leurs factures d’énergie en hausse constante.

  1. Mesures institutionnelles et budgétaires

Un « plafond » est nécessaire concernant le nombre d’agents contractuels du Public, chose que le gouvernement n’a de cesse de dépasser en réajustant les promesses de recrutement à 1 nouvel employé pour chaque départ de 3 personnes, au lieu de 4 tel que c’est le cas actuellement. L’avenir de ceux qui « sont en trop » reste incertain, quel que soit le calcul effectué.

Le fameux scalpel financier reste manifestement en vigueur, jusqu’à « garantir » les excédents approuvés. Au-delà, des mesures financières d’un montant de 447 millions d’euros sont prévues pour 2018, tandis que le récit du gouvernement préconisait l’absence de nouvelles mesures. La manière dont elles seront précisées n’est pas encore accessible.

La pleine application du compromis extrajudiciaire, avec la mise en place d’enchères électroniques, devrait faciliter et accélérer les procédures de subtilisation des garanties de logement pour les ménages populaires.

Traduction:Vanessa de Pizzol

 (1) Despina Charalambidou est ancienne députée et vice-présidente du Parlement, membre de l’Unité Populaire.

(2) « La différence personnelle est le terme qu’a « inventé » le ministère du Travail pour désigner le montant-« différence » qui ressort du nouveau calcul des anciennes retraites sur la base des nouveaux taux de remplacement permettant d’atteindre le niveau des nouvelles retraites ».

https://unitepopulaire-fr.org/2017/06/08/7-ameres-verites-au-sujet-du-4e-memorandum-signe-par-le-gouvernement-tsipras/#_edn1

Regard caméra : la rubrique de Panagiotis Grigoriou

Panagiotis  Grigoriou est Ethnologue et historien, chroniqueur, analyste, initiateur d’un concept de tourisme alternatif  et solidaire en Grèce. Le regard de l’historien et de l’anthropologue sur l’actualité et le vécu de la crise grecque.

Regard caméra ou l’accompagnement du réalisateur Fulvio Grimaldi qui a interviewé trois personnalités politiques toutes issues de la gauche grecque (dans l’ordre, Alékos Alavános, Katerína Thanopoúlou et Panagiótis Lafazánis), et aussi, Babis Zabatis, chef de service chef au pôle oncologie et chimiothérapie à l’hôpital (Santé Publique) Ágios Sávvas d’Athènes, et enfin Polyxeni, pharmacienne et responsable volontaire au Centre Solidaire médical d’Ellinikón (MKIE), au Sud d’Athènes.

Regard caméra

Période quasiment estivale. Aux dires de tout le monde, le gouvernement brasse beaucoup d’air ces derniers jours. La prétendue fameuse “controverse” au sujet de la restructuration la dette grecque, c’est une arlésienne. Alexis Tsipras et les siens prétendront une fois de plus qu’il y aurait blocage dans les “négociations” entre “nous” et la Troïka élargie ; tout cela bien entendu, dans l’indifférence générale. Réalités fallacieuses, futur suspendu.

Temps du… renard. Athènes, mai 2017

Les Grecs aiment se raconter volontiers que l’air du temps actuel, est de ce “temps du renard” forcément, autrement-dit, qu’il faut se méfier de tout et de tous et que la suspicion, elle règne naturellement partout en maître. Et c’est très précisément ce temps du… renard, que le réalisateur et journaliste Italien Fulvio Grimaldi et sa compagne Sandra , ont voulu filmer la semaine dernière à Athènes. Fulvio prépare un documentaire, en partie consacré à la crise grecque, surtout maintenant… que “l’affaire grecque est certainement réglée”, d’après la doxa des médias dominants.

Je l’ai accompagné dans sa démarche athénienne, ainsi nous avons croisé nos regards, comme nos manières d’interpréter les gestes et les paroles des personnes et des situations rencontrées. Pour Fulvio, la crise grecque est déjà moins visible de première vue et certainement plus… sournoise que la crise argentine entre 1998 et 2002. L’effondrement grec n’est pas si soudain, ni autant généralisé d’ailleurs. Pourtant, la situation du pays n’est plus du tout celle de 2010, et cela bien entendu, au-delà des apparences, celles notamment familières au… champ visuel touristique.

Fulvio, pour les besoins de son film a interviewé trois personnalités politiques toutes issues de la gauche grecque (dans l’ordre, Alékos Alavános, Katerína Thanopoúlou et Panagiótis Lafazánis), et aussi, Babis Zabatis, chef de service chef au pôle oncologie et chimiothérapie à l’hôpital (Santé Publique) Ágios Sávvas d’Athènes, et enfin Polyxeni, pharmacienne et responsable volontaire au Centre Solidaire médical d’Ellinikón (MKIE), au Sud d’Athènes.

Fulvio Grimaldi en filmant. Athènes, mai 2017
Alékos Alavános, interviewé par Fulvio Grimaldi. Athènes, le 27 mai 2017
Katerína Thanopoúlou, interviewée par Fulvio Grimaldi. Athènes, le 27 mai 2017

Alékos Alavános, ancien chef de SYRIZA avant Alexis Tsipras, ayant quitté cette formation dite de la “Gauche Radicale”, est depuis 2013 le chef du petit mouvement du ‘Plan-B’ (dont le programme prône le retrait de la Grèce de la zone euro, voire de l’UE).

Nous l’avons rencontré sur la terrasse d’un café athénien. Il venait tout juste de participer au débat organisé autour du livre de Katia Charalambaki, psychiatre et analyste: “Familles grecques aux années difficiles. Notes d’une psychiatre” .

Alékos, nous a d’abord exprimé… combien il s’est senti gêné en participant à un tel débat… sur le livre de son épouse (Katia Charalambaki) ! L’ouvrage, évoque d’abord un certain nombre d’expériences (cas cliniques) et en même temps témoignages, tous issus de ceux qui s’expriment (si possible) devant leur psychothérapeute. L’initiation (au sens je dirais multiple et entier du terme) de la crise grecque (économique et sociale), au même titre que sa pérennisation par la suite, auront profondément bouleversé la vie familiale, du point de vue matériel (survie, ressources) et ainsi psychique. Inévitablement, les relations entre ses membres en sortent bouleversées. En réalité, le lien familial a énormément souffert depuis la crise, et dans de bien nombreux cas, il n’existe plus tout simplement, estime alors Katia Charalambaki.

Alékos Alavános, présentation du livre de Katia Charalambaki. Athènes, mai 2017
Panagiótis Lafazánis, interviewé par Fulvio Grimaldi. Athènes, le 28 mai 2017
La réunion nationale de l’Unité Populaire. Athènes, le 28 mai 2017

Ainsi, pour la thérapeute familiale confrontée à ces expériences si nouvelles, une autre approche devient alors nécessaire. Pour y arriver, Katia Charalambaki a également voulu évoquer l’œuvre de ceux qui par le passé, l’avaient influencé dans sa pratique et dans ses travaux et cela de manière essentielle. Notamment, l’anthropologue Américain Gregory Bateson , le psychiatre Mony Elkaim , et le psychologue Belge Jacques Pluymaekers .

Alékos Alavános, architecte et aussi psychanalyste de formation, se dit autant conscient de cette nécessité… “Il faut aller plus loin, bien au-delà” comme il dit, “en termes de sens”. Ceci, est évidemment valable également en politique, “toute réorientation radicale du pays, surtout pour ce qui est de l’euro et de l’UE, doit être expliquée, portée et profondément soutenue pour ne pas dire initiée, d’en bas. SYRIZA a commis un énorme crime politique… Tout est beaucoup plus dur maintenant” (cité de mémoire).

Katerina Thanopoúlou (elle a quitté le Comité Central SYRIZA pour rejoindre l’Unité Populaire en août 2015), ex-vice-présidente de la Région d’Attique chargé des Affaires Sociales, partage pour ainsi dire ce même avis. “La réaction doit s’organiser d’en bas… sauf qu’elle ne vient pas”. Au même moment, un animal si bienveillant, avait-il… enveloppé de tout son regard la camera de Fulvio Grimaldi durant une bonne partie de l’interview de Katerina. La réaction, elle doit certainement venir de… quelque part, c’est évident.

Monument à la gloire des combattants communistes (KKE). Athènes, mai 2017
Cabane d’un sans-abri. Athènes, mai 2017
Un autre regard… sur la camera de Fulvio Grimaldi. Athènes, mai 2017

Plus… fantaisiste dans ses prévisions je dirais, Panagiótis Lafazánis estime de son côté, “qu’un grand mouvement de révolte est en train de couver et que par exemple, à l’occasion de la date du 5 juillet, c’est-à-dire, deux ans tout juste après le référendum de 2015, ce grand moment du ‘NON’ du peuple grec, ce même peuple se mobilisera”. Le chef de l’Unité Populaire, avait auparavant participé à une réunion du Comité national de son parti. Vers la fin des… travaux, la salle se vidait ainsi peu à peu.

“Camarades, je pense qu’il faut faire venir Mélenchon, dans le cadre des actions de l’Unité Populaire. Bonne idée, non ?” Voilà pour ce qui tient de la dernière idée… comme du dernier orateur. En somme et sans fioritures, après deux ans de “pouvoir” SYRIZA, le pays s’est en réalité… vidé de sa gauche, sa page avait été ainsi tournée, pour ne pas dire déchirée par Alexis Tsipras du paysage politique (et désertique) grec.

Période quasiment estivale, et les Athéniens se rueront sur les plages de l’Attique. Maria la voisine qui s’en sort tout juste, femme aux faibles revenus… faiblement renforcés par ceux de Thanássis, son compagnon, ne s’intéressera plus jamais à la politique (celle des partis) et encore moins aux déclarations d’Alékos, de Katerina ou de Panagiótis, censées ou pas d’ailleurs.

“Il y a un temps pour tout… Thanássis et moi, nous partons enfin durant ce long week-end à Kythnos, notre si belle Cyclade. Nous avons trouvé une chambre pour 40€ par jour, car en plein été c’est impossible. Je ne me plains pas, je travaille… à mon compte et à ma manière. L’État, ainsi que les politiciens sont nos ennemis. Ils veulent nous exterminer. Résister pour survivre, c’est aussi avoir le moins possible de relations avec l’État et avec l’administration. Nous vivons avec peu de moyens et peu de besoins, mais ce peu est bien à nous. En plus, nous n’avons aucune dette, c’est aussi primordial.”

Poésie et peinture: “Temps dur”. Athènes, mai 2017
Au port du Pirée. Mai 2017
Thémistocle… porte d’entrée pour la croisière. Le Pirée, mai 2017
Au port du Pirée, café en faillite. Mai 2017

Au même moment à Athènes, ceux par exemple de la cabane des sans-abri (animaux compris), s’agissant d’un ancien kiosque… reconverti, installé en d’autres temps et circonstances près de l’Hôpital Ágios Sávvas, ceux-là ne partiront pas, sauf qu’ils apprécient comme rien au monde, tout simplement la fin de l’hiver.

Devant leur kiosque, un monument du parti communiste grec (KKE), célèbre… seul la mémoire des combattants qui sont tombés à la bataille d’Athènes (Guerre Civile, décembre 1945), “contre la classe bourgeoise et contre l’impérialisme Anglais”. Fulvio a fait remarquer que ce petit monument est bien invisible, en réalité, il est condamné à l’oubli, signe des temps sans doute.

Et au Pirée, tandis que la croisière peut toujours s’amuser, certains cafés resteront fermés, nous l’avons déjà évoqué, la crise grecque est déjà moins visible de première vue, et certainement plus… sournoise que la crise en Argentine. L’effondrement grec n’est pas soudain, ni général d’ailleurs. Sauf à Ágios Sávvas, grand Hôpital de la Santé Publique, spécialisé en cancérologie. Nous y avons rencontré Babis Zabatis, chef de service oncologie et chimiothérapie.

Polyxeni, au Centre médical solidaire d’Ellinikón. Le 29 mai 2017
Emballage d’un médicament. Prix en drachmes. Ellinikón, mai 2017
“Solution claire ou la crise”. “Quotidien des Rédacteurs”, le 27 mai
“Le pas suivant d’Alexis Tsipras”. “Ta Néa”, 27 mai
Terrasse d’un café à Athènes. Mai 2017
“Schäuble… Con”. Athènes, mai 2017

Souriant devant la camera de Fulvio Grimaldi (29 mai), c’est par toute sa bonté d’abord, que le docteur Babis Zabatis tenta en vain d’éponger cette amertume de l’air du temps actuel, “temps de renard” forcément.

“La crise pour nous, c’est surtout le manque cruel de personnel. Plusieurs milliers de médecins ont quitté la Grèce. Au lieu de onze internes dans mon service par exemple, je n’en dispose que de deux actuellement, nous ne pouvons plus faire face aux besoins des patients… alors ils meurent, ou ils meurent plus rapidement car souvent ils restent longtemps sans traitement. Fait alors nouveau… nous avons remarqué une surmortalité, jamais vue jusque là chez les médecins. Depuis ces trois ou quatre dernières années de la crise, nous ne tenons plus la route de notre mission, nos efforts sont surhumains, j’ai perdu ainsi cinq collègues, d’un cœur qui lâche, d’un AVC… voire, d’un cancer fulgurant. C’est terrible…”

Polyxeni, pharmacienne volontaire au Centre médical Solidaire d’Ellinikón au sud d’Athènes a également répondu aux questions de Fulvio et de Sandra, en plus, dans un italien impeccable (29 mai).

“Le gouvernement Tsipras a enfin ouvert la porte des hôpitaux aux ‘Sans-Sécu’ (près du tiers de la population du pays tout de même). Sauf que le manque de personnel, de matériel, des ambulances… tout cela rend de fait la situation ingérable. La prise en charge est longue, trop longue, six mois d’attente pour un malade souffrant de cancer devient alors synonyme de… condamnation, puis, il y a l’épineux problème des médicaments. Même au cas où il ne reste qu’une participation à régler pour les patients, nombreux sont ceux qui ne le peuvent pas, assurés ou non d’ailleurs. Ils arrivent finalement au Centre médical Solidaire, pour que nous fournissions tous ces médicaments gratuitement, autant que le lait pour bébés ou encore les couches-culottes.”

Toujours à Ellinikón et sur le coin d’une étagère ainsi nommé… “Musée de la drachme”, les pharmaciens du Centre, collent les emballages de certains médicaments remarqués, car datant du temps d’avant, aux prix exprimés en drachmes. Humour ?

“Ne jamais oublier notre poète Elytis”. Archives à Athènes, mai 2017
“Taxi pour animaux”. Athènes, mai 2017
La demeure du Général Ioánnis Metaxás. Kifissiá, mai 2017

Les journaux quant à eux, ils préféreront s’en inquiéter de la dernière (supposée) négociation entre Tsiprosaures et Troïkans ; “Une solution claire ou sinon la crise” (“Quotidien des Rédacteurs”), ou: “Le pas à faire d’Alexis Tsipras” (devant le précipice), (“Ta Néa”). Kóstas Zachariadis, directeur du groupe des parlementaires SYRIZA bien installée dans l’air du temps, vient de déclarer (radio 99,5 FM, 26 mai 2017):

“Nous, nous le confessons. Nous disons que le pays est au garde-à-vous, il est sous tutelle. Essentiellement, pour ce qui tient de la politique économique et fiscale, nous co-gouvernons avec les institutions, avec la Troïka. Et alors à plusieurs reprises, ils s’emparent de notre main et pour tout dire, ils rédigent ainsi directement nos lois.” C’est le stade suivant de la métadémocratie, après avoir évidemment “gouverné” par décrets ou par ordonnances.

J’ai montré à Fulvio la demeure du Général Ioánnis Metaxás à Kifissiá, quartier de la grande bourgeoisie grecque. En dépit de la fascination de son régime dictatorial (1936-1941), Metaxás était d’abord plus proche des démocraties occidentales que de l’Axe sur le plan diplomatique. Mussolini lui envoya le 28 octobre 1940 un ultimatum prévu pour être inacceptable par l’intermédiaire d’Emanuele Grazzi, alors ambassadeur d’Italie en Grèce. Grazzi s’était rendu à Kifissiá à 3h du matin en ce 28 Octobre, exigeant que La Grèce autorise l’occupation par les armées italiennes de tous ses sites stratégiques. Metaxás a eu son célèbre mot qu’il répondit: “NON” dans cette maison.

Camion orné. Le Pirée, mai 2017
Les chattons… nouveaux. Athènes, mai 2017
En Golfe Saronique, années 1960. Souvenirs !

L’Italie envahit le 28 octobre la Grèce depuis son protectorat albanais, déclenchant la guerre entre les deux pays. La défense grecque fut héroïque, repoussant les Italiens en Albanie. Mussolini a perdu sa… guerre, cela jusqu’à l’intervention d’Hitler en avril 1941. “C’est notre histoire commune”, avons-nous dit, Fulvio et moi. C’était le temps du ‘NON’ mais les temps historiques peuvent changer.

Au Pirée, certains camions… passéistes demeureront ornés des symboles du pays, les chattons nouveaux sont déjà nés, puis, dans les quartiers aisés de la Riviera d’Athènes, certains… professionnels proposent leurs services… de taxi pour animaux de compagnie.

Période quasiment estivale. Le gouvernement brasse beaucoup d’air ces derniers jours, peine perdue.

Temps actuel, “temps de renard” forcément, sous le regard alors impénétrable des animaux adespotes (sans maître) face à la mer. Regard camera ?

Animal adespote. Riviera d’Athènes, mai 2017
* Photo de couverture: Babis Zabatis, chef de service oncologie et chimiothérapie, interviewé par Fulvio Grimaldi. Athènes, le 29 mai 2017

mais aussi pour un voyage éthique “De l’image à l’imaginaire: La Grèce, au-delà… des idées reçues !” http://greece-terra-incognita.com/

Témoignage: vivre à Athènes en 2017

Depuis 2009, la Grèce est au bord de la faillite. Mise sous tutelle par la Troïka, elle voit s’enchaîner les plans d’austérité. Mais à quoi ressemble la vie des Grecs en 2017?

Un constat social alarmant

Nikos Kokkalis a 35 ans et vit à Athènes. Titulaire d’une licence en sciences politiques, il travaille en tant que traducteur dans le secteur juridique. Il nous raconte les changements survenus dans son quotidien depuis le début de la crise.

« Beaucoup de choses ont changé depuis le début de la crise. Lorsque je suis entré sur le marché du travail, je touchais 800 euros par mois, et j’étais considéré comme un travailleur précaire. Aujourd’hui, je n’en touche plus que 600, et je me sens particulièrement privilégié. Se rendre au travail est devenu beaucoup plus difficile, car la fréquence de passage des bus a été réduite d’1/3. Certains quartiers d’Athènes ne sont carrément plus couverts par le réseau de transport. Beaucoup de mes amis ont quitté le pays, et beaucoup continuent à partir chaque année pour trouver du travail et envoyer de l’argent à leur famille restée en Grèce. La plupart de ceux qui sont restés sont au chômage, ou travaillent pour une misère dans des conditions de précarité extrêmes« , explique-t-il.

Outre le chômage et les conditions de travail, les purges imposées par l’Europe et le FMI ont également impacté les services publics et le pouvoir d’achat: « Tous les prix ont augmenté en raison d’une forte hausse de la TVA et des taxes sur les produits alimentaires. En parallèle, on a subit une baisse des salaires, des pensions de retraites, et des coupes dans les minima sociaux. Les budgets gouvernementaux de la culture, de la santé et de l’éducation se sont effondrés. De plus, la privatisation massive des services publics a produit simultanément une hausse des tarifs et une baisse de la qualité des prestations, comme c’est le cas pour les compagnies aériennes et ferroviaires. Mais ce n’est pas fini, aujourd’hui, c’est l’accès à l’eau qu’ils veulent privatiser« .

Grexit et investissement, le duo gagnant de la gauche radicale

Comme beaucoup de Grecs, Nikos a cru que la situation allait s’améliorer après la première victoire de Syriza début 2015. Toutefois, ses espoirs se sont bien vite envolés. « Je savais que Syriza disposerait de marges de manœuvres très faibles, mais j’avais bon espoir que Tsipras et son parti tiennent tête à la Troïka » confie-t-il. « Mais rien de tout cela ne s’est passé, et il a même cédé à chacune de leurs exigences. Si nous continuons dans la voie de l’austérité, l’avenir s’annonce plus que sombre pour le peuple grec« , ajoute-t-il.

Militant pour l’organisation d’extrême-gauche Xekimina, Nikos a des solutions à proposer pour sortir son pays de la crise. « [La bureaucratie européenne ne connaît que l’austérité néo-libérale. Cette politique est en train de la ronger de l’intérieur, en provoquant la montée des nationalismes, la crise économique, et des disparités croissantes entre les États du Nord et du Sud. La seule solution pour la Grèce, c’est de quitter cette Europe qui se meurt. Une fois la sortie de la zone euro, seule une politique d’investissement audacieuse pourra permettre aux grecs de sortir de la crise]i », explique le jeune hellène. « Nationalisation du secteur bancaire, renationalisation des secteurs économiques clés (énergies, santé, transports, télécommunication…), plafonnement des bénéfices pour les compagnies pétrolières et agroalimentaires, augmentation des impôts pour les 1% de la population les plus riches, politique de grands travaux et embauches massives de fonctionnaires » sont autant de solutions qu’il préconise.

En ce mois de mai 2017, Nikos est vent debout contre la nouvelle réforme des retraites annoncée par le gouvernement d’Alexis Tsipras. En l’espace de huit ans, il s’agit du 10e plan d’austérité imposé à la Grèce par la Troïka. Si le jeune militant parle pour l’instant d’une « mobilisation qui n’a pas l’ampleur des grandes grèves de 2011/2012« , il reste confiant et « croise les doigts pour que la rue l’emporte« , malgré l’adoption de la réforme par le parlement grec jeudi 18 mai 2017.

Une nouvelle grève générale contre la réforme des retraites

vidéo https://www.youtube.com/watch?v=1By8U7vsV70

source de l’article http://www.podcastjournal.net/Temoignage-vivre-a-Athenes-en-2017_a24102.html

 

Grèce plus de 1,2 millions de retraités avec moins de 500€ par mois

Le système de contrôle et de paiement des pensions «ILIOS » a publié les données qui présentent les baisses de revenus dramatiques pour les retraités grecs tant en matière de pension principale que de retraite complémentaire. 6% des faibles pensions principales sont consacrés aux soins de santé. Ces données prennent en compte les pensions complémentaires et principales mais aussi les pensions en raison de handicaps ainsi que celles pour les veuves.

La pension moyenne est à 722 euros par mois, se référant principalement aux retraités du secteur privé du pays. La moyenne de retraite complémentaire est à 170 euros.
Les données se rapportent à la période de Juillet 2015 à Décembre 2016. En Janvier 2017, les revenus des retraités ont diminué encore plus en raison des réductions dans l’allocation de la pauvreté pour les retraités.

Nombre total de pensionnés (pension principale): 2.631.052 (décembre 2016)
Dépenses mensuelles: € 2336678419
0,01 € – 500 € reçus par 649,586 personnes
500 € à 1000 € reçus par 962,466 personnes
(Cf Tableau ci dessous)

En dépit de l’augmentation générale de l’âge de la retraite, 700.000 retraités sont âgés entre 51 et 65 ans. On peut supposer que cela a à voir avec la retraite des membres des forces armées et d’autres groupes de personnel en uniforme qui prennent leur retraite après 25 ans de service. Une autre raison serait le nombre important de retraites anticipées des fonctionnaires après 2010, avec 25 ans de service.

24% des retraités sont âgés de plus de 81 ans
31% ont entre 71 et 80 ans
39% ont entre 51 et 70 ans
1% sont retraités de moins de 25 ans.
Les retraités âgés de 56 à 65 ans reçoivent les montants les plus élevés de retraite, de 1.000 à 1.137 euros.

Des exemples saisissants:
10 retraités reçoivent chacun quatre pensions, quatre retraites complémentaires et deux des dividendes (pour les fonctionnaires)
14 retraités reçoivent la pension complémentaire entre 1,500-2,00 euros et 2 plus de 2500 euros.
Il faut noter qu’en Décembre 2016, le plus grand nombre de nouvelles pensions principales se trouve dans le secteur privé, avec les fonds de sécurité sociale IKA. Le taux était de 41% et concerne les retraités âgés de 56-60 et 61-65 ans.

Avec le chômage qui croit de façon constante à plus de 23%, un chômeur de plus de 50 ans n’a absolument aucune chance d’obtenir un emploi dans le secteur privé. Beaucoup préfèrent partir à la retraite, même avec une faible pension pour échapper à la recherche d’un emploi désespéré. L’indemnité de chômage de 365 euros dure un an seulement. Après cette période, on ne touche plus d’indemnité et on n’a pas non plus la couverture des soins de santé.

Le problème avec les faibles pensions est l’absence de bien-être, alors que les prix à la consommation sont en augmentation permanente. Non seulement en raison de charges fiscales supplémentaires. Par exemple, dans les 2-3 dernières semaines, le prix d’un demi kilo de café filtre est passé de 5 à 8,40 € , alors que le prix d’un litre d’huile d’olive est passé de 4,90€ jusqu’à 7,10 €…

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Les Européens continuent de mettre la Grèce au supplice

Les Européens continuent de mettre la Grèce au supplice par Martine Orange de Médiapart

Une nouvelle fois, la Grèce repart les mains vides de Bruxelles. Les dirigeants européens ont décidé de jouer encore la montre dans l’espoir que l’Allemagne et le FMI trouvent un terrain d’entente sur la restructuration de la dette de la Grèce, alors que le pays continue de s’effondrer.

l’article complet Grèce au supplice

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